- 04/07/2025
Les invités de Parlement Hebdo cette semaine :
- Rodrigo Arenas, député LFI de Paris,
- Pierre-Jean Verzelen, député Les Indépendants de l'Aisne.
Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.
- Rodrigo Arenas, député LFI de Paris,
- Pierre-Jean Verzelen, député Les Indépendants de l'Aisne.
Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.
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00:00Générique
00:00Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Parlement Hebdo,
00:13l'émission qui vous fait vivre les temps forts à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
00:16Et comme chaque semaine, on vous propose un débat entre un sénateur et un député,
00:20avec aujourd'hui Pierre-Jean Verzelen, bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Vous êtes sénateur de l'Aisne, membre du groupe Les Indépendants, République et Territoire au Sénat.
00:27Et face à vous, Rodrigo Arenas, bonjour.
00:29Bonjour.
00:29Vous êtes député de la France Insoumise de Paris.
00:32Et vous débattrez de l'accord entre député et sénateur sur la proposition de loi Duplon
00:36qui vise à lever les contraintes du métier d'agriculteur.
00:40Ce texte prévoit notamment la réintroduction de l'acétamipride, un pesticide tueur d'abeilles.
00:47Autre loi qui divise la réforme de l'audiovisuel, rejetée à l'Assemblée Nationale avant même son examen.
00:52Elle est déjà repartie devant les sénateurs qui l'ont adoptée en commission.
00:55La ministre de la Culture, Rachida Dati, espère faire voter cette réforme au plus vite.
01:01Et on commence par l'agriculture et la proposition de loi du sénateur Laurent Duplon.
01:05Les explications de Cécile Cixot.
01:06335 pour 232 contre 103. La proposition de loi est donc adoptée.
01:19Mercredi, le Sénat a adopté la proposition de loi Duplon du nom de ce sénateur qui en est l'auteur.
01:25L'objectif de son texte, simplifier les contraintes des agriculteurs.
01:29On vient d'un constat fait en 2021-2022 par notre Assemblée sur la ferme France, avec des difficultés de filière,
01:38avec une France qui rétrograde sur la capacité à produire une agriculture et des produits de qualité.
01:45Donc ce texte vient apporter une réponse à ce constat partagé.
01:50Le parcours de cette proposition de loi n'a pas été sans embûche.
01:53Approuvé au Sénat, la proposition de loi est rejetée à l'Assemblée nationale, car synonyme de régression environnementale.
02:01La gauche avait posé des milliers d'amendements pour faire obstruction au texte.
02:05Finalement, un compromis est trouvé en commission mixte paritaire, où il a été largement voté.
02:10Nous avons trouvé des compromis avec le travail des députés, entre le Sénat et l'Assemblée nationale,
02:15sur l'ensemble des huit articles avant la commission mixte paritaire.
02:18Durant cette commission mixte paritaire, qui a quand même duré plus de six heures,
02:22nous avons validé la totalité de ces huit articles réécrits sans aucune modification.
02:30Députés et sénateurs se sont mis d'accord sur plusieurs mesures.
02:33L'ANSES, l'agent chargé de la réglementation et l'évaluation des pesticides qui étaient sur la sellette,
02:39est finalement préservé.
02:40Mais en contrepartie, certaines filières auront la possibilité d'utiliser un pesticide,
02:45interdit en France depuis 2018 pendant trois ans.
02:48Autre mesure adoptée, la construction des élevages intensifs, tout comme les méga-bassines,
02:54seront facilitées.
02:55Des reculs environnementaux pour le sénateur écologiste Yannick Jadot.
02:59Ce n'est pas simplement la défaite des écologies, je le dis, c'est la défaite de l'environnement,
03:03c'est la défaite de la santé et c'est la défaite de la très grande majorité des agriculteurs
03:07à qui on fait croire qu'en réintroduisant des pesticides interdits, on va sauver leurs revenus.
03:12Il reste une étape pour que la loi soit complètement validée, un ultime vote à l'Assemblée nationale le 8 juillet prochain
03:19où elle devrait être adoptée.
03:21Pierre-Jean Verzelaine, est-ce que cette proposition de loi Duplomb est une défaite pour l'environnement ?
03:26Moi j'ai voté la proposition de loi de Laurent Duplomb.
03:29Moi je compare la politique agricole française à ce que la France a fait pour le nucléaire il y a 10 ou 15 ans.
03:37Dans le nucléaire, nous étions souverains, nous étions exportateurs, nous étions les meilleurs en Europe
03:44et nous étions les tout premiers dans le monde en termes de recherche.
03:47On a dans le nucléaire foutu en l'air la filière et 15 ans après on y revient en se disant
03:51« Ben mince, on n'est plus souverains, à certains moments on a dû importer de l'énergie de pays voisins,
03:56même de centrales à charbon qui sur un plan écologique est quand même un non-sens.
03:59Et maintenant il y a une espèce de… pas unanime, mais au niveau national on se dit
04:04« Tiens, le nucléaire, il faut le relancer. »
04:06Et bien l'agriculture c'est pareil.
04:07Nous étions les numéro 1, souverains, exportateurs, au top dans la recherche.
04:12Et on s'est tiré des balles dans le pied de manière régulière depuis des années.
04:17Et donc il est temps de se réveiller si on ne veut pas que cette agriculture crève.
04:23Rodrigo Arenas, vous entendez les demandes des agriculteurs qui ont du mal à vivre de leurs revenus
04:27et qui ont besoin parfois d'avoir des règles plus simples en matière d'environnement ?
04:31– Les agriculteurs dans notre pays ne sont pas les seules personnes qui ont du mal à vivre de leurs revenus.
04:35Moi je suis très attaché sur les questions éducatives.
04:37On ne peut pas dire que les enseignants soient dans une situation plus enviable.
04:41Il y a aussi des questions de burn-out, il y a aussi des questions y compris de situations très douloureuses.
04:46Moi je me rappelle de cette chef d'établissement, directrice d'école qui a mis fin à ses jours justement
04:51parce que la façon dont on travaille était trop compliquée.
04:53Donc en raison, ce qui est certain, c'est que la loi du plan ne permettra pas d'avoir des revenus supplémentaires pour les agriculteurs.
04:59C'est même le contraire, il va y avoir comme à chaque fois que ce type de loi,
05:02cet esprit de loi et de règles permet en fait de renforcer celles et ceux qui en fait font une sorte d'OPA sur l'ensemble du monde agricole
05:10au mépris de toutes les petits agriculteurs de territoire.
05:13– Vous n'êtes pas d'accord avec les arguments du sénateur ?
05:15– Je pense que monsieur le sénateur a raison sur une vision d'une agriculture d'avant.
05:21Mais en revanche, sur une agriculture du futur, ça n'a pas de sens.
05:25Est-ce que la France va pouvoir par exemple être en compétition avec la Chine
05:29qui fait des hôtels de six étages pour produire du poursin ?
05:32La réponse est non.
05:33Est-ce que la France va pouvoir être compétitive avec les mêmes règles que vous défendez monsieur le sénateur avec le Brésil ?
05:39La réponse est non, parce que nous ne sommes pas dans la même dimension.
05:41Est-ce qu'aujourd'hui l'agriculture intensive mécanisée va pouvoir lutter contre celle qui est aux États-Unis ?
05:46La réponse est non.
05:47Nous sommes vraiment dans une logique qui n'est pas la bonne par rapport à l'avenir.
05:51Ce n'est pas vrai que ça va préserver la qualité et ce n'est pas vrai que ça va protéger le consommateur
05:55et non plus c'est ceux qui sont soumis aux pesticides.
05:58Il suffit de s'intéresser au taux du cancer pour savoir que cela n'est pas vrai.
06:01Justement parlons de pesticides puisque ce texte réautorise l'utilisation de l'acétamipride,
06:07un pesticide néonicotinoïde interdit en France depuis 2018.
06:11Cette réautorisation qui est quand même contrôlée et soumise à une clause de revoyure au fil des ans.
06:18Est-ce que c'est la prime de l'économie sur la santé publique et la protection de l'environnement ?
06:23Moi, sur tous ces sujets-là, j'ai une ligne très claire.
06:26À partir du moment où des pays voisins ont le droit d'utiliser ces produits,
06:31que ces produits rentrent sur le marché français, que les consommateurs peuvent les acheter,
06:36je ne serai jamais celui qui va dire à l'agriculteur français,
06:38non, vous, vous n'avez pas le droit, le français a le droit de consommer ce qui vient de l'étranger avec ce produit-là.
06:41Mais voilà, c'est impossible à expliquer aux uns et aux autres.
06:46Et il ne faut pas raconter n'importe quoi sur ce sujet.
06:50Quand il n'y a pas eu les néonicotinoïdes depuis quelques années,
06:53qu'est-ce qui s'est passé dans les champs et sur les champs de betterave ?
06:55Des traitements, deux à trois traitements par an de pesticides,
06:59des traitements verticaux, pulvérisés, qui font sur la biodiversité plus de dégâts.
07:04Il faut bien comprendre que sur ces sujets-là, on ne manie que des contraintes.
07:07Il n'y a pas de solution parfaite.
07:09Mais aujourd'hui, la recherche, en l'État, ne permet pas d'avoir d'autres solutions.
07:15Et encore une fois, je reprends l'argument de tout à l'heure,
07:17si on ne peut pas utiliser ces produits, que les autres peuvent,
07:20que la production sucrière, par exemple, s'effondre en France,
07:23et dans cinq ans, on va se réveiller en disant,
07:24ah ben mince, on n'est plus souverain en sucre, il faut redémarrer.
07:27Est-ce qu'il n'y a pas une forme d'hypocrisie, Rodrigo Arenas,
07:31d'interdire ce produit en France, alors qu'il est autorisé dans tous les autres pays
07:35et qu'on peut le trouver facilement, comme disait le sénateur sur Internet ?
07:38Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
07:40Je dirais que ça serait assez cohérent,
07:44si c'est la liberté de la consommation et de l'importation de produits
07:47dans un règle de concurrence, où tout le monde serait libre et non faussé,
07:50ce qui n'est pas une réalité, c'est une croyance collective,
07:51mais qui n'a pas de réalité statistique, économique,
07:54si on labellisait les produits.
07:55Or, aujourd'hui, les consommateurs ne peuvent pas faire la différence
07:58entre les produits qui ont subi l'utilisation des pesticides
08:00et ceux qui ne l'ont pas fait.
08:01Par exemple, je parlais tout à l'heure des feuillères porcines,
08:04quand vous avez les consommateurs qui vont dans un supermarché
08:06ou dans leur commerce de proximité et qui veulent acheter du jambon,
08:10il y a ceux qui mettent très clairement pas de traitement antibiotique,
08:13pas de traitement avec des pesticides.
08:15Donc, on a le choix.
08:16Mais là, en l'occurrence, vous ne saurez pas ce que vous allez consommer.
08:18Et je tiens quand même à rappeler quelque chose.
08:20J'ai fait un rapport sur la souveraineté alimentaire
08:21avec Charles Sidzenchus, qui est un député de la majorité de groupe Horizon.
08:25Il n'y a pas de souveraineté en termes d'agriculteurs,
08:28parce que vous le savez très bien, monsieur le sénateur,
08:30les fertilisants nécessitent d'avoir des matières premières
08:33qui viennent d'autres pays.
08:34C'est comme pour le nucléaire, nous ne sommes pas producteurs d'uranium.
08:36Donc, cette souveraineté est remise en question
08:38par rapport aux liens que nous avons avec les autres pays.
08:41Et je pense que ce qui serait vertueux pour notre pays,
08:43de gager sur le fait que notre agriculture sécurise les consommateurs,
08:47parce que c'est de cette façon-là que nous allons pouvoir avoir
08:49un regard de souveraineté.
08:51C'est-à-dire que si nous savons, si les consommateurs savent,
08:53si les utilisateurs d'une sorte de service public de l'alimentation
08:57savent que ce qu'ils mangent est sain pour eux,
08:59sain pour leurs enfants, et surtout sain pour ceux qui les produisent,
09:02alors nous pourrons sortir du lot.
09:04Nous avons été, par le passé, novateurs sur un certain nombre de champs,
09:07que ce soit sur le champ économique, mais aussi sur les questions sociétales.
09:10Je pense qu'aujourd'hui, cette loi est un recul
09:12par rapport à l'exemple que nous pouvons donner,
09:13qu'un pays peut s'organiser, devenir résilient,
09:16protéger les petits agriculteurs, que ce soit en termes d'intrants,
09:19mais aussi en termes d'eau, je pense que nous allons en parler.
09:21– Et bien justement, vous faites les transitions.
09:23– Dans ce débat, je voudrais qu'on parle des méga-bassines,
09:25car cette proposition de loi, elle facilite la mise en place
09:28de ces capacités de stockage d'eau pour les agriculteurs.
09:32Pierre-Jean Verzelaine, on sort d'une semaine de canicule inédite pour le pays.
09:36Est-ce que ces méga-bassines ne vont pas à rebours de l'histoire,
09:40d'une meilleure gestion, d'un meilleur partage de la ressource en eau
09:43pour la société ?
09:46– Comment fonctionnent les méga-bassines ?
09:49– L'idée c'est quoi ? C'est que l'hiver, les nappes,
09:50et on l'a vu cet hiver par exemple, les nappes en général sont très hautes.
09:53L'idée c'est de les recharger à ce moment-là, les méga-bassines,
09:57pour que dans les périodes caniculaires, ou l'été, là où les nappes baissent,
10:02que les agriculteurs ne pompent plus dans les nappes,
10:04mais pompent dans la méga-bassine.
10:05Enfin l'idée est juste, celle-là.
10:07Ça paraît frapper un peu au coin du bon sens.
10:13Mais d'ailleurs, dans cette loi Duplon, qui ne résout pas tout du tout,
10:17mais qui s'attaque à quelques trucs administratifs
10:18qui pouvaient être vécus comme pénibles,
10:21elle a été travaillée avec la profession.
10:23Alors certains vont dire avec les lobbies, etc.
10:24Mais on dirait que c'est un reproche de dire c'était fait avec la profession.
10:29Mais c'est très bien, on fait une loi pour les agriculteurs,
10:31on discute avec les agriculteurs.
10:32Une partie de la profession ?
10:33Oui, mais une partie, mais laquelle ?
10:35La vérité, c'est que le monde agricole qui défend cette loi,
10:39c'est 95% de la production,
10:41c'est 90% de la valeur ajoutée de l'agriculture.
10:43Donc je ne nie pas l'autre agriculture qui existe,
10:46j'en connais très bien.
10:47Mais la masse, la masse, elle est concernée par cette loi-là.
10:50L'autre agriculture, c'est-à-dire ?
10:51Et quand on fait des lois, l'agriculture qui est plutôt à vocation bio,
10:54qui est sur des circuits courts.
10:55Mais aujourd'hui, en vérité, ça pèse assez peu
10:58dans le mix agricole français.
10:59– Rodrigo Arnas, une réponse justement sur ces méga-bassines.
11:03Capter l'eau qui est abondante en hiver
11:04pour l'utiliser dans les périodes de sécheresse l'été,
11:06est-ce que ce n'est pas du bon sens,
11:08c'est justement une adaptation au climat ?
11:09– Alors ça serait du bon sens, une adaptation au climat,
11:12si on ne tenait pas compte du fait que l'eau s'évapore,
11:14et que ce n'est pas vrai,
11:16qu'aujourd'hui c'est quelque chose de vertueux.
11:19C'est un échec notamment sur la question de la privatisation de l'eau.
11:22Aujourd'hui, ce qui est en jeu,
11:24c'est d'ailleurs le débat qu'on a eu sur les eaux minérales,
11:27qui ont contaminé certains de nos compatriotes,
11:30sans aucune répercussion d'ailleurs.
11:32C'est la polémique qu'il y a eu sur Perrier notamment et sur Evian.
11:34– Avec une commission d'enquête au Sénat sur ce sujet.
11:36– Commission d'enquête qui va arriver,
11:37j'attends avec impatience le rapport sénatorial sur le sujet,
11:39parce que la question c'est comment est-ce qu'on privatise le bien commun ?
11:42Et là vous avez un vrai sujet,
11:43parce que si tous les agriculteurs avaient accès aux méga-bassines
11:45dont on parle à la limite,
11:47ce serait un service public de l'eau,
11:48mais ce n'est pas le cas.
11:49C'est-à-dire qu'on a une privatisation par quelques agriculteurs,
11:51qui sont en général d'ailleurs les plus grands,
11:53d'avoir une captation aux dépens des petits.
11:56Et moi je reviendrai, si vous le permettez,
11:58sur ce que vous venez de dire.
11:59Moi j'ai auditionné il n'y a pas longtemps
12:00la secrétaire générale des agriculteurs biologiques d'Ile-de-France.
12:04Ce qu'ils disent est très simple,
12:05c'est que la filière bio fonctionnait très bien,
12:06c'est que les circuits courts fonctionnaient très bien
12:08et que ça permettait d'alimenter notamment les écoles,
12:10les EHPAD, etc.
12:11à condition laquelle ?
12:12C'est que la loi EGalim soit respectée.
12:13Or ce n'est pas le cas aujourd'hui.
12:15On a un vrai souci sur ce point-là,
12:16parce que si la loi que nous votons était mise en œuvre,
12:19nous pourrions soutenir la filière bio
12:20et aujourd'hui ce n'est pas le cas
12:21puisqu'on leur a coupé des subventions.
12:23Donc voyez, c'est aujourd'hui ce David contre Goliath
12:25qui n'est pas acceptable
12:25et qui contrevient aux biens publics et à la santé.
12:27Pour le coup, je pense que nous avons
12:29deux visions différentes de l'agriculture.
12:31Ça c'est sûr.
12:33Pour vous l'agriculture extensive est un truc comme ça absolument horrible.
12:36Alors justement.
12:37Je sais ce que ça apporte.
12:38Je sais ce que ça apporte.
12:40En vérité, l'utilisation de certains produits
12:42qui ont permis de booster les productions, etc.
12:45Avec, reconnaissons-le,
12:46une sécurité alimentaire assez exceptionnelle,
12:49a permis de baisser les prix,
12:50à des gens de se nourrir.
12:51Donc l'agriculture intensive.
12:52Dans le monde entier, de nourrir beaucoup de...
12:54Mais oui, il ne faut pas non plus jeter l'eau avec le bébé du bain.
12:57Il y a d'autres modèles qui développent, etc.
12:59Ok, très bien.
13:00Mais il faut bien voir tout ce que ça apportait quand même.
13:01On a l'impression quand même
13:02que cette proposition de loi est faite pour satisfaire
13:05certaines demandes de la FNSEA
13:07et un modèle d'agriculture
13:08qui vise à produire toujours plus
13:10et encore plus et encore plus.
13:11Vous l'assumez ?
13:12C'est un modèle qui depuis quelques années
13:13produit encore moins, encore moins, encore moins.
13:15Il s'agit de revenir à des niveaux de production
13:17d'il y a quelques années.
13:19L'enjeu, il est là.
13:20Et encore une fois, ça pèse 90%
13:21de la production et de la valeur ajoutée.
13:23Moi, je veux bien qu'on base tout sur...
13:24En France, on est toujours dans les tyrannies de la minorité.
13:26Plus vous êtes petit, plus votre voix est en toile.
13:28Vous avez raison.
13:29La vérité, c'est que cette loi concerne aujourd'hui
13:30la grande partie de l'agriculture française.
13:32Dernière question rapidement, Rodrigo Arena.
13:34C'est qu'il n'y a pas un problème
13:35de souveraineté alimentaire en France
13:37quand on voit que, par exemple,
13:38sur certaines filières,
13:40notamment la volaille,
13:41on importe 50% de notre consommation
13:43dans le pays.
13:45Donc il faut produire plus.
13:45peut-être intensifier certains élevages.
13:48En fait, vous avez la rançon du succès
13:50d'avoir spécialisé la France
13:52sur des monocultures.
13:53Aujourd'hui, moi, j'entends l'argument
13:54de dire la culture extensive,
13:56mais la culture extensive,
13:57pardonnez-moi, monsieur le sénateur,
13:58mais on ne joue pas à l'échelle internationale.
14:00Comment vous allez lutter
14:01contre les grands champs céréaliers
14:02qui sont aux États-Unis, encore une fois,
14:04qui permettent de produire
14:05sur des hectares et des hectares
14:06avec la mécanisation ?
14:08Ce n'est pas la spécificité de la France.
14:09Et je pense qu'on est dans la négation
14:10de l'originalité
14:12et du coup la souveraineté française.
14:13Aujourd'hui, de quoi souffre notre pays ?
14:15Et tout le monde le sait,
14:15ce n'est pas un député qui vous le dit,
14:18ce sont les experts autorisés sur la question.
14:20C'est que l'agriculture française ne tient
14:22que parce que nous appauvrissons les sols
14:24en mettant des intrants et des fertilisants,
14:26c'est-à-dire des produits chimiques.
14:27Et ces produits chimiques,
14:28ce n'est pas nous qui les produisons.
14:29Donc à un moment donné,
14:30il va falloir effectivement opposer deux modèles.
14:32Est-ce que nous voulons réparer les sols
14:34et redevenir compétitifs
14:35en termes de production de qualité
14:37ou est-ce que nous voulons aller
14:38vers une agriculture chimique ?
14:39Et à ce moment-là, ça va être compliqué
14:41parce qu'aujourd'hui, l'avenir
14:42de ce que vous dites, monsieur le sénateur,
14:43et je vous alerte là-dessus,
14:44regardez ce qui se passe en Hollande,
14:46c'est que nous produisons sans terre
14:47avec des bassines de produits chimiques
14:49et c'est ça que nous allons avoir
14:51si nous continuons à appauvrir les sols
14:53tel que la loi du plomb va le permettre de le faire.
14:55Sans compter les impacts en termes de santé publique
14:56sur les agriculteurs eux-mêmes,
14:58ce n'est pas moi qui le dis,
14:59ce sont les experts qui disent
15:00qu'aujourd'hui les agriculteurs
15:01ont des cancers à l'utilisation de ces produits.
15:03C'est la responsabilité que nous avons
15:04que sur ce sujet-là.
15:05Message bien compris,
15:07je vous propose de prendre tout de suite
15:07la direction de l'Assemblée nationale
15:09qui devait débattre de la réforme de l'audiovisuel,
15:13mais contre toute attente,
15:14les députés ont rejeté la proposition de loi
15:16avant même son examen.
15:18Explication et compte-rendu de séance
15:19avec Marco Pommier.
15:24Lundi soir,
15:26hémicycle de l'Assemblée nationale,
15:28à la surprise générale,
15:30le débat sur la réforme de l'audiovisuel public
15:32est stoppé net.
15:33Pour 94 contre 38,
15:36l'Assemblée nationale a adopté.
15:39Adoption de la motion de rejet
15:41défendue par les écologistes
15:43grâce aux voix de l'ensemble de la gauche
15:45et celles du Rassemblement national,
15:47en raison aussi d'une faible mobilisation
15:50du bloc gouvernemental.
15:52Le texte que Rachida Dati défend ardemment
15:55prévoit la création d'une holding
15:57baptisée France Média
15:58qui regrouperait France Télévisions,
16:00Radio France et Lina
16:01sous l'autorité d'un président-directeur général unique.
16:05Une nécessité, selon la ministre,
16:08pour faire face à la concurrence
16:09des grandes plateformes américaines,
16:11Netflix, Amazon ou Disney+.
16:13Cette réforme n'est pas la réforme de Rachida Dati.
16:18C'est la réforme dans l'intérêt, évidemment,
16:20de l'ensemble des Français
16:21d'avoir cet audiovisuel public fort
16:23auquel ils sont très attachés.
16:26La gauche s'oppose fermement à cette fusion.
16:28Ce texte, sous couvert de modernisation
16:30de l'audiovisuel public,
16:32acte en réalité son affaiblissement
16:33et le met en danger de mort.
16:35Il prétend le renforcer
16:36alors qu'il le démantèle.
16:38Il fait mine de louer son indépendance,
16:40mais il en organise la soumission
16:42au pouvoir politique.
16:43Les députés RN, eux,
16:45ont voté la motion de rejet
16:46pour contrer, disent-ils,
16:48l'obstruction parlementaire de la gauche.
16:50Et maintenant,
16:51le texte est reparti au Sénat
16:53pour une deuxième lecture
16:55dès la semaine prochaine.
16:57Pierre-Jean Verzelen,
16:59le bloc central et les LR
17:00étaient peu présents
17:01dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
17:02on a vu,
17:03pour voter cette motion de rejet
17:05et donc soutenir cette réforme
17:06défendue par Rachida Dati.
17:08Est-ce que c'est un revers
17:09pour la ministre de la Culture ?
17:12Je n'ai pas suivi exactement
17:13ce qui s'est passé
17:14à l'Assemblée nationale.
17:15Effectivement,
17:16c'est un revers.
17:17Le texte n'a pas été examiné.
17:18À chaque fois qu'un débat
17:18n'a pas lieu sur un texte,
17:20c'est un revers
17:21pour l'exercice démocratique.
17:24Après,
17:24sur le fond de la réforme,
17:26je suis, moi,
17:27extrêmement dubitatif.
17:29En vérité,
17:30j'ai du mal
17:30à comprendre l'intérêt.
17:32Je ne suis pas très enthousiaste.
17:34Alors, je...
17:36En gros,
17:37tout va rester pareil,
17:38sauf qu'on va mettre
17:39une société de tête,
17:40une holding,
17:40dans le cas où...
17:42Bon,
17:43on parle d'économie.
17:45Des fusions
17:46de structures publiques
17:47qui font des économies,
17:48ça marche rarement.
17:49Ce n'est pas très utile.
17:50Parce qu'en général,
17:50ce serait.
17:51En général,
17:51il faut toujours aligner
17:52au plus haut, etc.
17:53On dit que dans le temps,
17:54il y aura de la mutualisation.
17:56Bon, OK, peut-être.
17:57Donc, je ne suis pas
17:58extrêmement enthousiaste
17:58sur la réforme.
18:00D'un autre côté,
18:00les inquiétudes
18:01de ceux qui sont contre,
18:03je ne les comprends pas
18:04tellement non plus.
18:05Voilà.
18:05Bon, après,
18:06si vous voulez qu'on parle
18:06du fonctionnement
18:07des télévisions
18:09et des radios publiques,
18:10on va en parler.
18:12Mais sur la réforme
18:12en tant que telle.
18:13Sceptique sur ce texte.
18:15D'abord,
18:15une question politique.
18:16Rodrigo Arenas,
18:17finalement,
18:17la mise de la culture,
18:18Rachida Dati a dit
18:18bon, le texte est rejeté
18:19directement à l'Assemblée nationale.
18:21Très bien,
18:21il va aller plus vite au Sénat
18:23où la majorité de droite
18:24et du centre du Sénat
18:25défend cette réforme
18:27de l'audiovisuel public.
18:28Donc, finalement,
18:29c'est une victoire
18:29pour Rachida Dati.
18:31En tout cas,
18:31ce qui est certain,
18:32c'est qu'elle n'a pas été
18:32soutenue par son propre camp
18:33puisque les propres bandes
18:35de son groupe politique
18:36n'étaient pas présents
18:37à l'Assemblée nationale.
18:38Ensuite,
18:39ne pas laisser dire
18:40que les motivations
18:41du Rassemblement national
18:43et celles de feu NFP
18:44étaient les mêmes.
18:45Non,
18:46ce n'était pas les mêmes motivations
18:47dans l'argumentation
18:48et dans la vision aussi
18:49du service public audiovisuel.
18:50Donc,
18:50il n'y a pas un vote
18:51pour des mêmes raisons
18:52et je pense qu'il faut
18:52l'expliquer de cette façon-là.
18:54Maintenant,
18:55oui,
18:55il y a une tendance
18:55à l'Assemblée nationale
18:57par le groupe central
18:57qui se déguise en souvenir
18:59à chaque fois
18:59que ça devient compliqué
19:00de faire en sorte
19:02que les textes
19:02et les motions de rejet passent
19:03de façon à ce que ça
19:04reviennent vite au Sénat
19:05et qu'on essaye
19:05de gagner du temps.
19:06Est-ce qu'on doit gagner du temps
19:07sur un texte de cette ampleur ?
19:09Je pense que ce n'est pas
19:10une bonne nouvelle,
19:11d'autant plus que les amendements
19:12n'étaient pas
19:13de l'obstruction parlementaire,
19:15c'était de poser
19:16des questions de fond
19:17sur l'avenir du service public
19:18et des visions évidemment
19:19qui peuvent être différentes.
19:20Je suis assez d'accord
19:21avec M. le Sénateur
19:21sur le fait que d'avoir
19:23un pôle intégré,
19:25en général,
19:25ça crée plus de bureaucratie
19:26que de la simplification.
19:28Justement,
19:29en 2024,
19:30France 3,
19:31France Inter,
19:32pardon,
19:32et France Info
19:33étaient les trois médias
19:33auxquels les Français
19:35faisaient le plus confiance.
19:37Très simplement,
19:37qu'est-ce qui ne va pas
19:38pour vous
19:39avec l'audiovisuel
19:40public français ?
19:41Moi, ce n'est pas forcément
19:41ce qui ne va pas.
19:42Mais si on veut s'attaquer
19:43au sujet,
19:45qu'on parle de quelque chose
19:47de lourd,
19:47de massif,
19:47est-ce qu'il y a besoin
19:49d'autant de radios publiques ?
19:51Est-ce qu'il y a besoin
19:52d'autant de chaînes
19:52de télévision publiques ?
19:54Voilà un sujet
19:54qui m'intéresse.
19:56Moi, je pense que…
19:57La réponse pour vous,
19:58c'est quoi ?
19:58Je pense qu'il y en a trop
19:59et je pense qu'il y en a trop.
20:01Mais plus que de mutualiser,
20:02faire des choix stratégiques.
20:04Je ne parle pas
20:04de ligne éditoriale politique,
20:05mais regardez par exemple
20:07France 3.
20:08Ça, c'est quelque chose
20:10d'absolument utile.
20:11La vie des territoires,
20:12France Bleu,
20:13enfin, maintenant,
20:13il y a un autre nom
20:13sur la radio.
20:14Mais voilà, ça, je pense
20:15que c'est vraiment
20:15quelque chose à développer
20:16et à maintenir.
20:16C'est le sénateur qui parle.
20:17France 5,
20:18qui est une chaîne
20:20sur laquelle il y a
20:21du débat,
20:21de l'information,
20:22de la culture,
20:23du documentaire.
20:24Je pense que, voilà,
20:25c'est très important
20:26qu'il serait un espèce
20:27de mix de France Culture
20:28et France Inter.
20:28Je crois vraiment
20:29que le service public
20:31doit se concentrer là-dessus.
20:32Quand je regarde
20:33une chaîne comme France 2,
20:33maintenant,
20:35où il y a des jeux télé
20:36du matin au soir,
20:37des émissions de témoignages,
20:39un peu d'infos,
20:39je ne vois plus la différence
20:41avec une chaîne privée.
20:42Enfin, pardon.
20:42Donc, que ça continue
20:43à rester une chaîne publique,
20:44je ne vois pas l'intérêt.
20:45Autant du très local
20:46et quelque part,
20:47quelque chose de l'ordre
20:48de l'information
20:49et du documentaire,
20:50aussi bien à la radio
20:51qu'à la télé,
20:52voilà,
20:52qu'on se spécialise là-dessus.
20:54– Rodrigo Arrhena,
20:55c'est-ce qu'il y a
20:56des choix stratégiques
20:57à faire dans toute
20:59cette dispersion de médias
21:00de l'audiovisuel public
21:01pour être plus visible
21:03et peser davantage,
21:04notamment face à la concurrence
21:05des plateformes américaines ?
21:07– Vous savez,
21:07je trouve que c'est très intéressant
21:08ce que vous avez dit,
21:09monsieur le sénateur,
21:09parce que vous avez évoqué
21:10plusieurs champs
21:11du service public audiovisuel
21:12et vous avez fait vos choix.
21:13France 5, France 3, etc.
21:15et pour l'occurrence,
21:16France 2, pas tellement.
21:17Mais c'est précisément
21:18cela qu'il convient de faire,
21:19c'est que ce ne soit pas
21:19le politier qui décide
21:20du contenu éditorial.
21:21C'est que journaliste,
21:22c'est un métier,
21:23rédacteur, c'est un métier,
21:24une chaîne d'un service public,
21:25c'est un métier
21:25et qu'il leur appartient
21:26de décider,
21:28de définir
21:28quelle doit être
21:29la stratégie médiatique
21:30d'un pôle de service public
21:31d'information.
21:32Et moi, je trouve aujourd'hui
21:33que vous puissiez avoir un choix,
21:35c'est quelque chose de positif.
21:36– Garder le pluralisme.
21:37– Exactement.
21:37Et que ce n'est pas,
21:38surtout pas aux politiques
21:39de s'immiscer
21:39dans les choix éditoriaux
21:40parce que là,
21:40on serait dans un régime autoritaire.
21:42Et ça, je ne sais pas
21:42ce que je souhaite pour mon pays.
21:43Donc la question
21:44qui se pose aujourd'hui,
21:45c'est que ce choix est garanti,
21:46puisque M. le Sénateur a un choix,
21:47du coup, vous faites un choix,
21:49et que désormais,
21:50on voit bien que
21:50quand vous avez une emprise
21:51d'une décision très centralisée
21:53sur une seule entité,
21:55je vais passer le groupe Bolloré,
21:56mais c'est un bon exemple,
21:57on a d'une certaine façon
21:58une sorte d'homogénéation
22:00du choix éditorial
22:01qui évacue justement
22:02la pluralité des contenus.
22:03Donc c'est aujourd'hui
22:04l'honneur de la France
22:05que de pouvoir proposer
22:06un choix éditorial assez large
22:08et qui contrevient
22:09de lutter contre quelque chose
22:10qui est très important,
22:11moi qui m'intéresse beaucoup,
22:12questions éducatives aux enfants,
22:13de lutter contre les fake news.
22:14Parce que ça, c'est central
22:15et ce n'est pas
22:16les médias privés aujourd'hui
22:17qui font ce travail-là,
22:18bien au contraire.
22:19Vous êtes contre cette réforme,
22:19pour vous, c'est une menace
22:20pour le respect du pluralisme ?
22:22Je pense que c'est une menace
22:23pour la démocratie,
22:24très clairement,
22:24quand on ne peut pas
22:25s'informer de façon plurielle.
22:27Parce qu'en plus,
22:27c'est très faux de dire
22:28que les choix d'étendieux
22:29et de services publics
22:29sont homogènes.
22:30En fonction des maisons,
22:31on va dire,
22:32il y a des choix qui sont différents.
22:33Et en plus,
22:34on a l'expérience de France O
22:35qui a été clairement sabrée
22:37par le passé,
22:38où la mise en avant
22:40notamment des départements
22:41ultramaras aujourd'hui
22:42s'aménuise
22:43et qu'on n'a pas cette dimension
22:44aujourd'hui
22:44et qui pourtant est la France.
22:45Pierre-Jean Verzelaine,
22:46est-ce que le but caché
22:47de cette réforme de l'audiovisuel public
22:48avec une gouvernance unique,
22:50ce n'est pas à terme
22:51de faire des économies
22:51dans la période
22:52de restrictions budgétaires
22:53qu'on connaît ?
22:53Très bien,
22:54mais que ce soit exprimé
22:55très clairement
22:56et qu'on nous explique comment.
22:58Et encore une fois,
22:59qu'on se pose la question de fond.
23:00On fait quoi
23:00des médias publics ?
23:03Je suis d'accord
23:04que ce n'est pas le politique
23:05qui doit aller expliquer
23:05qu'est-ce qu'on va raconter
23:06au journal télé.
23:07Mais par contre,
23:08c'est quand même
23:08de l'argent public,
23:09c'est les Français
23:09qui ont tous à payer
23:10avec l'argent public.
23:114 milliards d'euros de budget.
23:12Ce n'est pas honteux
23:13de se poser la question
23:14de savoir
23:15quelle chaîne,
23:16en gros,
23:17pour raconter quoi.
23:18C'est que ça,
23:20c'est juste ça
23:20et je n'ai pas l'impression
23:21que le texte y réponde vraiment.
23:23Encore une fois,
23:23j'ai du mal à saisir l'intérêt.
23:25Il faut faire faire
23:25des économies
23:26à l'audiovisuel public.
23:27C'est quand même
23:274 milliards d'euros
23:28de budget chaque année,
23:2915 000 salariés.
23:30Les économies,
23:31elles ont été faites
23:31quand on a pris la décision
23:33par le passé
23:33de supprimer
23:34la redevance télévision.
23:35Clairement,
23:35les budgets aujourd'hui
23:36des médias publics
23:37sont moins importants
23:38que celui qu'elle avait auparavant
23:39et d'ailleurs
23:39qui garantissaient l'autonomie.
23:41Parce qu'on cite souvent
23:41la BBC en Angleterre,
23:43il y a une redevance
23:43sur la télévision
23:44et sur les médias.
23:45Donc ça permet justement
23:46de doter les services publics,
23:47la BBC en l'occurrence,
23:48d'un média
23:49sur lequel il a la maîtrise
23:50qui n'est pas rediscuté
23:51tous les ans
23:52avec justement
23:52les représentations nationales,
23:54qu'elles soient gouvernementales
23:54ou parlementaires.
23:55Donc du coup,
23:56voyez la limite
23:57entre le politique
23:58qui donne son avis
23:59sur le contenu éditorial
24:00et la contrainte financière
24:01est évidente.
24:02Et ce n'est pas de cette façon-là
24:03que nous allons lutter
24:03contre les plateformes
24:04parce que Disney,
24:06Netflix,
24:07toutes les plateformes
24:09que vous avez citées,
24:09ce n'est pas le même métier.
24:11Nous ne produisons pas
24:12du contenu
24:12de consommation média,
24:14nous produisons du contenu
24:15de qualité média
24:16et ce n'est pas pour rien
24:17et je suis tout à fait d'accord
24:17avec Mme Erdott
24:18quand elle dit que
24:19nous sommes leader,
24:20le service public est leader
24:21en termes de podcast,
24:22de contenu en France
24:23parce qu'il y a besoin
24:24d'avoir des informations
24:25de qualité vérifiées
24:26et c'est ça être journaliste,
24:27ce n'est pas être éditorialiste.
24:28Alors, une question pour vous
24:29Pierre-Jean Verzelen,
24:30de nombreux salariés
24:31de l'audiovisuel public
24:33se sont mis en grève,
24:34ils sont vent debout
24:35contre cette réforme.
24:36Est-ce qu'on peut réformer
24:37un tel groupe au Parlement
24:39sans l'accord
24:40des personnes concernées ?
24:41Est-ce que ce n'est pas problématique ?
24:43– Non mais le législateur,
24:46son métier,
24:47c'est soit de proposer,
24:48soit de voter des textes
24:49proposés par le gouvernement.
24:50Qu'il y ait des discussions
24:51avec les uns et les autres,
24:52ok, les grèves
24:53sur la radio publique,
24:54moi qui suis quelqu'un
24:56qui écoute souvent
24:56France Info,
24:58bon ça réflexe
24:58pas Vlovien,
24:59dès qu'il y a un truc
24:59qui doit arriver,
25:00ça coupe et on a
25:01des chansons de la journée.
25:03Mais si je peux me permettre
25:05juste sur le côté
25:06le pouvoir politique
25:08qui imposerait quelque chose.
25:10Je me souviens
25:10de l'époque de Nicolas Sarkozy
25:12où dans ce moment
25:12où le président de la République
25:13déciderait,
25:14on avait expliqué
25:14qu'il allait mettre
25:15sous tension et sous cloche
25:16le service public.
25:17Il a été servi
25:17le président de la République
25:18à l'époque.
25:19Bon, voilà,
25:19ça je veux dire,
25:20je n'y crois pas
25:21un quart de seconde.
25:23Ensuite,
25:24vous parlez de l'éducation,
25:25moi c'est pareil,
25:26j'aimerais bien
25:26qu'on se pose la question
25:28de faire rentrer
25:29de l'éducation
25:29à la télévision.
25:30L'anglais est devenu
25:31une langue tellement
25:32indispensable aujourd'hui
25:33qu'il y ait des programmes
25:33pour les plus jeunes
25:34en anglais,
25:35sous-titrés, etc.
25:36Voilà des vraies,
25:37des bonnes questions
25:37qu'on peut se poser
25:38sur le service public.
25:39Et ce sera le mot de la France.
25:40Merci, merci à tous les deux
25:41d'avoir participé
25:42à ce débat.
25:43Merci à tous
25:44d'avoir suivi cette émission
25:45et on se retrouve
25:46la semaine prochaine
25:47pour le dernier
25:47Parlement hebdo
25:48de la saison.
25:50Ciao, ciao !
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