- 23/05/2025
En 1994, Alain et Dafroza Gauthier vivent une existence paisible à Reims. Lui est principal d'un collège, elle est ingénieure chimiste, ils ont deux filles et un fils. Au printemps débute le dernier génocide du XXème siècle. Plus d'un million de Tutsi sont exterminés par le pouvoir Hutu. Parmi eux, plusieurs dizaines de membres de la famille de Dafroza périssent. Quelques mois plus tard, les Gauthier commencent un combat qu'ils n'ont pas cessé depuis.
Ils décident d'enquêter sur les Rwandais accusés d'avoir participé au génocide et qui se sont réfugiés en France. Ils sont nombreux, plusieurs centaines sans doute, et ont refait leur vie sur notre sol. Ils sont professeurs, médecins, agents de sécurité ou prêtres. La France refusant de les extrader vers le Rwanda, c'est à notre justice de les juger au nom de la compétence universelle. Mais il faut des éléments pour déposer plainte, des preuves ou des témoignages.
Alain et Dafroza Gauthier partent donc sur les routes rwandaises, cherchent des survivants capables de témoigner ou interrogent des bourreaux derrière les barreaux de leur prison.
En plus de 20 ans, ils ont déposé une trentaine de plaintes. Grâce à eux, six hommes ont été conduits devant la justice et condamnés à de lourdes peines. Le dernier, Philippe Hategekimana a été jugé devant la Cour d'Assises de Paris entre mai et juin 2023. Pour ce documentaire, nous avons suivi les Gauthier sur ses traces au Rwanda jusqu'au verdict du tribunal qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité.
Durée : 52' / Année : 2023 / documentaire réalisé par Thomas Zribi et Stéphane Jobert / Coproduction : Nova Production et LCP-Assemblée nationale
Ils décident d'enquêter sur les Rwandais accusés d'avoir participé au génocide et qui se sont réfugiés en France. Ils sont nombreux, plusieurs centaines sans doute, et ont refait leur vie sur notre sol. Ils sont professeurs, médecins, agents de sécurité ou prêtres. La France refusant de les extrader vers le Rwanda, c'est à notre justice de les juger au nom de la compétence universelle. Mais il faut des éléments pour déposer plainte, des preuves ou des témoignages.
Alain et Dafroza Gauthier partent donc sur les routes rwandaises, cherchent des survivants capables de témoigner ou interrogent des bourreaux derrière les barreaux de leur prison.
En plus de 20 ans, ils ont déposé une trentaine de plaintes. Grâce à eux, six hommes ont été conduits devant la justice et condamnés à de lourdes peines. Le dernier, Philippe Hategekimana a été jugé devant la Cour d'Assises de Paris entre mai et juin 2023. Pour ce documentaire, nous avons suivi les Gauthier sur ses traces au Rwanda jusqu'au verdict du tribunal qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité.
Durée : 52' / Année : 2023 / documentaire réalisé par Thomas Zribi et Stéphane Jobert / Coproduction : Nova Production et LCP-Assemblée nationale
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NewsTranscription
00:00...
00:20Ce qui nous anime, c'est véritablement
00:23redonner une place aux victimes.
00:27Le procès, c'est ce qui va rendre rescapée
00:30la dignité qu'ils ont perdue pendant ce génocide.
00:34...
00:42...
00:50Moi, je suis toujours fébrile, aujourd'hui.
00:53J'attends toujours les jurés avec impatience.
00:56C'est toujours la même question qui m'en hante.
00:59Est-ce qu'ils vont comprendre cette histoire ?
01:02...
01:05-"France Info".
01:06Près de 30 ans après la guerre civile au Rwanda,
01:09le génocide des Tutsis, entre 800 000 et 1 million de morts,
01:12un ancien gendarme rwandais est jugé par la cour d'assises de Paris.
01:16L'ex-militaire, aujourd'hui âgé de 66 ans,
01:19est accusé de crimes qu'il nie formellement.
01:21...
01:50Je m'appelle Dafroza Gauthier, mon car au monde dit.
01:53Je suis née au Rwanda, il y a très longtemps, déjà.
01:56J'habite à Reims, aussi, depuis une petite quarantaine d'années.
02:01...
02:04J'ai trois enfants.
02:06J'ai un mari, Alain Gauthier.
02:08Et notre histoire est directement, malheureusement,
02:13liée au génocide.
02:14...
02:20Nous, notre objectif, c'est de poursuivre en justice
02:23les personnes qui sont soupçonnées d'avoir participé
02:27au génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda
02:30et qui se trouvent sur le territoire français.
02:33...
02:36Quand on s'est embarqués dans ce combat pour la justice,
02:40on ne pensait pas que ça allait nous engager comme ça,
02:43à ce point-là.
02:44...
02:46Depuis 1994, nous n'avons pas passé une journée
02:51sans parler du génocide, sans évoquer la vie des rescapés
02:56ou la poursuite des génocidaires.
02:59...
03:05...
03:28Ce que nous faisons, c'est de prendre notre bâton de pelorin,
03:33d'aller au Rwanda,
03:34interroger les vivants, les survivants, quand il y en a,
03:38mais interroger les habitants du lieu.
03:40...
03:42Si on veut que ces génocidaires présumés
03:46comparaissent devant la justice,
03:48on n'a pas d'autre choix, en fait.
03:50...
03:59Bigouma, c'était un adjuge en chef
04:02à Nyanza, dans le sud du Rwanda.
04:05...
04:11À Nyanza, on évoque la mort de 90 000 personnes.
04:15...
04:18Et Bigouma est mêlée à la majorité de ces crimes.
04:21...
04:32...
05:03...
05:04...
05:09...
05:13...
05:17...
05:23...
05:28Dans ce qui est des eaux, je ne sais pas si les gens peuvent bouger ou pas.
05:34Il faut des eaux pour bouger.
05:36Mais il faut de l'eau pour bouger.
05:39Je ne sais pas si les gens peuvent bouger ou pas.
05:41Les gens ne savent pas comment bouger.
05:43Les gens ne savent pas comment bouger.
05:45Sauf si on ne peut pas bouger.
05:47Il faut des eaux pour bouger.
05:49J'ai eu des enfants et ils ont tout bougé.
05:53Je ne sais pas comment ils vont bouger.
05:55Aujourd'hui, nos enfants ont beaucoup suffisamment de résistance en Corée du Sud.
06:00Une fois qu'ils arrivent à la frontière, nous n'allons pas les rencontrer.
06:06Nous devons accepter.
06:10Encore une fois, on ne peut pas se mêler,
06:14nous devons nous faire une vie parmi les autres.
06:19Je dois me calmer, je m'en occupe.
06:22Je ne peux pas depuis tout de suite.
06:29Je dois me calmer.
06:32Je dois me calmer.
06:37C'est ce que j'ai pitié.
06:39C'est ce que j'ai pitié.
06:42C'est mon coeur.
06:44C'est le meuble que j'ai, je ne peux pas le démolir.
06:49Cette pièce est de la vie.
06:51Je ne peux pas la démolir.
06:53C'est une pièce de vie.
06:57Je n'ai pas les moyens.
06:59Je n'ai pas la chance.
07:01Je ne peux pas la démolir.
07:04Je ne peux pas la démolir.
07:07Je n'ai pas la chance.
07:10Je n'ai pas la chance.
07:12Jusqu'à la fin de l'année, j'y serai.
07:42...
08:0894 a changé tout.
08:1294, c'est l'année zéro.
08:16Qui a rasé tout, qui a rasé nos vies.
08:20On n'est pas les seuls.
08:22Le génocide, c'était un ouragan
08:25qui dévaste tout, absolument tout.
08:28...
08:33Et il ne reste quasi rien.
08:35...
08:45Le génocide remonte très, très loin, en fait.
08:48Des historiens veulent nous faire croire
08:51que le génocide a commencé en 1994.
08:54Ils le disent quand ils témoignent dans les procès,
08:57mais pour nous, ils remontent plus loin dans l'histoire.
09:00...
09:30...
09:46On a affaire là, même peuple.
09:48Donc à la fois, les Tutsis et les Hutus partagent
09:51les mêmes valeurs, les mêmes croyances,
09:54parlent la même langue.
09:57Quand on avait beaucoup de vaches, on était Tutsis.
10:00Quand on était cultivateurs, on était Hutus.
10:03On avait très peu de vaches. Ça n'a jamais été des races.
10:06...
10:08Les Européens considéraient
10:10que dans chaque groupe des gens,
10:12il y a ceux qui sont supérieurs et inférieurs.
10:16...
10:19Il va toujours se trouver des scientifiques
10:22qui vont aller mesurer qui les crade,
10:24qui les naît, qui les couleurs des yeux,
10:27qui les cheveux, etc.
10:29...
10:31Ils transforment en quelque sorte
10:34des catégories sociales en catégories raciales.
10:37...
10:42Cette pensée scientifique des Européens
10:45va permettre de justifier l'emprise des Tutsis
10:48de cette minorité sur les Hutus.
10:50C'est de par leur race différente
10:52que les Tutsis ont le droit de dominer la masse Hutus.
10:56...
10:59Les Bas-Tutsis, la race dominante.
11:01Ce peuple de pasteurs s'adonne exclusivement à l'élevage
11:04et professe pour tout autre travail un mépris absolu.
11:07Les hommes se distinguent par leur haute stature,
11:10la finesse des attaches et leur fière démarche.
11:13Les Bas-Hutus, qui représentent 90 % de la population,
11:17sont des paysans bantous, à l'âme lourde et passive,
11:20ignorant tout souci du lendemain.
11:22...
11:24Les Allemands, mais surtout les Belges,
11:27avaient besoin d'un groupe sur lequel s'appuyer
11:30pour diriger le pays.
11:32Alors ils se sont appuyés sur les Tutsis.
11:34Naturellement, ils vont créer un ressentiment de la part des Hutus
11:38qui, jusqu'alors, avait un certain rôle
11:41et, jusqu'alors, occupait un certain nombre de fonctions
11:44relativement importantes.
11:46...
11:50A partir des années 1950,
11:53les Tutsis commencent à manifester
11:56des vérités d'indépendance.
11:58Au moment de la décolonisation,
12:00il y a au sein de l'élite Tutsi,
12:03il y a des idées d'indépendance, d'indépendantistes.
12:06Et, naturellement, ça fait peur aux colonisateurs belges.
12:09Et donc, ce qu'ils vont faire,
12:11c'est qu'ils vont renverser à 180 degrés leur politique
12:15où, désormais, ce seront plutôt les Hutus qui vont être favorisés.
12:20Et donc, ils vont favoriser, cette fois-ci,
12:22une prise de pouvoir, tout simplement,
12:24par un parti extrémiste Hutu.
12:26...
12:31C'est à ce moment qu'on a commencé à considérer les Tutsis
12:35comme des citoyens de seconde zone.
12:37A chaque fois qu'il y avait des problèmes,
12:41ils étaient considérés comme des beaux commissaires et exterminés.
12:45...
12:48On peut parler à peu près à la fois de milliers de morts
12:51et puis d'une émigration extrêmement importante
12:54d'une grande partie de la population Tutsi.
12:57On chassait les Tutsis de chez eux,
13:00on pillait, on brûlait.
13:02Voilà. Si tu pars pas, tu es tué, tout simplement.
13:06...
13:18En 1990, les enfants expulsés,
13:21les exilés de 1259 ont grandi
13:24et donc ils ont un désir de revenir dans leur pays d'origine.
13:28...
13:36...
13:49Il y a une sorte de panique qui surgit
13:51au sein des gens qui dirigent le Rwanda, c'est-à-dire les Hutus.
13:54Il y a à la fois la peur du Tutsi de l'extérieur
13:57et une grande méfiance, une paranoïa
14:00en ce qui concerne les Tutsis de l'intérieur.
14:03Et donc, lentement mais sûrement,
14:05on va développer un certain nombre d'outils
14:08pour préparer, finalement, la population Hutu à l'irréparable.
14:12...
14:14Et donc, on va développer à la fois des milices.
14:17...
14:19On va faire des achats massifs d'armes
14:21pour pouvoir les distribuer à la population.
14:23...
14:26Et puis, la fameuse création de radio-télévision Mille Collines
14:30qu'on va qualifier, non sans raison, de radio-machette.
14:33...
15:03...
15:13Au début de l'année 94,
15:15je pense que ma mère commençait à...
15:20à avoir envie de nous voir, en fait.
15:23Bon, je vais au Rwanda.
15:26Tigali était à feu à 100.
15:28Tigali, des grenades pétées partout.
15:33Il y avait des assassinats ciblés chez les Tutsis.
15:37Donc, ma mère m'a dit, il faut que tu repartes.
15:40Il faut que tu partes, parce que là, ça va très, très mal.
15:44J'ai courté mon séjour.
15:46Je suis rentrée.
15:48Mais je savais que j'allais pas aller revoir.
15:52Ça, c'est sûr.
15:54C'est sûr.
15:57D'ailleurs, tout ce que j'ai laissé ce jour-là,
16:00ils sont plus.
16:06Ben, oui, j'ai sauvé ma peau.
16:20Et puis après, le mois d'après, c'était ce qu'on sait.
16:23Ça se raconte pas.
16:25Ça se vit.
16:28Les circonstances de la mort des présidents Rwanda et Burundi
16:31ne sont pas claires.
16:33Hier soir, l'avion qui les ramenait de Tanzanie s'est écrasé
16:36quelques minutes avant son atterrissage à Tigali, au Rwanda.
16:39D'après certains témoins, l'avion a effuyé des tirs.
16:42D'autres parlent d'explosion juste avant l'atterrissage.
16:47Les tirs de l'avion de Burundi
16:49ont éclaté au-delà de l'aéroport.
16:51Il y a quelques minutes avant l'atterrissage,
16:54les tirs de l'avion de Burundi
16:56ont éclaté au-delà de l'aéroport.
17:00Le 6 avril 1994,
17:02l'avion du président Abiy Rahman a été abattu,
17:05et le président meurt.
17:07Il y a une vacance de pouvoir.
17:09C'est un prétexte
17:11qui va permettre aux auto-extrémistes
17:13de prendre le pouvoir
17:15et de gérer la mise en oeuvre du génocide.
17:26C'est un prétexte qui va permettre aux auto-extrémistes
17:29de prendre le pouvoir
17:31et de gérer la mise en oeuvre du génocide.
17:57C'est un prétexte qui va permettre aux auto-extrémistes
18:00de prendre le pouvoir
18:02et de gérer la mise en oeuvre du génocide.
18:27C'est un prétexte qui va permettre aux auto-extrémistes
18:31de prendre le pouvoir et de gérer la mise en oeuvre du génocide.
18:56C'était un cousin qui habitait ici, à Nyanza.
18:59Il était enseignant.
19:01Il a été joueur de foot ici.
19:04Il avait 5 enfants.
19:16Il a été ramené avec sa famille,
19:19et lui, l'histoire dit
19:23qu'on lui aurait coupé la tête.
19:26Et on aurait joué au foot
19:29avec sa tête ici, à l'intérieur même de ce stade.
19:46Ça demande déjà beaucoup d'énergie
19:48pour poursuivre cette quête de justice.
19:52Alors évidemment, quand les histoires familiales s'emmêlent,
19:56tomber sur sa famille, sur ses cousins, ses amis,
20:01ça fait perdre pied.
20:22Raphaël était grand et beau.
20:27J'ai quelques photos, mais...
20:52C'est un prétexte qui va permettre aux auto-extrémistes
20:55de prendre le pouvoir et de gérer la mise en oeuvre du génocide.
21:22Ils se sont bien gardés, hein ?
21:25Oui, les cercueils.
21:31Ah oui, oui, oui.
21:36C'est un peu comme ça.
21:39C'est un peu comme ça.
21:42C'est un peu comme ça.
21:45C'est un peu comme ça.
21:47Ah oui, oui, oui.
21:53Ici, on peut trouver 38 000 tutsis.
21:5750 poursatis sont tétés, morts,
22:00tués par Bigouma et ses alliés.
22:05Ici.
22:09Une fois au mois, du mois, j'arrive ici.
22:18On a toute la famille.
22:33Maman et papa.
22:36Ce sont les cercueils.
22:42On a une pensée pour eux.
22:48Ah.
22:56Vous n'aviez pas de photos ?
22:59C'est ça aussi, le drame.
23:03On nous a volé toutes nos photos.
23:05On nous a volé nos souvenirs.
23:07C'est-à-dire qu'en brûlant les maisons,
23:09en les pillant, on nous a tout pris.
23:12Je pense que j'étais un enfant.
23:14Moi, j'ai ma mère.
23:15Elle avait toute sa petite caisse.
23:18Je vois en bois.
23:19Il y avait toutes les photos
23:21que mon frère envoyait d'Europe avec les enfants.
23:24Les photos quand on était petites.
23:26Moi, je n'ai pas de photos quand je suis petite.
23:28Tout est parti dans la petite caisse.
23:30Toutes les photos qu'on a prises.
23:39C'est ce qui a permis d'identifier certaines victimes.
23:43Si on a retrouvé la carte d'identité dans les poches,
23:47les carnets.
23:52Oui, les béquilles.
23:53Les béquilles.
23:54Les handicapés.
24:00Même les...
24:02Les bigoudis.
24:03Même les bigoudis.
24:13L'identité
24:29Ça c'est la carte d'identité.
24:32Là ici, je pense que c'est marqué « Où tout s'est barré. »
24:35Et « Tout de si ».
24:37À côté.
24:39Ça, c'est la signature de ta condamnation à mort.
24:42C'est pas possible !
25:13C'est pour ça qu'on peut pas laisser quand même
25:17des gens qui ont fait ça
25:19les laisser vivre non plus tranquilles.
25:26Cette période de trois mois du génocide,
25:28on va vivre, je dirais, comme des fantômes.
25:31Nous passons nos nuits au téléphone,
25:35on envoie des fax,
25:37on envoie des appels au secours.
25:42Il n'y a pas beaucoup de mots
25:44pour raconter ce qu'on pouvait ressentir.
25:48Cette culpabilité qui vous rangeait,
25:51moi qui me rangeais, je venais de les laisser.
25:54Je les vois encore,
25:56cette image où tout le monde me fait...
26:03Le 8 avril, je suis dans mon bureau
26:09au collège Jeanne d'Arc à Reims.
26:11Je téléphone à la paroisse
26:15où je sais que la maman de Daphrosa s'est réfugiée.
26:20Et le père Blanchard m'annonce
26:23que la maman de Daphrosa a été tuée le matin.
26:27Des militaires sont venus chasser
26:30tous les réfugiés de l'église,
26:32ils ont tiré dans le tas.
26:35La maman de Daphrosa fait partie des victimes.
26:41J'ai la lourde charge,
26:43en rentrant le soir à la maison,
26:45d'annoncer la mort de la maman,
26:48de la grand-mère des enfants.
26:54Ma mère s'appelait Susanna Carmson.
27:12Halal.
27:32Alain adore les oies.
27:36Depuis 94,
27:38En 94, j'ai eu une phobie, presque.
27:43En 94, les rapaces s'en sont donné à cœur joie.
27:47Ils n'arrêtaient pas de manger les corps des nôtres.
27:53Dans un autre trauma, sûrement, tu te penses tout de suite à ça.
28:02Tu ne penses pas à la beauté de l'oiseau.
28:04Je ne vois pas un rapace en termes de poésie.
28:09C'est malheureux.
28:16Un génocide ne réussit jamais complètement, puisqu'il y a toujours des rescapés.
28:21Et ces rescapés sont là pour pouvoir témoigner de ce qui s'est passé.
28:27Tout repose sur des témoignages dans le cadre du génocide des Tutsis.
28:34Beaucoup de documents écrits ont été détruits.
28:38Depuis 30 ans, beaucoup de témoins ne sont plus.
28:42Et si on ne récolte pas ces témoignages, on ne pourra plus organiser des procès en France.
28:48Donc il y a urgence.
28:58C'est ça.
29:00C'est une fois de plus.
29:05Une fois de plus, c'est un carnet.
29:14C'était une région habitée par beaucoup de Tutsis.
29:17Il y a des collines où il n'y avait que des Tutsis d'ailleurs.
29:20Et où aujourd'hui, malheureusement, il reste peu d'Oiseaux.
29:24et où aujourd'hui, malheureusement, il ne reste personne.
29:28Musique douce
29:31...
29:45Que cherchez-vous ?
29:46Merci.
29:47...
30:13J'ai été enceinte en 1937.
30:18J'étais enceinte en 1937.
30:24Je me souviens bien.
30:27J'avais 20 ans, je n'avais pas de mariage.
30:32J'étais enceinte en 1937,
30:34j'étais enceinte en 1937.
30:38J'étais enceinte en 1937.
30:44J'étais enceinte en 1937.
30:48J'avais 30 ans.
30:50Une fois de plus, j'avais 9 ans.
30:56J'étais enceinte en 1937,
30:58j'ai eu 5 ans instantanément.
31:02J'étais enceinte en 1938 et j'étais enceinte en 1942.
31:08J'étais enceinte en 1933.
31:10Je ne peux pas me calmer.
31:12J'ai l'impression que je ne peux plus tout faire.
31:16Je ne peux plus rester dans ce chemin.
31:18Je n'ai plus le droit de faire mon travail.
31:21Je n'ai plus de moyens pour faire des choses.
31:24Je ne peux plus continuer à faire cela.
31:27Encore plus d'hommes ne peuvent plus faire leur travail.
31:34C'est très froid.
31:35C'est des rires. Tous les gens écoutent?
31:38Mais bon, c'est leur histoire aussi.
31:40C'est leur histoire aussi.
31:52C'est terrible.
31:55Comment veux-tu qu'on ne prenne pas toutes ces ondes-là?
32:08Oui, c'est merveilleux.
32:09C'est vraiment merveilleux.
32:11Tu as eu un grand cas sur combien?
32:13Je ne sais pas, je n'ai pas eu le temps.
32:16Je n'ai pas été encore au quotidien.
32:20C'est l'hommage des meilleurs femmes.
32:26Oui, ce sont les meilleures femmes.
32:28C'est le plus important pour nous,
32:31de donner la mémoire à ces femmes qui ont résisté.
32:34Et ça c'est ce qu'il faut.
33:05À la fin du génocide, Bigouma s'est réfugié au Congo.
33:09Il a dû avoir des magouilles pour qu'il puisse prendre l'avion sans papier,
33:13mais en tout cas il s'est retrouvé en France.
33:16En fin de juin 1994, la France a mis en place ce qu'on a appelé l'opération turquoise
33:26pour créer des zones de sécurité.
33:34La France a décidé de lancer une opération humanitaire au Rwanda.
33:39Je crois que le premier objectif est atteint avec, encore une fois,
33:43tous ces sourires qui fleurissent sur vos visages.
33:49Mais la zone turquoise n'a été qu'une sorte de couloir
33:54pour faire fuir une grande partie de la population
33:58et exfiltrer les autorités qui venaient de commettre le génocide.
34:04Et donc l'opération turquoise va permettre à des centaines de génocidaires Hutus,
34:09donc des responsables des génocidaires Hutus,
34:11de quitter le territoire rwandais et qui par la suite iront pour certains en France,
34:18pour d'autres en Belgique ou encore au Canada.
34:22Ici en France, ils se sont refait une virginité,
34:24ce sont de bons parents, ce sont de bons voisins,
34:27ce sont de bons citoyens,
34:29ce sont de bons citoyens qui s'impliquent dans des associations humanitaires,
34:33voire des bons chrétiens.
34:41Vous imaginez, nous avons nos familles décimées
34:47et vous voyez des ferlets dans nos pays ici,
34:51les assassins de nos familles.
34:53Mais c'est un scandale !
34:56Depuis plus de vingt ans, nous avons déposé plus d'une trentaine de plaintes
35:01et jusqu'à maintenant, malheureusement,
35:05seules cinq personnes ont été jugées et condamnées.
35:13Nous avons fait des recherches,
35:15nous avons fait des enquêtes,
35:17nous avons fait des recherches,
35:19nous avons fait des enquêtes,
35:21nous avons fait des enquêtes,
35:23et nous avons fait des enquêtes.
35:33La France, c'est pratiquement le seul pays aujourd'hui
35:36qui refuse toujours d'extrader ces personnes-là vers le Rwanda
35:41où ils auraient déjà été jugés.
35:44D'où ce grand nombre de dossiers qui s'amoncèlent sur le bureau des juges,
35:48qui ne sont pas suffisamment nombreux.
35:50C'est-à-dire qu'il a fallu cinq ans de dénoncer
35:52une lenteur insupportable pour les victimes.
35:59En 2015, nous avons reçu une lettre anonyme
36:03dénonçant Bigouma.
36:05Il travaillait à l'université de Rennes
36:07comme responsable de la sécurité.
36:10Donc immédiatement, nous nous sommes emparés de ce dossier.
36:21Les rescapés, c'est pas eux qui ont le plus vu.
36:26C'est-à-dire qu'un rescapé, soit il s'est caché dans un trou de souris,
36:31soit il était caché dans un plafond d'un bienfaiteur.
36:39À ce moment-là, il n'y avait pas d'inquiétude.
36:42Il n'y avait pas d'inquiétude.
36:44Il n'y avait pas d'inquiétude.
36:47Mais par contre, les tueurs, on a besoin de leurs paroles,
36:51de leurs témoignages.
36:54Parce que c'est eux qui savent.
37:16Mais vous savez, entrer dans une prison,
37:19c'est pas si facile que ça,
37:22quand on sait qui c'est qui l'habite.
37:26Dites quoi ?
37:27Alain Gauthier, mon frère.
37:31Et il accepte de parler ?
37:35De parler du génocide, ici, à Nianza ?
37:39On parle de l'accident d'Annan,
37:41parmi les gens qui ont été séparés
37:45le jour où l'on a rencontré l'homicide,
37:49au coin de la France.
37:51Oui.
37:52Là, je me demande,
37:55qu'est-ce que cela veut dire,
37:58pour l'autre,
37:59pour l'Hégénie ?
38:01Je ne me demande pas pourquoi.
38:03Je viens de France et je suis arrivée en Angleterre.
38:09Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:149 ans ?
38:15Oui.
38:16C'est-à-dire à l'âge de 9 ans ?
38:17Oui, à l'âge de 9 ans.
38:19Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:21À l'âge de 9 ans ?
38:22Oui, à l'âge de 9 ans.
38:23D'accord.
38:24Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:28Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:30Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:32Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:34Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:36Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:38Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:40Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:42Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:44Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:46Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:48Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:50Je suis arrivée en Angleterre à l'âge de 9 ans.
38:52J'ai passé une année à l'école,
38:54Alors que mon père était en Angleterre,
38:56J'ai commencé à retrouver des collègues
38:58D'accord
39:00et j'ai reçu des nuits de travail
39:02J'ai reçu des nuits de travail
39:04J'ai reçu des nuits de travail
39:06J'ai reçu des nuits de travail
39:08J'ai reçu un rythme
39:10J'ai reçu un rythme
39:12Je n'avais pas le temps
39:14Je n'avais même pas le temps
39:16Ah oui.
39:20OK.
39:23Qu'ils vous mentent ou qu'ils ne vous mentent pas,
39:25il faut quand même les interroger.
39:29Au détour d'une phrase, vous allez déjà comprendre des choses.
39:39Je ne veux pas que tu me manques.
39:43Je veux que tu me manques.
39:46Je ne veux pas que tu me manques.
39:48Je ne veux que tu me manques.
39:49Je ne veux pas que tu me manques.
39:55Si tu ne me manques pas, ça veut dire que tu me manques
39:58car j'ai déjà mis une propriété.
40:02Je t'ai dit si tu ne m'améliores pas, je ne te ferai plus de mal.
40:06Je te jure.
40:09Je ne veux pas que tu me manques.
40:12Je ne veux pas que tu me manques.
40:16C'est pour ça qu'il est venu me voir et m'appeler.
40:20Je ne voulais pas qu'il me fasse du mal.
40:23C'est pour ça qu'il est venu te voir.
40:29Ok, c'est bon.
40:32Ok, je vais aller au travail.
40:37Je vais me reposer.
40:46Le boss est là.
40:48Le boss est là.
40:50Le boss est là.
40:53Le bosse est là.
41:00Un gros menteur.
41:02Le negateur professionnel.
41:04Il a eu la perpète.
41:06Et la seule chose qu'il sait, c'est qu'il est attiré sur ce truc.
41:09Il a tué un bœuf.
41:11Il a tué le taureau des vaches de...
41:14Il n'a dégagé que des ondes négatives.
41:16Tu ne pouvais pas être bien, là.
41:18Si c'est ça, mais...
41:20J'avais envie de lui dire, tais-toi, tais-toi.
41:22Mais il continuait.
41:44À chaque fois, c'est des très jolis endroits.
41:59C'est incroyable, hein?
42:01Oui.
42:03C'est le décalage entre le macabre et la beauté,
42:06et toujours saisissant.
42:08Et quel que soit l'endroit,
42:10même nous, on s'habite.
42:12On croit qu'on pourrait s'habituer,
42:14mais on ne s'habitue pas.
42:16Malheureusement.
42:18Je ne sais pas s'il faut s'habituer, d'ailleurs.
42:21Allez.
42:23Allez.
42:53Il a fallu parfois plusieurs attaques,
42:55soit des miliciens, soit des gendarmes,
42:58pour venir à bout de leur résistance.
43:01Il est très beau, le montagne!
43:03Oui, il est très beau.
43:05Mais je ne vois pas pourquoi tu ne l'as pas vu.
43:07Je ne peux pas le voir.
43:09Il est très beau, mais il ne se voit pas.
43:11Mais il est très beau.
43:13Oui, il est très beau.
43:15Et il est très chaud.
43:17Il est très chaud, c'est sûr!
43:19Il a du vent.
43:21C'est bon, il a du vent.
43:23C'est bon, il a du vent.
43:25Il a du vent.
43:27Il a du vent.
43:29On ne peut pas s'occuper de ces terrains.
43:38Si on ne sait pas où on va, il y a un risque de se chercher.
43:43On ne peut pas faire notre vie comme avant.
43:48Si on ne sait pas où on va, il y a un risque de se chercher.
43:53Il faut s'occuper de ces terrains, et les protéger.
43:57C'est ce qu'il y a de plus fort, c'est ce qu'il n'y a pas de plus fort, c'est ce qu'il n'y a pas de plus fort.
44:02C'est ce qu'il y a de plus fort.
44:04Le Chamin des Oiseaux
44:07Le Chamin des Oiseaux
44:10Le Chamin des Oiseaux
44:13Le Chamin des Oiseaux
44:16Le Chamin des Oiseaux
44:19Le Chamin des Oiseaux
44:26Quand je suis enceinte, je suis toujours au chemin de l'eau.
44:29Il y a 30 ou 40 mètres d'eau.
44:31Avec l'eau, j'ai le temps de rouler.
44:33D'où je prends soin de la terre.
44:36La terre est très bien, c'est une grande terre.
44:38– Et l'eau fait de l'eau très bonne.
44:41– Oui, l'eau fait de l'eau.
44:43Il fait de l'eau, avec cette terre, un beau marché.
44:46On peut passer du jour au lendemain,
44:49et le soir on peut pas aller du loin.
44:52C'est ce qu'on a fait, c'est ce qu'on a fait.
45:02C'est ce qu'on a fait, c'est ce qu'on a fait.
45:04C'est ce qu'on a fait.
45:06C'est ce qu'on a fait.
45:07C'est ce qu'on a fait.
45:08C'est ce qu'on a fait.
45:10C'est ce qu'on a fait.
45:11C'est ce qu'on a fait.
45:13C'est ce qu'on a fait.
45:14C'est ce qu'on a fait.
45:16C'est ce qu'on a fait.
45:17C'est ce qu'on a fait.
45:19Et l'aufencière, c'est passé par un autre proche.
45:21C'était mot tablette.
45:23Je crois inaccordable que cette
45:46C'est pour ça qu'on a fait de la moulade.
45:54Un, deux, trois, quatre, cinq,
46:05sept, huit, neuf, dix.
46:11J'ai commencé le karaté en 78.
46:16Maintenant, je suis centunoir, septième danse.
46:23Comme la majorité me connaissait comme un karatéka,
46:26quand je donnais les ordres,
46:28j'ai commencé à faire du karaté.
46:30J'ai commencé à faire du karaté en 1978.
46:33J'ai commencé à faire du karaté en 1979.
46:35J'ai commencé à faire du karaté en 1980.
46:38J'ai commencé à faire du karaté en 1990.
46:41Après les ordres, j'ai accepté.
46:46J'ai expliqué aux gens que ceux qui viennent vous tuer,
46:51ils ont deux bras, ils ont deux jambes,
46:54ils ont deux yeux, ils ont le sang rouge comme nous.
46:57Il ne faut pas qu'ils les perdent,
46:58parce qu'il faut qu'ils engagent le combat.
47:06En utilisant les pierres,
47:08on peut lancer à quelqu'un qui a un fusil.
47:11Si nous lançons ensemble les pierres contre lui,
47:14tu parviens à lutter.
47:18On a résisté contre eux pendant au moins deux semaines.
47:25Et après, il y avait une petite route
47:27qu'on a suivie vers le Burundi.
47:30Il y avait beaucoup de barrières qui nous faisaient franchir.
47:38Le Burundi, le Burundi
47:42Le Burundi, le Burundi
47:45Le Burundi, le Burundi
47:48Le Burundi, le Burundi
47:53Ce n'était pas facile.
47:56À chaque barrière, on faisait un combat.
48:06Nous avons perdu beaucoup de gens.
48:09Avant, on avait fait un petit recensement.
48:13On était à 3480.
48:18Ceux qui ont pu franchir la rivière,
48:22le Burundi, étaient juste 118.
48:38Le Burundi, le Burundi
48:43Le Burundi, le Burundi
48:48J'avais une grande famille,
48:50y compris ma femme et mon enfant, qui étaient tous perdus.
48:54Le Burundi, le Burundi
48:57Le Burundi, le Burundi
49:02Bidouman, il va être face à la justice.
49:07Il va être face aux parties civiles
49:11que nous sommes.
49:12Et surtout, il va être face aux victimes.
49:23C'est important pour le Rwanda,
49:25pour l'écriture de cette histoire-là,
49:27des lieux et cette histoire du génocide.
49:29Et en cela, on peut se dire,
49:32voilà à quoi ça sert aussi notre travail.
49:41Salut.
49:44Salut, Coco.
49:45Comment allez-vous ?
49:47On est comme vous.
49:48On est comme vous, on attend.
49:52Vous voyez quoi ?
49:53Là, vous ne croyez pas.
49:56Oui, oui.
49:57Quand même, on commence à avoir un nœud dans le ventre.
50:01Moi, ça commence.
50:02Tout doucement, s'installer.
50:04Je stresse.
50:06Je stresse du verdict.
50:08Oui.
50:10Je ne m'habitue toujours pas.
50:14Vous avez confiance ?
50:15Oui, oui.
50:16Vous stressez de confiance ?
50:18Oui, oui.
50:19On a confiance.
50:33C'est bon ?
50:34C'est bon.
51:02J'étais dans un stress.
51:03Tu n'as jamais vu ça ?
51:04Non, je n'ai pas vu.
51:06De temps en temps, tu commences à dire oui, oui.
51:32Nous avons eu le résultat !
51:35Le résultat !
51:36Nous avons eu le résultat !
51:39Nous avons eu le résultat !
51:41Nous avons eu le résultat !
51:43Nous avons le résultat !
51:45Je pense au Dieu,
51:47à tous les victimes
51:49et à tous ceux qui ont été victimes,
51:51avec qui nous avons perdu
51:53et qui nous ont effacés.
51:55Je pense à eux.
51:56Je pense à cette instant-mème,
52:00À toutes les victimes, Aïtchi, Bigouma et ses pères ont infligé la perpétuité.
52:07En fait, les rescapés vivent, ont été condamnés à perpétuité depuis presque 30 ans.
52:15Donc c'est ça qu'il faut comprendre.
52:18Je vais pouvoir leur dire qu'ils ne sont pas venus dire des choses pour rien.
52:24Ils sont venus le dire ici, à Paris, dans cette cour d'assises,
52:30et leur souffrance a été entendue.
52:33Et merci.
52:34Merci, merci, merci !
52:38C'est la justice qui doit remercier.
52:54Je dis que le génocide, toujours, ça aurait pu être un événement qui aurait pu faire exploser aussi notre couple.
53:04Mais je crois que c'est un peu ce qui nous a soudés encore davantage.
53:12Parce qu'on avait ce combat à mener, et je pense que ce combat qu'on ne peut plus abandonner et qu'on mènera jusqu'à la fin de nos jours.
53:23On aura au moins la satisfaction d'avoir fait peut-être quelque chose d'important dans notre existence.
53:31D'Afrosa dit souvent, effectivement, on est des gens peu importants,
53:37mais qui avons été entraînés dans des événements excessivement importants.
53:43Bon, voilà. C'est notre histoire.
54:23Abonnez-vous !
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