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  • 20/06/2025
La lecture est à la fête pour le dernier numéro de la saison de « Au bonheur des livres », qui accueille sur son plateau trois personnalités très différentes, mais toutes engagées, à leur façon, dans la promotion de notre activité favorite. Claire Chazal reçoit ainsi deux authentiques vedettes dans leur domaine, qui n’ont pas craint de faire quelque chose comme un pas de côté…Susie Morgenstern, d’abord, que tout le monde connaît, pas seulement pour ses lunettes fantasques et son accent américain, mais surtout pour ses formidables ouvrages à l’attention de la jeunesse… or, cette autrice émérite à l’imagination si fertile a choisi de se tourner cette fois, avec « Sadie à Brides-les-Bains » (Ed. Eyrolles), vers un lectorat plus large : son livre, plein de fantaisie, est recommandé pour tous les âges ! Guillaume Gallienne lui aussi est sorti de sa zone de confort : le comédien et réalisateur que l’on connaît comme lecteur magnifique et passeur de littérature, est devenu cette fois auteur, en entrant dans la belle collection « Ma nuit au musée ». Dans « Le buveur de brume » (Ed. Stock), il livre un beau récit autobiographique assez inattendu sur ses origines géorgiennes… Ces deux personnalités sont rejointes enfin par Régine Hatchondo, la présidente du CNL, le Centre national du livre, défenseuse de la lecture auprès de tous les publics et qui présentera l’opération « Partir en Livre », sur le thème « Les animaux et nous », qui comme chaque année travaille à sensibiliser ludiquement la jeunesse au bonheur de la lecture. De quoi préparer un bel été de livres ! Année de Production :

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Transcription
00:00Retrouvez au bonheur des livres avec le centre national du livre
00:04Bienvenue dans l'émission littéraire de Public Sénat, je suis ravie de vous retrouver pour un nouveau numéro d'Au bonheur des livres.
00:29Vous le savez, chaque semaine, nous tentons de vous donner tout simplement envie de lire des livres
00:33et puis aussi de découvrir ou de redécouvrir, de mieux connaître leurs auteurs.
00:38Alors là, une émission spéciale livre, car nous avons aussi à nos côtés,
00:42outre nos deux auteurs que nous avons choisis, que nous avons adorés,
00:45eh bien la présidente du CNL, le Conseil national du livre.
00:49Alors d'abord, nos deux auteurs, ils sont très attachants, ils ont en commun, vous allez le voir,
00:54a priori, ils n'ont peut-être pas grand-chose de commun, mais en fait énormément,
00:57car ils manient plusieurs langues, l'un et l'autre, le français et l'anglais notamment, mais pas que.
01:03Ils ont chacun des ancêtres russes et surtout, j'allais dire, un grand sens de l'humour et de la dérision.
01:08Suzy Morgenstern, ultra connue, vous la connaissez forcément pour sa littérature pour la jeunesse,
01:14depuis, je ne sais pas, 50 ans maintenant, Suzy, qui écrit en français.
01:17Oui, c'est en, ben non, mais il faut le, voilà.
01:21Et qui, pour la première fois, s'adresse aux adultes dans Sadi, à Bride-les-Bains,
01:25un roman savoureux, à la fois tendre et drôle.
01:27Et puis Guillaume Gallienne, vous le connaissez aussi, parce que vous l'avez vu au cinéma,
01:31vous l'avez, j'espère, vu sur la scène de la comédie française,
01:34il est réalisateur, sociétaire de la comédie française,
01:37et il prend la plume pour la première fois dans une très jolie collection
01:40qui s'appelle Manu au musée.
01:42Pour ce livre intitulé Le buveur de brume,
01:44eh bien Guillaume Gallienne est parti sur les traces de sa famille russo-géorgienne
01:49et nous raconte, de façon très charmante, touchante,
01:56mais parfois aussi triste, et il va nous en parler davantage,
02:01comment il s'est construit toute sa vie, guidé principalement par des arrières,
02:05une arrière-grand-mère, une grand-mère et peut-être une mère.
02:08Il y a eu des souffrances aussi dans son enfance,
02:11mais finalement, retrouver ses origines et en parler lui a peut-être fait du bien.
02:18Merci bien sûr à tous les deux d'être là.
02:20Un petit mot avec Régine Hatchondo.
02:22Chère Régine, bienvenue sur ce plateau de Bonheur des livres.
02:26Car le CNL est notre partenaire, vous en êtes la présidente
02:30du Centre national des livres, et comme chaque année,
02:32vous organisez un festival, même pour favoriser la lecture.
02:36Il vous appelle Partir en livre.
02:38Dites-nous deux petits mots sur ce festival, du 18 juin au 20 juillet.
02:43Le festival s'adresse aux enfants, aux adolescents,
02:46dans l'idée de leur donner envie de lire.
02:48On offre des livres, ils rencontrent des auteurs,
02:50ateliers d'écriture, ateliers de dessin,
02:53du 18 juin au 20 juillet, 6000 événements.
02:56Il faut regarder la carte de France
02:58pour savoir à proximité ce qui se passe.
03:01– Alors, je précise que la marraine, cette année, c'est Coco,
03:03la dessinatrice de Charlie Hebdo, notamment.
03:06Et puis que le thème, ce sont les animaux.
03:08Alors, bien sûr, l'année l'autre, vous favorisez la lecture.
03:10On ne peut pas le nier, aussi bien vous, Suzy, que vous, Guillaume.
03:14Par vos lectures aussi radiophoniques, je ne l'ai pas signalé,
03:17mais vous l'avez beaucoup favorisé.
03:19Donc, je crois que c'est un thème qui nous réunit tous.
03:21Et vous pouvez, bien sûr, vous exprimer comme vous voulez.
03:23– Oui, chère Suzy, vous êtes donc née dans le New Jersey,
03:27d'un père né en Pologne, d'une mère née à Brooklyn,
03:30deux parents russes, tous deux juifs.
03:32Vous avez fait des études en Israël
03:34et vous êtes arrivée très tôt en France.
03:35Vous aviez 22 ans et vous êtes devenue, je le disais,
03:38l'un des grands auteurs français,
03:41la littérature pour la jeunesse.
03:43Vous vivez à Nice et là, vous nous proposez, je le disais,
03:46pour la première fois, un livre qui nous est adressé à tous,
03:49nous, adultes.
03:51– Pas aux enfants.
03:52– Non, pas aux enfants.
03:53Enfin, quand on est jeune, on peut vous lire aussi.
03:56Mais bon, principalement aux adultes.
03:57Ça s'appelle Sadi Abri de l'Ébain.
03:59Alors, c'est l'histoire d'une Américaine
04:00qui est directrice d'école maternelle aux États-Unis
04:03et qui va enfin prendre des vacances, s'occuper d'elle
04:07et venir en thalassothérapie en France, à Abri de l'Ébain.
04:10D'abord, tout simplement, pourquoi s'adresser aux plus grands
04:13aujourd'hui, Suzy ?
04:15– Je crois que j'avais envie de parler de sexe.
04:19– Ah oui, c'est tout simplement.
04:21Ce n'est pas la thalassos.
04:22– C'est la bide.
04:24– C'est un des, peut-être, tabous des livres d'enfants.
04:30D'ailleurs, les enfants, quand j'arrive, ils disent
04:32« Pourquoi vous dites les mots sexe à la page 59 ? »
04:38– Ça existe.
04:39– Où est le mal ?
04:40– Ce n'est pas un grand mot.
04:43Ce n'est pas un grand mot.
04:44– Alors là, vous en parlez.
04:46Je sais que Guillaume Gallienne a beaucoup aimé
04:48les thalassothérapies dans sa vie.
04:49Ce n'est peut-être pas pour le sexe.
04:51– Non, là-dessus, je n'ai pas pécho.
04:53– Non, mais c'est pour les soins, tout simplement.
04:57Alors, on ne quitte tout de même pas tout à fait la jeunesse,
05:00chère Suzy Morgenstern, puisque votre héroïne,
05:02elle est directrice d'école maternelle
05:04et qu'il va se trouver que quand elle va arriver sur place à Bride-les-Bains,
05:10on va lui faire visiter aussi toute une série de garderies locales.
05:14On reste toujours au fond, près de la jeunesse, pas des enfants.
05:17– Malgré moi, j'aurais pu faire n'importe quoi,
05:20elle aurait pu être autre chose.
05:23Mais, fatalement, je l'ai créée comme directrice d'une maternelle très prestigieuse, très chère.
05:34– Oui, c'est ça, il faut bien préciser.
05:36Alors, pourquoi vient-elle à Bride-les-Bains ?
05:40– Bon, bien sûr, pour faire une cure d'amaigrissement, on imagine,
05:45parce qu'elle pense que toutes les Françaises sont très minces,
05:48parce qu'en France, on est…
05:50– Toutes les Françaises sont très minces.
05:53Je regarde une Française devant moi.
05:56– Mais il y en a, tout le monde ne l'est pas, mais…
05:59– Oui, le paradoxe français, qu'on peut boire du vin et puis rester mince.
06:08Oui, elle a entendu à la radio une émission sur cet endroit.
06:14– D'accord.
06:14– Et elle a décidé, c'est là qu'elle irait.
06:18– Alors, mais Bride-les-Bains, on en parlait avec Guillaume Gallienne,
06:21c'est pas la cure, on connaît mieux Quybron, on connaît mieux…
06:25– C'est une cure, j'allais dire, entre guillemets, populaire,
06:28c'est un lieu de cure où la population est assez mélangée.
06:32– Mais elle est étonnée parce qu'elle paie avec son argent, ce cure,
06:39mais les Français, ils vont avec la sécure.
06:42– Ah, elle découvre la protection sociale, oui, le système français, oui, bien sûr.
06:46Vous n'alliez pas en cure pour l'amaigrissement, Guillaume Gallienne ?
06:49– Non, si, si, j'y suis allée, oui, une fois avant un tournage ici,
06:53j'avais bien pris, au moment où je suis devenu papa,
06:59j'ai fait une couvade, j'ai accompagné ma femme.
07:02– Ah oui, c'est ça.
07:02– Donc j'avais pris pas mal de poids, j'avais plus de coups,
07:06on aurait bien des seins de folon, j'étais…
07:08– Et puis, on va en parler bien sûr, dans Les garçons et Guillaume à table,
07:13la pièce amoureuse de Guillaume qui est devenue un film,
07:16bien sûr, tout le monde le connaît, il y a aussi une séquence…
07:18– De cure, oui, un petit peu violente.
07:20– Un peu plus violente que chez Suzy.
07:22– Ah ben, heureusement, ah oui, moi c'était sexuel, mais non consenti.
07:27– Évidemment, on en parlait avec Guillaume Gallienne,
07:31c'est un rituel particulier, la cure de thalassothérapie, chère Suzy,
07:36je ne sais pas si vous en avez suivi pour écrire de façon aussi savoureuse
07:40ce que vous nous décrivez dans ce livre.
07:42– J'ai fait une cure, j'ai perdu 7 kilos,
07:46que j'ai reprise allègrement, tout de suite, mais j'ai beaucoup aimé,
07:54parce qu'on vous occupe, vous vous levez, vous avez des massages, des machins…
08:01– C'est-à-dire qu'on s'occupe de vous tout le temps, vous êtes complètement passif.
08:03– Complètement.
08:04– Vous vous laissez aller à une espèce de passivité assez jouissive,
08:09et puis au bout d'un moment, un peu inquiétante pour moi.
08:11– Oui, oui, ça peut déranger aussi.
08:13– Oui, il faut bouger.
08:13– Et je rêve que Bride-les-Bains va m'inviter, ils vont…
08:19– Ben alors, on a…
08:20– Ils vont voir le livre et dire oui, elle est pour nous, à l'invite.
08:25– Bien sûr, j'espère que le festival s'arrête à Bride-les-Bains.
08:29– On est partout.
08:30– Voilà, il y a forcément des petits passicules et de l'accès gratuit, je le précise.
08:35D'ailleurs, Les animaux et nous, c'est un livre tout à fait savoureux de nouvelles.
08:38On va en parler, bien sûr.
08:39Vous les avez quand même très bien observés, ces curistes que vous nous décrivez.
08:47Il y a beaucoup d'humour dans vos portraits, dans votre observation.
08:50– C'est juste tellement bien d'être parmi les siens.
08:52– Oui.
08:53– C'est-à-dire, tout le monde est gros.
08:57Tout le monde est gros.
09:00Je les adore, ces gros.
09:03Ils sont comme moi.
09:05– C'est très touchant, mais ça c'est très touchant, c'est très juste.
09:08Donc, on est chez soi, on n'est pas avec les top modèles qu'on voit partout.
09:19Et c'est bon.
09:21– Et surtout, on s'occupe d'elle, de votre héroïne,
09:25mais elle va aussi découvrir autre chose, finalement.
09:29Se transformer, s'accepter, se voir aussi dans le regard des autres,
09:35et notamment de deux hommes.
09:36– Oui.
09:37– Monsieur Guillotine, qui est vraiment le français dur.
09:44– Pas très sympathique.
09:45– Et puis, un autre Américain qu'elle rencontre,
09:52qui est…
09:53– Qui devient son ami.
09:53– Qui a trouvé vraiment trop gros.
09:56– Hum.
09:57– Et pas très sexy.
09:59– Alors ça, voilà, on est partagé.
10:00Parce que celui qui n'est pas très sympathique, il est assez sexy.
10:05Et celui qui est le plus sympathique, il l'est moins.
10:08– Pas très sexy.
10:08– Voilà.
10:08– Mais au moins, ça lui fait deux compagnons.
10:11Et deux personnes qui vont lui dire,
10:14« Mais si, on peut vous aimer, on peut t'aimer, on peut… »
10:17telle que tu es.
10:18– Oui, elle est fascinée par la France, comme moi.
10:24Et parce que la France donne à ses citoyennes.
10:32Moi, j'ai une énorme gratitude vis-à-vis de la France.
10:37– Vous êtes venue très tôt et vous n'êtes pas repartie, Suzy.
10:40– Non, maintenant, je dis que je suis une réfugiée politique.
10:45On est bien en France.
10:47Je rage contre les gens qui râlent.
10:54Sauf que c'est les râleurs qui ont obtenu ce que c'est la France.
10:59– Alors, d'où vous vient, Suzy, cette drôlerie, cet humour,
11:04cette façon de regarder le monde et les autres ?
11:09Il y a quoi ? Il y a de l'humour juif ?
11:11– Oui, l'autodérision.
11:13Il y a beaucoup de choses.
11:16Je pensais, en lisant le livre de Guillaume,
11:22qu'il y a une espèce de traque pour entamer ce livre
11:25et cette nuit dans le musée.
11:28Est-ce que c'est ton premier livre ?
11:33– Oui.
11:33– Et donc, moi, c'est mon 160e livre.
11:41Mais j'ai fait une fois une pièce de théâtre.
11:44– Ah, ben voilà.
11:45– Et c'est exactement pareil,
11:47comme j'étais mal avant chaque performance.
11:51Ma pièce a tourné pendant trois ans.
11:54ça s'appelle « Confession d'une grosse patate ».
11:58– Moi, je crois.
12:00– Ce n'est pas pour qui c'est.
12:03– C'est génial.
12:04– Et j'étais…
12:05Le traque était tellement grand.
12:07Je me levais le matin avec le traque.
12:10J'avais envie de faire pipi toutes les cinq minutes.
12:13Je ne pouvais pas respirer.
12:16Et je sens ça chez vous en démarrant le livre.
12:22– Le livre, oui.
12:23Heureusement, ça s'est apaisé,
12:24mais j'avais envie de parler du traque.
12:26Et c'est vrai que c'est important, le traque.
12:28– Oui, c'est beaucoup sur le théâtre.
12:31J'ai appris beaucoup sur le théâtre.
12:33– On apprend énormément sur la vie de Guillaume Gagnède.
12:38– Et ce que j'ai ressenti avec cette expérience de trois ans,
12:43c'était une agonie.
12:44– Ah oui ?
12:45– Et ce n'était pas mon métier.
12:47– Ah oui.
12:47– Ce n'était pas mon métier.
12:48– Alors, ça peut être une agonie, j'en parle dans le livre.
12:51– Oui.
12:51– Heureusement, non, pas que.
12:53Heureusement, non.
12:54– J'ai juste aimé les applaudissements.
12:57– Oui, alors Guillaume aime beaucoup d'autres choses aussi.
13:01– Oui, c'est vrai.
13:02– Oui, étonnamment, parfois, les applaudissements me dérangent, parfois.
13:05– Alors, Guillaume Galienne, vous êtes…
13:07Suzy l'a rappelé, enfin, vous l'avez bien dit, c'est votre premier livre.
13:11Vous êtes sociétaire de la comédie française depuis 2005.
13:13Vous étiez entrée en 1998.
13:16Vous avez été ô combien récompensée pour ce spectacle.
13:19Il parlait déjà de celle de votre famille, mais principalement de votre mère,
13:22à la fois récompensée sur scène et au cinéma.
13:26Vous êtes évidemment un grand amoureux des textes.
13:28Et il y a eu peut-être un grand lecteur aussi, je le disais, à la radio notamment.
13:34Ce premier livre s'appelle Le Buveur de Brume, un très joli titre.
13:37Vous nous l'éclairerez aussi au cours de cette conversation.
13:41C'est un autre acte de création, bien sûr, l'écriture.
13:43Et on a senti que vous aviez évidemment du mal à passer à cette écriture,
13:48parce que vous êtes en contact avec ces grands textes tout le temps,
13:50et que ça nous intimide, tous.
13:52Ah oui, moi ça m'a énormément intimidé, j'osais pas.
13:56Et puis finalement c'est la commande, le fait qu'on me donne un chèque en disant
14:00on croit en toi, on te paye même en avance.
14:03Je dis, ah oui, il croit vraiment en moi.
14:05Et puis surtout le cadre de cette collection, qui est un point de départ,
14:10et c'est Leila Slimani, qui est une grande amie,
14:13qui m'a dit, mais vas-y, t'as plein de trucs à raconter, allez.
14:15Et donc j'y suis allé, au départ, en effet, en disant, d'accord, j'y vais,
14:20mais à la condition d'aller à la Tretiakov de Moscou,
14:25ou au musée russe de Saint-Pétersbourg,
14:27parce que je voulais écrire sur ce courant de peinture du 19e,
14:31qui s'appelle Les Ambulants.
14:32Et puis 15 jours plus tard, la donne a été changée par l'invasion de l'Ukraine,
14:37enfin l'invasion, elle avait déjà commencé, mais disons, voilà,
14:39la guerre à grande échelle.
14:41Et puis, quelques mois plus tard, j'ai été décorée par Salomé Zorabijvili,
14:46la présidente de Géorgie, à Tbilitsi.
14:49Et pendant le...
14:51Lorsque je lui ai dit, en discours de remerciement,
14:54je lui ai dit, Madame la présidente, je suis très émue et très honorée,
14:56mais au-delà de m'honorer ou de m'émouvoir,
14:59cette décoration m'oblige, et elle était à côté de moi,
15:02elle s'est penchée, elle me dit, c'était le but.
15:04Et je me dis, bah, qui va me sentir obligée vis-à-vis de la Géorgie,
15:08autant me faire enfermer dans ce musée,
15:10où se trouve le portrait de mon arrière-grand-mère,
15:13qui était une princesse georgienne.
15:15– La princesse Melita Cholokashvili.
15:18– Oui, qui était assez célèbre.
15:19– Qui a donc ce joli portrait que vous appelez Babou,
15:22parce que vous l'avez connu.
15:23– Oui, jusqu'à l'âge de 14 ans.
15:25– Ce qui est évidemment rare,
15:26et c'est une personnalité tout à fait exceptionnelle,
15:29que vous décrivez, tout comme votre grand-mère d'ailleurs,
15:32que vous appelez Kaï.
15:33– Kaï.
15:34– Kaï, oui.
15:35– Kaï.
15:35– Et évidemment, vous racontez ça.
15:39Alors, il y a plusieurs volets,
15:40on en parlait avec Régine d'ailleurs avant cette émission,
15:43dans cette description de l'enfance,
15:45mais il y a quand même cette influence de la lignée féminine,
15:48qui est une belle influence,
15:50qui est quelque chose qui vous a apporté beaucoup de choses.
15:52– Ah non, mais j'ai eu plein de belles influences,
15:53mais c'est vrai que ces femmes-là étaient des femmes extraordinaires,
15:58d'une immense culture, mais avec surtout beaucoup d'humour.
16:02Elles parlaient plein de langues,
16:03elles avaient l'humour et la culture de chacune des langues qu'elles parlaient.
16:06– Et la beauté.
16:07– Et la beauté, c'est vrai, elles étaient très belles.
16:10– Oui.
16:10– Et elles étaient assez douces.
16:15Elles avaient de l'autorité.
16:17– Mais elles étaient gentilles avec vous.
16:18– Avec moi, elles étaient très douces,
16:19et elles m'ont initié à plein de choses,
16:23notamment la lecture.
16:24Ma grand-mère, c'est grâce à elle que j'ai lu Proust.
16:27C'est elle qui m'a fait aimer Proust.
16:28Elle et son mari, avec leurs amis,
16:29s'amusaient à jouer des personnages de Proust
16:32et de la recherche du temps perdu,
16:34tellement ils connaissaient bien l'œuvre.
16:36Et elles connaissaient des centaines de poèmes
16:40dans toutes les langues.
16:42Enfin, c'est assez impressionnant.
16:43– Ça a donné, bien sûr, le comédien aussi que vous êtes devenu.
16:46Suzy, vous avez connu vos grands-parents russes
16:49de ce côté-là ?
16:50Vous les avez connus ?
16:50– Oui, j'ai bien connu mes grands-parents.
16:53Je suis grand-mère, je suis arrière-grand-mère.
16:56– Bravo.
16:57– Mais est-ce que vous avez entendu parler russe, chez vous ?
17:03– Non, parce que mes grands-parents parlaient yédith.
17:04– Ils parlaient yédith.
17:06– Ah, yédith, ah oui.
17:08– D'accord.
17:08– Oui, et je le parle aussi.
17:10– Et vous êtes allée en Russie sur les traces ?
17:12Vous êtes allée déjà en Russie ?
17:14– Ah oui, je suis allée à la trace, à Kamenitz-Podolsk,
17:20pour voir d'où venaient mes grands-parents, avec mes sœurs.
17:25– Alors, chez Guillaume, on suit plus l'arrière-grand-mère et la grand-mère.
17:29Un peu la mère, mais comme vous en avez déjà parlé dans votre pièce,
17:31votre film.
17:32– Exactement, c'était fait.
17:33– Cette oblomoff, parce que c'est un peu une oblomoff au féminin,
17:36si on peut dire.
17:37– Oui, oui.
17:37– Vous l'avez tellement bien jouée.
17:39– Elle a plus de tonicité quand elle vous parle,
17:43mais en effet, je l'ai connue allongée sur un lit pratiquement tout le temps.
17:47– Est-ce que vous auriez voulu une autre enfance, une autre famille ?
17:52– Je ne me suis jamais posé la question.
17:54Ah, une autre famille, si enfant, j'en rêvais.
17:56Si enfant, je rêvais.
17:57– Oui, parce qu'il y a…
17:58– Ah oui, bien sûr, je rêvais.
17:59Oui, bon, mais ça…
18:01Mais maintenant, je ne me plains pas du tout.
18:04Juste, j'essaye de dire à mon fils que voilà…
18:08– À qui il dédié le livre.
18:09– Moi, j'étais un obsédé du devoir de mémoire,
18:13et donc j'étais l'archiviste de la famille,
18:16mais lui, il n'est pas obligé de se trimballer tous les dossiers de la famille,
18:19donc je les compile,
18:21et puis comme ça, il pourra aller les consulter s'il veut.
18:23Mais c'est juste de…
18:26C'est surtout lorsqu'il y a eu des choses violentes…
18:30– Oui, parce qu'il y a des choses douloureuses
18:32dans ce récit de l'enfance, Guillaume Gagné.
18:34– En fait, le départ du livre,
18:36ce n'était pas du tout pour faire un truc autobiographique
18:39ou raconter mon enfance.
18:40Le départ, c'est que je me suis mis en colère,
18:43parce qu'on m'a mis dans le mauvais musée.
18:45Et donc, j'ai hurlé et j'ai écrit 70 pages de colère et de déception
18:53et de vraiment… J'étais indigné, j'étais en colère,
18:55j'étais triste, j'étais déçu.
18:57Poids final.
18:58Et pendant 18 mois, j'ai posé ça en disant
19:01« Je ne veux plus rien avoir avec ce livre. »
19:03Non. Et au bout de 18 mois, j'ai compris qu'en fait,
19:07c'était un vrai sujet et qu'il fallait tirer ce fil-là
19:09d'où me venait ma colère et d'expliquer à mon fils « Ben voilà,
19:14il y a des atavismes, on n'est pas obligé d'accepter tous les héritages,
19:18mais il y a parfois des choses, on a beau dire non,
19:20on les porte quand même en soi. »
19:22Et moi, en l'occurrence, la colère, je n'ai pas réussi à m'en débarrasser,
19:25mais je vais essayer de comprendre d'où elle me vient
19:28et en comprenant d'où elle me vient, me sentir mieux
19:32parce que je comprends du coup que la violence que j'ai subie,
19:34en fait, le sujet, ce n'était pas moi, le sujet, il était ailleurs.
19:38Et principalement du père.
19:40Du père, mais lui-même ayant subi une injustice de sa mère
19:44qui elle-même avait vécu l'irréparable dans son enfant.
19:48Et donc, c'est vrai que ça libère parce qu'on se dit
19:51« Mais en fait, ce n'est pas à cause de moi, tout ça.
19:53Moi, je n'ai rien à voir là-dedans. »
19:54Sauf que, mine de rien, il y a bien des choses où on dit
19:57« Ça, ça sera, je le refuse. »
19:59« Bah oui, mais t'as beau refuser, tu le portes quand même en toi. »
20:02Bon, comment on fait avec ?
20:03Et c'est vrai que moi, la transformation, ça a été grâce au théâtre.
20:07D'abord grâce aux femmes, puis le théâtre.
20:10Et puis d'être passeur.
20:11C'est vrai que d'être passeur, que ce soit écrivain ou acteur ou chorégraphe,
20:15l'idée d'être passeur ou journaliste ou responsable politique
20:19pour des choses culturelles.
20:20Enfin, pour n'importe quoi, être passeur.
20:22En tout cas, avoir une passion du genre.
20:23Qu'est-ce qu'on en fait ?
20:24Transmettre, transmettre.
20:25Essayer de l'exercer.
20:27Mais cette passion, vous le décrivez bien,
20:29elle naît aussi de certaines souffrances.
20:31Enfin, il y a cette volonté sans doute de s'extraire d'une famille, peut-être.
20:37Et puis, il y a des souffrances, des douleurs, la mort d'une cousine.
20:40Et tout ça, vous le décrivez aussi.
20:42Et ma soeur et mon frère.
20:44En fait, mon idée, c'était aussi, parce que j'admire,
20:48je suis un dingue de l'écriture circulaire.
20:52Ce que Daniel Mendelssohn appelle l'écriture circulaire,
20:54il dit que c'est une écriture qui se veut optimiste,
20:57puisqu'elle prétend tout dire.
20:58Donc, il y a Homer, il y a évidemment la recherche du temps perdu de Proust,
21:01et il y a Tchékov.
21:03Et ce qu'Alain Françon, qui était un metteur en scène de génie,
21:06qui nous mettait en scène dans Les Trois Sœurs,
21:08j'ai eu la chance d'être dirigé par lui, entre autres,
21:09dans Les Trois Sœurs de Tchékov,
21:11il disait, Tchékov, contrairement à ses contemporains,
21:13c'est que c'est centrifuge.
21:16Et ce sont des motifs.
21:17Et il y a tel motif.
21:19Irina, à l'acte 1, dit, il faut travailler.
21:22C'est repris par Stozenbach à l'acte 2,
21:23c'est repris par Kouligin à l'acte 3,
21:25et c'est repris par Virginie à l'acte 4.
21:27Et puis, il y a l'amour qui est repris là, qui est repris.
21:29Ce sont des motifs.
21:30Et j'avais envie d'écrire comme ça.
21:32J'avais envie de...
21:34Le motif de la féminité,
21:36le motif de mon arrière-grand-mère ou de ma grand-mère,
21:38le motif du père, le motif de la mort, du deuil,
21:41le motif de l'art et de la peinture,
21:42le motif de la littérature, de la réussite.
21:45J'avais envie que ce soit des motifs qui reviennent comme ça,
21:48qui disparaissent, qui ressurgissent.
21:50J'avais envie de ça.
21:52Parce que c'est exactement ce que j'ai senti aussi
21:54dans cette nuit-là.
21:56Et vous avez envie de continuer à écrire ?
21:59– Ah oui, ça y est, j'ai déjà...
22:00– Ah oui, j'ai adoré ça.
22:04Ça mobilise d'une manière extraordinaire.
22:07Et puis surtout, ça donne une liberté que je n'ai pas au théâtre.
22:10– Ah oui.
22:11– Vous avez écrit une pièce ?
22:12– Non.
22:13– Peut-être ? Ah, ce n'est pas fini.
22:14– On verra.
22:15Non, mais ça, j'ai déjà fait avec les garçons avec Yomata.
22:18Mais là, pour l'instant, j'ai vraiment envie d'écrire dans d'autres choses.
22:20– Il y a un très joli passage sur la nuit.
22:22On en parlait.
22:23– Ah oui, c'est vrai.
22:25– Merci.
22:25– Parce que là, il y a peut-être quelque chose de bienfaisant,
22:27ou en tout cas...
22:28– Ah oui.
22:29– Alors que beaucoup pourraient dire la nuit, c'est effrayant, mais non.
22:32– Ah, le carnaval de la nuit, c'est merveilleux.
22:34– Oui, c'est vrai.
22:35– On sent qu'il y a une respiration, là, peut-être.
22:36– Mais vous étiez couché ?
22:39– Non, j'ai refusé.
22:39– Dans Oblomoff, où il est couché dans Oblomoff.
22:42– Non, au musée, j'ai refusé, parce que j'étais tellement indignée
22:47qui déplace le portrait de mon arrière-grand-mère,
22:49qui joue là-dessus, qui change les choses comme ça, vulgairement,
22:55que je leur ai dit, vous n'aurez pas mes rêves.
22:57Et donc, j'ai marqué un point d'honneur à ne pas dormir.
23:01Je ne voulais pas leur donner cette vulnérabilité,
23:05cet état d'abandon.
23:09– D'abandon, oui, bien sûr.
23:10– Exactement, je ne voulais pas leur donner.
23:12– Le buveur de brume, il faut nous dire, ça vient d'un livre,
23:14ça vient de la littérature, ce titre.
23:16– Votre titre.
23:18– Ah bon ?
23:18– Non ?
23:19– Non, non, pas du tout.
23:20Ça vient de… Non, non, le buveur de brume, ça vient de…
23:23Les buveurs de brume, c'est dans les Andes, c'est dans les montagnes,
23:26ce sont des gens qui tissent, qui dressent des énormes toiles
23:30entre deux montagnes pour récolter l'eau de la brume.
23:34Et en anglais, on appelle ça des « fog catches ».
23:36– Ah oui, et ce n'est pas un auteur qui en a parlé ?
23:38Pardon, alors je me trompe.
23:40– Et non, j'aurais adoré, mais non.
23:41– Mais c'est joli.
23:42– Non, alors il se trouve qu'il y a ce passage dans Contre-Sainte-Beuve
23:45où Proust parle à un moment de brume et qui est en exergue du livre.
23:48C'est pour ça que vous pensez ça.
23:49Mais en fait, non, c'était parce qu'en traversant la courra,
23:52qui est le fleuve qui traverse Bilizzi,
23:55en traversant le fleuve, sur le pont, on a été saisis par,
23:59tout d'un coup, une humidité qui nous a perlé le visage
24:02et tout d'un coup, j'ai fait…
24:05et j'ai marché comme ça, en essayant de récolter les perles d'eau,
24:11de l'humidité, et mes cousines m'ont imitée.
24:14Et en fait, c'est le début de cette soirée.
24:15La soirée, elle a commencé, cette nuit au musée,
24:18elle a commencé avec mes cousines sur ce pont,
24:21comme ça, en train d'essayer de boire la brume.
24:23– Honnêtement, nos deux auteurs, Régine Hachandeau,
24:25ils favorisent la lecture.
24:26On a envie d'aller lire leurs livres, n'est-ce pas ?
24:28– Oui, d'ailleurs, il y a beaucoup de points communs,
24:32en fait, tout en étant évidemment une écriture très différente
24:34et un thème très différent, c'est quelque chose de jubilatoire
24:39dans un livre comme dans l'autre, j'allais dire de gourmand,
24:43même dans la tristesse.
24:45J'ai trouvé effectivement aussi, comme Claire,
24:46qu'il y a des passages qui sont tristes,
24:48mais comme si, ne voulant pas leur donner vos rêves,
24:52vous avez laissé naître vos démons aussi, un peu peut-être.
24:55Et donc, au fond, c'est assez beau d'avoir accès,
24:58à cette partie, cette partie qui est aussi plus sombre
25:03par rapport au caractère très solaire que vous donnez à voir.
25:06– Et comme dit Guillaume, plus c'est personnel, plus c'est universel.
25:10– Tout à fait.
25:10– Et ça nous touche donc.
25:11– Tout à fait.
25:14Et Suzy, pour son premier livre de sexe,
25:18je trouve que… – Ça nous plaît bien.
25:19– Ça nous plaît bien, elle nous donne envie aussi.
25:21– Ça nous amuse.
25:22– Elle nous donne aussi envie qu'on prenne soin de nous,
25:25qu'on nous touche, qu'on nous caresse, qu'on nous embrasse.
25:28– Bien sûr. Et entre deux soins, un petit livre.
25:31– Et qu'on se décomplexe surtout.
25:34– Ah oui.
25:35– Qu'on se décomplexe.
25:35– Qu'on s'accepte.
25:36– Qu'on s'accepte et gros et machin et alors…
25:40– J'ai pas réussi encore.
25:43– Mais si.
25:44– Je trouve que dans le livre, si.
25:47– Oui, dans le livre.
25:48– Oui, mais c'est ça, mais au moins vous avez fait cadeau de ça.
25:51– Est-ce que les livres sont vraiment la vie ?
25:53– Ah ben, pour les auteurs, oui.
25:56Et pour nous, lecteurs, oui.
25:58– Ah oui.
25:58– Alors, le problème, c'est quand même le travail de Régine Alchondeau,
26:03du CNL, etc., c'est d'aller chercher,
26:05enfin d'aller prendre par la main les plus jeunes,
26:07parce que c'est là que le bas blesse.
26:09On a malheureusement des études extrêmement inquiétantes,
26:12c'est vrai, sur le niveau de lecture, on peut le dire.
26:14C'est incroyant.
26:15– J'ai pas une nature particulièrement pessimiste,
26:17mais je ne peux pas, chaque année,
26:20à l'occasion de la sortie de nos études,
26:22je ne peux pas ne pas constater, comme on s'en doute d'ailleurs,
26:25le décrochage de la lecture, des Français avec la lecture.
26:30Alors, chez les jeunes, beaucoup, mais aussi maintenant,
26:33qui commencent finalement à se voir dans nos études
26:37pour la première fois cette année,
26:38dans notre génération, enfin, pas tous le même âge,
26:42mais voilà, maintenant, on commence à partir de 55-60 ans
26:44à se rendre compte que les lecteurs sont moins lecteurs.
26:47– Au profit des écrans, bien sûr.
26:48– Exactement, exactement.
26:50D'ailleurs, alors j'ai aussi vu des articles
26:53des enfants ou petits-enfants qui s'inquiètent
26:56de l'addiction de leurs parents ou grands-parents aux écrans.
26:59– Bien sûr.
27:00– Aux séries, aux réseaux sociaux, etc., ça aussi, ça arrive.
27:04– Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ?
27:05– Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ?
27:06D'abord, je crois qu'il faut vraiment donner envie,
27:07et puis là aussi, il faut déculpabiliser,
27:09de la même manière qu'il faut déculpabiliser sur le poids,
27:12il faut déculpabiliser sur les livres qui sont choisis.
27:17Il y a eu toute la polémique sur les mangas,
27:20c'est toujours mieux qu'un enfant s'endorme avec un manga,
27:22sachant qu'il y a des mangas extrêmement poétiques
27:24et tout à fait magnifiques.
27:26donc, ce jugement permanent, comme si on ne devait lire que prouf de Stendhal et Tchekhov,
27:35je crois qu'il faut aussi déculpabiliser les jeunes,
27:38il faut arriver à faire passer l'idée du plaisir de la lecture,
27:40comme le dit si souvent Suzy a raison,
27:43même si la découverte pour certains ne se fait qu'à l'école,
27:47d'où cette relation ambivalente avec le livre,
27:50qui est aussi un objet,
27:51qui nous est transmis par le milieu éducatif,
27:54où on peut se sentir jugé, évalué.
27:57Donc, ce qu'on essaye de faire au Centre National du Livre,
27:59c'est organiser des rencontres d'auteurs dans les collèges,
28:01les écoles et les lycées,
28:02faire des ateliers d'écriture,
28:04beaucoup d'ateliers d'écriture, de lecture à voix haute,
28:06les enfants et même les grands-enfants,
28:09pas que les petits, adorent les lectures à voix haute.
28:11Mais ça, il faut commencer dès le plus jeune âge,
28:13– On est d'accord, un enfant, il faut lui lire quotidiennement,
28:17j'allais dire comme un rituel, quelque chose d'un livre, non ?
28:20– Et il ne faut pas arrêter, sous prétexte que l'enfant
28:22finit par savoir lire à 6-7 ans,
28:25parce que les grands-enfants, les adolescents,
28:28aiment aussi qu'on leur raconte des histoires à voix haute
28:31et il faudrait arriver à préserver…
28:33– Le succès de ce que fait Guillaume à la radio,
28:35des livres audio, etc., c'est formidable,
28:38d'entendre la littérature par la voix haute.
28:40– C'est vrai que là, l'image qui est donnée,
28:41c'est vrai que les livres qui ont aussi des images,
28:48je ne sais plus, graphic novels, je ne sais pas comment…
28:51– Oui, les romans graphiques, oui, les romans graphiques.
28:54– C'est formidable, il ne faut surtout pas juger…
28:56De toute façon, il ne faut jamais juger la lecture d'un enfant.
28:59Même si c'est le recto du paquet de cornflakes,
29:03il lit, il faut lire, quoi qu'il arrive.
29:05Non mais, lit, lit, lit.
29:06Après, moi, mon fils, j'ai suscité l'envie en l'imitant.
29:14– En l'imitant, lui, peut-il…
29:15– Oui, en l'imitant, en disant, t'as le droit de lire,
29:17mais cinq minutes, pas plus.
29:18– Ah oui, en l'imitant, l'électeur, oui.
29:21– Oui, j'ai dit, t'as le droit de lire, mais cinq minutes, pas plus.
29:23C'était un cadeau.
29:24– Oui.
29:24– Et donc, je laissais dix minutes,
29:27et au bout de dix minutes, je prenais le bouquin,
29:28je me disais, non !
29:30J'ai dit, bon, d'accord, je te laisse encore cinq minutes,
29:33mais pas plus.
29:34Et c'était vraiment, c'était…
29:35– C'est tombé dans le piège.
29:36– Et ça a marché.
29:38– Et pourquoi le thème des animaux, est-ce qu'il y a un…
29:40– Parce que les animaux, c'est les enfants, c'est l'enfance.
29:43– Ils accompagnent les enfants, les adultes.
29:45– Le lion de Kessel, mon dieu.
29:46– Voilà, les animaux, à la fois l'animal domestique,
29:49l'animal sauvage, l'animal humanisé dans les contes,
29:52dans les récits, qui permet aux enfants de s'identifier
29:54sans avoir peur de trop ressembler, par exemple,
29:58aux trop méchants ou aux trop…
29:59– Donc, je pense que c'est vraiment un univers
30:01que la littérature décrit très bien.
30:05Les contes s'en sont emparés dès la plus tendre enfance.
30:09Les figures évoluent aussi.
30:11C'est passionnant de voir comme le loup, avant,
30:13était une figure qui faisait peur.
30:14Aujourd'hui, le loup est un animal que les enfants adorent.
30:18Donc, il y a toutes… c'est sans fin.
30:21– Bien sûr.
30:21– Et Julia Colombet, qui a fait l'affiche
30:23qu'on vous a montré tout à l'heure,
30:24qui a un talent absolument fou,
30:27a fait cette affiche,
30:29qu'on a détouré les animaux,
30:31on a décoré tout le centre national du livre,
30:33de ces animaux,
30:35et c'est absolument magnifique.
30:36Ça s'appelle Partir en Livre.
30:39Il y a un petit recueil de 10 nouvelles,
30:42d'ailleurs, pour accompagner ce festival,
30:43qui est gratuitement offert.
30:44– Tout à fait, pour les adolescents.
30:46– Et dedans, on trouve notamment Arnaud Catherine,
30:48Agnès de Sarthe et bien d'autres auteurs.
30:50Un jour, peut-être, Guillaume Gallienne,
30:52qui vous conseillera à Partir en Livre,
30:55dans tous les lieux de vacances,
30:56camping, plage, etc.
30:58Merci infiniment à vous tous d'être venus.
31:01– Merci Claire.
31:02– Chère Régine, on vous souhaite évidemment
31:03beaucoup de choses sur ce…
31:05Et bien sûr, de gagner ce pari,
31:07mais on est tous ensemble dans ce combat.
31:08– David contre Goliath.
31:09– Absolument.
31:10– Merci beaucoup.
31:11– On va passer la courbe.
31:12– Voilà, c'est ça.
31:13– Suzy Morgenstern, c'est Sadie, abri de l'ébain,
31:16et c'est tout à fait délicieux et savoureux.
31:18Et Guillaume Gallienne, c'est le buveur de brume,
31:21c'est une nuit au musée.
31:23Et c'est aussi très touchant, drôle et parfois très émouvant.
31:28Merci à tous les deux et à tous les trois d'être venus.
31:31On se retrouve très vite pour un nouveau numéro
31:33d'Au bonheur des livres.
31:35Et bien sûr, après les vacances d'été,
31:37nous reprendrons notre émission littéraire
31:39sur Public Sénat avec grand plaisir.
31:40À très vite.
31:42– Merci.
31:43C'était Au bonheur des livres avec le Centre national du livre.
32:01– Sous-titrage Société Radio-Canada

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