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Vendredi 27 juin 2025, retrouvez Olivier Cabarrot (CEO, Caviar House & Prunier) dans INTROSPECTION, une émission présentée par Nina Urman.

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue à l'émission Introspection, où nous explorons ce qui fait un leader inspirant et authentique.
00:17Ses valeurs, ses doutes, ses succès et ses transformations profondes.
00:22Aujourd'hui, nous avons le plaisir et l'honneur d'accueillir Olivier Cabarot, qui est actuellement le CEO du groupe Prunier et Caviar House
00:32et qui nous amène dans un parcours assez atypique entre le rugby, l'entrepreneuriat et le caviar.
00:43Préparez-vous à une discussion enrichissante.
00:46Bonjour Olivier Cabarot, bienvenue à l'émission Introspection, je suis ravie de vous accueillir ici.
00:58Merci pour votre temps, pour votre présence. Comment allez-vous ?
01:03Écoutez, ça va bien, ça va bien. En ce moment, dans ce monde perturbé, dans ce monde en tremblement, ça va, tout va bien.
01:14Écoutez Olivier, on va tout de suite commencer par l'introspection, qui est le titre de notre émission.
01:21Donc, qui est Olivier Cabarot ?
01:24Ah ben là, vous n'y allez pas par quatre chemins, vous commencez directement.
01:27Oui, on commence directement, directement en profondeur.
01:29Directement, directement en profondeur. Qui je suis ? C'est une bonne question.
01:34Je ne me la pose pas tout à fait comme ça, mais je suis quelqu'un d'assez simple, qui aime la compétition et qui aime gagner.
01:43Ah, ça, nous partageons ça, parce que moi aussi, j'étais professionnelle de tennis, et je sais que, parce qu'on a eu l'occasion de se voir avant,
01:53je sais que vous étiez aussi professionnelle dans un sport de rugby.
01:57Exactement. Je suis comme vous, la compète, ça reste la compète.
02:01C'est ça.
02:01Quand vous l'avez pratiquée, vous continuez à la pratiquer, quel que soit le moment.
02:07Donc voilà, je suis tout le temps en compétition, ce qui doit être assez usant pour mes proches.
02:12Mais j'aime jouer et j'aime gagner surtout.
02:15Et je ne joue que pour gagner.
02:17Wow, c'est intéressant.
02:19Donc, c'est mon moteur.
02:20Et aujourd'hui, alors, vous vous dirigez dans un monde, est-ce qu'il y a la compétition là-dedans aussi ?
02:25Alors, quels sont les différents rôles que vous portez aujourd'hui ?
02:29Donc, moi, je suis le CEO d'un groupe qui s'appelle Caviar House et Prunier.
02:33Donc, un groupe d'excellence au travers de l'art de vivre, la française, mais pas que.
02:39Et surtout, au travers des produits d'exception, que sont essentiellement le caviar et le saumon.
02:45Puisque je dirige trois sociétés.
02:46La première, c'est Prunier.
02:48Prunier, c'est 1872, c'est une marque française.
02:52C'est Prunier qui a créé la filière du caviar français.
02:55Donc, là, on est producteur de caviar de ce côté-là.
03:00Ensuite, de l'autre côté, je dirige une autre marque qui s'appelle Balik,
03:04qui est un saumon d'exception qui est fumé en Suisse.
03:07Là, on est transformateur.
03:09Et au milieu, on a une marque de distribution qui s'appelle Caviar House.
03:13Voilà, et je chapeaute ces trois entités.
03:15Sur les trois entités, il y a à chaque fois un patron de marque qui gère l'entité.
03:20Et c'est grâce à eux, d'ailleurs, que je travaille.
03:22Donc, comme je dis souvent, je ne suis pas manager.
03:27Moi, je suis dirigeant.
03:28Mais par contre, je suis manager par les patrons de marque.
03:32C'est intéressant, oui.
03:33Parce que du coup, vous avez plusieurs casquettes.
03:36Et donc, pour revenir à cette notion de la compétition,
03:38alors, est-ce que c'est possible de l'élire ces mondes ?
03:42Est-ce que vous avez la compétition ?
03:44Comme vous produisez, vous faites toute la démarche, en fait ?
03:47En fait, nous, Prunier, c'est un producteur de caviar.
03:50Depuis 1921, caviar issu d'esturgeons sauvages au départ.
03:56Depuis 2008, c'est le caviar issu d'esturgeons d'élevage.
04:01OK.
04:01Donc, depuis 2008, vous n'avez plus le droit de manger du caviar issu d'esturgeons sauvages.
04:08Et la compétition, c'est une compétition mondiale, puisque nous sommes producteurs.
04:12Il y a à peu près dans le monde 2500 producteurs de caviar.
04:17OK.
04:18Donc, au travers des esturgeons.
04:20L'esturgeon, ce qu'il faut savoir, ce qui est assez intéressant,
04:22c'est un poisson qui a 200 millions d'années.
04:24Waouh.
04:25Et donc, qui a traversé les âges.
04:27Il y a 27 espèces d'esturgeons.
04:29Et il y en a une toute petite dizaine qui font des œufs que l'on peut appeler caviar,
04:34mélangés à du sel, qui s'appelle du caviar.
04:36Voilà.
04:36Donc, il y a une compétition effrénée.
04:39Oui.
04:39Mais cette compétition est plutôt une compétition, je dirais, light et friendly.
04:46Pourquoi je dis ça ?
04:47Parce que le marché, c'est un marché où la demande est très, très forte.
04:51Oui.
04:52Et où l'offre est sous la demande.
04:54Donc, en fait, c'est un marché où on est porté par une croissance naturelle tous les ans
04:58de 10 à 15 %.
04:59Waouh.
05:00Pourquoi ?
05:01Parce qu'il n'y a pas assez de caviar pour sustenter les consommateurs de caviar.
05:06Donc, aujourd'hui, on a la chance d'être dans cet univers-là de luxe.
05:11De luxe, oui.
05:12D'exception.
05:13Où il manque ce produit.
05:14Et pourquoi il manque ce produit ?
05:15C'est assez simple.
05:16Pour faire du caviar en esturgeon, on met 8 ans, 10 ans ou 20 ans.
05:19Donc, en fait, aujourd'hui, les esturgeons qui sont amenés à naître ne feront du caviar
05:25que dans 8 ans, 10 ans ou 20 ans.
05:28Donc, aujourd'hui, il y a une grande dynamique qui s'opère sur le marché en développant
05:33ce qu'on appelle des piscicultures dans des immenses bassins avec des esturgeons à l'intérieur.
05:39Et la compétition est vraiment là aujourd'hui.
05:41Elle n'est plus du tout sur la partie, on va dire, vente pure.
05:46Oui.
05:46Parce qu'il y a beaucoup de...
05:48Aujourd'hui, il y a beaucoup de demandes.
05:50Mais elle est plutôt sur la construction des piscicultures et d'avoir le plus de volume de caviar,
05:56le volume d'esturgeons possible.
05:58Incroyable.
05:59Incroyable ce monde qu'on ne connaît pas comme ça.
06:01C'est super intéressant.
06:03C'est un monde qui est...
06:04Le caviar, c'est le produit le plus cher au monde, le produit alimentaire le plus cher au monde.
06:10Il n'y a rien de plus cher.
06:11Aujourd'hui, chez nous, chez Prunier, le prix commence de 2250 euros le kilo, un kilo, à 22 000.
06:18Pourquoi ? Parce qu'il y a un caviar extrêmement rare qui s'appelle l'almaz,
06:21qui est un caviar quasiment blanc, d'un esturgeon albinos blanc qui fait des œufs blancs.
06:26Et le marketing fait que, aujourd'hui, les gens aiment le blanc, les produits blancs,
06:32plutôt que les produits plutôt foncés.
06:34Alors qu'il y a 20 ans, 30 ans, à la grande époque du caviar russe ou iranien,
06:42on préférait un produit qui était plutôt très noir et très petit,
06:46issu d'une espèce, notamment le sevruga ou le berry.
06:51Et aujourd'hui, si c'est l'inverse, on préfère avoir des gros grains plutôt clairs.
06:54On voyait le spectre un peu de prix qui est quand même assez incroyable.
06:59Moi, je me souviens parce que, comme je suis d'origine russe, je me souviens,
07:04j'en ai mangé en tant que petite.
07:07Voilà, comme ça, ça faisait partie toujours des fêtes, évidemment.
07:11Et ce qui est assez intéressant, je fais juste une petite disgression par rapport à la Russie.
07:16La Russie et l'Iran étaient les deux plus grands producteurs de caviar au monde dans les années 80.
07:20A l'issue, il y a eu deux phénomènes majeurs.
07:25Il y a eu l'avènement de l'Iran et notamment de l'Ayatollah Khomeini qui est arrivé au pouvoir.
07:32Ensuite, dix ans plus tard, le mur de Berlin qui est tombé.
07:35Il y a eu une chasse incroyable à l'esturgeon et au caviar.
07:39Les prix ont énormément monté.
07:41La population d'esturgeon a diminué.
07:43Et c'est pour ça qu'en 2008, c'est devenu une espèce protégée.
07:46Donc la compétition aujourd'hui, elle se joue essentiellement sur la production.
07:51C'est le nerf de la guerre, la production.
07:53Et aujourd'hui, l'Iran et la Russie ne produisent quasiment plus de caviar.
07:57Les premiers producteurs de caviar aujourd'hui en volume, ce sont les Chinois.
08:06Du coup, on passe à vous, Olivier Cavarro.
08:09Du coup, comment on vient dans ce monde ?
08:14Quel est votre parcours ? Peut-être les chapitres de vie qui vous ont marqué ?
08:19En fait, moi, comme je dis toujours, j'ai fait toujours le même métier, mais dans différents secteurs.
08:26On parlait de compétition tout à l'heure.
08:28Moi, j'ai commencé par être...
08:30J'ai vécu à l'étranger jusqu'à l'âge de 16 ans.
08:33Je suis rentré en France.
08:34Mon père, j'étais un garçon assez turbulent, assez bouillonnant à l'intérieur.
08:38Et mon père a eu la bonne idée, en rentrant en France, de me mettre au rugby.
08:42Voilà.
08:43Donc, ça a été pour moi un catalyseur.
08:46Ça m'a canalisé.
08:49Et là, j'ai commencé à aimer ça.
08:51Et j'ai fait une carrière internationale B, pas A, mais internationale B de rugby.
08:56Ça m'a beaucoup plu.
08:57Et ensuite, j'ai fait quelque chose.
09:01Je voulais être prof de gym.
09:02Ah oui.
09:02Donc, j'ai fait des études de professeur de gym.
09:05Et puis, le jour où on m'a dit, on a une bonne nouvelle, tu vas être prof de gym, tu vas aller à Paris.
09:10J'ai dit, mais je ne veux jamais aller à Paris.
09:12Moi, je suis originaire du Sud-Ouest.
09:14Je veux rester dans le Sud-Ouest.
09:15Donc, j'ai tout fait pour ne pas partir.
09:17Et puis, je me retrouve 40 ans après, ici à Paris.
09:21Et j'adore Paris.
09:22C'est la plus belle ville du monde.
09:24Et je me dis tous les jours, je pense, je ne sais pas si je pourrais habiter en province et rentrer en province pour y habiter vraiment.
09:30Donc, à l'issue de ça, j'ai fait des études.
09:35Une fois que j'ai passé mes professeurs à gym, j'ai dit, je veux faire tous les autres métiers que les métiers du sport.
09:42Dans les métiers du sport, que prof de gym.
09:44Donc, j'ai fait une maîtrise.
09:46J'ai fait une maîtrise.
09:47Ensuite, j'ai fait un DESS, une maîtrise.
09:49Oui.
09:50En marketing et communication.
09:53J'ai monté ma société qui a été la première régie publicitaire dans le rugby.
09:57La régie publicitaire, ça veut dire que je m'occupais dans le club où je jouais, qui était l'US Colomiers.
10:02Je m'occupais de toute la signalétique, les panneaux publicitaires, le sponsor sur le maillot, tout ça.
10:09Donc, avec un associé qui s'appelle Jean-Luc Sadourny, qui était lui en équipe de France.
10:14Nina, je sais que vous ne connaissez pas ces noms-là.
10:17Je vous rassure, c'est normal.
10:18D'abord, c'est un temps très ancien.
10:22Et puis, c'est un milieu qui était, à l'époque, assez fermé.
10:27Il y avait peu de gens qui jouaient.
10:29Donc, lui, il était international de rugby.
10:31On a commencé à monter une boîte ensemble de publicité.
10:35Ensuite, par le biais du rugby, parce que je ne jouais pas trop trop mal.
10:38Et je me disais, tiens, moi, j'aimerais bien faire autre chose que rester à Toulouse.
10:42Parce que je jouais à Toulouse à l'époque, à Colomiers.
10:44Donc, je me suis dit, tiens, je vais aller à Paris.
10:46À Paris, j'ai travaillé dix ans dans les médias, dans le groupe Lagardère,
10:51où je me suis occupé.
10:53J'ai commencé par m'occuper de fonctions commerciales.
10:55Puis, j'ai fini numéro deux de chez MCM, une chaîne musicale.
11:01Ensuite, à l'issue de ça, je me suis dit, bon, je crois que j'ai fait mon parcours.
11:04J'ai fait dix ans.
11:06J'avais envie de remonter une boîte.
11:08Et j'avais envie de racheter une boîte dans le textile.
11:11Donc, je me suis mis en chasse de racheter une boîte dans le textile,
11:15parce que j'adorais ça.
11:16Parce que j'avais déjà, à l'époque, avec Jean-Luc Sadourny,
11:19on avait déjà monté une boîte qui s'appelait Sextant,
11:22qui vendait des maillots de rugby.
11:23Et on créait des maillots de rugby.
11:25Donc, je me suis dit, tiens, je vais faire ça.
11:27Et là, j'ai été chassé par un monsieur extraordinaire qui s'appelle Georges Plassa,
11:30qui a un très grand nom de la distribution et du métier.
11:35Et on s'est rencontrés.
11:38Et il m'a dit, tiens, j'ai une petite marque qui s'appelle Liberto,
11:41qui est une marque de jean.
11:44Je lui ai dit, mais je connais très bien,
11:45puisque Liberto, c'était mon sponsor quand je jouais au rugby.
11:47Donc, il me dit, ça vous intéresse de travailler ?
11:50Je fais très bien.
11:50Donc, je suis reparti à Toulouse.
11:51De Paris, je suis reparti à Toulouse.
11:53J'ai remonté la boîte.
11:55J'étais patron de la boîte.
11:57Ensuite, on a racheté une marque qui s'appelait Chevignon.
12:00Donc, comme vous voyez, je suis le roi des années 80, moi.
12:02C'est sûr.
12:03Donc, j'ai travaillé.
12:05Et tellement de Pascal.
12:07Exactement.
12:08Donc, ensuite, je suis passé du jean au cuir.
12:11Donc là, j'ai fait une période de 10 ans dans ces métiers-là, du textile.
12:18Puis, à l'issue de ça, Georges Plassa est parti.
12:21Je suis parti après lui.
12:22Et je me suis dit, qu'est-ce que je vais faire ?
12:24Et je me suis dit, je vais racheter une boîte.
12:27Donc, pendant trois ans, je me suis mis en tête de racheter une boîte.
12:30Ça a été difficile.
12:31Puis, au bout de trois ans, j'avais des tours, j'avais des pistes.
12:36J'ai eu beaucoup d'échecs.
12:38J'ai fait beaucoup de propositions.
12:39Ça n'a pas fonctionné.
12:40Ce n'était pas trois ans, c'est plutôt deux ans.
12:42Puis, la dernière année, j'ai travaillé pour un groupe qui est le groupe L'Occitane,
12:47qui était actionnaire de Pierre-Hermé Paris.
12:50OK.
12:51Donc, la marque de pâtisserie avec Pierre-Hermé.
12:53Ah ben, du coup, pour le coup, moi, je connais Pierre-Hermé.
12:55Là, par contre, vous connaissez, bien entendu.
12:58Et donc, là, il y avait deux associés qui étaient les deux fondateurs,
13:01qui étaient Charles Naty d'un côté et Pierre-Hermé de l'autre.
13:05La société, à l'époque, était un peu en difficulté, en manque de vision.
13:10Donc, je me suis dit, le groupe L'Occitane, Renaud Gégère, m'a dit, écoute, Olivier, ce qui serait bien, c'est que tu ailles voir, tu me dis ce qui se passe.
13:18Et puis, tu restes deux, trois mois.
13:21Voilà.
13:21Je suis resté sept ans.
13:23Ah oui.
13:23Voilà.
13:24Donc, au départ, je suis parti pour faire un audit.
13:28Et puis, finalement, ça m'a plu.
13:29Je me suis bien entendu avec les deux cofondateurs.
13:32Et puis, je suis resté sept ans.
13:34Et on est passé d'un résultat négatif à un résultat très positif.
13:38Et ensuite, au bout de sept ans, j'en ai eu un peu marre de la pâtisserie et tout ça.
13:43Je voyais que j'avais pris beaucoup de kilos.
13:45Donc, je me disais, il faut que je trouve quelque chose de différent.
13:48Et du coup, le caviar.
13:49Et du coup, je suis dans le caviar.
13:51Non, en fait, j'avais une vision qui était assez simple.
13:54C'est que je souhaitais intégrer une filière verticale.
13:58Et je souhaitais absolument que, et ça, c'est vraiment mon moteur,
14:02je souhaitais absolument être de la paysannerie,
14:06c'est-à-dire des champs, jusqu'à la vente en haut, avec une marque.
14:12Et là, j'ai rencontré une société d'investissement qui s'appelle Olma.
14:17Ils m'ont présenté leur projet autour de prunier, de caviar à housse et de balic.
14:22Et maintenant, ça fait deux ans, un peu plus de deux ans et demi que je suis à l'intérieur.
14:27Donc, par rapport à votre question au départ, en fait, moi, je fais toujours le même métier.
14:31J'ai l'impression.
14:32Mais dans les univers complètement différents.
14:34Voilà, je donne une vision, je dirige et ensuite, je laisse faire les équipes en dessous de moi
14:43et celles qui font grandir et qui participent à la croissance, à la restructuration et à la croissance.
14:51Qu'est-ce que vous pensez sont les personnes qui vous ont marqué le plus par rapport à ce parcours ?
15:01Qu'est-ce qui a donné ce côté visionnaire ?
15:04Je regarde, je manège, l'esprit entrepreneuriel.
15:09Qui sont les personnes qui vous ont inspiré peut-être aussi ?
15:14Alors, je pense qu'indirectement, mon grand-père maternel était entrepreneur déjà.
15:21Ah oui.
15:21Voilà.
15:22Donc, dans un tout autre domaine, parce qu'il était diamantaire.
15:26Et donc, au départ, j'ai voulu travailler avec lui.
15:29Puis, je me suis très vite aperçu que j'avais passé cette fibre de luxe à l'époque et d'ultra-luxe.
15:37Oui.
15:38Donc, lui, ça m'a beaucoup inspiré.
15:41Ensuite, je pense que tous les gens que j'ai rencontrés dans la publicité,
15:47Michel Caco, des gens, Constance Benquet, qui est aujourd'hui la patronne du groupe Lagardère,
15:52qui, je peux dire encore, Georges Plassa, bien entendu, une autre personne comme Jacques Vérat aujourd'hui.
15:59C'est des gens qui sont tous entrepreneurs.
16:01Oui.
16:02Ou intrapreneurs.
16:03C'est-à-dire que c'est des gens qui dirigent des entreprises, mais même si ce n'est pas la leur, je veux dire intrinsèquement,
16:10ils la gèrent comme si c'était la leur, avec tellement de passion et tellement d'envie.
16:16Et je pense que quand on travaille, on s'identifie toujours à des gens au-dessus de nous ou à côté de nous,
16:23qui sont vraiment des moteurs en se disant, moi, je ne veux pas faire comme les autres.
16:28Mais en tous les cas, j'essaye de comprendre comment ils ont fait pour essayer, pour m'inspirer, pour me dire,
16:34tiens, pour moi qui a un caractère pas facile, qui suis très pushy, comment je pourrais faire pour qu'à la sortie,
16:42j'arrive à entraîner des équipes avec moi, à les passionner et à avancer.
16:47Parce que j'ai fait 15 ans de rugby, je ne peux pas me refaire, je ne travaille qu'en équipe.
16:54Même si j'étais à l'époque capitaine d'équipe, voilà, je suis toujours capitaine d'équipe.
16:59Donc intrinsèquement, c'est ce qui me motive.
17:01Et toujours dans cette compétition, mais une compétition qui amène à un but, qui a une vision, une stratégie, c'est toujours avec vous.
17:10Oui, oui. Alors moi, comme je dis, je suis un peu mégalo.
17:14Moi, je vais être le meilleur du monde. Dans mon métier, je vais être le meilleur et je m'inspire des plus grands
17:23et en me disant comment je fais pour être le meilleur dans mon domaine, dans une toute petite échelle,
17:29mais comment je fais pour être le meilleur. C'est ça le but.
17:32J'adore. Donc du coup, parlons un petit peu, justement, vous avez mentionné les échecs,
17:37des moments que vous peut-être regrettez ou pas, mais parlons un petit peu de cette partie,
17:44un petit peu plus vulnérable de comment vous êtes sorti de ces moments un petit peu plus difficiles.
17:50Est-ce qu'il y avait des doutes, des insécurités ?
17:52Tout le temps.
17:52Tout le temps.
17:53Ah oui.
17:53Tous les jours.
17:55J'ai des doutes tous les jours.
17:57Tous les jours, en me levant ou le soir, en me couchant, je me dis, tiens, est-ce que j'ai bien fait ?
18:04Voilà, donc c'est un doute.
18:06Être dirigeant d'entreprise, c'est un doute permanent.
18:09Est-ce que j'ai bien managé mes équipes aujourd'hui ?
18:12Est-ce que je n'ai pas été trop comme ci ou trop comme ça ?
18:15Est-ce que je n'ai pas été extrême ?
18:16Ou l'inverse, est-ce que je n'ai pas assez poussé les équipes ?
18:19Est-ce que c'était trop gentil ?
18:20Est-ce que c'était…
18:21Oui, gentil ou trop directif.
18:26Vous voyez ?
18:27Donc, ça, c'est…
18:29Et je ne dirais pas que je pense que je n'ai pas eu d'échec dans ma vie, j'ai fait des erreurs.
18:36Ce n'est pas la même chose.
18:37Parce que je pense que de l'échec, je ne sais pas si on se relève ou pas, il y a souvent des gens qui disent « tomber 7, se relever 8 ».
18:45Mais en tous les cas, des erreurs, j'en ai fait.
18:48Et beaucoup, quoi.
18:49Et heureusement que j'en ai fait beaucoup.
18:51Parce que si je n'en avais pas fait, en fait, je pense que je ne serais pas là où je suis.
18:56Et donc, j'ai appris…
18:57Je ne sais pas, je peux vous dire qu'une année, dans le textile, chez Chevignon, par exemple,
19:02on avait commandé énormément, énormément de cuir, de blousons,
19:05parce qu'on avait la certitude, ça allait marcher et tout ça.
19:10Et bien, on a pris le mur, quoi.
19:12On s'est planté.
19:13Donc, voilà.
19:14Et ce qui est bien, je trouve, dans l'erreur, c'est qu'on cherche tout de suite la solution.
19:21Et on se dit, voilà.
19:22Et ce que je pense que ce que m'a appris tous ces métiers-là,
19:26que ce soit dans le textile, dans la pâtisserie, dans la publicité, dans tout ça,
19:31c'est qu'il faut, entre guillemets, dans la vie, limiter les risques.
19:36Pas en prendre plusieurs à la fois.
19:38Oui.
19:38Et surtout, avoir des plans B, mais des plans C, des plans D, des plans.
19:44Et en fait, avoir toujours plusieurs plans à la fois.
19:46Parce que le premier plan sur lequel vous dites, banco, ça va y aller, ça va cartonner,
19:52c'est jamais celui qui marche.
19:54Il y a le faut toujours.
19:55Donc, c'est bien d'avoir un plan B, un plan C, et se dire, tiens, si là, ça ne marche pas,
20:01je vais voir comment je vais arriver à avoir ce que je veux, le but.
20:07Mais peut-être d'une autre façon, d'une manière détourée, de, voilà.
20:12Quand il y a un obstacle, si vous ne pouvez pas le casser, si vous ne pouvez pas l'escalader,
20:17peut-être c'est mieux de le contourner ou de passer dessous, voilà.
20:19Donc, c'est ce que j'appelle, moi, les plans A, B, C, D.
20:23Et jusqu'à Z.
20:25Et jusqu'à Z.
20:26Se préparer, alors, se préparer à ce qui peut arriver, avoir cette vision.
20:32Qu'est-ce que vous donnerez comme conseil à ceux qui nous regardent aujourd'hui,
20:41les entrepreneurs, peut-être, qui commencent à peine ?
20:44Je pense qu'il y a une chose qui est sûre, c'est qu'il faut de la volonté, de la détermination,
20:51tout le temps, beaucoup s'entourer, très bien s'entourer, c'est ce qu'il y a de plus difficile.
20:58Et je dirais que tout ça n'est rien si ce n'est pas construit.
21:05Si ce n'est pas construit, si ce n'est pas structuré.
21:08Vous pouvez avoir la meilleure volonté du monde, l'envie, si vous n'avez pas de structure, si, en fait, voilà.
21:16Donc, comme je dis souvent, les meilleures écoles, c'est l'école du terrain.
21:23Oui.
21:24Et aller sur le terrain.
21:25L'expérience.
21:25L'expérience, elle s'apprend.
21:27Enfin, dans nos métiers, bien sûr, ce n'est pas un métier d'ingénieur.
21:30Moi, je parle d'un métier de passionné, de retail, des gens qui font du retail, des gens qui font…
21:36J'ai travaillé dans le fitness aussi, tiens.
21:38Ah oui, vas-y donc.
21:39J'avais oublié ça.
21:40Racontez, racontez un petit peu le…
21:41J'ai travaillé pour une entité du groupe Benetton dans le fitness en Suisse.
21:49J'ai géré des clubs de gym qui s'appelaient Silhouette.
21:51Mais je fais toujours le même métier.
21:52C'est toujours dans le retail, c'est toujours dans les…
21:54Donc, c'était du prof de gym ?
21:56Oui, c'est du prof de gym au business.
21:58Au business.
21:59Voilà.
22:00Donc, voilà.
22:02Mais ce qui est important, je pense, de comprendre quand vous voulez être vraiment…
22:08Vous voulez entreprendre et on peut entreprendre partout.
22:10C'est-à-dire que vous pouvez entreprendre seul parce que vous avez envie d'avoir votre boîte.
22:15Mais tout le monde entreprend dans une société.
22:19Tout le monde se dit, tiens, je suis commercial dans une société, je suis ingénieur dans une société, je crée de la valeur.
22:24Et donc, il faut que j'entreprene, il faut que je sorte un peu des sentiers battus.
22:28Et je pense que la différence qui se fait, c'est de regarder ce que font les autres et de se dire, je vais faire différemment.
22:36Et en faisant différent, je vais être le meilleur.
22:39J'ai bien entendu le meilleur, la compétition.
22:42J'ai bien entendu l'esprit entrepreneurial.
22:45J'ai bien entendu la volonté de persévérer, d'avoir les plans B et C et D.
22:54Magnifique.
22:55Extraordinaire.
22:55Et à la sortie, pas travailler seul.
23:00On ne peut pas travailler seul.
23:01C'est ça.
23:02Et ça, il faut travailler en équipe parce que tout seul, vous arrivez à quelque chose d'abouti, très certainement.
23:09Mais quand vous êtes plusieurs, je pense que vous allez d'abord beaucoup plus loin et beaucoup plus longtemps.
23:14Moi, je dis toujours, et s'il y a un conseil que je donnerais à des jeunes, par exemple, je fais très peu d'interviews dans les magazines économiques, tout ça.
23:26Par contre, je fais beaucoup d'interviews dans les universités, dans les...
23:30Ce que je dis toujours, projetez-vous à dix ans.
23:35Voyez-vous dans dix ans.
23:36Et vous vous dites, tiens, moi, demain, je vais être à telle position.
23:41J'ai envie de faire tel métier.
23:43Je veux créer telle valeur.
23:45Je veux, je ne sais pas, je dis n'importe quoi.
23:47J'ai envie d'acheter une forêt.
23:49Dans dix ans, je vais acheter une forêt.
23:51Donc, quand vous projetez dans dix ans, en dix ans, dans dix ans, je vais être propriétaire d'une forêt, vous construisez ce chemin pour arriver dans dix ans à être propriétaire de la forêt.
24:02En fait, construire du futur, c'est-à-dire...
24:04Toujours voir le futur.
24:05C'est le reverse engineering.
24:07Exactement.
24:08Aujourd'hui, moi, j'ai 59 ans.
24:11Je me projette à 10, 15 ans.
24:13Et quand j'en parle autour de moi, je dis, mais je ne travaillera plus.
24:15Je fais, si, pourquoi ?
24:17Oui, si, pourquoi ?
24:18Alors, c'est quoi le prochain chapitre, le prochain chapitre d'Olivier Cabarro, justement ?
24:22C'est quoi cette projection dans le futur ?
24:24C'est une bonne question.
24:25Je ne l'ai pas trouvé encore, mais je le cherche.
24:28Voilà, je suis très heureux là où je suis.
24:30Et puis, c'est un temps qui me va bien, puisque comme je disais tout à l'heure, l'Esturgeon fait des oeufs 8 ans, 10 ans ou 20 ans.
24:39J'ai lancé, il y a un an et demi, la filière Béluga en France, qui n'existait pas.
24:43Donc, on va faire du caviar Béluga en France.
24:47Et j'ai créé vraiment la filière avec Laurent Sabot, qui est le patron de la pisciculture,
24:52qui, lui, a créé la pisciculture avec Pierre Berger et Yves Saint-Laurent,
24:57puisque la marque Prunier a appartenu à Pierre Berger et Yves Saint-Laurent.
25:01Et donc, lui, ça fait 40 ans, 45 ans qu'il fait de l'Esturgeon.
25:07Et je lui ai dit, tu sais quoi, c'est quoi ton rêve ?
25:10Il m'a dit, j'aimerais qu'on fasse du Béluga.
25:12Je lui ai dit, tu sais quoi, on va le faire.
25:14On va le faire.
25:15Et ce n'était jamais fait avant, enfin, c'est quelque chose...
25:18Jamais.
25:18Et donc, voilà.
25:19Donc là, la prochaine, c'est de voir les Bélugas arriver à maturité et d'avoir
25:25des œufs de Béluga.
25:27Voilà.
25:27Magnifique.
25:2812-15 ans.
25:2912-15 ans, c'est ça.
25:31Et après, on verra.
25:33Et après, on verra.
25:33Alors, j'aime bien poser une question à la fin qui est...
25:38Donc, maintenant, on a vu les chapitres différents d'Olivier Cabarro.
25:43Si votre vie avait un titre comme un livre, qu'est-ce que ça pourrait être ?
25:52On réfléchit.
25:54Ah, c'est...
25:57Imagine.
25:59Ah, imagine.
26:00Ouais.
26:01Voilà.
26:02Imagine.
26:02Imagine le futur.
26:03Voilà.
26:05L'imagination.
26:07Je suis fasciné par la propension du cerveau humain à trouver des solutions quand on est
26:14face à quelque chose d'insoluble.
26:17Et l'imagination est quelque chose pour moi d'exceptionnel.
26:21Imagine.
26:21Imagine.
26:23Merci beaucoup.
26:23Merci beaucoup à vous d'avoir écouté Olivier Cabarro avec nous pour Introspection.
26:28Merci beaucoup.
26:29Merci, Nina.
26:29Merci beaucoup.
26:30Et à très bientôt.
26:31À bientôt.
26:31Sous-titrage Société Radio-Canada
26:32Sous-titrage Société Radio-Canada

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