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  • 23/03/2023
Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret et questeur au Sénat réagit aux propos d'Emmanuel Macron. "J'ai trouvé que rien ne changeait. Le Président est un homme immobile et enfermé dans ses convictions. J'ai été frappé par un certain amateurisme."

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Transcription
00:00 – Merci Jean-Pierre Scheur de nous accompagner pendant cette demi-heure.
00:03 Vous êtes sénateur du Loiret, sénateur socialiste du Loiret,
00:06 questeur du Sénat, on va évidemment revenir longuement
00:08 sur cette interview d'Emmanuel Macron qui n'a donc pas reculé.
00:10 Sur la réforme des retraites, il estime que la réforme est nécessaire
00:14 et je le cite, qu'il n'y a pas 36 solutions.
00:16 Est-ce que le combat politique est perdu pour vous ?
00:18 – Non, le combat politique n'est jamais perdu, cher Aurélien Mancini, jamais.
00:25 Et je voulais vous dire que, comme beaucoup de Français finalement,
00:28 moi je suis allé avant 13h manger rapidement une part de quiche
00:33 en me disant il ne faut pas que je manque ce rendez-vous.
00:37 Donc j'étais là à 13h devant mon écran,
00:40 je me suis dit il va quand même annoncer quelque chose.
00:44 Et puis à 13h30 j'étais toujours là.
00:47 Finalement, ça donne le sentiment d'un homme qui est immobile,
00:53 qui est dans ses convictions et qui pense que les choses sont bien ainsi
00:58 et ne pourraient pas être autrement.
01:00 Et je déplore cela.
01:02 Voyez-vous, à la fin de l'interview,
01:05 il a parlé d'une contribution exceptionnelle des entreprises.
01:09 Je me suis dit, pendant le débat, aussi bien à l'Assemblée nationale
01:16 qu'au Sénat, surtout au Sénat, nous avons parlé des quantités de fois
01:22 de tous les moyens qu'il pourrait y avoir pour contribuer à cette réforme,
01:26 notamment des super profits, des entreprises qui gagnent des milliards
01:30 et des milliards parce qu'il y a la guerre en Ukraine.
01:34 Et la réponse a été non.
01:36 Nous ne voulons pas augmenter les impôts.
01:38 Et nous avons dit, mais oui, mais les impôts de quelqu'un qui ne gagne pas beaucoup,
01:42 ce n'est pas pareil que les super profits.
01:45 Et là, tout d'un coup, alors que c'est fini, il dit,
01:49 enfin c'est fini provisoirement, il dit, voilà, il faudrait une taxe exceptionnelle,
01:53 mais pas sur les super profits, une taxe exceptionnelle,
01:56 on ne sait pas très bien sur quoi.
01:58 J'ai trouvé que c'était assez pitoyable parce que dans ce cas-là...
02:02 – Et il a parlé des grands groupes qui font tellement de regroupes
02:04 qu'ils en arrivent à racheter leurs propres actions.
02:06 Mais au final, ce n'est pas une bonne nouvelle pour vous,
02:08 cette contribution exceptionnelle ?
02:09 – Mais attendez, pourquoi pendant le débat au Sénat,
02:13 alors que nous avons proposé, par exemple, Monique Lubin,
02:16 ma collègue, 10 fois, 20 fois cela, pourquoi la balle n'a-t-elle pas été saisie ?
02:25 Ça aurait été tellement bien qu'il y ait quand même quelques signes d'écoute.
02:32 – Il n'y en a pas eu pour vous ?
02:33 – Écoutez, j'ai été frappé aussi, je dois vous le dire,
02:36 pendant tout ce débat, par un certain amateurisme.
02:40 Voyez-vous, on nous a dit, voilà, il va y avoir une retraite à 1200 euros minimum.
02:47 Au début, on a pensé, tous et toutes, que tous les retraités allaient toucher au minimum.
02:53 – Avec carrière complète, on disait.
02:55 – Et puis, plus le temps a passé, plus on s'est rendu compte
02:59 que ça serait divisé comme une peau de chagrin.
03:01 À la fin, on ne sait même pas si 20 000 personnes vont toucher cela.
03:05 De même, les carrières longues,
03:07 si vous avez compris ce qui se passe pour les gens qui ont commencé à travailler
03:12 à 16 ans, à 17 ans, à 18 ans, à 19 ans, à 20 ans, je vous félicite.
03:16 Parce que c'était d'une absence de clarté, autrement dit d'une obscurité très grande.
03:22 Donc, je trouve que ce n'était pas bien préparé.
03:26 Et en même temps, il y avait une rigidité, il y a toujours une rigidité.
03:31 – Hier, dans son interview d'hier, vous l'avez trouvé rigide ?
03:35 – J'ai trouvé que rien ne changeait.
03:38 Comme si le président était enfermé dans ses convictions.
03:41 Et moi, j'ai pensé que bien avant, en tant que président de la République,
03:46 il aurait dû prendre peut-être l'initiative.
03:49 Par exemple, les syndicats ont demandé à être reçus.
03:51 C'est quand même pas scandaleux.
03:53 Alors que tous les syndicats sont unis,
03:55 qu'il y a ce mouvement social d'une force extrême,
03:58 que le président les reçoive.
04:00 Par exemple, il s'arc-boute sur 64 ans.
04:04 Mais il aurait l'essentiel dans cette affaire-là, vous savez bien,
04:09 c'est de prendre en compte la diversité des situations.
04:12 Tout le monde voit bien la situation des femmes avec les carrières hachées.
04:15 Tout le monde voit bien la question de la pénibilité.
04:18 Tout le monde voit bien que des gens peuvent faire plus longtemps des travaux.
04:22 Regardez, moi, je suis sénateur.
04:24 Ce n'est pas un métier, c'est une fonction.
04:26 Mais j'ai dépassé l'âge.
04:27 Mais en même temps, je vais arrêter, d'ailleurs, je vous rassure.
04:30 Mais je vais arrêter parce que je ne vais pas me représenter en septembre.
04:34 Mais il y a certains métiers dans lesquels on peut travailler plus longuement.
04:38 Donc il y avait certainement des compromis.
04:41 – Puisque vous parlez des syndicats.
04:42 Sur ce qu'il a dit hier aux syndicats,
04:44 vous avez entendu dans le journal la réaction des syndicats.
04:47 Pour vous, il a fait une faute de parler comme ça des syndicats ?
04:50 – Je crois.
04:51 Moi, je crois qu'il y a eu un manque d'ouverture de sa part
04:56 parce que quand on exerce le pouvoir,
05:00 il y a des moments où il faut savoir tendre la main.
05:03 Et je dirais même qu'il y a des moments où il faut peut-être savoir
05:06 reculer ou faire des compromis, me semble-t-il.
05:08 Parce qu'aujourd'hui, on a vraiment le sentiment d'une fracture
05:14 entre le président, le pouvoir exécutif et un grand nombre de Français.
05:19 – Il n'a pas reculé du tout hier.
05:20 Il a souhaité que le texte entre en vigueur avant la fin de l'année,
05:24 sauf évidemment si le Conseil constitutionnel le censure.
05:28 Vous avez fait des recours, vous la gauche, les parlementaires de gauche,
05:31 devant le Conseil constitutionnel.
05:32 Vous pensez que ces recours seront vraiment en mesure
05:35 d'empêcher l'entrée en vigueur du texte ?
05:36 – Je le pense.
05:38 Je pense que ce texte a été indûment, je dis bien indûment,
05:45 présenté comme une loi de finances rectificative,
05:50 alors que ce n'est pas une loi de finances.
05:52 Simplement, il y a dans la Constitution un dispositif
05:57 qui permet que les lois de finances, qu'il s'agisse du budget de l'État
06:00 ou qu'il s'agisse du PLFSS, des financements de la sécurité sociale,
06:06 soient adoptés le 31 décembre.
06:09 Ça évite, vous savez, sous la 4ème République,
06:12 où on arrêtait les pendules.
06:13 Bon, ça permet d'avoir un budget à la fin de l'année.
06:17 Et cela a été utilisé par confort par le gouvernement
06:21 pour restreindre le débat en 50 jours.
06:24 Donc je crois que c'est une utilisation indûe
06:29 d'un article qui est fait pour autre chose.
06:31 D'autre part, il y a une accumulation de procédures extrêmement dirimante.
06:38 Je pense à l'utilisation de l'article 44 de la Constitution,
06:42 je pense à l'utilisation de l'article 38 du règlement du Sénat.
06:46 Bon, ça ne dit peut-être pas grand-chose à celles et ceux qui nous regardent,
06:51 mais ça veut dire concrètement qu'au bout d'un certain temps,
06:55 il y a eu le vote bloqué.
06:57 C'est-à-dire qu'on pouvait dire tout ce qu'on voulait dans l'hémicycle,
07:00 il ne pouvait plus y avoir de vote.
07:02 Donc il n'y avait plus qu'un vote sur un texte
07:05 avec les amendements adoptés par le gouvernement.
07:07 En même temps, on nous a dit,
07:09 les explications de vote, il ne peut y avoir qu'une seule par groupe.
07:12 En même temps, on nous a dit, pour les amendements,
07:15 vous pouvez avoir un pour, un contre.
07:16 – Donc du coup, vous misez sur une censure totale
07:19 de la part du Conseil constitutionnel ?
07:21 – Écoutez, le Conseil constitutionnel fera ce qu'il jugera devoir faire.
07:25 Je ne peux pas prédire.
07:26 Mais je dis qu'il y a des arguments forts.
07:29 Et le premier argument, c'est l'utilisation indue d'un texte
07:33 qui est relatif aux lois de finances
07:35 pour une loi qui n'est pas une loi de finances.
07:37 – Alors, lors de son allocution, Emmanuel Macron a demandé à Elisabeth Borne
07:41 de bâtir un programme législatif.
07:43 On va voir en quoi ça consiste et les détails
07:46 avec notre journaliste parlementaire Audrey Viethaz.
07:48 [Générique]
07:55 – Bonjour Audrey. – Bonjour.
07:57 – Et Audrey, hier, le Président a esquissé une nouvelle manière de fonctionner
08:00 pour éviter l'écueil de la majorité relative à l'Assemblée nationale.
08:03 – Oui, c'était distillé tout au long de l'interview.
08:05 Alors, on va essayer de tout rassembler.
08:07 Les journalistes lui ont évidemment posé la question,
08:10 celle sur les risques d'immobilisme après la séquence sur les retraites.
08:14 Et pour y faire face, Emmanuel Macron a une solution.
08:17 Il a demandé à sa première ministre, Elisabeth Borne, ceci.
08:23 – Pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs,
08:28 pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible,
08:31 tout ne passe pas par la loi.
08:33 Et donc dans ce contexte, il faut agir au service de nos priorités,
08:37 de nos compatriotes, le faire de manière très concrète,
08:40 avec les élus sur le terrain, avec les services de l'État,
08:43 et tout ne passe pas par la loi.
08:45 Et on passe trop par la loi dans notre République.
08:48 – J'ai coupé la phrase au milieu parce qu'elle était un peu longue,
08:50 mais on comprend que le chef de l'État trouve que les lois sont trop fourre-tout,
08:54 trop bavardes, et pour cela il s'appuie sur des avis réguliers
08:58 des conseils d'État et du Conseil constitutionnel,
09:01 qui dit justement que les lois sont souvent trop fourre-tout.
09:04 On comprend donc que le Président n'exclut pas de passer plus par décret et par règlement.
09:09 Il a donné un premier exemple, l'ouverture sur le territoire
09:12 de 200 brigades de gendarmerie, en ajoutant "pas besoin de loi pour faire ça".
09:17 François Patria, le Président du groupe de la majorité présidentielle au Sénat,
09:20 a d'ailleurs fait le service après-vente de cette idée
09:24 dans la foulée de l'interview du Président.
09:26 – Il y a des mesures concrètes, mais les mesures concrètes
09:28 concernant tout l'environnement, les choses, la vie des Français,
09:31 on peut le faire par décret, et pourquoi pas le faire alors qu'aujourd'hui
09:34 on annonce des lois qui n'ont d'effet bénéfique pour les Français
09:38 que deux ans ou trois ans après.
09:40 Moi je pense qu'aujourd'hui c'est une solution de sagesse.
09:44 – Monsieur Suar, ils ont raison, on légifère trop.
09:46 – Il faudrait fermer le Parlement finalement, ça ne sert plus,
09:50 puisqu'on peut faire des petites mesures...
09:53 Non, soyons sérieux, soyons sérieux, je vais vous dire quelque chose
09:57 que vous ne savez pas encore.
09:59 J'étais hier à 19h45 à la conférence des présidents du Sénat.
10:04 Donc on nous a annoncé que le texte sur l'immigration
10:07 était retiré de l'ordre du jour, si bien que la semaine prochaine,
10:11 il n'y a plus l'ordre du jour, sauf les questions d'actualité.
10:13 Bon, et on a posé la question au ministre M. Riester,
10:19 qui a dit "il y aura des petits textes sur l'immigration".
10:22 – Dès la semaine prochaine ?
10:23 – Non, non, dans le futur, dans le futur, pour le moment c'est en réflexion.
10:29 Et alors on a donné la parole à tous les présidents de groupe.
10:32 Et aucun n'a souscrit, parce qu'il a été dit par plusieurs présidents
10:39 de groupe différents, il n'y a pas trois politiques de l'immigration.
10:44 Il n'y a pas une politique de l'immigration à morceau.
10:47 Il n'y a pas un texte qu'on va faire voter par la gauche, un petit texte,
10:50 et un autre petit texte ou moyen texte par la droite.
10:53 Ça n'a pas de sens.
10:54 Et je vais vous dire que j'ai participé aussi au débat en commission
10:58 sur la loi immigration, le projet de loi immigration
11:01 tel qu'il nous a été présenté.
11:03 Franchement, sont arrivés en tête du texte, regardez,
11:08 10 amendements dont je considère qu'ils sont des amendements anti-immigrés.
11:14 C'est-à-dire que la majorité LR a durci considérablement le texte,
11:20 alors que nous n'oublions pas que la France est une terre d'accueil.
11:23 – On va revenir, Juge Jean-Pierre Sueur, sur l'immigration,
11:25 mais sur la question d'Audrey, sur le Parlement et sur les lois.
11:30 Il se dit, en coulisses, on va voir si vous nous confirmez,
11:37 qu'on aurait peut-être un projet de loi sur les mesures plus consensuelles,
11:39 sur le projet de loi immigration,
11:41 et puis des initiatives parlementaires pour les sujets plus clivants.
11:44 Est-ce que vous le confirmez ? Et est-ce que c'est la bonne manière ?
11:48 – Non, je dis non, et je peux vous dire que tous les présidents de groupe,
11:53 pratiquement, enfin presque tous, ont dit la même chose.
11:58 Écoutez, il y a une politique immigration, on peut être pour, on peut être contre,
12:03 nous sommes contre la loi telle qu'elle a été présentée,
12:08 mais surtout durcie par le groupe LR.
12:11 Il est évident qu'il ne pouvait pas y avoir d'accord
12:17 entre la majorité relative du président de la République
12:21 et le groupe LR sur l'immigration.
12:23 Ça, M. Retailleau l'a dit en long, en large et en travers.
12:27 Donc plutôt que de prendre une nouvelle beignet, si je peux parler comme ça,
12:30 après les retraites, ils ont dit il vaut mieux reculer.
12:33 Ça, je comprends tout à fait.
12:35 Mais croire qu'on va régler cette question par des petits morceaux de textes
12:39 les uns après les autres, qu'il s'agisse de projets de loi
12:42 ou de propositions de loi inspirées, etc., non.
12:45 – Mais il y avait une jambe droite et une jambe gauche dans ce projet de loi.
12:47 Il y avait la partie Gérald Darmanin, la partie Olivier Dussopt.
12:50 Est-ce que s'ils s'est séparés, par exemple la partie Olivier Dussopt,
12:53 avec notamment les titres de séjour pour ces travailleurs dans les métiers ?
12:57 Entendez, est-ce que ça, vous le voterez ?
12:59 – C'est la limite du "en même temps".
13:01 Il y a naturellement des mesures tout à fait nécessaires.
13:05 Je pense tout simplement… – Donc ça, vous le voterez ?
13:06 – Mais non, regardez, les hôteliers et restaurateurs.
13:09 Je pense d'ailleurs à un ami du Loiret,
13:12 président des hôteliers et restaurateurs, qui nous a quittés.
13:15 On fait ses obsèques demain. Je pense à lui.
13:19 Ils attendent de pouvoir recruter du personnel
13:22 et de valider l'autorisation des personnels qui sont là.
13:27 Bon, il y a des mesures absolument nécessaires.
13:29 Et je regrette qu'on ne puisse pas prendre ces mesures nécessaires.
13:33 – Oui, mais est-ce que du coup, vous ne voterez pas cette mesure ?
13:35 Parce que vous savez que derrière, il y aura un texte qui durcit.
13:38 – Oui, mais en revanche, je vous le dis franchement,
13:41 je crois que c'est les limites du "en même temps".
13:44 Il ne peut pas y avoir trois politiques sur l'immigration.
13:47 Et moi, je suis partisan d'une politique qui dit que l'immigration,
13:54 c'est une constante dans la vie de la France.
13:56 On a toujours accueilli des personnes venant d'ailleurs.
13:59 Je vais vous dire une chose, on va en accueillir davantage
14:02 avec sans doute les phénomènes climatiques.
14:05 Les gens vont devoir fuir leur pays et la misère et tout ça.
14:10 Alors, ça demande certainement de la rigueur, de l'exigence, je le dis.
14:14 Mais ça demande aussi un sens de l'accueil et de l'intégration.
14:18 Donc, je suis en désaccord avec les 10 ou 15 ou 20 amendements
14:24 qui ont été votés en commission, vous pouvez les trouver,
14:27 qui sont des amendements totalement restrictifs et répressifs.
14:30 Nous, nous n'aurions jamais voté la version de la loi immigration,
14:37 ni initiale et surtout pas telle qu'elle a été durcie par la droite.
14:42 Donc, on atteint les limites du "en même temps". Soyons clairs.
14:46 – Mais d'où peut-être la volonté du président de la République
14:49 de diviser ce texte en plusieurs petits textes ?
14:52 Est-ce que du coup, que vous a dit Franck Riester
14:55 si la quasi-totalité des présidents de groupe du Sénat hier
14:58 se sont opposés à cette division ?
15:00 – Il n'a strictement rien dit.
15:01 – Ça ne veut pas dire que le gouvernement va renoncer ?
15:04 – On va voir.
15:06 – Mais c'est ce que vous demandez.
15:06 – Mais ce que je crois, c'est qu'il faut avoir le courage de ses opinions.
15:12 Moi, j'ai des opinions claires sur l'immigration
15:14 qui ne sont certainement pas celles de LR.
15:17 Et je soutiendrai avec mes collègues
15:21 tout ce qui va dans le sens de nos valeurs
15:24 et aussi d'une exigence, d'une rigueur qui sont nécessaires.
15:28 Je dis les deux.
15:29 Mais nous refuserons le déport vers des mesures
15:33 essentiellement répressives telles qu'elles sont apparues
15:36 dans les amendements du groupe LR.
15:38 – Un dernier mot, je redonne la parole à Audrey
15:40 sur ce qui va se passer au Sénat la semaine prochaine.
15:42 Qu'est-ce qui a été décidé hier en conférence des présidents ?
15:44 Puisque le texte immigration occupait la totalité
15:46 de la séance publique, excepté les questions d'actualité.
15:48 – Eh bien, il y a seulement le mercredi après-midi les questions d'actualité.
15:51 Donc nous aurons le temps de travailler sur les dossiers de fond.
15:54 – Donc rien en séance publique à part les questions d'actualité.
15:56 Audrey ?
15:57 – Sur les ordonnances et le texte plus court,
15:58 finalement on a toujours dit que les lois étaient trop fourre-tout,
16:01 trop gloubi-glouba, on en a parlé.
16:03 C'est peut-être une bonne idée finalement
16:05 de faire des plus petites lois, des plus petits textes ?
16:07 – Oui, ce sont des paroles de circonstance.
16:10 Moi je crois qu'il y a des bonnes lois.
16:13 Et les bonnes lois peuvent être courtes, peuvent être un peu plus longues.
16:18 Ce n'est pas une question de longueur, vous savez.
16:21 Il y a des lois qui font date, qui ont été importantes dans notre histoire,
16:26 qui sont importantes dans notre histoire.
16:28 Il ne faut pas qu'il y ait une inflation législative.
16:31 Mais le cher François Patria, que je connais bien, vous savez,
16:35 j'ai tellement été avec lui au Parti Socialiste longtemps,
16:38 des décennies et des décennies.
16:39 François Patria, j'ai été inauguré quand j'étais ministre,
16:42 sa communauté de communes, c'était la première ou la deuxième de France,
16:46 si vous voulez que ce fût la première.
16:48 Et donc j'ai beaucoup de sympathie pour lui, depuis toujours.
16:50 Mais là il nous explique, non, non,
16:52 il ne faut plus que le Parlement fasse des lois, c'est trop ennuyeux,
16:56 on va faire des petits textes comme ça, par décret, je lui dis François.
17:00 Je l'aime beaucoup François,
17:02 mais malheureusement nos chemins ont divergé, soyons sérieux.
17:07 – On va parler du Parti Socialiste, le tendre merci Audrey.
17:09 Merci Audrey, à tout à l'heure dans le Club.
17:11 On va revenir sur l'intervention d'Emmanuel Macron avec vous
17:14 et la réaction des syndicats.
17:17 Merci beaucoup Audrey, à tout à l'heure.
17:18 On parle du Parti Socialiste, pour ça on va aller du côté de l'Occitanie,
17:22 retrouver Éric Berger.
17:23 Bonjour Éric, merci beaucoup d'être avec nous,
17:25 rédacteur en chef adjoint de la Dépêche du Midi.
17:28 Éric, il y a une législative partielle dimanche
17:31 dans la première circonscription de l'Ariège
17:33 et la situation est plutôt tendue à gauche.
17:36 – Oui, bonjour Auriane, en effet c'est un scrutin très intéressant
17:40 qui a une petite résonance nationale.
17:43 On va effectivement revoter dans la première circonscription de l'Ariège
17:47 et la situation est très tendue entre les deux principaux candidats de gauche.
17:53 Alors petit rappel, au mois de juin dernier lors des législatives,
17:57 c'est Bénédicte Taurine, candidate LFI, soutenue par la NUPS,
18:02 qui l'avait emportée face au second tour
18:04 à la candidate Renaissance Anne-Sophie Tribout,
18:08 55% des voix contre 45,
18:10 mais au premier tour, elle était en tête avec 33% des voix.
18:16 Et le candidat du Rassemblement National, Jean-Marc Garnier,
18:20 avait raté pour 8 petites voix la qualification pour le second tour
18:24 et surtout ce qui nous intéresse dans cette législative,
18:28 c'est la présence d'une candidature socialiste, dissidente,
18:32 même si la candidate refuse ce terme.
18:36 Il s'agit d'une candidate élue locale, Martine Frauger,
18:40 qui a décidé, comme en juin dernier,
18:42 de se présenter contre la députée sortante LFI-NUPS.
18:47 Martine Frauger avait réalisé 18% des voix,
18:50 ce qui est un bon score en juin dernier dans un contexte difficile.
18:55 Alors vous savez qu'ici en Occitanie,
18:57 il y a de vives tensions entre pro et anti-NUPS au sein du PS.
19:02 Ce n'est pas un hasard si en fin d'année dernière,
19:04 lors des élections internes au PS,
19:06 Nicolas Maillard-Rossignol a réalisé ses meilleurs scores nationaux
19:11 dans la région, puisque vous savez que Carole Delga,
19:14 la présidente du Conseil régional, est opposée,
19:16 farangement opposée à cet accord PS-LFI.
19:21 Et dans cette première circonscription de l'Ariège,
19:24 il y aura donc une candidature dissidente.
19:26 Martine Frauger est soutenue par quasiment toute la fédération du PS ariégeois.
19:33 Elle a aussi le soutien d'un président du Conseil départemental de l'Ariège,
19:40 une socialiste, et bien entendu de Carole Delga,
19:43 la présidente du Conseil régional.
19:46 Durant cette campagne, plusieurs poids lourds au National
19:48 sont venus au soutien de leurs différents candidats.
19:53 Par exemple, Bernard Cazeneuve, l'ancien ministre socialiste de François Hollande,
19:58 est venu défendre la candidature de Martine Frauger.
20:01 Carole Delga s'est aussi affichée à ses côtés.
20:04 Et puis au RN, il y a eu Louis Alliot il y a quelques jours.
20:08 Et demain devrait venir Marine Le Pen pour soutenir son candidat,
20:12 qui espère bien profiter de la situation dans ce contexte de forte riposte
20:17 contre la réforme des retraites.
20:19 Donc on suivra évidemment avec beaucoup d'attention ces résultats dimanche soir
20:25 et ce match à gauche entre les deux candidats socialistes
20:29 et la candidate Elleffi, soutenue par l'ANUPS.
20:33 Il y a eu aussi Jean-Luc Mélenchon qui est venu mardi dans un meeting
20:38 pour soutenir son candidat.
20:39 Alors j'avais une question pour votre invité, Jean-Pierre Sueur, bonjour.
20:43 – Bonjour.
20:44 – Que pensez-vous de cette situation un peu particulière
20:48 et ces dissidences et ces candidatures socialistes ?
20:52 Et comment vous vous positionnez par rapport à l'ANUPS ?
20:56 Est-ce que les socialistes doivent obligatoirement suivre les consignes nationales ?
21:01 Et est-ce que vous comprenez que certains socialistes refusent cette alliance ?
21:06 – Écoutez, c'est très clair.
21:07 Moi je suis socialiste et je soutiens la candidate socialiste, c'est simple.
21:12 – Donc Martine Froger, pas la candidate de l'ANUPS.
21:15 – Mais pourquoi ?
21:17 Il y a eu un accord pour les législatives l'année dernière
21:24 et tout le monde a convenu que cet accord était profondément déséquilibré.
21:30 Dans la plupart des départements,
21:32 les socialistes n'ont pu présenter qu'un candidat, quelquefois aucun,
21:36 alors que si vous regardez la carte de France,
21:39 vous voyez bien que pour ce qui est de l'implantation locale dans les communes,
21:43 nous sommes beaucoup plus représentés.
21:46 – Ça vient de 70 circonscriptions, hein, et des réservoirs socialistes.
21:48 – Mais oui, 70 où nous pouvions être candidats sur 577.
21:54 Donc qu'est-ce que nous avons dit au congrès de Marseille, l'UPS ?
21:57 Qu'il fallait rééquilibrer, c'est tout à fait évident.
22:01 Et là, nous sommes dans l'Ariège qui est une terre profondément socialiste.
22:06 Profondément.
22:08 Donc je regrette tout à fait que notre premier secrétaire,
22:16 il y en a deux, puisqu'il y a aussi notre ami Maïa Rossignol
22:20 qui est premier secrétaire déléguée.
22:21 – Oui, il y en a un, et un premier secrétaire délégué,
22:22 mais il y a un premier secrétaire.
22:24 – Olivier Faure, pour être clair, en est fait une affaire nationale.
22:27 Parce que ça a été l'occasion de dire, après un congrès de Marseille
22:33 où on a essayé, même dans la difficulté de faire l'union,
22:38 dire « bah, puisqu'il y a des points de vue divergents dans l'Ariège,
22:44 voilà, vous, la moitié du parti, vous êtes exclu du secrétariat national ».
22:51 Je trouve ça vraiment dommageable.
22:53 Je le dis franchement, je trouve ça dommageable.
22:56 Et par conséquent, je comprends tout à fait mes amis de l'Ariège
23:01 qui soutiennent Mme Breugfrogier, et moi je la soutiens
23:05 comme une bonne partie des socialistes,
23:08 la grande majorité des socialistes de l'Ariège,
23:12 de la région et beaucoup dans toute la France.
23:14 J'aurais voulu qu'on n'en fasse pas une affaire nationale
23:17 et que nous puissions continuer ce que nous avons fait, par exemple,
23:20 dans mon département du Loiret, où les socialistes restent unis
23:24 parce qu'on a décidé l'union et qu'on trouve que l'union
23:28 est ce qui permet d'avancer.
23:29 – Bon, mais si vous trouvez ça dommageable,
23:30 est-ce qu'à un moment, il ne faut pas que vous
23:33 et ceux qui sont sur la ligne de Nicolas Maillol-Rossignol
23:35 alliez au bout de la démarche et qu'il y ait deux PS ?
23:39 – Eh bien, non.
23:39 – Est-ce que vous avez envie, par exemple,
23:41 de vous ranger derrière quelqu'un comme Bernard Cazeneuve ?
23:43 – Non, écoutez, je crois que la coupure en deux du PS
23:49 serait une mauvaise chose.
23:51 Moi, je suis pour l'unité,
23:53 je l'ai toujours été, ce parti est un parti pluraliste,
23:57 et je connais son histoire depuis quelques décennies,
24:01 il y a eu beaucoup d'épisodes dans cette histoire,
24:05 et dans l'histoire du PS depuis 1905,
24:08 vous voyez, je ne vais pas développer,
24:10 parce qu'il faudrait une autre émission, même plusieurs,
24:12 il y a eu beaucoup de débats,
24:15 et c'est bien un parti où il y a des débats,
24:17 mais je ne crois pas qu'une rupture serait une bonne chose.
24:21 Et d'ailleurs, j'ai dit à Bernard Cazeneuve,
24:24 et je le redis,
24:25 j'aurais préféré qu'il reste dans le parti socialiste.
24:29 – Merci Jean-Pierre Sueur, merci beaucoup d'avoir été notre…
24:33 – Merci à vous.
24:34 – Merci Éric Berger, merci à vous de votre invitation.
24:36 – Et on monte votre une, Macron ne bat pas en retraite,
24:39 c'est à la une de la DPS du Midi.
24:44 Merci beaucoup Éric Berger,
24:46 merci Jean-Pierre Sueur d'avoir été notre invité ce matin,

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