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Trublion de la classe politique, Thierry Le Luron a brocardé, imité, voire caricaturé, à la perfection les hommes politiques de son temps, à commencer par Valery Giscard d'Estaing, François Mitterrand, et Jacques Chirac. Certains l'ont accepté avec le sourire, d'autres l'ont très mal pris, et lui ont même parfois envoyé les contrôleurs du fisc... Observer l'air de son temps lui a permis d'en interpréter beaucoup d'autres : des airs devenus des succès grâce à des chanteuses et des chanteurs illustres, de Dalida à Julien Clerc en passant par Charles Aznavour et Line Renaud. Il les a interprétés avec la voix de leur créateur, sur des paroles, souvent féroces, inspirées de l'actualité. Il a ainsi ouvert la voie aux imitateurs d'aujourd'hui... Année de Production :
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00:00:00Les hommes politiques français, ils sont très gentils.
00:00:03Ils sont très gentils, mais ils disent un peu n'importe quoi.
00:00:05C'est votre première interview télévisée, Thierry Leluron.
00:00:07J'ai pas mal de questions à vous poser.
00:00:08D'où venez-vous ?
00:00:09Thierry Leluron, 1952-1986.
00:00:15Vous êtes parisien ?
00:00:16Oui, moi je suis parisien, mais mon nom est d'origine bretonne.
00:00:20Mon père est maître d'hôtel et puis ma mère s'occupe de ses enfants.
00:00:30Il nous a quittés à 34 ans seulement après 17 années d'une carrière inimitable.
00:00:39Un mot sur François Mitterrand ?
00:00:41En trois lettres ?
00:00:41Ah non.
00:00:43Tout est de ma faute.
00:00:44J'ai bêché.
00:00:45Alors la nuit, vous faites quoi ?
00:00:47Demandez à Daniel, je laboure.
00:00:49Dites-moi Glandu.
00:00:51Adolphe, vous pouvez m'appeler Adolphe.
00:00:52Ah, vous appelez Adolphe, Glandu.
00:00:53Mon deuxième prénom, c'est Benito, comme le démocrate italien.
00:00:551974-1981, les élections présidentielles.
00:01:06Leluron, lui aussi, a fait campagne, mais à sa façon.
00:01:09Voici comment il est devenu l'élu du public.
00:01:16Les campagnes présidentielles de Thierry Leluron,
00:01:19ils les ont vécues, ils ne les ont pas oubliées.
00:01:22Michel Drucker, qui n'a cessé de prendre le risque de l'inviter dans ses émissions.
00:01:27C'était un petit surdoué, quoi, et qui avait une audace.
00:01:30C'était un sale gosse, d'une impertinence rare.
00:01:35Bernard Mabie, critique au quotidien de Paris,
00:01:37il avait écrit sur Thierry un article au vitriol
00:01:40qui avait mis l'intéressé très en colère.
00:01:42Le téléphone sonne, et qu'est-ce que j'entends ?
00:01:45Bonjour, c'est Leluron.
00:01:47J'étais quand même un peu angoissé.
00:01:50Et il me dit, puisque vous êtes si malin que ça, écrivez-moi mes textes.
00:01:53Je n'avais rien à perdre, je me suis essayant, essayant.
00:01:56Pierre Douglas, le journaliste qui, grâce à lui, est devenu chansonnier.
00:02:00Ma rencontre avec Thierry Leluron a eu lieu le 14 juillet 1977.
00:02:04On a improvisé un dialogue entre Giscard et Marchais
00:02:06qui a duré quelques minutes, on a fait rire tout le monde.
00:02:08Et il m'a dit, parce qu'on vient de improviser tous les deux pendant 5 minutes,
00:02:12je vous appelle sur scène, on le fait cet après-midi.
00:02:14Dominique Segal, il a été pour Thierry le chargé d'une communication parfois bien délicate.
00:02:20On se connaissait de la nuit, à quelques restaurants de nuit où on se retrouvait régulièrement.
00:02:26Et il m'appelle en me disant, écoute, voilà, je vais faire l'Olympia,
00:02:28on a bloqué les dates, j'ai besoin de toi et tout.
00:02:32L'un de ses fils spirituels, Stéphane Guillon.
00:02:34Son impertinence lui a valu critique et censure.
00:02:37Leluron, c'est l'humour de sa vie.
00:02:40Tout jeune, peut-être 10, 11 ans, j'étais en extérieur.
00:02:45C'était un, je crois, un salon du livre.
00:02:49Je me souviens d'une rôle qui arrive, de Leluron qui en sort,
00:02:53d'un petit jeune homme très solaire, très souriant,
00:02:57qui s'est mis à rire, à dédicacer des livres et qui est reparti.
00:03:014 janvier 1970, le jeu de la chance, l'ancêtre de The Voice, un nouveau candidat, présenté par Jacques Martin.
00:03:09C'est ça qu'elle est en haut ?
00:03:11Thierry Leluron.
00:03:12Thierry Leluron !
00:03:13C'était dans les coulisses de Télé Dimanche,
00:03:25produit par Raymond Martillac, mon premier patron.
00:03:28Il était là pour un radiocrochet, parce que c'était un radiocrochet,
00:03:30et pas du tout comme imitateur, comme chanteur,
00:03:33car il faut savoir que c'était un chanteur lyrique de talent.
00:03:39La première imitation, donc, de celle par laquelle Leluron s'est fait connaître,
00:03:43c'est Chamondelmas.
00:03:44Depuis 27 ans, je suis maire de Bordeaux.
00:03:49Et je m'en veux vous faire une confidence,
00:03:53je suis très heureux.
00:03:55Les 70 ans de Jean Nohan, pionnier du petit écran.
00:03:58L'occasion pour Thierry de jouer avec ce timbre
00:04:01qui va lui ouvrir une voix royale.
00:04:03Sa première imitation à la télévision.
00:04:06Au nom de toutes les Françaises,
00:04:10et de tous les Français,
00:04:13qu'il me soit permis, dans cette émission,
00:04:18de souhaiter un heureux anniversaire
00:04:20à celui qui fut l'un des pionniers de notre chère télévision,
00:04:26Jean Nohan, bon anniversaire.
00:04:31Vive la République, vive la France, vive Jean Nohan.
00:04:34Mesdames, Messieurs, je vous remercie.
00:04:421974, depuis plusieurs mois,
00:04:45la santé du président Pompidou inquiète le monde politique.
00:04:49À l'Élysée, on se montre rassurant,
00:04:50et pourtant…
00:04:53Le président Pompidou est décédé le 2 avril 1974,
00:04:56et aussi sec, la campagne présidentielle a commencé.
00:04:59Dans les starting blocks de la course à l'Élysée,
00:05:01il y a Jacques Chabandelmas,
00:05:03gaulliste donc, héritier naturel du général.
00:05:06Mais pourquoi donc suis-je candidat ?
00:05:09Son adversaire, François Mitterrand.
00:05:12En 1965, il a mis De Gaulle en balotage,
00:05:15il est à nouveau le candidat de la gauche.
00:05:18Ça fait maintenant bientôt 27 ans
00:05:21que je suis député de la Nièvre.
00:05:24Monsieur le ministre, nous sommes en direct,
00:05:25votre impression sur la course électorale.
00:05:27Bonjour, Riquière, eh bien, écoutez, je suis prêt.
00:05:29Vous savez que je suis un grand sportif, toujours prêt.
00:05:31Mais enfin, je ne vous dirai pas grand-chose,
00:05:33car vous n'êtes pas sans savoir.
00:05:35C'est que savent tous ceux qui ne savent pas ce que c'est.
00:05:38Bref, au revoir à bientôt.
00:05:40Merci beaucoup, c'était l'opinion de M. Jacques Chabandelmas,
00:05:42qui, une fois encore, a été très claire.
00:05:44Nous attendons maintenant à cap à sens
00:05:45M. François Mitterrand, dont je vois d'ailleurs la voiture,
00:05:47qui arrive maintenant.
00:05:49M. François Mitterrand, votre impression,
00:05:51l'impression du Parti Socialiste
00:05:52en plein cœur de cette bataille électorale,
00:05:54l'union de la gauche, le programme commun,
00:05:55où en êtes-vous ?
00:05:56Mais, tout à fait, écoutez, je suis très content
00:05:58que vous en parlez, parce que on n'en parle jamais assez.
00:06:01Je crains d'ailleurs que toute la France
00:06:03ne soit pas au courant de l'union,
00:06:05du programme commun de la gauche française.
00:06:08Bien, je suis très content,
00:06:09vous alliez participer à ce sujet,
00:06:11ce n'était pas tard, c'est très bien,
00:06:13et je vais apporter avec moi le programme commun,
00:06:16mais malheureusement, je ne peux pas tout vous dévoiler,
00:06:18car vous êtes censé savoir que tout se sait.
00:06:21Alors, vous ne savez rien de plus,
00:06:22et je ne peux rien vous dire de plus.
00:06:24Au revoir, cher Drcaire, et merci de m'avoir...
00:06:26Alors, j'ai été chargé, en tant que journaliste à RTL,
00:06:28de suivre la campagne de Chabandelmas,
00:06:30c'est ce qui a été une campagne catastrophique.
00:06:32On avait calculé, d'un sondage à l'autre,
00:06:35il perdait à peu près 100 000 voix par jour.
00:06:37Et c'est à ce moment-là que le futur ministre de l'Intérieur,
00:06:40Raymond Marcelin, a téléphoné à Giscard d'Estaing,
00:06:43et il lui a dit, attends lundi,
00:06:45Chaband s'est précipité sur la candidature,
00:06:47attends lundi, tu te présentes, tu gagnes.
00:06:50Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances de Georges Pompidou,
00:06:53annonce sa candidature le 8 avril 1974.
00:06:57Le 19 mai, après cinq semaines de campagne seulement,
00:07:01il est élu au second tour.
00:07:03Je vais vous dire quelque chose, je trouve toujours choquant et blessant
00:07:07de s'arroger le monopole du cœur.
00:07:1150,81% des suffrages,
00:07:15soit 425 000 voix d'avance seulement.
00:07:18Une courte victoire, mais une victoire quand même.
00:07:20Eh bien, eh bien, Française, Français,
00:07:27jeunes, chers frères, chères sœurs,
00:07:30rapatriées, émigrées, naturalisées,
00:07:33j'espère que j'oublie personne,
00:07:35merci.
00:07:37Il y avait un choix à faire,
00:07:39ce choix a été fait par rapport à d'autres choix,
00:07:44et comme on dit en Auvergne,
00:07:46eh bien, du moment qu'on a sa conscience pour choix,
00:07:48le choix que vous avez fait était le bon choix.
00:07:51Voilà.
00:07:53Chaque mesure de Giscard,
00:07:55Thierry la pousse à sa démesure.
00:07:57Exemple, des entretiens mensuels au coin du feu
00:08:00où le président s'adresse aux Français.
00:08:04Beaucoup d'entre vous, à l'heure actuelle,
00:08:06pensent qu'il n'est pas nécessaire
00:08:07de faire des efforts
00:08:09pour assurer la sécurité de la France.
00:08:12Thierry les parodie avec la complicité
00:08:15d'un ex-journaliste en train de devenir
00:08:17un maître de l'humour noir,
00:08:18Pierre Desproges.
00:08:21L'interview de Giscard de fin d'année
00:08:24par Desproges
00:08:25sur le plateau des rendez-vous du dimanche,
00:08:28c'est le sommet.
00:08:29Bonsoir, monsieur, dame,
00:08:31chers publics, spectateurs, tout ça,
00:08:33machin, les copains, ça va.
00:08:35Bon, alors, on est là, au coin du feu,
00:08:38c'est rapport, un entretien au coin du feu
00:08:40pour, avec monsieur Valéry Giscard d'Estaing
00:08:42qui est président de la...
00:08:45qui est président de...
00:08:46Je ne sais pas trop bien de quoi il est président,
00:08:49c'est marqué sur...
00:08:51Président de la République française.
00:08:53Bonsoir, madame.
00:08:56Bonsoir, mademoiselle.
00:08:57Bonsoir, monsieur.
00:09:01Je suis venu pour répondre
00:09:03aux questions que vous êtes en droit
00:09:06de vous poser
00:09:07concernant l'actualité gouvernementale.
00:09:12Vous pouvez vous chauffer les mimés, monsieur.
00:09:13Merci.
00:09:15Et j'aimerais d'ailleurs éluder
00:09:16un certain nombre de malentendus,
00:09:18dont un qui consiste à prétendre
00:09:20que le président connaît les questions à l'avance.
00:09:24Bien, c'est faux, il ne connaît que les réponses.
00:09:26Je vous écoute.
00:09:27C'est vrai.
00:09:27Monsieur le Président,
00:09:28nous allons évidemment parler des municipales.
00:09:31Ah non, non, non, ça, non, non.
00:09:33J'ai demandé qu'à la télévision, on n'en parle pas.
00:09:36Vous êtes gentil, vous abstenez,
00:09:38vous parlez d'autre chose,
00:09:39il y a des urgences plus cruciales.
00:09:42C'est quand même demain, c'est marqué.
00:09:44C'est pas demain.
00:09:44Oui, mais...
00:09:45Il y a plus crucial.
00:09:46Bon, alors, on peut...
00:09:46On peut peut-être parler du chômage,
00:09:49c'est quand même préoccupant aussi.
00:09:50Eh bien, je suis heureux que vous me parliez du chômage.
00:09:54Ah bon ?
00:09:54Vous savez que nous connaissons
00:09:55une période horrible de chômage en France,
00:09:58puisqu'il y a environ plus de chômeurs
00:10:01cette année que l'année dernière,
00:10:04mais nettement moins que l'année prochaine.
00:10:06Ce qui fait que, grosso modo,
00:10:08économiquement parlant,
00:10:09la France arrive nettement avant le Groenland.
00:10:13Valérie, s'il y a un problème douloureux,
00:10:16actuellement, c'est celui des municipales
00:10:18qui commencent...
00:10:19Non, oui, mais on ne peut pas en parler.
00:10:21Pas du tout, même pas.
00:10:21Non.
00:10:22Alors, s'il y a un problème pas douloureux,
00:10:24alors, c'est en sorte.
00:10:25Voilà.
00:10:26On nous dit de partout,
00:10:28M. Valérie,
00:10:29qu'actuellement, l'armée connaîtrait
00:10:32des problèmes militaires, notamment,
00:10:34singulièrement.
00:10:35Écoute, d'ailleurs, il vaut mieux
00:10:36qu'elle ne connaisse que des problèmes
00:10:37d'ordre militaire.
00:10:39Oui.
00:10:40C'est fondamental.
00:10:41Oui.
00:10:41Et je vous dirais que j'ai tout fait
00:10:44pour rehausser le prestige de l'armée,
00:10:47puisque, lorsqu'il y a eu la grève
00:10:49des éboueurs,
00:10:50qui est-ce qui a ramassé les poubelles ?
00:10:53C'est vous, M. le Président.
00:10:54Non, non.
00:10:55Si, quand j'avais...
00:10:55Si.
00:10:56C'est l'armée.
00:10:57C'est l'armée, oui.
00:10:57Vous voyez la confiance que je lui témoigne.
00:10:59Bon, mon Président,
00:11:00on pourrait peut-être s'en aller.
00:11:02Donc, on ne parle pas de...
00:11:03On ne peut pas parler des...
00:11:04Écoutez, c'est bien simple.
00:11:06On a l'inéle droit de parler de...
00:11:07Ni des élections municipales.
00:11:12Ni des élections municipales qui ont lieu demain.
00:11:14Demain.
00:11:15Mais ils ne vont pas...
00:11:15Tous aux urnes.
00:11:17Tous aux urnes.
00:11:17On ne peut pas parler...
00:11:18Françaises, Français,
00:11:19Mesdames, Mesdames, Mesdames, Messieurs,
00:11:20quand on n'a plus rien à dire,
00:11:21on se retire.
00:11:22Bonsoir.
00:11:26Ce feu, Thierry l'attise un peu plus encore
00:11:29à l'heure où l'écrivain soviétique
00:11:31Alexandre Solienitsyn dénonce dans un livre
00:11:34l'archipel du goulag,
00:11:35la répression politique dans son pays.
00:11:37Il y raconte en particulier
00:11:39les huit ans qu'il a passés dans un camp
00:11:40et dévoile l'existence d'hôpitaux psychiatriques
00:11:43où certains dissidents sont internés.
00:11:45En France, le chanteur politique,
00:11:47fidèle aux idéaux communistes,
00:11:49c'est Jean Ferrat.
00:11:52Je parle des asiles psychiatriques en URSS
00:12:08dans lesquels on enferme de temps en temps
00:12:09des intellectuels gênants pour le régime.
00:12:11Ceci dit, il y a quand même une justice.
00:12:13C'est que Georges Marchais,
00:12:14au mois de juillet de l'année dernière,
00:12:15est lui-même allé en URSS
00:12:17et qu'on ne l'a pas enfermé.
00:12:18Comme quoi, voyez-vous, même là-bas,
00:12:19on s'est tout de suite rendu compte
00:12:20qu'il ne s'agissait pas
00:12:21d'un intellectuel.
00:12:23Jean Ferrat.
00:12:24Je reviens d'union soviétique
00:12:34où les asiles psychiatriques
00:12:37sont les lieux les plus accueillants.
00:12:41On y voit des intellectuels
00:12:42qui avaient l'air très spirituels
00:12:44d'y parler du gouvernement.
00:12:46J'y ai rencontré des médecins
00:12:50qui, le 20 de l'enriffle au point,
00:12:53pratiquaient une drôle de médecine
00:12:55et qui me salvaient bien bas
00:12:58car avec ma moustache,
00:13:00on m'avait confondu avec Staline.
00:13:03pour autant que la Russie est belle.
00:13:10Comment peut-on s'imaginer
00:13:16que seules ces cliniques sont pleines
00:13:20d'individus en bonne santé ?
00:13:25D'autres voyages virtuels
00:13:28forment la jeunesse de Thierry
00:13:30en lui ouvrant de nouvelles voies.
00:13:32Après l'URSS, l'Egypte,
00:13:34avec Guy Béa.
00:13:35Il est l'auteur, compositeur, interprète
00:13:37de Suez, une chanson qui est un clin d'œil
00:13:39à sa terre natale.
00:13:40Suèze, un port nationalisé par l'Egypte
00:13:48en 1956 parce que le trafic des navires
00:13:52entre la mer Rouge et la Méditerranée
00:13:54représente une très importante
00:13:56rentrée d'argent pour l'État.
00:13:58Et puis on pourrait également essayer
00:13:59de faire sur Suez une petite improvisation.
00:14:03Qu'est-ce que vous allez essayer ?
00:14:05Allez-y !
00:14:06J'espère vous en rappeler un peu quand même.
00:14:10Bien.
00:14:13Suppose qu'on ait de l'argent
00:14:15Suppose qu'on ait de l'argent
00:14:19Et qu'on soit intelligent
00:14:23Et qu'on soit intelligent
00:14:26Pour pas faire les imbéciles
00:14:30Pour pas faire les imbéciles
00:14:34On s'achèterait une ville
00:14:36On s'achèterait une ville
00:14:40Suppose qu'on ait de l'argent
00:14:42Et qu'on soit intelligent
00:14:44Et qu'on soit intelligent
00:14:46Pour pas faire les imbéciles
00:14:49On s'achèterait une ville
00:14:50On s'achèterait une ville
00:14:52On l'appellerait Suez
00:14:54On l'appellerait Suez
00:14:59Ça je peux te l'assurer
00:15:01Ça je peux te l'assurer
00:15:02Et la poudre d'animal
00:15:05Et la poudre d'animal
00:15:06Et la poudre d'animal
00:15:08Et la poudre d'animal
00:15:09On se creuserait un canal
00:15:11On se creuserait un canal
00:15:12On s'achèterait une ville
00:15:15Suppose qu'on ait de l'argent
00:15:18Et qu'on soit intelligent
00:15:21On va faire les imbéciles
00:15:24On s'achèterait une ville
00:15:27On l'appellerait Suez
00:15:30Ça je peux te l'assurer
00:15:35Parmi ses imitations fétiches
00:15:37Il y a Linn Renaud
00:15:39D'abord chanteuse
00:15:40Elle est devenue meneuse de revues
00:15:41Au Casino de Paris
00:15:42Et à Las Vegas
00:15:43Quand il apprend qu'elle songe
00:15:44À prendre sa retraite
00:15:46Thierry lui vole dans les plumes
00:15:48Souvenons-nous Thierry descendre à l'escalier
00:15:50Se moquant de Loulou Gastet
00:15:52Le mari de Linn Renaud
00:15:54Et avec la voix de Linn Renaud
00:15:56Il se moquait d'elle
00:15:57Et bonsoir à toutes
00:16:00Je suis très heureuse
00:16:02D'être parmi vous ce soir
00:16:05À mon retour de Las Vegas
00:16:09Je remercie les ouvriers
00:16:12Qui m'ont aidé à enfiler ma robe
00:16:15Et l'entreprise de maçonnerie
00:16:17Qui a créé mon maquillage
00:16:19Figurez-vous que ce soir
00:16:22Oui Michel Drucker
00:16:24C'est l'anniversaire
00:16:26De Loulou
00:16:28Je ne vous dirai pas son âge
00:16:31Mais je peux vous dire
00:16:33Que les bougies
00:16:34Coûtent plus cher que le gâteau
00:16:37Il va falloir quand même
00:16:38Que je fasse mes adieux
00:16:44Non c'est pas des adieux
00:16:46Je ne peux pas les faire France
00:16:47Mais adieux
00:16:48De quoi vivrait ce petit ?
00:16:51Comment ferait-il ses fins de moi
00:16:53Sans sa tête de turc préférée ?
00:16:55Je ne peux pas, il faut que je continue
00:16:56Tant pis
00:16:57Qu'est-ce que tu veux ?
00:16:58Je peux m'arrêter si je veux
00:16:59Mais pour lui je ne veux pas le faire
00:17:00Le problème de l'imitation dans ces années-là
00:17:03Et il avait bien saisi le truc
00:17:05C'est que les chanteurs n'étaient plus assez puissants
00:17:08Pour porter des imitations
00:17:10Donc il fallait renouveler le vivier
00:17:12Et c'est là qu'on en a parlé
00:17:14On a dit mais finalement
00:17:15Les stars, les people d'aujourd'hui
00:17:17Déjà à l'époque, à 40 ans
00:17:19C'était les politiques
00:17:21Elle ne s'en cache pas
00:17:23D'Alida admire François Mitterrand
00:17:25Mais elle ne se montre pas insensible
00:17:27Au charme de Jacques Chirac
00:17:30Nous étions quatre amis
00:17:32Au bal tous les ans
00:17:39Il a les cheveux plaqués
00:17:41Des lunettes sur le nez
00:17:44J'étais un grand garçon
00:17:46D'Alida, on le savait
00:18:00Elle avait le strabisme
00:18:01Qui était un souvenir douloureux de l'enfance
00:18:03Il accentuait ce strabisme
00:18:05Qui faisait beaucoup de peine à D'Alida
00:18:07Les femmes de ceux qui votent à l'opposé
00:18:10Et quand ils viennent causer
00:18:12Tout est de se crier
00:18:14À toi là
00:18:18Cici Valentino
00:18:20Joli minois croqueur de voix
00:18:22Contemplerait-te
00:18:25Cici Valentino
00:18:27Toujours tombeur bourreau de coeur
00:18:29Mais jamais de la jaquette
00:18:33D'Alida à une époque
00:18:34Elle était très très peinée
00:18:35De ça
00:18:36Puis après
00:18:37Quelques temps après
00:18:38Elle ne pouvait plus se passer de Thierry
00:18:40Parce que
00:18:43Ça leur donnait
00:18:44Une communication supplémentaire
00:18:46Sur leur personne
00:18:47Et en fait
00:18:49Thierry
00:18:50Grâce à sa jeunesse
00:18:51Et tout
00:18:52Rajeunissait
00:18:53En quelque sorte
00:18:54Tous ces gens-là
00:18:55C'est vous dire tout de même, non ?
00:18:57Et surtout moi, bien sûr
00:18:59Qui m'est bien miterran
00:19:01Depuis longtemps
00:19:02Depuis longtemps ?
00:19:03Chichi ?
00:19:05C'est toi ?
00:19:07Chichi, laisse-moi te regarder dans le noir
00:19:10Qu'est-ce qu'il y a qui ne va pas, Chichi ?
00:19:12Hein ?
00:19:13Qui est ?
00:19:14Carter ?
00:19:15Il n'a pas voulu te voir ?
00:19:17Et alors, mais qu'est-ce qu'il comprend cet Américain ?
00:19:20À part le rock, le twist et les cacavettes ?
00:19:23Tu voulais t'en aller comme ça ?
00:19:25En Amérique peut-être ?
00:19:26T'as appelé Chichi l'américano à Hollywood ?
00:19:29Mais tu ne peux pas t'en aller comme ça, Chichi
00:19:32Imbécile, va !
00:19:33Pour nous, tu es Jacques, Raymond, Valérie, Chirac
00:19:35Et tu es Corésien
00:19:36Ici, tu es le roi
00:19:37Tu es chez toi, Chichi
00:19:39Tu les entends ?
00:19:40C'est tes militants
00:19:41Ils ont dû te reconnaître, Chichi
00:19:44Cause pour eux, Chichi
00:19:46T'es ou cause pour moi
00:19:47Qui n'ai jamais su chanter
00:19:49Cause Chichi
00:19:50Chichi, t'en vas pas, voyons
00:19:52Mais reviens
00:19:53T'en vas pas comme ça, Chichi
00:19:55Chichi, reviens
00:19:57Reviens
00:19:58Chichi, reviens
00:20:02En revanche, entre Chirac et Giscard
00:20:05C'est pas vraiment l'amour fou
00:20:07En 76, ça faisait 200 que Chirac a été Premier ministre
00:20:10Et il a claqué la porte de Matignon
00:20:12Il a quitté le poste de Premier ministre
00:20:14C'est le seul Premier ministre de la 5ème République
00:20:17Qui a démissionné
00:20:19Nommé Premier ministre il y a deux heures
00:20:21Raymond Barr succède à Jacques Chirac
00:20:23Cet ancien professeur est, selon le président
00:20:27Le meilleur économiste de France
00:20:29Il a travaillé dans l'ombre des cabinets ministériels
00:20:32Avant de commencer à s'exprimer devant un micro
00:20:35Sans jamais hausser le ton
00:20:37Une relance massive et globale
00:20:40De l'activité économique
00:20:42Ne se traduisent
00:20:44Non pas tellement par une amélioration de la production
00:20:47Mais par une nouvelle flambée des prix
00:20:49La bonhomie apparente du Premier ministre
00:20:53Est une exception dans un monde politique
00:20:55Où la télévision devient un outil de communication prioritaire
00:20:58C'est le temps des premiers débats politiques
00:21:01Il y avait armes égales
00:21:03Jean-Marie Cavada recevait une grande vedette politique
00:21:06Et ces débats n'avaient rien à voir avec ceux qui ont lieu aujourd'hui
00:21:09Il y avait beaucoup plus de sérénité
00:21:13Il y avait beaucoup plus de respect de l'adversaire
00:21:15Une exception qui toutefois ne confirme pas la règle
00:21:18Georges Marchais c'était un personnage particulièrement singulier
00:21:21Ne me coupez pas
00:21:23Je proteste
00:21:25Je proteste contre cette chose
00:21:27Et nous avons enregistré un débat
00:21:29Entre Raymond Barr
00:21:31Le Luron jouait son rôle
00:21:33Et Marchais que je faisais
00:21:35Animé par Daniel Gilbert
00:21:36Vous allez assister dans quelques instants au débat du siècle
00:21:39Entre Monsieur Georges Marchais et Monsieur Raymond Barr
00:21:42Le sort à désigner pour commencer Monsieur Raymond Barr
00:21:45Monsieur le Premier ministre c'est à vous
00:21:47Eh bien Monsieur Marchais
00:21:50J'aimerais tout d'abord vous serrer la main
00:21:53Ecoutez il en est pas question
00:21:54Il en est pas question je m'excuse
00:21:56Non je m'excuse c'est un scandale Madame Daniel Gilbert
00:22:01Gilbert laissez moi causer avec les intellectuels de droite
00:22:05Il avait quand même des formules assez extraordinaires
00:22:08Quand il disait à El Kabash
00:22:10Vous êtes venu avec vos questions
00:22:11Je suis venu avec mes réponses
00:22:12Faut quand même les sortir ces choses là
00:22:14Alors on commence à la télévision par donner la parole au pouvoir
00:22:18C'est un scandale
00:22:19Monsieur Monche
00:22:20Mais c'est pas qu'il a été truqué
00:22:22Je ne l'ai pas vu
00:22:23Ça fait des mois que je cours après ce débat
00:22:26Excusez moi
00:22:27Et quand je suis là on me dit de me taire
00:22:29Alors quand est-ce qui cause le représentant des travailleurs et des masses populaires
00:22:36En fait Marchais faisait de temps en temps des fautes de français
00:22:40Et moi je les ai multipliées par 4
00:22:42On a l'impression qu'il y a d'une part des gens qui travaillent qui votent pour vous
00:22:47Et d'autre part des gens qui ne font rien et qui votent pour nous
00:22:53Monsieur Bach
00:22:54Les travailleurs sont actuellement
00:22:56C'est la débandade
00:22:58Dans le noir de la hausse des prix
00:23:00Et vous rigolez !
00:23:02Vous n'avez pas honte ?
00:23:03Les travailleurs ont été écœurés
00:23:05Ils sont dans le noir du chômage
00:23:08Monsieur Bach
00:23:09Vous le scandale laissez le causer
00:23:11Regardez !
00:23:12La majorité éclate de rire aussi fort que les prix sont en hausse !
00:23:17Monsieur Marchais
00:23:19Monsieur Bach
00:23:20Vous parlez du noir
00:23:21Oui
00:23:22Et bien je pourrais vous parler du rouge
00:23:23Tout comme Stendhal
00:23:24Vous le connaissez j'espère Stendhal
00:23:26Ecoutez laissez les champions cyclistes tranquilles
00:23:27On est là pour parler de la politique
00:23:29Ladies and gentlemen
00:23:31Lenny Bruce
00:23:33Il n'y a pas débat quand un soir au cinéma
00:23:35Thierry découvre Lenny
00:23:37Un film de Bob Foss avec Dustin Hoffman
00:23:39Sur Lenny Bruce
00:23:41Le plus provocateur des humoristes américains
00:23:43Il se moque de la société bien pensante
00:23:45Il est politiquement incorrect
00:23:49Lenny visiblement c'était un des premiers à tout dire
00:23:55A tout balancer
00:23:56Quand il a vu Lenny il me disait
00:23:57Mais tu te rends compte tout ce que ce type a balancé
00:23:59Et tout on peut y aller on peut y aller
00:24:01Et il va y aller fort très fort
00:24:03En évoquant en particulier l'Ayatollah Khomeini
00:24:06Ce dignitaire religieux
00:24:08Qui est devenu dans son pays l'Iran
00:24:10Le guide spirituel d'une révolution islamiste
00:24:13L'Ayatollah Khomeini ne cesse de lancer des appels à la révolte
00:24:17Son but renverser le chat
00:24:19C'est ainsi qu'il s'est installé en France
00:24:21A Naufle le château près de Paris
00:24:23Dans l'indifférence générale
00:24:25Mais Thierry a immédiatement repéré le personnage
00:24:28Une analyse politique cinglante
00:24:30A travers une voix calme
00:24:32Celle de Georges Moustaki
00:24:34Avec sa gueule de raisin sec
00:24:46Ses yeux en pépins de pastèque
00:24:48Sa barbe pleine de morpions
00:24:52Ses roubignoles ratatinées
00:24:55Qui n'ont pas été tripotées
00:24:57Depuis les guerres de religion
00:25:00Avec ses genoux rabotés
00:25:04Par les dalles de toutes les mosquées
00:25:07De Paris jusqu'à Téhéran
00:25:10Voici venir l'Ayatollah
00:25:14Un vieux fou fan à tout gaga
00:25:16Qui fait pipi dans son turban
00:25:19Quand l'Ayatollah est venu
00:25:23On n'avait encore jamais vu Hitler
00:25:26Sur un tapis persan
00:25:29Les fanatiques ne veulent pas voir
00:25:33Que la connerie est dans l'histoire
00:25:35Un éternel recommencement
00:25:38Les fanatiques se sont ralliés
00:25:42Au comble de l'absurdité
00:25:44De cet ignoble charlatan
00:25:49Qui est revenu à Téhéran
00:25:51Châtier d'un juste châtiment
00:25:54Ceux qui avaient déjà quitté l'Iran
00:25:59Qui est revenu à Téhéran
00:26:03Châtier d'un juste châtiment
00:26:06Ceux qui avaient déjà quitté l'Iran
00:26:12Une autre révolution
00:26:18Plus pacifique et en France
00:26:20Celle de l'élection du quatrième président
00:26:23De la cinquième république
00:26:26L'arrivée de Mitterrand en 80
00:26:28Un peu compliquait les choses
00:26:30Parce que politiquement
00:26:32C'était un virage
00:26:34En 81, ça a été la chasse aux sorcières totale
00:26:37Quand les socialistes sont arrivés
00:26:38On pris tous les médias
00:26:40C'est sûr que ça a été très très très dur
00:26:42Ça a été très dur
00:26:43Et puis il n'avait pas
00:26:44Il n'avait pas vraiment le sens de l'humour
00:26:46C'est donc à la scène
00:26:47Qu'il continue à se moquer des hommes politiques
00:26:49Qu'il compare à des marionnettes
00:26:51Alors, Drucker, je vous ai vu débuter il y a 20 ans maintenant
00:26:58Mais mon général, je me souviens de vos conférences de presse
00:27:00Des journalistes qui étaient là
00:27:02Est-ce que Léon Zitrone est toujours vivant ?
00:27:04Oui, il est toujours là
00:27:06Est-ce qu'il a grossi ?
00:27:08Il a toujours de l'embonpoint
00:27:09Ah bien, dites-moi alors
00:27:11La télévision, ça se passe bien mon petit Drucker ?
00:27:13Oui, vous savez mon général, ça a un peu changé
00:27:15Il y a plusieurs chaînes maintenant
00:27:16Non, c'est privé
00:27:18Pas encore
00:27:21Moi j'aurais fait la télévision privée depuis longtemps
00:27:24En français libéral comme il était
00:27:26Mon général, vous vous souvenez de vos conférences de presse
00:27:28Des entretiens que vous aviez avec la presse ?
00:27:29C'était merveilleux
00:27:30J'avais Michel Droit qui me posait toutes les questions
00:27:32Après il me cirait les pompes
00:27:34C'était bien pratique, n'est-ce pas ?
00:27:36Enfin je suis ravi d'être là et de votre réussite mon petit Drucker
00:27:40Merci mon général
00:27:41Il était comme une espèce de, je pense, de loupe énorme
00:27:45Il était quand même un grand spécialiste pour trouver les défauts
00:27:50Les défauts de chacun des hommes politiques
00:27:53Et mettre ces défauts en évidence
00:27:55Bien voir les jusqu'à bien
00:28:02Voir les chiraciens
00:28:04Voir les marchésiens
00:28:06Qui arrivent bien
00:28:07Voir ces comédiens
00:28:09Voir ces cabotins
00:28:10Voir ces turlupins
00:28:12Qui s'habillent ?
00:28:13Les comédiens ont installé leur micro
00:28:15Ils ont dressé leur estrade
00:28:17Et tendu des calipots
00:28:19Les comédiens vont frapper dans un moment
00:28:21Trois coups pour leur mascarade
00:28:23Et répètent leur boniment
00:28:25Leur répétoir est bienvenu des téléspectateurs
00:28:28Pour la plupart ce ne sont pas des enfants le cœur
00:28:31Comme les curés, les buts et les pharmaciens
00:28:34C'est par vocation qu'on est politiciens
00:28:37Un musicien avec un masque de Giscard qui joue de l'accordéo
00:28:41Alors qu'il était encore ministre
00:28:43Il a révélé ce talent caché dans Midi Première
00:28:46A Daniel Gilbert
00:28:47Né à Chamalières
00:28:48La ville dont il a été le maire
00:28:50Les turlupins de Raymond Barre
00:28:53Le barmiton vont se donner
00:28:54La réplique dans les guettés d'Estragon
00:28:57Selon les caprices de Marianne ou de Giscard
00:29:00Certains jouent le jeu de l'amour et du bazar
00:29:03Le François Gentilhomme
00:29:04Ou bien ses fourberies
00:29:06Ou les mensonges d'Athalie
00:29:07Les comédiens
00:29:09Viens voir les Giscardiens
00:29:11Voir les Chirakiens
00:29:13Voir les Marchésiens
00:29:14Qui arrivent bien
00:29:16Voir ses comédiens
00:29:17Ses capotins
00:29:19Ses turlupins
00:29:20Qui s'allivent bien
00:29:22Viens
00:29:24Viens
00:29:28Je n'ai jamais vu répéter une voix
00:29:30Jamais, jamais, jamais
00:29:31C'était un grand improvisateur aussi
00:29:33Je l'ai présenté tous les soirs
00:29:35Pendant 45 jours sur les plages
00:29:37Au début, je présentais la première partie
00:29:39Je présentais Thierry
00:29:40Et je revenais à la fin saluer
00:29:42Et c'est tout
00:29:43Sauf qu'au bout de date
00:29:44Il m'a dit
00:29:45Non, il faudrait que tu reviennes
00:29:46Au bout d'un quart d'heure
00:29:47Le temps que j'aille me transformer
00:29:49En Alice Saprich
00:29:51Alice Saprich
00:29:52Grâce à des téléfilms tirés de romans classiques
00:29:54Comme Vipère au point
00:29:56Elle est considérée par la critique
00:29:58Comme une grande tragédienne
00:30:00Succès oblige
00:30:02Elle devient un personnage du tout Paris
00:30:04Dont Thierry ne va pas manquer de s'emparer
00:30:07A sa façon
00:30:08J'aime
00:30:14Dans mes fréquentations
00:30:16La mauvaise qualité
00:30:20Bonsoir
00:30:22Bonsoir chérie chérie
00:30:25Bonsoir ma chère Alice
00:30:28Bonsoir chérie chérie mon
00:30:30Michel Ounet, Drucker Ounet mon chérie chérie
00:30:32Alice Saprich était une caricature à elle toute seule
00:30:34Le meilleur souvenir que j'ai d'elle
00:30:36C'est la folie des grandeurs
00:30:37Une reine d'Espagne n'écoute pas de chanson
00:30:40Une reine d'Espagne ne reçoit de pleurs de personne
00:30:44Une reine d'Espagne ne joue pas à Colin Maillard avec un gentilhomme
00:30:47Vous paraissiez détendu ?
00:30:49Oui, je suis détendu mon chérie chérie oui
00:30:52Moralement parce que physiquement je suis plutôt retendu disons
00:30:56Dans ma carrière j'ai eu plus de lifting que de rappel mon chérie chérie
00:31:01Tiens regarde par exemple là quand je serre les fesses j'ai les paupières qui se ferment
00:31:06C'est extraordinaire non ?
00:31:08Avec ce qu'ils m'ont tiré je me suis fait un sac à main d'ailleurs
00:31:12Je me disais alors mon Drucker Ounet mon chérie chérie
00:31:14Je vais rentrer tard il y a mon chérie du Drucker Ounet
00:31:17Tu n'as plus tes érections d'antan
00:31:20Moi je commençais à devenir vert
00:31:23Ma chère Alice
00:31:24Oui mon Michel Ounet
00:31:25Lorsque vous êtes venu dans l'Espagne il y a pas très longtemps
00:31:27Vous m'avez dit que vous étiez très branché avec les jeunes
00:31:30Que tout allait bien
00:31:31Et que certains jeunes vous trouvez non seulement beaucoup de charme
00:31:34Mais un certain sexe à pile
00:31:35Oui j'ai du succès avec les antiquaires, les brocanteurs
00:31:38Mais aussi avec les jeunes
00:31:40J'ai du sexe à pile, un sexe à pile
00:31:42Enfin ne citons pas de marque à la télévision mon Drucker Ounet mon chérie chérie
00:31:46Alice la télé, le théâtre vous doit beaucoup
00:31:49Vous êtes une espèce de monstre que ça crée, ça vous fait plaisir ça ?
00:31:51Oui je suis un monstre, ça tu fais bien de le dire mon chérie chérie
00:31:55Mais c'est vrai les directeurs de théâtre me doivent beaucoup
00:31:59Car avec moi ils font des économies de chauffage, d'électricité
00:32:02Puisqu'ils ferment à l'entracte généralement
00:32:05Sauf quand je sers les grands auteurs comme
00:32:08Comment s'appelle-t-il cet anglais là qui meurt tout le temps
00:32:12Je clapote, je clame, j'expire
00:32:15William Shakespeare
00:32:17Lui il allait dans l'outrance
00:32:18Parfois même jusqu'à se fâcher je crois
00:32:20Plus ou moins avec ses propres amis
00:32:22Qui étaient partagés entre l'admiration qu'il lui portait
00:32:25Et parfois je pense que ses pics faisaient mal
00:32:27C'est pas quelqu'un qui se réjouissait de faire de la peine
00:32:32Non parce que c'est pas dans sa nature
00:32:34Quelques secondes après il avait oublié
00:32:36Mais sur le moment quand même ça lui faisait bien plaisir
00:32:40Ma chère Alice, comme toutes les grandes tragédiennes vous respectez le texte
00:32:43Oui, oui, on peut dire mon chéri
00:32:45Que Ava Gardner, Liz Taylor, chéri chéri
00:32:49Compose, moi je me décompose mon chéri
00:32:52J'ai tout fait dans ma carrière, Chazot le sait
00:32:55J'ai fait du doublage de dessins animés
00:32:58Maintenant j'ai dessins à réanimer plutôt
00:33:01Enfin les enfants sont fous de moi
00:33:03En France souvent ils me jettent des pierres dans la rue quand je passe
00:33:07Aux Etats-Unis ils crient après moi
00:33:09E.T. E.T. E.T.
00:33:11Je me souviens de Saprich
00:33:13Qui vient me voir dans ma loge aux têtes mariniers
00:33:15Et qui me dit
00:33:17Bernard c'est honteux ce qu'il fait dire de moi
00:33:19Le sketch sur moi est dégueulasse et tout
00:33:23Demande lui de le virer
00:33:25Alors j'en parle après à Thierry
00:33:26Il me dit qu'est-ce qu'elle a la vieille
00:33:27Elle veut plus que tu l'imites, elle est vexée et tout ça
00:33:31Je ne suis pas fâchée, je n'ai pas fait de procès
00:33:34Mais les derniers temps, il a un peu dépassé la mesure
00:33:37Et quand on dépasse la mesure, je dis halte
00:33:41Ah bon, de toute façon c'est pas grave
00:33:43On supprime Saprich et tout
00:33:45Et quatre jours après, la même loge au même endroit
00:33:47La Saprich qui arrive en disant
00:33:49Dis-lui de le remettre, plus personne parle de moi dans Paris
00:33:52Je pense qu'elle lui en voulait comme ça
00:33:55Dans les soirées mondaines en disant
00:33:57Mais arrête sale gamin
00:33:59Et puis finalement
00:34:01Trop intelligente pour
00:34:03Pour ne pas se rendre compte qu'elle existait grâce à Thierry
00:34:06Ma chère Alice, pour réussir
00:34:08Oui mon truc
00:34:09Dans une vie de comédienne
00:34:11Il faut une silhouette, un certain galbe
00:34:13En plus de son talent d'acteur
00:34:15Moi, malheureusement, je n'ai pas le physique de Claudia Cardinal
00:34:18Mais j'ai une poitrine extraordinaire
00:34:20J'ai un sein plus grand que l'autre, mon chéri
00:34:23Mon premier mari avait l'habitude de s'endormir en le prenant dans sa main
00:34:27Il dormait dans l'autre chambre au bout du couloir
00:34:30La France défigurée
00:34:33Alice Saprich, Thierry de Lyon
00:34:351985 au théâtre du Gymnase
00:34:39Le Luron en liberté
00:34:41Et il n'y a pas trop pris sur la marchandise d'entrée de jeu
00:34:45Avec la voix d'Yves Montand
00:34:46Il chante tout ce qu'il pense du pouvoir en place
00:34:49À ce que la vie peut être belle
00:34:53Quand je vous vois en ribambelle
00:34:55Au théâtre Marie Belle
00:34:59Où je suis-je en liberté
00:35:01Personne pour me chansurer
00:35:03Je vais pouvoir balancer
00:35:07Tant qu'ils sont à l'Elysée
00:35:09Les sujets vont pas manquer
00:35:11Ils ne font que de se bourrer
00:35:15Il y a les ennemis et fort heureusement les amis
00:35:18Il adorait Chantal Goya et il adorait Jean-Jacques Debout
00:35:21Et il lui rendait bien d'ailleurs
00:35:23Monsieur Dassault, le patron de Jour de France
00:35:25Adorait mettre Thierry le Luron en couverture
00:35:28Et il trouvait qu'il faisait un très beau couple avec Chantal Goya
00:35:31Et il est marié régulièrement, une ou deux fois par an, à la Une de Jour de France
00:35:37Il y a Panisse, la tante Alice, le Père Têteur et Monsieur le Cœurère
00:35:41Et moi je t'aime, autant que lorsqu'on était fiancés
00:35:45Quand une fille, une fille de Provence
00:35:55En mariage vient donner sa main
00:35:57Toutes les farandoles de la Provence
00:35:59S'en vont danser jusqu'au petit matin
00:36:01Quand une fille, une fille de Provence
00:36:03En mariage vient donner sa main
00:36:05Ce sont tous les livres de la Provence
00:36:07Qui s'en vont dépouser les tambourins
00:36:09Chantal Goya est aussi l'amie des petits et des grands enfants
00:36:13Elle triomphe dans des spectacles dont les chansons ont traversé les générations
00:36:17Thierry s'empare de son guignol pour se moquer de ceux de la politique
00:36:21Le Luron n'a jamais insulté personne
00:36:35Le Luron n'a jamais tenu des propos racistes
00:36:39Le Luron n'a jamais injurié personne
00:36:41Le Luron a été dans son rôle de bouffon
00:36:45Avec une verve et une causticité et une impertinence immense
00:36:51Après sa défaite
00:36:53Valéry Giscard d'Estaing est reparti à zéro
00:36:55Élu député du Puy de Dôme en 1984
00:36:59Il rêve d'un match revanche avec François Mitterrand
00:37:03Mes chers Français
00:37:09Mes chers Français
00:37:11Auvergnat Giscardien
00:37:15Auvergnat Giscardien
00:37:17Ce soir cela est mort
00:37:19Bonsoir monsieur
00:37:21Mon élection triomphale
00:37:23Ici à Chamélière
00:37:252 Auvergnats sur 3
00:37:27J'en avais été des votons
00:37:29Ici donc devenu très vite
00:37:31Un événement politique national
00:37:33Mais je...
00:37:35Et sur le plan international
00:37:37Une élection capitale
00:37:39Parce qu'aujourd'hui le monde entier
00:37:41A les yeux braqués vers Chamélière
00:37:43Ma traversée du désert
00:37:45Elle était somme toute assez courte
00:37:47Elle m'a permis de rencontrer des Français
00:37:49Des Français simples
00:37:51Des gens gentils
00:37:53Des gens du peuple même
00:37:55Et bien alors on m'a vu ces gens-là
00:37:57D'aussi près
00:37:59C'est une expérience très intéressante
00:38:01Que je ne renouvellerai pas bien sûr
00:38:03Mais qui était des plus profites
00:38:05Pour vous j'ai été le plus jeune député de France
00:38:08Pour vous j'ai été le plus jeune ministre des Finances de France
00:38:12Pour vous j'ai été le plus jeune président de la République française
00:38:16Et ma mère vous le dirait dès ma naissance
00:38:18J'ai été le plus jeune bébé de France
00:38:20François Mitterrand est un homme dangereux
00:38:22Je sais je le connais bien
00:38:24N'oubliez pas que c'est moi qui lui ai donné le pouvoir
00:38:26Je lui ai remis à cette occasion
00:38:29Le numéro de code secret de la force de frappe atomique française
00:38:32Le 12, le 14, le 7
00:38:34La force de frappe de Mitterrand pour rassembler la gauche
00:38:39C'était l'entrée en 1981
00:38:41De quatre ministres communistes au gouvernement
00:38:44Trois ans plus tard
00:38:45Ils partent en claquant la porte
00:38:47Georges Marchais poursuit son combat verbal à la télévision
00:38:50En particulier dans l'émission politique
00:38:52L'heure de vérité
00:38:53Une autre vérité sort alors de la bouche d'un grand enfant
00:38:56Thierry Lelureau
00:38:58Marchais c'était un personnage cocasse
00:39:00Euh...
00:39:02Qui était euh...
00:39:04On l'a eu aussi une caricature de lui-même
00:39:06Georges Marchais avec le véritomètre
00:39:08Où il a un...
00:39:10Il a une ventouse sur la tête
00:39:13Moi je l'ai dit le véritomètre en regardant les clowns
00:39:16C'est ni plus ni moins la...
00:39:18La boîte à claques des clowns
00:39:21Alors vous pouvez dire bonsoir
00:39:22L'émission vient tout juste de commencer
00:39:23Eh ben j'ai dit bonsoir à l'ensemble des masses populaires
00:39:27Des classes laborieuses
00:39:29Des téléspectateurs et tâteuses ici réunis ce soir
00:39:32Ainsi qu'à Liliane bien sûr
00:39:34Qui est mignonne comme tout
00:39:35Elle est là ?
00:39:36Ben elle est au premier rang
00:39:37Bien sûr comme d'habitude
00:39:38Mais elle vous suit partout alors ?
00:39:40Oui oui elle est venue me soutiendre
00:39:42Elle soutient Georges
00:39:44C'est ça
00:39:45Et vous verriez sa gain mais c'est un scandale !
00:39:50Monsieur Marchais je vous demanderai d'avoir la gentillesse
00:39:52De bien vouloir vous mettre ceci s'il vous plaît ?
00:39:56N'exagérez pas quand même écoutez
00:39:58Sur la tête hein !
00:39:59Ah !
00:40:00Ah oui !
00:40:01J'avais peur que vous me prendiez pour Chazot !
00:40:04Ah non non non non !
00:40:05Vous savez qu'il a été pilote d'essai pendant la guerre ?
00:40:07Chazot ?
00:40:08Dans une usine de suppositoires !
00:40:10Alors vous allez peut-être me dire mais qu'est-ce que j'ai sur la tête ?
00:40:12Ben je sais c'est le véritomètre !
00:40:13Ce matin Liliane m'a dit tu vas faire le jeu de la vérité
00:40:16Et tu vas avoir le véritomètre à zéro !
00:40:19Donc je sais qu'est-ce que c'est qu'est-ce que c'est pour rien ! Comprenez ?
00:40:22Alors monsieur Marchais ça sert à mesurer le mensonge !
00:40:25Ah !
00:40:26Ah !
00:40:27Si par hasard vous cherchiez à nous mentir monsieur Marchais ?
00:40:29Oh non ça on sait très bien que c'est pas le genre de la maison !
00:40:32C'est jamais !
00:40:33Si vous vouliez m'induire en erreur...
00:40:35Mais je vous induirais de rien du tout !
00:40:37Laisse tomber ça va rebondir !
00:40:39Voici ce que ferait mon appareil monsieur Marchais !
00:40:41C'est désagréable ce machin !
00:40:45Bah que vous pouvez y aller !
00:40:46C'est pas moi qui vais vous casser les pieds ou les oreilles avec ce machin là !
00:40:51Car les Français le sachent ma boule !
00:40:54Quand j'aurais aimé que vous le sachiez d'ailleurs !
00:40:57Encore est-il fallu que vous le suciez avant de viendre !
00:41:01Et qu'eux ça chiasse !
00:41:04Vous avez fait Science Po ?
00:41:07Non !
00:41:08En direct !
00:41:09Mais quand je viens à la TV Vision !
00:41:11Je ne dis que la vérité !
00:41:14Rien que la vérité !
00:41:16Toute la...
00:41:17Ah non ça fallait me préviennent que c'était branché !
00:41:20Je ne marche pas !
00:41:21Liliane !
00:41:22Fais les valises on s'en va !
00:41:23Liliane !
00:41:24Allez !
00:41:25C'est la dernière fois que vous me prenez en train devant ma boule !
00:41:28Monsieur Marchais un petit mot de politique française donc !
00:41:30Oui !
00:41:31Où se situe actuellement le parti communiste français ?
00:41:34C'est une bonne question !
00:41:36Dites-donc c'est sensible votre appareil !
00:41:47Ben mes camarades et moi si vous voulez nous appartiendrons à la majorité...
00:41:57Laissez-moi finir ! Laissez-moi finir !
00:41:59Laissez-moi finir !
00:42:00J'êtes encore...
00:42:01La majorité des mécontents !
00:42:03Laissez-moi terminer mes phrases !
00:42:06Moi je m'en vais tout de suite !
00:42:07Ah non non non !
00:42:08Alors on va arriver à la question principale, monsieur Marchais, ouvrez grand vos oreilles !
00:42:12Est-il vrai que le parti communiste français est aux ordres de Moscou ?
00:42:16Je prends le joker là !
00:42:18Tu marchais !
00:42:20C'est l'heure de vérité, on n'a pas de joker nous !
00:42:22Moi j'ai compris son système !
00:42:24Lui il arrive avec les questions et moi je dois viendre avec les réponses !
00:42:28Je ne suis pas un imbécile !
00:42:30Vive les droits de l'homme !
00:42:35Je pense que c'est quelqu'un qui retravaillait sans arrêt ses textes et qui collait à l'actualité et c'est ce qu'il y avait de très fort chez lui.
00:42:46Pour dire d'autres vérités, pour ne rien dissimuler de sa vision de l'actualité, Thierry décide de se déguiser. Il invente le personnage de Monsieur Glandu.
00:42:55Quand Thierry faisait ses revues de presse, moi je me rappelle, dans la loge, il arrivait à 17h, 18h, à Marelli, il se jetait sur le monde, et hop !
00:43:08Le Glandu en question rentrait sur scène et il nous faisait la revue de presse.
00:43:12Y a-t-il un socialiste dans la salle ?
00:43:18Pouvez-vous dénoncer, n'ayez pas peur hein ?
00:43:21Oui, un !
00:43:23Ça fait longtemps qu'on n'en avait pas vu autant d'un coup, dis-donc !
00:43:26Glandu, c'est un recyclage de Jean Noir.
00:43:29Un jour, il me dit, j'ai la voile Jean Noir, qu'est-ce que je peux en faire ? Plus personne ne connaît Jean Noir.
00:43:35Alors il me limite et tout, et il me dit, qu'est-ce qu'on pourrait faire ?
00:43:39J'ai dit, tu devrais faire un petit vieux, puis petit à petit, on a peaufiné le personnage, le vieux réac, qui était concierge devant chez Mitterrand en rue de Bièvre.
00:43:48Je me demande ce que fait l'État pour tenter de sauvegarder nos derniers socialistes.
00:43:53Avant de partir, vous viendrez me voir, je vous donnerai l'adresse de Greenpeace, qui s'occupe des espèces en voie de disparition.
00:43:59Un personnage assez retort, antipathique, pétiniste, limite facho, ce côté concierge qui se permettait de tout critiquer.
00:44:11Oh, bonjour, monsieur Michel ! Comment allez-vous ? Ça va, ça va.
00:44:15Bonjour, monsieur. Voilà, madame Dalida. Oh, ben, je vous fais la bise, hein. Oh, oui, monsieur le bonjour.
00:44:19Je suis tellement content de vous revoir. Il faut dire que je suis concierge rue de Bièvre.
00:44:24La rue de Bièvre, c'est où habite le chef de l'État ? Oui, je suis concierge en face. Ah, très bien.
00:44:29Alors, je vois tout ce qui se passe. C'est devenu un QHS, maintenant. Quartier haute sécurité.
00:44:34Depuis qu'on a Jox, il n'est pas rigolo comme il est de l'intérieur, celui-là. Il n'y a qu'à mettre Jox dans la rue de Bièvre.
00:44:39Nous, on planque les mômes de peur qu'ils ne dorment pas, vous comprenez ?
00:44:42Alors, vous allez donc raconter aux spectateurs du gymnase ce que vous avez vu et entendu dans ce quartier depuis déjà un moment ?
00:44:47Alors, déjà, par exemple, Jox, vous connaissez Jox. Il a une drôle de tête. On dirait qu'il ressort d'un repas d'enterrement à chaque fois.
00:44:54Il faut dire qu'il a transformé les gardiens de la paix en gardiens de but, hein. Il bloque les balles. Elles sont toutes pour eux.
00:45:00C'est pas compliqué, hein. La plupart du temps, d'ailleurs, les mecs qu'ils arrêtent, ils les connaissent puisqu'ils les ont déjà arrêtés quatre ou cinq fois.
00:45:06Ah ben oui, il faut le dire, quoi !
00:45:10Dites-moi, vous êtes marié ?
00:45:14Ben, je suis marié, mais n'en parlez pas trop. Ma femme a été tendue à la libération.
00:45:18Alors, elle vit dans la cave. Je l'alimente par le soupirail, comme je peux, depuis, quoi.
00:45:24Enfin, elle est mignonne quand même.
00:45:26Vous roulez, vous avez une voiture, non ?
00:45:28Ben, moi, je n'en ai pas, mais il y a Fabius qui donne l'exemple. Il roule en deux chevaux.
00:45:31C'est vrai.
00:45:32Remarquez, il y a 18604 derrière, mais enfin...
00:45:36Sa deux chevaux, en tout cas, est entièrement fabriquée en Afrique du Nord.
00:45:39Ah bon ?
00:45:40À Aulnay-sous-Bois.
00:45:41Ah bon ?
00:45:42Ben, je le sais puisque...
00:45:44Généralement, ils oublient le couscous dans la boîte à gants, alors...
00:45:51Ils font les 3-8, là-bas ?
00:45:52Ils font les 3-8, là-bas ?
00:45:53Ils font les 3-8. 8 heures d'arrêt de travail, 8 heures de grève et 8 heures de prière.
00:45:57Voilà.
00:45:59Enfin.
00:46:00Dites-moi, Glandu.
00:46:01Adolphe.
00:46:02Vous pouvez m'appeler Adolphe.
00:46:03Ah, vous appelez Adolphe, Glandu.
00:46:04Mon deuxième prénom, c'est Benito, comme le démocrate italien.
00:46:07On m'a dit...
00:46:08Le personnage de Glandu, il a fait scandale parce qu'il avait un côté très, très antipathique, très agressif.
00:46:13Et grâce à ce personnage, tous les Français s'y retrouvaient.
00:46:18Eux, ils voulaient pas l'accepter, mais c'était eux.
00:46:20Plein de gens pensaient que Thierry, au travers de Glandu,
00:46:23développait des idées un peu réaques, alors que c'est pas du tout ça.
00:46:28On était là pour se foutre de lui, de Glandu.
00:46:31L'actualité était tellement dense, tellement riche, qu'il était presque obligé de retravailler
00:46:39avant d'entrer en scène certains de ses textes.
00:46:43Je pense que les gens viennent voir ça.
00:46:45C'est-à-dire que ce qui est intéressant, quand le public vient vous voir,
00:46:48c'est le côté très réactif avec l'actualité.
00:46:50Ils ont l'impression que vous avez travaillé une heure avant d'entrer en scène.
00:46:53Un soir, il s'inspire d'une proposition de la ministre des Droits de la Femme, Yvette Roudy.
00:46:59Yvette Roudy, elle a dit, il faut féminiser les mots.
00:47:02Alors on dira plus contre-maître, mais contre-mais, presse.
00:47:07Moi, je suis emmerdé avec ma nièce.
00:47:09T'es chasseur alpin.
00:47:14Comment je vais l'appeler, la pauvre petite ?
00:47:16Et Mme Jospin, elle est pas dans la merde non plus, elle vient.
00:47:21Bonjour Mme Jospin.
00:47:23Oh non, écoutez, non, non, franchement.
00:47:25Alors, la mère Roudy, elle a dit, je veux l'égalité des sexes.
00:47:30Et en tant que ministre, je prendrai moi-même les mesures.
00:47:37Il osait tout. Il osait tout parce que c'était dans sa nature de prendre tous les risques.
00:47:47Jean-Marie Le Pen, le président du Front National, vient d'être élu député européen.
00:47:52Il est la voix de l'extrême droite en France.
00:47:54Son quotidien, des déclarations fracassantes, des provocations permanentes qui lui valent régulièrement des procès.
00:48:00Vous voyez, le Luron a été un des premiers à attaquer Jean-Marie Le Pen.
00:48:04Il a ouvert une voie que nous avons suivie.
00:48:07Pour Jean-Marie Le Pen, là aussi, entre son physique, son bandeau,
00:48:13qui était pas toujours sur le même œil d'ailleurs, on sait pas très bien ce qu'il avait,
00:48:16ça devenait tellement évident de le caricaturer.
00:48:21Il n'y avait aucune difficulté, plus ces interventions de Tony Truand, de Le Pen, pour un imitateur et pour Thierry en particulier, c'était pas béni.
00:48:32C'est ainsi que Souvenir attention danger de Serge Lama devient Le Pen attention danger.
00:48:37Personne n'avoue que pour lui, il a voté. Pour tant Denis, sa belle ville des Français, se sont portés sur son nom et ses idées.
00:48:49Comme l'âge est gêne, ça me fait trembler. Gros ménives aux cheveux blonds comme les blés, entourés par des légions de crânes rasés.
00:49:01Je ne veux pas de ta nation m'y laisser, Souvenir attention danger.
00:49:08C'était le moment où il y avait le Front National avec Jean-Marie et les mecs à Béré Rouge, les anciens de l'Algérie, d'Indochine.
00:49:16Et tous les soirs pratiquement, Thierry se faisait chahuter dès qu'il attaquait cette chanson.
00:49:20Le Pen et les âmes sont égaux pour moi. Le Pen, ils ont un même cœur qui bat.
00:49:28Le Pen, le même sang coule dans leurs veines.
00:49:35Le Pen, le bonnet d'Anine ou Alain.
00:49:39Le Pen, je ne vois là que des êtres humains.
00:49:43Le Pen, qui seront les Français de demain ?
00:49:49Il y a eu une escalade dans l'horreur parce que le métier évoluait, parce qu'il y avait la concurrence, parce qu'il y avait tout ça autour de lui et qu'il voulait se démarquer vis-à-vis des autres.
00:50:00Tes propos à trappeux, gogo, font fureur, lorsque tu traites de salauds tous les beurres.
00:50:08Faut dire que pour rafler le plein de tes voix, tu as sorti la grosse Bertha.
00:50:15À Santiago, comme à Moscou, les extrêmes ne survivent que par les coups qui les assènent.
00:50:23Je ne veux pas de ta nation barbeler, souvenir, attention, danger.
00:50:30En 1984, Pierre Moroy quitte Matignon, où il avait été nommé en 81.
00:50:37C'est Laurent Fabius, 34 ans, qui devient le premier ministre de François Mitterrand.
00:50:42Pour Thierry, ce fils de marchand d'art, héritier de la fortune familiale, est un socialiste opportuniste.
00:50:48Et il le chante.
00:50:50Chez les fafas, on ne dépense pas, monsieur.
00:50:55On ne dépense pas, on compte.
00:50:58Et puis, il y a la Françoise, qui ne fait pas de façon, non.
00:51:05Qui vient à Matignon, dans sa vieille Charleston.
00:51:10Mais crèche au Panthéon, se fournit chez Fauchon.
00:51:15Une fille à pognon, une enfant de la haute, qui vit mal dans sa peau d'être riche.
00:51:23Et socialo, qui se veut près du polo.
00:51:28Fabius et les fafas, c'est partie d'une chose.
00:51:30C'était ces photos démago de Fabius, qui avait quand même une Ferrari, paraît-il.
00:51:35Et qui allait chercher ses croissants le matin en chaussons, comme Monsieur Tout-le-Monde.
00:51:40Et qui arrivait en deux chevaux au Charleston, dans la cour de l'Elysée.
00:51:44Avec sa petite auto, avec ses petits marmots, avec son petit Lolo.
00:51:52J'aimerais bien avoir l'air, à mes cas, pas l'air du tout.
00:51:57Faut pas jouer les pauvres, quand on est plein de sous.
00:52:01Faut vous dire, Monsieur, que chez les fafas, on ne vit pas, Monsieur, on ne vit pas.
00:52:22On t'a riche, puis, puis, et puis il y a, fafas, dauphin du roi soleil.
00:52:34Qui n'a pas son pareil pour croire au Père Noël.
00:52:37Avec ses 39 ans, faut le voir à Matignon.
00:52:40Cette chanson de Brel, c'était une scène de théâtre.
00:52:44Il chantait pas, il déclamait, quoi.
00:52:46Avec, quand même, curieusement, la voix de Brel.
00:52:49C'est grand président, car ce charmant enfant
00:52:51Sans plus pousser ses dents depuis
00:52:53Que les sondages, maître France, soient dans le potage
00:52:57Et ça fait des grands
00:52:59Et ça fait des grands
00:53:01Fabius n'a pas été content, et il l'a fait savoir.
00:53:05Vous savez, ça doit être très dur quand on est politique
00:53:08De s'attaquer à des humoristes de cette taille-là.
00:53:12On ne renonce pas, Monsieur, on ne renonce pas
00:53:18Il n'est jamais trop tard, Monsieur, pour devenir le roi.
00:53:34Les critiques de l'extrême droite, comme de l'extrême gauche, comme tout ça,
00:53:39Je crois que ça, on s'en foutait.
00:53:41Franchement, ça passait, c'était pas important.
00:53:4410 novembre 1984.
00:53:47L'invité d'honneur de Champs-Elysées, c'est Thierry Le Lion.
00:53:51L'émission est en direct, et sans rien dire à personne, ou presque,
00:53:55Thierry s'offre un moment de liberté
00:53:57Qui va entrer dans l'histoire de la télévision.
00:53:59Bonsoir, Thierry.
00:54:00Pendant la répétition, il m'a dit
00:54:02Je t'ai fait une surprise, j'ai réécrit le texte de la chanson différente
00:54:05Mais je te la chante pas maintenant, je te réserve la surprise ce soir, on dirait.
00:54:09Il pouvait faire un hold-up sur un plateau de télévision
00:54:11Comme il l'a fait chez Michel Drucker.
00:54:15Ça c'est une surprise, j'ai répété avec des lalala tout à l'heure.
00:54:18Oui, on s'attend au pire.
00:54:19C'est Guilux qui va le présenter.
00:54:20Hé, chers amis, bonsoir.
00:54:24Bonsoir, Champs-Elysées, extraordinaire.
00:54:27Il faut bien le dire notre Gilbert Meco-National
00:54:29Avec les coeurs de Champs-Elysées.
00:54:31Au pavillon Gabriel, à toi.
00:54:33Anti-Gilbert, extraordinaire.
00:54:35J'étais en famille, on regardait la télé, on regardait Drucker, c'était le samedi soir, je crois, et comme Thierry passait, j'ai regardé, et puis d'un seul coup, je l'ai vu attaquer cette chanson, j'ai dit « Oh la vache ! »
00:55:05L'Elysée prie pour fêtant, un drôle de locataire, un socialiste, exemplaire, littérant, l'emmerdant, c'est la rose, l'emmerdant, c'est quoi ? C'est la rose, l'emmerdant, chante la rose, crois-moi.
00:55:31L'emmerdant, c'est la rose. L'emmerdant, c'est la rose, j'y suis mort.
00:55:36Là, il y a un petit trou, j'ai pas répété.
00:55:40La rose nous pique au sang, la France est au goutte-à-goutte, sans détente, coûte que coûte pour longtemps.
00:55:56Ouais, à ce rythme, évidemment, c'est bientôt la banqueroute, car c'est déjà la déroute enchantant.
00:56:08On sent, par exemple, dans la séquence de la rose, l'emmerdant, c'est la rose, qu'il est en jouissance totale.
00:56:17Il sait ce qu'il est en train de faire, il sait qu'il est en train de mettre un merdier noir,
00:56:21et on sent dans son oeil, dans son visage, le plaisir.
00:56:24L'emmerdant, c'est la rose, l'emmerdant, c'est quoi ?
00:56:32C'est la rose, l'emmerdant, chante !
00:56:36Ça détend, ce soir à Champs-Elysées, c'est la fiesta, l'inflation, elle, c'est pas la joie.
00:56:48Le téléphone et les sens en font foire à moi.
00:56:55Je dédie au président cette chanson, ce poème, en forme de réquiem pour ch'tin.
00:57:07Et le lendemain de cette émission à scandale, je croise Béré-Gauvois, qui était le premier ministre du Niterran.
00:57:17Il dit, Michel Drucker, je vous aime beaucoup, mais hier soir, vous avez fait saigner le cœur de beaucoup de socialistes.
00:57:23Comment vous avez osé manipuler une salle et le faire reprendre l'emmerdant, c'est la rose ?
00:57:30Alors, évidemment, la rose qui était la rose emblématique du parti socialiste au top à l'époque.
00:57:38Et j'ai dit, mais monsieur Béré-Gauvois, c'est pas du tout ça.
00:57:42Tous les spectateurs, ce soir-là, étaient des électeurs de Pierre Moroy, des gens de la voix du Nord, envoyés par la voix du Nord.
00:57:50L'emmerdant, c'est la rose, l'emmerdant, c'est quoi ?
00:57:56C'est la rose, l'emmerdant, allons-y !
00:58:00C'est la rose, l'emmerdant, ça remplace un référendum, ça, on continue, l'emmerdant.
00:58:07C'est la rose, l'emmerdant, c'est la rose, l'emmerdant, c'est la rose, l'emmerdant.
00:58:13Eh ben, tout le monde est d'accord ? C'est la rose, crois-moi !
00:58:18Eh ben, tout le monde est d'accord !
00:58:20L'emmerdant, c'est la rose, c'est la rose, l'emmerdant, c'est la rose, l'emmerdant, c'est la rose !
00:58:48Merci Thierry, merci beaucoup Thierry.
00:59:18Je me suis dit, à mon avis, samedi prochain, est-ce que je vais être encore là ?
00:59:35La gestion média, elle s'est faite naturellement, c'est-à-dire que le lendemain, on s'est fait attaquer dans les journaux, ça a été repris partout.
00:59:42Puis, comme tout le reste, à un moment donné, tout s'étouffait et tout repartait normalement.
00:59:49Je m'attendais, moi et la chaîne aussi, à un signe de l'Élysée, pas du tout.
00:59:54Et quand j'ai rencontré François Mitterrand beaucoup plus tard, il m'a dit, vous savez, moi, Champs-Elysées, quand mes fenêtres étaient ouvertes le samedi soir,
01:00:05j'entendais le générique avec toutes les voitures qui passaient pratiquement devant les jardins de l'Élysée.
01:00:11C'était bien. Je riais beaucoup et il m'a ajouté, même quand c'était Thierry Le Luron.
01:00:15La prochaine élection présidentielle, c'est dans 4 ans.
01:00:20Et pourtant, les observateurs font déjà des paris sur les futurs candidats.
01:00:25Pour l'opposition, le favori, c'est Raymond Barre.
01:00:28Il est alors député de Lyon et passe ses vacances dans sa propriété du Midi.
01:00:33Nous sommes actuellement chez M. Raymond Barre à Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans sa villa Les Dauphins.
01:00:39J'attends l'ex-premier ministre d'une seconde à l'autre pour l'interviewer.
01:00:43Ah, le voici !
01:00:45Bonsoir, M. Barre.
01:00:49En m'habille, je vous embrasse.
01:00:51Attendez.
01:00:54Vraiment, ça me fait plaisir de vous recevoir.
01:01:03Bernard, que vous sers-je ?
01:01:06Un rocard.
01:01:09Un rocard.
01:01:11Il est déjà un peu entamé.
01:01:13Oui, pareil.
01:01:13Bien tassé, j'imagine.
01:01:16Ah non, non, pas trop.
01:01:16Je vais interviewer François Mitterrand tout à l'heure.
01:01:18Je ne voudrais pas arriver complètement.
01:01:19Mais au contraire, mieux vaut que vous perdiez tout de suite le sens des réalités.
01:01:22Il me servait un apéritif anisé.
01:01:25Et là, en fonction d'humeur de Thierry, je pouvais boire un apéritif, deux, trois, quatre.
01:01:32On est monté jusqu'à dix ou douze, donc j'étais pété comme un coin.
01:01:36Et là, il se tournait vers la salle en disant, églou, églou, et t'avais la salle pendant dix minutes, pensant que c'était du faux, alors que c'était du vrai.
01:01:42Alors, dites-moi, sur quel fondement repose le phénomène Barre ?
01:01:47Mais le phénomène Barre repose sur son propre fondement.
01:01:54Et croyez-moi, il est bien assis.
01:01:56Alors, c'est ce qui explique que partout où vous passiez en province, vous fassiez un véritable malheur.
01:02:01Alors, à la fin de mes discours, je me lève et je bisse.
01:02:04Ah ! Je peux le signaler à mes lecteurs, ça.
01:02:07Donc, vous bissez de bout, mais devant tout le monde.
01:02:08Oui, bien sûr.
01:02:10Je bisse à Paris, à Lyon, à Marseille.
01:02:12Je bisse partout, moi, vous savez.
01:02:14Même aux États-Unis ou au Japon, je tiens des conférences.
01:02:17D'un continent à l'autre.
01:02:19Je n'arrête pas de bisser.
01:02:21Vous serez peut-être le prochain président de la République.
01:02:24Oui, écoutez, soyez correct, n'est-ce pas ?
01:02:26Peut-être, et de trop.
01:02:28Est-ce que vous avez changé depuis 1981 ?
01:02:30Non, c'est Barre maintient le cap, c'est même le seul.
01:02:33N'est pas né celui qui mettra Barre à Bas avec la côte que Barre atteint aujourd'hui.
01:02:43Vous n'avez pas peur que la côte de Barre baisse, non ?
01:02:45Oh !
01:02:47Vous voyez, moi, je vous écoute et je vous trouve un peu pontifiant.
01:02:50Ah, pontifiant, maintenant.
01:02:51Mais je vous remercie, c'est agréable.
01:02:54Pontifiant, pontifige, vraiment.
01:02:56Retirez cela de votre article, je compte sur vous.
01:02:59Bon, je le retire, monsieur Barre.
01:03:00C'est votre père qui aurait dû se retirer.
01:03:05Vous voyez, j'ai l'opinion publique avec moi.
01:03:08Bon, disons que vous avez quand même tendance à vous prendre pour le messie.
01:03:11Mais non.
01:03:12Mais si.
01:03:12Mais non.
01:03:13C'est une question embarrassante.
01:03:15Vous vous êtes fait tout seul.
01:03:17Ne le répétez pas à ma femme.
01:03:19Oui.
01:03:20Pour Thierry, le candidat idéal pour battre Mitterrand, c'est plutôt le maire de Paris, Jacques Chirac.
01:03:26Vous savez, je vous ai dit tout à l'heure que pour moi, à partir du moment où je m'étais engagé, la mairie de Paris était un objectif.
01:03:34Il était, il était Chiracien, quoi.
01:03:38Il adorait Chirac, il adorait Bernadette, bon.
01:03:41Mais sur scène, tu pouvais écrire un truc contre Chirac, décapant, méchant et tout.
01:03:46Il le disait sans fléchir.
01:03:48S'il vous plaît, la séance est ouverte.
01:03:54Eh bien, mesdames et messieurs les députés de droite, mesdames et messieurs les députés de gauche,
01:04:06en tant que maire de Paris, député de la Corrèze, cette région de la Bretagne que j'affectionne particulièrement,
01:04:16et en tant que président du...
01:04:20Eh bien, pourquoi se le cacher ?
01:04:22La France va mal.
01:04:23Et depuis quelques mois, dirais-je, en le soulignant,
01:04:27elle risque en permanence, je le crains, un Fabius du Myocard.
01:04:33Arrivé à ce point-là, ce n'est plus un président qu'il faut à notre République, mais un docteur.
01:04:38Le RPR veut et peut sauver le pays, je vous le rappelle.
01:04:42À cet égard, il est fondamental, et c'est clair dans notre programme,
01:04:47de ne pas tomber dans les outrances d'un nationalisme aveugle,
01:04:52un nationalisme exacerbé par les tensions actuelles,
01:04:57un nationalisme que Le Pen, en définitive, que Le Pen hisse au-dessus des partis.
01:05:03C'est trop dur.
01:05:08Il va trop loin.
01:05:10Lui qui n'hésite pas à répondre quand on lui lance,
01:05:13« Et ta sœur ? »
01:05:16Elle bat le beurre, oui.
01:05:18Sa sœur aussi, mesdames et messieurs.
01:05:20Par ailleurs, en ce qui concerne l'IVG,
01:05:28M. Marchais, suivez le débat, je ne parle pas du train à grande vitesse, M. Marchais.
01:05:32Je parle de l'interruption volontaire de grossesse.
01:05:36Que dit Jean-Marie Le Pen ?
01:05:38Merck, quel est le con qui m'a arraché les pages ?
01:05:41Bon, je vais me débrouiller sans pour une fois, tant pis.
01:05:44Au hasard, Balthazar, pas de malaise, Blaise.
01:05:46Quant à l'IVG, disais-je,
01:05:50je regrette qu'elle soit aujourd'hui à la portée de toutes les bourses.
01:05:57Il faut faire des enfants sur une grande échelle.
01:06:01Ce qui m'a valu six mois dans le plâtre,
01:06:02la dernière fois que Jesse avait pris une Renault
01:06:04dans le grand escalier de Casino de Paris.
01:06:06Il faut faire des enfants qui rejoindront le RPR
01:06:09et ses jeunes cadres dynamiques.
01:06:11Il l'attendait, un peu comme le Messie,
01:06:13parce qu'il était...
01:06:14beaucoup plus proche d'un Chirac que d'un Mitterrand.
01:06:18Dans la bergerie de Latchez,
01:06:20il se moquait de Mitterrand.
01:06:21On connaît beaucoup de cas comme ça,
01:06:22d'animaux d'espèces différentes
01:06:24qui bâtissent une amitié.
01:06:27Et si on les sépare,
01:06:28ils peuvent mourir de chagrin.
01:06:30La bergerie de Latchez, dans les Landes.
01:06:33François Mitterrand y passe ses vacances
01:06:34avec sa famille officielle.
01:06:37C'est une maison que j'habite depuis une douzaine d'années.
01:06:40Je m'y promène chaque jour,
01:06:41quel que soit le temps.
01:06:42D'ailleurs, le temps est généralement beau.
01:06:43Et je suis heureux d'y recevoir mes amis.
01:06:46Une campagne qui, sur scène,
01:06:49devient plutôt électorale.
01:06:59Couché, Jox.
01:07:03Monsieur le Président, bonjour.
01:07:05Dites-moi, on n'est pas en direct ?
01:07:07Non, on est sur TF1, Monsieur le Président.
01:07:18S'il y a un problème,
01:07:19on coupe, on reprend mon tasse.
01:07:20C'est ça, c'est ça.
01:07:21Puis-je vous demander de regarder cette caméra-là,
01:07:24s'il vous plaît ?
01:07:24Fais le chien.
01:07:25Oui, s'il vous plaît,
01:07:25pour faire un essai,
01:07:26mais juste pour l'image.
01:07:27Nous n'avons pas besoin du son.
01:07:28Ça ira ?
01:07:40Ah oui, ça va être très, très grand.
01:07:41Bien.
01:07:42Allons-y.
01:07:43Monsieur le Président,
01:07:43je crois qu'on va commencer
01:07:44par une question qui s'impose.
01:07:45Je fais chier tout le monde.
01:07:53Quand on a commencé le gymnase,
01:07:55il m'a dit qu'il faut que Mitterrand
01:07:56soit le plus vrai possible.
01:07:58D'où la bergerie.
01:07:59Mais au départ,
01:08:00on a commencé avec des moutons
01:08:01sur scène et un âne.
01:08:04Oui, je crois qu'on va commencer
01:08:04par une question qui s'impose,
01:08:06Monsieur le Président.
01:08:06Pourquoi l'atchez ?
01:08:08Parce qu'à l'atchez.
01:08:10À vos souhaits.
01:08:14Je retrouve mes plantations.
01:08:15C'est vous qui avez tout planté ?
01:08:16Tout planté.
01:08:18Depuis 4 ans, j'ai tout planté.
01:08:21J'ai bêché énormément pour cela.
01:08:23J'ai bêché par pensée,
01:08:24par action,
01:08:25voire même par ambition.
01:08:26Mais tout est de ma faute.
01:08:29J'ai bêché énormément.
01:08:32Vous êtes bêcheur.
01:08:33Très bêcheur.
01:08:34Très bêcheur.
01:08:34Très bêcheur aussi.
01:08:35Ah.
01:08:35Je peux biner plusieurs fois par jour.
01:08:38Alors la nuit, vous faites quoi ?
01:08:40Demandez à Daniel, je laboure.
01:08:41Vous m'avez l'air bien seul.
01:08:46Me gourge.
01:08:49Pardon ?
01:08:50Je dis vous m'avez l'air bien seul.
01:08:52Me gourge.
01:08:53Oui, du moins l'esperge.
01:08:57Vous savez, ici à l'atchez,
01:09:00c'est un lieu de séminaire.
01:09:02C'est ici que je retrouve mes fidèles,
01:09:06ceux qui croient encore au socialisme.
01:09:10Il y en a et il en faut.
01:09:13Car, voyez-vous,
01:09:15mes bien chers frères,
01:09:16en ce quatrième dimanche après la Pentecôte,
01:09:19le Seigneur doit venir en...
01:09:20Qu'est-ce que je raconte ?
01:09:21Attendez.
01:09:22Excusez-moi, j'ai été élevé dans une école libre,
01:09:24alors parfois ça revient.
01:09:26Ah oui.
01:09:27Enfin.
01:09:28À la fin de sa vie,
01:09:32il commençait à camper un Mitterrand
01:09:34plus vrai que nature.
01:09:36Pouvez-vous nous donner des exemples
01:09:38de points positifs
01:09:39à qui par la gauche depuis 81 ?
01:09:41Des exemples de points positifs.
01:09:42Oui, j'ai entendu, j'ai entendu.
01:09:44Est-ce que vous pouvez nous en donner ?
01:09:45Écoutez, mon vieux,
01:09:46moi je viens en week-end d'ici me reposer.
01:09:48Attali n'est pas là,
01:09:49je n'ai pas mes dossiers.
01:09:52Les points positifs,
01:09:54pour être clair,
01:09:55c'est tout ce que la gauche a fait de bien,
01:09:58en quatre ans.
01:10:00Non, mais alors,
01:10:00peut-être pas tous les exemples
01:10:02de points positifs,
01:10:02mais quelques exemples de points positifs,
01:10:04M. le Président.
01:10:05J'insiste.
01:10:07Que la gauche aurait acquis depuis 81.
01:10:11Des exemples.
01:10:14Est-ce qu'on a fait de bien en quatre ans ?
01:10:15Oui, c'est ça, oui.
01:10:20Je laisse sur le bout de la langue, en plus.
01:10:23Lorsque je m'en vais en province,
01:10:25je vais visiter la France
01:10:30dans les moindres recoins de ces petits cruels.
01:10:35Je n'aime pas me vanter, vous le disiez,
01:10:37mais parfois, il y a des dizaines de Français
01:10:39qui spontanément, comme ça,
01:10:41viennent à ma rencontre.
01:10:42Non.
01:10:46Parfois, deux, trois dizaines.
01:10:48Des gens qui crient leur nom de famille,
01:10:52haut et fort, sur mon passage,
01:10:54pour que je m'en rappelle au prochain voyage.
01:10:57Salaud, ordures, vendus,
01:11:00canailles, escrocs, pourris,
01:11:02tous ces patronymes qui fleurbont la France.
01:11:05Oui, vive la France.
01:11:07Vraiment, c'est le contact.
01:11:08On l'a, on l'a pas, ça ne se demande pas.
01:11:11Alors là, les bons jours,
01:11:13j'avais le droit à une pipe chargée en marijuana.
01:11:16Dès que je mettais le feu,
01:11:17j'ai dit, putain, il m'a mis de la drogue là-dedans.
01:11:19Pourquoi cet attachement présidentiel aux moutons ?
01:11:21Je connais bien les moutons.
01:11:23Et c'est indispensable pour gouverner la France.
01:11:27Alors, soyez plus clair, quand même.
01:11:29Oh, c'est très clair.
01:11:31Le gouvernement de la France,
01:11:32c'est deux commandements essentiels.
01:11:34Un, le maniement du troupeau.
01:11:36Deux, l'art de la tonte.
01:11:37Et il y avait un produit qui s'appelait le Popers.
01:11:42Et on se mettait ça,
01:11:43et on devenait hilare,
01:11:44on devenait tout violet, hilare.
01:11:45Et puis après, quand il passait à côté de moi en Mitterrand,
01:11:48il avait le petit flacon de Popers,
01:11:50il m'en foutait un coup dans les narines.
01:11:56Il n'empêche que nous comptons quand même
01:11:582,8 millions de chômeurs.
01:11:59Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ?
01:12:01Vous en êtes-vous à 27% de Français satisfaits de votre politique ?
01:12:06Encore ?
01:12:06M. le Président,
01:12:10nos usines ferment les unes après les autres.
01:12:12C'est ça, mon vieux, c'est pas nouveau.
01:12:13Ça date du 10 mai 80 au soir.
01:12:16Souvenez-vous,
01:12:17ce soir-là, de nombreux orages
01:12:19se sont abattus sur l'ensemble des régions de notre pays,
01:12:23ici en Alsace, en Lorraine,
01:12:26sur la Côte d'Azur,
01:12:27la Vendée, l'Aquitaine,
01:12:29le Poitou-Charente,
01:12:31la Bretagne et la Normandie.
01:12:33Vous n'avez pas la Nouvelle-Calédonie, là ?
01:12:34Ici, on a tout.
01:12:35On a même l'ancienne.
01:12:39Alors, le chômage, demain, je ne sais ce qu'il sera.
01:12:42En tout cas, c'est la Saint-Norbert
01:12:44et le lever du soleil est à 5h45.
01:12:46Tout de même, monsieur le Président,
01:12:53vous n'entendez pas votre peuple qui grogne,
01:12:55qui manifeste, qui rouspète, ça ne va pas bien.
01:12:57Il n'y avait qu'à réfléchir avant.
01:12:58Vous gardez le sourire.
01:13:07Oui.
01:13:08Oui, parce que, vous savez, 86, ce n'est pas fait encore.
01:13:12Tout un tas de possibilités qui s'offrent à moi.
01:13:15Et, il y en a une qui m'amuse, d'ailleurs.
01:13:19J'ai reçu la proposition ce matin au courrier.
01:13:23C'est une offre de rachat de l'État français
01:13:27pour un franc symbolique,
01:13:29avancé par l'État, remboursable sur 30 ans,
01:13:34à Bernard Tapie.
01:13:35C'est un spécialiste des faillites.
01:13:43Je pense qu'il devrait faire l'affaire.
01:13:48Excusez-le.
01:13:50Alors, c'est quoi, ça, encore ?
01:13:51C'est mon beau-frère.
01:13:53Le beau-frère, c'est Roger Hanin,
01:13:55qui, bien avant Navarro,
01:13:57a triomphé au cinéma dans trois films
01:13:59où il joue un espion, surnommé le gorille.
01:14:02L'une des ultimes pirouettes de Thierry.
01:14:05On s'est quittés après le spectacle.
01:14:07Il toussait beaucoup.
01:14:08Et le lendemain, on m'appelle
01:14:12en me disant quittés l'hôpital.
01:14:14Thierry entame un combat contre une grave maladie.
01:14:17Pendant près d'un an, il va se battre
01:14:19avec une discrétion qui n'a d'égal que son courage.
01:14:23Quand déjà la rumeur commence à grossir
01:14:27et qu'un journaliste lui dit
01:14:29« Alors, qu'est-ce que vous avez ? »
01:14:31et qu'il dit « Alors, qui sait qu'il est atteint ? »
01:14:34de ce mal qui le ronge et qui dit
01:14:37« Mais je vais vous dire ce qui se passe.
01:14:38Je suis enceinte. »
01:14:39Toutes ces rumeurs-là, où en êtes-vous ?
01:14:41Écoutez, il faut que je vous avoue que c'est vrai.
01:14:45Et plutôt que ce soit d'autres gens qui le disent,
01:14:47je préfère le dire moi.
01:14:48J'attends un bébé pour décembre.
01:14:49Quelques mois avant que Thierry nous quitte,
01:14:52il était déjà très malade,
01:14:55il a reçu un courrier de Mitterrand,
01:14:59qui était président de la République à l'époque,
01:15:01c'était en 1986.
01:15:03Et Mitterrand lui a dit
01:15:04« J'apprends que vous êtes très malade.
01:15:07Je voudrais vous dire que je souhaite franchement
01:15:09que vous puissiez guérir.
01:15:10Je ne vous ai jamais vu sur scène.
01:15:12Et quand vous remontrez sur scène,
01:15:13je serai très content de venir vous applaudir. »
01:15:15Et le Luron a répondu à Mitterrand en lui disant
01:15:18qu'il espérait bien remonter sur scène devant lui.
01:15:21Et il lui a demandé de bien vouloir l'excuser
01:15:24pour les excès dont il a fait preuve.
01:15:26Et il a regretté d'avoir été insultant.
01:15:29Le rendez-vous ne sera pas honoré.
01:15:31Thierry nous quitte le 13 novembre 1986.
01:15:35En l'église de la Madeleine,
01:15:37il affiche complet pour la dernière fois.
01:15:39Le monde du spectacle, le tout Paris
01:15:41et les politiques de tous bords
01:15:43sont venus lui rendre un hommage unanime.
01:15:46François Mitterrand salue le courage
01:15:49de Thierry Leluron face à la maladie.
01:15:51Jacques Chabon d'Elmas,
01:15:52le premier que Leluron avait épinglé,
01:15:54se dit très atteint par cette disparition.
01:15:57C'était, ajoute-t-il, un imitateur hors pair.
01:15:59Tout le monde a été conquis par son talent,
01:16:01son charme.
01:16:01Il avait un charme.
01:16:02Tout le monde avait envie d'être son copain.
01:16:04Il est parti avec ses secrets,
01:16:05avec ses interrogations,
01:16:07avec ses états d'âme.
01:16:09Est-ce qu'il était heureux, Thierry ?
01:16:12Je n'en suis pas si sûr.
01:16:13Il faisait 5 000 personnes,
01:16:16ou 10 000 personnes dans les arènes de Nîmes.
01:16:18Et puis après,
01:16:19on a été tous les deux seuls à l'hôtel.
01:16:22Il n'avait plus envie de rigoler,
01:16:24plus rien.
01:16:25Je ne sais pas s'il était heureux, finalement.
01:16:27C'est la question que je me suis toujours posée.
01:16:29Était-il heureux ?
01:16:30Je ne sais pas.
01:16:30Sur scène,
01:16:32Thierry n'a pourtant jamais cessé
01:16:34d'afficher sa joie de vivre.
01:16:35La route est prête,
01:16:37le ciel est bleu,
01:16:39il y a des chansons dans le piano.
01:16:41Il y a de l'espoir dans tous les yeux,
01:16:45et des sourires dans chaque fossette.
01:16:48La joie nous guette,
01:16:50c'est merveilleux,
01:16:52qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
01:16:55Thierry était une star.
01:16:57Une star,
01:16:57une énorme star.
01:16:59Un tout petit bonhomme
01:17:00et une énorme star.
01:17:02Indiscutablement,
01:17:02Thierry est l'inventeur
01:17:04de l'imitation moderne.
01:17:05Il est parti tellement tôt,
01:17:07il avait tellement de choses
01:17:07à nous prouver encore, Thierry.
01:17:09Je pense qu'il a influencé
01:17:10énormément de jeunes artistes,
01:17:14des générations d'artistes,
01:17:15parce que je pense que c'est
01:17:17un des tout premiers à avoir apporté
01:17:20cette notion d'impertinence.
01:17:23Thierry, Thierry me manque beaucoup.
01:17:25parce que je pense
01:17:25qu'il n'a pas été remplacé.
01:17:27Est-ce qu'il oserait ?
01:17:29Est-ce qu'il oserait dire ?
01:17:31Est-ce qu'il oserait caricaturer
01:17:32M. Macron et son épouse,
01:17:34comme il a caricaturé Mitterrand ?
01:17:35Est-ce qu'il oserait se moquer
01:17:36des proches du pouvoir ?
01:17:39Je ne sais pas.
01:17:40Lui, il aurait osé, bien sûr.
01:17:42Est-ce que ce ne serait pas assez facilement ?
01:17:44Et je me souviendrai toujours aussi
01:17:46de cette chanson qui résonne à la Madeleine.
01:17:52Nous nous reverrons un jour.
01:17:53C'est vraiment les séquences
01:17:56qui encore aujourd'hui m'émeuvent énormément.
01:18:01Nous nous reverrons un jour ou l'autre.
01:18:04Une chanson signée Charles Aznavot.
01:18:06Des couplets d'au revoir
01:18:07pour la fin d'un spectacle
01:18:09qui vont devenir un refrain d'adieu.
01:18:12Nous nous reverrons un jour ou l'autre
01:18:18Si vous y tenez autant que moi
01:18:24Prenons rendez-vous
01:18:28Un jour, n'importe où
01:18:31Je promets que j'y serai sans faute
01:18:35J'étais au gymnase
01:18:39Quand il l'a répétée
01:18:41Parce que les chansons, il a répétées quand même
01:18:42Il fallait les mettre en place
01:18:43On a tous eu la chair de poule
01:18:46Mais on pensait pas que ça allait se terminer comme ça
01:18:49Plus on rit de tout
01:18:51Nous nous reverrons un jour ou l'autre
01:18:55J'y tiens beaucoup
01:18:57Nous nous reverrons un jour ou l'autre
01:19:05Le monde est petit
01:19:09Profitons-en
01:19:11Si notre chemin
01:19:14Passe par le mien
01:19:17Ma roulotte croisera
01:19:20La vôtre
01:19:22Le hasard souvent fait bien les choses
01:19:26Surtout
01:19:29Quand on peut les déraper
01:19:31Une étoile passe
01:19:36Et je fais un vœu
01:19:39Nous nous reverrons un jour ou l'autre
01:19:42Si Dieu le veut
01:19:44Le hasard souvent fait bien les choses
01:20:05Surtout
01:20:08Surtout
01:20:09Quand on peut les déraper
01:20:11Une étoile passe
01:20:15Et je fais un vœu
01:20:17Nous nous reverrons un jour ou l'autre
01:20:21Si Dieu le veut
01:20:26Surtout
01:20:28Surtout
01:20:29Surtout
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