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  • 10/06/2025
🎙️ Quel rapport les journalistes et producteurs de Radio France entretiennent-ils avec la langue française ?

Xavier Monferran, journaliste à la Direction des Sports de Radio France nous parle de son rapport à la langue.

Une série de portraits proposée par le service de la médiation de Radio France. 📻

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Là, effectivement, il faut que nous, Français, ici à Radio France, on fasse plus d'efforts pour éviter les anglicismes.
00:12En réalité, ils ne sont ni inspirants ni contraignants.
00:15En fait, ils sont plus inspirants que contraignants, mais c'est impératif d'avoir le retour des auditeurs,
00:20parce qu'on n'est pas infaillible, on fait des erreurs, donc forcément, c'est bien d'avoir leur retour.
00:25J'ai souvenir d'un auditeur qui m'a écrit en me disant qu'il ne fallait pas dire impacté
00:28quand j'étais en matinale, et je m'efforce maintenant de ne pas utiliser ce mot
00:34qui est un dérivé de l'anglais, évidemment, et qui n'est pas un mot en français correct.
00:38Et donc, c'est vrai que j'y pense à chaque fois, maintenant, que si je m'inspire de ça pour...
00:43Je trouve un autre mot, je le dis autrement, donc voilà, c'est important.
00:47On travaille pour les auditeurs, donc c'est normal, et c'est important d'avoir le retour des auditeurs.
00:55C'est plus qu'impératif, en réalité, c'est normal.
00:58De défendre la langue française, ça ne devrait pas être un combat,
01:02ça devrait être le souci de chacun au quotidien.
01:07Il faut impérativement qu'on défende la langue française,
01:10et notre média, Radio France, doit être le navire amiral de ça.
01:16Non, je ne m'interdis rien à l'antenne.
01:22En réalité, évidemment, on fait attention, on ne dit pas de tout et n'importe quoi,
01:28mais moi, je fais beaucoup de directs.
01:30Je fais du sport, je fais énormément de directs, parfois pendant des heures.
01:34Donc, si je m'interdis des choses, je vais être moins bon.
01:37Je dois faire attention à moi-même aussi de ne pas dériver.
01:40Mais c'est vrai que non, il ne faut pas s'interdire des choses.
01:48Comme tout le monde, forcément.
01:51Moi, je crois que le mien, c'est effectivement, si je réponds à un direct,
01:54où je ne suis pas concentré et je me reconcentre,
01:57dans cette fraction de seconde, je crois que parfois, je sors un peu trop, effectivement.
02:00C'est difficile de choisir un mot qu'on préfère.
02:04Moi, j'aime beaucoup l'argot.
02:08C'est des mots que j'utilise souvent dans mon commentaire.
02:11J'ai cette culture de l'argot, de par mes racines, et c'est important pour moi.
02:17Il y a quelque chose que j'aime qui dérive de ça et qui est un mot plus français, c'est le panache.
02:21J'aime le panache, je veux qu'à l'antenne, il y ait du panache.
02:24Je m'efforce d'en mettre dans mes commentaires et quand je passe à l'antenne.
02:28Donc, ouais, le panache, c'est un truc qui est important pour moi.
02:33Je pense qu'il faut éviter un maximum d'utiliser des anglicismes.
02:41Il ne faut pas se l'interdire non plus.
02:42Il ne faut pas interdire les mots anglais à l'antenne.
02:44Je parle d'expérience, je fais beaucoup de sport, je fais notamment le basket, je parle beaucoup de NBA.
02:49Là, on va parler bientôt de la draft au mois de juin.
02:53La draft, c'est la draft.
02:54Il faut expliquer ce que c'est.
02:56C'est-à-dire cette sélection des meilleurs jeunes dans le monde.
02:58Mais la draft, c'est la draft.
03:00Après, de par mon parcours, moi, j'ai travaillé au Québec, j'ai vécu au Québec.
03:05Je sais à quel point, à Radio-Canada, c'est important et pour les Québécois d'utiliser des mots français pour dire des choses toutes bêtes.
03:12On ne dit pas un parking, on est un parc de stationnement.
03:14Là, effectivement, il faut que nous, Français, ici à Radio-France, on fasse plus d'efforts pour éviter les anglicismes.
03:20C'est mieux de ne pas en abuser.
03:24Mais il ne faut pas se l'interdire non plus.
03:26Parfois, des béquilles sont importantes parce qu'elles sont parfois invisibles pour l'éditeur.
03:31Mais nous, ça va être dans un contexte.
03:33On va en avoir besoin un moment sur un moment de déconcentration, de refocus, de reconcentration.
03:38Il faut le limiter.
03:39Il ne faut pas en abuser.
03:41Il ne faut pas se l'interdire non plus.
03:42Mon enfance, ça évoque l'intimité, en vrai.
03:49Je trouve que c'est le média le plus intime qu'il soit.
03:51On est vraiment chez les gens.
03:53Dans leur moment d'intimité, chez les gens, dans leur voiture.
03:57C'est un peu la radio à l'ancienne.
04:00C'est une définition un peu old school, pour le dire en bon français.
04:07Mais c'est ça, en fait.
04:09Je trouve que c'est l'intimité, la radio.
04:10Les gens de l'ombre, qui sont importants à nos yeux, nous reportèrent.
04:16Moi, ça m'arrive d'être à l'autre bout de l'Europe, à l'autre bout du monde, en pleine nuit.
04:20Une journée qui peut être difficile, qui a été longue, dure, éprouvante.
04:25Et j'appelle au bocal, qui est en pleine nuit, là où on a les chefs.
04:30Et je vois à France Info, il est décédé, mais d'avoir Jean Brocaire à l'époque,
04:36ou d'avoir aujourd'hui Georges Goujon.
04:38C'est une respiration.
04:39Et parfois, ça fait du bien.
04:41Ça rompt la solitude du reporter.
04:43Donc, pour moi, ces noms-là sont très importants.
04:48Une seule voix.
04:50Alors, moi, je n'ai pas grandi avec le service public.
04:55Mais il y a des voix qui sont importantes, des voix avec lesquelles j'aime travailler.
04:59Et j'aime m'insérer dans leur journal.
05:02J'adorais être dans le 19h de Dalin Passerelle sur France Inter, il y a quelques années.
05:08Et j'aime toujours autant être dans le 19h d'Hélène Filly, toujours sur Inter.
05:12Je ne sais pas, j'ai une filiation, un truc, avec les voix du 19h d'Inter, qui fait que c'est à part pour moi.
05:18Merci.
05:19Merci.
05:20Merci.
05:21Merci.
05:22Merci.

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