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Au printemps 1940, au début de la Seconde Guerre mondiale, la France subit la plus grosse défaite militaire de son histoire. Au bord du gouffre, la République réfugiée à Bordeaux se jette dans les bras de Pétain. Le maréchal demande l'armistice en urgence à l'Allemagne. C'est précisément ce qu'Hitler souhaitait. Le gouvernement de Pétain ne veut ni d'une poursuite du combat, ni d'une capitulation militaire trop déshonorante. Par ailleurs, les Anglais sont dos au mur. Le piège d'Hitler se referme sur la France. Le pays sera anéanti ou apprivoisé. La revanche de 1918 est à portée de canon. Année de Production :
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00:00En ce début de seconde guerre mondiale, à l'été 1940, la France subit la plus grosse défaite militaire de son histoire.
00:12C'est fini. Les Allemands descendent, descendent, descendent.
00:14La France est vaincue.
00:16C'est un désastre complet.
00:18Au bord du gouffre, le maréchal Pétain demande l'armistice.
00:21L'ampleur de la défaite est telle que l'armistice s'imposait.
00:25Ils sont prêts à tout admettre, y compris l'inacceptable.
00:28Hitler met en scène la cérémonie de rotonde.
00:32C'est vraiment son apothéose.
00:34C'est lui qui fait le spectacle.
00:37Le Führer fait secrètement enregistrer toutes les négociations.
00:44En fait, nous sommes tellement d'un sens dans l'Odraïsie.
00:47Au nom du Führer, la France est vaincue.
00:51Une copie unique, gravée sur disque, sera remise au maréchal Pétain.
00:55La magnifique revanche de 1918.
00:58Il fallait avoir perpétué le souvenir.
01:01Mais la copie disparaîtra dans le chaos de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
01:05Pétain décide de mettre en sécurité un certain nombre d'archives.
01:08Le plus surprenant, c'est qu'on ait mis si longtemps à savoir que ces précieux documents existaient.
01:13La découverte récente de cette copie des enregistrements nous permet aujourd'hui de raconter de l'intérieur et pour la première fois, le drame qui s'est noué à Rotonde, puis à Vichy.
01:23Je tiens à vous dire qu'il y a certaines conditions que nous n'accepterons pas, quoi qu'il y en a.
01:30Vous vous rendez bien compte qu'entre-temps, les hostilités continuent dans le rythme que vous connaissez.
01:38La France.
02:02La grande puissance militaire continentale européenne s'effondre en quelques semaines.
02:07Dans la République à bout de souffle, le dernier gouvernement de la Troisième République dirigé par le maréchal Pétain demande le 17 juin 1940, en urgence, les conditions d'un armistice.
02:21Il n'y a plus qu'à reconnaître la supériorité allemande.
02:26L'ampleur de la défaite a été telle que l'armistice est vécue comme une façon de stopper l'hémorragie et de sauver les meubles, en quelque sorte.
02:36À Bordeaux, le gouvernement est sans nouvelles des cinq membres de sa délégation partis pour Paris le 20 juin en vue de négocier l'armistice.
02:45Le chef de la délégation, le général Charles Humetiger, le diplomate Léon Noël, le vice-amiral Le Luc et les généraux bergerais pariseaux ont en fait été pris en charge à Tours par les autorités allemandes.
02:57On envoie ces hommes franchir la Loire et puis arriver à Paris, à l'hôtel Monceau. On les fait dormir un petit peu, pas longtemps, quelques heures. Ils sont fatigués quand même. Ils doivent être très fatigués.
03:07Ils vont avoir droit de passer une heure pour les Parisiens qui ont un appartement chez eux, de manière à pouvoir embrasser leur famille s'ils sont toujours en l'art.
03:13Le matin du 21 juin, après ce repos, le général Humetiger, le chef de la délégation française, reçoit l'interdiction totale d'entrer en contact avec le gouvernement de Bordeaux.
03:27Ses membres pensent alors que la rencontre ne saurait tarder à s'ouvrir à Paris.
03:30La délégation française pensait négocier à Paris. Les Allemands sont installés à Paris depuis le 14 juin, il y a Abetz, il y a son ambassade, tout ça est connu.
03:41La délégation française apprend en fait, dans la matinée, que la rencontre aura lieu dans la clairière de Rotonde, à l'endroit exact où a été signé l'armistice du 11 novembre 1918, qui a mis fin à la Première Guerre mondiale.
03:53Ils sont sidérés. Ils n'auraient pas dû l'être, parce qu'ils auraient dû réfléchir, ils auraient dû lire Mein Kampf, ils auraient dû apprécier le côté artiste de Hitler et être certains qu'ils allaient à Rotonde, mais ça ne les a pas effleurés.
04:12Située dans la forêt de Compiègne, dans l'Oise, la clairière de l'armistice, aussi appelée clairière de Rotonde, est le lieu où se trouve le wagon dans lequel a été signé l'armistice du 11 novembre 1918.
04:23Entre la France, ses alliés et l'Allemagne.
04:29L'endroit avait été choisi par le maréchal Foch, qui recherchait une solitude du lieu, qui devait assurer le calme, le silence, l'isolement, le respect de l'adversaire vaincu pendant le temps des négociations.
04:42L'armistice a pourtant anéanti l'Allemagne et Hitler.
04:45Novembre 1918 est resté pour lui comme une sorte de macule, et donc la nécessité de venger.
04:59Et Rotonde 1918, c'est un triomphe juif, et Rotonde 1940, c'est le vainqueur allemand et arien qui surgit en majesté pour effacer les traces de la honte de 1918.
05:21En fait, depuis quelques jours, Hitler prépare avec beaucoup de soin, et dans le plus grand secret, une célébration digne de cette revanche historique de l'Allemagne sur la France.
05:33Il a combattu en France, il a été décoré la croix de fer de première classe dans le nord de la France, il y a été gazé, et pour lui, ça avait une importance toute particulière.
05:45D'ailleurs, quand il entend les cloches qui annoncent la capitulation à l'armistice allemand, il en ressent une honte absolument terrible, et c'est ce qui a fait que pour lui, c'est une victoire considérable.
05:56La cérémonie de Rotonde est certainement Hitler pour architecte.
06:01On trompe souvent Hitler d'artiste raté, mais sa politique est une œuvre d'art très réussie.
06:08Il a visiblement, dans la manière de concevoir sa politique, l'ambition de faire du wagnerisme en acte,
06:18de prolonger l'œuvre de Richard Wagner sur le terrain de la politique et de l'histoire.
06:27Le 20 juin 1940, la veille de l'arrivée des négociateurs français, le groupe de génie civil et militaire du Troisième Reich, l'organisation Tod, arrive à Rotonde.
06:38Elle est chargée d'organiser la grande mise en scène d'Hitler.
06:43Les soldats commencent par remettre la voie ferrée en état.
06:48Puis, ils détruisent à la masse un mur du musée de l'armistice pour faire sortir le wagon.
06:53Enfin, ils amènent ce wagon de l'armistice à son emplacement exact de novembre 1918, à une centaine de mètres du bâtiment qu'il abrite.
07:04Il y a un monument qui représente l'aigle impérial allemand en train de se faire battre par les alliés.
07:10Monument où était inscrit, depuis 1918, ici, l'engueuil criminel allemand était vaincu.
07:21Donc ça, les autorités allemandes disent que Hitler ne va pas être forcément très content de le voir, donc on va mettre un grand drapeau.
07:26Pendant ce temps, ce même 20 juin, à la frontière franco-belge, au quartier général d'Hitler de Brûlis de Pêche, l'effervescence est à son comble.
07:38Tandis que du côté français, on a extrêmement mal à pouvoir trouver une convention d'armistice,
07:43du côté allemand, on s'affaire plutôt pour l'écrire.
07:46Et on va faire venir de Berlin l'interprète d'Adolf Hitler, Paul Schmitt.
07:51Paul Schmitt arrive en avion au quartier général d'Hitler.
07:56Et c'est lui qui, dans la nuit, traduit le projet de convention.
08:04Schmitt fait partie des personnes, des petites mains, on va dire, des petits noms de l'histoire,
08:09qui a joué un rôle relativement important dans cette terrible affaire.
08:15C'est dans la petite église du village que tout l'état-major diplomatique allemand
08:19s'affaire à l'écriture des conventions de l'armistice.
08:24Toute la nuit, les équipes dont fait partie Paul Otto Schmitt travaillent à la lumière des bougies.
08:31Le seul bruit, en définitive, que Schmitt va entendre en arrivant dans cette église,
08:36c'est le crépitement des machines à écrire.
08:38Il va passer sa nuit, avec les secrétaires qui sont autour de lui,
08:41à traduire au plus juste de l'allemand vers le français,
08:46cette convention d'armistice, parce que ce sont les exemplaires
08:50qui vont être mis au plénipotentiaire le lendemain.
08:53Et Schmitt explique que plusieurs fois dans la nuit, d'ailleurs,
08:57Keitel et Hitler sont venus pour s'intéresser un peu à ce qui se passait.
09:01Une fois le travail fini, il faut rejoindre au plus vite rotonde,
09:06à plus de 160 km de là.
09:11Les routes sont encore encombrées de millions de déplacés et de soldats.
09:15Paul Schmitt, qui, une fois que les conventions d'armistice auront été tapées,
09:20va immédiatement entrer dans la voiture de Ribbentrop
09:23et rouler à tombeau ouvert vers Compiègne,
09:26puisqu'ils ont peur d'être en retard
09:27et que Ribbentrop lui-même ne cesse de répéter à son chauffeur
09:31« Il est impossible que l'interprète de l'armistice puisse être en retard. »
09:36Pour parfaire le décor et créer un événement de portée internationale,
09:40il faut le faire connaître.
09:42C'est Joseph Goebbels, avec ses services de la propagande du Reich,
09:45qui l'organise.
09:46Il repère les lieux.
09:48Ils font ensuite venir un maximum de correspondants de la presse internationale.
09:52À ma connaissance, il n'y avait pas de presse étrangère à Retond en 1918.
09:56C'est une cérémonie civile et militaire,
09:59entre militaires, qui reconnaissaient la fin des hostilités.
10:04Mais il n'y avait pas cette mise en scène extrêmement humiliante.
10:07Et les Allemands ont amené des camions entiers de journalistes.
10:12Beaucoup d'Américains, puis des pays noeuds, des Suisses,
10:15des Italiens, des Espagnols, etc.
10:17La presse mondiale est là pour assister à la défaite de la France
10:22et à son humiliation.
10:25Il reste un dernier détail à régler.
10:28La presse est invitée et les caméras du service des armées sont prêtes.
10:32En 1940, les caméras ne sont pas équipées d'enregistreurs de son.
10:37Le son est enregistré à part.
10:40Pour cette cérémonie historique,
10:42Hitler demande à son entourage de faire sonoriser secrètement le wagon de rotonde
10:46dans lequel doit avoir lieu la signature de l'armistice.
10:50Des micros sont cachés autour de la table.
10:53Pour cet enregistrement,
10:54les Allemands décident d'utiliser les bandes magnétiques en plastique
10:57et l'enregistreur mis au point récemment par la société BASF.
11:05Les techniciens de l'armée sont installés dans leur PC technique,
11:09cachés dans les bois autour de la clairière.
11:10Au fond, les Allemands ont vécu ce moment comme absolument essentiel,
11:18la magnifique revanche de 1918 et du diktat de Versailles.
11:22Puisqu'il y avait cette revanche,
11:25il fallait en perpétuer le souvenir par tous les moyens modernes.
11:28Pour les Allemands, le fait d'enregistrer les archives,
11:31ça représente déjà une avancée technologique
11:33puisque ça n'a jamais encore été fait.
11:36Ça représente le fait de figer une bonne fois pour toutes
11:39dans le disque les conversations qui ont été faites.
11:42Et surtout, peut-être que pour l'avenir,
11:45le docteur Goebbels étant un maître de la propagande,
11:48pour l'avenir, c'était peut-être l'opportunité un jour
11:51de pouvoir s'en servir dans le cadre d'un film.
11:54Cette victoire sur la puissance française et la cérémonie à venir,
11:57Hitler les savoure avec d'autant plus de joie
11:59qu'il pense à l'époque que ses jours sont comptés.
12:03C'est l'apothéose du régime d'Hitler,
12:05c'est vraiment son apothéose.
12:07Et Hitler, il faut le savoir, à partir de 1938,
12:11a considéré qu'il était malade.
12:12Il pensait qu'il était très malade.
12:14Il pensait qu'il allait mourir bientôt.
12:16C'est peut-être une des raisons qui a fait qu'il a accéléré cet armistice.
12:20C'est parce qu'il répétait à son entourage
12:22qu'il voulait accomplir son « œuvre » avant de mourir.
12:26À midi, le 21 juin 1940,
12:31alors que les Français doivent arriver un peu plus tard,
12:33Hitler pénètre pour la première fois dans la clairière de l'armistice.
12:37Il ne dissimule pas son bonheur.
12:38« Hitler a fait son entrée dans une grosse Mercedes.
12:49Le fagnon du Führer est haussé au mar. »
12:58À 15h30 ce même jour,
13:00les négociateurs français arrivent enfin à destination.
13:03Le long de l'allée qui conduit à la clairière,
13:05la compagnie Grosch-Dutchland,
13:07la garde personnelle d'Hitler,
13:09leur présente les armes en fanfare.
13:12C'est à leur arrivée qu'ils découvrent avec effroi
13:14cette clairière de l'armistice de Rotonde.
13:16Le chef de la délégation,
13:20le général Charles Untiger,
13:22le diplomate Léon Noël,
13:23le vice-amiral Leluc
13:24et le général Jean Bergeret
13:26comprennent qu'ils sont le clou du spectacle.
13:30« On va demander à la compagnie d'honneur
13:32de venir rendre les honneurs.
13:34Et effectivement, pour les Français,
13:35c'est très prenant,
13:37c'est très stressant
13:38de voir tous ces soldats
13:41qui sont en rang superbe avec la musique.
13:45Et c'est une des raisons
13:47qui fait que quand Untiger arrive
13:49devant le wagon de Rotonde,
13:51il va avoir beaucoup de mal à y pénétrer. »
13:55« Il y a un spectacle extrêmement humiliant.
13:58Et tout ça se passe sous les yeux
13:59de la presse étrangère
14:01et notamment de la presse américaine.
14:03Il y a le grand correspondant américain
14:04William Shearer.
14:05Et donc, les États-Unis,
14:06qui sont neutres,
14:07assistent à l'humiliation directe
14:10du gouvernement français.
14:11Et ça, c'est extrêmement difficile. »
14:14La cérémonie humiliante
14:15est réglée comme du papier à musique.
14:18La délégation ne connaît pas encore
14:19les clauses de l'armistice
14:21rédigée par les Allemands.
14:23« À l'arrivée des plénipotentiaires,
14:25quand ils rentrent dans le wagon,
14:27les autorités allemandes
14:27qui sont à l'intérieur vont se lever.
14:30Hitler va saluer d'ailleurs
14:31avec le salut hitlérien.
14:33Les quatre Français
14:35vont s'installer
14:36autour de la table
14:36de négociations. »
14:39C'est à partir de 15h30,
14:44ce 21 juin,
14:46que les Allemands lancent
14:47l'enregistrement
14:47de toutes les conversations
14:48à l'intérieur du wagon,
14:50à l'insu des Français.
14:55C'est la première fois
14:57depuis le début
14:57de la Seconde Guerre mondiale
14:58que ces enregistrements historiques
15:00sont diffusés.
15:02À part Hitler,
15:03son état-major,
15:05les techniciens allemands,
15:06le maréchal Pétain
15:07et quelques membres
15:08de son gouvernement,
15:10personne n'en a jamais
15:11eu connaissance.
15:18Les comptes rendus
15:19écrits existent,
15:20mais ils ne sont pas complets.
15:22Ces enregistrements
15:23historiques inédits,
15:24c'est un collectionneur français
15:25qui en a fait l'acquisition.
15:29Sont alors présents
15:30dans le wagon
15:30Adolf Hitler,
15:32Hermann Göring,
15:34Ribbentrop,
15:35Rudolf Hess
15:36et les généraux allemands
15:37Kettel et Joddöl.
15:39Côté français,
15:41il y a tous les membres
15:41de la délégation
15:42dirigée par le général
15:43Untiger.
15:45Le général Kettel
15:46commence à lire
15:47une déclaration écrite
15:48par Hitler.
15:49Au nom du Fura,
15:56j'ai à vous faire
15:57la déclaration suivante.
15:59C'est l'11 novembre
16:001918,
16:01dans ce même wagon,
16:03que commence ainsi
16:04le calvaire
16:06du peuple allemand.
16:08Tout ce qui peut être
16:08imposé à un peuple
16:10en déshonneur,
16:11en abaissement moral,
16:13en souffrance humaine
16:14et matérielle,
16:16prit son origine
16:16ici.
16:18La France
16:19est vaincue.
16:20Le gouvernement français
16:21a prié
16:22le gouvernement du Reich
16:23de lui faire connaître
16:24les conditions
16:25allemandes
16:26pour la conclusion
16:27d'un armistice.
16:30Hitler, en plus,
16:30il est assis
16:31dans le fauteuil même
16:32où était
16:33le maréchal français
16:35en 1918.
16:36Il est en face
16:36à lui,
16:37ce pauvre
16:37une signe guerre.
16:38Et Hitler
16:39ne dit rien,
16:41mais évidemment,
16:43il jubile.
16:43comme en 1918,
16:46c'est à l'intérieur
16:46du wagon
16:47que la convention
16:48d'armistice rédigée
16:49et traduite
16:49la nuit précédente
16:50l'aurait remise
16:51en présence d'Hitler.
16:54On va leur remettre
16:55à ce moment-là
16:56les exemplaires
16:58des conventions
16:58d'armistice.
16:59C'est le moment
17:00où Hitler va décider
17:01de lui quitter
17:02la Réunion,
17:03donc il va se lever,
17:04suiter
17:05d'Hermann Göring,
17:06de Rudolf Hess
17:07et de Ribbentrop.
17:08Hitler salue brièvement
17:10une tigère.
17:10Les magnétophones
17:12continuent à enregistrer
17:13le son d'Hitler
17:14quittant le wagon.
17:15Il ne dit toujours rien.
17:17À sa descente du wagon,
17:19on entend la fanfare
17:20jouer l'hymne allemand
17:21pour le fureur.
17:24En quittant le wagon,
17:26Hitler va encore une fois
17:28aller passer en revue
17:30la compagnie d'honneur
17:31de la division
17:33de Deutschland.
17:34Et là,
17:34l'hymne allemand
17:35va exploser
17:36et c'est la raison
17:38pour laquelle
17:38les plénipotentiaires
17:40qui sont dans le wagon
17:40ne vont pas s'asseoir
17:42car en fait,
17:43leurs homologues allemands
17:44qui sont en face
17:44sont debout
17:45puisque c'est leur hymne.
17:47Hitler demeure à Rotonde
17:49et le général Kettel
17:50avec à ses côtés
17:51le général Jodl
17:52et l'interprète
17:53Paul Otto Schmitt
17:54présente au général
17:55une tigère
17:55la convention d'armistice.
17:58Kettel est le chef
17:59de l'état-major
18:00des armées allemandes
18:01et Jodl est son second.
18:03Ils ont été choisis
18:04par Hitler
18:04pour mener à bien
18:05et conclure
18:06cette armistice.
18:07Il choisit Kettel
18:09parce que
18:10c'est un homme de bureau
18:12c'est un bureaucrate
18:14c'est un soldat bureaucrate
18:15dont il n'aura
18:17rien à craindre.
18:19Afin de pouvoir
18:20écouter des extraits
18:21de ces conversations
18:21historiques
18:22nous avons reconstitué
18:23l'intérieur du wagon
18:24de Rotonde
18:25avec des comédiens
18:26en uniforme
18:27et costumes d'époque.
18:28A 17h
18:29ce 21 juin 1940
18:31français et allemands
18:32sont à la table
18:33des négociations.
18:34A 17h30
18:37les allemands
18:38pensent en finir
18:39très vite.
18:40Ils veulent connaître
18:40l'étendue des pouvoirs
18:42de la délégation française.
18:43Kettel se renseigne
18:44via son interprète.
18:45Le gouvernement allemand
18:49et le commandant
18:51en chef
18:52des armées allemandes
18:53ont considéré
18:54la délégation française
18:56comme une délégation
18:58de plénipotentiaire.
19:01Nous avons estimé
19:02que vous devez avoir
19:04les pleins pouvoirs
19:05nécessaires
19:06pour négocier
19:07et pour signer.
19:08Le général comprendra
19:11que dans les questions
19:13aussi graves
19:13qui engagent
19:14le sort
19:15tout entier
19:16de la France
19:17je ne puis pas
19:19mettre moi-même
19:20une signature
19:21sur les choses
19:22essentielles
19:23sans en référer
19:24au gouvernement.
19:24Je demande
19:25par conséquent
19:26s'il me sera possible
19:27d'en référer
19:28au gouvernement français.
19:29Kettel s'étonne
19:31du fait que les français
19:33demandent
19:34à pouvoir discuter
19:35avec leur gouvernement.
19:36Il s'en étonne
19:36terriblement
19:37car il est absolument
19:38persuadé
19:39que les français
19:40ont eu
19:41un ordre formel
19:42de signer l'armistice
19:43en tous les cas
19:44d'en discuter
19:44certains points
19:45mais de le signer
19:46et il s'étonne
19:47qu'ils doivent demander
19:48l'accord du gouvernement.
19:50Les français
19:51prennent connaissance
19:52du texte.
19:53Avant son départ
19:54le général Untiger
19:55avait été reçu
19:56par Pétain
19:57en présence
19:57du commandant
19:58en chef des armées.
19:58le général Weygand.
20:01Pétain lui avait ordonné
20:02de rompre la négociation
20:04si l'Allemagne
20:04exigeait la remise
20:05totale ou partielle
20:06de la flotte,
20:08l'occupation
20:08de la métropole
20:09et de l'Empire.
20:11A ces trois points
20:12s'ajoute
20:13l'interdiction
20:14de livrer l'aviation.
20:18C'est un espèce
20:19de soulagement
20:20parce qu'il s'attendait
20:22à bien pire.
20:24Les trois conditions
20:24qui étaient
20:25les conditions
20:26sur lesquelles
20:26le gouvernement français
20:28ne voulaient pas revenir
20:29à savoir
20:30sauvegarder la flotte
20:32sauvegarder
20:33l'Empire
20:33et éviter
20:34une occupation
20:35totale
20:36du territoire
20:36et bien
20:37Hitler les accepte
20:39alors que
20:40certains dans son camp
20:41certains de ses alliés
20:42le poussaient
20:43à mettre
20:44la France
20:45à genoux.
20:47Après lecture
20:48les points
20:49sur lesquels
20:49Pétain a insisté
20:50semblent respectés.
20:52Est-ce un geste
20:53envers la France
20:53de la part d'Hitler
20:54ou le fruit
20:55d'un savant calcul
20:56politique ?
20:57Mais là aussi
20:59cette indulgence
21:01entre guillemets
21:02d'Hitler
21:02s'explique
21:03par le contexte
21:04même de l'armistice.
21:06Hitler pense déjà
21:07au coup suivant.
21:08Est-ce qu'on va aller
21:09vers
21:09un accord
21:11avec les Britanniques
21:12ou bien
21:14la guerre
21:14va-t-elle
21:15se poursuivre ?
21:16Il y a
21:16ces deux options
21:17on ne sait pas encore.
21:19Donc Hitler
21:19veut en terminer
21:20le plus vite possible
21:21d'abord
21:22parce qu'en fait
21:23il veut
21:24se retourner
21:25vers l'Angleterre
21:26il veut ensuite
21:27montrer aux Anglais
21:28que les propositions
21:29qu'il a
21:30l'armistice français
21:31est à son esprit
21:32un amistice assez généreux
21:34et donc obtenir
21:35non pas un armistice
21:36mais un traité de paix
21:37avec les Anglais
21:37relativement rapide
21:39et se retourner vers l'Est.
21:41Grâce à cet armistice
21:42clément en apparence
21:43le Führer
21:44a en fait
21:44mis en place
21:45un stratagème diabolique
21:46qui prévoit
21:47deux cas de figure.
21:49Le premier
21:49est celui
21:49d'une paix allemande
21:50avec la Grande-Bretagne.
21:53Si l'Angleterre
21:54fait ses comptes
21:55et signe la paix
21:56il y a un certain nombre
21:57de clauses
21:57dans l'armistice
21:58qui sont faites
21:59pour l'y inciter.
22:02Des clauses
22:03qui disent
22:03au retour de la paix
22:06il se passera
22:07telle et telle chose
22:07et telle et telle chose
22:08qui intéresse
22:09prodigieusement
22:10l'Angleterre.
22:12En particulier
22:12l'évacuation
22:13de la côte atlantique
22:15par l'armée allemande.
22:16C'est en toutes lettres.
22:18Et puis
22:18il y a l'article 8
22:19sur la flotte française
22:20qui dit
22:21que l'Allemagne
22:22n'a aucune visée
22:24sur cette flotte
22:25au jour de la paix.
22:26C'est évidemment
22:27un signal énorme
22:28vers Londres
22:29comme vers Washington
22:31d'ailleurs
22:31pour que ces deux puissances
22:33pèsent au maximum
22:34en faveur du rétablissement
22:36de la paix générale.
22:37Le second cas de figure
22:39est fait pour régler
22:40le cas de la France
22:41dans le cadre
22:41d'une guerre
22:42contre Churchill.
22:42à ce moment-là
22:46pourrait être intéressant
22:48de faire basculer
22:50la France
22:50dans le camp
22:52de l'Allemagne
22:54et dans le camp
22:56anti-britannique.
22:59Par conséquent
23:00en dosant
23:00les clauses
23:03en allant pas
23:05jusqu'au bout
23:06de la brutalité
23:07on pourra
23:10amener les Français
23:12à entrer
23:15dans ce jeu.
23:16Donc c'est le calcul
23:18qui est fait.
23:20Mais il reste
23:21des points
23:21qui inquiètent
23:22la délégation française.
23:24Les vainqueurs
23:24exigent la remise
23:25des avions français
23:26à l'armée allemande.
23:27Ils demandent aussi
23:28que la flotte militaire
23:29soit rapatriée
23:30en métropole.
23:32Enfin
23:32l'article 19
23:33de la Convention
23:34exige
23:35que le gouvernement français
23:36soit tenu
23:37de livrer
23:37sur demande
23:38tous les ressortissants
23:39allemands désignés
23:39par le gouvernement
23:40du Reich
23:41et qui se trouvent
23:41en France.
23:43Dans l'impossibilité
23:44de signer l'armistice
23:45sans l'aval
23:46du gouvernement
23:46de Bordeaux
23:47le général
23:48Untiger
23:48demande à entrer
23:49en communication
23:50avec son ministre
23:51de tutelle.
23:54Ce qui serait utile
23:55pour moi
23:55c'est de pouvoir
23:56me mettre
23:57en liaison téléphonique
23:58le plus vite possible
23:59avec mon gouvernement.
24:01C'est un clic
24:02qui s'entraîte
24:03et qui me apparaît
24:04ce qui est venu
24:05depuis que vous vous rendez
24:06bien compte
24:07qu'entre-temps
24:08les hostilités
24:09continuent
24:11dans le rythme
24:12que vous connaissez.
24:16Je sais.
24:19Il y a des conditions
24:20que nous pouvons accepter
24:22et discuter
24:22tout de suite
24:23si vous voulez
24:23qu'on peut discuter.
24:26Mais il y en a d'autres
24:27qui sont implacables.
24:30Vous savez
24:30que l'amour
24:32des Français
24:33pour leur pays
24:34le général
24:37le général
24:38il dit
24:39que la discussion
24:40sur des problèmes
24:42d'ordre juridique
24:43ne nous avance nullement
24:45dans la situation actuelle
24:46où il s'agit
24:48de la question
24:49de savoir
24:50si la France
24:51veut continuer
24:52la guerre
24:53ou si elle veut
24:54cesser
24:55les hostilités.
24:58Après quelques minutes
24:59de pause
24:59la négociation
25:00reprend à 18h30.
25:02les officiers allemands
25:04se font de plus en plus
25:05menaçants.
25:06Il ne faudrait pas
25:07que la délégation française
25:09laisse subsister
25:10des doutes.
25:11Les opérations militaires
25:13se poursuivent
25:14et les hostilités
25:16ne cesseront pas.
25:18Et deuxièmement
25:19le colonel général
25:21rappelle
25:21que
25:22les principes
25:23même
25:24de la convention
25:25ne peuvent pas
25:26être modifiés.
25:28Je dois comprendre
25:29que
25:30étant le mot
25:30une espèce
25:31d'ultimatum
25:33n'est-ce pas
25:34n'est-ce pas
25:34n'est-ce pas
25:35n'est-ce pas
25:35n'est-ce pas
25:36Il faut que nous
25:37camignons rapidement
25:38et il faut aussi
25:40que les principes
25:41même
25:41de l'accord
25:42soient maintenus
25:44les versicultures
25:46telles
25:46qu'ils se trouvent
25:47énoncées
25:48dans le document
25:49que vous avez sous les yeux.
25:50On leur propose
25:51d'avoir
25:52une ligne téléphonique
25:54entre Bordeaux
25:55et Compiègne
25:56et
25:58à la grande
25:59stupéfaction
25:59allemande
26:00il n'y a que
26:00des délésions radio.
26:02Donc on a installé
26:03aux Français
26:03une tente
26:04une très belle tente
26:05d'ailleurs
26:06pas très loin du wagon
26:07et surtout
26:08le service
26:09de transmission
26:09allemand
26:10tente de
26:11placer une ligne
26:12en pleine forêt
26:13de Compiègne
26:13pour réussir
26:14à obtenir
26:15la communication
26:16avec Bordeaux.
26:16Les Allemands
26:31écoutent toujours
26:31toutes les conversations
26:32y compris téléphoniques.
26:34De celles-ci
26:35ils n'ont conservé
26:36que le début.
26:41À 20h15
26:43le téléphone sonne
26:44dans le bureau
26:44de Végan.
26:45Au bout du fil
26:46une tigère.
26:48Allô ?
26:48Allô ?
26:49Qui est-ce à l'appareil ?
26:50Le général Végan.
26:52Le général Végan.
26:52Oui, mon général
26:53c'est le tigère.
26:54Oui.
26:55Heunzinger est finalement
26:56mis en relation
26:57avec Bordeaux.
26:57Il est mis en relation
26:58directement
26:59avec le général Végan
27:00qui, rappelons-le,
27:02est celui
27:02qui a accompagné
27:03le maréchal Foch
27:04en 1918
27:05dans ce même wagon.
27:06Donc ça a une importance
27:07très forte.
27:09Ça a une résonance
27:09énorme pour lui.
27:11Heunzinger dit à Végan
27:12je suis dans une tente
27:14à côté du wagon
27:15que vous connaissez
27:16et Végan a ce mot
27:18mon pauvre ami.
27:20Mon général,
27:21oui, enfin,
27:22vous me comprenez vous.
27:23Non, je me comprends.
27:24Le chef de la délégation
27:26dicte à son ministre
27:27les conditions
27:27de l'armistice.
27:28Des conditions
27:29dures
27:30mais non déshonorantes,
27:31conclut immédiatement
27:32une tigère
27:33et Végan.
27:34Les Français à Bordeaux
27:35vont les taper
27:37en fait
27:37et vont les transmettre
27:39page après page
27:40à Pétain
27:41qui tente
27:42désespérément
27:43de trouver autour
27:43de lui
27:44un noyau de ministre
27:45avec qui discuter
27:46des conventions
27:47d'armistice.
27:48À Bordeaux,
27:49c'est la journée
27:50la plus longue
27:50du drame de 1940.
27:53Elle débute le 22 juin
27:54par le conseil des ministres
27:55autour de Lebrun
27:56et Pétain
27:56pour discuter
27:57des conditions
27:58de l'armistice.
28:00Quelques ministres
28:01qui a pu réunir Pétain
28:02y assistent.
28:03Il y a notamment
28:04Végan,
28:05Chautan
28:05et Darlan.
28:09L'amiral Darlan
28:10refuse de signer
28:11l'armistice
28:12après avoir pris
28:13connaissance
28:13des conditions allemandes
28:14sur la flotte française
28:15qui exige
28:16qu'elle soit rapatriée
28:17dans les ports
28:18de l'Atlantique
28:18sous contrôle allemand.
28:21Les Anglais
28:22vont les bombarder,
28:23ça serait normal,
28:24ça serait leur jeu.
28:25On comprendrait
28:26qu'ils ne laissent pas
28:26ses unités
28:28aller jusqu'à Brest
28:29même si Hitler
28:30jure cracher
28:31qu'il n'a aucune visée
28:32sur elles.
28:33Ce n'est pas sérieux.
28:35en temps de guerre,
28:37on ne laisse pas
28:37faire des choses pareilles
28:39en comptant
28:40sur la parole
28:40d'honneur
28:41de l'ennemi.
28:42Un autre article
28:43pose problème
28:44lors de ce Conseil
28:45des ministres.
28:46Il s'agit
28:46de l'article 19
28:47de la Convention
28:48d'armistice
28:49qui marque la page
28:50la plus déshonorante
28:51du côté français.
28:53Le gouvernement français
28:54doit remettre
28:54aux Allemands
28:55tous les ressortissants
28:56étrangers
28:57qui ont trouvé
28:58refuge en France,
29:00notamment bien sûr
29:01les antinazis
29:03autrichiens
29:03ou allemands
29:04qui se sont réfugiés
29:05en France
29:05à la fin
29:06des années 30.
29:07Tous les ressortissants
29:08qui pourraient être
29:09fauteurs de guerre,
29:12qui dans leur esprit
29:13sont des fauteurs
29:14de guerre.
29:14Un citateur
29:15à la guerre
29:15égale juif.
29:17Nous avons été
29:18une terre d'accueil
29:19pour les réfugiés
29:20antinazis,
29:21c'est ce qu'on appelle
29:22un article
29:23parfaitement déshonorant.
29:25Là,
29:26on a Hitler
29:26dans ses œuvres
29:28qui consiste
29:29qui consiste
29:30à mettre le doigt
29:32aux gens
29:33dans des engrenages
29:34honteux
29:35en leur laissant croire
29:39au début
29:39que c'est peu de choses.
29:41Ça porte un nom,
29:43ça,
29:43c'est diabolique.
29:47Au petit matin
29:48du 22 juin
29:48et après une nuit
29:49de débat,
29:50un comité restreint
29:51rédige une liste
29:52de contre-propositions.
29:53Comme préalable,
29:55la non-occupation
29:56de Bordeaux
29:57et Pétain envoie
29:58un message personnel
29:59à Hitler.
30:03Sur l'article 2,
30:04que Paris
30:05et les départements
30:05qui l'entourent
30:06ne soient pas occupés.
30:09Sur l'article 19,
30:11que l'on ne livre pas
30:12aux Allemands
30:12leurs ressortissants
30:13réfugiés en France.
30:14Une telle livraison
30:15serait contraire
30:16à l'honneur.
30:19Sur l'article 5,
30:21que les avions français
30:22ne soient pas livrés.
30:25Sur l'article 22,
30:27que l'armistice
30:27devrait entrer en vigueur
30:29avant la conclusion
30:30de l'armistice italien.
30:33Et enfin,
30:34sur l'article 8,
30:35que les navires
30:36de guerre français
30:37soient envoyés
30:38non dans leur port
30:39d'attache de l'Atlantique
30:40du temps de paix,
30:41mais restent en Afrique du Nord.
30:43Une mesure à laquelle
30:43tient l'amiral d'Arland.
30:46Le Conseil des ministres
30:47se re-réunit à Bordeaux
30:49et là,
30:51on voit que Darlan
30:53est déjà en train
30:54de céder.
30:55La nuit a porté
30:57mauvais conseil.
30:59Il faut dire que
30:59dans le Conseil des ministres
31:00de la nuit,
31:01le général Végan
31:01lui était tombé
31:02sur le poil.
31:03Il disait
31:03« Tu ne vas pas faire échouer
31:04l'armistice
31:04avec tes petits bateaux là. »
31:07Et Végan, lui,
31:09était totalement résigné.
31:10À 9h,
31:13Végan téléphone
31:14à une tigère
31:15les contre-propositions.
31:16« Oui, merci. »
31:17« Je te m'appareille. »
31:19À Rotonde,
31:20la séance reprend
31:21à 10h.
31:22Les délégués français
31:24n'ayant plus en face
31:24d'eux que Quetel
31:25et son traducteur,
31:27Paul Otto Schmitt.
31:29L'ambiance est tendue.
31:31C'est la négociation
31:31de la dernière chance.
31:33Elle débute
31:33par une déclaration
31:34d'une tigère.
31:35Le maréchal Pétain
31:38a adressé hier
31:39un appel personnel
31:41très pressant
31:42au chancelier du Reich
31:44en lui demandant
31:45que l'avance allemande
31:47sur Bordeaux
31:48soit arrêtée
31:49afin de permettre
31:51au gouvernement
31:52de poursuivre
31:52sa délibération
31:53en toute liberté.
31:56Il n'a reçu
31:57aucune réponse.
31:58Il nous charge
31:58de demander
31:59si on peut lui donner
32:00cette réponse.
32:02Pétain demande
32:03que le gouvernement
32:04de Bordeaux
32:04soit en fait
32:05en quelque sorte
32:05sanctuarisé,
32:06que les troupes allemands
32:07n'aillent pas jusqu'à Bordeaux.
32:08La réponse des Allemands
32:09est sans appel.
32:10Il faut monter
32:11la pression.
32:13Le colonel général
32:14s'est fait remarquer
32:15qu'il est en mesure
32:18de donner
32:19au nom du curat
32:20une réponse
32:21au moment
32:22où nous aurons
32:24reçu
32:24la réponse
32:25affirmative
32:26de la médication
32:27française
32:28à notre accord.
32:31Hitler fait répondre
32:32qu'il n'en est pas question.
32:34Tant que
32:34l'armistice
32:35ne sera pas
32:36entièrement négocié
32:38et signé,
32:39les Allemands
32:39continueront
32:40leur avance.
32:41Donc,
32:42le gouvernement français
32:43est pris vraiment
32:44dans une nasse
32:44et il sait que
32:46s'il ne signe pas
32:47l'armistice,
32:48aux conditions exigées
32:49par Hitler,
32:50les Allemands
32:51arriveront à Bordeaux
32:52et les feront prisonniers.
32:53les magnétophones
32:56enregistrent tout.
32:58Les négociateurs
32:58entament une discussion
32:59sur l'article 5
33:00qui concerne
33:01les avions militaires
33:02français.
33:03Je comprends bien
33:04que ces avions militaires
33:05français
33:06ne doivent plus
33:07être utilisés
33:08contre l'Allemagne.
33:09Mais
33:09livrer des avions
33:11pour des combattants,
33:13c'est aussi grave
33:14pour un
33:15combattant
33:16de l'armée de terre
33:17de livrer son épée.
33:18c'est une humiliation
33:21très grande
33:21qui leur serait
33:22impligée.
33:24Elle n'est pas énorme
33:25cette aviation,
33:26c'était déjà pas
33:27le point fort
33:27de l'armée française.
33:29Mais en plus,
33:30le général
33:31Villemin
33:32qui n'était pas
33:33dans les militaires
33:34français
33:35le plus favorable
33:36à l'armistice
33:37avait fait passer
33:38tous les avions
33:39en état de vol
33:40sur la côte
33:42d'Afrique du Nord.
33:44Même
33:45si nous donnons
33:45l'ordre
33:46aux équipages
33:47de livrer les avions
33:48je crois
33:48qu'ils ne le feront pas.
33:50Ils détruiront
33:51leurs avions.
33:53Par conséquent,
33:54le gouvernement français
33:55propose
33:55que le mot
33:57livraison
33:58soit remplacé
33:58par destruction.
34:01Avant
34:01de prendre
34:02ce vœu
34:03au maréchal
34:04Göring,
34:05quelles mesures
34:06ont été prises
34:08pour garantir
34:09que pendant
34:10que cette discussion
34:11continue,
34:13l'aviation française
34:14tout entière
34:15ou des pilotes
34:16individuels
34:17ne se rendent
34:18pas en territoire
34:20non français
34:21pour pouvoir
34:22continuer
34:23la lutte
34:24contre l'Allemagne.
34:25Je peux dire
34:26aucun avion
34:27n'est déjà parti
34:28et ne partira
34:29pour un territoire
34:31comme ceux
34:32que vous venez
34:32d'habiter.
34:34Les négociateurs
34:35français
34:35demandent
34:36et obtiennent
34:37la non-livraison
34:39des avions.
34:42Fort de ce premier succès,
34:44les plénipotentiaires
34:45s'attaquent à l'article 8
34:46qui pose
34:46d'énormes problèmes.
34:48Les français
34:49ne veulent surtout pas
34:50rapatrier
34:50leur puissante flotte
34:51militaire
34:51dans les ports
34:52de l'Atlantique
34:53occupés par les Allemands
34:54et exposés
34:55aux bombardements
34:55britanniques.
34:56Si nous laissons
35:04nos bateaux
35:05comme vous l'avez indiqué
35:06dans les ports français
35:08de l'Atlantique
35:09ou de la Manche
35:10il est très possible
35:11que l'aviation britannique
35:14vienne chercher
35:15à les détruire.
35:16Nous demandons donc
35:17provisoirement
35:18pendant que
35:19les hostilités existent
35:21avec l'Angleterre
35:22à la mettre
35:23à l'abri.
35:24Le général
35:24Caritel
35:25qui de temps en temps
35:26quitte la Réunion
35:27pour aller
35:28consulter Hitler
35:29en le disant
35:30Caritel
35:31dit
35:32on pourra
35:36revoir
35:37la question
35:37des ports
35:38de stationnement
35:40de la flotte.
35:43Mais vous signez
35:44l'article 8
35:45tel qu'il est.
35:49Le colonel général
35:50n'est pas d'accord
35:51il n'accepte pas
35:52la proposition française
35:54mais déclare
35:55qu'elle doit être
35:56réservée
35:56à la commission
35:57d'armistice
35:58pour le règlement
35:59des clauses
36:01d'exécution.
36:03À l'usage
36:04de Churchill
36:05de Halifax
36:06de Roosevelt
36:07ça reste l'article 8.
36:09Pour les Anglais
36:10qui connaissent
36:11le contenu
36:11des clauses
36:12de la convention
36:12d'armistice
36:13c'est comme si
36:14les Français
36:14livraient leur flotte
36:15de combat aux Allemands.
36:18Ce 22 juin
36:19après-midi
36:19les membres
36:21de la délégation
36:21continuent de parlementer
36:22avec le général
36:23Quetel
36:23et entament une discussion
36:25particulièrement sensible
36:26sur l'article 19.
36:29Le gouvernement français
36:30considère
36:31la clause
36:32de livraison
36:33de tous les ressortissants
36:35allemands
36:35désignés par le gouvernement
36:37de Reich
36:38comme contraire
36:40à l'honneur
36:41en raison
36:42de la pratique
36:42du droit d'asile.
36:44Il demande donc
36:45la suppression
36:45du deuxième
36:46alinéa
36:47du paragraphe
36:4819.
36:49L'armée allemande
36:50considère
36:51les émigrés
36:52allemands
36:53comme
36:55les plus grands
36:56incitateurs
36:57à la guerre.
36:58Ce sont eux
36:59qui ont incité
37:01à la haine
37:02et qui ont trahi
37:04leur propre nation.
37:05C'est pourquoi
37:06nous insistons
37:08pour qu'ils soient
37:09livrés
37:10sur demande
37:11à l'Allemagne.
37:14Et là-dessus
37:15encore
37:15Keitel
37:16Keitel
37:17c'est allé
37:18Hitler
37:18qu'on sent
37:20à dire
37:21« Oula
37:21ça vous inquiète
37:23ce truc ?
37:24Nous ne l'appliquerons
37:26que
37:27pour les incitateurs
37:29à la guerre. »
37:31Les sujets allemands
37:32qui n'ont pas
37:32incité
37:33nommément
37:35à la guerre
37:36ceux-là
37:37sont tranquilles.
37:38La demande
37:39de livraison
37:40se limitera
37:42à cette
37:43catégorie
37:44spéciale
37:45de l'incitateur
37:45à la guerre
37:46de nationalité
37:47allemande
37:47ressortissant allemand.
37:50À 99%
37:51c'était des opposants
37:53résolus
37:54à Hitler
37:55et au régime nazi.
37:57effectivement
37:58les Français
37:59vont remettre
38:00aux Allemands
38:00un certain nombre
38:01d'anti-nazis
38:03qui pensaient
38:05trouver refuge
38:06en France.
38:07Cette clause
38:07est le prélude
38:08à de futures
38:09arrestations
38:09et déportations.
38:12Dans l'immédiat,
38:13Pétain s'inquiète
38:14de l'étendue
38:14de l'occupation
38:15allemande
38:15sur le territoire.
38:16Le gouvernement
38:20Pétain
38:20veut se réinstaller
38:21à Paris
38:22c'est sa demande
38:23sa revendication
38:24immédiate
38:25et d'ailleurs
38:26sa figure
38:27dans les conditions
38:28d'armistice.
38:29Le gouvernement
38:30français
38:30peut se réinstaller
38:32à Paris
38:33sur simple demande.
38:36Paris,
38:36centre de tous
38:37les pouvoirs
38:38est l'enjeu
38:38de cette nouvelle
38:39tentative de négociation.
38:42Le gouvernement
38:43demande à récupérer
38:44Paris non occupée
38:45par les Allemands
38:45et les négociateurs
38:47ont une autre exigence.
38:51Le gouvernement
38:52français
38:53demande
38:54que la capitale
38:55soit reliée
38:56à la zone
38:58non occupée
38:59par une espèce
39:00de couloir
39:01pour lui permettre
39:02de communiquer
39:03avec des territoires
39:04non occupés.
39:06Le gouvernement
39:06général
39:08répète
39:09qu'il est impossible
39:11de donner
39:11en ce moment-ci
39:12un engagement
39:13ferme
39:14à ce sujet.
39:16La réponse
39:17est sans appel.
39:19La République
39:20peut se réinstaller
39:21à Paris
39:21mais sous occupation
39:23allemande.
39:25Alors que les Allemands
39:26enregistrent
39:27ces négociations historiques,
39:29la délégation française
39:30aborde un dernier point
39:31crucial
39:31qui lui pose problème.
39:34Le fait de devoir
39:35d'abord signer
39:35les armistices
39:36avec l'Allemagne
39:37et l'Italie
39:37pour mettre un terme
39:38à l'avancée allemande
39:39qui menace
39:40le gouvernement
39:40réfugié à Bordeaux.
39:42L'imprévisibilité
39:43de Mussolini
39:44inquiète.
39:45J'ignore
39:50ce que l'Italie
39:51va demander.
39:53Vous,
39:53vous le savez probablement
39:54et moi,
39:55je ne le sais pas.
39:56Je tiens à vous dire
39:57qu'il y a
39:59certaines conditions
39:59qui peuvent
40:01vouloir être imposées
40:02par l'Italie
40:03et que nous
40:04n'accepterons pas
40:06quoi qu'il y ait.
40:07je n'ai aucun droit
40:10de donner
40:11des conseils
40:12à l'Italie
40:12ou d'attirer
40:14son attention
40:14sur l'un
40:15ou l'autre
40:16des points
40:17que vous venez
40:18de suivre.
40:19Le colonel général
40:20ajoute
40:21qu'il ne faut pas
40:23retarder
40:23les choses
40:25et qu'il faut procéder
40:26aussi rapidement
40:27que possible.
40:28Observation
40:29qu'il a déjà fait
40:30ce matin.
40:31Moi, je veux avoir
40:32un papier.
40:34Pour des actes
40:35comme ceux-là,
40:36on ne signe pas
40:37simplement par téléphone.
40:38Je veux avoir un papier
40:39parce que le gouvernement
40:40français commande.
40:41Moi, j'obéis.
40:42Schenzenger va considérer
40:43que la mission
40:44qui lui a été donnée
40:45n'est pas suffisante.
40:46Il demande un ordre écrit
40:48de manière
40:49à ce qu'il soit couvert
40:50parce qu'il ne veut pas
40:51de lui-même
40:52signer cet armistice.
40:54À la fin de la séance,
40:55peu avant 16h,
40:56ce 22 juin,
40:57un télégramme d'Hitler
40:58est porté à la connaissance
40:59de la délégation.
41:01Les Allemands
41:02sont implacables
41:03mais après les déconvenus,
41:04vient un peu d'espoir.
41:07Les instructions
41:08sont envoyées
41:09tout de suite
41:09pour que Bordeaux
41:11reste à l'écart
41:13des opérations militaires
41:14jusqu'au moment
41:15où les négociations
41:16sont soit conclues
41:18avec l'Italie
41:18ou rompues.
41:19Jusqu'à ce moment-là,
41:21il n'y aura pas
41:21d'opérations militaires
41:23contre Bordeaux.
41:24Le général avait dit
41:25ce matin
41:25que la région de Bordeaux,
41:27je vous demande
41:27de ne pas venir
41:28jusqu'à la ville
41:29pour ne pas créer
41:30de panique
41:31dans la ville.
41:32à la fin de cet échange,
41:38une tigère
41:38doit entrer en contact
41:39avec le général
41:40Végan à Bordeaux
41:41pour lui faire un rapport
41:42et attendre ses ordres.
41:44Les Allemands ont fixé
41:45un ultimatum.
41:47Le texte doit être signé
41:48au plus tard
41:48à 19h30.
41:49Keitel a fait savoir
41:51qu'il fallait signer
41:55faute de quoi
41:55la France
41:56serait occupée
41:57entièrement.
41:58À 16h50,
42:00le général
42:00Untiger
42:01est mis en contact
42:02avec Bordeaux.
42:05Allô ?
42:05Oui ?
42:06Le général Végane.
42:07Oui, mon général.
42:08Non.
42:08Ordre est donné
42:11à la délégation française
42:13présidée
42:13par le général
42:14Poitiver.
42:15Présidée
42:16par le général
42:16Untiger.
42:17De signer
42:18la convention
42:19d'armistice.
42:20De signer
42:20la convention
42:21d'armistice.
42:22Rendre compte
42:23de l'exécution.
42:24Rendre compte
42:25de l'exécution.
42:27Bien.
42:27En général,
42:28je vais les fermes
42:29nécessaires
42:29et je rendrai compte.
42:31C'est ça.
42:32Bien.
42:32Merci, mon général.
42:33Au revoir.
42:34Au revoir, M.
42:34Le 22 juin
42:39à 18h30,
42:41Untiger
42:41est de nouveau
42:42face à Quetel.
42:44Avant de signer
42:44l'armistice
42:45au nom du gouvernement
42:46français,
42:47ému,
42:48il s'adresse
42:48au général allemand.
42:53Vous savez,
42:54vous êtes un soldat,
42:55mon général.
42:56Je vous appelle
42:57à vos sentiments
42:59de soldat
42:59pour comprendre
43:00que dans l'avenir,
43:03il faut
43:03que nous puissions
43:05ne pas nous retentir
43:06d'avoir fait le geste
43:08que je veux faire.
43:10C'est tout.
43:12Bestätige
43:12d'il est honorable
43:15pour un vainqueur
43:17d'honorer le vainqueur.
43:20Bitte,
43:21les formalités
43:22schreibt.
43:23Nous allons maintenant
43:24accéder à la signature.
43:28Je vais vous abonner
43:29à la plume,
43:29si vous gâtes
43:30à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:31à la fête,
43:32à la fête,
43:3318h36,
43:35le général Untigère
43:36signe l'armistice
43:37qui scelle le destin
43:38de la France.
43:39Avant de se quitter,
43:41le général Quetel
43:41tient à faire
43:42une déclaration personnelle
43:43au chef
43:44de la délégation française.
43:45On attend ce jour
43:47que notre délégation arrive.
43:49Nous en aurons
43:49ceux qui sont tombés
43:51pour la patrie
43:52des deux côtés.
43:54Vous avez courageusement
43:55et vaillamment
43:56et habillement
43:57défendu
43:58les intérêts
43:59de votre patrie.
44:01Je vous remercie,
44:01mon général.
44:02vous n'oublierai pas
44:03ce que vous avez vu.
44:05Je ne me dirai pas plus
44:07parce que je ne peux pas.
44:09Exact.
44:09C'est l'armistice.
44:10C'est l'armistice.
44:10C'est l'armistice.
44:10C'est l'armistice.
44:10À 18h45,
44:14une tigère quitte le wagon.
44:16Il doit rendre compte
44:17de la signature
44:17au général Weygand
44:18à Bordeaux.
44:20C'est la dernière conversation
44:21que les Allemands enregistrent.
44:22Allo, allo.
44:25Oui, mon général,
44:25c'est le tigère.
44:26Oui.
44:27Mais mon général,
44:29c'est fait.
44:30C'est fait.
44:31Oui, mon général.
44:31Oui.
44:33C'est fait.
44:34Je vous remercie encore
44:36de la façon dont vous avez fait.
44:37Merci, mon général.
44:39Bon.
44:39Alors, il est entendu
44:40que le commandement allemand
44:42va donner l'ordre,
44:44ne sais pas,
44:44d'épargner Bordeaux
44:45de toute façon,
44:46de toute façon
44:46à ne pas relever
44:46au gouvernement
44:47sa liberté.
44:50Oui.
44:50Ils ne m'ont pas dit
44:51jusqu'où ils seraient,
44:53mais ils m'ont dit
44:54que la région bordelaise
44:55sera laissée en dehors
44:57de toute poussée.
45:00Bien.
45:01Moi-même.
45:01Bonjour.
45:02Merci.
45:02Au revoir.
45:03Merci, mon général.
45:04Au revoir.
45:09Quand une tigère
45:10téléphone à Weygand,
45:12c'est un homme brisé,
45:13c'est clair.
45:14Il dit, voilà, c'est fait.
45:15Et donc, on sent très bien
45:17le soulagement
45:18qui pointe
45:19chez Weygand,
45:20puisque la principale
45:22préoccupation de Pétain
45:24et du gouvernement
45:25de Bordeaux
45:25était d'être maintenu
45:27en dehors
45:27de l'avance allemande.
45:28Ils ne vont pas s'arrêter.
45:29Ils vont continuer
45:30jusqu'au 25 à minuit.
45:34Mais rien n'est encore
45:35vraiment conclu
45:36pour l'instant,
45:37car il faut aussi
45:37signer l'armistice
45:38avec l'Italie
45:39pour mettre fin au combat.
45:41La délégation française
45:42décolle le 23 juin
45:43à 5h25 du matin,
45:45à bord d'un avion
45:46prêté par l'Allemagne.
45:47Les Français sont à Rome
45:49en fin de matinée.
45:54La négociation commence
45:55à 19h15
45:56à la Villa Incisa,
45:57en dehors de Rome.
45:59Soulagement,
46:00les Italiens renoncent
46:01à la Savoie,
46:02aux colonies
46:02et à la flotte française.
46:04C'est quand même
46:06une petite satisfaction
46:07et à Bordeaux,
46:11on considère
46:12qu'on a sauvé
46:13l'essentiel,
46:14c'est-à-dire l'honneur.
46:16L'honneur est jugé
46:17sauf par Pétain.
46:18Le double armistice
46:19entre en vigueur
46:20à 0h35
46:21le 25 juin 1940.
46:25Les clérons sonnent
46:26donc le cessez-le-feu
46:27huit jours après
46:28l'appel du maréchal
46:29à cesser le combat.
46:30Et sur le territoire,
46:34l'armistice
46:34fige une situation
46:36dramatique.
46:41Les Allemands
46:41ont fait 1 800 000 prisonniers
46:43et la moitié
46:44de ces prisonniers,
46:45à peu près la moitié,
46:46étaient faites
46:47pendant cette période
46:47dramatique
46:48durant laquelle
46:49les soldats français
46:50déposaient leurs armes
46:51parce qu'ils pensaient
46:52que la guerre était finie.
46:53Les prisonniers de guerre
46:54auraient pu être libérés
46:56à l'automne 40,
46:58mais non,
46:58ils vont être envoyés
46:59en Allemagne
46:59dans des stalags,
47:00dans des off-lag,
47:01ils vont servir
47:02pour les Allemands
47:03d'otages.
47:04C'est une manière
47:05également de jouer
47:06sur la popularité
47:07de Pétain.
47:08Tu veux être populaire,
47:10alors on augmente
47:12un petit peu
47:12les colis aux prisonniers,
47:15leur fréquence,
47:16le courrier,
47:17etc.
47:18Et puis tu nous refuses
47:19un truc.
47:20C'est les prisonniers
47:21qui trinquent.
47:21Ça va être comme ça
47:22pendant toute l'occupation.
47:24Et ce que ne sait pas
47:25encore Pétain,
47:26c'est qu'il va être
47:27finalement chassé
47:27de Bordeaux par Hitler.
47:29Les Allemands découpent
47:30la France
47:31en plusieurs zones.
47:33Au départ,
47:33il devait y avoir
47:34juste deux zones,
47:35une zone occupée au nord,
47:36une zone non occupée au sud.
47:38Les Allemands,
47:39pour des raisons stratégiques
47:40et militaires,
47:41vont ajouter
47:41de nouvelles zones.
47:43Le Nord-Pas-de-Calais,
47:45zone très stratégique
47:46par rapport
47:47à la Grande-Bretagne,
47:48est rattachée
47:49au gouvernement militaire
47:50de Bruxelles.
47:51Les Allemands vont instaurer
47:53le long du littoral français
47:54une zone dite interdite.
47:56Et puis,
47:57ils vont annexer
47:58l'Alsace et la Moselle
48:00pour mieux en exploiter
48:01les ressources.
48:02Ils vont créer
48:03une zone réservée
48:04à l'est
48:05où les Français
48:06qui avaient quitté
48:07cette zone
48:07ne pourront plus revenir
48:09au cours de l'été
48:10et de l'automne 1940.
48:11La ligne de démarcation,
48:14cette nouvelle frontière
48:15qui sépare la France
48:16en deux zones principales,
48:17est un formidable outil
48:18de chantage
48:19sur le régime de Pétain.
48:22Pour faire pression,
48:23il suffit aux Allemands
48:24d'ouvrir
48:25ou de refermer
48:25cette frontière
48:26en fonction
48:27de ce qu'ils veulent
48:27obtenir des Français.
48:30À cela,
48:31s'ajoutent
48:32les frais
48:32d'occupation allemands.
48:36Les sommes
48:36qui sont demandées
48:37au gouvernement français
48:39pour l'entretien
48:41des troupes
48:41d'occupation allemandes,
48:42c'est une chose
48:42considérable.
48:43400 millions
48:44de francs
48:46par jour
48:47d'indemnités
48:47d'occupation,
48:48c'est quasiment
48:49le budget de l'État.
48:52Pire,
48:53l'armistice
48:54signe l'entrée
48:55de la France
48:55dans la collaboration
48:56directe
48:57avec le régime nazi.
48:59Le traité
49:00d'armistice
49:01précise bien
49:01que l'administration
49:03française
49:04doit collaborer
49:05avec l'administration
49:07allemande
49:07pour maintenir
49:09l'ordre,
49:10pour éviter
49:10des situations
49:11de chaos
49:11et pour assurer
49:13les intérêts
49:14de la puissance
49:15occupante.
49:16L'armistice
49:17consommé,
49:17Hitler fait réduire
49:18en cendres
49:19tout le musée
49:20et les monuments
49:20de retombe.
49:22Le wagon
49:23dans lequel vient
49:23d'être signé
49:24l'armistice
49:24est acheminé
49:25à Berlin.
49:26Il sera détruit
49:27par la SS
49:28sur ordre d'Hitler
49:29quelques jours
49:29avant son suicide
49:30en avril 1945.
49:35En cette fin
49:35de mois de juin
49:361940,
49:38le Führer
49:38fait un retour
49:39triomphal en Allemagne.
49:43Quand Hitler
49:44revient à Berlin,
49:45c'est une marée
49:46humaine
49:46qui l'attend.
49:48C'est sans doute
49:49pour ça
49:49que les Allemands
49:49ont voulu enregistrer.
49:50C'est pour se dire
49:51qu'ils allaient
49:51s'en servir plus tard
49:52pour mettre en majesté
49:54la victoire allemande
49:55sur l'armée française.
49:57En plus de cette armistice
49:59signée dans le même
49:59wagon qu'en 1918,
50:01Hitler fait un autre
50:02cadeau empoisonné
50:03à Pétain.
50:05Il lui fait faire
50:06une copie unique
50:07des enregistrements
50:07de la négociation
50:08de Rotonde.
50:10La preuve
50:10de la soumission
50:11historique de la France
50:12à l'Allemagne.
50:14Le son est gravé
50:15sur 45 disques
50:16de 78 tours
50:17placés dans
50:18une boîte métallique.
50:18Ces archives,
50:23elles sont à elles seules
50:24une histoire
50:24dans l'histoire
50:25puisque les Allemands
50:27les ont données
50:27aux Français.
50:29Ils n'ont pas donné
50:29d'ailleurs l'intégralité
50:30des enregistrements
50:31mais uniquement
50:32à une partie.
50:33Ces archives sonores
50:34ont donc été rapatriées
50:35à Vichy
50:36ou elles ont été mis
50:36dans les archives personnelles
50:38du maréchal Pétain.
50:39Les disques sont rangés
50:41précieusement
50:41parmi les archives secrètes
50:43de Pétain
50:43à l'hôtel du parc
50:44pendant toute la durée
50:45de la guerre.
50:48Avec le débarquement allié,
50:51la libération à venir
50:52de la France
50:52et son départ
50:53vers le château
50:53de Sigmaringen
50:54en Allemagne,
50:56le chef de l'État
50:56prend ses dispositions.
50:59Ils ont décidé
50:59de cacher
51:01les archives
51:02les plus importantes.
51:02Ils en ont brûlé
51:03une partie,
51:04ils ont caché
51:04les autres.
51:05C'est ce qui a donné lieu
51:06aux fameuses
51:07mâles Pétains
51:07qui ont été confiées
51:09à différentes personnes
51:11pour les sauvegarder,
51:12généralement
51:12des personnes
51:13du personnel diplomatique
51:14des pays étrangers.
51:15Et ces archives sonores
51:17ont été données
51:18à un ambassadeur
51:19des pays amis
51:20et cet ambassadeur
51:21des pays amis
51:22les a conservés
51:24sans jamais
51:25les restituer.
51:26Plus de 70 ans
51:27après la guerre,
51:28ces disques
51:29et les enregistrements
51:30qu'ils contiennent
51:31font surface en Allemagne.
51:32Ils sont à vente
51:33et celui qui les acquiert
51:35dans une vente publique
51:35pour quelques milliers
51:36d'euros
51:37est Bruno Ledoux,
51:38un collectionneur français.
51:39Ce qui m'a intrigué
51:41c'est que c'était
51:43des disques
51:43en aluminium
51:44très lourds
51:44et donc je m'aperçois
51:46qu'il y a écrit
51:47président du conseil
51:48radiodiffusion nationale
51:49et je me dis
51:50ça c'est quand même
51:50un truc étonnant.
51:52J'écoute les premiers disques
51:53et là j'entends
51:53les discussions,
51:56on entend les bruits,
51:57on entend le bruit des tables.
51:58Là on est au cœur,
52:00au cœur de l'histoire.
52:02Les enregistrements
52:03des négociations
52:03de l'armistice
52:04témoignent du drame
52:05dans lequel s'enferme
52:06la France
52:07à partir de juin 1940.
52:09Cette trace honteuse
52:10est sans doute
52:11l'explication
52:12de leur longue disparition.
52:14Après la guerre,
52:15on a mis un couvercle
52:16sur tout ça.
52:17Donc il y a des objets,
52:18pas énormément,
52:19mais il y a des objets
52:19qui ont été enfouis,
52:22cachés,
52:23parce que c'était
52:23un moment d'histoire
52:24qu'on a effacé.
52:27Ces enregistrements
52:28rejoignent les archives nationales
52:29pour être enfin versés
52:30au dossier
52:31Histoire de France.
52:32Ce qu'ils révèlent
52:36et donnent à entendre
52:37permet d'enrichir
52:38nos connaissances
52:39sur les terribles
52:40négociations de retombes.
52:43L'armistice de juin 1940
52:45est l'acte fondateur
52:46du régime de Vichy
52:47dirigé par le maréchal Pétain
52:49et sans doute
52:50l'une des pages
52:51les plus sombres
52:52de notre histoire contemporaine.
52:53Sous-titrage Société Radio-Canada
53:23Sous-titrage Société Radio-Canada
53:27Sous-titrage Société Radio-Canada
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