- 26/05/2025
« LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit Sandrine Rousseau, Députée Les Écologistes.
Francis Letellier présente ce rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Francis Letellier présente ce rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Les écologistes cibles de la FNSEA, Sandrine Rousseau, députée Europe Écologie Les Verts de Paris, en a fait les frais il y a quelques mois lorsqu'elle avait été prise à partie par des vignerons.
00:08Sandrine Rousseau est aussi l'une des figures de proue du mouvement féministe. Elle a mené une commission d'enquête sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma.
00:15Et ces derniers jours, elle a été aux avant-postes dans les débats sur la fin de vie. Sandrine Rousseau est l'invitée de LCP, l'indicé politique.
00:30Générique
00:40Bonsoir et merci de votre fidélité à LCP. Bonsoir Sandrine Rousseau.
00:43Merci d'être sur ce plateau. Je vous présente ceux qui sont en face de moi. Pour vous interroger ce soir, on parlera notamment d'agriculture parce que vous sortez de l'hémicycle
00:49où a eu lieu un débat et un vote important. On va y revenir très largement. Alors pour vous interroger sur ces sujets, entre autres, il y aura Elsa Mondingava de LCP.
00:57Bonsoir Elsa, bonsoir Thierry Fabre, bonsoir Julie Marie Lecomte de France Info Radio et bonsoir Hugo Couturier, Hugo Perchoir sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale
01:07qui nous fera passer toutes les questions et commentaires qui seront destinés à ce que vous réagissiez.
01:12Avec vous Sandrine Rousseau, nous allons parler de votre parti Europe Écologie Les Verts à la tête duquel Marine Tondoli a été réélue il y a un peu plus d'un mois.
01:19Quant à la gauche plus globalement, la perspective d'un candidat ou d'une candidate commune ou commun pour la prochaine présidentielle est-elle réaliste ? On se posera la question.
01:26Et puis avec l'invité qui viendra échanger avec vous tout à l'heure, on parlera de biodiversité, c'est dans vos cordes.
01:31Mais elle vous dira que la biodiversité tout le monde en parle mais tout le monde n'a pas forcément la même définition.
01:36D'abord l'actualité, je le disais, avec une image des tracteurs devant l'Assemblée Nationale.
01:41Ce n'est quand même pas une image banale, une action à l'appel de la FNSEA aujourd'hui qui voulait faire pression sur les députés pour que la proposition de loi
01:48contre les entraves dans l'agriculture, c'est son titre, soit votée.
01:52La FNSEA en veut aux écologistes et aux insoumis qui ont déposé plus de 3 000 amendements contre le retour de l'acétamipride, un insecticide interdit depuis 7 ans,
02:01mais aussi pour que la réglementation sur les extensions d'élevage soit allégée pour faciliter la construction de réserves d'eau.
02:08Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, est venu soutenir ses adhérents.
02:11Et tout à l'heure, les députés ont voté dans l'hémicycle le renvoi du texte en commission mixte paritaire, autrement dit fin des débats qui étaient prévus dans l'hémicycle,
02:20121 députés ont voté contre le rejet, la gauche en général, et 274 ont voté pour, ça va des macronistes jusqu'au RN.
02:29C'était donc, Sandrine Osso, il y a quelques minutes, c'est un rejet, ça veut dire que vous qui aviez déposé des amendements pour que le texte soit discuté,
02:38les députés, donc des macronistes jusqu'au RN, vous coupent l'herbe sous le pied.
02:43Oui, on peut dire ça, c'est un 49.3 déguisé en fait ce qui vient de se passer.
02:46Et c'est grave parce que c'est une loi qui est grave pour la santé des personnes, pour nos cancers, pour la nature, pour les insectes, pour la biodiversité des sols,
02:58et in fine, pour la productivité agricole.
03:02C'est ça qui est absolument incroyable, c'est que tuer les insectes par ces produits-là, c'est derrière, dans les années qui viennent, se faire effondrer la productivité agricole.
03:14Et en fait là, c'est comme si on donnait un canot de sauvetage aux agriculteurs percés.
03:22Que voulez-vous que je vous dise ? C'est grave, vraiment grave.
03:24On va revenir sur les amendements, sur la stratégie tout à l'heure.
03:27Mais maintenant, quels sont vos moyens de revenir en arrière, j'allais dire de vous opposer à ce rejet.
03:32C'est difficile de comprendre qu'on s'oppose à un rejet, mais c'est parce que cette loi devait être débattue, je le rappelle, dans l'hémicycle,
03:38mais comme il n'y avait pas forcément de majorité sûre, les défenseurs de cette loi ont préféré renvoyer en commission mixte paritaire.
03:44C'est pour ça que c'est un 49.3 déguisé.
03:46C'est ça que vous appelez un 49.3 déguisé, j'explique pour que tout le monde comprenne.
03:50Maintenant, on a entendu tout à l'heure Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, dire qu'elle envisageait le dépôt d'une motion de censure.
03:57Dans ce cas-là, est-ce que vous soutenez cette démarche ?
04:00Alors nous, on va discuter de ça dans la réunion de groupe demain, mais moi, à titre personnel, je le soutiens.
04:04La motion de censure ?
04:05Oui.
04:06Mais une motion de censure, ça donnera le même résultat, il n'y aura pas de majorité pour...
04:08Oui, peut-être, mais à un moment, on ne peut pas faire ça, en fait.
04:11On ne peut pas, dès qu'on perd dans l'hémicycle, ne jamais accepter une défaite possible
04:17et toujours aller sur les courts circuits de l'Assemblée, c'est-à-dire les 49.3, les articles 40, et là, maintenant, la motion de rejet préalable.
04:25En fait, la démocratie, c'est le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres, disait Churchill,
04:29et en fait, la démocratie, c'est aussi un art de perdre.
04:32C'est-à-dire qu'on est démocrate quand on accepte la défaite, quand on accepte de perdre certains votes.
04:37Et en fait, c'est comme si là, il n'y avait aucune capacité, ni du gouvernement, ni du groupe d'Emmanuel Macron, d'accepter la moindre défaite.
04:46– On pourrait vous retourner l'argument en disant que vous faites une motion de censure.
04:49Vous avez perdu, là, de ce fait, vous n'acceptez pas la défaite.
04:52On pourrait vous retourner l'argument.
04:53– Oui, la motion de censure, c'est le droit qu'a le Parlement sur le gouvernement.
04:58– Vous n'acceptez pas la défaite qui est cette motion de rejet.
05:00– Mais si, parce qu'on s'est battu en commission, on va se battre en commission mixte paritaire
05:04et on va encourager à voter contre dans l'hémicycle, quand ça reviendra en seconde lecture.
05:10– Et vous ne savez pas quelle formule reviendra dans l'hémicycle, d'ailleurs, ce n'est pas forcément celle du Sénat.
05:14– Oui. – Qu'est-ce qui reviendra, parce que ça va rediscuter.
05:16– C'est le produit de la commission mixte paritaire, mais en fait, ce qu'il faut bien comprendre,
05:20c'est que là, ce qui vient de se passer aujourd'hui conduit à discuter d'éléments absolument essentiels,
05:25encore une fois, pour notre avenir et pour notre santé, mais aussi pour la santé des agriculteurs,
05:29dans une sorte de conclave, un huis clos, une enceinte fermée, parce que la CMP n'est pas publique.
05:34Donc, c'est un conclave dans lequel on va décider de ça, au lieu d'avoir des débats au grand jour
05:39sur la dangerosité des produits qui vont être autorisés, la taille des exploitations,
05:43la question de l'eau potable, enfin, je rappelle quand même que nous dépendons tous et toutes de notre eau potable
05:48et que là, aujourd'hui, elle est en danger, elle est mise en danger par des lois de ce type-là.
05:52– Je reviens d'un mot sur la motion de censure, donc vous êtes pour une motion de censure,
05:54vous pensez que vous serez suivie par le groupe, normalement,
05:56vu les prises d'opposition qu'il y a eu tout à l'heure dans l'hémicycle.
05:58– Je ne sais pas, on en discutera demain, je verrai.
06:00– Parce que ce n'est pas si évident que ça.
06:01– Je ne sais pas, parce qu'en fait, c'est une question de tactique politique, donc là, moi, je suis pour.
06:06– Vous êtes pour.
06:07Ces dernières semaines, des permanences de députés socialistes ou LFI, notamment,
06:10ont été prises pour cibles par des agriculteurs.
06:12Ce matin, sur France Info, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a fait un rappel à l'ordre en disant
06:17on ne doit pas faire ce genre d'action, c'était un rappel nécessaire.
06:20– Oui, on ne dégrade pas les permanences parlementaires, c'est la base.
06:25– Mais le même Arnaud Rousseau, qui est donc venu soutenir ses adhérents tout à l'heure devant l'Assemblée nationale,
06:29qui s'en est pris, enfin…
06:31– Le même Arnaud Rousseau qui est pour une agriculture productiviste, intensive, internationale
06:36et qui est un des principaux acteurs de l'agriculture…
06:41– Et lui, il dit que tout ce qui se passe, le blocage, c'est de votre faute.
06:45– Ah bah oui, bien sûr.
06:47– On est clairement dans un processus d'obstruction parlementaire qu'on regrette,
06:51parce qu'il nous semble que le débat, il est nécessaire.
06:54Le fond du débat, c'est qu'est-ce qu'on veut faire de l'agriculture française
06:57et est-ce que notre souveraineté alimentaire nécessite d'être défendue ?
07:00– Voilà, quand Arnaud Rousseau, qui n'a rien à voir avec vous, c'est pas du même famille,
07:05et heureusement, je vais vous dire que sinon les réunions de famille seraient houleuses.
07:08– Quand Arnaud Rousseau dit que c'est à cause de la France insoumise
07:12et des écologistes qui ont déposé trop d'amendements, qu'est-ce que vous lui répondez ?
07:16– Alors je lui réponds que c'est la faute de la…
07:19que la question c'est pas la faute à qui, c'est que là on ne veut pas de débat dans l'Assemblée nationale
07:23et qu'Arnaud Rousseau n'a pas une espèce de position
07:27qui est supérieure à celle des députés de l'Assemblée nationale
07:30et qu'en fait là, ce qu'ils font, c'est une forme de pression
07:34et de pression sur les députés pour qu'ils n'étudient pas ce texte.
07:40C'est grave en fait ce qui se passe, c'est un lobby parce que…
07:43– On a entendu du trumpisme tout à l'heure dans le…
07:45– Oui, c'est du trumpisme, c'est un lobby qui empêche la démocratie de fonctionner.
07:49C'est extrêmement grave, enfin vraiment je ne sais pas comment le dire,
07:52mais je le dis de manière solennelle, ce qui est en train de se passer
07:55est grave pour l'écologie, grave pour notre santé, grave pour notre eau, etc.
07:58Mais c'est grave aussi du point de vue démocratique parce que ce qu'il se passe là,
08:02c'est qu'un lobby organisé qui a des intérêts financiers directs dans cette loi
08:08empêche la loi d'être discutée.
08:10– Vous ciblez à des faits naisseux, clairement ?
08:11– Absolument.
08:12– Julie ?
08:13– Mais finalement Sandrine Rousseau, est-ce que vous n'avez pas commis une erreur tactique
08:17en déposant autant d'amendements ?
08:20– Alors il y a 40 amendements par député écologiste,
08:23je n'ai pas l'impression que ce soit…
08:24– 1500 pour les écologistes, 3500 au total, ce qui fait que vous avez…
08:28– Vous voyez, sur la fin de vie, on avait 2500…
08:31– Vous avez donné un argument à vos adversaires pour en arriver à cette stratégie
08:35et d'un point de vue stratégique, ils gagnent.
08:37C'est ça qui se passe ce soir.
08:39– Il ne faut pas confondre la stratégie et le prétexte,
08:43là en l'occurrence je pense que c'est un prétexte.
08:45Et vous voyez sur la fin de vie, on avait 2500 amendements
08:48et on a étudié le texte avec les 2500 amendements
08:52et sur la retraite on en avait encore plus et on est allé aussi loin qu'il était possible.
08:57En fait à un moment…
08:59Oui on a le droit de déposer des amendements sur un texte aussi important.
09:02– Alors les agriculteurs dénoncent ce qu'ils appellent une concurrence déloyale.
09:06Quand on compare aux autres pays européens,
09:09on voit bien que les autres pays européens perpètent des pesticides
09:11qu'on a interdits chez nous et on importe des produits de ces mêmes pays européens.
09:16Donc ici l'exemple d'une filière comme la noisette
09:19où ils n'ont plus de pesticides à disposition,
09:21on importe massivement de la noisette turque,
09:24qui n'est pas dans l'Union Européenne, mais qui est elle,
09:26où on autorise beaucoup de pesticides.
09:28Qu'est-ce que vous leur répondez ?
09:30Est-ce que vous comprenez cette argumentation, cette critique en disant
09:35on subit cette concurrence déloyale, ce boulet,
09:38puisqu'on ne peut pas utiliser des pesticides que d'autres utilisent ?
09:41– Je leur réponds que c'est précisément la raison pour laquelle
09:44nous souhaitons qu'il y ait des droits de douane par exemple
09:47sur les produits agricoles et qu'on définanciarise
09:49et qu'on désinternationalise l'agriculture.
09:52C'est-à-dire que quand j'entends Arnaud Rousseau
09:54parler de souveraineté alimentaire,
09:56la souveraineté alimentaire elle est pour la France et pour l'Europe,
09:59elle n'est pas pour l'Amérique du Nord, l'Afrique.
10:03En fait chaque continent a son modèle agricole
10:06et là aujourd'hui ce que nous faisons c'est nous mettre en concurrence
10:11avec les producteurs d'Amérique du Sud, avec ceux d'Asie, etc.
10:19Et en fait à un moment ça n'est pas le projet agricole que nous défendons.
10:23– Mais au sein de l'Europe, on importe des produits avec des pesticides…
10:26– Mais la Turquie n'est pas partie de l'Europe par exemple,
10:28vous parlez de la Turquie.
10:29– En Espagne il y a des pesticides qui sont autorisés
10:31alors qu'ils ne sont interdits chez nous.
10:33Comment on fait dans l'Union pour faire face à ce problème-là ?
10:35– On fait en sorte que l'Union européenne est une harmonie des interdictions
10:40mais sur la base du mieux-disant, pas sur la base du moins-disant.
10:44Et en fait là on a l'impression que n'importe quel pays qui autorise,
10:48bientôt on va réautoriser le DDT quoi.
10:50C'est-à-dire l'agent orange dont il y a encore des victimes aujourd'hui au Vietnam.
10:55Non mais on en est là, c'est-à-dire que parce qu'il y aurait un produit
10:58qui serait utilisé dans un pays du monde, il faut qu'on l'autorise en France.
11:01– L'Europe c'est beaucoup plus compliqué.
11:03Dans le marché lunaire, qu'est-ce que vous proposez concrètement
11:05pour empêcher les produits espagnols de venir en France ?
11:07– Que l'Europe interdise les mêmes produits qu'en France
11:10et que s'il y a des différences de concurrence,
11:12qu'on aide nos agriculteurs quand ils sont en défaut de concurrence.
11:15Et qu'on les aide par de l'aide publique.
11:17Parce que ça sert aussi à ça l'aide publique,
11:19de faire en sorte qu'ils aient des revenus
11:21qui ne soient pas entamés par un défaut de concurrence,
11:26une concurrence déloyale de la part d'autres pays.
11:28Mais ça c'est le bien commun.
11:30– Il n'y avait pas que l'insecticide dans ce projet de loi.
11:33Je reviens avant de donner la parole à Elsa sur l'acétamipride quand même.
11:36Parce qu'on a entendu tout à l'heure la rapporteure du texte,
11:39non pas la rapporteure, la présidente, Sandrine Lefeur.
11:42– Oui, présidente de la commission du développement durable.
11:45– Merci de me sauver.
11:46Qui est macroniste et qui disait qu'elle était clairement contre l'acétamipride.
11:49Est-ce que vous imaginez pouvoir sauver cet article-là
11:52supprimant l'acétamipride dans les discussions ?
11:54– Eh bien c'est précisément ce qu'on ne sait pas
11:56puisque aujourd'hui ça va être passé en commission unique de Paris.
11:59– Mais vous le pensez pouvoir sauver ce…
12:01puisque vous avez des appuis y compris.
12:02– En l'occurrence cet acétamipride passe la barrière placentaire.
12:06On en retrouve dans le cerveau.
12:08En fait c'est un des produits les plus dangereux qui soient.
12:12Et donc j'espère qu'on arrivera à…
12:14– Je vous dis ça parce qu'il y a des macronistes qui sont contre
12:16donc vous pourriez éventuellement faire passer ça dans la CMP.
12:19– Eh bien ça fait partie de ce qu'on va faire
12:22comme travail démocratique dans les jours qui arrivent.
12:24– Elsa.
12:25– Alors c'est un autre thème dont on a peut-être un peu moins parlé,
12:27celle sur le stockage de l'eau.
12:29Les agriculteurs disent il faut qu'on puisse stocker l'eau quand il pleut
12:32pour pouvoir l'utiliser quand il ne pleut pas,
12:35quand il y a des sécheresses notamment.
12:36Pour eux c'est un argument de bon sens.
12:38Pourquoi vous ça vous inquiète ?
12:39Qu'est-ce qui vous inquiète dans ce texte-là ?
12:41On voit par exemple les exemples de bassines
12:43qui peuvent exister aujourd'hui en France.
12:45– Les mégabassines elles sont dangereuses à plein de titres.
12:48Déjà parce qu'elles captent une partie de l'eau
12:50qui ne va pas du coup dans les nappes phréatiques
12:52et elles perturbent le cycle de l'eau.
12:53Que derrière du coup elles concentrent aussi
12:55les produits type pesticides dans les nappes phréatiques
12:57puisqu'il y a moins d'eau là-bas.
13:00Et puis 60% de cette eau des mégabassines est utilisée pour du maïs
13:04et en fait ça fait partie des débats
13:06que nous refusons d'avoir de manière éclairée.
13:09C'est comment on change d'agriculture.
13:11C'est-à-dire qu'il n'est pas possible,
13:13et je le pose avec force,
13:15il n'est pas possible de continuer l'agriculture telle qu'elle est aujourd'hui.
13:18Et ça nécessite de consommer moins de viande,
13:20ça nécessite de consommer des produits de saison,
13:22ça nécessite de consommer des produits locaux
13:24et ça nécessite aussi de revoir une agriculture
13:26qui soit davantage vivrière
13:28mais aussi plus résistante au réchauffement climatique.
13:30– Une autre question puisqu'on en avait beaucoup parlé
13:32sur l'Office français de la biodiversité.
13:34L'OFB, plusieurs responsables politiques ont critiqué les contrôles.
13:37On dit qu'il faut vraiment adoucir les choses
13:39entre les agriculteurs et ceux qui les contrôlent.
13:41C'est un point donné aux agriculteurs.
13:43Pour vous, il faut défendre les agents
13:45de l'Office français de la biodiversité ?
13:47Ils ont des missions de police, ils doivent être armés
13:49sur les contrôles quand ils vont voir les agriculteurs
13:51même si ça peut être perçu un peu mal
13:53de la part des agriculteurs.
13:54– Non mais c'est une police qui représente le bien commun
13:56et en fait si la police ne pouvait pas entrer
14:00ou ne pouvait pas condamner certains délits,
14:04toute la droite et l'extrême droite
14:06seraient vent debout pour que la police soit respectée.
14:09Là c'est la police de l'environnement
14:10et ça n'est pas une sous-police ou une demi-police.
14:13Je rappelle qu'il y a 14 000 points d'eau aujourd'hui
14:16de captation d'eau potable qui sont fermés
14:19pour cause de pollution.
14:21Il y a des clusters de cancers pédiatriques,
14:23donc c'est des endroits où il y a des cancers pédiatriques concentrés.
14:26Je pense aux gens qui sont en Charente-Maritime
14:29qui voient des enfants de 3, 4, 5 ans avoir des cancers.
14:34Quand vous avez eu un cancer dans votre enfance,
14:36votre vie entière est bouleversée,
14:38la vie de vos parents est bouleversée,
14:39on ne parle pas de n'importe quoi.
14:41Le cancer du pancréas aujourd'hui double tous les 6 ans en France.
14:46Le cancer du pancréas, vous savez quel est le taux de survie
14:48du cancer du pancréas ? 10% au bout de 5 ans.
14:51Et là on autorise des produits qui génèrent
14:53et qui sont une des causes des cancers du pancréas.
14:57Mais on est où là en fait ?
14:59– Hugo ?
15:00– Oui Madame Rousseau, il y a une question.
15:02Vous parliez d'agriculture à taille humaine.
15:04On vous demande à quand le retour à une agriculture à taille humaine ?
15:07Aujourd'hui je vois passer les tracteurs,
15:09j'ai l'impression que c'est le concours de celui qui en a le plus gros.
15:12Et voilà tout simplement.
15:14– Oui mais ça c'est assez intéressant parce qu'en effet
15:16on a laissé les tracteurs arriver jusqu'au pied de l'Assemblée nationale.
15:19On n'a pas autorisé des collectifs comme Stop Monsanto,
15:23comme le collectif de lutte contre la dioxine, etc.
15:28Qui sont des associations qui luttent contre les effets
15:31de ces produits sur la santé de génération en génération.
15:35Parce que je rappelle qu'il y a des produits
15:37qui ont des effets sur les individus
15:39mais sur leurs descendants également.
15:41Et en fait eux n'ont pas eu l'autorisation
15:43d'être au pied de l'Assemblée nationale.
15:45Pourquoi les tracteurs arrivent-ils au pied de l'Assemblée nationale ?
15:48Quels sont les super pouvoirs de ces agricultures ?
15:52Et quels sont leurs droits ?
15:55– Il y a des passe-droits vous voulez dire ?
15:57– Quels sont leurs passe-droits pour arriver au pied de l'Assemblée ?
16:00– Et quand vous dites ça, vous interpellez qui ? Le ministre de l'Intérieur ?
16:03– J'interpelle le ministre de l'Intérieur
16:05qui est si prompt à interdire toute manifestation
16:07pourquoi là tout à coup ils sont autorisés à venir…
16:09– Qu'est-ce que vous lui auriez demandé au ministre de l'Intérieur
16:11de faire reculer les tracteurs ?
16:12– Le droit de manifestation je le défends
16:14mais pas au pied de l'Assemblée nationale comme ils sont là.
16:16Parce que ça c'est de la pression.
16:17C'est pas une manifestation d'agriculteurs
16:21qui revendiquent leurs conditions de vie.
16:24Et par ailleurs je rappelle, et j'en termine là-dessus…
16:26– Si on veut passer par les autres choses.
16:28– Il y a quand même un sujet aussi qui n'est pas sur la table
16:30qui est la répartition des marges entre les distributeurs et les agriculteurs.
16:34Quel profit pour les Monsanto etc pour les firmes de l'agrochimie ?
16:38En fait c'est comme si l'empoisonnement
16:40était la seule manière pour les agriculteurs de survivre.
16:44Je dis c'est une erreur historique et stratégique.
16:47– Oui très rapidement, on parle des lobbies.
16:49Comment on lutte contre les lobbies comme la FNSEA etc ?
16:51– Qui est un syndicat je rappelle.
16:53– Aujourd'hui on lutte mal contre ces lobbies
16:56qui ont quand même beaucoup de portes ouvertes
16:58à l'intérieur du gouvernement et de l'Assemblée.
17:01Et le Parlement européen a fait un travail qui n'est pas parfait
17:05mais qui est quand même plus avancé que celui de l'Assemblée.
17:08Moi je voudrais qu'on travaille vraiment sur l'influence de lobbies
17:11à l'intérieur des syndicats.
17:12– Il y a d'autres syndicats qui ne sont pas d'accord quand même.
17:14– La Confédération paysanne est contre cette loi absolument.
17:17– Demain aura lieu à l'Assemblée nationale le vote sur la fin de vie
17:21qui a été découpé en deux textes.
17:22L'un sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide active à mourir.
17:25La semaine dernière dans l'hémicycle, face à un député,
17:27les Républicains opposaient la loi.
17:29Vous avez témoigné de votre propre expérience familiale.
17:32C'est une séquence qui a beaucoup tourné.
17:34– Je ne voulais pas en parler dans cet hémicycle mais vous m'y forcez
17:38et donc je vais vous le dire.
17:40Ma maman s'est suicidée.
17:43Elle s'est suicidée alors qu'elle était en fin de vie
17:46parce qu'il n'y avait pas l'aide à mourir.
17:48Elle s'est suicidée dans des conditions abjectes.
17:51Son agonie a été insupportable, épouvantable.
17:54Elle a duré extrêmement longtemps parce qu'elle a fait ce que vous appelez
17:58un suicide libre, c'est-à-dire qu'elle a pris dans sa table de chevet
18:02tous les médicaments qu'elle avait gardés depuis des semaines
18:05et elle les a avalés d'un coup.
18:07Et je peux vous dire que c'est pour cela que je milite pour le droit à mourir.
18:12C'est pour cela que je vous invite à ne pas voter les amendements de suppression
18:17parce que ce qui s'est passé lors de sa mort,
18:20c'est exactement l'inverse de ce que nous voulons là.
18:23C'est-à-dire que cette loi, elle permet la sérénité,
18:26elle permet l'organisation, elle permet de faire en sorte
18:29qu'il y ait les proches qui soient à côté et qui tiennent la main
18:32des personnes qui sont en train de mourir et qui souhaitent mourir.
18:35Alors Sandrine Rousseau, lorsque vous êtes intervenue pour parler
18:38de votre expérience familiale, évidemment c'était le silence
18:41dans l'Assemblée nationale, tout le monde vous a écouté
18:43et ça nous ramène au débat Elsa.
18:45Et vous reprochez à certains députés d'utiliser à dessein
18:48les mots « suicide assisté », « euthanasie » qui ne sont pas dans le texte.
18:51Mais ça, mise à part, il y a des moments de tension, d'émotion.
18:54Est-ce que vous diriez que les débats se sont tenus de manière correcte ?
18:57Il y a beaucoup de députés qui disaient, après tout,
18:59les débats ont été éclairants, apaisés dans l'hémicycle
19:01pendant la semaine sur l'aide à mourir.
19:04Oui, les débats ont globalement été apaisés.
19:07Je pense même qu'ils ont été constructifs.
19:09À la hauteur ?
19:10À la hauteur.
19:12Mais j'ai aussi beaucoup entendu de proches,
19:15de personnes qui se sont suicidées,
19:17être choquées par le terme de « suicide assisté »,
19:20raison pour laquelle j'ai fait cette intervention,
19:23puisque je l'ai dit plusieurs fois avant,
19:25plusieurs fois j'ai pris la parole au fil des jours d'avant,
19:28en disant, mais n'utilisez pas ce terme, vous choquez les familles.
19:31Cyriel Chatelain aussi a fait une intervention
19:33pour dire qu'on ne pouvait pas utiliser ce terme.
19:36Il continuait comme si de rien n'était,
19:38et donc je l'ai dit.
19:39Et d'ailleurs, je reconnais à M. Hetzel
19:41de ne plus l'avoir utilisé.
19:42Parce que, pour bien préciser,
19:44« suicide assisté », ça ne convient pas
19:46parce que ça n'est pas un suicide.
19:47Ça n'est pas un suicide, c'est une aide à mourir.
19:49Ce sont des gens qui sont en fin de vie.
19:50C'est une loi qui est uniquement pour les personnes
19:53qui sont en fin de vie.
19:54Et en fait, c'est une manière d'abréger les souffrances
19:57en fin de vie.
19:58Ça n'est pas un suicide tel qu'on peut le voir
20:01chez les jeunes et chez les personnes qui n'ont pas...
20:03C'est important de le préciser.
20:04C'est un acte médical.
20:05Alors demain, il y a deux votes,
20:07puisqu'il y avait deux textes.
20:08Celui sur les soins palliatifs,
20:10il sera voté à une très large majorité.
20:12Est-ce que celui sur l'aide à mourir,
20:13vous pensez qu'il a de bonnes chances
20:15d'être adopté demain ?
20:16Est-ce que vous craignez qu'il ne le soit pas ?
20:19J'espère très sincèrement qu'il le sera
20:21parce que c'est un texte important.
20:23C'est un texte qui est issu de très nombreux mois
20:25de concertation, d'échanges,
20:27d'une compréhension citoyenne, etc.
20:29Et c'est un texte important pour nos libertés.
20:32Vous espérez, mais est-ce que vous pensez
20:34qu'il y aura une majorité ?
20:35Je pense que ce sera serré.
20:36Je pense que ce sera serré.
20:38Donc ce sera serré dans quel sens,
20:39telle est la question.
20:40Oui, mais ce sera serré de toute façon.
20:41Je pense que ce sera serré, oui.
20:42Parce que chacun se détermine
20:43en fonction de son propre choix.
20:45Il n'y a pas de consigne de vote.
20:46Il n'y a pas de consigne de vote
20:47dans aucun des groupes.
20:48Donc c'est l'inconnu, la plus totale.
20:49C'est l'inconnu, la plus totale.
20:50Et sont venus discuter dans l'hémicycle
20:53beaucoup de députés,
20:54mais beaucoup aussi ne sont pas venus.
20:55Et moi-même, dans mon groupe,
20:56j'ignore la position de quelques députés.
20:58Et justement, vu que vous êtes favorable,
21:01vous l'aviez dit aussi,
21:02avec beaucoup d'émotion,
21:03est-ce que vous appelez solennellement ce soir
21:05les députés à voter en faveur de ce texte demain ?
21:07Oui, j'appelle solennellement tous les députés
21:09à voter en faveur de ce texte,
21:10parce que je rappelle que ce texte
21:12n'est que l'ouverture d'un choix.
21:14C'est-à-dire qu'il consacre le droit au soin palliatif,
21:17ce qui est aussi une avancée très importante,
21:19et un droit d'accès à l'aide à mourir.
21:22Mais en fait, c'est ce choix.
21:23C'est-à-dire que ça n'empêche personne
21:25d'avoir accès au soin palliatif.
21:26Ça n'empêche personne d'avoir accès
21:28à la sédation profonde et continue.
21:29Donc en fait, c'est juste autoriser des personnes
21:32qui souffriraient trop de pouvoir abréger.
21:35J'ajoute que ce sera un vote qui sera très suivi,
21:37ce sera un moment important,
21:38qui sera suivi d'ailleurs en direct sur LCP demain après-midi,
21:40juste après la séance des questions au gouvernement Elsa.
21:43Je voudrais dire quand même que j'ai parlé de ma maman,
21:45parce que c'était pendant l'affaire Vincent Lambert,
21:47et que j'en avais parlé.
21:48Elle s'appelle Eveline Rousseau,
21:49je voudrais que son nom soit cité,
21:50parce que c'était une militante de l'aide à mourir,
21:52et quand j'en avais parlé, ça avait déjà ému,
21:56et c'était à l'origine de la loi Claes Leonetti,
21:58son cas était déjà à l'origine de la loi Claes Leonetti.
22:00Et vous parliez des soins palliatifs, Julie.
22:02Oui, justement, donc ce texte sur les soins palliatifs,
22:05est-ce qu'il vous semble garantir un accès à ces soins
22:11partout et pour tous de manière équitable ?
22:14En tous les cas, c'est une avancée vraiment très importante
22:17sur les soins palliatifs comme on n'en a jamais eu.
22:19Oui, mais une garantie d'accès partout.
22:20Eh bien, c'est inscrit dans la loi.
22:22Y compris en termes de budget, ça coûte cher.
22:25Oui, et c'est pour ça que j'invite le gouvernement
22:27à prendre en compte l'exigence de déploiement
22:31des soins palliatifs dans le PLFSS,
22:33comme nous l'avions fait dans le précédent PLFSS,
22:35donc dans le budget de la Sécurité sociale.
22:37Je serai de celles qui défendront les amendements
22:39pour l'accès à des unités de soins palliatifs
22:42partout sur le territoire.
22:44Un de vos collègues, Philippe Juvin,
22:46qui est médecin et chef de service des urgences
22:50à l'hôpital Pompidou, craint, et je le cite,
22:54qu'on ait plus facilement accès à l'aide à mourir
22:57qu'aux soins palliatifs.
22:59Est-ce que vous entendez cette crainte-là ?
23:01Ah, mais j'ai entendu tous les arguments.
23:03Maintenant, je voudrais aussi que les médecins généralistes
23:05soient formés aux soins palliatifs.
23:08Je voudrais qu'il y ait vraiment un déploiement de la formation
23:11parce qu'on peut créer des spécialistes
23:13des soins palliatifs.
23:14Ça a été discuté, d'ailleurs.
23:15Mais les deux sont en vigueur en même temps.
23:17Est-ce qu'il ne va pas y avoir un décrochage
23:19dans le temps, chronologiquement,
23:21entre le déploiement des soins palliatifs
23:23et l'accès à l'aide à mourir ?
23:24Déjà, il y a deux ans avant que le texte, probablement, soit voté.
23:27Et pendant ces deux ans, on va se battre
23:29pour qu'il y ait le développement d'unités de soins palliatifs.
23:31Donc, ça n'est pas vrai que les deux textes
23:33seront tout à fait égaux dans leur application
23:35puisque pendant deux ans, nous allons voter les budgets.
23:37Il y a déjà 100 millions d'euros qui ont été décidés
23:39sur les soins palliatifs.
23:40Et nous appuierons, nous développerons les budgets
23:44pour les soins palliatifs avec l'accord de la majorité
23:48jusqu'en 2027, de sorte qu'en 2027,
23:50quand les textes...
23:51Parce que je pense que ce sera en 2027,
23:53entreront en vigueur,
23:54il y aura un accès aux soins palliatifs garantis.
23:56Est-ce que, selon vous, le texte sur l'aide à mourir,
24:01cette fois, peut encore être amélioré ?
24:03Puisque le chemin est long.
24:04Demain, c'est un moment historique, vote Solanel.
24:07Puis le texte va être débattu, discuté au Sénat.
24:10Il y aura une deuxième lecture dans les deux chambres.
24:13Est-ce que ça doit être l'occasion,
24:15non pas éventuellement d'un tricotage,
24:17on en reparlera, mais d'amélioration du texte ?
24:21On verra ce qui se passe au Sénat.
24:23J'ai peur qu'il soit vidé de la substance au Sénat.
24:27Moi, ce n'est pas le texte que je voulais.
24:29Je tiens à le préciser.
24:30Aujourd'hui, on ne peut pas laisser de directives anticipées.
24:33Pour moi, c'est une erreur dans le texte.
24:35Est-ce que ça sera une deuxième lecture à l'Assemblée ?
24:38Je ne sais pas.
24:39Aujourd'hui, le rapporteur n'a pas voulu ouvrir cette voie-là.
24:42Pour moi, c'est une erreur,
24:44parce que les directives anticipées
24:46ne sont ouvertes que pour la sédation profonde et continue,
24:49pas sur l'aide à mourir.
24:51Du coup, il y a des personnes qui, par exemple,
24:54si vous faites demain un AVC
24:56et que vous êtes dans un coma irréversible,
24:58même si vous aviez dit à vos proches
25:00que vous vouliez l'aide à mourir,
25:02vous n'y aurez pas accès, ce qui est un sujet.
25:04Moi, j'aimais beaucoup la phrase de Gilles Legendre
25:07lors de la première lecture, avant la dissolution,
25:10qui disait une exception de directives anticipées
25:13pour les cas accidentels,
25:15comme ce dont je viens de parler.
25:17Je trouvais que c'était une bonne manière
25:19de ne pas ouvrir à des personnes qui ne sont pas conscientes,
25:22mais à quand même respecter les volontés
25:24de personnes qui ont un accident grave.
25:26Hugo.
25:27Madame Rousseau, c'est vrai que c'est un sujet
25:29qui est assez transpartisan en soi,
25:31et notamment à gauche, il y en a qui sont opposés.
25:33Sur Twitch, il y a eu le collectif Les Dévalideuses,
25:36qui est un collectif anti...
25:38Validiste.
25:39Voilà, anti-validiste,
25:40qui ont fait un long live pour s'opposer
25:42à cette loin fin de vie.
25:45Il est irresponsable de considérer la loi fin de vie
25:48sans prendre en compte le contexte de validisme
25:50structurel de la société,
25:51ainsi que la déconstruction des systèmes
25:53de solidarité actuelle.
25:55Est-ce que vous comprenez leurs inquiétudes
25:57à eux vis-à-vis de ce texte ?
25:59Déjà, je les remercie de parler de validisme.
26:01Vous pouvez me dire ce que c'est ?
26:03Le validisme, c'est une société qui est faite
26:05pour les personnes valides,
26:06et qui, du coup, met à la marge de la société
26:08les personnes qui ont un accident.
26:10Et donc, ce validisme, qui est une forme
26:12d'oppression des personnes handicapées,
26:14puisqu'elles ont moins accès au logement,
26:16elles ont moins accès au travail,
26:18elles ont moins accès à une vie libre,
26:21voilà,
26:23est un problème structurel.
26:25Donc, je les remercie de mettre le validisme
26:27dans le débat.
26:28Pour autant, cette loi n'est pas une loi
26:30sur le handicap.
26:31C'est une loi sur la fin de vie.
26:33C'est-à-dire sur les derniers jours,
26:35sur les derniers temps de la vie.
26:37Et ça n'est pas une loi sur le handicap.
26:39Et je voudrais le dire avec force,
26:41je lis partout, et je suis très attaquée
26:43sur mes positions sur cette loi,
26:45au titre du fait que je n'écouterais pas
26:47les concernés.
26:48Alors déjà, je les ai beaucoup écoutés,
26:50mais en plus, ils ne sont pas concernés
26:52par cette loi.
26:54C'est-à-dire qu'il y a cinq critères
26:56pour avoir accès au droit à mourir.
26:58Il y a le fait d'être français,
27:00d'être majeur, d'avoir des souffrances
27:02qui sont insouignables et insupportables,
27:05et d'avoir une maladie
27:09en stade avancé ou terminal.
27:11Et le caractère avancé a été défini
27:13par l'HAS, donc par la Haute Autorité
27:15de Santé.
27:16Donc en fait, les personnes en situation
27:18de handicap ne sont pas concernées
27:19par cette loi.
27:20Et je voudrais le dire avec force
27:21et avec solennité parce que...
27:22Ce n'est pas le même débat.
27:23Ça n'est pas le même débat.
27:24Mais par contre, comptez sur moi
27:26pour défendre les associations
27:30de lutte contre le validisme,
27:32mais aussi tous les amendements
27:33permettant de lutter contre le validisme
27:35dans les autres lois.
27:36Thierry, on revient à la loi
27:37sur la fin de vie.
27:38La conscience projette,
27:39et si le texte est voté,
27:40il ira au Sénat.
27:41Quelles sont vos craintes
27:43dans une assemblée dominée
27:45par la droite,
27:46compte tenu des rapports de force ?
27:48Est-ce que vous avez des craintes
27:49sur l'issue de ce texte ?
27:51Est-ce qu'il risque d'être détricoté ?
27:53Oui, je crains qu'il soit détricoté,
27:55je crains qu'il soit rejeté,
27:57et je crains surtout que ça donne mieux
28:00à des débats qu'on avait quand même
28:02un peu...
28:04Évité ?
28:05Évité à l'Assemblée nationale.
28:07Comment ?
28:08À part sur l'euthanasie
28:10et le suicide assisté,
28:11qui sont deux termes
28:12que nous avons refusés.
28:13Quel genre de débat vous craignez ?
28:14Eh bien, des débats sur, par exemple,
28:16l'eugénisme.
28:17On n'est quand même pas allés jusque-là
28:19dans l'Assemblée.
28:20Je sais que la droite a ça en tête.
28:22Donc, en fait, ça peut faire partie
28:24de ces débats qui polluent complètement
28:26ce texte, qui est un texte
28:28sur la liberté de choix
28:30qui consacre le fait
28:32que notre corps nous appartient
28:33dans les derniers jours
28:34de notre vie.
28:35Vous pensez que le Sénat
28:36est plus en roue libre
28:37que l'Assemblée sur cette question ?
28:38Je le crains.
28:39Et si on fait un flashback sur ce texte,
28:41finalement, le choix de François Béroud
28:43d'avoir scindé les deux textes
28:44qui avaient été très critiqués,
28:46quand on fait le bilan,
28:47il a eu raison de le faire ?
28:49Je faisais partie de celles
28:50qui critiquaient beaucoup cette décision.
28:52Au final, je trouve que, finalement,
28:54ça n'a pas nuit à l'étude du texte,
28:56voire, au contraire, ça permet de...
28:58Enfin, on va voir dans le vote demain.
29:00On verra dans le vote demain.
29:02L'idée, c'était que les personnes
29:04qui sont pour le soin palliatif
29:05puissent voter pour le soin palliatif
29:06et ne pas voter l'aide à mourir.
29:08Donc, on verra demain les résultats des votes.
29:10Mais en tout cas, sur le débat,
29:11ça n'a pas nuit au débat.
29:12Et en cas de rejet, vous faites quoi ?
29:15Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
29:17On recommencera.
29:19Parce que Catherine Vautrin dit, elle,
29:21il faut que cette loi soit votée avant 2027.
29:23Vous pensez que c'est jouable ?
29:24Je pense que si c'est voté demain,
29:26oui, il y a une possibilité
29:27que ce soit voté avant 2020.
29:28À l'Assemblée, mais après,
29:29il y a le Sénat, puis ça revient.
29:30Oui, mais il y a quatre lectures.
29:31Donc, d'ici 2027...
29:34Parce que si elle dit ça,
29:35ça veut dire qu'elle pense
29:36que ça peut ne pas être voté
29:37d'ici la prochaine présidentielle.
29:38Déjà, on a eu une dissolution la dernière fois,
29:41quelques jours avant le vote final.
29:44Voilà, j'espère vraiment
29:46que l'agenda de l'Assemblée et du Sénat
29:50seront raccords.
29:51Mais je dois quand même saluer aussi,
29:53ce n'est pas courant chez moi
29:54que je salue des ministres,
29:55mais je voudrais saluer l'attitude
29:58et le travail de Catherine Vautrin
30:00qui a été, je pense,
30:01un élément très stabilisant.
30:04Parce qu'elle a revu elle-même
30:05sa position sur la question,
30:06elle l'a dit.
30:07Oui.
30:08Ça a aidé.
30:09Ça a aidé, mais surtout,
30:10elle était dans une position
30:12qui permettait de prendre au sérieux
30:14tous les amendements,
30:15de les discuter un par un
30:16et je trouve que ça a apaisé les débats.
30:17Mais elle le dit,
30:18pour que le texte soit adopté,
30:19il faut qu'il soit très équilibré.
30:21On sait bien que sur la question
30:22des directives anticipées, par exemple,
30:23il n'y a pas de majorité
30:24ni à l'Assemblée ni au Sénat.
30:25Est-ce que c'est important d'avoir un texte ?
30:27Ça va peut-être moins loin
30:28que ce que vous vouliez,
30:31un texte très équilibré.
30:32En tous les cas, je le voterai,
30:33quand bien même,
30:34il n'y a pas les directives anticipées
30:35qui, pour moi, sont importantes.
30:36De même que je le voterai
30:37alors qu'il n'y a pas l'accès
30:38des personnes étrangères
30:39à l'aide à mourir,
30:40alors que pour moi,
30:41c'est important
30:42qu'on ne regarde pas
30:43la carte d'identité.
30:44Alors ça, pour revenir
30:45sur la question de Julie,
30:46ça fera partie des améliorations
30:47à venir aussi,
30:48à faire peut-être dans l'avenir.
30:49On verra, on verra.
30:50Chaque chose en son temps.
30:51Chaque chose en son temps.
30:52Un chiffre, 16,
30:53c'est le nombre de commissions
30:54d'enquêtes parlementaires
30:56présidentes de celles
30:57sur les violences sexuelles
30:58et sexistes dans le cinéma.
30:59Pour certains,
31:00il y en a trop.
31:01C'est notamment l'avis
31:02de la présidente
31:03de l'Assemblée nationale,
31:04Yael Brune-Pivet.
31:05Vous pensez aussi
31:06qu'il y en a trop, vous ?
31:07Le Parlement français
31:08a déjà très peu de pouvoir.
31:09Je rappelle que,
31:10surtout l'opposition,
31:11on a extrêmement peu de pouvoir.
31:12Les commissions d'enquête
31:13font partie des choses
31:14qui nous permettent
31:15d'explorer un sujet.
31:16Moi, je peux vous dire
31:17que la commission d'enquête
31:18que j'ai présidée
31:19m'a énormément appris,
31:20a permis vraiment
31:21de travailler au fond des choses.
31:23J'espère qu'on conservera
31:24cet outil absolument indispensable
31:25à la démocratie.
31:26Il y en avait,
31:27il y a une vingtaine d'années,
31:28il y avait deux commissions d'enquête
31:29par législature.
31:31Il y en avait très peu.
31:33Là, on arrive à 16.
31:35Est-ce qu'il n'y a pas tout de même
31:36une inflation ?
31:37Est-ce que ce n'est pas devenu
31:38une vitrine politique ?
31:40C'est-à-dire que,
31:41quand on regarde
31:42le travail des commissions d'enquête,
31:44lesquelles ont vraiment débouché
31:45sur des choses concrètes
31:46par rapport aux autres,
31:48où ça a été quand même
31:49une tribune,
31:50une expression politique
31:51plus qu'un travail d'enquête.
31:53Moi, je n'ai pas vu
31:54de commission d'enquête
31:55qui était vraiment une tribune.
31:56Alors, je ne sais pas
31:57à laquelle vous pensez,
31:58mais moi, j'ai plutôt vu...
31:59Bétharame, peut-être ?
32:00Bétharame, finalement,
32:02ils ont travaillé au fond
32:03et ça va donner quelque chose.
32:05Vous avez entendu ce procès ?
32:07Oui, mais je trouve
32:08que c'est un procès
32:09qui n'est pas fondé
32:10sur la réalité
32:11de ce que sont
32:12les commissions d'enquête
32:13qui représentent
32:14tous les groupes
32:15de l'Assemblée
32:16et dont le travail
32:17est aussi garanti
32:18par les administrateurs
32:19de l'Assemblée.
32:20C'était, nous,
32:21un projet de loi
32:22issu d'une commission d'enquête
32:23qui est vraiment concrète,
32:25qui a débouché.
32:26Là, par exemple,
32:27on va en travailler un
32:28sur ma commission d'enquête
32:29sur les violences sexistes
32:30et sexuelles dans le cinéma.
32:31C'est intéressant.
32:32Votre commission d'enquête,
32:33vous aviez fait le rapport,
32:35vous aviez auditionné
32:37pendant plusieurs semaines.
32:38Vous dites qu'on a exploré
32:39le sujet.
32:40À l'arrivée,
32:41un rapport,
32:4286 recommandations.
32:44Dites-nous, justement,
32:45concrètement,
32:46comment ces 86 recommandations
32:48se traduisent
32:50dans le réel,
32:51dans la vie
32:53des différents acteurs
32:55du monde du cinéma ?
32:56Là, on a commencé déjà
32:58les concertations
33:00avec les différents acteurs
33:02du cinéma,
33:03mais acteurs au sens large,
33:04c'est-à-dire les institutions,
33:07les institutions du cinéma,
33:09mais du monde de la culture
33:10d'une manière générale.
33:11On a commencé les échanges.
33:13Le rapporteur était à Cannes,
33:15d'ailleurs,
33:16et on va continuer
33:17les auditions
33:18pour faire en sorte
33:19qu'on aboutisse
33:20à un texte de loi
33:21à la rentrée.
33:22Un texte de loi
33:23qui va mettre
33:24des obligations,
33:25des contraintes,
33:26des règlements ?
33:27Oui, par exemple,
33:28je prends les coachs pour enfants.
33:29C'est l'exemple qui me vient,
33:30mais je pourrais parler
33:31des coordinateurs d'intimité
33:32ou des castings.
33:33Donc une obligation
33:34pour les réalistes.
33:35L'idée, ce serait
33:36de mettre dans le texte de loi
33:37l'obligation d'avoir
33:38des coachs pour enfants.
33:39Aujourd'hui,
33:40c'est obligatoire
33:41pour les enfants
33:42de moins de 16 ans,
33:43mais jusqu'à 18 ans,
33:44et sur les temps de tournage,
33:45mais aussi sur les temps
33:46hors tournage,
33:47on a systématiquement
33:48la proposition
33:49de coordinateurs d'intimité.
33:50Ca va donc donner lieu
33:51à une proposition de loi concrète.
33:52Oui, oui, tout à fait.
33:53Votre modèle,
33:54est-ce que ce n'est pas
33:55la commission d'enquête
33:56sur les trafics de stupéfiants ?
33:57Parce que celle-ci,
33:58elle a effectivement donné lieu
33:59à un projet de loi
34:00sur la relation d'un parquet.
34:01C'est vrai que dans les exemples,
34:02c'est la seule
34:03qui me vient à l'esprit
34:04comme vraiment se traduisant
34:06par des choses concrètes
34:07au point de vue législatif.
34:09Il y a quand même eu aussi,
34:12moi, je me souviens
34:13de la commission d'enquête
34:14présidée par Sabrina Sebaï
34:16sur les violences sexuelles
34:17dans le sport,
34:18qui a quand même levé
34:19un tabou dans le sport.
34:20C'est-à-dire qu'elle n'a pas abouti,
34:21certes, à une proposition de loi,
34:23mais elle a levé un tabou
34:24qui a été énorme.
34:25Il y a eu énormément de mesures
34:26qui ont découlé
34:27de cette commission d'enquête
34:29dans les fédérations sportives,
34:30dans le ministère des Sports, etc.
34:33Je ne trouve pas que ce travail
34:35soit inutile.
34:36Au contraire, je trouve même...
34:37Oui, je pense que déjà,
34:38il est important de rappeler
34:39que les commissions d'enquête,
34:41c'est des droits de tirage.
34:42C'est un par groupe, par session.
34:44Sinon, si on veut du rap,
34:45il faut le voter à l'Assemblée.
34:46Donc, c'est qu'il y a 11 groupes,
34:47donc 11 déjà de base.
34:49Et la question, justement,
34:50pour revenir à la mise en place
34:52des recommandations,
34:53comment on peut faire
34:54pour pousser le gouvernement
34:55ou les députés,
34:56peut-être mettre une priorisation
34:57sur les recommandations
34:59qui viennent des textes de loi
35:01pour éviter que ça fasse
35:02comme les rapports du CESE
35:03avec des recommandations
35:04et qui n'ont jamais
35:05de conséquences législatives ?
35:06Mettre de la pression
35:07sur le fait que les commissions d'enquête
35:08puissent déboucher vraiment
35:09sur des propositions de loi.
35:10Rapidement, surtout.
35:11On a une capacité à proposer
35:14des lois transpartisanes
35:15et les commissions d'enquête
35:16sont à un bon moment
35:17pour faire ça
35:18parce que, comme c'est
35:19un travail transpartisan,
35:20on peut déboucher
35:21sur une loi transpartisane.
35:22Après, moi, je vous le dis,
35:23j'ai fait une mission d'information,
35:25donc ce n'est pas une mission d'enquête,
35:26mais sur la psychiatrie,
35:27qui a donné des résultats
35:28absolument effroyables
35:29sur ce qui est en train de se passer
35:31et du côté de la santé psychique
35:32des Françaises et françaises
35:34et du côté des soins
35:35de la psychiatrie.
35:36Et avec ma collègue de Renaissance,
35:38Nicole Dubré-Chirac,
35:40enfin maintenant d'EPR,
35:41eh bien, nous n'arrivons pas,
35:44alors que nous faisons
35:45le siège des cabinets
35:46des ministres concernés,
35:47du Premier ministre, etc.,
35:49nous n'arrivons pas
35:50à obtenir une loi.
35:51Donc, en fait,
35:52il y a aussi des blocages
35:53au niveau gouvernemental
35:54que j'aimerais que nous réussissions
35:55à lever.
35:56Parce que ça ne vient pas
35:57du gouvernement ?
35:58Vous pensez que c'est pour ça ?
35:59Oui, je pense qu'il y a
36:00une partie de ça.
36:01Puis, en fait,
36:02les commissions d'enquête
36:03ou les missions d'information,
36:04c'est aussi sur des sujets
36:05qui sont un peu tabous.
36:06Par exemple, la psychiatrie,
36:07c'est quand même un sujet
36:08qui est un peu sous le tapis.
36:09Tabou ou compliqué, en tout cas.
36:11On ne veut pas s'y atteler.
36:12Alors, on va parler
36:13d'un autre sujet compliqué.
36:14Gabriel Attal,
36:15qui préside Renaissance,
36:16a suscité la controverse
36:17en défendant l'interdiction du voile
36:18pour les filles
36:19de moins de 15 ans.
36:20Lors d'une conférence de presse
36:21ce matin,
36:22il a redit sa volonté
36:23de remettre l'autorité
36:24au premier rang,
36:25ainsi que la laïcité.
36:26Il menace,
36:27il assume même,
36:28de mettre dans le débat
36:29des mesures
36:30qui ne sont pas forcément populaires
36:31comme celles, donc,
36:32sur les voiles,
36:33le voile pour les mineurs
36:34de moins de 15 ans.
36:35Vous qui êtes féministe,
36:36est-ce que vous vous opposez
36:37à l'interdiction du voile
36:38sur les mineurs de 15 ans ?
36:39Alors, moi,
36:40je ne suis pas du tout
36:41pour que les petites filles
36:42jusqu'à 15 ans
36:43soient voilées.
36:44D'ailleurs,
36:45je ne suis pas pour le voile
36:46d'une manière générale.
36:47Simplement,
36:48je pense qu'interdire
36:50est la pire des manières,
36:52en fait,
36:53de l'obtenir.
36:54Et surtout,
36:55je pense que,
36:56là,
36:57on a eu,
36:58en l'espace de trois semaines,
36:59l'interdiction du voile
37:00dans le sport.
37:01On a eu le rapport
37:02sur les frères musulmans.
37:03On a maintenant
37:04les femmes
37:05de moins de 15 ans,
37:06enfin, les filles
37:07de moins de 15 ans.
37:08Et en fait,
37:09vraiment,
37:10je commence
37:11à m'inquiéter,
37:12mais vraiment...
37:13De quoi ?
37:14De cet espèce
37:15de ciblage permanent
37:16des personnes
37:17de religion musulmane
37:18dans notre société
37:19comme étant des dangers.
37:20Moi,
37:21j'ai entendu
37:22des gens dire
37:23qu'il y en avait même
37:24dans les cabinets ministériels,
37:25qu'il y avait
37:26des frères musulmans
37:27dans les cabinets ministériels,
37:28dans les députés.
37:29Je veux dire,
37:30on est sur la rhétorique
37:31des frères musulmans
37:32dans les cabinets ministériels.
37:33Je veux dire,
37:34on est sur la rhétorique
37:35de l'ennemi
37:36de l'intérieur.
37:37Je pense qu'il peut y avoir
37:38des gens mal intentionnés.
37:39Je pense même
37:40qu'il peut y avoir
37:41des organisations
37:42mal intentionnées,
37:43mais ciblées.
37:44Enfin, voyez quel est
37:45le lien entre les frères musulmans
37:46et les enfants
37:47de 15 ans, en fait.
37:48Et moi,
37:49vraiment,
37:50je m'inquiète beaucoup
37:51du fait qu'il n'y a plus...
37:52Qu'il n'y a plus
37:53de digue
37:54et qu'il n'y a pas
37:55de rappel
37:56de ce qu'est
37:57notre République,
37:58qu'est qu'on a
37:59la liberté
38:00du culte
38:01dans notre République,
38:02et c'est bien ainsi.
38:03Cédrine Rousseau,
38:04ce qui est intéressant
38:05dans ce que vous dites,
38:06c'est que Bruno Retailleau,
38:07qui présentait ce matin
38:08des précisions
38:09sur la réorganisation
38:10de l'État
38:11afin de lutter
38:12contre l'entrisme
38:13des frères musulmans,
38:14disait
38:15qu'il y a eu
38:16deux écueils
38:17face à ce rapport,
38:18l'amalgame
38:19que vous dénoncez,
38:20aussi,
38:21et puis le déni.
38:22Est-ce que,
38:23sur cette question
38:24de l'entrisme
38:25des frères musulmans,
38:26donc d'une tendance
38:27extrémiste
38:28dans la population
38:29musulmane,
38:30est-ce qu'il y a
38:31un lien entre
38:32les frères musulmans
38:33qui sont extrémistes
38:34dans la pratique de l'islam ?
38:35Vous,
38:36vous êtes
38:37dans une forme
38:38de déni.
38:39Non, mais on est,
38:40aujourd'hui,
38:41à la conjonction
38:42d'influences
38:43qui,
38:44dont certaines
38:45sont des influences étrangères,
38:46qui pénètrent
38:47nos démocraties
38:48de manière forte.
38:49Donc, non,
38:50je ne suis pas
38:51dans un déni.
38:52D'ailleurs,
38:53on a vu les attentats,
38:54donc je pense
38:55qu'il y a,
38:56évidemment,
38:57la possibilité
38:58de danger
38:59d'une partie
39:00extrémiste.
39:01Une fois qu'on a dit ça,
39:02quels outils
39:03de toutes les régions ?
39:04Quels outils
39:05qui seraient différents
39:06de ceux que déploie
39:07aujourd'hui le gouvernement
39:08ou tentent de déployer
39:09le gouvernement ?
39:10Eh bien,
39:11il y a vraiment
39:12des moyens
39:13à donner
39:14à la police,
39:15des moyens
39:16à donner au renseignement,
39:17de la coopération
39:18européenne
39:19à mettre en place
39:20sur ces questions-là.
39:21Il y a,
39:22en effet,
39:23la surveillance
39:24des individus
39:25les plus dangereux,
39:26il n'y a pas de doute là-dessus,
39:27simplement.
39:28Moi, vraiment,
39:29je le dénonce
39:30et je le dis avec force,
39:31parce qu'il y a
39:32des personnes
39:33qui peuvent être dangereuses,
39:34voire des organisations
39:35qui peuvent être dangereuses,
39:36que l'ensemble
39:37des musulmans
39:38est à pointer du doigt
39:39en permanence,
39:40et que là,
39:41nous sommes dans une dérive,
39:42mais une dérive
39:43vraiment d'extrême droite,
39:44fascisante en France
39:45et que c'est grave.
39:46Est-ce que vous avez
39:47le sentiment
39:48qu'aujourd'hui,
39:49justement,
39:50cette dérive,
39:51ces idées de droite,
39:52comme vous dites,
39:53elles sont devenues
39:54d'une certaine manière
39:55hégémoniques,
39:56selon...
39:57Prenons
39:58des derniers sondages.
39:59Les trois quarts
40:00des Français
40:01qui s'apprêtent
40:02à voter en 2027,
40:03ou pour la droite
40:04ou pour l'extrême droite,
40:05ils ont gagné ?
40:06La droite a gagné ?
40:07Réponse ?
40:08En tous les cas,
40:09ils mènent
40:10une bataille culturelle
40:11qui gagne du terrain,
40:12raison pour laquelle
40:13moi, je mène
40:14la bataille culturelle en face
40:15et je voudrais dire
40:16que pour moi,
40:17ce qu'il fait la France,
40:18c'est justement
40:19cette laïcité
40:20qui, à la fois,
40:21autorise
40:22la pratique individuelle,
40:23mais en limite
40:24l'influence
40:25dans les sphères
40:26politiques
40:27et dans
40:28les sphères
40:29institutionnelles
40:30d'une manière générale
40:31et qu'en fait,
40:32là,
40:33pour moi,
40:34la laïcité,
40:35c'est être à équidistance
40:36de toutes les religions
40:37et quand j'entends
40:38qu'ils se revendiquent
40:39de la religion catholique
40:40du matin au soir
40:41et qui, derrière,
40:42stigmatisent
40:43systématiquement
40:44une autre religion,
40:45je dis,
40:46on a un vrai problème.
40:47Alors, Antika,
40:48en tout cas,
40:49on voit bien que ce sera
40:50la toile de fond
40:51de la prochaine présidentielle,
40:52justement.
40:53Elsa,
40:54on va parler
40:55de la prochaine présidentielle,
40:56on va regarder
40:57ce qu'il faut faire
40:58pour que la gauche gagne.
40:59Alors, comment il faut faire ?
41:00Il y a un candidat écologiste
41:01depuis 1974.
41:02Est-ce qu'en 2027,
41:03il faut un candidat
41:04autonome, écolo ?
41:05Il faut un candidat
41:06de la gauche.
41:07Alors,
41:08deuxième question,
41:09décomposition.
41:10Comment faites-vous ?
41:11De la gauche ?
41:12Voilà.
41:13Pour vous,
41:14ça va d'où à où,
41:15la gauche ?
41:16De qui à qui ?
41:17Ça va de Philippe Poutou
41:18à François Hollande.
41:19À quel borne vous mettez
41:20quand vous dites
41:21candidat commun de la gauche ?
41:22Oui, ça va de Philippe Poutou
41:23à François Hollande
41:24et je pense que,
41:25oui,
41:26nous ne sommes pas d'accord
41:27sur certains aspects
41:28programmatiques.
41:29Nous avons des différences
41:30qui parcourent la gauche.
41:31Il n'y a pas de doute là-dessus.
41:32Mais ce qui a été
41:33mis en tête
41:34après la dissolution,
41:35c'est une gauche unie
41:36et avec nos différences
41:37parce que
41:38et Poutou
41:39et Hollande
41:40étaient candidats
41:41pour le Nouveau Front Populaire
41:42et que c'est ça
41:43qui est arrivé en tête
41:44et que c'est ça,
41:45notre force.
41:46Et donc,
41:47une primaire
41:48avec tous ces gens
41:49qui ont des divergences.
41:50Je pense qu'il n'y a pas
41:51d'autre solution.
41:52Allez,
41:53on va le dire gentiment
41:54mais ça peut être vraiment
41:55clairement
41:56des oppositions de fond.
41:57Une primaire,
41:58vous savez très bien
41:59que déjà,
42:00personne n'en veut
42:01ni chez les Insoumis
42:02ni chez Raphaël Glucksmann.
42:03Elle est morte,
42:04l'idée de la primaire.
42:05Non,
42:06pour moi,
42:07c'est la seule solution.
42:08Et je remercie d'ailleurs
42:09Lucie Casté
42:10de l'avoir proposé
42:11parce que c'est la seule solution.
42:12C'est une primaire
42:13et il faut en accepter
42:14et l'augure
42:15et le résultat.
42:16Est-ce que vous n'étiez pas
42:17un voile
42:18sur vos divergences ?
42:19Seule solution.
42:20Pour le coup,
42:21je vais vous dire,
42:22moi,
42:23je voudrais que nous les affrontions
42:24et que nous les mettions
42:25dans le débat politique.
42:26Quand on vous écoute
42:27et quand on lit
42:28par exemple
42:29la dernière interview
42:30de Raphaël Glucksmann,
42:31il dit clairement
42:32arrêtons,
42:33arrêtons de nous raconter
42:34des histoires.
42:35On n'est pas d'accord
42:36sur des choses fondamentales
42:37donc on ne va pas essayer
42:38de faire un candidat commun.
42:39Et là-dessus,
42:40on a l'impression
42:41et c'est l'impression
42:42que vous nous donnez ce soir
42:43de ne pas affirmer
42:44et prendre conscience
42:45du grand écart idéologique
42:47qu'il y a entre justement
42:48François Hollande
42:49et Philippe Poutou,
42:50entre Raphaël Glucksmann
42:51et Jean-Luc Mélenchon.
42:52J'ai entendu
42:53que Raphaël Glucksmann
42:54voulait s'allier
42:55aux écologistes,
42:56qu'il faisait un appel du pied
42:57chez les écologistes.
42:58Moi j'ai entendu aussi
42:59qu'il était soutenu
43:00par des gens
43:01comme Carole Delga
43:02qui soutiennent la 69
43:03et contre lequel
43:04il y a des manifestations écolos
43:05régulières.
43:06Mais vous pourriez vous ranger
43:07quand même derrière
43:08Raphaël Glucksmann ?
43:09Alors tout le monde
43:10sauf lui.
43:11Non mais on ne se met pas,
43:12on ne se range pas derrière.
43:13En fait c'est ça
43:14que je veux vous dire,
43:15c'est que là
43:16il nous faut une primaire
43:17et que moi j'accepterais
43:18le résultat de la primaire
43:19c'est-à-dire que...
43:20Avec le programme
43:22Oui et que ça permettra
43:23de débattre du fond.
43:24Est-ce que les personnes
43:25veulent une...
43:26Je ne sais pas moi,
43:27est-ce qu'on veut continuer
43:28sur le modèle productiviste,
43:29est-ce qu'on veut une croissance,
43:30est-ce qu'on veut continuer
43:31sur la destruction
43:32des services publics
43:33ou au contraire...
43:34Mais attendez,
43:35pour être précis,
43:36pour être précis,
43:37là vous venez...
43:38C'est ça qu'il faut
43:39qu'on discute entre nous.
43:40Pour être précis,
43:41vous avez pointu du doigt
43:42Raphaël Glucksmann.
43:43Mais c'est vous
43:44qui me posez la question
43:45sur Raphaël Glucksmann.
43:46Non mais ok, ok, ok.
43:47Mais ça veut dire,
43:48vous dites il est pour la 69,
43:49vous dites il est contre,
43:50dites-vous,
43:51donc ça veut dire
43:52qu'il est disqualifié.
43:53Personnellement,
43:54il n'est pas forcément pour.
43:55Il ne sait peut-être pas,
43:56mais il est disqualifié
43:57à vos yeux de ce fait.
43:58Non, personne n'est disqualifié,
43:59c'est ce que j'essaie
44:00de vous expliquer.
44:01C'est que moi,
44:02je veux que nous discutions
44:03au fond et comme sur la loi
44:04fin de vie,
44:05j'accepterai que ça ne soit
44:06pas forcément mon programme
44:07et rien que mon programme
44:08si la primaire
44:09en décide ainsi.
44:10Par contre,
44:11je veux que ce soit
44:12non pas un rapport de force
44:13ou un conclave,
44:14mais que ce soit
44:15quelque chose d'ouvert,
44:16un débat démocratique ouvert
44:17qui intéresse aussi
44:18sur les sujets de gauche.
44:19Alors, avant de passer la parole
44:20à Hugo,
44:21est-ce que dans cette primaire
44:22de gauche que vous souhaitez,
44:23Marine Tondelier
44:24doit être candidate ?
44:25Je pense qu'il faut
44:26que nous soyons…
44:27Nous soyons qui ?
44:28Vous ou Marine Tondelier ?
44:29Plein de gens…
44:30Enfin,
44:31qu'il y ait plusieurs candidatures
44:32de chaque parti.
44:33Par exemple,
44:34vous pourriez être candidate
44:35à la primaire ?
44:36S'il y a une primaire,
44:37je pense que j'y réfléchirai,
44:38oui, bien sûr.
44:39Contre Marine Tondelier
44:40dans la même primaire ?
44:41Pourquoi pas.
44:42D'accord.
44:43C'est intéressant,
44:44primaire alors,
44:45parce que la primaire,
44:46moi, je la veux
44:47la plus ouverte possible,
44:48c'est-à-dire à toutes les personnes
44:49qui s'intéressent
44:50aux candidats de gauche.
44:51Au passage,
44:52Sandrine Rousseau,
44:53quelque chose à noter,
44:54c'est que s'il y avait
44:55un candidat unique de la gauche,
44:56ce serait la première fois
44:57de l'histoire qu'il n'y a pas
44:58de candidat écolo-autonome
44:59à une présidentielle.
45:00Non, ce n'est pas vrai.
45:01René Dumont,
45:02il y en a toujours eu.
45:03Non, ce n'est pas vrai.
45:04Yannick Jadot,
45:05mais Yannick Jadot,
45:06c'est désisté pour Benoît Hamon
45:07en 2017.
45:08Ah, c'est vrai,
45:10etc.,
45:11qui font une rupture nette.
45:12Le problème,
45:13c'est que la société
45:14semble se diriger
45:15vers plutôt le sens inverse
45:17et vous parlez
45:18d'urgence climatique.
45:19Est-ce que vous,
45:20vous allez rester
45:21spectatrice de ça
45:22ou à quel moment
45:23il va falloir rentrer
45:24dans la radicalité politique
45:25profonde, j'ai envie de dire ?
45:26Ça veut dire quoi,
45:27votre question ?
45:28Autrement dit,
45:29à quel moment
45:30on va contre ce système ?
45:31Jusqu'où faut aller ?
45:33Ce n'est pas clair,
45:34ma question.
45:35Ben, j'y vais,
45:36en tous les cas.
45:37Vous avez le droit
45:38à un appel à un ami.
45:39On va parler des autres,
45:40on va parler des socialistes.
45:41C'est pas de la soirée.
45:42Non, on a oublié...
45:43Non, non, on va parler
45:44des socialistes.
45:45Est-ce que vous allez suivre,
45:46j'imagine,
45:47les votes sur les textes
45:48d'orientation ?
45:49On va connaître
45:50les deux finalistes
45:51pour prendre la tête du PS.
45:52Qu'est-ce que ça change
45:53en fonction d'Olivier Faure,
45:54Boris Vallaud,
45:55ou Nicolas Maillard-Aussignol ?
45:56Qu'est-ce que ça change
45:57dans vos discussions
45:58à gauche ?
45:59Ben, ça changera
46:00forcément des choses
46:01puisqu'ils ont défendu
46:02des lignes qui étaient
46:03différentes là-dessus et...
46:05C'est Maillard-Aussignol.
46:06Est-ce que ça vous ennuiera ?
46:07Est-ce que ce sera
46:08plus difficile avec lui ?
46:09Alors, moi, je ne porte pas
46:10de jugement de valeur
46:11sur ce qui est en train
46:12de se passer au sein du PS.
46:13Je prendrai acte
46:14du résultat du Congrès
46:15et je verrai avec qui
46:16nous devrons discuter
46:17à l'issue de ce Congrès.
46:18Mais je dis au PS,
46:19votre histoire,
46:20l'histoire de la gauche,
46:21et quand elle a vaincu,
46:22quand elle a gagné,
46:23quand elle a proposé
46:24un espoir aux Français,
46:25ça a tout changé.
46:26C'est-à-dire
46:27qu'elle n'a pas
46:28le droit
46:29d'exprimer son histoire
46:30Quand elle a vaincu,
46:31quand elle a gagné,
46:32quand elle a proposé
46:33un espoir aux Français,
46:34ça a toujours été
46:35une histoire d'alliance.
46:36Toujours.
46:37Jamais le PS seul
46:38n'a gagné.
46:39Et donc, voilà,
46:40je vous invite
46:41à revisiter l'histoire
46:42du Parti socialiste,
46:43grand parti dans l'histoire
46:44de la gauche.
46:45Ils le disent tous
46:46plus ou moins fort.
46:47Ils ne veulent plus
46:48refaire d'alliance
46:49avec Alephi.
46:50Oui, et bien,
46:51je vous dis,
46:52Mitterrand n'aimait pas marcher.
46:53Julie, pardon ?
46:54Tant que vous appelez
46:55le PS à utiliser
46:56les bonnes vieilles recettes
46:57du passé, c'est ça ?
46:58Non.
46:59Ce que j'ai dit
47:00au Parti socialiste,
47:01c'est que,
47:02alors qu'on dénonce
47:03le repli identitaire
47:04en France,
47:05et on dénonce
47:06le fait qu'il ne faille pas
47:07faire de repli identitaire,
47:08il ne faudrait pas faire
47:09un repli identitaire
47:10sur le parti.
47:11Mais vous,
47:12les Verts,
47:13vous jugez que
47:14vous dépendez
47:15des insoumis.
47:16Moi, je ne dépends de personne.
47:17Je suis une femme libre.
47:18Notamment dans la perspective
47:19des prochaines élections,
47:20comme les municipales.
47:21Alors,
47:22vous, les Verts,
47:23vous jugez que
47:24vous dépendez
47:25des insoumis ?
47:26Oui,
47:27comme les municipales.
47:28Est-ce que
47:29cette difficulté que vous avez
47:30à vous détacher
47:31des insoumis,
47:32qui est plus forte
47:33que chez certains socialistes,
47:34elle est liée
47:35aux prochaines échéances
47:36électorales ?
47:37Mais vous savez,
47:38les maires écolos
47:39qui ont gagné leur ville,
47:40ils n'ont pas gagné leur ville
47:41en alliance systématique
47:42avec les insoumis.
47:43Non, c'est fini.
47:44C'est fini.
47:45On va maintenant recevoir
47:46l'invité qui va débattre
47:47face à vous
47:48pendant deux minutes.
47:49Vous savez,
47:50c'est chronométré,
47:51chacun son temps,
47:52chacun son temps de parole.
47:53Elle est chercheuse au CNRS
47:54en économie et en écologie.
47:55Son portrait est signé
47:57Face à vous,
47:58Sandrine Rousseau,
47:59une économiste de l'écologie.
48:01Chercheuse au CNRS,
48:03médaillée de bronze en 2024
48:05pour ses travaux
48:06sur l'impact
48:07des décisions économiques
48:08sur la biodiversité.
48:10Son travail,
48:11ses recherches
48:12combinent l'écologie,
48:13l'économie
48:14et la philosophie.
48:16Mon travail,
48:17il se situe précisément
48:18dans cette tension
48:19qui est comment intégrer
48:20la biodiversité
48:21dans une réflexion économique
48:22sans donner un prix
48:23à la biodiversité.
48:25Ce soir, justement,
48:26elle vous interpelle
48:27sur cette biodiversité en crise.
48:29Un défi qu'il faut repenser,
48:31dit-elle,
48:32auquel elle a réfléchi
48:33il y a dix ans
48:34dans ce livre,
48:35développant son concept
48:36de l'économie écologique
48:38qui intègre l'idée
48:40d'interdépendance
48:41entre les sociétés humaines
48:43et les écosystèmes naturels.
48:45Le but est ici
48:46de montrer que la biodiversité
48:48a, en plus de ses valeurs utilitaristes,
48:50une valeur intrasèque,
48:52indépendamment de l'homme.
48:53Sandrine Rousseau,
48:54notre invitée,
48:55souhaite vous interroger
48:56sur le programme
48:57des écologistes
48:58autour de la biodiversité.
49:00Est-ce à la hauteur des enjeux ?
49:01Est-ce une priorité ?
49:03Et comment convaincre
49:04l'opinion publique
49:05de l'importance du sujet ?
49:07Alors que les Français,
49:08malgré l'urgence,
49:09semblent partagés ou sceptiques
49:11sur les mesures proposées
49:12dans le débat public.
49:13Ce qui manque,
49:14à mon avis,
49:15c'est un vrai débat
49:16explicite sur les valeurs.
49:18On se rendrait compte
49:19qu'il y a des valeurs
49:20avec lesquelles
49:21on est d'accord.
49:22Et cela permettrait
49:23d'augmenter le degré d'adhésion
49:25à certaines mesures politiques.
49:27Face à vous,
49:28Lauriane Mouisset.
49:31Lauriane Mouisset
49:32arrive sur ce plateau.
49:33Bonsoir.
49:34Je vous laisse saluer Sandrine Rousseau.
49:36Bonsoir.
49:37Merci d'être ici
49:38ce soir avec nous.
49:39Vous avez quelques minutes
49:40pour échanger avec Sandrine Rousseau,
49:42notamment sur la biodiversité,
49:44bien évidemment.
49:45Oui, bonsoir.
49:48Eh bien moi, du coup,
49:49aujourd'hui, je voudrais
49:50vous parler de la biodiversité
49:51puisqu'effectivement,
49:52aujourd'hui,
49:53la crise écologique,
49:54c'est présent
49:55dans tous les programmes politiques.
49:57Et j'ai remarqué
49:58que c'est souvent présent
50:00sous la forme soit
50:01des questions autour du climat,
50:03soit de l'énergie,
50:04soit des pollutions.
50:05On a vu l'exemple aujourd'hui.
50:07Et j'ai un peu le sentiment
50:09que la biodiversité en tant que telle,
50:11donc les écosystèmes,
50:12la biodiversité,
50:13c'est un petit peu
50:14le petit oublié
50:15de ce débat.
50:16Et donc je voudrais savoir
50:18comment vous,
50:19vous pourriez
50:20parler de ce sujet
50:21en tant que tel
50:22qui mérite d'être traité,
50:23je pense,
50:24séparément
50:25des autres enjeux
50:26qui sont des enjeux
50:27très importants,
50:28évidemment, de la crise écologique,
50:29mais dont on parle beaucoup.
50:30Eh bien,
50:31c'est une très bonne question
50:32parce que moi,
50:33j'essaye d'en parler.
50:34J'essaye à chaque fois
50:36de placer le fait
50:37qu'il y ait 85 %
50:38des insectes
50:39qui aient disparu en 10 ans
50:40et que c'est un effondrement
50:41absolument dramatique.
50:43J'essaye de placer
50:44le rôle que joue
50:45la pollinisation,
50:46par exemple,
50:47dans les rendements agricoles,
50:48ce dont on parlait
50:49tout à l'heure,
50:50etc.
50:51Mais aussi,
50:52j'essaye
50:53de poser
50:54un rapport
50:55un peu sensible
50:56à la nature
50:57qui permettrait
50:58de réhabiliter
51:01un émerveillement
51:02vis-à-vis
51:03d'un écosystème,
51:05d'un paysage,
51:06de fleurs,
51:07et aussi
51:08de soutenir
51:09l'écocide
51:10comme étant
51:11un crime
51:12en tant que tel.
51:13Bon, voilà.
51:14Mais tout cela
51:15ne passe pas le mur du son.
51:16Et je vais vous dire...
51:17Non, mais c'est très bizarre
51:18parce que le souhait de virilité,
51:19ça va jusqu'au New York Times,
51:20alors que
51:21quand je parle de cela
51:22et j'essaye d'en parler
51:23avec des mots aussi forts
51:24que ce que j'ai pu
51:25dire sur la viande,
51:26eh bien, ça ne passe pas
51:27le mur du son.
51:28Comme si on avait perdu
51:29une forme
51:30d'émerveillement au monde
51:32ou de valeur fondamentale
51:34qui est notre lien
51:37vital
51:38à cette biodiversité.
51:41Marie-Hélène Moisset,
51:42je vous laisse continuer.
51:43Alors, est-ce que, justement,
51:44vous avez des pistes
51:45pour essayer de stimuler
51:46le fait que les gens
51:47aient envie, aujourd'hui,
51:48d'avoir des actions conformes,
51:50en fait,
51:51à un maintien
51:52de la biodiversité
51:53ou une protection
51:54des écosystèmes ?
51:55Parce que c'est vrai
51:56qu'aujourd'hui,
51:57il me semble qu'on est
51:58quand même assez informés,
51:59mine de rien,
52:00par rapport à il y a
52:0120 ans ou 30 ans.
52:02Il y a énormément
52:03de rapports qui sont publiés
52:04à différentes échelles.
52:05Il y a l'IPBS
52:06au niveau international,
52:07par exemple.
52:08Et les médias ?
52:09Et les médias.
52:10Enfin, il y a plein de monde.
52:11Tout le monde y passe.
52:12Tout à fait, tout à fait.
52:13Et donc, est-ce que
52:14vous auriez une idée
52:15de comment faire
52:16pour que les gens
52:17ne se sentent pas
52:18en tension, en fait,
52:19entre la préservation
52:20de la biodiversité,
52:21dont, je pense,
52:22les gens sont au courant,
52:23et le fait qu'ils perçoivent
52:24ça comme une limitation
52:25au quotidien
52:26ou une contrainte au quotidien
52:27dans leurs actions,
52:28dans leurs décisions ?
52:31Moi, j'ai l'impression
52:32qu'il y a une partie
52:33de l'humanité
52:34qui est aujourd'hui
52:35en mode survie
52:36plus que vie.
52:37Et qui dit mode survie
52:38dit pensée très à court terme
52:40et très immédiate
52:41du lendemain.
52:42Et il y en a même
52:43qui n'arrivent même pas
52:44à penser au lendemain
52:45quand la vie est dure.
52:46Et donc, je crois que...
52:47Moi, j'aimerais en tous les cas
52:48qu'on libère les personnes
52:49de contraintes,
52:50qu'elles soient
52:51des contraintes de loyer,
52:52de financement
52:53ou des contraintes de travail,
52:55pour précisément retrouver
52:56ce sens de la nature.
52:57Et moi, j'avais été très frappée
52:59par le fait que,
53:00pendant le Covid-19,
53:01on autorisait les gens
53:02à aller dans les supermarchés,
53:03mais pas aller dans les parcs
53:04et dans la nature.
53:05Ce qui était quand même...
53:06Ce qui disait tout
53:07de notre société actuelle.
53:08Alors que c'est pas
53:09au milieu d'une montagne
53:10qu'on risque d'attraper
53:11le Covid-19.
53:12Et donc, je crois
53:13qu'on risque d'attraper
53:14le Covid-19.
53:15Et donc, il y a vraiment...
53:16Enfin, pour moi,
53:17il y a quelque chose
53:18de l'ordre de l'éthique...
53:19Oui, de l'éthique
53:20à retrouver autour de la nature,
53:21qui ne soit pas saisie
53:22uniquement en forme
53:23de ressources productives.
53:24Moi, c'était ma thèse.
53:25C'est ce que j'ai défendu
53:26dans ma thèse.
53:27Que ce ne soient pas
53:28des ressources,
53:29mais que ce soit, en effet,
53:30une forme d'interaction
53:31entre les deux
53:32et que nous prenions conscience
53:33de notre vulnérabilité.
53:34Parce que,
53:35en fait,
53:36c'est ce que j'ai défendu
53:37dans ma thèse,
53:38que ce ne soient pas
53:39des ressources,
53:40mais que ce soit
53:41une forme d'interaction
53:42entre les deux
53:43et que nous prenions conscience
53:44de notre vulnérabilité.
53:45Parce que je crois
53:46que nous avons trop conscience
53:47de notre puissance
53:48ou de notre...
53:49Supériorité.
53:50Supériorité, oui.
53:51Mais ça, concrètement,
53:52comment on peut faire,
53:53en fait ?
53:54Parce que...
53:55Si vous avez les solutions,
53:56dites-le nous.
53:57Parce que c'est ça
53:58qui, finalement,
53:59c'est ça, aujourd'hui,
54:00l'enjeu.
54:01Et comment on peut proposer
54:02vraiment une modification...
54:03Du rapport à la nature,
54:04vous voulez dire ?
54:05Non ?
54:06Oui, alors je sais pas.
54:07Moi, j'ai le sentiment
54:08que, quand même,
54:09les gens,
54:10ils ont changé
54:11leur rapport à la nature
54:12d'une certaine manière,
54:13de plus en plus.
54:14Et donc, comment faire
54:15pour traduire ça,
54:16vraiment,
54:17dans des propositions politiques ?
54:20Écoutez,
54:21j'ai pas toutes les solutions
54:22parce que là, par exemple,
54:23moi, j'ai été éberluée
54:25sur l'étude disant
54:27que 85 % des insectes
54:28avaient disparu,
54:29ce qui devrait faire
54:30la une de tous les jours.
54:31C'est hyper grave
54:32comme information.
54:33Enfin, c'est majeur.
54:34Et ça n'a fait que des brèves,
54:36ici ou là.
54:37Là, ça n'a pas été...
54:38Ça fait quelques unes, quand même.
54:40Pardon ?
54:41Ça fait quelques unes, quand même.
54:42Pas tant que ça.
54:43Pas tant que ça, mais...
54:44Non, non, pas de unes.
54:45En fait, moi, j'ai même demandé
54:46à ce que ça soit l'objet
54:47d'une question au gouvernement
54:48dans mon groupe
54:49pour qu'on interpelle et tout ça.
54:51Et puis, à côté de ça,
54:53on a un autre effet
54:54de cette perte de biodiversité
54:55qui est un effet collatéral.
54:57Chez les jeunes, par exemple,
54:58l'éco-anxiété est telle
54:59que les tentatives de suicide
55:00ont augmenté de 570 %.
55:02Et en fait,
55:03on est dans un effondrement
55:04de la santé mentale
55:05lié à cette éco-anxiété,
55:06particulièrement chez les jeunes.
55:08Enfin, je ne sais pas comment alerter.
55:10Je n'ai pas arrêté
55:11d'essayer de le faire.
55:12Alors, si vous avez des solutions,
55:13je veux bien qu'on mange ensemble.
55:15Eh bien, je vous les ferai manger ensemble.
55:17Le titre de votre livre,
55:19Repensez le défi de la biodiversité.
55:21Je voudrais qu'on revienne
55:22sur une image
55:23qui a beaucoup tourné aujourd'hui.
55:24C'est Emmanuel Macron
55:25en arrivant à Hanoï aujourd'hui
55:27avec une scène qui a surpris.
55:29C'était une scène captée
55:30par la Société de presse
55:31à la sortie de l'avion
55:32où on voit des mains
55:33arriver sur le visage
55:35du président de la République
55:36qui a l'air surpris.
55:37Et cette vidéo a été beaucoup commentée.
55:40Julie, vous avez deux minutes.
55:41Déjà, je me demandais
55:42ce que vous, vous en aviez pensé,
55:43Sandrine Rousseau,
55:44spontanément en voyant ces images-là.
55:46Est-ce qu'elles vous ont interpellées,
55:47peut-être choquées ?
55:48Rapidement.
55:49J'ai été très étonnée par ces images.
55:52Après, ce qui s'est passé leur appartient.
55:54Moi, je ne peux pas commenter
55:55ce qui s'est passé.
55:56Je dis juste que dans les violences conjugales,
55:58il y a 86 % de femmes victimes,
56:00il y a 15 % d'hommes victimes
56:02et que ces hommes sont autant victimes
56:04que les femmes.
56:05Ils sont moins nombreux.
56:06Contrairement à Emmanuel Macron,
56:07vous ne dites pas qu'il faut être fada ou maboule.
56:10Il a dit ça en conférence de presse,
56:12le président,
56:13pour voir dans cette scène,
56:14potentiellement,
56:15une forme de violence conjugale.
56:16Je ne sais pas ce qui s'est passé.
56:17Donc, ça leur appartient
56:18et il faut que ça continue à leur appartenir.
56:20Je dis juste que c'est un tabou aussi,
56:21les hommes qui peuvent
56:22subir des violences.
56:23Il faut que ça continue à leur appartenir
56:24mais quand c'est dans le domaine
56:25public et politique,
56:26ça prend peut-être une autre dimension.
56:27Oui, mais pour ça,
56:28il faut que ce soit eux qui en parlent.
56:29Je veux dire,
56:30je ne veux pas déposer plainte
56:31à la place d'eux.
56:32Ça fait partie des grands sujets
56:33dans le féminisme.
56:34Mais voilà,
56:35il y a 15 % d'hommes
56:36qui subissent des violences.
56:37Dans les violences conjugales,
56:3915 % concernent les hommes
56:40et il faut l'entendre.
56:41Ces images,
56:42elles suscitent une deuxième interrogation.
56:44Dans un premier temps,
56:45l'Élysée a dit que c'était des images fausses.
56:48Pourtant,
56:49la présidence de la République
56:50entend mener un combat
56:51contre les fausses informations.
56:53Est-ce qu'avoir menti
56:54sur la nature de ces images
56:56affaiblit, selon vous,
56:57ce travail de lutte
56:58contre les fausses informations ?
56:59Rapidement.
57:00Je pense qu'on a toujours intérêt
57:01à dire les choses telles qu'elles sont
57:03et que là,
57:04ils ont été surpris
57:05dans ce geste
57:06par une caméra
57:07qu'ils n'avaient pas anticipée,
57:08une ouverture de porte
57:09probablement un tout petit peu
57:10plutôt que prévue
57:11et j'aurais aimé
57:12qu'ils disent les choses.
57:13C'est-à-dire,
57:14oui, ça s'est passé
57:15et tenons un discours là-dessus.
57:16Merci, Sandrine Rousseau,
57:17d'avoir acté avec nous
57:18pour lundi.
57:19C'est Politique sur LCP.
57:20Bonne soirée
57:21sur la chaîne Père L'Inventaire.
57:22Bonne semaine
57:23et à lundi prochain, bien sûr.
Recommandations
1:25:52
|
À suivre
1:56:47
1:26:14
0:24
1:03
1:19