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  • 08/07/2025
🎙️ Quel rapport les journalistes et producteurs de Radio France entretiennent-ils avec la langue française ?
Vincent Josse, Producteur de l'émission "Le grand atelier" sur France Inter , nous parle de son rapport à la langue.

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Transcription
00:00J'ai eu le virus radio, depuis ça ne me quitte pas et plus j'en fais, plus j'aime en faire, voilà.
00:12C'est toujours inspirant d'avoir des nouvelles des auditeurs et d'avoir leur avis sur ce qu'ils viennent d'écouter.
00:17En général, ils réagissent soit pendant l'émission, soit à chaud, pour faire des petits correctifs.
00:22L'invité a dit tel mot plutôt que tel autre, moi j'ai mal prononcé une date, ça peut être des choses très précises comme ça,
00:29ou des demandes d'informations, donc je réponds toujours aux auditeurs.
00:32C'est un lien que j'apprécie, il n'y a aucune contrainte pour moi à répondre,
00:36dans la mesure où je n'ai pas énormément de mails, je serais malhonnête de me vanter,
00:39mais c'est un lien très agréable, je trouve, y compris sur les réseaux sociaux.
00:43Moi je suis sur Facebook, Instagram, et j'échange aussi beaucoup sur les réseaux avec les auditeurs.
00:52Impératif, c'est un mot qui me semble un petit peu fort, mais c'est vrai qu'on m'a toujours appris,
00:57moi j'ai commencé en 1990 à respecter la langue française, à penser qu'on est le service public
01:02et qu'on doit bien s'exprimer au micro.
01:04J'entendais récemment une journaliste qui a à peu près mon âge demander à quelqu'un qui a l'interviewé,
01:10c'est beaucoup de taf, c'est beaucoup de taf, ça se veut un peu jeune à mon âge,
01:15autant dire c'est beaucoup de travail ou c'est beaucoup de boulot à la limite,
01:18mais c'est beaucoup de taf, ça m'a agacé.
01:19Le systématisme du jeunisme dans le vocabulaire me fatigue un peu.
01:25Mais parler correctement, oui bien sûr c'est notre devoir,
01:28et ça ne veut pas dire parler comme le dictionnaire de l'académie française,
01:31c'est parler normalement mais sans faute, on doit essayer de tendre vers ça.
01:38On en a tous, ce n'est pas forcément nous qui connaissons le mieux nos tics de langage,
01:41j'ai souvent dit en interview, j'ai le sentiment que vous faites ci, vous faites ça,
01:45que vous pensez ci, que vous pensez ça, et j'ai arrêté de dire ça parce qu'il faut vraiment poser la question directement,
01:52c'était une formule qui permettait de ne pas aller vraiment vers la question,
01:55d'y avancer comme ça sur la pointe des pieds alors qu'on peut poser la question,
02:01vous pensez telle chose, vous faites telle chose, et la personne répond,
02:04il ne faut pas avoir peur de la question ni de la réponse.
02:06J'aime ce mot français, amitié, j'aime ce mot, amitié,
02:12et j'aime aussi l'adjectif vivant, voilà, être vivant ça veut dire plein de choses,
02:16et surtout quand on vieillit, c'est un adjectif important, oui.
02:23On peut s'en passer des anglicismes, les auditeurs sont à cran là-dessus,
02:27donc moi j'évite de les employer, à une époque on n'avait absolument pas le droit de dire
02:30que c'était un disque live, maintenant on peut dire que c'est un enregistrement live,
02:36il n'y a quand même pas de problème avec ça, on peut les employer,
02:38mais il faut faire attention, bien sûr, puisqu'on défend la langue française
02:42et qu'on est censé s'exprimer encore une fois dans un français convenable.
02:49Mon métier, ma passion, je n'écoutais pas la radio quand j'étais petit,
02:53je regardais la télé, je suis un enfant de la télé,
02:55mais j'ai fait un stage en 89 à France Inter et j'ai eu le virus radio,
02:59depuis ça ne me quitte pas et plus j'en fais, plus j'aime en faire, voilà.
03:05Il y en a plein, je me souviens que jeunes reporters, on était tous dingues,
03:10de Nicolas Poincaré qui était le meilleur grand reporter de la planète,
03:14on apprenait à chacun de ses reportages et lui était d'une modestie et d'une drôlerie sans nom,
03:18il est parti faire d'autres choses, c'est dommage,
03:21ça aurait été toujours aujourd'hui un immense grand reporter, j'ai beaucoup d'admiration pour lui.
03:25Moi j'aime la voix de Jean Lucas, j'aime la voix de Stéphane Paoli et j'aimais la voix de Louis Bozon,
03:31ce sont de grandes voix qui entraient chez nous et qui nous parlaient de choses intéressantes
03:37et on avait l'impression qu'ils étaient dans notre salon, dans notre salle de bain,
03:41qu'ils prenaient de nos nouvelles et qu'on conversait avec eux, j'aime beaucoup ces voix, oui.
03:44Sous-titrage Société Radio-Canada

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