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""AFFAIRE NANCY KRINGS : LA VEUVE ETAIT EN ROUGE"" / Reportage consacré au meurtre de Bruno Lieber par son épouse Nancy Krings. Cette dernière sera piégée par un enregistrement audio réalisé à son insu par la soeur de la victime. Rappel des faits et du déroulement de l'enquête.
Le commentaire sur images d'illustration, d'archives et scènes de reconstitution alterne avec les témoignages des différents intervenants.
Le commentaire sur images d'illustration, d'archives et scènes de reconstitution alterne avec les témoignages des différents intervenants.
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00:00Générique
00:30Nous sommes à Trois-Ponts, en Belgique, dans la région de Liège.
00:42C'est dans ce cimetière qu'Anne-Marie Lieber a enterré son petit frère Bruno le 14 mars 2015.
00:51Bruno Lieber avait 54 ans et aux yeux de tous, il est décédé des suites d'un cancer.
01:00Mais ce qui est incroyable, c'est que l'homme n'a en réalité jamais été malade.
01:09Voici une histoire à peine croyable, celle de l'intuition d'une sœur convaincue que son frère a été assassiné et qu'il va tout mettre en œuvre pour parvenir à le prouver.
01:24Quand j'ai vu Bruno comme il était, j'ai dit, il n'est pas mort normale.
01:30Il a souffert.
01:34On m'a fait mourir.
01:35C'était les mots que moi j'entendais.
01:38On m'a fait mourir.
01:40On va retrouver de la strychnine partout, dans les organes, dans le sang également, mais même dans les cheveux qui sont prélevés sur la victime.
01:47Dans le village, Mme Krink effectivement se vante de s'être débarrassée de son mari.
01:56Elle a passé 12 ans de sa vie avec cet homme.
01:58Elle a eu trois enfants avec lui et elle n'a aucun remords de l'avoir tué.
02:03L'affaire commence ici, dans le village de Trois-Ponts, en Belgique, le 14 mars 2015.
02:16La commune est en deuil car l'un des siens, Bruno Lieber, pompier volontaire de 54 ans, vient de mourir des suites d'une longue maladie.
02:25Il était très apprécié par ses collègues et ses amis.
02:31Bruno était toujours le premier sur le terrain.
02:36Rien ne le retenait.
02:37S'il y avait un qui devait monter sur le toit, il était le premier pour le faire.
02:41Il aurait donné sa chemise s'il aimait les gens.
02:44Si un ami venait lui dire Bruno, tu ne sais pas faire ça avec moi, Bruno partait, Bruno allait le faire.
02:50Il aurait fait n'importe quoi.
02:53Il avait un bon cœur, franchement un cœur énorme.
02:58Anne-Marie est anéantie d'avoir perdu son frère et en même temps elle s'interroge.
03:04Bruno est parti si vite, cela n'est pas normal, pense-t-elle.
03:08Et c'est le jour des funérailles qu'elle va commencer à avoir des doutes sur les causes de sa mort.
03:16Car l'attitude de sa belle-sœur Nancy Krinks va pour le moins l'intriguer.
03:20En effet, dans la voiture qui les amène au cimetière, Anne-Marie surprend une conversation téléphonique stupéfiante.
03:27Oh là, ça a été le gros choc parce que Nancy a eu un appel au téléphone et j'ai entendu qu'elle faisait la transaction pour le vendre de la voiture de mon frère.
03:44Et elle vendait déjà ses affaires alors qu'il n'était même pas encore enterré.
03:49Étrange en effet.
03:52Pourquoi Nancy, la veuve, est-elle si pressée de vendre la voiture de son mari alors que les obsèques n'ont même pas eu lieu ?
04:01D'autant qu'une fois arrivée au cimetière, Anne-Marie ne va pas être la seule à être déconcertée par l'attitude de la veuve éplorée.
04:11Elle m'a paru bizarre parce qu'elle était en pleine forme, elle n'avait pas l'air triste.
04:24Elle descend habillée, toute en rouge, maquillée.
04:27Il aurait aimé que je sois joyeuse et pas malheureuse.
04:31On se regarde tous parce que, je sais pas, c'est un décès quand même.
04:34J'ai même dit à Rosita que j'aimerais bien sa force et aujourd'hui il m'a arrivé avec quelque chose de pouvoir tenir le coup quand même.
04:43Elle va faire un discours, elle va prendre le micro et lire un poème qu'elle avait écrit pour son défunt mari.
04:49Quelque chose d'assez émouvant.
04:51Mais en même temps, elle ne versera pas de larmes.
04:53Et elle parlait, mais elle parlait tout à fait normalement.
04:57Pas attristée, non.
05:02A la limite, elle avait le sourire.
05:05Que cache cette attitude légère ?
05:09Pourquoi Nancy Krings ne semble-t-elle pas affectée par la mort de son mari ?
05:15Bizarre.
05:17D'autant que Nancy et Bruno semblaient filer le parfait amour.
05:20Le couple s'était rencontré à la caserne des pompiers, 12 ans plus tôt.
05:25Ils ont une espèce de coup de foudre réciproque.
05:27Ils ne vont quasiment plus se quitter.
05:29Ça avait l'air de bien aller.
05:32Et voilà, mon frère était super heureux, quoi.
05:37Un bonheur qui va se concrétiser et s'installer durablement avec l'arrivée de trois enfants.
05:45Bruno et Nancy emménagent dans cette maison, à Trois-Ponts.
05:50Tout va pour le mieux, jusqu'en 2009.
05:53Car Bruno est frappé par une maladie des os, un mal incurable.
06:00Deux ans plus tard, en 2011, le sort s'acharne sur le pompier.
06:05Sa femme Nancy annonce à ses proches que son mari est maintenant atteint d'un cancer et qu'il refuse de se soigner.
06:12Mon frère ne voulait pas aller à l'hôpital, parce qu'il a une frousse bleue des hôpitaux, des docteurs, des piqûres et tout ce qui s'ensuit.
06:20Donc, il a voulu rester à la maison.
06:24Monsieur Lieber était extrêmement malade, extrêmement affaibli.
06:28À un moment donné, il était alité, il ne savait plus bouger.
06:30Il ne savait même plus sortir de son lit.
06:32Et il n'était plus bien du tout.
06:34Vraiment plus bien.
06:35L'état de santé de Bruno Lieber s'aggrave de jour en jour.
06:40Et Nancy Kring, sa femme, est toujours là, dévouée et pleine d'affection.
06:46C'est en tout cas ce que disent les amis du couple.
06:49C'était mon bébé, mon amour.
06:52Assieds-toi, t'es pas trop fatiguée.
06:54S'il partait pendant une heure avec la voiture, elle téléphonait 7-6 fois après lui pour voir comment ça allait.
07:00Elle lui donnait toujours tout.
07:01Elle était gentille.
07:03Malgré toute l'attention que Nancy Kring lui porte, Bruno meurt dans la nuit du 11 au 12 mars 2015.
07:14Pour Anne-Marie Lieber, le monde s'écroule.
07:18Son petit frère Bruno était tout pour elle.
07:22Moi, Bruno, je l'ai vu quand il est venu au Môte.
07:26J'avais 10 ans à l'époque.
07:27C'était mon premier petit frère.
07:30C'était mon premier petit bébé.
07:31J'ai pleuré en le voyant.
07:33Il était un petit peu bleu, comme souvent pour les bébés.
07:36Donc moi, je me tracassais déjà pour lui.
07:39Et ça a continué comme ça durant des années et des années.
07:43Je lui ai appris à marcher, j'ai appris à faire du vélo.
07:52C'était moi qui m'en occupais tout le temps.
07:55C'était un peu mon petit gamin, quoi, tout coup de fait.
07:57Voilà.
07:59Et puis, on a été super proches pendant comme ça des années.
08:03Anne-Marie était tellement proche de son frère que le soir même de l'enterrement, en se rendant chez Bruno, elle va vivre une expérience extraordinaire.
08:18Un phénomène paranormal, dit-elle.
08:20Quelque chose n'allait pas.
08:24Je sentais que ce n'était pas normal.
08:27Pour moi, ce n'était pas normal.
08:29Et alors là, j'ai vraiment ressenti mon frère.
08:34Vraiment.
08:34Parce que j'étais en plus, j'étais à sa place.
08:40Je dormais à sa place.
08:42Et j'ai vraiment ressenti mon frère.
08:45Et j'ai dit, mon frère est avec nous.
08:49Donc non, c'était dans son fauteuil.
08:53Et à un moment donné, je lui ai dit, j'ai dit, j'entends mon frère.
08:59Et c'était assez bizarre parce que j'entendais, on m'a fait mourir.
09:03C'était les mots que moi j'entendais.
09:06On m'a fait mourir.
09:09Simple intuition.
09:10Ou message de l'au-delà.
09:13Anne-Marie ne cherche pas à comprendre.
09:15Elle en est désormais persuadée.
09:17La mort de son frère Bruno n'est pas naturelle.
09:20Et selon elle, sa belle-sœur est forcément impliquée.
09:26Alors, dès le lendemain, Anne-Marie téléphone au commissariat le plus proche, dans la banlieue de Liège.
09:32Mais évidemment, personne ne va la prendre au sérieux.
09:35La police locale va prendre Anne-Marie Libère pour une folle.
09:39Il faut savoir le dire.
09:41Parce qu'elle n'a aucun élément, elle n'a rien, que de vagues soupçons.
09:46Sur base d'un comportement, sur base aussi d'éléments, disons, particuliers.
09:52Puisqu'elle va expliquer qu'elle a l'impression de sentir la présence de son frère.
09:56« Expliquez ça à un policier, je peux vous dire qu'il ne va pas vous recevoir très longuement. »
10:01Donc autrement dit, j'étais l'idiote de service, quoi.
10:04Inaudible par la police, Anne-Marie reste impuissante et désespérée.
10:10Car en réalité, rien ne permet d'accuser Nancy d'avoir tué son époux Bruno.
10:16D'ailleurs, ce que la veuve va raconter aux policiers semble plutôt crédible.
10:20Convoquée au commissariat, voici comment Nancy raconte ce qu'il s'est passé dans la nuit du 11 au 12 mars 2015.
10:37Nancy explique, comme elle l'a expliqué à tous ses voisins et à tout l'entourage du couple, que son mari avait un cancer.
10:45Que son état s'est affaibli au cours des dernières semaines.
10:50Bruno n'a pas voulu manger. Il a dit qu'il n'était pas bien et il s'est allongé dans son fauteuil.
10:58Bruno avait pris l'habitude de dormir dans le canapé au salon.
11:03Il dort en bas parce qu'il est dans un état physique déplorable.
11:07Il ne pouvait plus monter à l'étage dans la chambre du couple.
11:14Elle dormait avec son mari dans le salon.
11:17Ce couple s'endormait ensemble, elle dans un fauteuil, lui allongé sur le canapé.
11:25Ensuite, Nancy raconte comment vers 23h30, la soirée a tourné au drame.
11:32Elle a été réveillée en sursaut par une crise d'angoisse de monsieur Libère qui lui a dit je sens que je vais mourir.
11:39Elle explique qu'il est pris de convulsions.
11:45Il décède dans ses bras et elle va dire qu'elle l'accompagne dans la mort, qu'elle accompagne son mari, son amour, dira-t-elle.
11:53Elle l'accompagne dans la mort.
11:54Et Nancy de raconter aux policiers que depuis longtemps, elle se préparait à cette issue fatale.
12:05Car l'état de santé de Bruno s'était fortement dégradé.
12:09Pour elle, ce serait une crise cardiaque qui a emporté son mari.
12:12Voyant l'évolution dernière de son mari, il n'y avait pas paru totalement étonnant que cette crise cardiaque survienne.
12:25Une déclaration qui confirme évidemment ce que le médecin légiste a pu constater.
12:30C'est-à-dire que monsieur Libère était dans un état de santé très difficile.
12:35Que finalement, la mort allait intervenir à très brève échéance.
12:41Pour les policiers, les déclarations de Nancy corroborent celles du médecin légiste.
12:48Ils décident donc de clore le dossier.
12:52Seulement à trois ponts, à mesure que les jours passent, les proches de Bruno, eux, ont bien du mal à tourner la page.
13:01Sa mort brutale est encore au centre de toutes les conversations.
13:04Non seulement la veuve semble s'épanouir après la mort de son mari, mais elle va même plus loin.
13:10Juste après la mort de son mari et dans les semaines qui vont suivre, dans les mois qui vont suivre, c'est la métamorphose totale.
13:22Elle n'avait pas l'air du tout de la veuve qui venait de perdre son mari. Pas du tout, du tout.
13:29Elle va faire des magasins, elle se rhabille autrement, elle se fait mettre des faux ongles, elle se change les cheveux.
13:39Ça fait plusieurs couleurs de mèches, elle avait même du bleu, je m'en souviens.
13:42Nancy Krings, c'est la définition même de la veuve joyeuse.
13:46Elle est heureuse, elle est manifestement heureuse de sa situation.
13:49Les amies de Nancy sont elles aussi choquées par l'attitude de la jeune femme.
13:57D'autant qu'elle leur raconte l'impensable.
14:00Elle a retrouvé l'amour avec un homme pendant l'enterrement de Bueno.
14:05Je suis à table avec elle et elle me dit, c'est triste, j'ai retenu mon mari, mais j'ai eu un coup de fou.
14:10Ils se sont embrassés au cimetière le jour de l'enterrement de son mari.
14:16Ils venaient assister à la cérémonie, elle l'a vue et en un regard, ils sont tombés fou amoureux l'un de l'autre.
14:21Elle m'annonce même qu'elle va se marier à 20.
14:27J'ai trouvé ça bizarre que ce soit si vite.
14:31Elle était toute transformée, c'était plus la femme qu'on avait connue.
14:34Moi je lui ai dit, écoute, tu as été joliment vite parce qu'il n'est pas mort de 15 jours et sa place est encore chante au lit et t'as déjà mis quelqu'un dedans.
14:47Tout le monde va être étonné en se disant, mais comment est-ce possible, il est à peine mort, elle est déjà avec un autre, elle va se remarier.
14:54Elle liquide ses affaires et manifestement, on ne peut pas dire qu'elle soit perclue de chagrin.
14:58Et donc ça inquiète énormément de monde et surtout les proches qui ne comprennent pas et qui vont de plus en plus avoir des doutes sur les circonstances du décès.
15:07Quelques semaines plus tard, cette nouvelle idylle prend fin.
15:10Mais pour tous ses proches, le doute subsiste.
15:13Nancy Krings se serait-elle débarrassée de son mari ?
15:20Pour Anne-Marie Lieber, c'en est trop.
15:23Si la police locale ne veut pas la croire, elle va frapper plus haut.
15:28Elle contacte Luc Davin, un commissaire de la police judiciaire fédérale.
15:33C'est l'une de ses connaissances.
15:35Qu'est-ce qu'elle dit ? En gros, mon frère est décédé, l'attitude de Nancy Krings me paraît un peu suspecte,
15:42elle se comporte plutôt comme une veuve joyeuse, elle a vendu les effets de mon frère,
15:46elle a rencontré quelqu'un assez rapidement, donc tout ça me pose question.
15:50Il sait que Mme Lieber n'est pas du genre à raconter n'importe quoi et n'est pas du genre à inventer des élucubrations.
16:01Et donc il va la prendre au sérieux tout en lui disant,
16:04mais le problème c'est que je ne peux évidemment pas aller plus avant puisque je n'ai pas d'élément de preuve.
16:09Là dans ce dossier, il n'y a pas l'ombre d'une preuve.
16:12En l'état, il ne peut rien faire.
16:14Je lui conseille de prendre un maximum de renseignements auprès de ses amis,
16:18donc d'avoir les oreilles qui s'ouvrent au maximum.
16:23Anne-Marie prend les conseils du commissaire au pied de la lettre
16:26et elle se lance dans une véritable quête de la vérité.
16:30Elle contacte tous ceux qui connaissaient son frère.
16:34Mme Lieber, elle va d'abord essayer de retracer le fil de l'histoire.
16:38Et donc elle va téléphoner aux voisins, aux amis.
16:42Et j'ai commencé à gratter à gauche et à droite,
16:45voilà, pour essayer de récolter des éléments,
16:50avoir d'autres avis aussi.
16:53Les recherches d'Anne-Marie ne vont pas tarder à porter leurs fruits.
16:58Et elle va récolter des informations à peine croyables.
17:02Prosita, la femme de Grégory, le meilleur ami de Bruno,
17:06va lui confier ses doutes.
17:08Elle me demande à moi, comme ça, si je trouve quelque chose de suspect.
17:12Et j'ai répondu oui.
17:14Oui.
17:16Rosita raconte que Nancy les a appelés dans la nuit du 11 au 12 mars 2015
17:20pour leur annoncer que Bruno était mort.
17:24Et lorsque le couple arrive sur place,
17:26ils ne vont pas en croire leurs yeux.
17:29Lorsqu'ils arrivent, ils s'attendent à trouver une ambulance,
17:32une voiture de police devant la maison.
17:33Il n'y a rien.
17:34Puis elle vient à la porte et elle ne pleure pas.
17:39Et elle fume sa cigarette, elle a sa tasse en main.
17:43Et je dis où est le docteur, où est l'ambulance ?
17:47Elle n'a pas appelé les secours.
17:48Elle constate que son mari est mort.
17:51Elle appelle ses proches, mais elle n'appelle pas les secours.
17:54Et ce n'est pas tout.
17:56Lorsqu'ils découvrent le corps de Bruno Lieber,
17:59ses amis sont choqués par l'aspect du cadavre.
18:02Quand j'ai vu Bruno comme il était, j'ai dit, il n'est pas mort normal.
18:08Et là, il a souffert.
18:11Il était tout crispé, une mâchoire toute ouverte,
18:14les bras comme ça, de chaque côté, qu'ils ont dû casser d'ailleurs,
18:18pour mettre dans le cercueil.
18:19Et puis, on ne savait pas en fait ce que c'était.
18:24J'ai trouvé ça l'air.
18:27Immédiatement, les proches appellent le médecin de famille.
18:31Et lui aussi est intrigué par la position crispée du corps de Bruno.
18:36Pour lui, la mort est suspecte.
18:38Il refuse de signer l'autorisation de lever du corps.
18:42Et ce refus va provoquer chez Nancy Krings une colère noire.
18:47Elle a commencé à se fâcher.
18:49Elle a se fâché en disant, vous ne comprenez pas, j'ai trois enfants.
18:54Ils vont se lever, il va être là.
18:56Et le monsieur ne voulait toujours pas signer.
18:58Il disait, non, non, non, je ne signerai pas, non, non, non.
19:00Et elle a assisté, elle a assisté.
19:02C'est à ce moment-là qu'un deuxième médecin arrive.
19:06Un médecin légiste accompagné de la police.
19:10Et Nancy va alors tout faire pour les convaincre
19:12que son mari est bien mort d'une crise cardiaque.
19:16Pour cela, elle sait se montrer convaincante.
19:19Nancy Krings va montrer à ce médecin légiste
19:25tous les médicaments que son mari prenait.
19:32Elle va insister longuement sur les différents malaises cardiaques
19:37qu'il avait fait dans le passé.
19:38Elle évoque le cancer dont il était atteint.
19:41Elle fait un portrait médical de son mari qui est apocalyptique.
19:45Et l'autorisation a été signée.
19:49Grâce à la détermination de Nancy,
19:52le médecin signe en effet l'autorisation d'inhumer.
19:55La mort est classée comme naturelle.
19:57À ce moment-là, Rosita va faire une incroyable révélation
20:05à la sœur du défunt.
20:07Elle raconte à Anne-Marie une discussion qu'elle a eue avec Nancy Krings
20:11quelques semaines plus tôt.
20:12Bruno et Greg avaient été cassés du bois.
20:16Et là, elle me dit, je vais lui donner l'amour au rail, mon merde.
20:21Je la regardais.
20:22J'avais une tasse de café, je ne l'ai pas bu.
20:24J'ai dit, tu rigoles.
20:25Je dis, on ne parle pas comme ça.
20:27Et elle m'a dit, non, non, je ris.
20:28Donc, moi, j'ai pris ça à la rigolade la première fois.
20:32Après, plus.
20:35Était-ce une blague de mauvais goût ou la vérité ?
20:39Difficile de le savoir.
20:41Toujours est-il que depuis l'enterrement,
20:43la veuve se met à raconter, à qui veut l'entendre,
20:46qu'elle a empoisonné son mari.
20:49Oui, elle disait, c'est moi qui l'ai tuée.
20:52Je l'ai empoisonnée.
20:53Dans le village, Mme Crink, effectivement, se vante.
20:57Clairement, elle se vante de s'être débarrassée de son mari.
21:01Et très curieusement, personne ne la croit
21:04parce que Nancy a quand même la réputation
21:06d'être un peu mythomane, d'être un peu bizarre,
21:08un peu barrée, comme on dit.
21:10Elle jouait avec ça, mais en rigolant.
21:15Donc, elle prenait ça à la légère.
21:18Elle essayait de faire tourner ça à la blague, quoi.
21:21Cynisme, impertinence, provocation.
21:28Pour l'heure, aucune preuve ne vient étayer
21:29la thèse d'une culpabilité potentielle
21:32de l'épouse de Bruno Lieber.
21:37Pour accuser Nancy, Anne-Marie et les proches
21:40de la victime le savent, il faut des preuves.
21:43Et ironie du sort, c'est l'une des amies de Nancy
21:46qui va les apporter sur un plateau.
21:48Nancy, je l'aimais beaucoup.
21:52Je l'aimais vraiment bien.
21:55On était fort proches.
21:57On se racontait beaucoup de choses.
21:59Nancy m'a dit, je vais t'expliquer un truc
22:01pour te montrer qu'on s'est fait confiance.
22:03Je vais t'avouer un truc.
22:04Et là, elle m'a dit, j'ai assassiné mon mari.
22:06Christelle est sous le choc.
22:12Celle qu'elle pensait être son amie
22:14est en réalité une meurtrière.
22:17Totalement bouleversée,
22:18Christelle ne va pas garder pour elle ce secret
22:21beaucoup trop lourd à porter.
22:23Je n'aurais pas su vivre avec une information comme ça.
22:27Christelle va donc mettre au point
22:32un plan destiné à piéger Nancy.
22:35L'idée est toute simple.
22:38Retourner voir la veuve,
22:40la faire parler
22:41et enregistrer ce qu'elle dit.
22:43Christelle va se rendre à plusieurs reprises
22:48au domicile de Nancy
22:49sous le prétexte de prendre un café,
22:51de discuter, de choses et d'autres.
22:54Et elle a toujours son petit téléphone sur elle,
22:56prêt à enclencher l'enregistrement.
23:01J'ai toujours peur
23:02qu'elle voit le téléphone,
23:04qu'elle se doute de quelque chose.
23:09Est-ce que Nancy se méfie ?
23:11Est-ce qu'elle a plus envie d'en parler ?
23:12Toujours est-il qu'il y a plusieurs tentatives infructueuses.
23:16Et puis un jour, ça fonctionne.
23:20Christelle sait que Nancy Krings
23:22consulte régulièrement une voyante.
23:25Elle va donc saisir ce prétexte
23:27pour la faire parler.
23:30J'ai demandé à Nancy
23:31si sa voyante n'avait pas vu dans les cartes
23:35l'assassinat
23:36et elle m'a dit que si.
23:38Cet enregistrement,
23:39nous avons pu le récupérer
23:40et voici ce que Nancy a avoué à Christelle.
23:44J'ai te pris une question,
23:45on n'était pas obligé de répondre,
23:46mais Sylvana, tu vois dans ces cartes,
23:48t'as pas eu peur qu'elle le voie ?
23:50Elle a dit quoi ?
23:55Tu vois, elle qui est si...
23:57Je rigole, mais c'est nerveux.
24:03Elle t'a dit ça comme ça, tout naturellement.
24:05On me dit, tu viens pas t'en vouloir
24:08et de toute façon,
24:10tu n'as fait jamais abrégé quelque chose
24:12qui allait arriver.
24:14Alors t'as abrégé des souffrances, c'est tout.
24:18Sans le savoir,
24:19Nancy vient de tomber
24:21dans le piège tendu par son amie.
24:23Ses aveux sont enregistrés.
24:25Je suis très en colère contre elle.
24:28Je suis triste en même temps,
24:31mais je suis obligée de sourire
24:34et de faire bonne figure.
24:36Le soir même,
24:38Christelle va confier l'enregistrement
24:40à Anne-Marie,
24:41la soeur du défunt.
24:43Quand j'ai donné l'enregistrement à Anne-Marie,
24:46je l'ai sentie
24:47soulagée.
24:49Moi, j'avais ce qu'il me fallait.
24:53J'avais la preuve
24:54que mon frère était mort,
24:57assassiné, tout compte fait,
24:59qu'on l'avait tué.
25:02Forte de cette preuve inespérée,
25:04Anne-Marie retourne voir
25:06le commissaire Davin.
25:07Et cette fois,
25:08ses efforts vont être récompensés.
25:10Car une enquête est ouverte,
25:12même si cet enregistrement
25:13n'a aucune valeur
25:14devant une cour de justice.
25:17On entend à un moment donné
25:18qu'elle dit qu'elle a abrégé
25:19les souffrances.
25:20C'est quelque chose
25:21qui va nous aider
25:21à avancer dans l'enquête,
25:22mais ce n'est pas suffisant.
25:23Mais les doutes sont quand même importants.
25:25Et là, à partir de cet instant,
25:27vraiment,
25:28l'enquête débute réellement,
25:29en réalité.
25:30Cette affaire prend un virage
25:32à 180 degrés.
25:33Il faut les vérifier,
25:34il faut aller plus loin.
25:37Les policiers découvrent
25:38que le médecin légiste
25:39qui a signé le certificat
25:41d'inhumation de Bruno
25:42avait par précaution
25:44fait des prélèvements sang.
25:46Une chance inouïe
25:47pour les enquêteurs
25:48du commissaire Davin.
25:50Car la prudence du légiste
25:51va leur donner enfin
25:53la preuve scientifique
25:54que Bruno Libère
25:55a été assassiné.
25:57C'est à ce moment-là,
25:58évidemment,
25:59que tout commence.
26:01On va enfin décider
26:03de faire procéder
26:04aux analyses
26:05des fameux prélèvements
26:07faits par le médecin légiste
26:09à titre conservatoire.
26:10« Et là, nous allons retrouver
26:13de la strychnine
26:15dans les prélèvements analysés. »
26:18La strychnine,
26:20c'est un poison extrêmement violent
26:22qui provoque une mort très douloureuse.
26:24« La personne va éventuellement convulser,
26:29va avoir des crampes musculaires
26:30extrêmement importantes,
26:31des douleurs abdominales. »
26:35C'est quelque chose
26:36qui est violent
26:36et qui est douloureux.
26:38La dose de strychnine
26:39retrouvée dans le sang
26:41de Bruno Libère
26:42est particulièrement élevée.
26:43« On se retrouve
26:46avec un taux de strychnine
26:48qui dépasse largement
26:50le taux létal. »
26:52« Il a ingéré
26:53une quantité incroyable
26:55de strychnine
26:56quelques minutes
26:57avant de mourir. »
27:00Bruno Libère
27:00n'est donc pas mort
27:02d'une crise cardiaque
27:03comme le prétend sa femme
27:04mais il a été assassiné.
27:08Il devient urgent
27:09de demander à Nancy Krings
27:10de s'expliquer
27:11sur les circonstances
27:12de la mort de son mari.
27:18Le 12 août 2015
27:20à 8h du matin,
27:215 mois jour pour jour
27:23après la mort
27:24de Bruno Libère,
27:25la police judiciaire
27:26de Liège
27:27vient chercher
27:27Nancy Krings
27:28à son domicile.
27:30« Madame Krings
27:31est très surprise.
27:33Elle ne nous attendait pas.
27:34Elle n'attendait pas
27:34la police.
27:35Elle n'a rien à se reprocher.
27:37Elle ne sait pas
27:37pourquoi elle va nous accompagner
27:38mais elle veut bien
27:39nous suivre ici à Liège
27:40pour être entendue.
27:41Elle veut bien
27:41donner des précisions. »
27:44Assistée de son avocat,
27:46Nancy Krings
27:47garde son calme
27:48et s'en tient
27:49à sa première version
27:50Bruno est mort
27:51des suites
27:52d'une crise cardiaque.
27:55« On lui demande
27:56si elle a empoisonné
27:56son mari.
27:57Elle dit non,
27:57pas du tout.
27:58Je n'ai pas empoisonné
27:59mon mari.
27:59D'ailleurs,
28:00dira-t-elle,
28:00il est mort dans mes bras.
28:01Elle réfute totalement
28:02les accusations
28:03qui sont portées contre elle.
28:05Évidemment,
28:06comme nous avons
28:07d'autres éléments,
28:08pour nous,
28:09Nancy Krings
28:09ment.
28:10Pour la faire vaciller,
28:12le commissaire Davin
28:13lui montre
28:13des preuves accablantes.
28:16L'enregistrement
28:16que Christelle
28:17a réalisé
28:18à son insu
28:19et les résultats
28:20des analyses
28:21de sang
28:21de son mari.
28:23Et le moins
28:23que l'on puisse dire,
28:24c'est que Nancy Krings
28:25vacille.
28:26Mme Krings
28:28est tracassée,
28:30elle n'est pas bien,
28:32elle montre
28:33des signes
28:33un peu de faiblesse.
28:34Et à un moment donné,
28:35elle s'effondre en larmes,
28:36elle craque.
28:38Cette première audition
28:39se passe difficilement
28:41puisque les enquêteurs
28:44ont déjà pas mal
28:45d'indices.
28:47Je lui avais d'ailleurs
28:48conseillé
28:48de mettre un terme
28:50à cet entretien.
28:52Et l'avocat demande
28:53à ce que l'audition
28:55soit renvoyée
28:55à une date ultérieure.
28:57Et on va rester là
28:58pour la première audition
28:58parce que Mme Krings
28:59semble fatiguée
29:01et elle a envie
29:01d'en rester là.
29:03L'entretien s'arrête net.
29:05Mais au vu des charges
29:06qui pèsent contre elle,
29:08Nancy Krings
29:09s'est déférée
29:09à la prison
29:10pour femme de Lantin
29:11où elle passe
29:12sa première nuit
29:13en détention.
29:21Deux jours plus tard,
29:23une perquisition
29:24a lieu au domicile
29:25de Bruno et Nancy
29:26à la recherche
29:27de preuves.
29:28Et ce que vont découvrir
29:30les policiers
29:30dépassent l'entendement.
29:33Lorsqu'ils arrivent
29:34sur place,
29:35c'est une voisine
29:36qui leur ouvre la porte.
29:38Elle s'appelle
29:38Fabienne Wegmans
29:39et elle semble
29:41très bien connaître
29:41la maison.
29:43C'est une voisine
29:43qui aide.
29:46Elle fait un peu tout.
29:46Elle fait la lessive,
29:47elle aide les enfants,
29:48elle va conduire
29:48les enfants à l'école.
29:50C'est devenu en fait
29:51une amie,
29:52une amie de Mme Krings.
29:53Les policiers entament
29:55alors la fouille
29:56de la maison.
29:59En fait,
29:59on y va
30:00avec nos collègues
30:00du laboratoire
30:01de police scientifique
30:02qui vont prendre
30:03des photos
30:03et qui cherchent
30:05tout élément de preuve.
30:07Les enquêteurs
30:08fouillent la cuisine
30:09à la recherche
30:10de strychnine.
30:13Lorsqu'elle entend
30:13leur conversation,
30:15Fabienne Wegmans,
30:16la voisine,
30:18change brutalement
30:18d'attitude.
30:20Mme Wegmans
30:21change de couleur.
30:23On sent que
30:23elle se décompose,
30:24que se liquifie
30:24sur sa chaise.
30:29Évidemment,
30:30on voit qu'il y a
30:31quelque chose
30:31qui se passe.
30:32On voit que Mme Wegmans
30:32n'est pas bien,
30:33qu'elle n'est pas
30:33dans son assiette.
30:35On va lui demander
30:36si vous savez des choses,
30:37je vous en prie,
30:38dites-les-nous.
30:39C'est le moment.
30:40Et chose inimaginable,
30:43la gentille voisine
30:44va faire une révélation
30:45ahurissante.
30:47Donc elle va nous dire
30:51à nos grands étonnements
30:52qu'effectivement,
30:53elle sait que la strychnine
30:54a été utilisée
30:54et elle va nous dire
30:56qu'elle est allée chercher
30:57cette strychnine
30:57chez un brocanteur
30:58et qu'elle est capable,
31:00qu'elle veut bien
31:00nous désigner
31:01l'endroit de résident
31:03de ce brocanteur.
31:05Fabienne Wegmans
31:06se confesse
31:07sans trop de difficultés
31:09et explique
31:10qu'elle savait
31:10pour le poison.
31:12Pire,
31:13elle s'est même
31:14peut-être rendue
31:14complice du meurtre.
31:17Interrogé,
31:22le brocanteur
31:23confirme
31:23les dires
31:23de la voisine.
31:25Mais l'homme le jure,
31:26il pensait
31:26que la strychnine
31:27était destinée
31:29aux chiens
31:29de la famille.
31:31C'est son ami
31:31Bruno Lieber lui-même
31:32qui lui avait demandé
31:34de l'aide
31:34pour tuer son chien,
31:36devenu agressif.
31:37La fille des époux
31:39Crinks et Lieber
31:39avait été mordue
31:40par un chien
31:41et alors M. Lieber
31:42avait envisagé
31:43d'euthanaser le chien
31:44qui avait mordu
31:44son nom de sa fille.
31:46Et le brocanteur
31:47de poursuivre
31:48qu'il avait alors proposé
31:49à son ami Bruno
31:50de lui donner
31:51de la strychnine
31:52qu'il avait justement
31:53en stock.
31:55Seulement,
31:55il n'est jamais venu
31:56la chercher.
31:59Trois ans plus tard,
32:00le brocanteur
32:01reçoit un nouvel appel
32:02des Lieber.
32:04Mais cette fois,
32:04c'est Nancy Crinks
32:05qui lui parle.
32:07Elle va l'appeler
32:08en lui disant
32:08« Voilà,
32:09je suis la femme de Bruno,
32:10ma fille a encore
32:11été mordue par le chien.
32:13Là, cette fois-ci,
32:14il faut régler le problème
32:16et ce qu'il te reste,
32:17le fameux produit,
32:18la strychnine. »
32:19Ce brocanteur
32:20n'y verra absolument
32:21pas malice.
32:23Ils en avaient déjà discuté.
32:25Il sait qu'il y a déjà
32:27eu un problème
32:27avec le chien
32:29et donc,
32:30il va fournir
32:31cette strychnine.
32:33Sans se douter de rien,
32:34le brocanteur
32:35prépare lui-même
32:36la dose de poison
32:37qui va servir
32:38à assassiner
32:39son ami Bruno.
32:41Le lendemain,
32:43c'est Fabienne,
32:44la voisine,
32:44qui se présente
32:45à la boutique.
32:49Fabienne Wackmans,
32:50qui est donc envoyée
32:50par Madame Crinks,
32:53rentre,
32:54ne dit pas grand-chose,
32:55dit simplement
32:56« Je viens de la part
32:57de Nancy ».
32:58Le brocanteur
32:59sait de quoi il s'agit
33:00et il remet
33:02la boîte
33:03qui va devenir fatale
33:04à Madame Wackmans.
33:07Elle ne pose aucune question,
33:08le brocanteur
33:08n'en pose pas non plus
33:09puisque lui,
33:10il a une explication
33:10qui lui a été donnée,
33:11qui lui paraît plausible.
33:13Il a un arrangement
33:14avec Nancy Crinks
33:14au niveau financier.
33:16Il ne se préoccupe pas
33:16de savoir qui,
33:17pourquoi.
33:18Il donne
33:18et l'affaire est réglée
33:20en quelques secondes.
33:22Quelques heures plus tard,
33:23Fabienne Wackmans
33:24remet comme convenu
33:26le poison
33:27à Nancy Crinks.
33:28Mais devant les gendarmes,
33:30la voisine jure
33:31qu'elle ignore alors tout
33:33du funeste projet
33:34de son amie.
33:35Elle ne sait pas
33:36que Madame Crinks
33:37va utiliser le poison
33:38ce jour-là.
33:40Il faut aussi dire
33:41que Madame Wackmans,
33:42au niveau intellectuel,
33:44je ne dirais pas
33:45qu'il y a un retard
33:45mental léger,
33:47mais c'est un peu limite.
33:48Il s'agit d'une personne
33:49qui a véritablement
33:51un caractère faible,
33:53un caractère fragile.
33:54Quelque part,
33:55elle est soumise,
33:55je pense qu'elle est
33:56vraiment soumise
33:56et sous l'influence
33:57de Nancy Crinks,
33:58elle en est dépendante.
33:59Je pense que Fabienne Wackmans,
34:00par rapport à nous,
34:01par rapport à d'autres personnes,
34:02ne perçoit pas
34:03ce qu'on lui dit
34:04et ne comprend pas
34:05ce qu'on lui dit
34:05de la même manière
34:06que tout un chacun.
34:09Influençable,
34:10soumise et fragile,
34:11Fabienne n'en est pas
34:12moins complice
34:13aux yeux de la justice.
34:16Elle est à son tour
34:17déférée
34:17à la prison de Lantin.
34:19Le 18 août 2015,
34:23le commissaire Davin
34:25a réuni
34:25assez de preuves
34:26contre la veuve.
34:28Tout laisse penser
34:29qu'il s'agit
34:29d'un assassinat
34:30commis de sang-froid.
34:32Mais le policier
34:33veut des aveux.
34:35Il réentend alors
34:36Nancy Crinks.
34:37Et la veuve
34:38va enfin parler.
34:40Seulement,
34:41c'est une toute autre histoire
34:42qu'elle va révéler.
34:44Et assez rapidement,
34:45elle déclare
34:45qu'elle veut passer aux aveux
34:46et qu'elle veut dire la vérité.
34:48Elle a compris
34:48que les policiers
34:49avaient des éléments
34:50contre elle
34:50et donc il faut
34:52qu'elle commence
34:53à arrondir le virage,
34:55si je puis dire.
34:55Elle va dire
34:56« Bon, ben, effectivement,
34:57j'ai administré la stricline. »
34:58Mais tout de suite,
34:59tout de suite,
35:00elle va retomber
35:01quelque part sur ses pattes.
35:04Et l'explication
35:06qui va lui venir
35:06assez rapidement,
35:08c'est que finalement,
35:09M. Libère,
35:10il l'avait quand même
35:11un peu cherché.
35:13En fait,
35:15Nancy Krings raconte
35:16que son histoire
35:17avec Bruno
35:17n'avait rien d'idyllique.
35:19Bien au contraire,
35:21elle n'avait plus le choix,
35:22il fallait qu'il disparaisse.
35:24C'était même devenu
35:25une question de survie.
35:27Et ces raisons,
35:28quelles sont-elles ?
35:29Les sévices domestiques,
35:30la violence,
35:31la brutalité,
35:32les coups
35:33qu'il portait,
35:35non seulement sur sa personne,
35:36celle de Mme Krings,
35:37sur les enfants.
35:38battues,
35:41harcelées psychologiquement,
35:43les enfants eux-mêmes
35:45étaient frappés,
35:46mais elle dépeint
35:47un monstre absolu.
35:49Alors elle va dire
35:49que chaque fois qu'elle partait,
35:51Bruno venait la chercher,
35:52qu'elle avait peur de lui
35:53et qu'elle est revenue
35:54sous la contrainte,
35:55à la limite,
35:55sous la menace.
35:57Je ne voyais pas
35:58comment m'en sortir.
35:59Je ne voyais pas
35:59d'autres issues
36:00à cette vie monstrueuse.
36:01En gros,
36:05elle explique
36:06qu'elle était presque
36:06en légitime défense,
36:08que si elle n'avait pas tué
36:10son mari,
36:12c'est elle sans doute
36:13qui serait morte
36:13sous les coups
36:14de celui-ci.
36:16Visiblement,
36:17la vie avec Bruno Lieber
36:18était devenue un cauchemar.
36:20Et selon Nancy,
36:21voici comment,
36:22le soir du 11 mars 2015,
36:25les choses se seraient déroulées.
36:27C'est dans la cuisine
36:28qu'une dispute
36:29a d'abord éclaté.
36:30la dispute de trop.
36:33Il y a encore
36:33des remarques diffuses.
36:35Madame Krings,
36:36apparemment,
36:36n'aurait pas fait
36:37le ménage suffisamment
36:38au goût de M. Lieber.
36:43Madame Krings
36:44explique dans ses aveux
36:45qu'elle est une nouvelle fois
36:47battue ce soir-là
36:48et c'est à ce moment-là
36:49qu'elle décide
36:50de passer à l'acte.
36:52Elle dit
36:52que c'est ce qui la décide
36:54parce qu'elle n'en peut plus.
36:56Nancy raconte alors
36:57le scénario macabre
36:58de cette soirée.
37:00Elle verse discrètement
37:01de la strychnine
37:03dans le verre de son mari
37:04et elle y ajoute
37:06une dose de Morora.
37:09Elle a pris soin
37:10de diluer le poison
37:11dans un soda
37:11à base de café.
37:12ensuite, elle apporte
37:16la boisson à Bruno
37:17comme si de rien n'était.
37:21L'homme avale
37:21quelques gorgées
37:22et signe ainsi
37:23son arrêt de mort.
37:24Le plus impressionnant
37:29c'est qu'elle n'a aucun remords
37:30par rapport
37:30à ce qui a été fait.
37:31Nancy Krings
37:32va dire
37:32je revendique mon geste
37:34parce que
37:35contrairement à ce que
37:36tout le monde peut dire
37:36ou des gens disent
37:37Bruno Libère
37:38c'était un sale type.
37:40Je n'ai pas de regrets
37:42par rapport à mon geste.
37:43Si ce n'était pas lui
37:44c'est moi
37:44qui y serais passé.
37:46Si je n'avais pas mis fin
37:47à ces jours
37:47il aurait fini par me tuer.
37:49Alors
37:53Bruno Libère
37:54était-il un mari violent
37:55comme le prétend sa femme ?
37:58Peut-être bien.
37:59C'est quelqu'un
38:00qui
38:00il faut savoir aussi le dire
38:01parce qu'il ne faut pas
38:02édulcorer une situation
38:03est un peu irascible.
38:06Il ne doit pas être
38:06très facile à vivre.
38:08C'est quelqu'un
38:08qui est fort réactif
38:09qui est fort
38:10un peu caractériel
38:12qui se dispute facilement
38:15avec les gens
38:15qui crie facilement.
38:19Mais le caractère colérique
38:21du mari ne prouve pas
38:22pour autant
38:23qu'il battait son épouse.
38:26Alors les policiers
38:26vont enquêter sur ce point
38:28pour tenter de corroborer
38:30les dires de Nancy.
38:31Et ils vont découvrir
38:32que là encore
38:34elle a menti.
38:35Effectivement
38:36elle parle de beaucoup
38:37de violence
38:37elle parle de beaucoup
38:38de coups
38:39elle déclare qu'elle a été vue
38:40par pas mal de médecins
38:42donc on va faire
38:42toute une série de recherches
38:43pour essayer de retrouver
38:44des traces de radiographie
38:45des traces de rencontres
38:46avec des médecins.
38:47Nancy racontait
38:48qu'elle était battue
38:49mais je ne voyais jamais
38:50de bleu
38:51où les enfants étaient battus
38:52et les enfants
38:54quand Bruno rentrait
38:55ils étaient tout le temps
38:56près de leur papa.
38:57L'ensemble des dossiers
38:58a été recherché
38:59sans qu'on puisse
39:01véritablement démontrer
39:03qu'elle était effectivement
39:04la victime
39:05de violences conjugales.
39:09Les enquêteurs découvrent
39:10que la veuve
39:11est une manipulatrice
39:12hors pair
39:13et ils ne sont pas au bout
39:15de leur surprise.
39:17En 2012
39:18ce couple se sépare
39:20elle s'en va
39:22elle quitte cet homme
39:23alors qu'elle prétend
39:24qu'elle était battue
39:25et qu'elle ne pouvait pas
39:25le quitter
39:26là elle le quitte
39:27et ça se passe très bien.
39:28Vous avez ici la démonstration
39:29que Mme Krinks
39:30peut quitter Bruno Libère
39:32peut mettre fin
39:33au soi-disant enfer
39:34qu'elle vit
39:35sans le moindre problème.
39:37C'est vrai que cette fois-là
39:38elle aurait très bien
39:39pu faire sa vie aussi
39:40de son côté
39:41et ne pas se remettre
39:42en couple avec lui.
39:44Bruno Libère
39:45va très bien s'accommoder
39:47du départ de son épouse
39:48à tel point
39:50qu'il commence même
39:51à refaire sa vie
39:52et cela Nancy
39:53va se garder
39:54de le dire à la police.
39:56Bruno Libère
39:57rencontre une jeune femme
39:59et manifestement
40:01tout se passe bien.
40:02C'est le début
40:03d'un nouveau couple
40:04le début
40:04d'une nouvelle relation.
40:06Ils sont sortis aussi
40:08parce qu'un beau mois
40:09et demi ensemble.
40:11Ça marchait très très bien.
40:12Seulement quand Nancy
40:13s'est rendu compte
40:14que quelqu'un
40:15prenait la place
40:17elle est revenue.
40:20Ivre de jalousie
40:22Nancy a tout fait
40:23pour convaincre son mari
40:25de reprendre une vie commune
40:26quitte à inventer
40:28un énorme mensonge
40:29un mensonge
40:31imparable.
40:34Elle a dit
40:34qu'elle était enceinte
40:35en fait.
40:36Mais ça c'était pas vrai.
40:38Elle lui a fait croire
40:39qu'elle était enceinte
40:40pour le récupérer
40:40et elle est tombée
40:42enceinte après.
40:43C'était
40:43une manœuvre
40:45une manœuvre
40:46stratégique
40:47de la part
40:48de Madame Krings
40:49qui quand elle veut
40:49quelque chose
40:50elle l'obtient.
40:52On se rend compte
40:52que c'est une mythomane
40:53manipulatrice
40:55qui est prête à tout
40:56pour obtenir
40:56ce qu'elle souhaite.
40:57Dès lors
40:59les hommes du commissaire
41:01Davin
41:01sont convaincus.
41:03Nancy Krings
41:04n'est pas la victime
41:05qu'elle prétend être
41:06mais ils sont loin
41:07d'imaginer
41:08le véritable scénario
41:09du crime
41:09un crime
41:11abominable.
41:12Car Bruno Lieber
41:15a en réalité
41:17été empoisonné
41:18à petits feux.
41:22Le 12 août 2015
41:24le parquet autorise
41:25l'exhumation
41:26du corps de Bruno
41:27et les résultats
41:29de l'analyse
41:30des échantillons prélevés
41:31font froid dans le dos.
41:34On va retrouver
41:35de la strychnine
41:35partout
41:36dans les organes
41:38dans le sang également
41:39mais même dans les cheveux
41:40qui sont prélevés
41:41sur la victime.
41:43Cette découverte
41:43est capitale
41:44car les cheveux
41:46permettent de dater
41:47le début
41:47de l'empoisonnement.
41:50On dit que les cheveux
41:50poussent à peu près
41:51d'un centimètre par mois
41:52et qu'on peut donc dater
41:53la chronologie
41:54de l'intoxication.
41:56Et monsieur a des cheveux
41:57de 5-6 centimètres
41:58et on va retrouver
41:59de la strychnine
41:59dans les 5-6 centimètres
42:01de cheveux
42:01qu'on analyse.
42:03Incroyable.
42:04Contrairement à ce
42:05qu'elle prétendait jusque-là
42:06tout laisse penser
42:08que Nancy Krings
42:09essayait de se débarrasser
42:11de son mari
42:11depuis déjà plusieurs mois.
42:14Mais comment s'y est-elle
42:15prise sans qu'il ne s'en rende compte ?
42:19Nancy Krings
42:20est de nouveau interrogée
42:21par les enquêteurs
42:22et face aux résultats
42:24des analyses,
42:25la veuve va faire
42:26une incroyable révélation.
42:29Elle reconnaît enfin
42:31avoir voulu se débarrasser
42:33de son mari
42:34à plusieurs reprises.
42:36Pendant de nombreux mois,
42:38elle va,
42:38avant de passer
42:39la strychnine,
42:40essayer la mort au rat.
42:42Sans doute parce que
42:43c'est plus facile
42:44de s'en procurer.
42:44Elle donnait
42:45de la mort au rat.
42:46C'est-à-dire qu'on a aussi
42:47à diluer
42:48de la mort au rat
42:49dans des bouteilles
42:50et elle lui en mettait
42:52dans tout.
42:53Elle en mettait
42:54aussi bien
42:55dans sa nourriture
42:56que dans ses yaourts
42:57et tout ce qui s'ensuit.
42:59L'un des composants
43:00essentiels
43:00de la mort au rat
43:01est la strychnine.
43:04Cela explique donc bien
43:05pourquoi le poison
43:06se trouvait
43:06en si grande quantité
43:08dans le corps
43:09de Bruno Lieber.
43:10Et tous les témoins
43:12constatent que
43:13de jour en jour
43:14son état de santé
43:15s'aggravait.
43:17Seulement l'empoisonnement
43:18à la mort au rat
43:19n'a fait que dégrader
43:21l'état de santé
43:22du mari.
43:23Car c'est bien
43:24l'ingestion massive
43:25de strychnine pure
43:27qui l'a tuée.
43:30Nancy Krings révèle aussi
43:32que le soir du crime,
43:33ce n'est pas elle
43:34qui a donné
43:35la strychnine
43:35à son mari
43:36mais sa voisine,
43:39Fabienne.
43:40Madame Krings
43:41va dire qu'en fait
43:42elle s'est disputée
43:42avec M. Lieber.
43:43Il y a eu des bruits
43:44que Mme Wagmans
43:45a entendu
43:46et qu'elle est arrivée
43:47à la maison
43:47comme elle a l'habitude
43:48de le faire
43:48même sans frapper
43:49à la porte.
43:50Et qu'à ce moment-là
43:50Mme Krings
43:52avait préparé le mélange
43:53et que d'initiative
43:54Mme Wagmans
43:55va prendre le mélange
43:56et va le porter
43:56à M. Lieber.
43:58Et elle décrit
43:59une Fabienne
44:00presque machiavélique
44:01qui l'a aidée
44:03dans toutes les phases
44:04de son projet criminel.
44:07Alors,
44:08qui a tué Bruno ?
44:10Fabienne Wegmans,
44:11la voisine
44:12ou Nancy Krings,
44:14la veuve ?
44:16Le commissaire Davin
44:18décide de confronter
44:19les deux femmes
44:20sur les lieux du crime.
44:22Le 7 mars 2016,
44:23une reconstitution a lieu.
44:26La presse a eu vent
44:27de l'événement
44:27et des caméras
44:28filment l'arrivée
44:29de la veuve.
44:31Lorsqu'elle passe
44:32devant sa maison,
44:33elle semble bouleversée.
44:39Voilà,
44:39est-ce que c'est un peu
44:40du cinéma ?
44:40Est-ce que c'est un peu
44:41de la mise en scène ?
44:42Il faut aussi dire
44:43que ce n'est pas évident.
44:44Il y a beaucoup de monde,
44:45il y a juge d'instruction,
44:46il y a des collègues,
44:47il y a beaucoup de monde.
44:48Donc c'est peut-être
44:48un peu impressionnant
44:49et puis c'est ça l'armée
44:49malgré tout
44:50face à la réalité des faits.
45:03Fabienne Wegmans
45:04arrive à son tour.
45:06A l'intérieur de la maison,
45:07les enquêteurs lui demandent
45:09de refaire le geste fatidique
45:11qui a conduit Bruno à la mort.
45:14A ce moment-là,
45:14elle clame son innocence.
45:16Et au moment où on fait
45:19la reconstitution,
45:21je vois en cours la scène,
45:22on est dans la cuisine,
45:24donc Fabienne Wegmans
45:25est en retrait
45:26puisqu'elle n'a pas participé
45:28et à un moment donné,
45:28la juge d'instruction
45:29l'appelle en disant
45:30voilà, Madame Wegmans,
45:32on en arrive au moment
45:33où selon Nancy Krinks,
45:35vous la rejoignez
45:35dans la cuisine,
45:36elle prépare le mélange,
45:36vous allez le donner.
45:37Et là, Fabienne Wegmans
45:38est vraiment fâchée
45:40en disant jamais,
45:41non, et je ne veux pas
45:43jouer ce rôle,
45:44je ne veux pas faire
45:45la reconstitution là-dessus,
45:46parce que je ne l'ai pas fait.
45:48Les deux femmes seront
45:49tout de même
45:49renvoyées en prison
45:51en attendant leur procès.
45:56Dans la région,
45:57l'affaire fait les gros titres
45:59de la presse locale.
46:01Les proches du couple
46:02découvrent alors
46:02l'étendue de la manipulation.
46:05Pendant des mois,
46:07Bruno a en réalité
46:08été tenu à l'écart
46:09de ses amis
46:09et de sa famille.
46:11On constate que Nancy
46:12a tissé sa toile,
46:14elle a organisé son crime.
46:16Elle a commencé
46:17par isoler son mari,
46:18c'est-à-dire qu'elle a coupé
46:20des liens familiaux.
46:21Elle a fait en sorte
46:23que personne
46:24ne puisse le voir.
46:27Moi y compris.
46:28On n'a jamais vu de famille
46:29à eux,
46:30ni de Bruno,
46:32ni de Nancy.
46:33Donc il n'y avait
46:33pratiquement plus personne
46:35qui avait des contacts
46:36et qui pouvaient
46:37finalement se rendre compte
46:38que quelque chose
46:39se clochait dans l'histoire.
46:40Une machination
46:42qui a permis à Nancy
46:44d'empoisonner
46:45en toute tranquillité
46:46son mari
46:47à petite dose,
46:49au nez
46:49et à la barbe
46:50de sa famille.
46:52Au fur et à mesure,
46:52on a vu
46:53l'état de Bruno se dégrader.
46:56Mais nous,
46:57on pensait
46:57que c'était sa maladie.
46:59Ça faisait des semaines,
47:00voire des mois
47:01qu'elle disait
47:02à tout le monde
47:03qu'il était malade
47:04et qu'il était atteint
47:04d'un cancer.
47:05Et ce qui est extraordinaire
47:06dans cette affaire,
47:07c'est qu'il n'a jamais eu
47:08de cancer.
47:09C'est elle
47:10qui a construit,
47:12installé,
47:13proclamé
47:14ce cancer.
47:15Et là,
47:16vous avez affaire
47:16à un cynisme
47:17absolu
47:18parce qu'elle a vécu
47:20avec un mort
47:21en sursis
47:22qu'elle tuait
47:23chaque jour
47:24un petit peu plus.
47:27Nancy avait même réussi
47:28à persuader
47:29son mari,
47:30Bruno Lieber,
47:31qu'il avait bel et bien
47:32un cancer.
47:34Je me suis même demandé
47:36comment est-ce qu'on pouvait
47:36croire qu'on était malade.
47:38Et là,
47:38elle m'a expliqué
47:39qu'elle prenait
47:41tous les courriers,
47:41qu'elle répondait
47:44au téléphone
47:45au docteur.
47:47Elle a vraiment
47:48bienvenu comme ça.
47:50Et c'était d'autant
47:51plus facile
47:52pour Nancy Krings
47:53que son mari
47:54détestait
47:55les médecins.
47:56Quand il nous racontait,
47:57moi,
47:57les médecins,
47:58les docteurs,
47:59c'est des charognards,
48:00toutes choses,
48:00ils ne veulent que des sous,
48:01ils ne savent pas soigner.
48:03Mais Bruno Lieber
48:05résiste à l'ingestion
48:06de mort au rat.
48:08Alors Nancy décide
48:09d'accélérer les choses
48:10en utilisant
48:11de la stricline pure,
48:13beaucoup plus violente
48:14et plus rapide.
48:17Et elle le sait,
48:18tout le monde pensera
48:18que Bruno est mort
48:19des suites
48:20de son cancer.
48:21Lorsque M. Lieber décède,
48:23effectivement,
48:24personne,
48:25personne n'est surpris.
48:26Tout le monde
48:26presque se dit
48:28mais tant mieux.
48:29Tant mieux qu'il soit décédé
48:30puisque ça met fin
48:32à ses souffrances.
48:33Donc le soir même,
48:34lorsque tout le monde s'en va,
48:36que ce soit la police,
48:37le médecin légiste
48:38ou les amis de la famille,
48:39je pense qu'elle a dû pousser
48:41un gros ouf de soulagement
48:42comme on dit par chez nous.
48:44Mais il reste une question.
48:47Pourquoi tuer un homme
48:48quand elle pouvait
48:49tout simplement le quitter ?
48:51C'est au tribunal
48:52que nous aurons la réponse.
48:56Le procès de Nancy Krings
48:58et Fabienne Wegmans
48:59s'ouvre le 2 février 2017
49:01au palais de justice
49:02de Verviers, en Belgique.
49:06Madame Krings,
49:07c'est quelqu'un
49:07qui ne montre pas
49:10la moindre émotion
49:11durant le procès.
49:14Et lorsque le tribunal
49:15l'interroge,
49:15elle va avoir une parole
49:16qui va glacer des fois
49:17la salle entière.
49:18Elle va dire
49:19« J'ai voulu,
49:20je l'ai fait,
49:20je l'assume
49:21et à refaire,
49:22je le refais. »
49:22Ça m'a été choquant
49:23parce qu'elle a dit publiquement
49:25comme quoi
49:26elle n'avait aucun remords.
49:27Elle a passé 12 ans
49:28de sa vie avec cet homme,
49:29elle a eu 3 enfants
49:30avec lui
49:31et elle n'a aucun remords
49:33de l'avoir tué.
49:35Jusqu'au bout,
49:37celle que l'on surnomme
49:38l'empoisonneuse
49:39va invoquer la violence
49:40supposée de son mari
49:41pour justifier son crime.
49:43Mais pour la justice,
49:46ses motivations
49:46sont tout autres.
49:50Pour moi,
49:50le mobile est double.
49:52À la fois se débarrasser
49:53d'un mari
49:53qu'elle n'aimait plus
49:55et qu'elle trouvait gênant
49:56dans sa vie
49:57et d'autre part,
49:58un mobile financier
50:00certainement,
50:01lui mort,
50:02elle irritait évidemment
50:03des biens
50:05de ce dernier.
50:06Or,
50:06il avait quand même
50:07quelques biens
50:08présentant une certaine valeur.
50:10Après une journée
50:13de procès,
50:15Nancy Kring
50:15s'est condamnée
50:16à 20 ans
50:16de réclusion criminelle
50:17pour l'assassinat
50:18de Bruno Lieber.
50:21Fabienne Wegman
50:22s'écope, elle,
50:23de 6 ans
50:23pour complécité.
50:26Pour Anne-Marie Lieber,
50:28c'est la fin
50:28d'un combat juridique
50:29qui a permis
50:30de révéler
50:31l'odieuse vérité.
50:33Sa belle-sœur
50:34aurait pu quitter
50:35Bruno Lieber.
50:36Elle a préféré
50:37le supprimer
50:38comme on traite
50:38un nuisible.
50:40Avec de la mort au rat.
50:41Avec de la mort au rat.