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  • 07/02/2023
Au micro de Public Sénat, Cyril Chabanier, le président de la CFTC, dénonce la tenue des débats sur la réforme des retraites au Palais Bourbon, la première journée d'examen ayant été marquée par des échanges particulièrement houleux. "Je pense qu'aujourd'hui la seule solution que l'on a pour faire reculer le gouvernement, c'est la mobilisation syndicale, soutenue par la population".



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Transcription
00:00 dans les départements, dans les régions du mouvement d'aujourd'hui ?
00:02 Les premiers retours, mais ça reste très fragile,
00:05 ça serait une mobilisation importante,
00:07 mais avec une légère baisse à peu près de 15%.
00:10 Par rapport à la semaine dernière ?
00:12 Par rapport à la semaine dernière,
00:13 ce qui était assez prévisible puisque là nous sommes passés
00:15 sur une semaine avec deux mobilisations,
00:17 aujourd'hui et celle de samedi.
00:19 Donc l'idée n'est pas forcément de se compter ou de préparer
00:21 sur des semaines qui ne sont pas préparables,
00:23 mais la mobilisation reste très forte, reste très importante.
00:27 On savait qu'aujourd'hui il y aurait quelques personnes
00:30 qui avaient des difficultés à refaire grève
00:31 parce que le troisième jour de perte de salaire
00:33 s'est compliqué dans le mouvement actuel.
00:34 Mais très honnêtement, ils restent très motivés,
00:37 ils nous soutiennent énormément,
00:39 et ceux qui ne sont pas là aujourd'hui
00:41 re-sauront là samedi de façon très déterminée.
00:44 Donc on voit la rue qui est encore très mobilisée,
00:47 et face à ça il y a le débat qui a commencé en séance
00:49 à l'Assemblée nationale,
00:50 on voit une espèce d'impasse politique
00:52 avec des députés qui font leur petit bonhomme de choin
00:54 avec le texte de loi,
00:55 et la rue qui continue à se mobiliser,
00:57 comment on sort de cette impasse ?
00:59 Je crois que franchement le spectacle
01:01 qui est donné aujourd'hui à l'Assemblée nationale
01:02 n'est pas à la hauteur sur un sujet aussi important
01:04 que les retraites.
01:05 Je crois que la seule solution qu'on a aujourd'hui
01:07 pour faire reculer le gouvernement,
01:09 c'est la mobilisation des organisations syndicales,
01:11 militaires, soutenues par la population
01:13 sur cet effort des retraites.
01:14 Et je crois honnêtement que cette mobilisation
01:16 qui ne faiblit pas, cette motivation qui ne faiblit pas,
01:19 on voit que le gouvernement,
01:20 en plus il fait de la pédagogie,
01:21 en plus les gens nous soutiennent.
01:23 Nous allons nous réunir samedi
01:25 pour continuer à faire ces manifestations
01:28 et voir comment collectivement
01:29 on peut encore monter d'un cran
01:31 avec de nouvelles actions.
01:32 Et je pense qu'au bout du coup
01:34 nous réussirons à modifier ce texte.
01:35 Et si le gouvernement n'entend pas la rue,
01:38 qu'est-ce qui peut se passer ?
01:39 Le texte il continue au Sénat ?
01:41 Le texte continue au Sénat,
01:42 le texte peut même être voté.
01:44 Ça ne voudra pas forcément dire
01:46 que les organisations syndicales s'arrêteront.
01:48 Rappelez-vous de l'expérience du CPE
01:50 où le texte avait été voté mais jamais promulgué
01:52 parce que la rue a continué
01:54 à faire connaître son mécontentement.
01:56 Et donc aujourd'hui tous ces sujets-là
01:57 sont sur la table.
01:58 Nous sommes extrêmement déterminés
01:59 à faire reculer le gouvernement.
02:01 Et ceux qui croient que parce que la loi serait votée
02:03 il n'y aurait plus aucune action,
02:05 je pense se trompent fortement.
02:06 Et vous allez voir que nous continuerons
02:08 et nous continuerons jusqu'à ce que ça baisse.
02:11 J'ai une dernière question.
02:12 Quel est votre message, vous,
02:13 à la majorité présidentielle
02:15 de l'Assemblée nationale,
02:16 à l'exécutif Sperm et au chef de l'IFRA ?
02:18 Clairement lui dire que nous avons tous conscience
02:21 qu'il faut parler des retraites.
02:22 Nous avons tous conscience que nous avons un système actuel
02:25 qui est injuste et que nous avons un problème
02:27 de financement pour les années futures.
02:29 Donc à partir du moment où son constat,
02:31 on peut le partager ensemble,
02:32 qu'il nous écoute sur les solutions
02:35 pour combler ce déficit.
02:36 Nous n'avons jamais contesté, nous à la CFTC,
02:38 qu'il y avait 10 à 12 milliards à trouver
02:40 pour équilibrer notre régime des retraites.
02:42 Sauf que nous avons d'autres propositions.
02:44 Pourquoi nous pouvons discuter de la pénibilité ?
02:46 Pourquoi nous pouvons discuter avec le gouvernement
02:48 de l'emploi des seniors ?
02:49 Et pourquoi on ne peut pas discuter du mode de financement
02:53 où c'est automatiquement le report de l'âge et rien d'autre,
02:56 alors qu'il y a des tas d'autres solutions
02:57 que la CFTC a mises sur la table ?
02:59 Vous les connaissez, améliorer l'emploi des seniors
03:01 en pénalisant les entreprises.
03:02 Revoir, il y a un dernier rapport qui est sorti
03:05 la semaine dernière de l'IFRA,
03:06 qui nous dit qu'on a 125 milliards d'euros
03:08 de niches fiscales et sociales dans notre pays.
03:10 Simplement 10% de ces niches qui sont inutiles,
03:13 on finance le système des retraites.
03:14 Donc mettons tout ça sur la table,
03:16 trouvons le financement,
03:18 et puis franchement sur ce sujet,
03:20 il y aurait un moyen de trouver un consensus.
03:22 Et c'est bien dommage qu'on doit en finir dans la rue
03:26 sur un sujet où on pourrait se mettre d'accord.
03:29 [Musique]

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