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  • 03/07/2025
Le 2 juillet, un débat sur la situation au Proche et au Moyen-Orient était organisé au Sénat. Le Premier ministre François Bayrou est revenu assez largement sur le bouleversement des relations internationales et de l’ordre géopolitique mondial. Il a abordé la situation à Gaza, affirmant qu’elle “heurte nos consciences” et qu’elle “est intolérable”. Il poursuit en déclarant : “nous réaffirmons que l’aide humanitaire doit pouvoir être distribuée sans entrave”. Abordant ensuite la question du nucléaire iranien, il affirme : “La seule réponse valable au danger que représente le programme nucléaire iranien sera et ne peut être qu’un règlement négocié”. Les groupes se sont ensuite succédé à la tribune pour exprimer leur position. Matthieu Darnaud, le président du groupe Les Républicains, a lui affirmé : “Israël a le droit de se défendre contre ses ennemis, qu’ils se trouvent à Gaza, au Liban, en Syrie ou au Yémen. Et bien sûr en Iran”. Le représentant du groupe socialiste, Jean-Marc Vayssouze-Faure, a appelé à “lever le blocus humanitaire et démilitariser l’aide humanitaire” et a rappelé que “l’horreur, aujourd'hui, c’est Gaza”. Revivez ces échanges. Année de Production :

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00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans 100% Sénat, l'émission qui vous fait vivre le cœur du travail parlementaire.
00:00:16Aujourd'hui, direction l'hémicycle du Palais du Luxembourg, où se tenait hier soir un débat sans vote au titre de l'article 50-1 de la Constitution.
00:00:25Un débat sur la situation aux Proches et au Moyen-Orient, l'occasion pour le gouvernement de confronter ses points de vue avec les parlementaires sur la guerre entre Israël et le Hamas,
00:00:34la guerre en Iran et l'avenir du programme nucléaire iranien touché par les frappes israéliennes et américaines. On regarde.
00:00:41Nous sommes là ce soir pour débattre de la politique étrangère de notre pays, parce que nous avons été à la fois spectateurs et partie prenante,
00:00:55d'un basculement historique parfaitement caractérisé que nous avons, pour quelques-uns d'entre nous, analysé exactement dès le jour où il s'est produit.
00:01:09Et ce jour, c'était le 24 février 2022, lorsque les troupes de Vladimir Poutine ont franchi la frontière ukrainienne à Kharkiv et que nous avons constaté
00:01:25que le monde dans lequel nous vivions depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que ce monde-là avait profondément changé.
00:01:37Ce monde était fondé sur l'idée, et certains diront peut-être l'illusion,
00:01:46que ce qui constituait le principe des relations internationales, la protection de tous, y compris des plus faibles, c'était le droit.
00:01:55Et nous savons depuis 30 siècles, depuis Hammourabi, que le principe du droit s'énonce dans le prologue suivant.
00:02:13Pour empêcher le puissant d'opprimer le faible, j'instituerai dans la contrée le droit et la justice.
00:02:19Et au XXe siècle, la Charte des Nations Unies, dont nous avons célébré cette semaine le 80e anniversaire,
00:02:30a repris et consacré ses principes au niveau international.
00:02:35On y retrouve gravée l'intangibilité des frontières, le respect des droits fondamentaux des personnes
00:02:42et l'égalité souveraine des nations petites ou grandes.
00:02:46Et dès cet instant, dès l'instant de l'invasion ou de la tentative d'invasion de l'Ukraine par la Russie,
00:02:59nous avons tous senti que le risque, c'était qu'il y aurait un effet de contagion,
00:03:06que cette violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie déclencherait et libèrerait...
00:03:19Je ne sais pas ce qui se passe. Il y a de l'agitation au pied de la tribune.
00:03:23Nous avons donc tous senti que cette violation risquait de déclencher et de libérer les volontés de puissance
00:03:48et qu'une lame de violence risquerait de frapper d'autres terres.
00:03:55La Russie a fait naître et a animé l'axe de la force et du désir de domination au mépris du droit.
00:04:04Les bruits de bottes se sont multipliés.
00:04:06Le 47e président des Etats-Unis en a fait entendre au Groenland et au Mexique,
00:04:15le président du Venezuela au Guyana.
00:04:18Et ces bruits se sont, en plusieurs endroits, amplifiés jusqu'à l'affrontement,
00:04:23comme entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, avec l'offensive au Haut-Karabakh.
00:04:29Et puis, une détonation supplémentaire est venue ébranler le monde.
00:04:39Le 7 octobre 2023, à Nisraël, à Aréim, Kfaraza, Nir, Os et Béhéry,
00:04:51où s'est perpétré le plus grand pogrom depuis la Shoah.
00:04:551 200 victimes, et parmi ces victimes, 49 de nos compatriotes,
00:05:0514 autres blessés et 8 enlevés.
00:05:10Un de ceux-là, comme nous le savons, est mort peu après dans les conditions abominables de sa détention.
00:05:17Les coupables de ces actes sauvages, il faut les nommer, c'est évidemment le Hamas.
00:05:23Cette sauvagerie était un acte terroriste, délibérément choisi, nous le croyons,
00:05:33pour atteindre un but politique, qui était de rendre la haine inexpiable,
00:05:41de rendre à jamais impossible toute réconciliation entre Israël et ses voisins,
00:05:45entre Israël et la Palestine, entre Israël et Gaza.
00:05:48Le 7 octobre a détruit l'espoir qu'avaient fait naître les accords d'Abraham,
00:05:55qui liaient déjà Israël à des puissances du monde musulman,
00:06:00les Émirats arabes unis, le Maroc, le Soudan et Baraigne,
00:06:06et dont on pouvait espérer qu'à force de dialogue et de travail,
00:06:09ils incluraient même le pays qui garde les lieux les plus sains de l'Islam,
00:06:15l'Arabie saoudite.
00:06:19Cette tentative de paix,
00:06:22ouverte, patiente et réaliste,
00:06:26voilà quelle était la cible réelle des attaques du 7 octobre.
00:06:30Et qui a immédiatement profité de ce crime pour semer plus de guerre et de haine encore ?
00:06:40Eh bien, dès le 8 octobre,
00:06:44les affidés de la République islamique d'Iran,
00:06:48désignés par les termes d'axe de la résistance,
00:06:50ont décidé, sur instigation de leurs parrains,
00:06:54de se saisir de cette situation soudaine de faiblesse d'Israël
00:06:57pour se lancer à l'assaut de celui qui est, pour elle, l'ennemi désigné.
00:07:06Après le Hamas en Palestine,
00:07:08le Hezbollah au Liban,
00:07:10les ministres armés chiites en Syrie et en Irak,
00:07:13les Houthis au Yémen
00:07:15et dans le Golfe Persique.
00:07:18Et oui, nous avons dit dès la première minute
00:07:21qu'il était légitime qu'Israël se défende contre ces attaques.
00:07:26Puis la succession des événements
00:07:28a suivi le cours que vous savez.
00:07:32Ayant sans jamais faiblir défendu la sécurité d'Israël,
00:07:37nous sommes d'autant plus fondés à dire notre désarroi
00:07:40face à ce à quoi nous assistons depuis plusieurs mois à Gaza,
00:07:45à dire que la situation humanitaire heurte nos consciences
00:07:50que des femmes et des enfants Gazaouis
00:07:54allant chercher de quoi se nourrir soit pris pour cible,
00:07:57c'est insupportable,
00:07:59c'est insupportable pour tous les citoyens
00:08:03et c'est insupportable pour la République française.
00:08:06Cette situation est intolérable
00:08:09et nous affirmons et réaffirmons
00:08:12que l'aide humanitaire doit pouvoir être distribuée sans entrave.
00:08:17Ces derniers jours, le séisme qui a débuté le 7 octobre
00:08:20a connu de violentes répliques
00:08:21avec la campagne intensive de frappes menées par Israël
00:08:24contre le programme nucléaire et balistique iranien
00:08:28et ça a débuté le 13 juin dernier.
00:08:34La République islamique d'Iran,
00:08:36qui n'a jamais cessé de clamer son intention de,
00:08:39je cite entre guillemets exactement,
00:08:41de rayer de la carte l'État d'Israël,
00:08:43cette République islamique qui a affiché son soutien au massacre du 7 octobre,
00:08:50était pour l'État hébreu une menace existentielle.
00:08:55Qu'un pays aussi voisin et aussi hostile
00:08:58soit presque parvenu à disposer du matériel nécessaire
00:09:02pour fabriquer dix bombes atomiques
00:09:05et soit doté de missiles balistiques
00:09:09nécessaires pour les transporter et atteindre leurs cibles,
00:09:13c'est évidemment un danger mortel
00:09:15pour toute la population israélienne,
00:09:18mais aussi pour les grands pays sunnites de la région
00:09:20et aussi pour une partie de nos territoires européens,
00:09:25étant donné la portée des missiles balistiques
00:09:27qui ont été ainsi produits.
00:09:29Il suffit de rappeler que l'Iran disposait avant les frappes américaines
00:09:34de 409 kg d'uranium enrichi à 60 %,
00:09:37un taux que ne peut en aucune manière justifier
00:09:42une simple production pacifique d'électricité.
00:09:46Il faut rappeler que l'uranium utilisé comme combustible
00:09:49dans une centrale électronucléaire
00:09:51nécessite un enrichissement à hauteur de seulement 5 à 7 %.
00:09:56Notre première préoccupation pendant les 12 jours
00:10:01qu'a duré le conflit a été le sort de nos ressortissants.
00:10:05Immédiatement, nous avons déployé des moyens civils et militaires
00:10:08pour rapatrier ces ressortissants,
00:10:11ceux qui ont formulé la demande,
00:10:14et ces moyens mobilisés ont permis à plus d'un millier de Français
00:10:17de quitter l'Iran et Israël.
00:10:21Nous avions aussi, faut-il le rappeler,
00:10:23de grandes inquiétudes pour nos deux ressortissants détenus en Iran
00:10:27de manière arbitraire depuis plus de 3 ans,
00:10:29dans des conditions indignes,
00:10:33Cécile Collère et Jean-Jacques Paris,
00:10:36dont nous n'avions plus de nouvelles
00:10:37depuis les frappes sur la prison d'Evine.
00:10:41Et nous pouvons,
00:10:43M. le ministre des Affaires étrangères,
00:10:46si je ne vous dérange pas dans votre communication,
00:10:48nous n'avions plus de nouvelles
00:10:53depuis les frappes sur la prison d'Evine.
00:10:56Et nous pouvons vous rassurer ce soir
00:10:58en vous disant qu'hier,
00:10:59ils ont reçu une visite consulaire
00:11:01et qu'ils sont sains et saufs.
00:11:05Qu'ils sachent,
00:11:06que leur famille sache,
00:11:08et tous ceux qui les soutiennent,
00:11:10que nous mobilisons tous les moyens disponibles
00:11:13avec un seul but,
00:11:14obtenir leur libération immédiate.
00:11:16Un cessez-le-feu a été établi
00:11:19il y a maintenant huit jours
00:11:20et la France appelle
00:11:23la République islamique d'Iran
00:11:25à revenir à la table des négociations
00:11:27car la seule réponse valable
00:11:28au danger que représente
00:11:29le programme nucléaire iranien
00:11:31sera et ne peut être
00:11:34qu'un règlement négocié.
00:11:37Les frappes américaines
00:11:38ont sans doute eu une réelle efficacité,
00:11:41mais comme le souligne
00:11:42le directeur de l'Agence internationale
00:11:44pour l'énergie atomique,
00:11:45Raphaël Grossi,
00:11:47l'Iran a toujours
00:11:48des capacités résiduelles.
00:11:51Nous exhortons la République islamique d'Iran
00:11:54à respecter l'accord de Vienne de 2015.
00:11:58Il est essentiel que Téhéran
00:12:00permette aux agents
00:12:01de l'Agence internationale
00:12:02pour l'énergie atomique
00:12:03de reprendre leurs inspections
00:12:05sans délai.
00:12:06Vous voyez bien ce qui se joue,
00:12:12c'est que face au retour des empires
00:12:14qui déchirent le paysage mondial,
00:12:15face au retour des volontés dominatrices,
00:12:18de la violence désinhibée,
00:12:21nous avons, nous,
00:12:22à définir,
00:12:23par notre politique étrangère,
00:12:25une attitude et une direction
00:12:28qui soient sans ambiguïté.
00:12:31Alors, comment la France
00:12:33va-t-elle appliquer aujourd'hui
00:12:35les principes qui la guident
00:12:36depuis 1945 ?
00:12:40Je commence par le front le plus brûlant,
00:12:42c'est le soutien permanent
00:12:43qui doit être sans faiblesse
00:12:46et sans manque à l'Ukraine,
00:12:49soutien sans faille
00:12:50sur tous les aspects
00:12:51et aussi profondément que possible
00:12:54pour soutenir la résistance
00:12:56de ce pays héroïque
00:12:57à Vladimir Poutine.
00:12:58Dans ce soutien commun
00:13:01avec plusieurs de nos partenaires,
00:13:04la France a un souci particulier
00:13:06mettre en garde infatigablement
00:13:08contre le risque de lassitude de l'Occident,
00:13:13empêcher que s'insinuent
00:13:14parmi les peuples
00:13:15les États-majors et les gouvernements
00:13:17cette fatigue
00:13:18de soutenir nos alliés
00:13:22et ceux qui se battent
00:13:23d'une certaine manière
00:13:24au nom de notre idéal
00:13:27européen et de liberté.
00:13:30Nous pouvons d'autant moins
00:13:31relâcher nos efforts
00:13:32que la Russie fait preuve
00:13:33d'une détermination
00:13:35qui paraît inflexible,
00:13:38qu'elle redouble de violence.
00:13:41L'Ukraine a subi,
00:13:42pas plus tard que dimanche,
00:13:45une des attaques aériennes
00:13:46les plus massives
00:13:47qu'elle ait eu à connaître
00:13:48depuis le début de la guerre,
00:13:49avec plus de 500 drones
00:13:53partis de Russie
00:13:54et comme nous savons,
00:13:56une partie de ces drones
00:13:57est fabriquée en Iran.
00:14:00L'été qui vient
00:14:01s'annonce déterminant
00:14:02en raison de la menace
00:14:03que fait peser
00:14:04une nouvelle offensive russe
00:14:05dans les prochaines semaines.
00:14:08Plusieurs milliers
00:14:09de soldats russes
00:14:10attendent non loin
00:14:11de Soumy au nord-est
00:14:12de l'Ukraine,
00:14:14le meilleur moment
00:14:15pour déstabiliser
00:14:16leurs adversaires.
00:14:16Les Ukrainiens
00:14:18se battent chaque jour
00:14:20un contre trois au moins
00:14:22pour éviter
00:14:23la rupture du front
00:14:24et nous devons
00:14:26nous promettre
00:14:27à nous-mêmes
00:14:28que nous ne laisserons
00:14:29jamais l'Ukraine
00:14:30qui est comme une part
00:14:32de nous-mêmes
00:14:32succomber
00:14:33à cause de notre découragement.
00:14:37Peut-être est-il
00:14:38important de rappeler
00:14:40que les démocraties,
00:14:43contrairement à ce qu'on croit
00:14:44généralement,
00:14:45savent se battre
00:14:46sur 31 guerres.
00:14:49Les historiens ont fait
00:14:50le calcul sur 31 guerres
00:14:52impliquant des démocraties
00:14:54contre des autocraties.
00:14:5731 guerres survenues
00:14:59entre le Congrès de Vienne
00:15:00en 1815 et l'année 2020.
00:15:0384 % ont été remportées
00:15:06par le camp des démocraties.
00:15:09Car nous croyons
00:15:10que les démocraties
00:15:12savent faire preuve
00:15:14de résilience,
00:15:14comme on dit,
00:15:15elles peuvent trouver
00:15:16dans leur développement
00:15:16économique et technologique
00:15:18ainsi que dans leur capacité
00:15:19d'union
00:15:20les forces indispensables
00:15:22pour l'emporter.
00:15:25Donc, notre soutien
00:15:26à l'Ukraine doit rester
00:15:27ferme et résolu
00:15:28tout autant que notre volonté
00:15:29de trouver une issue
00:15:30au conflit.
00:15:32Et comme vous le savez,
00:15:33comme le président
00:15:34de la République l'a rappelé,
00:15:35la France appelle
00:15:36de ses voeux
00:15:37le lancement
00:15:38de négociations
00:15:39pour un règlement
00:15:40solide et durable
00:15:41du conflit.
00:15:42La deuxième application
00:15:44de nos principes
00:15:44est le soutien
00:15:45en faveur de la stabilité
00:15:46aux Proches
00:15:47et au Moyen-Orient.
00:15:49Ce qui signifie évidemment
00:15:50la solidarité
00:15:51envers Israël
00:15:52qui continue
00:15:53d'être la cible
00:15:54d'attaques balistiques
00:15:56menées par les Houthis,
00:15:57par exemple,
00:15:58au Yémen.
00:15:59La France réaffirme
00:16:01que face au pogrom
00:16:02que nous avons vécu,
00:16:04la première des solidarités
00:16:06est de ne pas oublier
00:16:07les victimes,
00:16:08à commencer
00:16:09par les ressortissants français,
00:16:11de ne pas oublier
00:16:12les otages,
00:16:14ceux qui sont morts
00:16:15en détention,
00:16:17de ne pas oublier
00:16:18ceux qui aujourd'hui encore
00:16:19sont gardés comme otages
00:16:21qu'ils soient israéliens
00:16:22ou d'autres nationalités
00:16:23et de ne jamais oublier
00:16:26qui a armé le détonateur
00:16:28qui est le premier responsable
00:16:30de l'horreur
00:16:31et de ses suites.
00:16:33Ce soutien constant
00:16:35au droit à l'existence
00:16:36et à la sécurité
00:16:37d'Israël
00:16:38n'enlève rien
00:16:40à notre liberté de parole,
00:16:42rien au désaccord
00:16:44que j'évoquais
00:16:44avec la politique
00:16:45du gouvernement israélien,
00:16:48par exemple,
00:16:49en ce qui concerne
00:16:50la situation
00:16:50de la Cisjordanie
00:16:52et surtout le sort terrible
00:16:53que connaissent
00:16:54les civils à Gaza.
00:16:55La France soutiendra
00:16:58les efforts en cours
00:16:59pour obtenir
00:17:00un cessez-le-feu immédiat
00:17:01à Gaza
00:17:02et la libération
00:17:03de tous les otages.
00:17:05Afin de rendre possible
00:17:07un règlement politique
00:17:08du conflit israélo-palestinien,
00:17:10la France prône,
00:17:11comme nous savons,
00:17:12une solution à deux États,
00:17:14en sachant les conditions
00:17:16sur lesquelles elle repose,
00:17:17des garanties données
00:17:18aux deux peuples
00:17:19et en particulier
00:17:20des garanties de sécurité
00:17:21données par l'ensemble
00:17:23des acteurs à Israël
00:17:24et la possibilité
00:17:25donnée au peuple palestinien
00:17:27de disposer de l'État
00:17:29auquel il aspire légitimement.
00:17:32Nous ne pouvons pas parler
00:17:33de la stabilité
00:17:34au Proche-Orient
00:17:35sans évoquer
00:17:35la situation au Liban
00:17:36que le Hezbollah
00:17:38a entraînée
00:17:39dans un conflit dévastateur.
00:17:42Le mandat
00:17:42de la Force intérimaire
00:17:44des Nations unies au Liban,
00:17:45la finule,
00:17:46doit y être renouvelée,
00:17:48consolidée,
00:17:48afin de garantir
00:17:49la sécurité,
00:17:51notamment dans le sud
00:17:52du Liban.
00:17:54Le Liban est aujourd'hui
00:17:55au défi
00:17:56de sa reconstruction
00:17:57politique et économique
00:17:59et la France espère
00:18:01voir ce pays, frère,
00:18:03retrouver sa pleine souveraineté.
00:18:06De même pour la Syrie,
00:18:09dont la souveraineté,
00:18:10l'indépendance
00:18:11et l'intégrité territoriales
00:18:12doivent être respectées.
00:18:14La levée des sanctions
00:18:16économiques européennes
00:18:17à l'égard de ce pays
00:18:18a été possible,
00:18:20moyennant le respect
00:18:21de solides garanties
00:18:22en matière de transparence
00:18:23et de bonne utilisation
00:18:25des fonds internationaux,
00:18:27mais aussi en matière
00:18:28de prise en compte
00:18:29des enjeux prioritaires,
00:18:31comme la lutte
00:18:31contre l'État islamique
00:18:33et les groupes armés
00:18:35incontrôlés.
00:18:36Les attaques terroristes
00:18:37ont encore récemment
00:18:38fait des victimes
00:18:39sur le sol syrien,
00:18:40parmi les chrétiens d'Orient,
00:18:43visées horriblement
00:18:44lors d'une attaque
00:18:46contre une église chrétienne
00:18:47à Damas,
00:18:47le 22 juin dernier.
00:18:51Nous ne pouvons rester
00:18:52impuissants et silencieux
00:18:53face à la persécution
00:18:55dont ils font l'objet
00:18:56et qui fragilise
00:18:58la transition politique
00:18:59à Damas
00:19:00en heurtant profondément
00:19:01les convictions
00:19:02qui sont les nôtres.
00:19:04À quelles conditions
00:19:05notre politique étrangère
00:19:06pourra-t-elle atteindre
00:19:07ces objectifs
00:19:08et permettre d'ouvrir
00:19:09un chemin de paix
00:19:10et de stabilité en Ukraine,
00:19:11aux proches,
00:19:12au Moyen-Orient ?
00:19:12La première condition,
00:19:15mesdames et messieurs
00:19:15les sénateurs,
00:19:16c'est que nous construisions
00:19:17la puissance européenne.
00:19:19À l'heure du retour
00:19:20des impérialismes,
00:19:22si nous voulons continuer
00:19:23à défendre le droit
00:19:23et la justice,
00:19:25nous devons aussi comprendre
00:19:26que la justice
00:19:28sans force
00:19:29est impuissante.
00:19:32La France
00:19:32plaide pour la puissance,
00:19:35sa propre puissance
00:19:37et la puissance
00:19:37de l'Europe.
00:19:39Construire la puissance européenne,
00:19:41c'est non seulement
00:19:42s'intéresser aux moyens,
00:19:43mais surtout forger
00:19:44la volonté européenne
00:19:45d'organiser sa propre défense
00:19:48et de bâtir
00:19:48son autonomie stratégique.
00:19:51C'est aussi faire
00:19:52de l'Europe
00:19:53une puissance économique,
00:19:55financière,
00:19:55commerciale et industrielle,
00:19:58ce qui exige
00:19:59qu'elle défendre
00:20:01le principe
00:20:03de règles équitables,
00:20:05également respecté
00:20:06par les autres puissances,
00:20:08ce qui exige également
00:20:09que nous unissions
00:20:10nos efforts
00:20:10nous croyons
00:20:12qu'ensemble
00:20:12nous pouvons aller
00:20:14plus haut
00:20:15et plus loin.
00:20:16Il y a par exemple,
00:20:18monsieur le ministre
00:20:18des Armées,
00:20:20des domaines militaires
00:20:21dans lesquels
00:20:21c'est ensemble
00:20:22que nous devons construire,
00:20:24soutenir
00:20:24l'industrie européenne
00:20:25de défense,
00:20:26privilégier une préférence
00:20:27européenne
00:20:28en matière
00:20:28d'acquisition d'armement.
00:20:31Nous ne pourrons
00:20:31assurer notre autonomie
00:20:33stratégique
00:20:33si nous ne sommes pas
00:20:34à même
00:20:34de nous équiper
00:20:35nous-mêmes.
00:20:37Or,
00:20:37l'année dernière,
00:20:38les Européens
00:20:40ont acheté
00:20:4079%
00:20:43de leur équipement
00:20:43militaire hors
00:20:44de l'Union européenne,
00:20:47dont 63%
00:20:48aux États-Unis.
00:20:50Ces chiffres
00:20:51disent à eux seuls
00:20:52la dimension
00:20:53du défi
00:20:54que nous avons
00:20:54devant nous.
00:20:56Nous devons
00:20:56renverser
00:20:57ces logiques
00:20:58d'approvisionnement
00:20:59et de premières
00:21:01étapes
00:21:02ont été franchies,
00:21:04sont sur le point
00:21:04d'être franchies
00:21:05au niveau européen
00:21:06avec l'adoption
00:21:07par le Parlement
00:21:07européen
00:21:08d'un programme
00:21:09européen
00:21:10de l'industrie
00:21:11de défense.
00:21:13Cette volonté,
00:21:16la situation
00:21:17oblige à conclure
00:21:18que parmi
00:21:20les grands
00:21:21responsables
00:21:21politiques
00:21:22de notre continent,
00:21:24il n'y a que
00:21:24le président
00:21:25de la République
00:21:26française
00:21:26qui les défendent
00:21:27de manière continue,
00:21:28constante,
00:21:29jamais découragée
00:21:30avec une idée
00:21:33et un idéal
00:21:34de construction
00:21:34du projet
00:21:35européen.
00:21:37Souvenons-nous
00:21:37que déjà
00:21:38en 2017,
00:21:39dans son discours
00:21:40de la Sorbonne,
00:21:40il affirmait
00:21:41la nécessité
00:21:42de bâtir
00:21:42une Europe
00:21:43forte,
00:21:45dotée
00:21:45de cette autonomie
00:21:46stratégique
00:21:46en matière
00:21:47de défense.
00:21:48Il appelait
00:21:49alors tous
00:21:49les dirigeants
00:21:50européens,
00:21:52tous les parlementaires
00:21:53à retrouver
00:21:54l'ambition
00:21:55de bâtir
00:21:55une Europe
00:21:56souveraine,
00:21:57disait-il,
00:21:58souveraine,
00:21:59unie,
00:21:59démocratique.
00:22:01L'Europe
00:22:01seule,
00:22:02nous le croyons,
00:22:03peut,
00:22:03en un mot,
00:22:04nous assurer
00:22:06d'une souveraineté
00:22:07réelle,
00:22:08c'est-à-dire
00:22:09garantir
00:22:09notre capacité
00:22:10à exister
00:22:11dans le monde
00:22:11actuel
00:22:12pour y défendre
00:22:13nos intérêts
00:22:14matériels
00:22:16et moraux.
00:22:18La seconde condition,
00:22:20c'est que la France
00:22:20continue de jouer
00:22:21le rôle singulier
00:22:23qui est le sien,
00:22:24d'affirmer
00:22:25l'importance
00:22:26de la loi
00:22:26et la nécessité
00:22:27du dialogue.
00:22:29Dans le cas
00:22:30du programme
00:22:31nucléaire iranien,
00:22:32depuis le début,
00:22:32la France a joué
00:22:33un rôle
00:22:33de premier plan
00:22:34dans les négociations
00:22:35de l'accord de Vienne
00:22:36en 2015
00:22:38qu'elle a contribué
00:22:39à renforcer.
00:22:40Le programme nucléaire
00:22:41a reculé dans le passé
00:22:42grâce à la diplomatie
00:22:44française
00:22:45et c'est Donald Trump,
00:22:47il faut le rappeler,
00:22:48qui a choisi
00:22:49d'en sortir
00:22:49en 2018.
00:22:50La France
00:22:52l'a regrettée,
00:22:54elle en a été
00:22:55amèrement déçue
00:22:57et elle a déployé
00:22:58tous les efforts
00:22:59pour faire revenir
00:23:00les Etats-Unis
00:23:01et inciter l'Iran
00:23:02à se conformer
00:23:02à ses engagements.
00:23:04Avec ses partenaires
00:23:06allemands et britanniques,
00:23:07dans ce cadre européen,
00:23:09elle est restée
00:23:09à l'initiative
00:23:11pour une solution
00:23:11négociée.
00:23:13Pour garantir
00:23:14à long terme
00:23:14que l'Iran
00:23:15ne se dote pas
00:23:16de l'arme nucléaire
00:23:17et pour que le régime
00:23:19mondial de non-prolifération
00:23:20continue d'être
00:23:22au moins plus
00:23:23ou moins respecté,
00:23:25un accord robuste,
00:23:26vérifiable et durable
00:23:27est indispensable.
00:23:29Des engagements
00:23:30clairs et concrets
00:23:31doivent être pris
00:23:33dès maintenant
00:23:33par l'Iran
00:23:34pour démontrer
00:23:35à la communauté
00:23:36internationale
00:23:37que ses dirigeants
00:23:38acceptent
00:23:39de s'engager
00:23:39dans cette voie
00:23:40et que des résultats
00:23:42rapides
00:23:43pourront être atteints.
00:23:45La France
00:23:46se tient prête
00:23:47à apporter
00:23:49ce qu'elle a
00:23:50de compétence,
00:23:51ce qu'elle a
00:23:52de constance
00:23:53sur un dossier
00:23:53qu'elle suit
00:23:54depuis dix ans.
00:23:56Nous voyons bien
00:23:57la situation
00:23:59à la mondialisation
00:24:01des problèmes,
00:24:03le séisme
00:24:04géostratégique
00:24:06que je viens d'évoquer,
00:24:07mais aussi
00:24:07ces répliques
00:24:08dans le champ
00:24:09industriel,
00:24:11commercial,
00:24:11peut-être financier
00:24:12demain,
00:24:13qui déséquilibrent
00:24:14des économies entières
00:24:15à cette mondialisation
00:24:17des problèmes,
00:24:18doit répondre
00:24:18une mondialisation
00:24:19des solutions.
00:24:21Ce qui ne veut pas dire
00:24:22qu'un pays imposera
00:24:23ses solutions
00:24:24à tous,
00:24:25mais que ces solutions
00:24:26seront le fruit
00:24:28des discussions
00:24:29menées en commun.
00:24:30C'est pourquoi
00:24:30nous défendons
00:24:31sans cesse
00:24:32ce qu'on appelle
00:24:34le multilatéralisme,
00:24:36chercher la paix
00:24:37par le dialogue,
00:24:38insérer nos intérêts
00:24:39dans des espaces
00:24:40partagés
00:24:41où la puissance
00:24:42des uns
00:24:43s'accorde
00:24:43à la puissance
00:24:44des autres.
00:24:46Les trois principaux
00:24:47membres permanents
00:24:48du Conseil de sécurité,
00:24:50hélas,
00:24:51la Russie,
00:24:51la Chine,
00:24:52les États-Unis,
00:24:53semblent aujourd'hui
00:24:54renoncer chacun
00:24:57à sa manière,
00:24:58à cette règle
00:24:59et à ses principes.
00:25:01La vocation singulière
00:25:03de la France,
00:25:03vous le savez bien,
00:25:04c'est refuser
00:25:06la logique des blocs,
00:25:08œuvrer à bâtir
00:25:09ce que le président
00:25:10de la République
00:25:11a récemment appelé
00:25:13la coalition
00:25:13des indépendants
00:25:14et vous retrouverez
00:25:16dans ses principes
00:25:18une vision
00:25:19cohérente
00:25:21avec celle
00:25:21que le général
00:25:22de Gaulle
00:25:22avait établie
00:25:23dans les décennies
00:25:27qui sont les nôtres
00:25:28afin de rassembler
00:25:31tous les pays
00:25:31prêts à garantir
00:25:32un ordre international
00:25:33fondé sur le dialogue,
00:25:36seul moyen d'assurer
00:25:37l'équilibre des puissances.
00:25:39Notre principe
00:25:40en politique étrangère
00:25:41et nous visons
00:25:43chaque jour
00:25:43à le faire appliquer,
00:25:44c'est l'équilibre.
00:25:46La France
00:25:46est au rendez-vous
00:25:48que l'histoire
00:25:48lui impose.
00:25:50La situation
00:25:51que nous vivons
00:25:51nous permet
00:25:52de réaffirmer
00:25:53et de retrouver
00:25:55l'inspiration
00:25:56et le rôle
00:25:57qui sont ceux
00:25:58de notre nation
00:25:58depuis 80 ans.
00:26:01Je vous remercie.
00:26:03Le 7 octobre
00:26:042023,
00:26:05les assassins
00:26:06du Hamas
00:26:07menaient sur Israël
00:26:08des raids
00:26:09barbares,
00:26:11faisant subir
00:26:12à leurs victimes
00:26:13les pires atrocités
00:26:14comme étant
00:26:16les pires pogroms,
00:26:19en menant aussi
00:26:20des otages
00:26:20dont, pour certains,
00:26:22on ne sait toujours
00:26:23rien.
00:26:25Ce jour-là,
00:26:26l'irréparable
00:26:27était commis
00:26:27et une bascule
00:26:29s'opérait
00:26:29amenant Israël
00:26:31à s'engager
00:26:32dans une lutte
00:26:34implacable
00:26:34contre ceux
00:26:36qui avaient
00:26:37juré
00:26:38son anéantissement.
00:26:40Qu'il s'agisse
00:26:41du Hamas,
00:26:42du Hezbollah,
00:26:43des Houthis
00:26:43ou encore
00:26:44des milices chiites
00:26:45en Syrie
00:26:46et en Irak,
00:26:47tous font partie
00:26:49d'un seul réseau,
00:26:50celui des affidés
00:26:52de Téhéran.
00:26:54Et tous
00:26:54appartiennent
00:26:55à cette même
00:26:56nébuleuse
00:26:57de l'islamisme radical,
00:26:59cet international
00:27:00du terrorisme
00:27:01qui a fait couler
00:27:02le sang,
00:27:03particulièrement
00:27:04dans notre pays.
00:27:06Pendant des années,
00:27:07grâce au soutien
00:27:08des Mollahs,
00:27:09ces djihadistes
00:27:10ont déstabilisé
00:27:11les pays
00:27:12dans lesquels
00:27:12ils s'étaient installés.
00:27:14Ils ont professé
00:27:15la haine
00:27:16du peuple juif.
00:27:18Ils ont fait
00:27:18pleuvoir
00:27:19sur Israël
00:27:20des milliers
00:27:21de roquettes
00:27:21et ont
00:27:23formonté
00:27:23des dizaines
00:27:25d'attentats
00:27:25jusqu'à se rendre
00:27:26coupables
00:27:27des massacres
00:27:28qui furent
00:27:29le détonateur
00:27:30de la crise actuelle.
00:27:31Alors,
00:27:32très clairement,
00:27:34oui,
00:27:35Israël
00:27:35a le droit
00:27:36de se défendre
00:27:37contre ses ennemis
00:27:38qu'ils se trouvent
00:27:40à Gaza,
00:27:41au Liban,
00:27:42en Syrie
00:27:43ou au Yémen.
00:27:44Et bien sûr,
00:27:45en Iran,
00:27:46où l'imminence
00:27:47d'un régime
00:27:48théocratique
00:27:49doté
00:27:50du terrifiant
00:27:51feu nucléaire
00:27:52faisait peser
00:27:53la plus
00:27:55existentielle
00:27:56des menaces.
00:27:57Évidemment,
00:27:59l'Iran
00:27:59prétend
00:28:00ne jamais
00:28:01avoir eu
00:28:01la volonté
00:28:02de développer
00:28:02l'arme atomique,
00:28:04mais seulement
00:28:04celle de se doter
00:28:05des capacités
00:28:07énergétiques
00:28:08civiles.
00:28:09Pourtant,
00:28:10l'incompatibilité
00:28:11entre
00:28:12ces dénégations
00:28:13et les taux
00:28:13d'enrichissement
00:28:14constatés
00:28:15dans ces installations
00:28:16est manifeste.
00:28:18Pourtant,
00:28:19le développement
00:28:20exponentiel
00:28:21de ces capacités
00:28:22balistiques
00:28:23dit tout
00:28:24de ces volontés
00:28:25offensives.
00:28:25Et n'oublions pas
00:28:26qu'il y a trois ans,
00:28:28au moment des pires
00:28:29répressions
00:28:29contre le mouvement
00:28:30Femmes,
00:28:31Vie,
00:28:31Liberté,
00:28:32sa véritable nature
00:28:33nous était apparue
00:28:35en pleine lumière.
00:28:36N'oublions pas
00:28:36qu'aujourd'hui,
00:28:37nous appelons encore
00:28:38et toujours
00:28:39à la libération
00:28:40de nos compatriotes
00:28:41Cécile Collaire
00:28:42et Jacques Paris,
00:28:43retenus dans les jôles
00:28:44iraniennes
00:28:45à la seule fin
00:28:46de servir
00:28:47une abjecte
00:28:48diplomatie
00:28:49des otages.
00:28:50Alors là aussi,
00:28:51il nous faut être
00:28:52parfaitement clairs.
00:28:54L'Iran
00:28:54ne doit pas
00:28:55devenir
00:28:56un État
00:28:57nucléaire
00:28:58ni aujourd'hui
00:28:59ni demain.
00:29:02L'opération
00:29:03Amkalavi
00:29:03a retardé
00:29:05cette échéance
00:29:05et porté
00:29:06un coup
00:29:07sérieux
00:29:07aux ambitions
00:29:08du régime.
00:29:09Elle l'a laissée
00:29:10militairement affaiblie
00:29:11et stratégiquement
00:29:13isolée.
00:29:14A défaut,
00:29:15semble-t-il,
00:29:15d'avoir été décisive,
00:29:17elle a été
00:29:18utile.
00:29:19Toutefois,
00:29:20si le cessez-le-feu
00:29:21a éloigné
00:29:22le spectre
00:29:22de l'embrasement
00:29:23régional
00:29:24qui s'était
00:29:25considérablement
00:29:26rapproché
00:29:26après l'intervention
00:29:27américaine,
00:29:29pour autant,
00:29:30un dénouement
00:29:30de la crise
00:29:31au Moyen-Orient
00:29:33demeure loin
00:29:34d'être acquis.
00:29:36Celui-ci
00:29:36dépendra
00:29:37naturellement
00:29:38de nombreux facteurs,
00:29:39mais il dépendra
00:29:40aussi
00:29:41d'Israël
00:29:42lui-même
00:29:42et des objectifs
00:29:44qu'il entend
00:29:44désormais
00:29:45poursuivre.
00:29:46Depuis 18 mois,
00:29:48ses succès
00:29:48tactiques
00:29:50ont été
00:29:52éblouissants,
00:29:53mais son succès
00:29:54stratégique,
00:29:56lui,
00:29:56est une question
00:29:57toujours en suspens.
00:29:58Car à la fin
00:29:59des fins,
00:30:00quelle autre issue
00:30:01qu'une paix durable
00:30:02pourrait-elle être
00:30:03qualifiée
00:30:04de véritable victoire
00:30:05pour Israël ?
00:30:06L'impasse
00:30:07qui doit aujourd'hui
00:30:08être évitée,
00:30:09c'est celle
00:30:10d'un état de guerre
00:30:11qui deviendrait
00:30:12permanent.
00:30:13A ce titre,
00:30:14tous les regards
00:30:15sont tournés
00:30:16vers la bande
00:30:16de Gaza.
00:30:18Point zéro
00:30:18de la déflagration
00:30:20qui secoue
00:30:20aujourd'hui
00:30:21toute la région.
00:30:22Bien sûr,
00:30:23nous connaissons
00:30:23les paramètres
00:30:24qui amorceraient
00:30:25une résolution
00:30:26du conflit.
00:30:27Libération
00:30:27de tous les otages,
00:30:30démantèlement
00:30:30politique
00:30:31et militaire
00:30:32du ramasse,
00:30:33établissement
00:30:33d'une administration
00:30:35transitoire
00:30:36favorable
00:30:37à la paix
00:30:37et à la coexistence.
00:30:39Sur tous ces points,
00:30:41la communauté
00:30:41internationale
00:30:42devra faire montre
00:30:43d'une implication
00:30:45beaucoup plus forte
00:30:46et tout particulièrement
00:30:48les états voisins
00:30:49dont beaucoup
00:30:50sont restés en retrait.
00:30:52S'ils sont sincères
00:30:53dans leur désir
00:30:54de paix,
00:30:55ils devront désormais
00:30:56assumer
00:30:57des responsabilités
00:30:58d'un autre niveau.
00:31:00En tout état de cause,
00:31:01tant que le ramasse
00:31:02s'accrochera
00:31:03à son pouvoir dictatorial,
00:31:04non seulement
00:31:05il continuera
00:31:06de faire le malheur
00:31:07de son peuple,
00:31:09mais toute sortie
00:31:10de crise durable
00:31:12demeurera
00:31:12hors de portée.
00:31:14Dans ces conditions,
00:31:16reconnaître
00:31:16un État
00:31:17de Palestine
00:31:18est certes
00:31:19inéluctable,
00:31:20mais le faire
00:31:20maintenant
00:31:21n'aurait aucun sens
00:31:23car aucune
00:31:24des conditions
00:31:25n'est réunie
00:31:26pour qu'un tel acte
00:31:27soit utile
00:31:28à la paix.
00:31:29Cependant,
00:31:30et bien qu'elle
00:31:31n'ait pas été
00:31:32éradiquée,
00:31:33force est de constater
00:31:34que les capacités
00:31:35de nuisance
00:31:36de l'organisation
00:31:37terroriste
00:31:38sont désormais
00:31:39considérablement
00:31:40réduites.
00:31:41Dès lors,
00:31:43la situation
00:31:43militaire
00:31:44actuelle
00:31:45peut difficilement
00:31:46expliquer
00:31:47et encore
00:31:48moins justifier
00:31:49les tragédies
00:31:50subies
00:31:51par la population
00:31:52gazaouie
00:31:53à ses souffrances.
00:31:54Il est nécessaire
00:31:55qu'Israël
00:31:56modifie
00:31:57sa stratégie.
00:31:59Il en va
00:31:59de sa responsabilité
00:32:01mais aussi
00:32:01de son intérêt
00:32:02car il est
00:32:03une vérité absolue,
00:32:05Gaza
00:32:05est une terre
00:32:06palestinienne,
00:32:07elle sera peuplée
00:32:08demain
00:32:09par ses mêmes
00:32:09palestiniens.
00:32:11Penser
00:32:11le jour
00:32:12d'après,
00:32:13le penser
00:32:13dans une optique
00:32:14de paix
00:32:15juste
00:32:16et durable
00:32:16est exigeant.
00:32:18Cela impose
00:32:19à Israël
00:32:19d'assurer
00:32:20sa sécurité
00:32:21sans s'aliéner
00:32:22définitivement
00:32:23les palestiniens,
00:32:24de protéger
00:32:25son avenir
00:32:26sans obéir
00:32:27le leur.
00:32:28Et en définitive,
00:32:30cela l'invite
00:32:31à ne jamais
00:32:32perdre de vue
00:32:33les valeurs
00:32:33attachées
00:32:34à ce que représente
00:32:37profondément
00:32:38Israël,
00:32:39une authentique
00:32:40démocratie,
00:32:41la seule
00:32:42du Moyen-Orient.
00:32:44C'est
00:32:45sur une ligne
00:32:46de crête
00:32:46analogue
00:32:47que nos amis
00:32:48israéliens
00:32:49devront également
00:32:50cheminer
00:32:50au Liban
00:32:51ou en Syrie.
00:32:53Ces deux pays
00:32:54si fondamentaux
00:32:56pour la sécurité
00:32:57d'Israël
00:32:58sont aujourd'hui
00:32:59à la croisée
00:32:59des chemins.
00:33:01À Damas,
00:33:02le régime
00:33:02de Bachar el-Assad
00:33:03a fini par tomber.
00:33:04À Beyrouth,
00:33:05l'étreinte
00:33:06du Hezbollah
00:33:06sur le Liban
00:33:07est enfin
00:33:08desserrée.
00:33:09Dans les deux cas,
00:33:10tout reste fragile
00:33:11et mouvant.
00:33:12Et surtout,
00:33:14sujet à mille prudences,
00:33:16en particulier
00:33:16en Syrie
00:33:17où le nouveau pouvoir
00:33:18est très loin
00:33:19d'avoir convaincu
00:33:20de ses intentions,
00:33:22notamment vis-à-vis
00:33:23des minorités.
00:33:25Mais,
00:33:26comme jamais peut-être
00:33:27depuis plus de 30 ans,
00:33:29l'ombre de Téhéran
00:33:30s'éloigne
00:33:31et des possibles
00:33:32s'ouvrent.
00:33:33Veillons
00:33:33à ce qu'il ne se referme pas
00:33:35sans offrir
00:33:36de perspective.
00:33:38En Iran,
00:33:39la chute du régime
00:33:40a été évoquée,
00:33:42espérée.
00:33:42Elle serait sans doute
00:33:43une excellente nouvelle
00:33:44et avant tout
00:33:45pour les Iraniens
00:33:46eux-mêmes.
00:33:47Car ce grand peuple
00:33:49mérite infiniment mieux
00:33:51que le pouvoir
00:33:52qu'il subit
00:33:52depuis plus de 45 ans.
00:33:54Mais l'expérience
00:33:55récente
00:33:56nous a instruit
00:33:57des dangers
00:33:58que comporte
00:33:59un renversement
00:34:00de régime,
00:34:01même au nid
00:34:02de tous
00:34:02lorsqu'il est imposé
00:34:04par la force
00:34:05des armes étrangères.
00:34:07Souvenons-nous
00:34:08des affrontements
00:34:09qui peuvent
00:34:09si rapidement
00:34:10éclater
00:34:11dans une région
00:34:12où la mosaïque
00:34:12des peuples
00:34:13est la marque
00:34:14d'une histoire
00:34:15plurimillénaire.
00:34:17Une telle issue
00:34:18à l'évidence
00:34:19ne ferait qu'ajouter
00:34:20au malheur
00:34:20des Iraniens
00:34:21et à ceux
00:34:22de leurs voisins.
00:34:23Si la fin
00:34:24du régime
00:34:25des Mola
00:34:25doit advenir,
00:34:27elle ne pourra
00:34:28donc venir
00:34:28que du peuple
00:34:29iranien,
00:34:30agissant
00:34:31par lui-même
00:34:32et pour lui-même.
00:34:34Monsieur le Premier
00:34:35ministre,
00:34:36mes chers collègues,
00:34:38à l'heure
00:34:38où nous débattons,
00:34:39la tension
00:34:40dans la région
00:34:40a baissé
00:34:41de plusieurs crans.
00:34:44Mais la situation
00:34:44n'en reste pas
00:34:45moins très volatile.
00:34:47Alors,
00:34:48dans ce contexte
00:34:49incertain
00:34:49et toujours dangereux,
00:34:51que peut faire
00:34:52la France ?
00:34:53A la vérité,
00:34:54sans doute,
00:34:56bien moins
00:34:56que nous le souhaiterions
00:34:58malheureusement.
00:34:59Militairement,
00:35:00toute action
00:35:01est évidemment
00:35:02exclue.
00:35:03Non seulement
00:35:04parce que notre pays
00:35:05n'a aucune vocation
00:35:06à participer
00:35:06de quelconques
00:35:08opérations offensives
00:35:09dans la région,
00:35:10mais aussi,
00:35:10il faut bien l'avouer,
00:35:12parce qu'en dépit
00:35:12de notre présence
00:35:13essentielle au Liban
00:35:14au sein de la Finule,
00:35:16en dépit
00:35:16de nos emprises
00:35:17militaires
00:35:18en Jordanie,
00:35:19aux Émirats
00:35:20arabes unis
00:35:21ou à Djibouti,
00:35:22nos moyens
00:35:23militaires
00:35:24ne nous permettent pas
00:35:25de peser
00:35:26réellement.
00:35:27Et si le cas
00:35:28devait se présenter
00:35:29comme lors des tirs
00:35:31de missiles iraniens
00:35:32en 2024,
00:35:33nous ne pourrions
00:35:34sans doute pas
00:35:34participer
00:35:35à une action
00:35:36défensive
00:35:36pendant plus
00:35:37de quelques jours.
00:35:39Et encore,
00:35:40avec une contribution
00:35:41efficace,
00:35:42certes,
00:35:43mais bien modeste
00:35:43par son volume.
00:35:45Diplomatiquement,
00:35:46le chemin
00:35:47apparaît
00:35:48à peine
00:35:48moins obstrué.
00:35:50Depuis de nombreuses
00:35:51années maintenant,
00:35:52notre influence
00:35:53au Moyen-Orient
00:35:54a dramatiquement
00:35:56reflué.
00:35:58Et plus récemment,
00:35:59les positionnements
00:35:59fluctuants,
00:36:00l'activisme
00:36:01désordonné
00:36:02et les propositions
00:36:03parfois déroutantes
00:36:05du président
00:36:06de la République
00:36:06questionnent
00:36:07la lisibilité
00:36:09de notre action
00:36:10diplomatique.
00:36:10de son implication
00:36:12critiquée
00:36:13dans la crise
00:36:13libanaise
00:36:15à son intervention
00:36:16prématurée
00:36:17du nouveau
00:36:18président
00:36:19syrien
00:36:20à l'Elysée,
00:36:21de son invitation
00:36:21prématurée
00:36:22du nouveau
00:36:23président
00:36:23syrien
00:36:23à l'Elysée,
00:36:24de sa proposition
00:36:25de coalition
00:36:25militaire
00:36:26internationale
00:36:27contre le Hamas
00:36:28au doute
00:36:29qu'il a laissé planer
00:36:30sur une reconnaissance
00:36:30unilatérale
00:36:31et inconditionnelle
00:36:32de la Palestine,
00:36:34c'est peu dire
00:36:35que ces initiatives
00:36:36ne dessinent pas
00:36:37une ligne
00:36:38directrice claire
00:36:39pour notre politique
00:36:40étrangère
00:36:41au Moyen-Orient.
00:36:42Pourtant,
00:36:43la France
00:36:44a des choses
00:36:44à dire,
00:36:45a des choses
00:36:46à faire.
00:36:47Je pense évidemment
00:36:48en premier lieu
00:36:49au Liban
00:36:49avec lequel
00:36:51nous entretenons
00:36:51une si longue
00:36:52relation d'amitié.
00:36:54Alors qu'un processus
00:36:55de refondation
00:36:56s'esquisse,
00:36:57la France
00:36:58se devra
00:36:58d'y rechercher
00:37:00un rôle actif
00:37:01mais surtout
00:37:02d'y tenir
00:37:02une ligne
00:37:03sans ambiguïté
00:37:04en apportant
00:37:06son soutien
00:37:07au pôle
00:37:07de stabilité
00:37:08qui émerge
00:37:09tout en contribuant
00:37:10à diminuer
00:37:11encore
00:37:11le Hezbollah
00:37:13et les forces
00:37:14centrifuges.
00:37:15Mais cette guerre
00:37:16des douze jours
00:37:17entre Israël
00:37:18et l'Iran
00:37:18l'a cruellement
00:37:19démontrée.
00:37:21Lorsque les événements
00:37:22s'emballent,
00:37:23notre pays
00:37:23en est aujourd'hui
00:37:24réduit
00:37:25à commenter,
00:37:27s'inquiéter
00:37:27ou mettre en garde
00:37:28sans être écouté,
00:37:31sans parvenir
00:37:31à influencer
00:37:32et sans même
00:37:33être tenu au courant
00:37:34des initiatives
00:37:35de ses alliés,
00:37:37là où Londres
00:37:38était informée
00:37:38par Washington
00:37:39et Berlin
00:37:40par Tel Aviv.
00:37:41Alors bien sûr,
00:37:42la France
00:37:43entend rester
00:37:44à l'initiative
00:37:44et capitaliser
00:37:46sur la place
00:37:47qu'elle a tenue
00:37:48pendant près de
00:37:48vingt ans
00:37:49dans les négociations
00:37:50sur le nucléaire
00:37:51iranien.
00:37:52Et bien sûr,
00:37:53nous ne pouvons
00:37:54qu'encourager
00:37:54les efforts
00:37:55qu'elle déploie
00:37:55aux côtés
00:37:56de ses partenaires
00:37:57britanniques
00:37:58et allemands
00:37:59pour se frayer
00:38:00malgré tout
00:38:01un chemin
00:38:02jusqu'à la table
00:38:03de négociation.
00:38:04Cependant,
00:38:05reconnaissons-le,
00:38:07notre capacité
00:38:08à influer
00:38:08sur les acteurs
00:38:09du conflit
00:38:09restera faible
00:38:10et notre rôle
00:38:11sans doute limité
00:38:12à des missions
00:38:13de bons offices.
00:38:15En tout état de cause,
00:38:16si notre ambition
00:38:16est de parvenir
00:38:17à une alternative
00:38:18crédible
00:38:19aux opérations militaires,
00:38:21nous devrons
00:38:21changer profondément
00:38:23d'approche
00:38:23et d'abord
00:38:24nous souvenir
00:38:25du peu de confiance
00:38:28qu'il est possible
00:38:29d'accorder
00:38:30au régime iranien.
00:38:32Rappelons-nous
00:38:32que son programme
00:38:33nucléaire
00:38:34et ses principaux
00:38:35sites d'enrichissement
00:38:36n'ont été découverts
00:38:38qu'à la suite
00:38:38des révélations
00:38:39faites par ses opposants
00:38:40ou par des services
00:38:41de renseignement
00:38:42étrangers.
00:38:43Rappelons-nous
00:38:44que ses engagements
00:38:45vis-à-vis de la communauté
00:38:46internationale
00:38:47ont été
00:38:47systématiquement rompus
00:38:50et ce,
00:38:50dès 2004.
00:38:52Le schéma
00:38:52qui fut négocié
00:38:53par le passé
00:38:54et qui n'a permis
00:38:55d'éviter la crise actuelle
00:38:56ne pourra être reproduit.
00:38:59Si accord il y a,
00:39:00il devra s'avérer
00:39:01infiniment plus coercitif
00:39:03que celui de Vienne
00:39:04et ne plus laisser place
00:39:06à aucune ambiguïté,
00:39:09à aucune naïveté
00:39:11ou laxisme.
00:39:12Évidemment,
00:39:13toute perspective nucléaire
00:39:15devra être rendue impossible.
00:39:17Mais plus largement,
00:39:18c'est aussi l'aptitude
00:39:20déstabilisatrice
00:39:21de la République islamique
00:39:22qui devra être jugulée
00:39:24depuis son soutien
00:39:25au terrorisme
00:39:26jusqu'à ses capacités
00:39:27balistiques,
00:39:28en passant par sa politique
00:39:29d'influence invasive
00:39:31dans les pays de la région.
00:39:33Soyons-en conscients.
00:39:34Obtenir des engagements
00:39:35fermes de Téhéran,
00:39:36mais surtout être en capacité
00:39:38de les faire appliquer,
00:39:40relèvera de la gageur.
00:39:41Néanmoins,
00:39:42le Moyen-Orient est aujourd'hui
00:39:44à un carrefour de son histoire.
00:39:46Un nouveau chapitre s'ouvre
00:39:48et n'en doutons pas,
00:39:49il s'écrira en grande partie
00:39:51autour de la question iranienne.
00:39:54Les évolutions du conflit
00:39:56israélo-palestinienne,
00:39:58la stabilisation du Liban,
00:39:59de la Syrie,
00:40:00de l'Irak,
00:40:01la guerre civile au Yémen,
00:40:02la plupart de ces grands enjeux
00:40:04de la région
00:40:05lui sont liés.
00:40:06Si des voies de passage diplomatique
00:40:08existent,
00:40:09aussi étroites soient-elles,
00:40:11il est de la responsabilité
00:40:12de la France
00:40:13de contribuer à les chercher
00:40:15avec lucidité et fermeté.
00:40:18Ce faisant,
00:40:20elle serait non seulement fidèle
00:40:21à sa vocation internationale,
00:40:23mais aussi aux valeurs
00:40:23de notre République.
00:40:25Au moment où certains
00:40:27dans notre pays sont prêts
00:40:28à tous les aveuglements,
00:40:30à toutes les instrumentalisations,
00:40:33à toutes les compromissions
00:40:34avec ceux qui crient
00:40:36« Mort à Israël ! »
00:40:37comme hier ont crié
00:40:38« Mort aux Juifs ! »,
00:40:39la France se doit
00:40:40de réaffirmer avec force
00:40:42ses principes.
00:40:44Il s'illustre par une volonté
00:40:45farouche de préserver la paix
00:40:47et d'œuvrer
00:40:48à la stabilité internationale.
00:40:50Mais ils impliquent également,
00:40:52ne l'oublions jamais,
00:40:53le refus catégorique
00:40:54et absolu
00:40:55de voir prospérer
00:40:56le totalitarisme islamique
00:40:58du Ramas,
00:40:58du Hezbollah
00:40:59et de leurs parrains iraniens.
00:41:01Car au final,
00:41:03c'est là bien davantage
00:41:04que dans d'artificielles
00:41:06équidistances
00:41:07que s'incarnera réellement
00:41:08la volonté maintes fois
00:41:10exprimée par la France
00:41:11d'être dans le monde
00:41:13une puissance d'équilibre.
00:41:15Après tout,
00:41:16Charles de Gaulle le disait
00:41:17il y a maintenant longtemps
00:41:18et ça n'a sans doute
00:41:20jamais été aussi juste,
00:41:22ce qu'il faut surtout
00:41:23pour la paix,
00:41:25c'est la compréhension des peuples.
00:41:26Je vous remercie.
00:41:26Merci, Monsieur le Président.
00:41:33La parole est à notre collègue
00:41:35Jean-Marc Pézoussfort
00:41:37pour le groupe socialiste,
00:41:38écologiste et républicain.
00:41:39Applaudissements
00:41:41Monsieur le Président,
00:42:03Monsieur le Premier ministre,
00:42:04Messieurs les ministres,
00:42:04mes chers collègues,
00:42:06quand le droit international
00:42:07est piétiné,
00:42:08c'est à la diplomatie
00:42:09de trouver la force
00:42:10de le remettre sur pied.
00:42:12L'exercice est d'autant plus complexe
00:42:14que les attributs du pouvoir
00:42:15ont évolué.
00:42:17La puissance du dialogue
00:42:18a été évincée par la force brutale
00:42:20qui ne vise pas à construire
00:42:21un ordre politique nouveau
00:42:23mais qui cherche à détruire
00:42:24les équilibres
00:42:25et parfois à restaurer
00:42:27les empires du passé.
00:42:29Une force qui,
00:42:30dans le fracas des bombes,
00:42:32méprise lâchement
00:42:33le droit international.
00:42:36Un droit que les tyrans
00:42:37de notre siècle
00:42:37ont savamment relégué au silence,
00:42:39un droit que la déraison
00:42:40des États
00:42:41affrontalement saccagés.
00:42:44Face à la loi
00:42:45de la jungle,
00:42:46il nous faut revenir
00:42:47aux valeurs refuges
00:42:48que nous avons toujours portées.
00:42:51Revenir aux valeurs démocratiques
00:42:53qui sont le fondement
00:42:54de notre politique.
00:42:56Revenir à la notion
00:42:57de multilatéralisme
00:42:59qui dirige
00:43:00nos intérêts diplomatiques.
00:43:02Revenir à la règle
00:43:03de l'autodétermination
00:43:04qui est au cœur
00:43:05de la liberté des peuples.
00:43:07Revenir aux moyens pacifiques
00:43:09qui sont consacrés
00:43:11par l'article 1er
00:43:12du traité
00:43:13de l'Atlantique Nord.
00:43:15La nouvelle agression
00:43:16de l'Ukraine par la Russie
00:43:18le 24 février 2022
00:43:20après celle de 2014
00:43:21a été l'expression
00:43:23du mépris
00:43:24de ce socle de valeurs.
00:43:26Ce basculement
00:43:26a confirmé
00:43:27que notre continent
00:43:28n'est pas épargné
00:43:29par l'épidémie de brutalité
00:43:31qui s'est emparée du monde.
00:43:33Une épidémie
00:43:34dont les victimes
00:43:34sont les millions d'enfants,
00:43:36de femmes et d'hommes
00:43:37en proie
00:43:38à cet espace international
00:43:40plus dangereux aujourd'hui
00:43:41qu'il ne l'était hier.
00:43:43Une épidémie
00:43:44qui nous enjoint
00:43:44à avoir une pensée
00:43:46pour les civils morts
00:43:46blessés, endeuillés,
00:43:48plongés dans l'inquiétude,
00:43:49pour les peuples meurtris,
00:43:50pour les peuples
00:43:51que l'on veut effacer,
00:43:52pour les otages,
00:43:54pour nos compatriotes
00:43:55et les personnels
00:43:55de nos ambassades
00:43:56établis dans ces pays
00:43:57directement frappés
00:43:59par les velléités
00:44:00d'hégémonie déchaînées.
00:44:02Une pensée aussi
00:44:03pour les opposants
00:44:04politiques progressistes
00:44:05qui militent
00:44:06au péril de leur vie,
00:44:08qui n'ont pas voix
00:44:08au chapitre
00:44:09dans ces États
00:44:09déstabilisés,
00:44:11mais qui trouveront
00:44:12toujours dans cet hémicycle
00:44:13des alliés
00:44:14pour se faire
00:44:14le relais de leur voix.
00:44:17Oui,
00:44:17quand le droit international
00:44:18est piétiné,
00:44:19c'est à la diplomatie
00:44:19de retrouver la force
00:44:20de le remettre sur pied.
00:44:22C'est ce à quoi
00:44:23nous invite
00:44:23la déflagration
00:44:24qui a frappé
00:44:25le Proche et Moyen-Orient
00:44:26ces derniers jours
00:44:27et qui accélère
00:44:28la spirale
00:44:29de déstabilisation
00:44:30dans laquelle
00:44:31a été entraînée
00:44:32la région.
00:44:33Une déflagration
00:44:35marquée par l'offensive
00:44:36israélienne
00:44:36lancée sans sommation
00:44:37dans la nuit
00:44:38du 12 au 13 juin dernier
00:44:40en réaction
00:44:41à la poursuite
00:44:41du programme nucléaire
00:44:42de l'Iran
00:44:43et ciblant
00:44:44ses fabriques
00:44:44de missiles balistiques
00:44:45et ses capacités militaires.
00:44:48Les appels
00:44:49à la retenue
00:44:49formulés par les chancelleries
00:44:50occidentales
00:44:51et par l'ONU
00:44:53n'empêchent pas
00:44:54la riposte iranienne
00:44:56ni n'arrêtent
00:44:57les frappes israéliennes.
00:44:58Face à l'embrasement,
00:45:01les Européens
00:45:01tentent de relancer
00:45:02la voie diplomatique
00:45:03à Genève.
00:45:04Donald Trump
00:45:05s'empresse de déclarer
00:45:06que l'initiative
00:45:07du vieux continent
00:45:08n'est pas crédible
00:45:09et insulte les règles
00:45:10qui s'imposent aux États
00:45:11en déclenchant
00:45:12le 22 juin
00:45:13une frappe
00:45:14visant
00:45:14trois sites nucléaires
00:45:16iraniens.
00:45:16En retour,
00:45:18irancible
00:45:19la plus grande base
00:45:20américaine
00:45:21de la région
00:45:21située au Qatar
00:45:22après en avoir
00:45:23avisé Washington.
00:45:26En réalité,
00:45:27c'est un deal
00:45:28à la Trump.
00:45:30Une opération
00:45:30de communication
00:45:31bien huilée,
00:45:32une transaction
00:45:33indécente.
00:45:35J'épargne ton régime,
00:45:36tu gardes la face
00:45:37et en contrepartie,
00:45:39j'affiche ma puissance
00:45:40en annonçant
00:45:40la fin de la guerre
00:45:41des 12 jours.
00:45:42Personne n'est dupe.
00:45:44C'est une supercherie.
00:45:45Rien n'est réglé.
00:45:46Ni l'anéantissement
00:45:47de la force nucléaire iranienne
00:45:48ni la fin de la guerre.
00:45:51Ces récents événements
00:45:52sont une invitation
00:45:52à remobiliser
00:45:54nos valeurs refuge.
00:45:55Et en la matière,
00:45:56la République islamique
00:45:57d'Iran
00:45:58est l'adversaire
00:45:59absolu
00:46:00de nos valeurs.
00:46:01Car c'est un régime
00:46:03qui opprime son peuple.
00:46:04Un régime
00:46:05qui humilie les femmes.
00:46:07Un régime
00:46:07qui déstabilise
00:46:08le proche et Moyen-Orient
00:46:09avec ses proxys.
00:46:11Les démocrates
00:46:12doivent dénoncer
00:46:12la République islamique
00:46:13d'Iran
00:46:14qui enferme
00:46:15dans ses jôles
00:46:16ses opposants
00:46:17mais aussi
00:46:18nos compatriotes.
00:46:19Comment ne pas avoir
00:46:20une pensée émue
00:46:21pour les otages d'État
00:46:22Cécile Collère
00:46:24et Jacques Paris
00:46:25dont on nous dit
00:46:26que l'intégrité physique
00:46:28n'a pas été atteinte
00:46:30par la frappe israélienne
00:46:31ciblant le centre
00:46:32d'incarcération
00:46:33d'Evin.
00:46:34Nous s'en vont
00:46:35cependant
00:46:35que le régime
00:46:36continue de les détenir
00:46:37dans des conditions
00:46:38inhumaines.
00:46:40Monsieur le Préministre,
00:46:41nous attendons
00:46:42qu'une seule chose,
00:46:42qu'une seule image,
00:46:43celle des retrouvailles
00:46:45de Cécile Collère
00:46:46et de Jacques Paris
00:46:46avec leurs proches,
00:46:48une image à laquelle
00:46:49chacun d'entre eux
00:46:49a dû rêver
00:46:50des centaines de fois.
00:46:51Nous savons
00:46:52que le Quai d'Orsay
00:46:53est pleinement mobilisé
00:46:54et nous demandons
00:46:55au gouvernement
00:46:56de réaffirmer
00:46:56une nouvelle fois
00:46:57devant l'exécutif iranien
00:46:58qu'il y a urgence
00:46:59à procéder
00:47:01à leur libération.
00:47:04En plus de s'apprendre
00:47:05à nos concitoyens,
00:47:07la République islamique
00:47:08d'Iran
00:47:08veut l'arme nucléaire.
00:47:09Le régime des Mola
00:47:12doit-il pouvoir disposer
00:47:13de la bombe atomique ?
00:47:14Jamais.
00:47:15C'est qu'une condition
00:47:16de notre survie collective.
00:47:19Nous partageons d'ailleurs
00:47:20la vive inquiétude
00:47:21exprimée par l'Agence internationale
00:47:23de l'énergie atomique
00:47:24face à l'accumulation rapide
00:47:26d'uranium enrichi
00:47:27par l'Iran,
00:47:28une agence
00:47:29dont le directeur
00:47:30fait l'objet
00:47:30de menaces inacceptables.
00:47:32Nous sommes tout aussi
00:47:34préoccupés
00:47:34face aux armes
00:47:35de destruction massive
00:47:36dont s'est dotée
00:47:37par exemple
00:47:38la Corée du Nord.
00:47:39Nous devons ainsi
00:47:40appeler tous les pays
00:47:41qui n'ont pas encore
00:47:42signé le traité
00:47:43sur la non-prolifération
00:47:44des armes nucléaires
00:47:45à le faire.
00:47:47Monsieur le ministre
00:47:47des Affaires étrangères,
00:47:48vous avez exhorté Téhéran
00:47:50à reprendre sans délai
00:47:51la voie du dialogue
00:47:52avec l'AEA
00:47:54afin d'aboutir
00:47:55à une solution
00:47:56diplomatique robuste
00:47:57qui réponde
00:47:58aux inquiétudes légitimes
00:47:59de la communauté internationale.
00:48:01Pouvez-vous nous indiquer
00:48:02comment la France
00:48:02compte agir concrètement
00:48:03pour favoriser
00:48:05ce retour
00:48:05à la coopération ?
00:48:07Ce débat doit également
00:48:08être l'occasion
00:48:09de s'interroger
00:48:10sur les buts de guerre
00:48:11de l'actuel gouvernement
00:48:12israélien.
00:48:13Car l'offensive
00:48:14de la nuit du 12 juin
00:48:15n'est pas simplement
00:48:16liée au fait
00:48:17que l'État hébreu
00:48:18souhaite avoir
00:48:18le monopole
00:48:19de l'arme nucléaire
00:48:20au Proche-Orient.
00:48:21L'horizon de Benhamid Netanyahou
00:48:23est double.
00:48:24Il consiste également
00:48:24à tenter de défaire
00:48:26un régime par la force
00:48:27et depuis l'extérieur.
00:48:29Une méthode
00:48:29dont l'histoire a démontré
00:48:31qu'elle ne mène
00:48:31quasiment jamais à rien
00:48:32si ce n'est qu'à répandre
00:48:34le chaos
00:48:35et à favoriser
00:48:36l'émergence
00:48:36de groupes déstabilisateurs.
00:48:38Si l'exécutif israélien
00:48:40a, comme il le prétend,
00:48:42cherché à se défendre
00:48:43afin d'assurer
00:48:43sa sécurité,
00:48:44est-il pour autant
00:48:45fondé à mener
00:48:46une guerre
00:48:47dite préventive
00:48:48en violation
00:48:49du droit international,
00:48:51précisément au moment
00:48:51où se déroulaient
00:48:52des développements
00:48:53diplomatiques importants,
00:48:54comme l'a indiqué
00:48:55le secrétaire général
00:48:56adjoint de l'ONU ?
00:48:58En tous les cas,
00:48:59Goz passe à ce nouvel
00:49:00équilibre des forces
00:49:01et au risque de fuite
00:49:02en avant qu'il provoque.
00:49:03Chacun a le devoir
00:49:04de remettre
00:49:05du politique
00:49:06derrière le militaire,
00:49:07de la diplomatie
00:49:08derrière la violence,
00:49:09de la dénonciation
00:49:10derrière l'horreur.
00:49:12Et l'horreur,
00:49:13aujourd'hui,
00:49:14c'est Gaza.
00:49:15Gaza où la tragédie humanitaire
00:49:17s'aggrave chaque jour.
00:49:18Gaza où la distribution
00:49:19d'aides
00:49:20vire au chaos.
00:49:21Gaza où un peuple
00:49:22marche lentement
00:49:24vers la mort.
00:49:25Une enclave
00:49:26dans laquelle l'accès
00:49:27à la distribution alimentaire
00:49:28devient une arme.
00:49:29Une enclave
00:49:30où la quête de vivre
00:49:31peut brutalement
00:49:31être interrompue
00:49:32par des tirs israéliens,
00:49:34comme cela a encore été le cas
00:49:35le 17 juin dernier
00:49:36à Canyounès,
00:49:37où 59 personnes affamées
00:49:38venues s'approvisionner
00:49:40ont été froidement abattues.
00:49:42De telles scènes
00:49:43sont devenues récurrentes.
00:49:44Des soldats
00:49:45et des officiers israéliens
00:49:46chargés de la sécurité
00:49:48de ses centres
00:49:48décrivent eux-mêmes
00:49:49des scènes passibles
00:49:51de crimes de guerre.
00:49:53Monsieur le Premier ministre,
00:49:54il faut lever
00:49:55le blocus humanitaire
00:49:56et démilitariser
00:49:58l'aide humanitaire.
00:50:01Au total,
00:50:01depuis les attentats
00:50:02terroristes du 7 octobre
00:50:03perpétrés par le Hamas,
00:50:05ce sont plus de 56 000
00:50:06Palestiniens
00:50:07qui ont été tués
00:50:07par Tsaal,
00:50:08dont 17 000 enfants.
00:50:11Dans ce contexte
00:50:12accablant
00:50:12et après la conduite
00:50:13des opérations israéliennes
00:50:14en Iran,
00:50:15le temps est venu
00:50:16de mettre un coup d'arrêt
00:50:17à l'effroi.
00:50:18Un coup d'arrêt
00:50:18à ce qui constitue
00:50:19l'une des plus grandes
00:50:20hontes de ce siècle,
00:50:21tout en exigeant
00:50:22la libération
00:50:22des otages.
00:50:24Monsieur le Premier ministre,
00:50:25l'Europe et la France
00:50:26ont le devoir
00:50:26d'indiquer la porte
00:50:27de sortie diplomatique
00:50:28à Israël.
00:50:29Donald Trump
00:50:30prétend avoir convaincu
00:50:32l'État hébreu
00:50:33d'accepter les termes
00:50:34de ne cesser le feu
00:50:34de 60 jours.
00:50:36Mais peut-on sérieusement
00:50:37lui faire confiance ?
00:50:39Lui,
00:50:39le faiseur de paix
00:50:39autoproclamé,
00:50:41qui projetait
00:50:41de manière obscène
00:50:42de faire de Gaza
00:50:44un gigantesque complexe
00:50:45hôtelier,
00:50:46impliquant le déplacement
00:50:47de la population
00:50:48palestinienne.
00:50:50Peut-on envisager
00:50:51l'avenir
00:50:51avec ceux qui,
00:50:52après avoir bâti
00:50:53un ordre international
00:50:54basé sur le droit,
00:50:55s'attache à le massacrer
00:50:57et, au passage,
00:50:58à abandonner l'Ukraine
00:50:59en annonçant hier
00:51:00la suspension
00:51:01d'une partie
00:51:01de son aide militaire ?
00:51:03Peut-on confier
00:51:03les clés
00:51:04à l'architecte
00:51:05du chaos,
00:51:06qui, au moment même
00:51:06où il retirait son pays
00:51:08de l'accord de Vienne
00:51:08sur la dénucléarisation
00:51:10de l'Iran,
00:51:11s'est placé
00:51:12en position
00:51:12de responsable
00:51:13de l'escalade
00:51:14qui déstabilise
00:51:15le Moyen-Orient ?
00:51:17Non,
00:51:18l'avenir de la région
00:51:18ne peut pas s'écrire
00:51:19dans la sûreté
00:51:20avec le fanatiste
00:51:21Nemo-là.
00:51:22Mais l'avenir
00:51:22ne peut pas non plus
00:51:23s'écrire
00:51:23avec ceux
00:51:24qui estiment
00:51:25que rétablir
00:51:26la concorde
00:51:27passe par des
00:51:27déflagrations
00:51:29interposées.
00:51:30La désescalade
00:51:31au Moyen-Orient
00:51:32doit venir
00:51:32de ceux
00:51:32qui croient
00:51:33en la diplomatie.
00:51:34Elle doit venir
00:51:35de ceux
00:51:35qui placent
00:51:36la prééminence
00:51:36du droit international
00:51:37et du multilatéralisme
00:51:39au cœur
00:51:40de leur socle
00:51:41intangible de valeur.
00:51:42Elle doit venir
00:51:43de ceux
00:51:43qui défendent
00:51:44la solution
00:51:44à deux États,
00:51:45position historique
00:51:46des socialistes.
00:51:48Elle doit venir
00:51:48de ceux
00:51:49qui se mobilisent
00:51:49activement
00:51:50pour la paix.
00:51:51Je pense
00:51:51aux sociétés civiles
00:51:52mais aussi
00:51:52à des politiques
00:51:53telles que
00:51:53l'ancien Premier ministre
00:51:54israélien
00:51:55Ehud Olmert
00:51:56et l'ancien chef
00:51:57de la diplomatie
00:51:58palestinienne
00:51:59Nasser Al-Kidwa.
00:52:01Elle doit venir
00:52:01de ceux
00:52:02qui entendent
00:52:02contribuer
00:52:03à la stabilité
00:52:04en Cisjordanie,
00:52:06au Liban
00:52:06et dans tout
00:52:07le Moyen-Orient.
00:52:09Dans ces moments
00:52:09où l'histoire
00:52:10bascule,
00:52:11comme en 2003,
00:52:12avec l'intervention
00:52:13des États-Unis
00:52:14en Irak,
00:52:15il y a un pays
00:52:15qui sait dire
00:52:16non au monde,
00:52:17qui sait dire
00:52:18au monde
00:52:18ce qui est juste.
00:52:20Ce pays,
00:52:20c'est la France,
00:52:21celle qui a une histoire,
00:52:23celle qui a une mémoire,
00:52:24celle qui cultive
00:52:25donc des valeurs.
00:52:26Monsieur le Premier ministre,
00:52:27notre pays
00:52:28a la responsabilité
00:52:28de rappeler
00:52:29que le droit
00:52:30et la négociation
00:52:31doivent l'emporter
00:52:31sur la force
00:52:32et le fait accompli.
00:52:34Si notre diplomatie
00:52:36parvient à cesser
00:52:37ses atermoiements,
00:52:38alors le groupe
00:52:39socialiste,
00:52:39écologiste et républicain
00:52:40saura être
00:52:41du côté
00:52:42aux côtés
00:52:43de l'exécutif.
00:52:45Mais il faut pour cela
00:52:46des positions
00:52:47constantes
00:52:47et transparentes.
00:52:49De transparentes.
00:52:51C'est ce dont nous manquons
00:52:52quand le président
00:52:52de la République
00:52:53reprend subitement
00:52:54des échanges
00:52:54avec Vladimir Iproutin,
00:52:56rompant ainsi
00:52:57avec trois années
00:52:57de silence
00:52:58sans prévenir
00:52:59la représentation nationale.
00:53:01Oui,
00:53:01nous sommes prêts
00:53:02à travailler,
00:53:03prêts à proposer
00:53:03un chemin.
00:53:05Encore faut-il
00:53:06que nous soyons d'accord
00:53:07sur le socle de valeurs
00:53:08que je viens d'énoncer.
00:53:09Encore faut-il
00:53:10que vous vous engagez
00:53:11à cesser
00:53:11de ponctionner
00:53:12le Quai d'Orsay,
00:53:13de compresser
00:53:14les moyens
00:53:14de notre diplomatie
00:53:15et d'éteindre ainsi
00:53:16la voie de la France.
00:53:18Encore faut-il
00:53:18que vous ayez
00:53:19la volonté
00:53:19de définir
00:53:20les intérêts diplomatiques
00:53:21de notre pays
00:53:22dans un cadre partagé
00:53:23et non à travers
00:53:24une position isolée.
00:53:26Car ce n'est pas
00:53:27une succession
00:53:27de débats ponctuels
00:53:28comme ce soir
00:53:29qui permettra
00:53:30de bâtir
00:53:31la politique diplomatique
00:53:32de la France,
00:53:33mais des échanges
00:53:34inontorrompus
00:53:35avec les forces politiques.
00:53:37Notre formation politique
00:53:38a toujours su prendre
00:53:39ses responsabilités.
00:53:41Faites un pas
00:53:41vers ceux
00:53:42qui veulent construire.
00:53:43Soyez à l'écoute
00:53:44de ceux qui ne faiblissent
00:53:45pas sur l'essentiel.
00:53:46Placez-vous
00:53:46à la hauteur du chaos
00:53:47que traverse le monde.
00:53:49Ce qui est en jeu,
00:53:49c'est la parole
00:53:50de la France,
00:53:51c'est la force
00:53:51de nos valeurs
00:53:52et ces valeurs,
00:53:53monsieur le Premier ministre,
00:53:54elles doivent rester
00:53:54l'expression vivante
00:53:56de notre héritage,
00:53:57celui des Lumières.
00:53:58Je vous remercie.
00:53:59Merci beaucoup.
00:54:05La parole est à notre collègue
00:54:07Olivier Cadic
00:54:08pour le groupe
00:54:08de l'Union centriste.
00:54:10Monsieur le Président,
00:54:33Monsieur le Premier ministre,
00:54:35Messieurs les ministres,
00:54:36mes chers collègues,
00:54:37Dimanche 22 juin,
00:54:39Église Saint-Élie à Damas,
00:54:41l'assaillant entre
00:54:42dans l'Église
00:54:43avec armes et explosifs.
00:54:46Grégoire,
00:54:47Bachar et Pierre
00:54:48se précipitent sur lui,
00:54:50le plaque au sol.
00:54:51Ils ont choisi de mourir
00:54:52pour pouvoir sauver
00:54:53près de 250 personnes
00:54:55à l'intérieur de l'Église.
00:54:57Le groupe Union centriste
00:54:58présente ses condoléances
00:54:59à sa béatitude
00:55:00le Patriarche Jean X d'Antioche
00:55:01et aux familles
00:55:02des 22 martyrs,
00:55:04victimes de cet acte odieux
00:55:05qui visait directement
00:55:07la communauté chrétienne
00:55:09en Syrie.
00:55:10Lors de notre rencontre
00:55:11il y a deux mois
00:55:12au nord du Liban,
00:55:13le Patriarche Jean d'Antioche
00:55:15m'avait averti
00:55:16des menaces
00:55:17qui pesaient en Syrie
00:55:18sur les chrétiens d'Orient.
00:55:20Mon premier message
00:55:21est de relayer
00:55:22à la communauté internationale
00:55:24son appel
00:55:25à ne pas détourner le regard
00:55:28et à œuvrer
00:55:29pour assurer la protection
00:55:30de toutes les communautés religieuses
00:55:32du Moyen-Orient.
00:55:33Je veux également
00:55:34avoir une pensée
00:55:35pour Cécile Collère
00:55:36et Jacques Paris
00:55:37qui depuis plus de trois ans
00:55:39endurent le martyr
00:55:40et leurs familles
00:55:42sont rangées dans l'angoisse.
00:55:44Merci monsieur le Premier ministre
00:55:45de nous avoir rassurés
00:55:46sur leur sort.
00:55:48Comme l'a déjà fait
00:55:49la semaine dernière
00:55:50notre collègue
00:55:50Olivia Richard,
00:55:51présidente du groupe
00:55:52d'amitié France-Iran,
00:55:54notre groupe
00:55:54appelle à la libération
00:55:55immédiate
00:55:56de nos compatriotes.
00:55:58Nous n'oublions pas non plus
00:55:59les 50 otages
00:56:00retenus par le Hamas
00:56:02dans des souterrains
00:56:03à Gaza
00:56:03depuis le 6 octobre 2023.
00:56:06Nous remercions
00:56:07le gouvernement
00:56:07et l'ensemble
00:56:08des services du Quai d'Orsay
00:56:09dont l'efficacité
00:56:10a permis au cœur
00:56:11de la crise
00:56:11de favoriser
00:56:13le rapatriement
00:56:13de Français vivant
00:56:14en Iran
00:56:15et en Israël.
00:56:17Fin 2020,
00:56:18suite à l'attentat
00:56:18du 11 novembre
00:56:19de Jeddah
00:56:19au cimetière non musulman,
00:56:21j'avais demandé
00:56:22à notre collègue
00:56:23Jean-Baptiste Lemoyne,
00:56:24alors ministre,
00:56:25à ce que le processus
00:56:26de communication de crise
00:56:27soit formalisé
00:56:28et que nos élus
00:56:29fassent l'objet
00:56:30d'une information spécifique.
00:56:32Encore aujourd'hui,
00:56:33le groupe
00:56:33Les Indépendants
00:56:34de l'Assemblée
00:56:34des Français de l'étranger,
00:56:36présidé par Nadia Chahaya,
00:56:37demande régulièrement
00:56:38l'intégration des élus
00:56:40dans les systèmes
00:56:40de gestion de crise.
00:56:42Au regard de ce qu'il vient
00:56:43de se passer en Iran
00:56:44et en Israël,
00:56:45il nous apparaît essentiel
00:56:46que les élus
00:56:47des Français de l'étranger
00:56:48puissent jouer
00:56:49leur rôle d'interface
00:56:50avec la communauté française
00:56:52et s'en tiennent
00:56:53à une information officielle
00:56:54dont ils doivent disposer.
00:56:57Depuis la création
00:56:57de la République islamique
00:56:58d'Iran,
00:56:59le régime des Mollas
00:57:00appelle à la destruction
00:57:01de l'État israélien
00:57:02et menace ouvertement
00:57:04les monarchies du Golfe
00:57:05qui, aujourd'hui encore,
00:57:06pour certaines d'entre elles,
00:57:08dénoncent
00:57:08des ingérences
00:57:09de Téhéran.
00:57:10Comme vous l'avez dit,
00:57:11M. le Premier ministre,
00:57:12la France a été
00:57:13parmi les premiers pays
00:57:14à reconnaître
00:57:15l'État d'Israël
00:57:16et a toujours manifesté
00:57:17sa solidarité
00:57:18lorsque l'État hébreu
00:57:20a été attaqué.
00:57:21Les massacres
00:57:24de masse
00:57:25opérés par le Hamas
00:57:26le 7 octobre
00:57:27ont été monstrueux
00:57:28et ont traîné
00:57:30une réponse
00:57:30justifiée d'Israël
00:57:31pour neutraliser
00:57:33cette organisation
00:57:34terroriste.
00:57:36Nous voulons rappeler
00:57:37avec force
00:57:37le nombre
00:57:38de 42 victimes
00:57:39françaises
00:57:40dans cette attaque
00:57:40qui placent la France
00:57:42au premier rang
00:57:42en termes
00:57:43de victimes étrangères.
00:57:46Mais nous l'avions dit,
00:57:47rien ne serait pire
00:57:48que de vouloir
00:57:49confondre le Hamas
00:57:50avec la cause
00:57:51palestinienne
00:57:52et sa légitime
00:57:53revendication
00:57:54à disposer
00:57:55d'un État autonome.
00:57:57La population
00:57:57palestinienne
00:57:58se retrouve l'otage
00:57:59de cette organisation
00:58:00terroriste
00:58:01soutenue par l'Iran.
00:58:03Le Hamas
00:58:04n'est pas le seul
00:58:05proxy de l'Iran.
00:58:06Suite à l'attaque
00:58:07du 7 octobre,
00:58:08le Hezbollah
00:58:08depuis le Liban
00:58:09et les Houthis
00:58:10depuis le Yémen
00:58:10s'en sont également
00:58:12pris à l'État hébreu.
00:58:13Comme il l'a fait
00:58:14avec les pagers
00:58:15trafiqués
00:58:15pour éliminer
00:58:16les membres
00:58:17du Hezbollah
00:58:17au Liban,
00:58:18Israël a choisi
00:58:19l'effet de surprise
00:58:20pour bombarder
00:58:21les infrastructures
00:58:21nucléaires iraniennes.
00:58:23Dans la nuit
00:58:24du 21 au 22 juin,
00:58:26le président Trump
00:58:27a mis en œuvre
00:58:28l'opération
00:58:28Midnight Hammer
00:58:29pour neutraliser
00:58:31ces infrastructures
00:58:32qui s'avèrent
00:58:32constituer
00:58:33l'un des plus grands
00:58:34dangers
00:58:34pour la sécurité
00:58:35d'Israël
00:58:36et du Moyen-Orient.
00:58:38Déjà quelques semaines
00:58:39plus tôt,
00:58:40les Américains
00:58:40avaient frappé
00:58:41à plusieurs reprises
00:58:42les Houthis au Yémen.
00:58:43À l'issue de ces frappes,
00:58:44le régime iranien
00:58:45apparaît affaibli
00:58:47et isolé.
00:58:47reste aujourd'hui
00:58:49la question
00:58:49du désarmement
00:58:50du Hezbollah
00:58:51qui peine
00:58:51à se concrétiser.
00:58:54Cela justifie
00:58:54l'impatience
00:58:55de tous ceux
00:58:56qui appellent
00:58:56au retour
00:58:57à la pleine souveraineté
00:58:58de l'État libanais
00:58:59sur l'ensemble
00:59:00de son territoire
00:59:01et au scellement
00:59:02des frontières
00:59:03du pays
00:59:04aussi bien avec
00:59:05Israël
00:59:05qu'avec la Syrie.
00:59:07Le futur du Liban
00:59:08constitue toujours
00:59:10un sujet
00:59:10de préoccupation.
00:59:12Le nouveau gouvernement
00:59:13libanais
00:59:13nourrit
00:59:14beaucoup d'espoir
00:59:15sous réserve
00:59:16qu'il parvienne
00:59:16à désarmer
00:59:17le Hezbollah
00:59:17et à se débarrasser
00:59:19de la tutelle iranienne
00:59:20sur ce mouvement.
00:59:22Le Hezbollah,
00:59:23tout comme les gardiens
00:59:23de la Révolution,
00:59:25bénéficie
00:59:25des ressources financières
00:59:26du trafic
00:59:27de Captagon,
00:59:28cette drogue
00:59:28qui contribuait
00:59:30à près de 90%
00:59:31du PIB
00:59:32de la Syrie
00:59:33à la chute
00:59:33du président Assad.
00:59:35Lundi dernier encore,
00:59:37les douanes libanaises
00:59:38ont annoncé
00:59:38la saisie
00:59:39de 866 kg
00:59:40de Captagon
00:59:40à la suite
00:59:41d'une opération
00:59:42coordonnée
00:59:42avec les autorités
00:59:44saoudiennes.
00:59:45L'envoyé spécial
00:59:46américain
00:59:46pour la Syrie,
00:59:47Thomas Barak,
00:59:49aurait fixé
00:59:49le 7 juillet
00:59:50comme ultimatum
00:59:51aux autorités
00:59:52libanaises
00:59:53pour prendre
00:59:53une position claire
00:59:54sur la question
00:59:55du monopole
00:59:56des armes.
00:59:57L'État,
00:59:58à travers
00:59:58l'armée libanaise,
01:00:00doit être
01:00:00l'unique détenteur
01:00:01de la force armée.
01:00:03En cas de tergiversation,
01:00:05le Liban
01:00:05pourrait être laissé seul
01:00:06face à l'escalade.
01:00:08Ne pensez-vous pas,
01:00:08Monsieur le Premier ministre,
01:00:09dans ce cas,
01:00:11qu'Israël
01:00:11pourrait reprendre
01:00:12alors les hostilités
01:00:13contre le Hezbollah
01:00:14et la communauté internationale
01:00:16durcir les sanctions.
01:00:18L'explosion
01:00:19du port de Beyrouth
01:00:19a été la plus grande explosion
01:00:21non nucléaire
01:00:22de l'histoire.
01:00:23On a déploré
01:00:23plus de 200 décès,
01:00:25dont 3 Français,
01:00:26des milliers
01:00:27de déblessés
01:00:28et des centaines
01:00:28de milliers
01:00:29de personnes déplacées.
01:00:30En retrouvant
01:00:31les familles
01:00:31des victimes
01:00:32à Beyrouth
01:00:32le 27 avril dernier,
01:00:34je leur ai remis
01:00:35votre lettre,
01:00:35Monsieur le ministre
01:00:36de l'Europe
01:00:36et des Affaires étrangères,
01:00:38témoignage
01:00:38de votre indéfectible soutien
01:00:40à leur démarche
01:00:41pour obtenir justice.
01:00:43Votre geste
01:00:44les a profondément
01:00:45réconfortés.
01:00:46Le juge d'instruction
01:00:47Tarek Bittar
01:00:48a repris l'enquête.
01:00:49Le ministre de la Justice
01:00:50libanais,
01:00:51Adel Nassar,
01:00:52a entrepris
01:00:52plusieurs réformes
01:00:53pour restaurer
01:00:54la confiance
01:00:55dans le système
01:00:55judiciaire du pays.
01:00:57Mais je veux revenir
01:00:58sur le sujet
01:00:58car il y a urgence
01:00:59concernant le port
01:01:00de Beyrouth.
01:01:00En effet,
01:01:02une manœuvre
01:01:03est en cours
01:01:03pour détruire
01:01:04les silos
01:01:05qui représentent
01:01:06le seul vestige
01:01:06tangible
01:01:07de la catastrophe
01:01:08du 4 août.
01:01:09Ces silos
01:01:10sont un symbole
01:01:11de mémoire collective
01:01:12pour les victimes
01:01:13et pour tout
01:01:14le peuple libanais.
01:01:15Les faire disparaître
01:01:16serait une insulte
01:01:17à leur souffrance.
01:01:18Ils en appellent
01:01:19à notre soutien
01:01:20pour intercéder
01:01:21auprès de leur gouvernement
01:01:23afin d'empêcher
01:01:24cette décision.
01:01:25Tout aussi innocentes
01:01:26que les victimes
01:01:27du port de Beyrouth,
01:01:28plus de 50 000
01:01:29vies perdues à Gaza,
01:01:31dont 17 000 enfants tués,
01:01:33constituent une véritable
01:01:34honte pour l'humanité.
01:01:36Le blocage
01:01:37de l'aide humanitaire
01:01:38a transformé Gaza
01:01:40en lieu de mort,
01:01:41avez-vous dit,
01:01:41M. le ministre
01:01:42de l'Europe
01:01:42et des Affaires étrangères.
01:01:43Nous partageons
01:01:44votre colère
01:01:44face aux centaines
01:01:46de personnes tuées
01:01:47sur les sites
01:01:47de distribution
01:01:48de nourriture.
01:01:50Aujourd'hui encore,
01:01:52la France a condamné
01:01:53une frappe israélienne
01:01:54qui a causé
01:01:55la mort de deux employés
01:01:56d'une ONG
01:01:57le 26 juin dernier.
01:01:58La protection
01:01:59des civils
01:02:00et des travailleurs
01:02:01humanitaires
01:02:01doit être garantie
01:02:03en toutes circonstances
01:02:04conformément
01:02:05aux droits
01:02:05internationaux
01:02:06humanitaires.
01:02:08Nous soutenons
01:02:08l'appel du gouvernement
01:02:09à un cessez-le-feu
01:02:10immédiat à Gaza,
01:02:12à la libération
01:02:12des otages,
01:02:13à l'acheminement
01:02:14sans entrave
01:02:15de l'aide humanitaire
01:02:16et à une solution
01:02:17politique fondée
01:02:18sur deux États
01:02:18accompagnés
01:02:20des garanties
01:02:20sécuritaires
01:02:21tant pour
01:02:22Israël
01:02:22que la Palestine.
01:02:24Lors de mon déplacement
01:02:25dans le Golfe
01:02:26en avril dernier,
01:02:27dans le cadre
01:02:28du groupe d'amitié
01:02:29France-Pays du Golfe,
01:02:30j'ai eu l'occasion
01:02:31de rencontrer
01:02:31le Premier ministre
01:02:32et ministre des Affaires
01:02:33étrangères du Qatar,
01:02:34de nombreux ministres
01:02:35des Affaires étrangères
01:02:36du Golfe,
01:02:37dont votre homologue
01:02:38du Koweït
01:02:38en votre présence.
01:02:40Tous fondaient
01:02:41leur espoir
01:02:42sur le plan
01:02:42qui devait être
01:02:44présenté à l'ONU
01:02:44le 18 juin
01:02:45par le prince héritier
01:02:47d'Arabie saoudite
01:02:48Mohamed Ben Salman
01:02:49et le président
01:02:49de la République.
01:02:51Cela apparaissait
01:02:51à tous
01:02:52comme la seule
01:02:53solution sérieuse
01:02:54susceptible
01:02:55de ramener
01:02:56la paix
01:02:56au Moyen-Orient.
01:02:58La conférence
01:02:58a été reportée
01:02:59suite aux frappes
01:03:00d'Israël
01:03:00sur l'Iran.
01:03:01Qu'en pensez-vous,
01:03:02Monsieur le Premier ministre,
01:03:03qu'elle pourra
01:03:04se tenir désormais ?
01:03:06Lors du sommet
01:03:07de sécurité
01:03:08Shangri-La
01:03:08à Singapour
01:03:09le 30 mai 2025,
01:03:11le président
01:03:11de la République
01:03:12a mis en garde
01:03:13contre les répercussions
01:03:14potentielles
01:03:15de l'agression
01:03:16russe en Ukraine
01:03:17sur la situation
01:03:18à Taïwan.
01:03:19Je le cite
01:03:20« Si nous considérons
01:03:21que la Russie
01:03:22peut s'emparer
01:03:23d'une partie
01:03:23du territoire ukrainien
01:03:25sans restrictions,
01:03:26sans contraintes,
01:03:28sans réaction
01:03:28de l'ordre mondial,
01:03:30que pourrait-il
01:03:31se passer
01:03:31à Taïwan ? »
01:03:33Le président
01:03:34de la République
01:03:34a en effet
01:03:34de bonnes raisons
01:03:35de s'inquiéter
01:03:36sur la perspective
01:03:37d'une nouvelle escalade.
01:03:39Le ministre australien
01:03:40de la Défense
01:03:40a affirmé de son côté
01:03:41ce que nous voyons
01:03:42de la Chine
01:03:43et la plus grande
01:03:44augmentation
01:03:44de la capacité militaire
01:03:46par n'importe quel pays
01:03:47depuis la fin
01:03:48de la Seconde Guerre mondiale.
01:03:50Son homologue
01:03:51des Philippines
01:03:52a qualifié la Chine
01:03:53d'absolument irresponsable
01:03:55et téméraire
01:03:55dans ses actions
01:03:57en mer de Chine
01:03:57méridionale.
01:03:59Le secrétaire américain
01:04:00à la Défense
01:04:00a déclaré
01:04:01que Pékin
01:04:02a fait référence
01:04:03à une date limite
01:04:04de 2027
01:04:05que le président
01:04:06Xi Jinping
01:04:07aurait donné
01:04:08pour que l'armée chinoise
01:04:09soit capable
01:04:10d'envahir Taïwan.
01:04:11Il est urgent
01:04:12de faire émerger
01:04:14une action internationale
01:04:15susceptible
01:04:16de dissuader
01:04:17le parti commis
01:04:18chinois
01:04:18de rompre
01:04:19le statut quo.
01:04:20Sans quoi
01:04:21nous pourrions
01:04:22nous retrouver
01:04:22dans deux ans
01:04:23dans une situation
01:04:24avec Taïwan
01:04:25analogue
01:04:26à celle que nous observons
01:04:27en Ukraine
01:04:27et au Moyen-Orient.
01:04:30Vous l'avez dit,
01:04:30monsieur le Premier ministre,
01:04:32tout est lié.
01:04:33Faisons en sorte
01:04:34d'arrêter les conflits
01:04:35même avant
01:04:38qu'il ne débute.
01:04:39Merci.
01:04:41Merci.
01:04:43La parole
01:04:44va maintenant
01:04:46être
01:04:46au président
01:04:48Claude Maluré
01:04:49pour le groupe
01:04:51Les Indépendants
01:04:52Républiques
01:04:53et Territoires.
01:04:57Vous avez la parole
01:04:59dès que vous avez
01:05:01rejoint la tribune.
01:05:02Voilà.
01:05:05Vous avez la parole
01:05:11Monsieur le Président.
01:05:17Monsieur le Président,
01:05:19Monsieur le Premier ministre,
01:05:20Messieurs les ministres,
01:05:22on ne manque jamais autant
01:05:23qu'après une chasse
01:05:24avant une élection
01:05:25ou pendant une guerre,
01:05:27disait Clémenceau.
01:05:29Et c'est ainsi
01:05:29que tournent en boucle
01:05:30sur les chaînes d'info
01:05:31les dessins animés
01:05:33où la bombe américaine
01:05:34en Iran
01:05:35perce comme du beurre
01:05:3680 mètres de gradite
01:05:38avant d'exploser.
01:05:40Même les services
01:05:41de renseignement américains
01:05:42n'arrivent pas
01:05:42à faire semblant d'y croire
01:05:44malgré les ordres
01:05:44de leur président.
01:05:46C'est ainsi
01:05:47que les molas de Téhéran
01:05:48rabâchent dans leurs communiqués
01:05:49même pas mal
01:05:50comme s'ils avaient gagné
01:05:52la guerre des 12 jours.
01:05:54C'est ainsi
01:05:54que Netanyahou
01:05:55tord les déclarations
01:05:56de l'AIEA
01:05:57pour expliquer
01:05:58que l'Iran
01:05:58était à 15 jours
01:05:59de déclencher
01:06:00l'apocalypse nucléaire.
01:06:02Personne ne se plaindra
01:06:04de la correction
01:06:05infligée à l'effroyable
01:06:06régime des ayatollahs
01:06:07mais qui peut croire
01:06:09que le problème
01:06:10est réglé ?
01:06:12La guerre au Proche-Orient
01:06:13dure depuis 80 ans
01:06:14avec des trêves
01:06:15et des flambées.
01:06:17Elle continuera
01:06:18tant qu'on n'arrivera pas
01:06:19à imposer
01:06:20la solution
01:06:21qui garantisse
01:06:22à la fois
01:06:22les droits des Israéliens
01:06:23et ceux des Palestiniens.
01:06:26Je ne vais donc pas
01:06:27ajouter un commentaire
01:06:28au concours de prophéties
01:06:29à court terme
01:06:29pour savoir
01:06:30si le cessez-le-feu
01:06:31est durable ou non,
01:06:32si le détroit d'Hormuz
01:06:33va s'enflammer
01:06:34ou si les accords
01:06:34d'Abraham
01:06:35ont un avenir.
01:06:36Je voudrais en revanche
01:06:37évoquer un sujet
01:06:38brûlant pour nous
01:06:39et que ce conflit
01:06:41met en évidence
01:06:42de façon angoissante
01:06:43où est passée l'Europe.
01:06:46La guerre d'Ukraine,
01:06:48l'élection de Trump
01:06:49et l'embrasement
01:06:50du Proche-Orient
01:06:51ont révélé
01:06:52ce que personne
01:06:53n'a envie de voir.
01:06:55L'Europe est en train
01:06:55de s'effacer
01:06:56comme un château de sable
01:06:58se dissout peu à peu
01:06:59au bord du rivage.
01:07:02Trump la méprise,
01:07:04Vance la déteste,
01:07:06la Chine n'y voit
01:07:07qu'un marché
01:07:07pour ses voitures électriques,
01:07:09la Russie
01:07:09est un continent décadent
01:07:11tremblant devant la guerre,
01:07:13le reste du monde
01:07:13parie sur son déclin.
01:07:16Quatre ou cinq fois par an,
01:07:1727 chefs d'État
01:07:18débarquent de leur Mercedes noire
01:07:20et s'engouffrent
01:07:21dans le grand hôtel
01:07:22prestigieux
01:07:22d'une capitale historique,
01:07:24délivrent des discours
01:07:25prédigérés autour
01:07:26de grandes tables rondes
01:07:27ornées de fleurs,
01:07:29accouchent difficilement
01:07:30d'un plus petit
01:07:31dénominateur commun
01:07:32et puis,
01:07:33heureux d'avoir frôlé
01:07:34le désaccord
01:07:35mais évité le pire,
01:07:37se congratulent
01:07:38de grandes tables
01:07:38dans le dos
01:07:39avant de gagner
01:07:39le podium
01:07:40de la photo de gros
01:07:41avant que chacun
01:07:42reprenne son avion.
01:07:44En cas de crise,
01:07:45le scénario se détraque.
01:07:47Les contraintes
01:07:48de la frénésie médiatique
01:07:49ne peuvent attendre
01:07:50la convocation
01:07:50d'une réunion.
01:07:51C'est alors la course
01:07:53aux premiers
01:07:53qui trouvent une idée.
01:07:55Depuis le 7 octobre 2023,
01:07:57la France a successivement
01:07:58lancé la proposition
01:08:00baroque
01:08:00d'une coalition générale
01:08:01contre le Hamas,
01:08:03assurée à Israël
01:08:04de son soutien inconditionnel
01:08:05puis condamnée
01:08:06la dévastation de Gaza,
01:08:08convoquée avec
01:08:09l'Arabie saoudite
01:08:10d'une conférence
01:08:11sur les deux États
01:08:11tués dans l'œuf
01:08:13par les frappes en Iran
01:08:14avant de proposer
01:08:15désormais plus modestement
01:08:17une aide humanitaire
01:08:18aux Palestiniens
01:08:19et hier même
01:08:20d'appeler le boucher
01:08:21de Moscou
01:08:22au téléphone
01:08:23pour lui demander
01:08:24d'aider à trouver
01:08:25une solution
01:08:25sur le nucléaire iranien.
01:08:29Aucune de ces initiatives
01:08:30n'a connu
01:08:30le commencement
01:08:31d'un début des faits.
01:08:34En Ukraine,
01:08:34le réveil européen
01:08:35après l'invasion
01:08:36s'essouffle.
01:08:38L'Allemagne,
01:08:38après trois ans
01:08:39d'un chancelier
01:08:40qui s'est comporté
01:08:40comme une limande
01:08:41apeurée,
01:08:42a vu son successeur
01:08:43montrer les muscles
01:08:44en attendant
01:08:45que dès son arrivée
01:08:46les taurus
01:08:47seraient livrés.
01:08:47avant d'expliquer
01:08:49une fois au pouvoir
01:08:50qu'ils ne le seraient pas.
01:08:52La France,
01:08:53en 2022,
01:08:53a proclamé
01:08:54l'économie de guerre.
01:08:56Cette phrase
01:08:57était fort imprudente
01:08:58car nous en sommes
01:08:59aujourd'hui
01:09:00très loin,
01:09:01trois ans plus tard.
01:09:03Impuissants,
01:09:05les dirigeants européens
01:09:06sont devenus
01:09:06les commentateurs
01:09:07des événements,
01:09:08campés devant les caméras
01:09:09comme une mouche
01:09:11qui se pose
01:09:12sur les cieux
01:09:12de la charrette
01:09:13et qui se dit
01:09:14« Quelle poussière
01:09:15je soulève ! »
01:09:17Plus jamais
01:09:18la guerre entre nous
01:09:18c'était le projet européen.
01:09:20Mais depuis le XXIe siècle,
01:09:22la réalité
01:09:22c'est la guerre
01:09:23avec les autres,
01:09:24les dictatures.
01:09:26On a transmis
01:09:26le fardeau aux Américains
01:09:28et l'Europe
01:09:29est devenue
01:09:29le continent
01:09:30du pacifisme.
01:09:31Oublions ce que rappelait
01:09:32Mitterrand
01:09:33il y a 40 ans,
01:09:34les pacifistes
01:09:35sont à l'ouest,
01:09:36les missiles à l'est.
01:09:37La chute du mur
01:09:38de Berlin
01:09:38a nourri
01:09:39la fable
01:09:39des dividendes
01:09:40de la paix.
01:09:41Aujourd'hui,
01:09:42l'Europe,
01:09:42c'est le pacifisme
01:09:43plus le désarmement.
01:09:46Dans un monde
01:09:46en guerre
01:09:47où les dictateurs
01:09:48ont juré
01:09:48de prendre
01:09:49leur revanche
01:09:50de leur défaite
01:09:50du XXe siècle,
01:09:52c'est un contresens
01:09:53absolu.
01:09:55La première conséquence
01:09:56de l'impuissance
01:09:56c'est l'humiliation.
01:09:58L'humiliation
01:09:59en Iran,
01:10:00bien sûr,
01:10:01où Cécile Collère
01:10:02et Jacques Paris,
01:10:02je voudrais ici
01:10:03à mon tour
01:10:04leur exprimer
01:10:06ma solidarité,
01:10:08sont retenues
01:10:08dans des conditions
01:10:09inhumaines
01:10:10que nous n'arrivons
01:10:11pas à faire cesser
01:10:12malgré tous nos efforts.
01:10:13L'humiliation
01:10:14lors du prêche
01:10:15de Vance
01:10:16à Munich.
01:10:17L'humiliation
01:10:18lorsque Trump
01:10:19dit aux Européens
01:10:20qu'au Proche-Orient
01:10:20on n'a pas besoin d'eux.
01:10:23Il a le droit
01:10:23de le croire,
01:10:25mais il pourrait bien
01:10:26regretter un jour
01:10:26son mépris
01:10:27et comprendre
01:10:29lorsqu'il en aura besoin
01:10:30en mer de Chine
01:10:31ou ailleurs
01:10:31tout le sens
01:10:33de la phrase
01:10:33de Churchill
01:10:34en 1943
01:10:34« Il n'y a rien
01:10:36de pire
01:10:36que de combattre
01:10:37avec des alliés
01:10:38si ce n'est
01:10:39de combattre
01:10:40sans eux ».
01:10:41Mais chacun sait
01:10:42qu'on ne peut demander
01:10:43à Trump
01:10:43et à ses tweets
01:10:44de se projeter
01:10:45à cette échéance.
01:10:47Ces menaces
01:10:48ont conduit
01:10:48les Européens
01:10:49à se prosterner
01:10:50devant lui
01:10:50à la haie.
01:10:51J'ai rarement été
01:10:52aussi gêné
01:10:53qu'en voyant
01:10:53tant de chefs d'État
01:10:54rivaliser de courbettes.
01:10:57Comme dit
01:10:57le proverbe chinois
01:10:58« Si tu dois te prosterner,
01:11:01prosterne-toi très bas ».
01:11:02Le secrétaire général
01:11:04de l'OTAN,
01:11:05ancien fier Premier ministre
01:11:06des Pays-Bas,
01:11:08appelant Trump « Papa »
01:11:10est un symbole éloquent
01:11:11de l'Europe d'aujourd'hui.
01:11:13Pour remercier
01:11:14les Européens,
01:11:15sans doute,
01:11:16Trump vient d'annoncer
01:11:16la fin des livraisons
01:11:17d'armes à l'Ukraine.
01:11:19La trahison annoncée
01:11:20est désormais totale,
01:11:22la complicité
01:11:22avec Poutine avouée.
01:11:24Nous sommes seuls
01:11:25et au pied du mur.
01:11:27Nous avons eu trois ans
01:11:28pour nous préparer
01:11:29à cette éventualité.
01:11:31Nous ne les avons pas
01:11:32mis à profit.
01:11:33Nous ne sommes pas prêts.
01:11:35Nous n'avons ni les moyens
01:11:36ni la volonté
01:11:37de prendre le relais
01:11:37et de soutenir
01:11:39comme il faut
01:11:39ceux qui meurent
01:11:40par dizaines de milliers
01:11:41pour se défendre
01:11:42et pour nous défendre,
01:11:44les Ukrainiens.
01:11:46C'est tragique
01:11:46pour l'Ukraine aujourd'hui.
01:11:48C'est tragique
01:11:49pour l'Europe demain.
01:11:51L'urgence
01:11:51est de moderniser
01:11:52et de renforcer
01:11:53et surtout coordonner
01:11:54la défense européenne
01:11:55à la hauteur
01:11:57de la compétition stratégique,
01:11:59de comprendre
01:11:59que les guerres
01:12:00d'aujourd'hui
01:12:00sont tribrides
01:12:01et que notre retard
01:12:02dans les drones,
01:12:02le numérique,
01:12:03l'intelligence artificielle
01:12:04et la lutte contre
01:12:05la désinformation
01:12:06est encore plus immense
01:12:08que l'insuffisance
01:12:08de notre armement
01:12:09conventionnel.
01:12:11La priorité,
01:12:13c'est aussi d'arrêter
01:12:14les discours démobilisateurs
01:12:16assurant que nous ne sommes
01:12:17pas en guerre
01:12:17alors que les dictateurs
01:12:19sont en guerre contre nous,
01:12:21qu'ils le disent tous les jours
01:12:22et surtout qu'ils le font
01:12:23sur les réseaux sociaux
01:12:24envahis de trolls,
01:12:25dans nos entreprises
01:12:26ciblées par les sabotages
01:12:27et les cyberattaques,
01:12:29au fond des mers,
01:12:30par la section des câbles
01:12:31sous-marins,
01:12:32dans les airs,
01:12:33par les provocations
01:12:34quotidiennes.
01:12:35Comment allons-nous
01:12:36persuader les Français
01:12:37de soutenir
01:12:38l'engagement pris à la haie,
01:12:39de porter le budget militaire
01:12:41à 3,5% de notre PIB
01:12:42si on ne les convainc pas
01:12:44que nous subissons aujourd'hui
01:12:46une guerre qui a radicalement
01:12:47changé de nature
01:12:48et qui est en grande partie
01:12:49invisible ?
01:12:50Comment les convaincre
01:12:51lorsqu'à l'Assemblée nationale
01:12:53les deux extrêmes
01:12:54sont quasi majoritaires
01:12:56et que même s'ils se détestent,
01:12:58ils sont d'accord sur le pire,
01:13:00le soutien aux dictateurs
01:13:01qui nous ont déclaré la guerre ?
01:13:03Et enfin, comment arriver
01:13:04à ce que l'Europe retrouve
01:13:05le rang qui était le sien
01:13:06dans le monde
01:13:07si elle ne trouve pas
01:13:08la force d'aménager
01:13:09cette règle de l'unanimité
01:13:11qui l'a conduite
01:13:12à l'impuissance ?
01:13:14MacArthur,
01:13:15le vainqueur
01:13:15de la guerre du Pacifique,
01:13:16disait
01:13:17« Les batailles perdues
01:13:18se résument en deux mots.
01:13:20Trop tard.
01:13:21L'Europe doit se réveiller.
01:13:23Il lui faut seulement
01:13:24des peuples
01:13:25qui se souviennent
01:13:25de leur histoire
01:13:26et des dirigeants
01:13:28qui prennent
01:13:28la mesure des périls. »
01:13:30Les privations organisées
01:13:31dans la bande de Gaza
01:13:32ont-elles quelque chose
01:13:33à voir avec le droit
01:13:35d'Israël
01:13:35à se défendre ?
01:13:37L'accès à l'eau,
01:13:38à l'électricité,
01:13:39aux soins
01:13:39est méthodiquement
01:13:41rendu impossible.
01:13:42On ne peut pas
01:13:43rester sourds
01:13:44aux centaines d'ONG
01:13:45qui appellent
01:13:46à mettre fin
01:13:47au système
01:13:48de distribution d'aide
01:13:49géré depuis fin mai
01:13:50par la controversée
01:13:52Fondation humanitaire
01:13:53de Gaza.
01:13:54Le défi existentiel
01:13:56vaut pour tous les peuples.
01:13:58N'oublions pas,
01:13:58bien sûr,
01:13:59les otages
01:13:59encore retenus
01:14:00dans la bande de Gaza,
01:14:02parmi lesquels
01:14:02figurent trois ressortissants
01:14:04français.
01:14:04en procédant
01:14:06à 80%
01:14:07de l'anéantissement
01:14:08de la bande côtière,
01:14:09le Premier ministre israélien
01:14:11a fait le choix
01:14:11de leur sacrifice.
01:14:13Le groupe RDSE
01:14:14tient également
01:14:15à exprimer
01:14:16sa solidarité
01:14:17à l'égard
01:14:17de Cécile Collère
01:14:18et Jacques Paris,
01:14:20arbitrairement détenus
01:14:21depuis trois ans
01:14:22dans les prisons iraniennes.
01:14:24Nous souhaitons,
01:14:25Monsieur le Premier ministre,
01:14:26que la France maintienne
01:14:27l'exigence
01:14:28de leur libération
01:14:29immédiate.
01:14:30J'en profite
01:14:31pour saluer
01:14:32l'engagement constant
01:14:33des agents
01:14:33du ministère
01:14:35qui veillent
01:14:36autant que possible
01:14:37au sort
01:14:37de nos ressortissants
01:14:38français à l'étranger
01:14:39et les accompagnent
01:14:41dans des conditions
01:14:41souvent dangereuses.
01:14:43Mais cette compassion
01:14:44à l'égard
01:14:45des populations civiles
01:14:46ne peut tenir lieu
01:14:47d'analyse.
01:14:48Ce chaos,
01:14:49ces drames humains,
01:14:50pour quels résultats
01:14:51militaires et politiques ?
01:14:53C'est vrai,
01:14:54l'axe de la résistance
01:14:55est affaibli,
01:14:56que ce soit
01:14:56les gardiens
01:14:57de la révolution
01:14:58en Syrie,
01:14:58le Hezbollah au Liban
01:14:59et depuis quelques jours
01:15:01le régime iranien
01:15:02sous les coups portés
01:15:03à ces sites nucléaires.
01:15:05A Gaza,
01:15:06le Hamas
01:15:06est fortement décapité.
01:15:08Mais l'organisation
01:15:09a les vertus
01:15:10du Nidre
01:15:10qui se nourrira
01:15:11toujours des conditions
01:15:13de vie des Gazaouis
01:15:14si elle reste en l'État
01:15:15et si le peuple palestinien
01:15:17ne retrouve pas
01:15:18un minimum
01:15:18de sa souveraineté.
01:15:20A ce jour,
01:15:21l'espoir est entre les mains
01:15:22des médiateurs américains,
01:15:24égyptiens,
01:15:25qataris
01:15:26pour un cessez-le-feu
01:15:27entre le Hamas
01:15:28et Israël.
01:15:29Un cessez-le-feu
01:15:30de 60 jours
01:15:31est le minimum
01:15:32à attendre
01:15:32face aux gâchis humains
01:15:34que j'ai tout à l'heure rappelés.
01:15:36Mais si la question
01:15:37palestinienne
01:15:38n'est pas définitivement
01:15:39soldée,
01:15:40elle restera au cœur
01:15:41de la tectonique
01:15:42des plaques
01:15:43dans la région.
01:15:44Ce n'est pas non plus
01:15:45l'adhésion
01:15:45de nouveaux pays,
01:15:46que ce soit
01:15:47l'Arabie saoudite
01:15:48et la Syrie
01:15:49aux accords d'Abraham
01:15:50qui va régler le problème.
01:15:52La normalisation
01:15:53des relations
01:15:53de l'État hébreu
01:15:54avec ses voisins
01:15:55Etats souhaités,
01:15:56mais pourvu
01:15:56qu'elle ne soit pas
01:15:57un leurre
01:15:58pour enterrer
01:15:59les résolutions
01:15:59successives de l'ONU
01:16:01sur une solution
01:16:02à deux États.
01:16:03Riyad semble assez lucide
01:16:04à ce stade.
01:16:06Face à cela,
01:16:07quelle voix
01:16:08peut porter la France
01:16:09et l'Europe ?
01:16:10Face à l'Iran,
01:16:11un pays qui se voit
01:16:12réduit
01:16:13à un statut
01:16:13de puissance régional
01:16:14à rebours
01:16:15de ses ambitions.
01:16:16Face à des États-Unis
01:16:17qui démontrent
01:16:18par la force
01:16:19leur centralité stratégique.
01:16:22Face à un Premier ministre
01:16:23dopé par le soutien
01:16:24inconditionnel
01:16:25de l'extrême droite
01:16:26israélienne
01:16:27qui recompose
01:16:28la situation
01:16:29au Proche
01:16:30et au Moyen-Orient,
01:16:31peu importe
01:16:31le prix humain.
01:16:33Soyons réalistes
01:16:34sur le plan stratégique,
01:16:35il reste peu d'espace
01:16:37pour les autres acteurs
01:16:38de la communauté internationale.
01:16:40La France,
01:16:41fidèle à son rôle
01:16:42de puissance
01:16:42d'équilibre,
01:16:44doit néanmoins
01:16:44maintenir
01:16:45sur le plan diplomatique
01:16:46une ligne de fermeté
01:16:48et tenir une parole
01:16:49fidèle à sa tradition
01:16:50républicaine
01:16:52et humaniste,
01:16:53dénoncer les violations
01:16:54des droits humains
01:16:55d'où qu'elles viennent,
01:16:56faire respecter
01:16:57les mandats
01:16:58de la Cour internationale
01:16:59de justice,
01:17:00rappeler que la lutte
01:17:01contre le terrorisme
01:17:02ne saurait conduire
01:17:03à l'anéantissement
01:17:05de populations entières,
01:17:07défendre les outils
01:17:08multilatéraux
01:17:09de contrôle
01:17:10et relancer
01:17:11un cadre de négociation
01:17:13sur le nucléaire iranien.
01:17:15Quant à l'Europe,
01:17:16sans méconnaître
01:17:17sa difficulté
01:17:18à parler
01:17:18d'une seule
01:17:19et même voix,
01:17:20elle doit néanmoins
01:17:21redevenir
01:17:22un acteur politique,
01:17:24capable de proposer
01:17:25une réponse structurée,
01:17:27adossée
01:17:27au principe
01:17:28du droit international
01:17:29et du respect
01:17:29des souverainetés.
01:17:31Les derniers développements,
01:17:33dont l'espérance
01:17:33d'un cessez-le-feu
01:17:34entre le Hamas
01:17:35et Israël,
01:17:36ne doit pas écarter
01:17:37la nécessité
01:17:38de convaincre
01:17:39les États membres
01:17:40d'une réflexion
01:17:41sur le contrat
01:17:42d'association
01:17:42entre l'Union européenne
01:17:44et Israël.
01:17:45Ils devraient être
01:17:46interrogés
01:17:47au regard
01:17:47du blocus économique
01:17:49de Gaza
01:17:49et de la politique
01:17:51de colonisation
01:17:52en Cisjordanie.
01:17:53Il ne s'agit pas
01:17:55de choisir un camp,
01:17:56mais de redonner
01:17:57du sens
01:17:57aux droits
01:17:58des peuples.
01:17:59Je le répète,
01:18:00une Palestine
01:18:01souveraine,
01:18:02toutefois expurgée
01:18:03de ses factions
01:18:03terroristes,
01:18:04est la seule voie
01:18:05viable vers une paix
01:18:06juste et durable.
01:18:08Albert Camus
01:18:09le rappelait,
01:18:10la vraie générosité
01:18:11envers l'avenir
01:18:12consiste à tout
01:18:13donner au présent.
01:18:15Mes chers collègues,
01:18:16la situation
01:18:17au Proche-Orient
01:18:18et au Moyen-Orient
01:18:19interpellent
01:18:20notre responsabilité
01:18:21collective.
01:18:22Ce débat
01:18:23ne doit pas
01:18:24se limiter
01:18:24à un exercice
01:18:25de politique étrangère.
01:18:27Il engage
01:18:27notre conception
01:18:29de l'ordre international,
01:18:30notre rapport
01:18:31au droit,
01:18:32à la justice
01:18:33et à la solidarité
01:18:34avec les Syriens,
01:18:36les Iraniens,
01:18:36les Gazaouis,
01:18:37les Libanais
01:18:38et les Israéliens.
01:18:40Merci.
01:18:40Merci,
01:18:41Madame la Présidente.
01:18:46La parole est maintenant
01:18:48au Président Guillaume Gontard
01:18:49pour le groupe écologiste
01:18:50Solidarité et Territoire.
01:18:58Je vais la parole.
01:19:03Merci,
01:19:04Monsieur le Président,
01:19:05Mesdames,
01:19:06Messieurs les Ministres,
01:19:07Monsieur le Premier Ministre.
01:19:09Merci d'abord
01:19:10d'avoir enfin
01:19:11convoqué le Parlement
01:19:12pour évoquer
01:19:12la situation
01:19:13au Proche-Orient.
01:19:14Nous faisions cette demande
01:19:16depuis la rupture
01:19:17du cessez-le-feu
01:19:17à Gaza
01:19:18le 18 mars dernier.
01:19:20Depuis,
01:19:20une saison complète
01:19:21est passée
01:19:21où les bombardements
01:19:22israéliens
01:19:23ont tué aveuglement
01:19:25en trois mois
01:19:25près de 6 000
01:19:26et blessés
01:19:27près de 20 000
01:19:28Palestiniens.
01:19:3056 000 morts
01:19:30civiles à ce jour,
01:19:32un génocide
01:19:32sous nos yeux.
01:19:34Depuis,
01:19:34une saison complète
01:19:35est passée
01:19:35où Israël,
01:19:37épaulé par les Etats-Unis,
01:19:38a lancé
01:19:38au mépris complet
01:19:39des règles internationales
01:19:41un raid sur l'Iran
01:19:42visant le programme nucléaire
01:19:44et les principaux symboles
01:19:45du tyrannique régime
01:19:46des Molas.
01:19:47Un millier de victimes
01:19:48civiles
01:19:49et près de
01:19:504 500 blessés
01:19:51côté iranien,
01:19:5228 victimes
01:19:53et 850 blessés
01:19:54côté israélien.
01:19:56Une saison complète
01:19:57est passée
01:19:57où la timide voix
01:19:58de la France
01:19:59qui envisageait
01:20:00de reconnaître
01:20:01enfin l'Etat
01:20:02de Palestine
01:20:03s'est évanouie.
01:20:05Face au retour
01:20:05de la violence
01:20:06comme projet politique,
01:20:08la voix de la France,
01:20:09la voix de l'Europe
01:20:09sont désespérément
01:20:11attendues
01:20:11pour défendre
01:20:12le droit international.
01:20:14Mais dans le fracas
01:20:15des bombes,
01:20:16ces voix sont inaudibles.
01:20:18Faute de courage
01:20:19en dehors
01:20:19du Premier ministre
01:20:20espagnol.
01:20:21Faute de cohérence
01:20:22alors que les deux poids,
01:20:24deux mesures
01:20:24s'agissant du soutien
01:20:25à Israël
01:20:26est indéfendable.
01:20:29Faute d'unité
01:20:29alors que la France,
01:20:30le Royaume-Uni
01:20:31et l'Allemagne
01:20:32peinent
01:20:32à accorder leur violon
01:20:34et que l'Italie
01:20:34se trumpise.
01:20:36Cette faiblesse
01:20:37de l'Europe
01:20:37illustrée par le lapin
01:20:39posé par Donald Trump
01:20:40aux dirigeants européens
01:20:41au sommet du G7
01:20:42avant d'exiger
01:20:43leur courbette
01:20:44au sommet de l'OTAN
01:20:45et le tombeau
01:20:47du droit international.
01:20:49Ce n'est pas
01:20:49la première fois
01:20:50que l'Europe
01:20:50n'est pas au rendez-vous
01:20:51de l'histoire
01:20:52et de sa puissance
01:20:53géopolitique.
01:20:55Le 21 août 2013,
01:20:57dans la Ghouta orientale,
01:20:581 845 opposants syriens
01:21:00ont péri asphyxiés
01:21:02et 10 000 ont été
01:21:03intoxiqués
01:21:03par le gaz sarin
01:21:04lâché par Bachar el-Assad.
01:21:07Ce jour-là,
01:21:07nous avons renoncé
01:21:08à faire respecter
01:21:09le droit international,
01:21:11le droit des peuples
01:21:12à disposer d'eux-mêmes
01:21:12et le droit humain
01:21:14le plus élémentaire.
01:21:16Faute de vouloir agir
01:21:17sans le grand frère
01:21:18états-unien,
01:21:20la France
01:21:20et le Royaume-Uni
01:21:21ont non seulement
01:21:22laissé mourir
01:21:23l'opposition syrienne,
01:21:24mais pire encore,
01:21:26ils ont montré
01:21:26notre faiblesse
01:21:27et réveillé
01:21:28l'appétit des empires.
01:21:30La Crimée est tombée
01:21:31quelques mois plus tard,
01:21:33provoquant l'engrenage
01:21:33délétère
01:21:34de l'agression russe
01:21:35de l'Ukraine
01:21:36que nous ne parvenons pas
01:21:37à juguler.
01:21:38En 2013,
01:21:40alors que le traumatisme
01:21:41de l'injustifiable
01:21:42invasion préventive
01:21:43de l'Irak
01:21:43était encore vif,
01:21:45la décision
01:21:45d'une nouvelle
01:21:46intervention militaire
01:21:47contre un dictateur arabe
01:21:48était indubitablement
01:21:50difficile à prendre.
01:21:52En 2025,
01:21:53en revanche,
01:21:54ce qui est attendu
01:21:54de nous
01:21:55est plus simple.
01:21:57Défendre
01:21:57le droit international,
01:21:59défendre la paix,
01:22:00défendre la diplomatie
01:22:01et utiliser
01:22:03nos outils
01:22:03diplomatiques,
01:22:04juridiques,
01:22:05économiques
01:22:05pour mettre
01:22:06un terme
01:22:07à la fuite
01:22:08en avant
01:22:09meurtrière
01:22:09non pas
01:22:10d'une dictature
01:22:11ennemie,
01:22:12mais de ce que nous
01:22:12espérons encore être
01:22:14une démocratie
01:22:15amie.
01:22:17La dérive
01:22:17de Benjamin Netanyahou
01:22:18est le fruit
01:22:19de notre incapacité
01:22:20à faire respecter
01:22:21le droit international.
01:22:23Le Premier ministre
01:22:23israélien
01:22:24d'extrême droite
01:22:25est un opposant
01:22:26à la solution
01:22:26à deux États
01:22:27et fait tout
01:22:28depuis des années
01:22:29pour la rendre
01:22:30inopérante.
01:22:30son ambition
01:22:32est l'annexion
01:22:33de Gaza
01:22:33et la colonisation
01:22:35de la Cisjordanie.
01:22:37Au Gazaoui,
01:22:37il ne laisse
01:22:37que deux choix,
01:22:39la mort
01:22:39ou l'exil.
01:22:41Il ne croit pas
01:22:42davantage à la paix
01:22:42avec ses voisins.
01:22:44Sa stratégie
01:22:44est de semer
01:22:45le chaos
01:22:45au Liban,
01:22:46en Syrie
01:22:47et en Iran
01:22:48pour gagner,
01:22:49pense-t-il,
01:22:50quelques années
01:22:50de tranquillité.
01:22:52Estomaqué
01:22:53par la barbarie
01:22:54des attentats
01:22:54du 7 octobre,
01:22:56pétrifié
01:22:56par le sort
01:22:57des otages,
01:22:58nous le laissons
01:22:59déployer
01:23:00un plan
01:23:00qui est tout
01:23:01sauf improvisé.
01:23:02En 2025,
01:23:04nous n'avons plus
01:23:04l'excuse
01:23:05de l'ignorance.
01:23:06L'Afghanistan,
01:23:07qui a vu
01:23:07le retour
01:23:07des talibans,
01:23:09l'Irak,
01:23:10qui a vu naître
01:23:10un État terroriste,
01:23:11la Libye,
01:23:12devenu une zone
01:23:13de non-droit
01:23:14où réapparaît
01:23:14l'esclavage,
01:23:15ont montré
01:23:16où conduit
01:23:17le chaos
01:23:17engendré
01:23:18par nos guerres
01:23:19préventives.
01:23:20La guerre
01:23:21contre l'Iran
01:23:21s'inscrit
01:23:22dans la même veine.
01:23:24Les bombes
01:23:24ne peuvent
01:23:25ni tuer
01:23:25une idéologie,
01:23:26ni détruire
01:23:27un projet politique,
01:23:28ni importer
01:23:29la démocratie.
01:23:30Elle ne crée
01:23:31que la désolation
01:23:33et le ressentiment
01:23:34qui fabriquent
01:23:35les ennemis
01:23:36de demain.
01:23:37S'agissant
01:23:37de la réussite
01:23:38de l'opération
01:23:38militaire,
01:23:40nous ne savons rien
01:23:40ou presque.
01:23:41Il nous faudrait
01:23:41faire confiance
01:23:42au président
01:23:42des États-Unis,
01:23:44peu réputé
01:23:44pour son exigence
01:23:45de vérité.
01:23:46Le programme nucléaire
01:23:47a sans doute
01:23:48pris du retard,
01:23:48mais l'uranium
01:23:49enrichi circule
01:23:50toujours en Iran.
01:23:51Il est désastreux
01:23:52et contre-productif
01:23:53que les agents
01:23:54de l'AIEA
01:23:54ne puissent pas
01:23:55reprendre
01:23:56leur mission en Iran
01:23:57en toute sécurité.
01:23:59Quant à la volonté
01:23:59politique de se doter
01:24:00de la bombe,
01:24:01elle précédait
01:24:02la révolution islamique
01:24:03et lui succédera
01:24:05hélas sans doute.
01:24:07Comment pourrait-il
01:24:07en être autrement,
01:24:08dans un monde
01:24:09régi par la loi
01:24:09du plus fort
01:24:10où seule la dissuasion
01:24:12nucléaire
01:24:12semble être
01:24:13une assurance vie ?
01:24:15Si chacun souhaite
01:24:16évidemment la chute
01:24:18de ce régime tyrannique,
01:24:19gardons à l'esprit
01:24:20le précédent irakien.
01:24:22La première guerre
01:24:23du Golfe
01:24:23a entraîné
01:24:24la désolation
01:24:25pour le peuple irakien
01:24:26avec Saddam Hussein.
01:24:28La seconde
01:24:29a produit
01:24:29le même effet
01:24:30sans Saddam Hussein.
01:24:32La guerre
01:24:33ne résout rien,
01:24:34à forcerie
01:24:34sans projet politique.
01:24:36Après les bombes,
01:24:37c'est la répression
01:24:38qui s'abat
01:24:38sur le peuple iranien.
01:24:40Nous souffrons
01:24:40avec lui
01:24:41comme nous tremblons.
01:24:42Nous tremblons
01:24:43avec nos otages,
01:24:44Cécile Collère
01:24:44et Jacques Paris.
01:24:46Contrairement
01:24:47à vos hésitations,
01:24:48la France doit,
01:24:49comme l'avait fait
01:24:50Jacques Chirac,
01:24:51refuser
01:24:51et condamner
01:24:52fermement
01:24:53le recours
01:24:54illégal
01:24:55à la force.
01:24:56Comme il y a peu,
01:24:57sous le quinquennat
01:24:58de François Hollande
01:24:58encore,
01:24:59la France doit revenir
01:25:00une grande nation
01:25:01diplomatique,
01:25:03celle qui avait
01:25:03obtenu la signature
01:25:04de l'accord
01:25:05de Vienne.
01:25:06Seul recul
01:25:07du programme
01:25:07nucléaire iranien
01:25:08ces 20 dernières années
01:25:09est de l'accord
01:25:10de Paris.
01:25:12Accord de Paris
01:25:12dont l'objectif
01:25:13de contenir
01:25:13le réchauffement climatique
01:25:15en deçà
01:25:15de 1,5 degré
01:25:16est aujourd'hui
01:25:17inatteignable
01:25:19avec les conséquences
01:25:20que nous connaissons.
01:25:22L'humanité
01:25:22fait face
01:25:23aux plus grands défis
01:25:24de son histoire
01:25:24qui devraient pourtant
01:25:25nous rassembler
01:25:26dans une commune urgence
01:25:27de survie de l'espèce.
01:25:29Au lieu de cela,
01:25:30les humains,
01:25:31tétanisés par le déni,
01:25:32la cupidité
01:25:33ou les deux,
01:25:34retombent progressivement
01:25:36dans les pires travers
01:25:37du XXe siècle.
01:25:38Désespérant.
01:25:40Monsieur le Premier ministre,
01:25:41il est encore temps
01:25:42d'agir.
01:25:43Mais pour cela,
01:25:43la France doit parler
01:25:44d'une voie ferme
01:25:45pour tenter
01:25:46d'emmener avec elle
01:25:46une Europe divisée.
01:25:48Cela passe
01:25:49par la reconnaissance
01:25:51immédiate
01:25:51de l'État palestinien,
01:25:53avec ou sans alliés.
01:25:54Nous avons la faiblesse
01:25:55de croire
01:25:56que notre voie pèse
01:25:57encore suffisamment
01:25:58pour avoir
01:25:59un effet d'entraînement.
01:26:01Cela passe
01:26:01par la suspension
01:26:02de l'accord d'association
01:26:04avec Israël
01:26:04et de toutes nos coopérations.
01:26:06Cela passe
01:26:07par un embargo
01:26:07sur toutes nos exportations
01:26:09d'armes.
01:26:10Ne soyons pas complices
01:26:11des aventures
01:26:12bellicistes illégales
01:26:13d'Israël.
01:26:14Cela passe
01:26:15par l'application
01:26:15stricte
01:26:16des mandats
01:26:16de la CPI.
01:26:18Cela passe aussi
01:26:18par l'acheminement
01:26:19de l'aide humanitaire
01:26:20à Gaza
01:26:21par notre propre marine.
01:26:23Cela passe
01:26:24par l'exigence
01:26:24de réforme
01:26:25de l'autorité
01:26:26palestinienne
01:26:26et la tenue
01:26:28d'élections.
01:26:29Si elle s'en donne
01:26:30la peine,
01:26:30la France peut,
01:26:31avec l'Europe,
01:26:32parler d'une voie
01:26:33forte pour construire
01:26:34le retour
01:26:35de la diplomatie
01:26:36et œuvrer
01:26:36à la réforme
01:26:37du cadre multilatéral
01:26:39hérité de la Seconde Guerre
01:26:40mondiale
01:26:41aujourd'hui dépassée.
01:26:42Un mot enfin
01:26:43pour dire
01:26:44que notre diplomatie
01:26:45doit accorder
01:26:46une place
01:26:47beaucoup plus importante
01:26:48aux sociétés civiles
01:26:49des régimes autoritaires.
01:26:51Il faut absolument
01:26:52renforcer
01:26:52et mieux cibler
01:26:53notre aide publique
01:26:54au développement
01:26:55sabré par les coupes
01:26:56budgétaires.
01:26:58Il faut aussi bâtir
01:26:58une politique
01:26:59d'accueil
01:26:59et d'asile.
01:27:01Digne pour tous,
01:27:02au lieu d'organiser
01:27:03d'infâmes le rafle
01:27:04et de distribuer
01:27:05les OQTF,
01:27:06nous devons accueillir,
01:27:07former et aider
01:27:08à se reconstruire
01:27:09les réfugiés,
01:27:10notamment iraniens,
01:27:11syriens,
01:27:12libanais,
01:27:12palestiniens
01:27:13qui frappent
01:27:14à notre porte.
01:27:15C'est ainsi,
01:27:16c'est ainsi
01:27:16que nous pouvons
01:27:17œuvrer pour la transition
01:27:18démocratique
01:27:19et la paix au Proche-Orient
01:27:20et dans le monde.
01:27:22Enfin,
01:27:22la paix mondiale
01:27:23va de pair
01:27:24avec la lutte
01:27:24contre le dérèglement climatique.
01:27:26Il nous faut compléter
01:27:27notre transition énergétique
01:27:28pour cesser
01:27:29notre dépendance
01:27:30aux hydrocarbures
01:27:31et à l'uranium
01:27:32des dictateurs
01:27:33et autres
01:27:33carbo-fascistes.
01:27:35Monsieur le Premier ministre,
01:27:36la France ne peut pas
01:27:37œuvrer
01:27:37à la paix mondiale
01:27:39en se repliant
01:27:40sur elle-même.
01:27:41Voilà pour ce débat
01:27:43entre le gouvernement
01:27:44et les parlementaires
01:27:45au sujet
01:27:45de la situation
01:27:46au Proche
01:27:47et au Moyen-Orient.
01:27:48Un débat
01:27:49que vous pouvez retrouver
01:27:50en replay
01:27:51sur notre site internet.
01:27:52Très bonne journée
01:27:53sur les chaînes parlementaires.
01:27:54Sous-titrage Société Radio-Canada
01:28:04Sous-titrage Société Radio-Canada

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