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Au printemps 1940, le maréchal Pétain demande l'armistice à l'Allemagne. Hitler s'emploie alors à mettre en scène la grande cérémonie de la revanche de Rethondes, en vue d'humilier la France. Secrètement, il fait enregistrer les négociations. Une copie unique gravée sur disques sera remise au maréchal Pétain. La copie disparaît dans le chaos de la fin de la guerre jusqu'à aujourd'hui. La découverte récente de cette copie des enregistrements permet de raconter de l'intérieur et pour la première fois cet épisode cuisant. Année de Production :

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Transcription
00:00En ce début de seconde guerre mondiale, à l'été 1940, la France subit la plus grosse défaite militaire de son histoire.
00:12C'est fini, les Allemands descendent, descendent, descendent.
00:14La France est vaincue.
00:16C'est un désastre complet.
00:18Au bord du gouffre, la République se jette dans les bras de Pétain.
00:21Déjà Pétain était une célébrité, mais là c'est devenu une sorte de Dieu.
00:24Le maréchal demande l'armistice en urgence.
00:27L'ampleur de la défaite est telle que l'armistice s'imposait.
00:30Ils sont prêts à tout admettre, y compris l'inacceptable.
00:34C'est exactement ce que veut Hitler.
00:37Il n'a pas complètement écrasé les autorités françaises, il les a domestiquées.
00:41La guerre ou la paix, les Anglais sont dos au mur.
00:45La principale forteresse de l'Angleterre sur le continent s'égroule.
00:50Hitler laisse aux Anglais juste assez de cordes pour les prendre.
00:53Ça porte un nom, ça, c'est diabolique.
00:55Le piège d'Hitler se referme.
00:59La vengeance est à portée de canon.
01:02La magnifique revanche de 1918.
01:04C'est vraiment son apothéose.
01:07Hitler jubile.
01:08Militairement, la situation est désastreuse.
01:36A la mi-mai 1940, au bout de huit jours de combat, l'armée du nord franco-britannique est prise en tenaille entre les blindés nazis qui foncent des Ardennes à la Manche et les troupes allemandes qui ont envahi la Hollande et la Belgique.
01:50Un officier français reçoit la mission de retarder l'ennemi pour organiser les ultimes défenses de la route de Paris.
02:01Le colonel Charles de Gaulle, à la tête d'une division blindée en cours de constitution, dirige une contre-attaque.
02:10Il a surtout été l'artisan de la seule contre-offensive française victorieuse pendant cette épouvantable campagne de France.
02:24À Montcornet, où il réussit à repousser les Panzers et il arrête faute d'essence.
02:29Rien n'y fait. Des corps d'armée entiers se disloquent et des centaines de milliers de réfugiés commencent à envahir les routes.
02:38Le 18 mai, le chef du gouvernement français Paul Reynaud appelle de toute urgence Winston Churchill, le premier ministre britannique.
02:46« On se dit que seul un miracle peut sauver la France. »
02:50Reynaud téléphone à Churchill en disant « Nous avons perdu ! »
02:53Et Churchill va en France 24 heures plus tard et il va essayer d'aller colmater la brèche en France, la brèche politique, la brèche du défaitisme et avec un certain succès.
03:07Et ce même jour, à 7h30 du matin, l'ambassadeur de France en Espagne arrive à Paris par le train de nuit.
03:17Il se rend immédiatement au domicile de Reynaud. Reynaud propose à Pétain la vice-présidence du conseil.
03:23« Le nom de Pétain est prononcé comme celui d'un sauveur national qui pourrait au moins recréer l'unité parce que devant cette crise, les Français sont très divisés.
03:37Et donc ils cherchent une autorité militaire, un prestige militaire.
03:42Et il faut se rendre compte que la stature du maire Achal Pétain à l'époque, c'est quelque chose d'extraordinaire, extraordinaire.
03:48C'est une bête super médiatique comme on dirait aujourd'hui. »
03:53Pétain, le héros de Verdun, est un coup de poker médiatique.
03:57Reynaud veut renforcer son gouvernement et donner une nouvelle impulsion à la guerre.
04:01Politiquement, le chef du gouvernement pense en plus qu'il ne risque rien en posant une vieille potiche militaire sur la cheminée.
04:08« Il méprise Pétain parce que c'est un militaire, parce que c'est un homme qui parle très peu, qui s'exprime de façon un peu simple parfois.
04:19Et puis parce que finalement il a 84 ans. »
04:23« Pour beaucoup, il est vieux évidemment, cénide, il a des absences, il a une digestion un peu difficile, il s'assoupit. »
04:35« Et donc pour un homme qui a 60 ans à cette époque et qui se prend pour un petit coq, c'était un peu son style,
04:41ce vieillard de 84 ans ne peut être qu'un vieux gâteux, qu'on peut manipuler. »
04:48« En même temps, il n'a rien perdu de son acuité, de son intelligence. Il ne faut pas sous-estimer Pétain. »
05:00Dans la soirée, Reynaud remanie son cabinet. Il commence par prendre les commandes du ministère de la guerre.
05:06« Paul Reynaud s'efforce de ramasser un gouvernement qui soit un gouvernement de guerre. »
05:12« Il m'aide à la dire qu'il est un ministre de la guerre aux affaires étrangères. Et il nomme Mandel, surtout très important, ministre de l'Intérieur.
05:20Mandel qui est considéré comme l'un des mélicites les plus durs. Et puis c'est un symbole, Mandel. »
05:25« Reynaud fait entrer au gouvernement des personnalités d'expérience qui ont fait leur preuve pendant la Première Guerre mondiale.
05:33Des hommes énergiques, au tempérament combatif. Sa réponse aux premières défaites est un renforcement de son gouvernement. »
05:41Pourtant, des hommes politiques comme Jules Janenet, le président du Sénat, et quelques observateurs de l'époque
05:48sont sceptiques sur la capacité de certains hommes de ce gouvernement à faire face à la situation.
05:52« À ce moment-là s'installe une ambiguïté qui est liée au fait que Paul Reynaud fait entrer dans son gouvernement
06:01un certain nombre d'hommes politiques qui paraissent d'ores et déjà prêts à quelques compromissions. »
06:09Le vice-président du Conseil, Camille Chotan, les ministres Jean-Ibargne Garay et Anatole de Monzy,
06:16ou le jeune Paul Baudouin, sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil,
06:21ces hommes influents commencent à lâcher prise.
06:25En coulisses et secrètement, à peine entré au gouvernement,
06:30Philippe Pétain commence son travail de sape en faveur d'un arrêt de la guerre.
06:33« Pétain s'entretient en aparté avec Paul Baudouin, également membre du gouvernement.
06:44Il lui explique que la France a été très mal gouvernée.
06:47Il blâme particulièrement Édouard Daladier et le Front populaire. »
06:54Paul Reynaud nomme à la tête des armées le général Maxime Végan,
06:58un jeune vieillard de 73 ans, à la place de Gamelin, jugé incompétent.
07:04« Il tardait à exécuter les ordres, il tardait à donner les renseignements sur l'armée qu'on lui demandait.
07:10Donc il fallait absolument le remplacer.
07:13Et Végan était une gloire militaire.
07:17La presse entière a acclamé la nomination de Végan,
07:21y compris de Churchill, qui a écrit à mon père
07:23« Je vous félicite pour la nomination de Végan en qui nous avons toute confiance. »
07:28« C'était un homme qui avait été toujours un brillant second,
07:31en particulier aux côtés du maréchal Foch,
07:33mais qui n'avait jamais, jamais commandé ni un régiment, ni une armée, ni un corps d'armée.
07:39Et qui, presque aussitôt, se résigne à l'évidence de la déchète.
07:44Très vite. »
07:49À ce même moment, à la frontière franco-belge,
07:51Hitler savoure ses premiers succès militaires
07:53dans son quartier général secret de brûlis de pêche.
07:58Sur ces photos prises par son photographe,
08:02Heinrich Hoffmann,
08:03provenant des archives personnelles d'Hitler
08:05que nous dévoilons pour la première fois,
08:07on le voit entouré de sa garde rapprochée.
08:13Il reçoit son fidèle Himmler
08:15et travaille avec ses généraux,
08:17dont le général Jodl et le général Kettel,
08:20le chef de la Wehrmacht.
08:21« Ce lieu est choisi parce qu'il est à la frontière
08:26entre la Belgique et la France.
08:27Il est du côté belge, mais à quelques kilomètres de la France.
08:32Donc il s'est déplacé et il s'est rapproché
08:34du terrain des hostilités, mais encore une fois,
08:37par rapport à cette imminence
08:39des dénouants politiques. »
08:44Depuis son poste de commandement de brûlis de pêche,
08:48Hitler est aussi informé heure par heure
08:50de l'évolution de la situation politique française.
08:52« Hitler n'ignore pas que dans les dernières années
08:59qui ont précédé la guerre,
09:01Pétain était sur une ligne plutôt modérée
09:05face au régime de dictature.
09:07D'ailleurs, il avait été envoyé comme ambassadeur à Madrid.
09:12Donc c'était un signe déjà de son orientation.
09:16Et donc Hitler sait très bien
09:18ce que signifie l'arrivée de Pétain.
09:22L'arrivée de Pétain ne signifie pas
09:24que la France opte pour une stratégie de résistance.
09:32À Paris, le dimanche 19 mai,
09:35le gouvernement au grand complet
09:36se rend à l'issue du Conseil des ministres
09:38à Notre-Dame de Paris,
09:40priée pour la victoire.
09:43La République laïque se met à croire au bon Dieu.
09:45Le lendemain, le 20 mai,
09:51est pour Hitler un jour triomphal.
09:54Ses blindés ont franchi la Somme
09:55et atteignent la Manche.
09:59La contre-attaque française
10:00que l'état-major allemand redoute
10:02ne se produit pas.
10:04Maintenant, Hitler ne la craint plus.
10:07Il a eu le temps de consolider sa percée.
10:08Ce même 20 mai,
10:11un diplomate suédois,
10:13Raoul Nordling,
10:14est de passage à Paris.
10:16Il demande à voir de toute urgence Paul Reynaud.
10:18Il est porteur d'une proposition d'armistice
10:21en provenance de Hermann Göring,
10:23le chef de l'armée de l'air allemande.
10:26Göring n'est pas le plus excité
10:29des chefs allemands.
10:31Lorsqu'il apprend
10:32que la guerre éclate,
10:34il est tout sauf enthousiaste.
10:38Donc, il a une perception
10:40des dangers
10:41que pourraient faire courir
10:43à l'Allemagne
10:44une continuation de la guerre.
10:47Donc, si on pouvait l'arrêter,
10:50ça serait sans doute
10:51une bonne chose.
10:53Raoul Nordling
10:54est le porteur
10:55de cette proposition allemande.
10:57Il est reçu par le chef
10:58du gouvernement français
10:59qui le connaît personnellement.
11:01La réponse de Reynaud
11:02est sans équivoque.
11:02Sa réaction, ça a été de dire
11:05si je ne le connaissais pas,
11:06je le ferais arrêter
11:07sur le champ
11:07pour ses propos défaitistes.
11:09Mais il a dû être effaré.
11:11À qui d'autre en France ?
11:13Le diplomate suédois
11:14a-t-il parlé
11:15de cette proposition
11:16d'armistice allemande ?
11:17Le mystère plane encore aujourd'hui.
11:19On a quand même
11:20beaucoup de raisons
11:21de penser
11:22qu'il en a parlé
11:23à Pétain
11:23et à Weygand
11:25avec lesquels
11:26il avait une réunion
11:27à ce moment-là
11:28à peu près tous les matins.
11:30Sur le terrain militaire,
11:32les Anglais
11:33lancent alors
11:33l'opération Dynamo,
11:35nom de code
11:35donné à l'évacuation
11:36de leur armée.
11:38Décidé sans concertation
11:39avec le commandement français,
11:41ce retrait du corps
11:41expéditionnaire britannique
11:43rend impossible
11:44toute contre-attaque française.
11:48Ces troupes
11:48sont complètement bousculées
11:50et en voie
11:51d'encerclement
11:52dans le nord.
11:55Et le vendredi 24 mai
11:56est l'un des jours
11:57les plus mystérieux
11:58de la Seconde Guerre mondiale.
11:59Hitler ordonne
12:01de ralentir
12:01au lieu de pousser
12:02ses troupes en avant
12:03pour anéantir
12:04le corps expéditionnaire britannique,
12:06l'armée française du nord
12:07et ce qui reste
12:09des troupes belges.
12:11Pourquoi le Führer
12:12prend-il cette décision ?
12:13Ça fait maintenant
12:1513-14 jours
12:17que les blindés
12:18tournent à plein régime
12:20et il faut
12:22leur donner un temps de repos
12:24et Hitler pense
12:26que la Luftwaffe
12:28va pouvoir terminer le travail
12:30à Dunkerque.
12:32Et Goering
12:33s'y est engagé.
12:36Les britanniques
12:40comme les français
12:41n'ont aucune information
12:42sur les raisons
12:43de cet arrêt.
12:45Les anglais
12:45en profitent
12:46pour accélérer
12:46l'évacuation
12:47de leur troupe
12:48à Dunkerque.
12:50340 000 combattants
12:52sont évacués
12:52dans des conditions terribles.
12:57Au bout de 48 heures,
12:59Hitler réalise
13:00qu'il a commis une erreur.
13:01Et donc là,
13:02l'ordre est donné
13:03ou blindé
13:05de repartir,
13:06mais il y a eu 48 heures
13:07et c'est 48 heures
13:09qu'ils ont manqué.
13:14Le lendemain,
13:15le samedi 25 mai,
13:16se tient à Paris
13:17un comité de guerre
13:18crucial à l'Elysée.
13:21Autour du président
13:22de la République,
13:23Albert Lebrun,
13:24se trouve notamment
13:25le chef des armées,
13:26le général Maxime Végan,
13:28le chef du gouvernement
13:29Paul Reynaud
13:29et le maréchal Pétain.
13:31Végan y expose
13:33la situation militaire.
13:35L'armée du Nord
13:36est quasi perdue.
13:37Le général Issym
13:38organise une nouvelle
13:39ligne de défense.
13:42Alors qu'on parle
13:43de combat,
13:44le président Lebrun
13:45fait une déclaration
13:46qui surprend
13:46une partie de l'auditoire.
13:48Le président de la République,
13:50Albert Lebrun,
13:51dit
13:51« S'il arrivait,
13:53messieurs,
13:54que l'Allemagne
13:56nous fasse une proposition
13:57d'armistice,
13:59je crois qu'il faudrait
13:59l'examiner. »
14:00Alors lui,
14:04il met toujours
14:04un peu les pieds
14:04dans le plat
14:05parce que,
14:07bon,
14:07c'est pas la subtilité
14:08qu'il caractérise
14:09en général
14:10et donc il dit des choses
14:11qu'il n'aurait peut-être
14:12pas dû dire.
14:13Il y a donc
14:13deux personnes
14:14qui disent
14:15« On peut y aller,
14:17on peut demander
14:18les conditions allemandes. »
14:21Ces deux personnes
14:22sont Lebrun
14:23et Pétain,
14:25qui n'ont vraiment pas l'air
14:27de craindre
14:27les conditions allemandes,
14:28donc qui ont l'air
14:30de les connaître.
14:32Cette proposition
14:33fait réagir
14:34Paul Reynaud
14:34violemment.
14:36« Mon père
14:37entre dans une colère
14:38froide
14:38et dit
14:39d'une part
14:40si le front
14:41est percé,
14:41nous continuerons
14:42la lutte
14:43jusqu'à la mort
14:43et d'autre part
14:44nous sommes tenus
14:45à notre engagement
14:46vis-à-vis des Anglais,
14:47ce serait perdre
14:48l'honneur
14:48que de demander
14:49l'armistice. »
14:52Un tel armistice
14:53n'est pas compatible
14:53avec l'accord
14:54franco-britannique
14:55de mars 1940.
14:57Pas question
14:57de lâcher nos alliés.
15:00Végan,
15:01dont l'influence
15:01va au-delà
15:02de son rôle militaire,
15:04ne s'affiche pas
15:04partisan de l'armistice,
15:06mais le juge
15:06déjà inéluctable.
15:08Le généralissime français
15:09qui est l'homme
15:10clé de la situation
15:11est alors à l'origine
15:12de la seule initiative
15:13politique
15:13de ce comité de guerre.
15:15Le général Végan
15:16prend une initiative
15:18très claire,
15:19c'est de dire
15:20« bon moi je suis d'accord
15:21qu'il faut consulter
15:22les Anglais,
15:23mais qu'est-ce que tu fais
15:24là Reynaud ?
15:24T'es pas encore à Londres ! »
15:26Et donc,
15:27Végan
15:28est à l'origine
15:29d'envoyer
15:30la tête du gouvernement
15:31français à Londres
15:33tout à faire ses centres.
15:35Quelques heures
15:36avant l'arrivée
15:36de Paul Reynaud,
15:37le cabinet de guerre
15:38britannique
15:39est lui aussi secoué
15:40par les mêmes tensions.
15:43Visiblement,
15:44les propositions
15:44de Göring
15:45ont voyagé secrètement
15:46jusqu'à Londres.
15:48Ce matin du 26 mai,
15:49c'est le ministre
15:50des Affaires étrangères,
15:51Lord Halifax,
15:52qui met les pieds
15:53dans le plat.
15:55Halifax,
15:55donc le ministre
15:56des Affaires étrangères,
15:58est visiblement acquis
16:01à l'idée
16:02d'accepter
16:03les propositions
16:04de Göring
16:06et à Churchill,
16:07par principe,
16:09est hostile
16:10à tout examen
16:11des conditions allemandes.
16:13Mon père a toujours
16:14joué carte sur table
16:15avec Churchill
16:16et quand il s'est réuni
16:17avec lui ce jour-là,
16:19il les a prévenus
16:20et il a dit,
16:20voilà,
16:21au sein de mon gouvernement,
16:22il y en a qui posent
16:24la question de l'armistice.
16:26Évidemment,
16:27je ne suis contre
16:28et je ne demanderai
16:29jamais l'armistice,
16:31mais ça va être difficile.
16:32pendant que Churchill
16:35termine d'évacuer
16:36ses derniers soldats,
16:37le roi des Belges,
16:38Léopold III,
16:39vaincu,
16:40ordonne la capitulation
16:41de l'armée belge
16:42le 28 mai
16:43à 4 heures du matin.
16:45La capitulation
16:46est une rédition militaire,
16:48alors qu'un armistice
16:49est un acte politique
16:50qui met fin
16:50aux hostilités
16:51entre ennemis.
16:54Reynaud prend la parole
16:55pour annoncer
16:56cette mauvaise nouvelle
16:56aux Français.
16:57La France
16:59ne peut plus compter
17:00sur le concours
17:01de l'armée belge.
17:04Depuis 4 heures du matin,
17:06l'armée française
17:07et l'armée britannique
17:08combattent seules
17:10dans le nord
17:11contre l'ennemi.
17:12Sans un regard,
17:13sans un mot
17:14pour les soldats
17:16français et anglais,
17:18le roi Léopold III
17:20de Belgique
17:21n'a mis pas les armes.
17:25Après la capitulation
17:27du roi des Belges,
17:28Hitler relance ses troupes
17:29et le 4 juin,
17:31Dunkerque,
17:31en flamme,
17:32tombe aux mains
17:33des Allemands.
17:37Étant donné
17:38la situation militaire
17:39catastrophique,
17:40Paul Reynaud
17:41fait un remaniement
17:42au sein de son gouvernement.
17:44Il veut donner
17:44la priorité
17:45aux idées offensives
17:46de De Gaulle.
17:48Reynaud n'ayant rien
17:49à perdre
17:49et voyant
17:51que le seul moyen
17:52c'était
17:53de suivre
17:54la stratégie
17:56proposée
17:56par De Gaulle.
17:57Il fait appel
17:58à De Gaulle
17:59comme sous-secrétaire
18:00d'État
18:00à la Défense Nationale.
18:01Il est important
18:02pour lui
18:02de renforcer
18:03ce clan des durs
18:04et il sait très bien
18:06que De Gaulle
18:06comme lui
18:07veut mener
18:07la guerre jusqu'au bout
18:08puisqu'ils l'ont préparé
18:09ensemble avant la guerre.
18:10Reynaud remanie
18:11son gouvernement
18:12en faisant entrer
18:13un De Gaulle combatif
18:14malgré l'opposition
18:15de plusieurs ministres
18:16et qu'Albert Lebrun
18:17n'aime pas.
18:19Mais celui
18:19qui vient aussi
18:20d'être nommé
18:20général de brigade
18:21à titre provisoire
18:23ne détient aucun
18:24vrai pouvoir décisionnaire.
18:26Reynaud qui le missionne
18:27a conservé
18:28le ministère
18:28de la guerre.
18:30Sa mission
18:30telle que Reynaud
18:31la lui présente
18:32c'est d'aller en Angleterre
18:34pour essayer
18:35d'obtenir
18:35de Churchill
18:36des renforts
18:37notamment
18:38en termes
18:38d'aviation.
18:40Pourtant
18:41De Gaulle
18:42n'obtient rien
18:42à l'ombre
18:43mais ce voyage
18:44est déterminant.
18:45Il y a un premier lien
18:46fort de tisser
18:47entre le secrétaire
18:48d'État
18:49et Churchill.
18:49Le courant
18:51a commencé
18:51de passer
18:52vraiment
18:52entre ces deux
18:53personnalités
18:54d'exception
18:54et donc
18:55De Gaulle
18:56commence
18:57à être
18:58un interlocuteur
18:59auquel
19:00Churchill
19:00prête attention.
19:02De retour
19:03de Londres
19:04De Gaulle
19:04se rend au quartier
19:05général
19:06du général
19:06Untiger
19:07commandant
19:08du groupe
19:08d'armée
19:09Centre
19:09sondé
19:10ce dernier
19:10pour éventuellement
19:11remplacer
19:12le défaitiste
19:12Végan.
19:14Ce que vous avez
19:14eu
19:14c'est une sorte
19:16de lutte
19:17feutrée
19:20et parfois
19:21un petit peu
19:21moins
19:22d'un côté
19:23De Gaulle
19:23Mandel
19:24et les rares
19:25les rares membres
19:26du cabinet
19:26qui étaient
19:27pour poursuivre
19:28la guerre
19:28et puis
19:29tous les autres.
19:31Les autres
19:31minoritaires
19:32sont les tenants
19:33d'un armistice
19:34avec l'Allemagne
19:35groupé autour
19:36du maréchal Pétain
19:37et du général
19:38Végan.
19:39Alors le général
19:40Végan
19:40ce qui peut être
19:41ambigu si vous voulez
19:42c'est qu'on le voit
19:42tout le temps
19:43dans le conseil
19:43des ministres
19:44et c'est bien
19:45là le problème.
19:46Donc il arrive
19:46il fait son topo
19:48c'est tout à fait
19:49normal.
19:49Il traîne
19:50beaucoup ensuite
19:51dans le conseil
19:51des ministres
19:52il n'en est pas
19:53membre
19:53et il commence
19:54à intervenir
19:55dans les débats
19:55et ça c'est quand même
19:56un gros problème
19:57parce qu'il n'est pas
19:58ministre.
20:00Végan dit
20:00en conseil
20:01des ministres
20:01si le front
20:02de Somme
20:03est percé
20:03tout est perdu
20:04et dans ce cas-là
20:05il n'y a plus
20:05qu'une chose
20:06demander l'armistice.
20:07Mon père
20:07envisage
20:08de limoger
20:08Végan
20:09mais il se dit
20:11on ne va pas
20:12avoir un troisième
20:12commandant
20:13en chef
20:14en temps de guerre
20:15c'est vraiment
20:17trop risqué
20:17surtout que les deux
20:19gloires militaires
20:19que sont Pétain
20:20et Végan
20:21seraient évidemment
20:23opposées à ce
20:23commandant en chef.
20:26De Gaulle
20:27a d'autres options
20:28en tête.
20:29Le jeune sous-secrétaire
20:30d'état
20:30a intégré le fait
20:31que le combat
20:31doit être mené
20:32depuis l'extérieur
20:33du territoire français.
20:35Il propose
20:36de mettre au point
20:36un dispositif
20:37en deux temps.
20:38Il y a deux solutions
20:40à ce moment-là.
20:41Il est clair
20:42que la métropole
20:42si ce n'est
20:44déjà fait
20:44est perdue
20:45ou va l'être
20:46et donc l'idée
20:47est de transporter
20:49l'ensemble
20:49des pouvoirs publics
20:50gouvernement
20:51mais aussi
20:52les assemblées
20:52le Sénat
20:53l'Assemblée
20:53et l'administration
20:54soit en Afrique du Nord
20:57soit ce qu'on appelle
20:58la tactique
20:59du réduit breton.
21:01L'idée
21:01du réduit breton
21:02c'était d'enfermer
21:03quelque sorte
21:04les pouvoirs publics
21:05le président de la République
21:06gouvernement etc.
21:08comme dans un donjon
21:09en Bretagne
21:09puis à partir de là
21:10essayer de maintenir
21:13une partie du territoire national
21:14lors de portée des Allemands.
21:16Et puis si ce n'est pas possible
21:17être évacué
21:18en Grande-Bretagne
21:19mais il est extrêmement important
21:21aux yeux
21:21de De Gaulle
21:22et de Reynaud
21:22surtout De Gaulle
21:23j'insiste
21:24parce que Reynaud lui dit
21:25qu'il est d'accord
21:26mais en fait
21:26il ne fait rien
21:27de ce qu'il faudrait
21:27pour que cette éventualité
21:29se produise.
21:30Il est fondamental
21:31que le gouvernement
21:32soit libre.
21:33Les Allemands
21:37continuent leur percée
21:38la ligne de défense
21:39française
21:40est rompue.
21:42Les Allemands
21:43entrent à Rouen
21:44traversent la Seine
21:45et commencent
21:46à remonter vers Paris.
21:50Samedi 8 juin
21:50la bataille
21:51Végan s'achève
21:52c'est la débâcle.
21:54Les Français
21:55après Dunkerque
21:56se retrouvent
21:57tout seuls
21:57face aux Allemands
21:58et Churchill
22:00il voudrait
22:00déjà
22:01qu'il y ait
22:01une sorte
22:02de résistance
22:03populaire
22:05et donc
22:05il dit
22:06mais Paris
22:06est imprenable
22:07rue par rue
22:08vous vous en êtes compte
22:08on peut retarder
22:09l'ennemi
22:10il s'agit
22:11encore une fois
22:11de repousser
22:13l'échelle
22:13en sorte
22:14que l'Angleterre
22:15puisse se renforcer.
22:18Les espoirs
22:19de Churchill
22:19sont vite déçus.
22:22A 23h
22:23le dimanche
22:239 juin
22:24une voiture
22:25officielle
22:25quitte Paris
22:26c'est une Buick.
22:28sur la banquette arrière
22:29Pétain
22:30Pourtant
22:32lors du conseil
22:33des ministres
22:33qui s'est tenu
22:34ce même jour
22:35pour discuter
22:35de l'évacuation
22:36du gouvernement
22:37Pétain a lu
22:38une note
22:38s'opposant
22:39à ce départ
22:39il a dit
22:41qu'il resterait
22:41et parlementerait
22:42avec Hitler
22:43en cas de nécessité
22:44il file vers
22:47le château
22:47de Troussebarrière
22:48à Briard
22:49en Touraine
22:50où va s'installer
22:51le quartier général
22:52dans l'abandon
22:54de la capitale
22:55Pétain
22:55est le premier partant
22:56et le lendemain
23:02le 10 juin
23:03à 19h30
23:04une mauvaise nouvelle
23:06est annoncée
23:06Mussolini a déclaré
23:08la guerre
23:09le 10 juin
23:09au soir
23:10une guerre
23:11qu'il espérait
23:13de ses voeux
23:13depuis longtemps
23:14mais qu'il n'osait
23:16pas faire
23:16ou qu'il ne voulait
23:17pas faire
23:18et dans les derniers temps
23:20ça l'avait même
23:21un peu stressé
23:22parce qu'il avait peur
23:23qu'Hitler
23:23ne lui soit pas
23:24tellement reconnaissant
23:26d'être intervenu
23:27au moment
23:28où il avait
23:28pratiquement gagné
23:29la guerre
23:29tout seul
23:30le chef du gouvernement
23:31s'adresse aux français
23:32pour leur remonter
23:33le moral
23:33la France a traversé
23:35de plus rudes épreuves
23:37c'est alors
23:38qu'elle a toujours
23:39étonné le monde
23:40la France
23:41ne peut pas mourir
23:43à 23h
23:45la radio diffuse
23:46un communiqué officiel
23:47annonçant
23:48le gouvernement
23:49est obligé
23:50de quitter la capitale
23:51pour des raisons militaires
23:52à ce moment là
23:54Paris n'est plus sûr
23:55on a déjà brûlé
23:56les documents
23:57au quai d'Orsay
23:58etc
23:58et on s'attend
24:00à une arrivée imminente
24:02des allemands à Paris
24:03donc il faut que les autorités échappent
24:06à minuit
24:07Reynaud quitte Paris
24:09en voiture
24:09direction la Touraine
24:10il voyage en compagnie
24:12de De Gaulle
24:13le général
24:14pousse le chef
24:15du gouvernement
24:16à trancher
24:16entre
24:17soit résister
24:18en Bretagne
24:19soit quitter
24:20la métropole
24:20pour continuer la guerre
24:21De Gaulle pensait
24:24puisque Reynaud
24:25lui avait assuré
24:26qu'il ferait
24:27transférer
24:28l'essentiel
24:30des troupes
24:30et de l'aviation
24:31en Afrique du Nord
24:32Paris est déclaré
24:34officiellement
24:35ville ouverte
24:362 millions
24:38de Parisiens
24:39fuient l'arrivée
24:39des allemands
24:40ce jour là
24:45Churchill revient
24:46en France
24:46pour un conseil
24:47suprême interallié
24:48en vue de conforter
24:49Paul Reynaud
24:50Churchill
24:54qui fait plusieurs voyages
24:56depuis Londres
24:57voyage exprêmement risqué
24:59avec son petit Alexander
25:00escorté par quelques Spitfire
25:01dans un ciel
25:02totalement dominé
25:03par la Luftwaffe
25:04Churchill vient
25:054-5 fois
25:06en France
25:07il ne faut pas l'oublier
25:08essayer d'augmenter
25:09le moral
25:10de ces messieurs
25:10non sans
25:12arrière-pensée
25:13quand même
25:14parce que plus
25:15la France
25:16se maintient
25:17dans le combat
25:18plus ça donne du temps
25:20à l'Angleterre
25:21de s'armer
25:23de se défendre
25:24au château de Briard
25:28où se tient
25:28un conseil interallié
25:30le général Weygand
25:31demande l'intervention
25:32des escadrilles
25:33de la RAF
25:33Churchill refuse
25:36car il veut les réserver
25:38pour la défense
25:38contre une attaque
25:39directe de l'Angleterre
25:41le conseil fini
25:43il faut ensuite
25:44tout l'après-midi
25:45pour que les participants
25:46français
25:46parviennent à rejoindre
25:48les autres ministres
25:49pour un nouveau conseil
25:50à Canger
25:50près de Tours
25:51on avait prévu
25:54donc dès 1938
25:55en cas de repli
25:57où logerait-on
25:58les ministres
25:58alors on affecte
25:59un château à chacun
26:00mais il y a aussi
26:01le président des chambres
26:02à loger
26:02et puis ils sont tous
26:04éloignés les uns des autres
26:05alors il faut faire
26:06des allers et retours
26:07dans la journée
26:08pour joindre ses collègues
26:10qui peuvent se trouver
26:10à 30 kilomètres
26:11pour aller à Tours
26:12pour revenir etc
26:13c'est très compliqué
26:14il faut voir
26:15dans quelles conditions
26:16se passent d'ailleurs
26:17ces réunions
26:19à Briard
26:20et à Tours
26:20il y a un téléphone
26:21et il est dans les toilettes
26:22et tout le monde
26:23fait la queue devant les toilettes
26:24pour arriver au téléphone
26:25qui est pendu au mur
26:26pour ne rien arranger
26:29plusieurs membres
26:30du gouvernement
26:30voyagent avec famille
26:32et maîtresse
26:32celle qui pose
26:33le plus de problèmes
26:34est Hélène Deporte
26:36fervente partisane
26:37de l'armistice
26:38elle n'hésite pas
26:39à saboter le travail
26:40de Paul Reynaud
26:41Paul Reynaud
26:43est parti
26:43avec sa maîtresse
26:44Madame Deporte
26:45d'Aladier
26:46avec la sienne
26:47la marquise de Crussol
26:48ces deux femmes
26:49qui se détestent
26:50à l'égal de leurs hommes
26:52vont agrémenter
26:55les conseils du ministre
26:56notamment Madame Deporte
26:57de rentrer intempestive
26:59y compris un jour
27:01en robe de chambre
27:02elle va dire son avis
27:04au milieu des ministres
27:06absolument ébahis
27:07c'est même une telle pagaille
27:08qu'on voit à un moment
27:09Madame Deporte
27:11en pyjama rouge
27:12dans la cour du château
27:14où loge Paul Reynaud
27:16qui fait le service d'ordre
27:17et qui fait ranger les voitures
27:18la maîtresse de Paul Reynaud
27:20était une défaitiste acharnée
27:23qui confisquait les notes
27:24et les télégrammes
27:25qui lui plaisaient pas
27:27et qui les cachait
27:27sous son oreiller
27:28enfin c'était catastrophique
27:30toujours au château de Briard
27:32et sous la présidence
27:33d'Albert Lebrun
27:34un conseil des ministres
27:35s'ouvre à 19h45
27:37le 11 juin
27:38cette fois-ci
27:39Végan plaide ouvertement
27:41pour l'armistice
27:42il est approuvé par Pétain
27:43et refusé par Reynaud
27:45mon père dit à Végan
27:47mais enfin vous voulez
27:49traiter avec Hitler
27:51mais vous croyez
27:52qu'Hitler c'est Guillaume Ier
27:53or Hitler c'est Jean Giscan
27:54ce conseil des ministres
27:56houleux se termine
27:57à 11h du soir
27:58mandat est donné à Reynaud
28:00pour faire venir
28:01Churchill une nouvelle fois
28:02pour lui exposer la situation
28:04à minuit
28:07Pétain prend ses quartiers
28:09au château de Nitrai
28:09Reynaud se rend
28:12à son domicile provisoire
28:13le château de Chisset
28:15où il retrouve de Gaulle
28:16qui de retour de Rennes
28:17lui parle encore
28:19du Réduit Breton
28:19De Gaulle
28:21jusqu'à ce moment là
28:22était encore en faveur
28:23du Réduit Breton
28:24il n'est pas impossible
28:26que mon père
28:26hésitât encore
28:28entre la Bretagne
28:29et l'Algérie
28:30l'Empire d'un côté
28:31la Grande Bretagne
28:32de l'autre
28:32et les partisans
28:34de l'armistice
28:35évidemment agitent
28:36l'idée que de toute façon
28:37les Britanniques
28:38qui sont réalistes
28:40dès lors que la France
28:42aura conclu
28:42un accord d'armistice
28:45se retireront de la guerre
28:46et eux-mêmes
28:47feront un compromis
28:48Churchill est de retour
28:50le 13 juin
28:51pour l'ultime réunion
28:52du conseil interallié
28:53à Tours
28:53au château de Cangé
28:54c'est certainement
28:55l'une des journées
28:56les plus importantes
28:57il est question
28:58de libérer ou non
28:59la France
28:59de son obligation
29:00de ne pas conclure
29:01de paix séparée
29:02sans le Royaume-Uni
29:03il se rend compte
29:05que cette proposition
29:06est un véritable piège
29:08dans lequel
29:09Reynaud
29:09va s'engouffrer
29:10et il demande
29:13à Reynaud
29:13de respecter
29:15l'accord
29:16franco-britannique
29:17de mars 40
29:18qui prescrit
29:19que la France
29:20et l'Angleterre
29:21ne déposeront pas
29:22les armes séparément
29:23Deux thèses
29:25s'affrontent ce jour-là
29:26la première
29:27répandue immédiatement
29:28par les pétainistes
29:29c'est qu'au cours
29:30de cette séance
29:30Churchill a délié
29:31la France
29:32de l'engagement
29:33de ne pas conclure
29:33d'armistice séparée
29:35la seconde
29:37défendue par les Anglais
29:38et les Gaullistes
29:39c'est qu'au contraire
29:41Churchill
29:41affirme ce jour-là
29:43la validité de l'accord
29:44à s'en tenir
29:45à la lettre
29:46des différents procès-verbaux
29:47du conseil
29:48la seconde thèse
29:49l'emporte
29:50en fait
29:51tout part
29:52d'un malentendu
29:53à plusieurs reprises
29:56à chaque fois
29:56que
29:57quelqu'un parlait
29:59que ce soit
29:59Reynaud
30:00ou bien
30:01que ce soit
30:01d'autres membres
30:02du gouvernement
30:03qui eux
30:03continuaient à demander
30:05à être déliés
30:06de leur engagement
30:07Churchill disait
30:08je comprends
30:09et je comprends
30:10en fait
30:11ce que ça voulait dire
30:12c'était qu'il comprenait
30:13ce qui était dit
30:14avant l'interprétation
30:15mais ça ne voulait pas
30:17du tout dire
30:17qu'il n'avait rien accepté
30:19du tout
30:19pour annuler
30:21tout malentendu
30:22Reynaud renvoie
30:23de Gaulle à Londres
30:24avec un double but
30:25trouver le tonnage
30:26nécessaire pour
30:27transporter l'armée
30:28française
30:28en Afrique du Nord
30:29et inciter Churchill
30:31à soutenir Reynaud
30:32dans sa poursuite
30:33de la guerre
30:34de Gaulle pensait
30:36puisque Reynaud
30:37lui avait assuré
30:39qu'il ferait
30:40transférer
30:41l'essentiel
30:43des troupes
30:43et de l'aviation
30:44en Afrique du Nord
30:44c'est pour cette raison
30:47que de Gaulle
30:49se rend en Angleterre
30:50la dernière fois
30:51c'est justement
30:52pour organiser
30:53les transports
30:54en fin d'après-midi
30:56ce même jour
30:57vers 18h
30:58un nouveau conseil
30:59des ministres
31:00s'ouvre au château
31:00de Cangé
31:01survient un coup
31:02de théâtre
31:03Végan fait part
31:06d'un appel téléphonique
31:07reçu par ses services
31:08annonçant
31:09alors que les Allemands
31:11sont aux portes
31:12de Paris
31:12un gouvernement
31:13communiste
31:14s'est constitué
31:15et Thorez
31:16doit s'installer
31:17le soir même
31:17à l'Elysée
31:18Végan affirme
31:20que Thorez
31:21est à l'Elysée
31:22et que toutes
31:22les relations téléphoniques
31:23sont coupées
31:23à ce moment-là
31:25Mandel sort de la pièce
31:26rentre quelques minutes
31:28plus tard
31:28et dit
31:29c'est du pur roman
31:30j'ai le préfet de police
31:31en ligne
31:31vous voulez lui parler
31:32demande-t-il à Végan
31:33pas un hasard
31:36si cette fausse information
31:37parvient ce soir-là
31:38en plein conseil
31:39des ministres
31:39alors que la plupart
31:41des communications
31:41sont rompues
31:42le gouvernement
31:44de la République
31:45n'a jamais été
31:46dans un état
31:46de décomposition
31:47aussi avancé
31:48Végan reprend
31:49son plaidoyer
31:50en faveur
31:50d'un armistice
31:51Paul Reynaud
31:55pousse plutôt Végan
31:56à faire capituler
31:57l'armée
31:57et à transférer
31:58la marine
31:59et l'aviation
32:00en Afrique du Nord
32:00pour continuer la guerre
32:02Reynaud réfléchit
32:05à ce qu'il peut faire
32:06pour sauver la situation
32:07il s'adresse à Végan
32:08et lui demande
32:09s'il est possible
32:10d'évacuer l'armée
32:11en Afrique du Nord
32:12Végan lui répond
32:14qu'il ne partira
32:15que contraint et forcé
32:16cela montre
32:18le degré de désobéissance
32:19au sein du gouvernement
32:20Végan part du principe
32:23qu'il n'y a pas
32:23d'autre solution
32:24que celle de l'armistice
32:25il ne veut en aucun cas
32:26demander une capitulation
32:28parce que ça serait une tâche
32:29sans nom
32:29sur les drapeaux
32:30de l'armée française
32:31il a d'ailleurs
32:32une discussion
32:32extrêmement vive
32:33avec Paul Reynaud
32:34sur le sujet
32:35discussion d'autant plus vive
32:37qu'elle s'est passée en public
32:38et qu'il a reculé de trois pas
32:40devant son aide de camp
32:41et les personnes
32:42qui étaient autour de lui
32:43pour bien montrer
32:44et bien dire à voix forte
32:45ce qu'il en pensait
32:46Malgré son refus
32:48Reynaud ne le révoque pas
32:50Végan quitte la salle
32:52du conseil
32:53en claquant la porte
32:54Pétain sort du bois
32:56et dit
32:57mon père
32:57il n'est pas question
32:58que le gouvernement
32:59parte en Afrique du Nord
33:01Pétain soutient Végan
33:03et lit une note
33:04qu'il a préparée
33:05Il est impossible
33:06au gouvernement
33:07sans émigrer
33:08sans déserter
33:09d'abandonner
33:10le territoire français
33:11le renouveau français
33:13il faut l'attendre
33:14en restant sur place
33:16L'armistie
33:17c'est à mes yeux
33:18la condition nécessaire
33:19à la pérennité
33:20de la France
33:21C'est un coup d'état
33:24en douceur
33:24Comment le maréchal
33:26octogénaire
33:26trouve-t-il l'inspiration
33:28et l'énergie
33:28d'un tel coup ?
33:30C'est l'un des mystères
33:31du drame de 1940
33:32Désormais
33:34à côté du gouvernement
33:35Reynaud
33:36se forme un gouvernement
33:37Pétain
33:37Reynaud comprend le danger
33:39et réfute cette déclaration
33:40L'argument de Pétain
33:43c'était
33:43vous n'allez pas le quitter
33:44le seul français
33:44Et mon père lui répond
33:46mais quoi qu'il arrive
33:47à ce moment où nous sommes
33:48la mainmise de l'Allemagne
33:50sur la France
33:50est inévitable
33:51mais si en plus
33:52vous vous privez des Anglais
33:54alors là vous perdez l'espoir
33:55et vous aurez perdu
33:56et l'honneur
33:57et l'espoir
33:57Le 14 juin
34:00après un bombardement
34:02sur l'aérodrome de Tours
34:03décision est prise
34:04de transférer
34:05le gouvernement à Bordeaux
34:06Ce même jour
34:08au petit matin
34:09les troupes allemandes
34:11entrent dans Paris
34:12et défilent
34:12sur les Champs-Elysées
34:13C'est un symbole très fort
34:20évidemment
34:21et donc la victoire
34:23ne fait plus de doute
34:24si on en reste
34:27évidemment
34:27au théâtre
34:29continental
34:30Le soir
34:32le gouvernement
34:33est à Bordeaux
34:34déjà surpeuplé
34:35de réfugiés
34:35Dans la salle à manger
34:37de l'hôtel Splendide
34:38où se retrouvent
34:39de nombreux élus
34:40et membres du gouvernement
34:41De Gaulle
34:43à table avec l'envoyé
34:44de Churchill
34:45le général Spears
34:46croise Pétain
34:47Il se serre la main
34:49sans échanger une parole
34:51Ils ne se reverront jamais
34:53Le 15 juin
34:57le Conseil des ministres
34:58s'ouvre à 16h
34:59à Bordeaux
34:59La question de l'armistice
35:01est au centre
35:02des discussions
35:02Camille Chotan
35:04le vice-président
35:05du Conseil
35:06propose que le gouvernement
35:07demande aux Allemands
35:08les conditions
35:09d'un armistice
35:10Une proposition
35:11qui paraît rallier
35:12la majorité
35:13Ne demandons pas
35:15l'armistice
35:16ne sollicitons pas
35:17l'armistice
35:18mais demandons
35:19à quelles conditions
35:20Monsieur Hitler
35:22accorderait
35:23un armistice
35:24à la France
35:24Une fois qu'il aura donné
35:26ces conditions
35:27nous les jugerons
35:27et si ces conditions
35:29sont déshonorantes
35:31nous refuserons
35:32l'armistice
35:33Si la démonstration
35:35est faite
35:36que ces conditions
35:36sont inacceptables
35:37le gouvernement
35:39n'aurait d'autres solutions
35:40que de quitter la France
35:41Dans la soirée
35:43Reynaud télégraphie
35:44à Churchill
35:45la permission
35:45de demander
35:46les conditions
35:46d'un armistice
35:47à l'Allemagne
35:48Il le prend sur lui
35:50de demander
35:52à son propre compte
35:53la proposition Chotan
35:55dans l'idée
35:56d'aller voir Churchill
35:57le jour même
35:58et de mettre
36:00carte sur table
36:00et de lui expliquer
36:01la situation
36:02L'armistice oui
36:03mais pas sans les Anglais
36:05C'est ça sa position
36:06De son côté
36:09De Gaulle est de nouveau
36:10à Londres
36:11le 16 juin
36:12pour discuter
36:12avec Churchill
36:13A 12h35
36:15le premier ministre
36:16britannique
36:17envoie une réponse
36:18à Reynaud
36:18au sujet de l'armistice
36:19L'Angleterre
36:22donne son accord
36:23le matin
36:24par deux télégrammes
36:25qui mettent
36:26une seule condition
36:27c'est
36:28la mise à l'abri
36:30de la flotte française
36:30dans des ports britanniques
36:32Et donc
36:34c'est de ça
36:35que devrait
36:36discuter
36:37le conseil
36:38des ministres
36:39qui est fixé
36:41à Bordeaux
36:42en milieu
36:43d'après-midi
36:44à 16h
36:45Toujours à Londres
36:46le général de Gaulle
36:47rencontre dans la matinée
36:48Jean Monnet
36:49un agent d'influence
36:50de la France
36:51Jean Monnet
36:52vend
36:53à De Gaulle
36:54un projet
36:55de fusion
36:56des deux pays
36:57de la France
36:58et de l'Angleterre
36:59des deux gouvernements
37:00des deux états-majors
37:02pour la durée de la guerre
37:03C'est un peu fou
37:04mais ça a été significatif
37:05d'un espoir
37:07jusqu'au bout
37:07chez les Anglais
37:09entretenus
37:10espoir que
37:12les Français
37:14tiendraient bon
37:14Jean Monnet
37:15et Jean Monnet
37:15convainc De Gaulle
37:16parce que De Gaulle
37:18connaît son Paul Reynaud
37:19et sait que Paul Reynaud
37:21va céder
37:21dans l'après-midi
37:22si quelque chose
37:24si un message fort
37:25ne vient pas
37:25de Londres
37:26A 16h
37:28Reynaud ouvre
37:29le Conseil des ministres
37:30A 16h30
37:33le téléphone sonne
37:34De Gaulle
37:35est au bout du fil
37:36Depuis le 10
37:38Downing Street
37:38il dicte à Reynaud
37:39le projet d'union
37:40franco-britannique
37:41qu'il vient de faire adopter
37:42par le cabinet anglais
37:43A 17h
37:45Reynaud
37:46informe
37:46le Conseil de la Nouvelle
37:47C'est une proposition
37:49désespérée
37:50et ça tombe
37:51complètement à plat
37:52quand Reynaud
37:53la propose
37:54au Conseil des ministres
37:55ça n'a même pas
37:55tombé seulement à plat
37:56ça a été l'indignation
37:58certains disent
37:59ah bah oui
37:59voilà bien les Anglais
38:00ils sont en train
38:01de nous prendre
38:01pour un dominion
38:02Vous me refusez
38:03mon projet d'union
38:04ça veut dire
38:04ça veut dire
38:06qu'on va demander
38:07à l'Allemagne
38:08ces conditions d'armistice
38:09là il y a
38:10une majorité du Conseil
38:11qui a basculé
38:12sur cette position là
38:13et donc moi
38:15je ne veux pas demander
38:16ces conditions d'armistice
38:18sous-entendu
38:19je ne veux pas les demander
38:19sans l'Angleterre
38:21et donc je démissionne
38:24A 20h
38:27Paul Reynaud démissionne
38:29immédiatement
38:30le Président de la République
38:31réunit le chef du gouvernement
38:33et les présidents des chambres
38:34à l'hôtel de la préfecture de Bordeaux
38:36Le Président de la République
38:38qui est à moi faible
38:39consulte les présidents des chambres
38:41c'était l'usage
38:42et leur demande
38:43qui après la chute de Reynaud
38:45il faut
38:45renommer Président du Conseil
38:47et tous les deux disent
38:48très clairement
38:49Paul Reynaud
38:49Paul Reynaud
38:50rappelez-le
38:51et qu'il fasse un gouvernement
38:52de combat
38:53et à ce moment là
38:54Le Brun réclique
38:56mais
38:57je ne peux pas prendre
38:59un homme
38:59qui ne veut pas traiter
39:01avec Hitler
39:01indiquez-moi donc
39:03un autre nom
39:04et Albert Le Brun
39:05choisit
39:06le maréchal Pétain
39:07qui arrive
39:08avec déjà une petite équipe
39:09qu'il a
39:09secrètement préparée
39:11avec derrière lui
39:12Pierre Laval
39:13Le soir même
39:16à 21h30
39:17un avion en provenance
39:19de Londres
39:19atterrit à Mérignac
39:20De Gaulle
39:22surgit de la cabine
39:23persuadée
39:24que le projet d'union
39:25a été accepté
39:26apprenant que Pétain
39:28a pris le pouvoir
39:28il craint d'être arrêté
39:30et va trouver Spears
39:31l'agent de Churchill
39:32pour lui demander
39:33de reprendre l'avion
39:34pour Londres
39:35Il est parti
39:37dès le lendemain matin
39:38très très tôt
39:39en s'arrangeant
39:40d'ailleurs
39:40pour donner le change
39:41et pour que son départ
39:42ne tire pas trop
39:43l'attention
39:44des nouveaux responsables
39:45La Troisième République
39:49n'est plus qu'un cadavre
39:50On ne sait rien
39:51à Bordeaux
39:52des intentions d'Hitler
39:53A minuit
39:54Pétain réunit
39:55son premier conseil
39:56des ministres
39:57Il est décidé
39:58de faire appel
39:59à l'Espagne
39:59pour faire parvenir
40:00à Hitler
40:01la demande
40:02des conditions
40:02d'un armistice
40:03Il faut bien un pays neutre
40:05Tous les pays neutres
40:06d'Europe
40:07commencent à filer
40:08d'où devant Hitler
40:09Il n'y a pas un
40:11pour racheter l'autre
40:12et Pétain est quand même
40:13très copain
40:14avec Franco
40:15Ils ont une certaine
40:18familiarité
40:18tous les deux
40:19Donc
40:20autant passer par l'Espagne
40:22A 12h30
40:23le 17 juin
40:24après avoir réuni
40:25son premier conseil
40:26ministériel
40:27Pétain enregistre
40:28un appel radiophonique
40:29depuis une salle
40:30du lycée Longchamp
40:31à Bordeaux
40:31Il s'apprête
40:33à commettre
40:33sa première erreur
40:34Mesdames, Messieurs
40:35Monsieur le maréchal Pétain
40:37Président du conseil
40:38des ministres
40:38vous parle
40:39Français
40:40c'est le cœur serré
40:42que je vous dise
40:44aujourd'hui
40:44qu'il faut cesser
40:45le combat
40:46Le discours
40:49du maréchal Pétain
40:51du 17 juin
40:51est vraisemblablement
40:53la faute
40:54enfin une des fautes
40:55en tout cas
40:55la première
40:56grande faute
40:57qu'il ait commise
40:59Pétain
41:00demande aux Français
41:02de cesser le combat
41:03il est temps
41:03de cesser le combat
41:04Il n'a pas encore
41:06la réponse des Allemands
41:07et il dit déjà
41:08voilà alors
41:09à quoi peuvent servir
41:10des négociations
41:12d'armistie
41:12si on commence déjà
41:13à cesser le combat
41:14donc ça paraît
41:16totalement aberrant
41:17Et d'ailleurs
41:18les Allemands
41:19qui n'en demandaient pas tant
41:20vont relayer
41:22le discours de Pétain
41:24par des
41:24lâchers de tracts
41:26par avion
41:26par
41:27par-delà des lignes
41:28des messages
41:29par haut-parleurs
41:30en disant
41:30vous avez entendu
41:31ce qu'a dit le maréchal Pétain
41:32lâchez les armes
41:33Pour les Anglais
41:34ça prouve que
41:36Pétain
41:37ne maîtrise pas
41:38les choses
41:39et qu'il y a de fortes chances
41:40pour qu'il lâche
41:41sur toutes les lignes
41:42Le lendemain
41:43le 18 juin
41:44le gouvernement
41:45tente de corriger
41:46l'impression désastreuse
41:47du message
41:47sur le moral des troupes
41:49qui se battent encore
41:50en remplaçant la phrase
41:51il faut cesser le combat
41:53par
41:53il faut tenter
41:54de cesser le combat
41:55Une phrase qui n'a
41:57ni queue ni tête
41:57qui mérite sa place
42:01dans la nomenclature
42:02des grands faux
42:03en écriture
42:04de l'histoire du monde
42:05Pendant ce temps
42:07la demande d'armistice
42:08du gouvernement français
42:09est remise à Hitler
42:10à son quartier général
42:11Après lecture
42:13le Führer exulte
42:14et esquisse
42:15un pas de danse
42:15Le Führer
42:17informe immédiatement
42:18Mussolini
42:18et lui donne rendez-vous
42:19à Munich
42:20pour le lendemain
42:21Tout en maintenant
42:22la pression sur le front
42:23il fait une réponse
42:24au gouvernement Pétain
42:25Hitler répond
42:30en début de soirée
42:32par un communiqué
42:34disant
42:34le gouvernement allemand
42:36se réunira demain
42:38à Munich
42:39avec le gouvernement italien
42:40donc
42:42seule réponse
42:43à la demande
42:44des conditions
42:45d'armistice
42:45il faut que j'en cause
42:47avec Mussolini
42:48Après quoi
42:50les autorités allemandes
42:51disent aux français
42:52qu'ils entreront
42:53en contact avec eux
42:54via la radio militaire
42:55ils doivent rester
42:56à l'écoute
42:57A Bordeaux
42:59c'est un peu la panique
43:00parce qu'on n'a pas
43:01tellement d'idées
43:02de la manière
43:04dont les choses
43:04vont se faire
43:05d'autant qu'en plus
43:06les archives sont restées
43:07au Quai d'Orsay
43:08donc ironie du sort
43:10les autorités françaises
43:12vont se précipiter
43:13voir le directeur
43:14des archives
43:15municipales de Bordeaux
43:16pour lui demander
43:17par tous les moyens
43:18de retrouver
43:18tout ce qu'il peut
43:19sur les conventions
43:20d'armistice de 18
43:21et notamment
43:22les conventions d'armistice
43:23en elles-mêmes
43:24une manière
43:25à pouvoir se faire
43:26une idée
43:26A Bordeaux
43:28la tension monte
43:29encore d'un cran
43:30Les membres du gouvernement
43:33commencent à s'énerver
43:34y compris Pétain
43:35On est sans nouvelles
43:37de Hitler
43:38alors que les armées
43:39allemandes
43:39continuent leur progression
43:40Bordeaux n'est plus
43:42qu'à quelques heures
43:43des divisions Panzer
43:44Le président de la république
43:48réunit autour de lui
43:49Pétain,
43:50Jeannenez et Hériau
43:51Les présidents des chambres
43:53souhaitent se mettre
43:54à l'abri
43:54afin de poursuivre
43:56la lutte hors du territoire
43:57français
43:57en cas de rejet
43:59des conditions d'armistice
44:00Ceux qui ne sont pas
44:03partisans de l'armistice
44:04voudraient former
44:05un gouvernement
44:06en Afrique du Nord
44:07Alors il faut qu'il y ait
44:08le Brun
44:09il faut qu'il y ait
44:10le garde des Sceaux
44:11aussi parce qu'il a
44:12les Sceaux de la France
44:13ça c'est très important
44:14et puis les présidents
44:15des chambres
44:16c'est-à-dire
44:16ce qui représente
44:17les pouvoirs publics
44:19Pétain,
44:21le chef du gouvernement
44:22donne son accord
44:23en rappelant
44:23l'engagement qu'il a pris
44:24de ne quitter en aucun cas
44:25le territoire national
44:26L'amiral d'Arland
44:28donne ensuite
44:29l'ordre d'armer
44:30le paquebot Massilia
44:31qui se trouve
44:32au port du Verdon
44:33à l'embouchure
44:34de la Gironde
44:34et de faire préparer
44:36des bateaux de transport
44:37à Port Vendre
44:37dans les Pyrénées-Orientales
44:39Au même moment
44:42à Londres
44:43le général de Gaulle
44:44demande à Churchill
44:45l'autorisation
44:46de pouvoir lancer
44:47un appel à la radio
44:48Churchill refuse
44:50il refuse
44:51parce que
44:52ils disent
44:54que c'est pas le moment
44:55de compliquer
44:56les relations
44:57avec le gouvernement
44:58de Bordeaux
44:58alors qu'on risque
45:00d'en avoir besoin
45:01pour soustraire
45:02la flotte et l'Empire
45:03à l'emprise
45:04des Allemands
45:05Finalement
45:06les Britanniques
45:07décident d'autoriser
45:08de Gaulle
45:08à diffuser son appel
45:09à la BBC
45:10à la condition
45:11qu'il accepte
45:12de d'abord
45:12soumettre son texte
45:14Le soir
45:15depuis Londres
45:16de Gaulle lance
45:17son appel radiophonique
45:18Il atteint
45:19un très petit nombre
45:20d'auditeurs
45:21Vous allez entendre
45:23maintenant
45:23une déclaration
45:24de la plus grande importance
45:25que va vous faire
45:26le général de Gaulle
45:27Le général de Gaulle
45:28Nous croyons
45:30que l'honneur
45:32des Français
45:33consiste
45:34à continuer
45:36la guerre
45:36aux côtés
45:38de leurs alliés
45:39et nous sommes
45:40résolus
45:41à le faire
45:42Ce même 18 juin
45:47Hitler est avec
45:48Mussolini
45:48à Munich
45:49Les deux dictateurs
45:50conviennent que la France
45:51devra conclure
45:52deux armistices séparés
45:53Un avec l'Allemagne
45:55et l'autre avec l'Italie
45:57Le premier n'entrera
45:59en vigueur
45:59que si le second
46:00est signé
46:01Pour que la France
46:04ne soit pas tentée
46:06de poursuivre la guerre
46:08à partir
46:09des colonies africaines
46:11par exemple
46:11Hitler a quand même
46:13fait prendre conscience
46:14à Mussolini
46:14qu'il fallait être responsable
46:16C'est-à-dire
46:17qu'il fallait
46:17adopter
46:18des mesures
46:19qui marquent
46:19vraiment
46:20la défaite française
46:22face à l'Allemagne
46:23mais avec des mesures
46:25qui ne soient pas
46:26perçues
46:27de façon
46:28provocatrice
46:29par le gouvernement
46:30français
46:31Au petit matin
46:32du 19
46:33l'Espagne
46:34informe Pétain
46:34que le gouvernement
46:35allemand
46:36demande à connaître
46:37les noms
46:37des membres
46:37de la délégation
46:38française
46:39Aussitôt
46:41une brève réunion
46:42se tient au domicile
46:43privé du maréchal
46:44En présence
46:46de Weygand
46:46de l'amiral
46:47Darland
46:48du ministre
46:48des affaires étrangères
46:49Baudouin
46:50et du conseiller
46:51Raphaël Haliber
46:51les plénipotentiaires
46:53sont désignés
46:54d'office
46:54sans les consulter
46:55Weygand
46:57aurait voulu y aller
46:58mais on trouve
46:59que c'est faire
46:59trop d'honneur
47:00à Hitler
47:00que d'envoyer
47:00le généralissime
47:01quand même
47:01Donc en 18
47:03les allemands
47:04ont pas envoyé
47:04le généralissime
47:05Et il faut surtout
47:06envoyer des personnes
47:07qu'on peut trouver
47:08facilement
47:09parce que le problème
47:10à l'époque
47:10qu'on a complètement
47:11perdu de vue
47:12aujourd'hui
47:12c'est que
47:13toutes les communications
47:14sont coupées
47:15et que les autorités
47:16françaises
47:17qu'elles soient
47:17civiles ou militaires
47:18sont également
47:18sur les chemins
47:19Le seul officier
47:21de haut rang
47:22à être joignable
47:22ce jour-là
47:23est le général
47:24Luntiger
47:24Il doit se présenter
47:26immédiatement
47:27à Bordeaux
47:27Luntiger
47:29va accepter cette mission
47:30une mission
47:31qui est particulièrement
47:32difficile au cœur
47:33d'un soldat
47:34Ensuite
47:34on va choisir
47:35le général Bergeret
47:36d'abord parce qu'il n'est
47:37pas loin
47:37mais ensuite
47:38parce qu'il est
47:38général de l'air
47:39et Bergeret
47:41va donc représenter
47:42les intérêts
47:42de l'armée de l'air
47:43Ensuite
47:44on va choisir
47:45le général Parizeau
47:46parce que le général
47:47Parizeau
47:47il a des rapports
47:48particulièrement bons
47:49avec les Italiens
47:50et on pense
47:51que ça peut servir
47:52Le quatrième militaire
47:54est choisi
47:55avec une attention
47:56toute particulière
47:57par l'amiral
47:57François Darlan
47:58Il s'agit
48:00de son premier adjoint
48:01le vice-amiral
48:02Maurice Leluc
48:02Sa mission
48:04est de veiller
48:04aux joyaux des armées
48:05la flotte militaire
48:06française ultramoderne
48:08Darlan
48:10a notamment donné
48:10sa parole
48:11aux Britanniques
48:11de ne faire aucune
48:12concession
48:13sur ce dossier
48:14Darlan
48:15choisit Leluc
48:16de manière
48:16à pouvoir imposer
48:18ses volontés
48:18en matière
48:19de marine
48:20être sûr
48:21que les choses
48:22n'aillent pas autrement
48:23Le dernier membre
48:25de la délégation
48:26est un civil
48:26le diplomate
48:27Léon Noël
48:28Alors Léon Noël
48:30est assez proche
48:31de Laval
48:32Quand on regarde
48:33la biographie
48:33de Léon Noël
48:34c'est l'ancien ambassadeur
48:35à Varsovie
48:36mais avant
48:37il avait été
48:37directeur de la sûreté
48:38nommé par
48:39Pierre Laval
48:40Vers midi
48:42ces cinq noms
48:43sont communiqués
48:44à Berlin
48:44via Madrid
48:45L'armée allemande
48:47continue d'avancer
48:48alors que le gouvernement
48:48français a demandé
48:49à Hitler
48:50de se fixer
48:51sur les positions
48:52qu'elles occupent
48:53A Bordeaux
48:58bombardés dans la nuit
48:59l'incertitude accroît
49:00la panique
49:01devant le conseil
49:02des ministres
49:03du matin du 20 juin
49:04Lebrun fait part
49:05de sa décision
49:06de quitter Bordeaux
49:07dans la journée
49:07Pétain
49:10que Végan
49:12que Végan
49:12et Darland
49:13ont agonisé
49:14d'injure
49:14en lui disant
49:15qu'il vient de perdre
49:16son futur régime
49:16et qu'il a donné
49:17tous les pouvoirs
49:18à des gens
49:18qui vont transférer
49:19la distance
49:20de l'autre côté
49:21de la Méditerranée
49:21et que lui
49:22ne comptera plus du tout
49:23se rendent compte
49:24qu'il a fait une bêtise
49:25parce qu'il croit
49:28en Pétain
49:28et sans doute
49:29parce qu'ils ont
49:30beaucoup à perdre
49:30en laissant s'échapper
49:31la possibilité
49:32d'un état dirigé
49:33par le maréchal
49:34dans la coulisse
49:35deux hommes redoutables
49:36Pierre Laval
49:37et Raphaël Alibert
49:38font alliance
49:39pour garder Pétain
49:41il faut un armistice
49:42et les garants
49:43de l'état
49:43et de la république
49:44présents
49:45sur le sol français
49:46Laval lui
49:47a très bien compris
49:48les choses
49:49et avec Raphaël
49:50et Alibert
49:51ils vont agir ensemble
49:52si vous voulez
49:53pour empêcher
49:53le départ
49:54des pouvoirs publics
49:56pour atteindre
49:59cet objectif
50:00tous les ministres
50:00et représentants
50:01de l'état
50:02reçoivent l'ordre
50:03leur enjoignant
50:03de demeurer
50:04à leur domicile
50:05dans l'attente
50:05d'instruction
50:06et de ne quitter
50:07et sous aucun prétexte
50:08de la ville
50:09certains sont stoppés
50:10en chemin
50:11alors qu'ils sont
50:12déjà loin
50:12c'est à la préfecture
50:14du Toulouse
50:15que
50:15Jules Janney
50:16président du Sénat
50:17qui partait
50:18pour aller
50:19prendre un bateau
50:21à Port Vendre
50:21est arrêté
50:23et qu'on lui dit
50:24qu'il y a eu
50:25un contrat
50:25la matinée du 21
50:27Lebrun se ravise
50:28on lui dit
50:29que les allemands
50:30sont finalement
50:30aux portes de Bordeaux
50:31il téléphone à Pétain
50:33qu'il part
50:34Laval à la tête
50:35d'une délégation
50:35de parlementaires
50:36fait le siège
50:37du bureau de Lebrun
50:37pour le forcer à rester
50:39il s'assoit en face
50:41du président
50:41et il le menace
50:42quasi physiquement
50:43ils lui disent
50:44que si jamais
50:45il part
50:46en Afrique du Nord
50:47jamais plus
50:48ne pourra remettre
50:48les pieds
50:50en France
50:50c'est une véritable
50:51crise hystérique
50:52c'est ce qu'il fait
50:52et puis Lebrun
50:54au lieu d'appeler
50:55les huissiers
50:55de mettre à la porte
50:56c'est tout
50:57ce qu'il aurait dû faire
50:57s'il a eu un peu
50:58de dignité
50:59il se laisse
50:59à jurier
51:00comme ça
51:00et donc
51:02Lebrun s'est
51:03et il accepte
51:05de demeurer
51:05sur le territoire
51:06entre temps
51:08les noms
51:09des délégués français
51:09sont acceptés
51:10par l'Allemagne
51:11les plénipotentiaires
51:12avec à leur tête
51:13le général
51:14à l'Untigère
51:14prennent la route
51:15à 14h
51:16la délégation française
51:20va partir
51:20avec un drapeau blanc
51:21et le drapeau
51:22d'Hunzinger
51:23parce qu'elle était
51:23le général d'armée
51:24avec ses 5 étoiles
51:25la route
51:26c'est point de départ
51:27Bordeaux
51:28point d'arrivée
51:29où ils vont être
51:30pris en charge
51:31Tours
51:31en un mois de combat
51:34Hitler a mis
51:35la France à genoux
51:36c'est la revanche
51:38militaire de l'Allemagne
51:39sur la défaite
51:40de 1918
51:41pour la savourer
51:43Hitler veut aussi
51:44enfermer la France
51:45dans le piège
51:46de l'armistice
51:47la victoire est complète
51:49lorsque Pétain
51:50le lui demande
51:51le 17 juin 1940
51:52le jour
51:54où il devient
51:55le chef du gouvernement
51:56d'une France
51:57au fond du gouffre
51:58au fond du gouffre
52:00de l'armistice
52:00de l'armistice
52:01de l'armistice
52:01de l'armistice
52:03du gouffre
52:04de l'armistice
52:05de l'armistice
52:06de l'armistice
52:06de l'armistice
52:07de l'armistice
52:11de l'armistice
52:11de l'armistice

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