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  • 23/06/2025
Les députés se prononcent sur la proposition de loi visant à mettre en place un registre national des cancers, portant l'objectif de recueillir et centraliser les données en la matière. Le texte, adopté par les sénateurs en avril 2023, a été inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée après la prise de parole de l'ancien ministre de la Santé et député Aurélien Rousseau, révélant, dans l'hémicycle, avoir été absent du fait d'un cancer. Retrouvez les débats et les positions des députés sur le texte.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur LCP. Nous sommes au cœur de la séance publique et aujourd'hui on débat d'un texte qui vise à créer un registre national des cancers pour mieux surveiller ces maladies et pouvoir centraliser les données.
00:00:22Puisqu'en effet aujourd'hui, il y a une multitude de registres selon les zones géographiques ou les types de cancers. Pour le ministre de la Santé, la création de ce registre est une priorité.
00:00:34La séance est ouverte. L'ordre du jour appelle à la discussion de la proposition de loi adoptée par le Sénat visant à mettre en place un registre national des cancers.
00:00:45La conférence des présidents a décidé que ce texte serait examiné dans son intégralité selon la procédure de législation en commission.
00:00:53En application de l'article 107-3 du règlement, nous entendrons tout d'abord les interventions du gouvernement, du rapporteur de la commission, puis les explications de vote des groupes.
00:01:03Nous passerons ensuite directement au vote sur l'ensemble.
00:01:06La parole est à monsieur Yannick Noder, ministre en charge de la Santé et de l'accès aux soins.
00:01:15Madame la présidente, monsieur le président de la commission des affaires sociales, cher Frédéric Valtoux, monsieur le rapporteur, cher Michel Lozana,
00:01:44Mesdames et messieurs les députés, je suis très heureux de me tenir devant vous aujourd'hui pour saluer et accompagner avec conviction l'examen d'un texte aussi important
00:01:54qui concerne une cause nationale, humaine et scientifique, celle de la lutte contre le cancer.
00:02:00Permettez-moi d'abord de saluer l'esprit transpartisan dans lequel cette proposition de loi a été conçue, débattue et adoptée,
00:02:07à l'unanimité par le Sénat et la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
00:02:13Je tiens à remercier chaleureusement les sénatrices Sonia de la Provoté et Marie-Pierre de la Gontry pour leur initiative,
00:02:20ainsi que Nadia Sologoud, rapporteur au Sénat, et Michel Lozana, rapporteur ici aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
00:02:28Je veux saluer ici la qualité du travail accompli dans un esprit d'unité politique rare et précieux et qui nous honore collectivement.
00:02:38Permettez-moi aussi ces quelques mots pour saluer le courage des parlementaires,
00:02:42à l'image de la présidente de l'Assemblée nationale, Yann Broun-Pivet, le député Aurélien Rousseau,
00:02:47la députée Marine Hamelet, la députée Nathalie Daconsiesao-Carvalho,
00:02:53qui ont entamé un combat et qui forcent respect et admiration.
00:02:58Je crois que nous pouvons leur rendre hommage aujourd'hui.
00:03:02Dès ma nomination, j'ai tenu à ce que ce texte puisse rapidement terminer son chemin législatif,
00:03:07tant il embarque l'espoir des centaines de milliers de nos compatriotes et de nombreuses associations de patients.
00:03:15Mais aussi parce que cette proposition de loi s'inscrit pleinement dans les priorités du gouvernement,
00:03:21mieux prévenir, mieux soigner, mieux comprendre le cancer et ses impacts liés à l'environnement.
00:03:29Nombre d'entre vous sur ces bancs, vous êtes saisis à bras le corps de cette dernière question.
00:03:35Je pense aux travaux de Sandrine Jossot, de Benoît Biteau, de Dominique Pottier,
00:03:41de Vincent Thiebaud, de Paul Christophe, de Vincent Jean-Brun ou encore de Nicolas Thierry, pour ne citer qu'eux.
00:03:47Je serais heureux de pouvoir prolonger ces débats et ces travaux au-delà du texte que nous discutons aujourd'hui.
00:03:55Mesdames et messieurs les députés, en 2023, près de 433 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France.
00:04:04Chaque jour, c'est plus de 1 100 Français qui apprennent malheureusement qu'ils sont atteints d'un cancer.
00:04:10Plus encore, le nombre de nouveaux cas a doublé en 30 ans.
00:04:15Chez les jeunes adultes, certaines localisations, comme le cancer du sein, progressent de manière inquiétante
00:04:22et près d'un cancer sur deux est aujourd'hui lié à des facteurs évitables.
00:04:28Nous ne pouvons pas rester dans une logique de retard, d'estimation ou d'approximation.
00:04:33Pour mieux prévenir, mieux diagnostiquer, mieux soigner et mieux comprendre les cancers, nous devons les connaître.
00:04:41La proposition de loi vise à confier à l'Institut national du cancer la mise en œuvre d'un registre national des cancers,
00:04:49véritable socle d'une épidémiologie de précision indispensable pour nos politiques de santé.
00:04:57Actuellement, la France repose sur 33 registres locaux, couvrant à peine un quart de la population française.
00:05:07Ces outils, bien que fondamentaux, sont hétérogènes, inégalement répartis, souvent sous-dotés et parfois technologiquement dépassés.
00:05:17Des zones rurales sont surreprésentées, tandis que des territoires exposés à des risques environnementaux
00:05:24ou marqués par des inégalités sociales comme la Seine-Saint-Denis sont absents du périmètre de surveillance.
00:05:32Nous devons donc, de manière lucide, partir de l'existant, mais aller plus loin en évitant les écueils d'une généralisation purement administrative.
00:05:43Le gouvernement partage pleinement l'esprit de cette loi.
00:05:47Nous accompagnerons donc cette mise en œuvre avec les parlementaires, les associations et les acteurs des territoires
00:05:56pour construire un registre intelligent, évolutif et robuste.
00:06:01Ce tout nouveau registre national sera bâti sur deux piliers.
00:06:05Le premier, la consolidation du réseau de registres locaux avec un pilotage renforcé de l'Inca,
00:06:12la création de nouveaux registres dans des zones sous-représentées,
00:06:17à savoir une zone urbaine défavorisée ainsi qu'une zone plus exposée à des risques chimiques.
00:06:24Enfin, une homogénéisation des pratiques, des outils et du cadre juridique.
00:06:29Le deuxième pilier sera l'extension de la plateforme de données en cancérologie de l'Inca
00:06:35pour agréger de manière sécurisée et pseudonymisé les données du système national des données de santé,
00:06:45des registres, des bases biologiques environnementales comme le Green Data for Health, clinique sociale,
00:06:53documenté également aujourd'hui plus de 12 millions de trajectoires de patients atteints de cancer.
00:06:59C'est cette plateforme qui intégrera les données de dépistage, les parcours de soins, la génétique moléculaire,
00:07:07la qualité de vie après cancer qui constituera le socle de notre registre national.
00:07:14En outre, disposer de plus d'informations sur l'origine environnementale des cancers est une priorité
00:07:21et la création du registre national devra permettre donc d'y répondre.
00:07:26Au-delà des registres, nous devons aussi changer de paradigme dans notre manière d'appréhender les causes du cancer.
00:07:34Il ne s'agit plus seulement d'envisager d'identifier un cancérogène isolé,
00:07:41mais de comprendre les expositions multiples sur la durée auxquelles chacun est confronté.
00:07:48C'est tout l'enjeu de l'approche par l'Exposome
00:07:50qui vise à documenter l'ensemble des expositions environnementales, professionnelles, alimentaires, comportementales,
00:07:59depuis la naissance, voire la période prénatale.
00:08:03Cette approche est d'autant plus pertinente que les effets ne sont pas linéaires,
00:08:07mais s'additionnent, se potentialisent, comme le député Benoît Biteau me l'a très bien expliqué,
00:08:13à moi ainsi qu'à mon cabinet.
00:08:14C'est ce qu'on appelle l'effet cocktail qui rend particulièrement difficile l'évaluation toxicologique classique.
00:08:23Ce registre devra donc pouvoir s'articuler avec les travaux du Plan national de recherche environnement, santé, travail, PNR,
00:08:33qui intègre pleinement cette complexité,
00:08:35avec les initiatives émergentes autour du Green Data for Health,
00:08:40croisant les données de santé et données environnementales
00:08:45pour mieux prévenir les pathologies chroniques.
00:08:49Parmi ces facteurs environnementaux,
00:08:51l'exposition de la population aux pesticides est une priorité de santé publique.
00:08:56En octobre, je réunirai le comité des études nationales sur les pesticides
00:09:05pour faire le point sur les dernières données concernant les effets de pesticides sur la santé.
00:09:11Par ailleurs, je me suis engagé avec Agnès Pannier-Runacher et Annie Gennevard
00:09:15à renforcer les captages d'eau potable vis-à-vis des pesticides.
00:09:20L'eau que nous buvons du robinet doit rester de qualité pour tous
00:09:23et nous devons pour cela agir en prévention
00:09:26pour limiter l'utilisation des pesticides autour des captages.
00:09:31Les substances actives phytopharmaceutiques, les plus dangereuses,
00:09:35sont progressivement interdites grâce à la réglementation européenne
00:09:40qui garantit un cadre protecteur.
00:09:43Je serai particulièrement vigilant, ainsi que mon ministère,
00:09:46aux décisions qui sont prises sur le renouvellement d'approbation de substances actives
00:09:51pour agir à la source et limiter l'exposition de la population et de l'environnement aux substances toxiques.
00:09:59J'ai confiance dans le système d'évaluation des risques européens, madame la députée,
00:10:03qui garantit l'indépendance de l'expertise
00:10:06et donc une analyse rigoureuse des effets sanitaires et environnementaux des pesticides.
00:10:12Je veux ici saluer l'engagement inlassable de nos partenaires associatifs
00:10:17qui font vivre la lutte contre le cancer au quotidien.
00:10:21Je pense notamment à la Ligue contre le cancer,
00:10:25acteurs historiques mobilisés sur tout le territoire
00:10:28pour l'aide aux malades, la recherche et la prévention.
00:10:32Jeune et Rose, association qui porte avec force la voix des jeunes femmes
00:10:37confrontées au cancer du sein,
00:10:39avec une approche innovante et inclusive
00:10:41qui s'est massivement mobilisée en faveur de ce texte.
00:10:44Je pense également à Rezop, Vivre comme avant,
00:10:48Europa Dona, l'AFM 3M
00:10:51et tant d'autres collectifs de patients ou de proches
00:10:54qui rappellent jour après jour
00:10:56que la donnée de santé n'est jamais abstraite,
00:10:59elle porte des visages, des histoires, des parcours de vie.
00:11:04Ce registre national, nous le construisons avec eux.
00:11:08Il ne s'agit pas d'un instrument technique,
00:11:11c'est un outil de justice sanitaire, d'équité territoriale
00:11:15et de démocratie en santé.
00:11:18La rédaction actuelle de la loi permet d'intégrer
00:11:21cette vision hybride et moderne du registre national.
00:11:25Un décret sera pris d'ici la fin de l'année
00:11:27pour en définir les modalités
00:11:30dans le respect de l'intention du législateur,
00:11:33et je remercie encore la sénatrice,
00:11:35des exigences éthiques,
00:11:38de la souveraineté numérique de l'hébergement
00:11:40confiée à l'Inca,
00:11:42de la protection des données
00:11:43qui seront pseudomisées
00:11:45et utilisées à des fins strictement encadrées.
00:11:49Vous l'avez compris,
00:11:50le gouvernement est pleinement favorable
00:11:52à une adoption conforme de ce texte.
00:11:55Ce registre est un outil scientifique,
00:11:58mais aussi un acte politique fort,
00:12:01celui de ne plus tolérer l'invisibilité
00:12:03de certains territoires,
00:12:05de certaines populations face au cancer.
00:12:08C'est un levier pour accélérer la recherche,
00:12:11cibler nos politiques de prévention,
00:12:14réduire les inégalités
00:12:15et demain, sauver des vies.
00:12:19Mesdames et Messieurs les députés,
00:12:20le cancer n'est pas une abstraction,
00:12:22c'est une réalité brutale, quotidienne,
00:12:25qui touche plus d'un Français sur deux
00:12:27au cours de sa vie.
00:12:284 millions de nos compatriotes en sont atteints,
00:12:31qui bouleversent des familles,
00:12:34des couples, des parcours professionnels,
00:12:36des destins.
00:12:37C'est la première cause de mortalité en France
00:12:39devant les maladies cardiovasculaires.
00:12:42C'est aussi un combat collectif
00:12:44que nous menons depuis plusieurs décennies,
00:12:46les plans cancer successifs,
00:12:48la stratégie décennale 2021-2030,
00:12:52la mobilisation des soignants,
00:12:54la mobilisation des aidants,
00:12:56la mobilisation des associations,
00:12:58des chercheurs, des patients.
00:12:59Tous ensemble, nous avons réussi
00:13:02à améliorer le taux de survie,
00:13:04à renforcer les dépistages,
00:13:06à ouvrir la voie aux thérapies ciblées
00:13:07et à la médecine personnalisée.
00:13:10Mais aujourd'hui encore,
00:13:12la maladie frappe de manière inégale.
00:13:14L'environnement, les conditions sociales,
00:13:16le lieu de résidence jouent un rôle
00:13:19dans le risque de développer un cancer.
00:13:22Et nous savons que ce que nous mesurons pas bien,
00:13:25nous ne pouvons ni le corriger,
00:13:27ni le prévenir.
00:13:27C'est pourquoi la question
00:13:30d'un registre national des cancers
00:13:32n'est pas technique,
00:13:34Madame la députée,
00:13:35mais elle est politique.
00:13:37Elle a une condition de l'égalité réelle
00:13:39face à la maladie,
00:13:41de la justice en santé publique
00:13:43et de la puissance de notre recherche.
00:13:45Elle est aussi une promesse,
00:13:47ne laisser aucune trajectoire
00:13:49de patients dans l'ombre.
00:13:51Mesdames et Messieurs les députés,
00:13:52cette proposition de loi
00:13:54s'inscrit dans une ambition nationale,
00:13:57celle de faire de la France
00:13:58l'un des pays les plus avancés au monde
00:14:00dans la surveillance
00:14:01et la compréhension des cancers.
00:14:03Ce registre national
00:14:05en sera l'un des piliers.
00:14:07Le gouvernement, vous l'avez compris,
00:14:09s'engage à prendre,
00:14:11avant la fin de l'année,
00:14:12le décret qui viendra préciser
00:14:14les modalités de mise en œuvre
00:14:15de ce registre national,
00:14:17qui sera un dispositif unique au monde
00:14:20dans le suivi exhaustif des cancers
00:14:22et permettra d'aider
00:14:24toute la filière de la cancérologie
00:14:26à mieux répondre aux défis de demain.
00:14:29Je vous remercie pour votre engagement,
00:14:31pour votre travail collectif
00:14:33et pour l'esprit d'unité
00:14:35dont vous faites preuve aujourd'hui.
00:14:37Merci à tous.
00:14:38Merci beaucoup, Monsieur le Ministre.
00:14:41Le sujet fait consensus
00:14:43dans l'hémicycle sur tous les bancs.
00:14:45On estime que la création
00:14:47de ce registre national des cancers
00:14:49est une nécessité
00:14:50pour faire progresser la recherche.
00:14:52Et il faut aller vite,
00:14:53estime le rapporteur du texte,
00:14:55Michel Lozana.
00:14:56Il est par ailleurs médecin.
00:14:58La séance est reprise.
00:15:00Je donne la parole maintenant
00:15:01à Monsieur le rapporteur
00:15:02de la Commission des Affaires Sociales,
00:15:04Monsieur Michel Lozana.
00:15:05Merci, Madame la Présidente,
00:15:17Monsieur le Ministre,
00:15:18cher Yannick,
00:15:19Monsieur le Président de la Commission,
00:15:21mes chers collègues.
00:15:22Je suis donc heureux
00:15:23que nous puissions nous retrouver
00:15:24aujourd'hui pour examiner en séance
00:15:27la proposition de loi
00:15:28visant à mettre en place
00:15:29un registre national des cancers.
00:15:33Nos collègues du Sénat
00:15:34ont adopté cette proposition de loi
00:15:35en 2023
00:15:36à l'initiative de notre collègue
00:15:39Sonia de la Provoté,
00:15:40que je salue,
00:15:41qui est ici présente
00:15:42dans les tribunes.
00:15:44Cependant,
00:15:44son inscription à l'ordre
00:15:45du jour de l'Assemblée nationale
00:15:47était depuis en souffrance.
00:15:49À la faveur des questions
00:15:50du gouvernement du 3 juin dernier,
00:15:53d'une question de notre collègue
00:15:54Aurélien Rousseau,
00:15:56brillamment reprise à la volée
00:15:58par notre Présidente Yael,
00:16:00le gouvernement a décidé
00:16:02d'inscrire à cette proposition de loi
00:16:03à l'ordre du jour
00:16:04et je l'en remercie.
00:16:06Vous le savez,
00:16:07les chiffres ont déjà été dits.
00:16:09433 nouveaux cas en France
00:16:11pour l'année 2023,
00:16:13première cause de décès
00:16:14chez les hommes
00:16:14et deuxième chez les femmes,
00:16:17162 décès annuels.
00:16:19Ces constats,
00:16:20nous ne pouvons nous y habituer.
00:16:22Face à eux,
00:16:23nos outils sont connus,
00:16:24qui se nomment prévention,
00:16:25surveillance, dépistage
00:16:26ou bien encore
00:16:27traitement précoce.
00:16:28Tout s'implique de mieux connaître
00:16:30la maladie
00:16:31et de cerner ses déterminismes.
00:16:34Pour ce faire,
00:16:35nous disposons en France
00:16:36de registres épidémiologiques.
00:16:38Ils consistent à recueillir
00:16:40au sein d'une population
00:16:42géographiquement définie
00:16:44des données individuelles
00:16:46nominatives
00:16:46sur un ou plusieurs événements
00:16:48de santé
00:16:48tels que les cancers.
00:16:50Au nombre de 33 en 2025,
00:16:52ces registres sont
00:16:53de nature différente.
00:16:5419 registres sont généraux,
00:16:56dont 5 outre-marins.
00:16:5812 sont spécialisés
00:16:59et 2 sont des registres nationaux
00:17:01pour les cancers de l'enfant.
00:17:04Le constat est clair.
00:17:05Alors que les données
00:17:06médico-administratives
00:17:07ne sauraient constituer
00:17:08des données suffisamment précises
00:17:10à elles seules,
00:17:11les registres dont nous disposons
00:17:13ne nous permettent pas
00:17:14de disposer des données
00:17:16sur l'ensemble
00:17:17de la population française
00:17:18à la différence
00:17:19de nombre
00:17:20de nos voisins européens.
00:17:22Au contraire,
00:17:23les nôtres sont établis
00:17:24à partir
00:17:25d'extrapolations
00:17:27réalisées
00:17:28sur la base
00:17:29des registres
00:17:30généraux existants,
00:17:32lesquels couvrent moins
00:17:33d'un quart
00:17:34de la population nationale.
00:17:36Or, cela entrave
00:17:37donc notre connaissance
00:17:38fine et exhaustive
00:17:39des cancers
00:17:40et donc entrave
00:17:41nos capacités
00:17:42à les combattre.
00:17:44Prenons un exemple,
00:17:45la population suivie
00:17:46aujourd'hui par les registres
00:17:47est une population
00:17:47plus rurale
00:17:48que la moyenne française
00:17:50et les extrapolations
00:17:51pourrait donc comprendre
00:17:53des biais
00:17:53et nous offrir
00:17:54un panorama faussé
00:17:56des cancers en France
00:17:57pouvant entraver
00:17:58nos efforts
00:17:59pour surveiller,
00:17:59prévenir, dépister,
00:18:01traiter les cancers
00:18:02partout sur le territoire.
00:18:04Ce qu'on s'a,
00:18:05nous sommes nombreux
00:18:06à l'avoir posé
00:18:07de l'Académie nationale
00:18:09de médecine à Ligas
00:18:10en passant par
00:18:11de nombreux acteurs
00:18:12associatifs,
00:18:12administratifs
00:18:13ou scientifiques
00:18:14que je tiens à saluer ici,
00:18:16en particulier
00:18:17le professeur Guillot
00:18:18que je crois avoir vu là-haut,
00:18:19l'association Générose
00:18:21mais beaucoup
00:18:21d'autres associations
00:18:22qui se sont mobilisées.
00:18:25Dès lors,
00:18:26la proposition de loi
00:18:27entend faire évoluer
00:18:28notre système
00:18:29en modifiant
00:18:29le code de la santé publique
00:18:31avec l'article unique
00:18:32créant un registre
00:18:33national des cancers
00:18:35et en attribuant
00:18:36la gestion à l'Inca.
00:18:38Ce registre national
00:18:39est pour objet
00:18:40de centraliser,
00:18:40de mettre à disposition
00:18:41des données populationnelles
00:18:44relatives à l'épidémiologie
00:18:45et aux soins des cancers
00:18:47pour améliorer
00:18:48la prévention,
00:18:49le dépistage,
00:18:50le diagnostic
00:18:50mais aussi
00:18:51la prise en charge
00:18:52des patients.
00:18:53Il renvoie enfin
00:18:54à un décret
00:18:55en Conseil d'État
00:18:56le soin de préciser
00:18:57l'organisation concrète
00:18:59du registre national
00:19:00des cancers,
00:19:01notamment le rôle
00:19:02de chaque entité
00:19:03et les modalités
00:19:04d'interopérabilité
00:19:06entre elles.
00:19:08À somme,
00:19:08la proposition de loi
00:19:09nous permet enfin
00:19:10de nous doter
00:19:10de l'organisation
00:19:11et in fine
00:19:12des données nationales
00:19:14à la hauteur
00:19:14de l'enjeu
00:19:15que représentent
00:19:16les cancers
00:19:17aujourd'hui en France.
00:19:18Pour autant,
00:19:19avant de conclure,
00:19:20je souhaite devant vous
00:19:22réaffirmer
00:19:22que si ce registre
00:19:24est ambitieux,
00:19:25il atteindra
00:19:26ses objectifs
00:19:27à deux conditions.
00:19:29La première
00:19:30est le pouvoir
00:19:31réglementaire,
00:19:33que le pouvoir réglementaire
00:19:35fasse le choix
00:19:35d'une organisation adaptée
00:19:37devant reposer
00:19:38sur des sources
00:19:39diverses et multiples
00:19:40de données
00:19:41provenant de la totalité
00:19:43du territoire
00:19:44et de la population.
00:19:45La seconde
00:19:46est que le gouvernement
00:19:47assume d'accompagner
00:19:48sur le plan budgétaire
00:19:50sa mise en œuvre.
00:19:51L'effort budgétaire
00:19:52devrait être contenu
00:19:54quand même,
00:19:55mais il n'en reste
00:19:55pas moins nécessaire
00:19:56pour qu'il soit adapté
00:19:57aux besoins
00:19:58et bien évidemment
00:19:59à sa pérennisation.
00:20:02Les avancées
00:20:02que permettront
00:20:03ce registre
00:20:04seront majeures
00:20:04à tous les niveaux
00:20:05épidémiologiques
00:20:07de soins
00:20:08et de recherches.
00:20:11Enfin,
00:20:11permettez-moi
00:20:12de le rappeler,
00:20:13les enjeux liés
00:20:14à la prise en charge
00:20:15du cancer
00:20:15ne se résument pas
00:20:16à la création
00:20:16d'un registre
00:20:17aussi ambitieux
00:20:18soit-il.
00:20:19Je formule ici
00:20:21le vœu qu'au-delà
00:20:22de ce texte
00:20:22nous puissions
00:20:23de manière transpartisane
00:20:24et jusqu'en 2027
00:20:26porter de nouvelles avancées
00:20:28en matière de dépistage
00:20:29d'abord
00:20:29dont les résultats
00:20:31demeurent insuffisants
00:20:32mais aussi
00:20:32en ce qui concerne
00:20:33l'accès
00:20:34et la simplification
00:20:35par exemple
00:20:36des essais cliniques
00:20:37en cancérologie
00:20:38auxquels je tiens
00:20:39particulièrement.
00:20:41La France doit rester
00:20:42à pole position
00:20:43au niveau européen.
00:20:45Mes chers collègues,
00:20:46vous l'avez compris,
00:20:48cette proposition
00:20:48de loi
00:20:49est indispensable
00:20:50dans nos combats
00:20:50contre le cancer.
00:20:52Il nous appartenait
00:20:53de l'adopter
00:20:54au plus vite
00:20:54pour qu'elle puisse
00:20:55être rapidement
00:20:56mise en œuvre.
00:20:57Je salue à cet effet
00:20:58tant l'absence
00:20:59d'amendements
00:21:00déposés en commission
00:21:01par les collègues
00:21:02que la procédure
00:21:04de législation
00:21:05en commission
00:21:05sur laquelle
00:21:06les groupes
00:21:07se sont accordés
00:21:08permettant
00:21:09une adoption rapide.
00:21:10à l'image
00:21:11de la commission
00:21:12des affaires sociales,
00:21:13je forme le vœu
00:21:14qu'aujourd'hui
00:21:14en séance,
00:21:16nous adoptions
00:21:16conforme
00:21:17ce texte
00:21:18transmis par le Sénat
00:21:19pour mieux lutter
00:21:20contre le cancer
00:21:21et mieux oeuvrer
00:21:22pour la santé
00:21:23des Français.
00:21:24Je vous remercie.
00:21:25Merci beaucoup,
00:21:27monsieur le rapporteur.
00:21:28La parole est à présent
00:21:30à monsieur Frédéric Valtoux,
00:21:31président de la commission
00:21:32des affaires sociales.
00:21:47Madame la Présidente,
00:21:48monsieur le ministre,
00:21:49monsieur le rapporteur,
00:21:50mes chers collègues,
00:21:52l'Assemblée nationale
00:21:53procède aujourd'hui
00:21:54à l'examen d'une proposition de loi
00:21:55qui, derrière son apparente simplicité,
00:21:58engage une transformation profonde
00:22:00de la lutte
00:22:02contre les cancers en France.
00:22:04Nous l'adopterons dans une heure,
00:22:05je l'espère,
00:22:06à l'unanimité
00:22:06comme elle a été adoptée
00:22:07à l'unanimité
00:22:09de la commission
00:22:09des affaires sociales.
00:22:11Ce texte
00:22:12crée un régime
00:22:12et un régime
00:22:12et un régime
00:22:13national des cancers.
00:22:15Il permettra
00:22:15de rassembler
00:22:16de façon exhaustive
00:22:17et sécurisée
00:22:17des données
00:22:18qui sont aujourd'hui
00:22:19dispersées,
00:22:20trop dispersées,
00:22:21souvent inaccessibles
00:22:22aux chercheurs
00:22:23mais aussi aux soignants.
00:22:25Il faut en mesurer la portée.
00:22:27Nous ne parlons pas
00:22:28d'un simple outil technique
00:22:29mais bien d'un puissant levier
00:22:31de santé publique.
00:22:32Mieux connaître
00:22:33pour mieux prévenir,
00:22:35mieux connaître
00:22:35pour mieux soigner,
00:22:37mieux connaître
00:22:37pour mieux accompagner.
00:22:40Ce texte
00:22:40a été porté
00:22:41avec force
00:22:42et ténacité
00:22:43notamment par l'association
00:22:45Générose
00:22:45qui s'est appuyée
00:22:46sur les travaux
00:22:47du professeur
00:22:48François Guillot.
00:22:49Je salue
00:22:50leur détermination
00:22:52à tous.
00:22:53Ils sont présents
00:22:54aujourd'hui
00:22:55pour suivre nos travaux
00:22:55et on doit beaucoup
00:22:56aujourd'hui
00:22:57à leur engagement
00:22:59et au combat
00:22:59qu'ils mènent.
00:23:01Ce texte
00:23:01a été déposé
00:23:02par notre collègue
00:23:02sénatrice
00:23:03Sonia de La Provoté.
00:23:05Qu'elle en soit
00:23:05remerciée.
00:23:06Je salue également
00:23:07le travail mené
00:23:08par la Commission
00:23:09des Affaires Sociales
00:23:09du Sénat
00:23:10et par la rapporteure
00:23:11Nania Sologoub.
00:23:13Je veux aussi
00:23:13saluer votre engagement
00:23:15Madame la Présidente
00:23:15qui, depuis votre élection,
00:23:19ouvre notre Assemblée
00:23:20à une meilleure compréhension
00:23:21des sujets liés
00:23:22à la santé
00:23:22et je pense notamment
00:23:23à la santé des femmes
00:23:24à l'image de l'accueil
00:23:25qui a été celui
00:23:27de notre institution
00:23:30au bus
00:23:31agir pour le cœur
00:23:32des femmes
00:23:32il y a quelques semaines.
00:23:35Cette proposition-loi
00:23:36a été adoptée
00:23:37à l'unanimité
00:23:37par le Sénat
00:23:38sans ajout
00:23:39ni réserve
00:23:39dans un esprit
00:23:41d'unité
00:23:41qu'il faut célébrer.
00:23:43Cette même unité
00:23:44a guidé nos propres travaux
00:23:45et je remercie
00:23:46les présidents de groupe
00:23:47pour cette volonté commune
00:23:48d'avancer
00:23:48dans le sens
00:23:49de l'intérêt général.
00:23:50J'associe
00:23:51à ces remerciements
00:23:52bien sûr
00:23:52notre rapporteur
00:23:53Michel Lozana
00:23:54qui a su convaincre
00:23:55la Commission
00:23:56de se prononcer
00:23:57elle aussi
00:23:57à l'unanimité
00:23:58et selon le texte
00:24:00voté par le Sénat.
00:24:02Mes chers collègues,
00:24:03la bataille
00:24:03contre le cancer
00:24:04ne se déroule pas
00:24:05dans les hémicycles.
00:24:07Le combat se livre
00:24:07dans les hôpitaux,
00:24:09il se livre
00:24:09dans les centres de soins,
00:24:10les laboratoires de recherche,
00:24:11dans les cabinets de ville
00:24:12pour des millions
00:24:13de nos concitoyens
00:24:14qui affrontent cette épreuve
00:24:15toujours bouleversante.
00:24:18Il se livre aussi
00:24:18dans la sphère intime,
00:24:20fort du soutien
00:24:20des familles
00:24:21et des proches
00:24:21et nous sommes plusieurs
00:24:23dans cet hémicycle
00:24:24à le savoir,
00:24:25à l'avoir vécu
00:24:26ou à le vivre aujourd'hui
00:24:27dans notre propre chair,
00:24:29ce qui renforce
00:24:29sans doute
00:24:30notre compréhension
00:24:31du formidable pas en avant
00:24:32que nous allons franchir
00:24:33aujourd'hui.
00:24:35Nous allons enfin
00:24:36donner l'arme
00:24:37qu'attendent les 400 000 personnes
00:24:39touchées chaque année
00:24:40et aussi tous ceux
00:24:42qui depuis des années
00:24:43militent pour un fichier national,
00:24:44les médecins de santé publique,
00:24:46les hommes et femmes
00:24:47de l'Inserm,
00:24:47de l'Inca,
00:24:48les associations,
00:24:49les patients
00:24:50et bien sûr
00:24:51tous les soignants
00:24:51qui au quotidien
00:24:52accompagnent les malades,
00:24:54soulagent la douleur,
00:24:55soutiennent les espoirs,
00:24:56cette loi,
00:24:57elle est aussi pour eux.
00:24:58Ce texte simple
00:24:59dans sa rédaction
00:25:00est fondamental
00:25:01dans ses effets,
00:25:02je veux insister dessus.
00:25:04Fruit d'un travail
00:25:04législatif exemplaire,
00:25:06partagé et serein,
00:25:08il est l'exemple
00:25:08de ce que le Parlement
00:25:09peut faire de mieux,
00:25:11c'est-à-dire
00:25:11agir pour le bien commun.
00:25:13Merci beaucoup.
00:25:14Merci beaucoup
00:25:15Monsieur le Président.
00:25:17J'appelle maintenant
00:25:18dans le texte
00:25:18de la Commission
00:25:19l'article unique
00:25:20de la proposition
00:25:21qui compte tenu
00:25:22de la législation
00:25:22en commission
00:25:23ne fait pas l'objet
00:25:24d'amendements
00:25:25et donc nous en venons
00:25:26tout de suite
00:25:27aux explications de vote
00:25:28cinq minutes par groupe
00:25:29et la première oratrice
00:25:31sera Madame Nicole Dubré-Chira
00:25:32pour le groupe
00:25:33Ensemble pour la République.
00:25:34Madame la Présidente,
00:25:46Monsieur le Ministre,
00:25:46Monsieur le Président
00:25:47de la Commission
00:25:47des Affaires Sociales,
00:25:48Monsieur le Rapporteur,
00:25:49chers collègues,
00:25:50le cancer demeure
00:25:51la première cause
00:25:52de mortalité en France.
00:25:53Je veux profiter
00:25:54de l'examen de ce texte
00:25:55pour avoir une pensée
00:25:56pour les malades
00:25:57dont l'annonce
00:25:57de la maladie
00:25:58est toujours un choc,
00:25:59pour les proches
00:25:59et les soignants
00:26:00qui les accompagnent
00:26:01au quotidien
00:26:01avec courage.
00:26:02Chaque année,
00:26:04plus de 430 000 nouveaux cas
00:26:05sont détectés
00:26:06et on estime
00:26:07que 3,8 millions
00:26:08de personnes
00:26:08vivent aujourd'hui
00:26:09dans notre pays
00:26:09avec un diagnostic
00:26:10de cancer.
00:26:11Ce constat exige
00:26:12que nous dotions
00:26:13des meilleurs outils
00:26:14pour comprendre,
00:26:15prévenir et traiter
00:26:16cette maladie.
00:26:17En effet,
00:26:18le taux de dépistage
00:26:19ne peut que s'améliorer
00:26:21au vu des chiffres actuels.
00:26:22C'est dans cet esprit
00:26:23que dès le premier quinquennat,
00:26:25nous nous sommes emparés
00:26:25du sujet
00:26:26en faisant de la lutte
00:26:27contre le cancer
00:26:28une priorité nationale.
00:26:30Nous avons lancé
00:26:30la stratégie décennale
00:26:32de lutte contre le cancer
00:26:332021-2030.
00:26:35Cette feuille de route
00:26:35s'accompagne
00:26:36à un investissement inédit
00:26:37d'un milliard 740 millions
00:26:39sur 5 ans,
00:26:41preuve de notre détermination
00:26:42à agir sur ce sujet.
00:26:44Pourtant,
00:26:45notre pays peut encore
00:26:45progresser sur ce point,
00:26:47celui de la collecte
00:26:48des données.
00:26:49Celles-ci sont indispensables
00:26:50pour la recherche
00:26:51et permettent
00:26:52de détecter
00:26:52les tendances,
00:26:53d'évaluer
00:26:54les politiques publiques
00:26:55et d'affiner les stratégies
00:26:56de prévention
00:26:56comme le dépistage.
00:26:58Les registres généraux
00:26:59de cancer ne couvrent
00:27:00que 24%
00:27:00de la population française.
00:27:02A titre de comparaison,
00:27:0322 pays européens
00:27:04disposent déjà
00:27:05de ce registre.
00:27:06C'est pour combler
00:27:07ce retard
00:27:07que cette proposition de loi
00:27:09vise à la création
00:27:11d'un registre national
00:27:12des cancers.
00:27:13Ce registre centralisé
00:27:14et piloté
00:27:15par l'Institut national
00:27:16du cancer
00:27:17rassemblera les données
00:27:18sur l'épidémiologie,
00:27:19les soins
00:27:20et les parcours
00:27:20des patients.
00:27:21Il viendra compléter
00:27:22les registres actuels,
00:27:23aujourd'hui fragmentés,
00:27:25certains sont généraux
00:27:26et couvrent une zone géographique
00:27:28quand d'autres
00:27:28sont spécialisés
00:27:29par typologie de cancer
00:27:31et souffrent de la cune
00:27:32en matière de couverture
00:27:34et de cohérence.
00:27:35Le texte confie
00:27:36à l'Inca
00:27:36la mission de piloter
00:27:38cette collecte
00:27:38à travers la labellisation
00:27:40de structures de lutte
00:27:41contre le cancer.
00:27:42L'examen de ce texte
00:27:44est d'ailleurs l'occasion
00:27:45de saluer le travail
00:27:46réalisé par cet organisme
00:27:47en matière de recherche
00:27:49et de prévention.
00:27:50Nous sommes bien conscients
00:27:51des enjeux liés
00:27:52à la gestion
00:27:53des données sensibles
00:27:54que sont les données
00:27:55de santé.
00:27:56C'est pourquoi la loi
00:27:57encadre rigoureusement
00:27:58leur usage
00:27:59en limitant la collecte
00:28:01aux seules données
00:28:01strictement nécessaires.
00:28:03De plus,
00:28:04ce registre
00:28:05est un investissement
00:28:05primordial
00:28:06tant on connaît
00:28:07le coût
00:28:08pour nos finances publiques
00:28:09de la prise en charge
00:28:10d'un cancer.
00:28:1122 milliards d'euros
00:28:12en 2021
00:28:13d'après la Cour des comptes
00:28:14soit plus de 12%
00:28:15des dépenses
00:28:16d'assurance maladie.
00:28:17Le groupe Ensemble
00:28:19pour la République
00:28:19soutient pleinement
00:28:21ce texte.
00:28:22Nous le soutenons
00:28:22parce qu'il répond
00:28:23à une urgence
00:28:24de santé publique.
00:28:25Nous le soutenons
00:28:26parce qu'il renforce
00:28:27notre capacité
00:28:28à prévenir
00:28:28et à soigner.
00:28:30Nous le soutenons
00:28:30car il est nécessaire
00:28:31que cette avancée
00:28:32attendue de longue date
00:28:33entre en vigueur
00:28:35au plus vite.
00:28:36Mes chers collègues,
00:28:36je vous invite donc
00:28:37à voter,
00:28:38je l'espère,
00:28:38à l'unanimité
00:28:39comme la semaine dernière
00:28:40en Commission
00:28:41des Affaires sociales,
00:28:42ce texte essentiel
00:28:44pour renforcer
00:28:44notre politique
00:28:45de lutte
00:28:45contre le cancer.
00:28:47Je vous remercie.
00:28:48Merci beaucoup
00:28:49Madame la députée.
00:28:52La parole est à présent
00:28:53à Madame Alma Dufour
00:28:55pour le groupe
00:28:55La France Insoumise.
00:29:02Merci Madame la Présidente,
00:29:04Monsieur le ministre,
00:29:05mes chers collègues.
00:29:07Alors que l'extrême droite
00:29:08et la Macronie
00:29:09sont déterminés
00:29:10à faire croire aux Français
00:29:11que nous vivons
00:29:11dans une époque
00:29:12de plus en plus violente,
00:29:13en dépit des chiffres
00:29:14qui montrent
00:29:14que les homicides
00:29:15ont baissé de plus de 20%
00:29:16en 20 ans,
00:29:17il faut le dire,
00:29:18oui,
00:29:19la sécurité des Français
00:29:20est réellement mise en danger
00:29:21partout,
00:29:22dans nos assiettes,
00:29:23dans nos foyers,
00:29:24dans nos lieux de travail,
00:29:25dans les parcs
00:29:26où on fait jouer nos enfants.
00:29:27Pas par des étrangers,
00:29:28mais par une maladie
00:29:29qui n'épargne personne
00:29:30et qui n'est pourtant
00:29:31pas une priorité politique,
00:29:33le cancer.
00:29:34Les cancers sont la première
00:29:35cause de mortalité
00:29:36prématurée en France.
00:29:37Ils ont emporté
00:29:38162 000 d'entre nous,
00:29:40rien qu'en 2021.
00:29:41Le nombre de cancers
00:29:42a doublé depuis 1990,
00:29:44pourtant aucun JT
00:29:45n'y est consacré.
00:29:47Les malades
00:29:47sont de plus en plus jeunes,
00:29:48pourtant aucune édition spéciale
00:29:50pour en parler.
00:29:51Personne n'est épargné,
00:29:52mais vous l'avez dit,
00:29:52Monsieur le Ministre,
00:29:53des territoires sont plus touchés
00:29:54que d'autres
00:29:55et ils subissent
00:29:56depuis trop longtemps
00:29:57une indifférence
00:29:58qui par moments
00:29:58confine à l'Omerta.
00:30:00Il existe en France
00:30:00en effet des territoires
00:30:01où la santé des habitants
00:30:02est sacrifiée
00:30:03depuis des décennies.
00:30:04Le mien, par exemple,
00:30:05la Seine-Maritime,
00:30:06où les occurrences
00:30:07de cancers du poumon
00:30:08et de la vessie
00:30:08sont 4 à 5 fois plus importantes
00:30:10que la moyenne nationale.
00:30:12C'est un azar
00:30:12où la surmortalité
00:30:13est 28% plus élevée
00:30:14par l'occurrence de cancers.
00:30:16Tout le monde sait
00:30:17que c'est à cause
00:30:18de l'industrie lourde.
00:30:19Tout le monde,
00:30:20sauf les macronistes
00:30:20et l'extrême droite
00:30:21qui avaient voté
00:30:21contre mon amendement
00:30:22pour des campagnes
00:30:23de dépistage volontaires,
00:30:25évidemment,
00:30:25des travailleurs
00:30:25et des riverains
00:30:26des sites Céveso.
00:30:28Nous avons bonne mémoire
00:30:29et nous souvenons
00:30:29que les travailleurs
00:30:31et les raffineurs de Total
00:30:32ont été lynchés
00:30:33par une caste médiatique
00:30:34lorsqu'ils bloquaient
00:30:35les carburants
00:30:36au motif que leur salaire
00:30:37était assez élevé.
00:30:38Tout le monde ignorait royalement
00:30:40que si ces salaires
00:30:41sont assez élevés
00:30:42pour la moyenne des ouvriers,
00:30:43c'est parce que tout le monde
00:30:44sait depuis longtemps
00:30:45que le métier de raffineur
00:30:47est un métier dangereux
00:30:48voire un métier mortel.
00:30:49Vous évitez soigneusement
00:30:50de parler du taux
00:30:51anormalement élevé
00:30:51de cancers du poumon
00:30:52à Narbonne,
00:30:53ville où se trouve
00:30:54le plus grand site
00:30:54de traitement d'uranium
00:30:55et de stockage
00:30:56de déchets nucléaires d'Europe.
00:30:58Les causes des cancers
00:30:59sont larges et complexes,
00:31:00c'est vrai.
00:31:01Et ce registre,
00:31:02pour lequel évidemment
00:31:03nous allons voter,
00:31:04nous aidera à progresser
00:31:05dans la connaissance
00:31:06de ces maladies.
00:31:06Mais n'oublions pas
00:31:08et reconnaissons
00:31:09que pendant longtemps,
00:31:10on n'a pas cherché
00:31:10ce qu'on ne voulait pas trouver
00:31:12et qu'on ne redoute encore
00:31:14aujourd'hui de trouver
00:31:15que beaucoup de cancers
00:31:16sont dus aussi
00:31:17au modèle économique
00:31:18que nous choisissons
00:31:19et nous l'avons encore démontré
00:31:20cette assemblée
00:31:21en réintroduisant
00:31:22certains néonicotinoïdes
00:31:24avec la loi du plomb.
00:31:25Je ne peux vous dire
00:31:26à quel point néanmoins
00:31:27je suis heureuse
00:31:27de voter ce registre national
00:31:29aujourd'hui
00:31:30avec mes collègues.
00:31:31La France était le seul
00:31:31pays d'Europe,
00:31:32vous l'avez dit,
00:31:33avec l'Espagne
00:31:33à ne pas en avoir.
00:31:34C'est donc une étape cruciale.
00:31:37L'État ne pourra plus
00:31:38balayer d'un revers de main
00:31:39les collectifs de victimes
00:31:40en disant qu'il n'y a pas
00:31:41assez d'éléments statistiques
00:31:42comme ça a été fait
00:31:43trop longtemps
00:31:44et pendant des années
00:31:44à Fos-sur-Mer par exemple.
00:31:46Nous pourrons enfin connaître
00:31:47chez moi
00:31:47l'incidence sanitaire
00:31:49qu'a eu l'incendie industriel
00:31:50de Lubrizol
00:31:51ou celui de Bolloré Logistique
00:31:52et je remercie le collectif
00:31:54des victimes de Lubrizol
00:31:56qui sont ici présents
00:31:56pour assister à ces débats.
00:31:58Merci donc aux associations
00:31:59qui sont venues à bout
00:32:00de l'indifférence du Parlement
00:32:01puisque ce texte,
00:32:02comme vous l'avez dit aussi,
00:32:03a été adopté il y a plus de deux ans
00:32:05et entre-temps,
00:32:06c'est plus de 800 000 cas de cancers
00:32:07qui ont été détectés
00:32:08dans notre pays.
00:32:09Aujourd'hui reste une belle journée
00:32:11pour l'intérêt général
00:32:12et encore une fois,
00:32:13je le redis,
00:32:14c'est avec plaisir et honneur
00:32:15que mon groupe
00:32:16La France Insoumise
00:32:16votera pour ce texte.
00:32:18Néanmoins,
00:32:18nous n'oublierons pas
00:32:19que le gouvernement Bayrou
00:32:22a supprimé 19 millions d'euros
00:32:24dans la recherche
00:32:24pour le cancer pédiatrique.
00:32:26Nous n'oublierons pas
00:32:27que les gens qui ont refusé
00:32:28de censurer ce budget
00:32:30ont cautionné de fait.
00:32:31Nous n'oublierons pas aujourd'hui
00:32:32que des chercheurs
00:32:33de l'Institut Curie
00:32:34ont fait une découverte
00:32:36absolument extraordinaire
00:32:37pour traiter le cancer
00:32:38mais qu'aujourd'hui
00:32:39ils attendent encore de l'argent
00:32:40pour passer au stade
00:32:42des essais cliniques
00:32:42et pour pouvoir développer
00:32:43ces traitements.
00:32:44L'austérité tue,
00:32:46vous l'avez dit,
00:32:47c'est une cause transpartisane
00:32:48vous l'avez dit
00:32:50il faut agir
00:32:51mais agissons avec des moyens
00:32:52car la bataille
00:32:53contre le cancer
00:32:54se joue aussi
00:32:54dans cet hémicycle
00:32:55elle se joue aussi
00:32:56avec les moyens nécessaires.
00:32:58Sinon,
00:32:59je vous le demande
00:32:59mes chers collègues
00:33:00à quoi servirait le Parlement.
00:33:01Merci.
00:33:02Merci beaucoup
00:33:03Madame la députée.
00:33:05Ce registre des cancers
00:33:06un homme l'avait appelé
00:33:07de ses voeux
00:33:08Aurélien Rousseau
00:33:09ex-ministre de la santé
00:33:10et actuellement député socialiste
00:33:13il avait témoigné
00:33:14depuis les bancs
00:33:15de l'hémicycle
00:33:16révélant être lui-même
00:33:17atteint d'un cancer.
00:33:18La parole est à présent
00:33:20à Monsieur Aurélien Rousseau
00:33:22pour le groupe socialiste.
00:33:30Madame la Présidente,
00:33:31Monsieur le Ministre,
00:33:32Monsieur le Président de la Commission,
00:33:33Monsieur le Rapporteur,
00:33:34chers collègues,
00:33:35au sens propre du terme,
00:33:40me voilà un des relayeurs
00:33:42à mon corps défendant
00:33:44de cette cause
00:33:46du registre national des cancers.
00:33:50En montant aujourd'hui
00:33:50à cette tribune,
00:33:51je pense évidemment
00:33:52à toutes les associations
00:33:53qui portent ce combat
00:33:55depuis longtemps.
00:33:56Je remercie le professeur
00:33:57Guillaume qui est présent.
00:33:59et évidemment à notre collègue
00:34:00Sonia de la Provoté
00:34:02qui a porté ce texte
00:34:04avec force au Sénat.
00:34:07Je voudrais dire d'abord
00:34:10que peut-être est-ce utile
00:34:12de se le redire ici,
00:34:14nous ne partons pas de rien
00:34:16en matière de registres
00:34:20sur le cancer.
00:34:21Et c'est l'occasion de saluer
00:34:23tous ceux qui travaillent,
00:34:25je pense notamment
00:34:27aux biostatisticiens,
00:34:28dans les CHU,
00:34:29dans les registres existants,
00:34:32ceux qui gèrent EPIFAR
00:34:34ou le SNE
00:34:35ou le Système national
00:34:36des données de santé
00:34:38et qui aujourd'hui
00:34:39nous assurent
00:34:41une couverture globale
00:34:42à partir d'éléments
00:34:43parcellaire.
00:34:45Il ne faudrait pas
00:34:46et nous raterions
00:34:48notre objectif
00:34:49si nous semblions
00:34:50aujourd'hui dire
00:34:52que nous suivons
00:34:54ou nous évaluons
00:34:55mal le cancer.
00:34:59Deuxième élément,
00:35:01ce projet
00:35:02qui,
00:35:04et je remercie
00:35:04Monsieur le Ministre
00:35:05de l'avoir dit,
00:35:06fera l'objet
00:35:07d'un texte réglementaire
00:35:09dans l'année,
00:35:11ne doit pas être
00:35:11une lourdeur supplémentaire.
00:35:16Ça doit être
00:35:16un registre agile
00:35:19et comme l'écrivent
00:35:20ce week-end
00:35:21le professeur
00:35:22Bégaud
00:35:23et le professeur
00:35:24Zurek
00:35:25resteront
00:35:26sans trop
00:35:27certains éléments
00:35:28aussi basiques
00:35:30que le codage
00:35:31des actes
00:35:32pour avoir
00:35:33des données
00:35:34stables
00:35:34et fiabilisées.
00:35:36Mais,
00:35:37et c'est le point
00:35:38essentiel
00:35:39qui a été évoqué
00:35:40par plusieurs
00:35:41de mes collègues
00:35:42et à l'instant
00:35:43par notre collègue
00:35:44Dufour,
00:35:46nous ne pouvons pas
00:35:47prendre le risque
00:35:48de passer à côté
00:35:49de certaines dynamiques.
00:35:52Quand on regarde
00:35:52aujourd'hui
00:35:53les chiffres
00:35:55sur les cancers
00:35:56dus par exemple
00:35:57à des perturbateurs
00:35:58endocriniens
00:35:59ou à la contraception
00:36:02hormonale
00:36:03ou aux données
00:36:04environnementales,
00:36:07on a des
00:36:08toutes petites variations
00:36:09qui peut-être
00:36:11sont liées
00:36:12à des biais
00:36:12de recollement
00:36:15des données,
00:36:16des biais
00:36:16territoriaux
00:36:18et nous ne pouvons
00:36:19pas prendre le risque
00:36:20à l'heure
00:36:21où toutes les données
00:36:22épidémiologiques
00:36:23montrent l'augmentation
00:36:24des cas de cancer,
00:36:26nous ne pouvons pas
00:36:27prendre le risque
00:36:27de passer
00:36:28à côté
00:36:29d'éléments
00:36:30nouveaux
00:36:32de déterminants
00:36:33de santé
00:36:33qui,
00:36:34pour la plupart,
00:36:36d'une façon
00:36:36ou d'une autre,
00:36:37nous ramèneront
00:36:38et cela a été dit
00:36:39aussi aux inégalités
00:36:41territoriales
00:36:42de santé.
00:36:43Et nous pouvons
00:36:44d'autant moins
00:36:45prendre ce risque
00:36:46que nous sommes
00:36:47à un moment
00:36:48et c'était
00:36:48le point de départ
00:36:49de la question
00:36:49au gouvernement
00:36:50que j'ai posé
00:36:52il y a quelques semaines,
00:36:53nous sommes
00:36:53à un moment
00:36:54où tout peut
00:36:55se potentialiser
00:36:56pour prendre
00:36:57cette expression
00:36:57désormais
00:36:58à la mode
00:36:59car,
00:37:00et le congrès
00:37:01de l'ASCO,
00:37:02pas de l'ASCO
00:37:04préhistorique,
00:37:06mais de la société
00:37:09américaine
00:37:09d'oncologie
00:37:10à Chicago
00:37:11il y a quelques semaines
00:37:13à montrer
00:37:14à quel point
00:37:15des perspectives
00:37:16nouvelles
00:37:17de dépistage,
00:37:19de repérage
00:37:20et de traitement
00:37:21étaient aujourd'hui
00:37:22développées
00:37:23partout dans le monde
00:37:25et en France
00:37:26en particulier.
00:37:27Et nous serions
00:37:28doublement fautifs
00:37:29si, à l'heure
00:37:30où ces nouvelles
00:37:31perspectives
00:37:32de traitement,
00:37:33de repérage,
00:37:34de dépistage,
00:37:36de prévention
00:37:36sont à notre portée,
00:37:39nous n'étions pas
00:37:40en mesure de saisir
00:37:41avec la plus grande
00:37:41finesse possible
00:37:43ce qui se passe
00:37:44d'un point de vue
00:37:44épidémiologique.
00:37:46C'est le sens
00:37:47de cette proposition
00:37:49de loi,
00:37:50c'est le sens
00:37:51de cet article
00:37:52unique
00:37:53et,
00:37:55monsieur le ministre,
00:37:56sachez que
00:37:56vous trouverez
00:37:57notamment
00:37:57le groupe d'études
00:37:58sur le cancer
00:37:59que préside
00:38:00Michel Lozana
00:38:01à vos côtés
00:38:03en confiance,
00:38:04mais la confiance
00:38:06n'exclut pas toujours
00:38:07le contrôle,
00:38:08pour travailler
00:38:10aux côtés du gouvernement
00:38:11pour la sortie
00:38:11des textes réglementaires
00:38:13qui doivent permettre
00:38:13de créer un registre
00:38:15efficace,
00:38:16rapide,
00:38:17utile
00:38:17et agile.
00:38:19Je vous remercie.
00:38:20Merci beaucoup,
00:38:21monsieur le député.
00:38:22La parole est à présent
00:38:23à monsieur Vincent
00:38:24Jean-Brun
00:38:24pour le groupe
00:38:25droite républicaine.
00:38:26Madame la Présidente,
00:38:45monsieur le ministre,
00:38:46cher Yannick,
00:38:47monsieur le président
00:38:47de la commission,
00:38:48cher Frédéric,
00:38:49monsieur le rapporteur,
00:38:50mes chers collègues.
00:38:51Avant toute chose,
00:38:52je voudrais saluer
00:38:52le ministre de la Santé,
00:38:53Yannick Noder,
00:38:54pour son engagement constant
00:38:55et déterminé
00:38:56en faveur de cette proposition
00:38:58de loi
00:38:58et de la santé environnementale
00:39:00en général.
00:39:01Merci,
00:39:02monsieur le ministre.
00:39:03Je voudrais également
00:39:04remercier tous les acteurs
00:39:05impliqués,
00:39:06notamment les professionnels
00:39:07de santé
00:39:07qui ont contribué
00:39:08à faire aboutir ce texte
00:39:09dans un esprit
00:39:10de responsabilité.
00:39:12Je voudrais également
00:39:12féliciter le groupe
00:39:13Les Républicains au Sénat
00:39:14à l'initiative
00:39:15de cette proposition de loi
00:39:16et l'ensemble des groupes
00:39:17dans nos deux assemblées
00:39:18pour le travail
00:39:19qui débouche aujourd'hui
00:39:20sur cette belle unanimité.
00:39:23Mes chers collègues,
00:39:23c'est vrai que ça a été dit,
00:39:24mais le contexte sanitaire
00:39:26est extrêmement alarmant.
00:39:28Depuis 30 ans,
00:39:29le nombre de cancers
00:39:30ne cesse d'augmenter
00:39:31en France.
00:39:33En 2023,
00:39:34on estime
00:39:35à 433 000
00:39:37le nombre de nouveaux cas
00:39:39en France métropolitaine,
00:39:41pas loin d'un demi-million.
00:39:43Le cancer reste donc,
00:39:45dans notre pays,
00:39:46la première cause de mortalité
00:39:47avec plus de 150 000 décès annuels.
00:39:51C'est inacceptable.
00:39:52C'est insupportable.
00:39:54Alors,
00:39:55ce que nous vivons aujourd'hui,
00:39:56le texte que nous examinons
00:39:57aujourd'hui,
00:39:58est une avancée majeure
00:39:59et nous devons collectivement
00:40:01nous réjouir de cette avancée.
00:40:03Parce que ce registre national,
00:40:05dont il est question,
00:40:06va venir mutualiser
00:40:09des données qui aujourd'hui
00:40:09sont considérablement dispersées.
00:40:11Il existe une trentaine
00:40:13de registres locaux
00:40:14ou spécialisés.
00:40:16Et cette fragmentation
00:40:17nuit à la recherche,
00:40:18à la prévention
00:40:19et à l'action publique
00:40:20en général.
00:40:21Grâce à ce registre national,
00:40:24nous pourrons avoir
00:40:25un meilleur suivi
00:40:26sur l'ensemble du territoire,
00:40:28identifier les liens
00:40:29entre l'environnement
00:40:31et la santé,
00:40:33entre des situations
00:40:35sociales spécifiques
00:40:36et la santé.
00:40:38Et donc,
00:40:39tout cela permettra
00:40:39un appui solide
00:40:40pour la recherche médicale
00:40:42et le développement,
00:40:43on l'espère,
00:40:43de nouveaux traitements.
00:40:47En choisissant de confier
00:40:48la création du registre national
00:40:50à un organisme
00:40:50aussi compétent
00:40:51que l'Institut national
00:40:52du cancer,
00:40:54nous sommes garantis
00:40:56du sérieux
00:40:57de la collecte de données
00:40:58et également du sérieux
00:41:01quant à la garantie
00:41:01de protection
00:41:02des données personnelles
00:41:03qui est un enjeu
00:41:03évidemment extrêmement important.
00:41:07En conclusion,
00:41:08mes chers collègues,
00:41:09avec le groupe
00:41:10la droite républicaine,
00:41:11nous soutiendrons
00:41:11pleinement ce texte
00:41:12pour qu'il soit adopté
00:41:13conforme à la version
00:41:14du Sénat.
00:41:16Ce registre
00:41:16est un outil vital
00:41:17pour sauver des vies
00:41:19à court et moyen terme.
00:41:21Il incarne une politique
00:41:22de santé ambitieuse
00:41:23et responsable.
00:41:24Et donc,
00:41:25je renouvelle tout mon soutien
00:41:26à M. le ministre
00:41:27pour son travail formidable
00:41:28et à toute son administration.
00:41:30Merci à tous.
00:41:30Merci beaucoup,
00:41:31M. le député.
00:41:33La parole est à présent
00:41:34Mme Marie-Charlotte Garin
00:41:35pour le groupe
00:41:36Écologiste et Social.
00:41:37M. le député.
00:41:38Merci.
00:41:53Merci, Mme la Présidente.
00:41:55M. le ministre,
00:41:55M. le Président,
00:41:56M. le rapporteur,
00:41:57mes chers collègues,
00:41:58Le nombre de cancers
00:41:59explose.
00:42:00En France,
00:42:01plus de 433 000 nouveaux cas
00:42:02de cancer en 2023.
00:42:04Depuis 1990,
00:42:06une augmentation
00:42:06de 65 % chez les hommes,
00:42:0893 % chez les femmes.
00:42:10Et chez les enfants,
00:42:11plus de 2200 nouveaux cas
00:42:13chaque année.
00:42:14Alors, vous me direz,
00:42:14oui, mais c'est le vieillissement
00:42:15de la population.
00:42:17Alors, même là,
00:42:18les chiffres sont têtus
00:42:19car seuls 70 %
00:42:20de l'augmentation
00:42:21chez les hommes
00:42:21et 57 % chez les femmes
00:42:23s'expliquent par l'âge.
00:42:25Le reste,
00:42:26eh bien, le reste,
00:42:26c'est la conséquence directe
00:42:28de ce que nous avons laissé faire,
00:42:29de ce que nous avons cautionné
00:42:31car le cancer est politique.
00:42:33La pollution de l'air,
00:42:34par exemple,
00:42:35responsable de 40 000 morts
00:42:36prématurées par an
00:42:36selon Santé publique France.
00:42:38Une espérance de vie réduite
00:42:39de 7,6 mois en moyenne.
00:42:41Et il y a quelques jours,
00:42:42pourtant,
00:42:43vous supprimiez
00:42:43les zones à faible émission.
00:42:46La pollution de l'eau,
00:42:47Eza,
00:42:47Métola,
00:42:48Chlor,
00:42:48TFA,
00:42:48Chlorure de vinyle monomère,
00:42:51des noms à coucher dehors
00:42:52mais qui ont des effets
00:42:52très concrets.
00:42:53Cancer,
00:42:54maladie neurologique,
00:42:55infertilité,
00:42:56troubles du développement
00:42:57du fœtus,
00:42:58et l'eau du robinet,
00:42:59elle,
00:42:59elle continue à couler.
00:43:01Quid de l'eau en bouteille ?
00:43:02La fameuse eau en bouteille ?
00:43:04Eh bien,
00:43:04en janvier,
00:43:04une enquête conjointe
00:43:05de Radio France et Le Monde
00:43:06révélait que les géants
00:43:07de l'eau en bouteille,
00:43:08Nestlé Waters et Alma,
00:43:10auraient eu recours
00:43:10à des traitements interdits
00:43:12pour décontaminer
00:43:13leur eau dite minérale.
00:43:15Des procédés illégaux,
00:43:16normalement réservés
00:43:17à l'eau du robinet,
00:43:18utilisés en douce
00:43:18sur des marques
00:43:19comme Cristalline,
00:43:19Perrier,
00:43:20Vittel,
00:43:20Épare,
00:43:21Saint-Yor.
00:43:21Et que s'est-il passé ?
00:43:23Eh bien,
00:43:23rien.
00:43:24Le gouvernement
00:43:24a été informé
00:43:25depuis 2021.
00:43:26Il a diligenté
00:43:27un rapport de l'IGAS
00:43:28et il a surtout
00:43:29évité que ça se sache.
00:43:31Quand le gouvernement
00:43:32couvre les entorses
00:43:33à la loi
00:43:33d'une multinationale
00:43:34mais reste sourd
00:43:35aux alertes des chercheurs
00:43:37et des associations
00:43:37sur les causes
00:43:38environnementales du cancer,
00:43:40alors oui,
00:43:40le registre national
00:43:41des cancers
00:43:42que nous votons aujourd'hui
00:43:43devient un pansement
00:43:44sur une plaie
00:43:45que l'on refuse de fermer.
00:43:46Je continue
00:43:47avec les sols.
00:43:486 500 sites
00:43:48pollués et recensés,
00:43:50métaux lourds,
00:43:50hydrocarbures,
00:43:51pesticides,
00:43:51polluants éternels
00:43:52et comme par magie,
00:43:53tout ça se retrouve
00:43:54dans notre assiette.
00:43:55Mais pas d'alarmisme.
00:43:57Un peu de cadmium
00:43:57sur vos tartines,
00:43:58un soupçon
00:43:58de glyphophase
00:43:59dans vos fraises
00:44:00et tout ira bien.
00:44:01Sauf pour les enfants
00:44:02puisque 36%
00:44:03des moins de 3 ans
00:44:04dépasse la dose journalière
00:44:05tolérable en cadmium.
00:44:07Je crois,
00:44:08chers collègues,
00:44:08que vous voyez
00:44:09où je veux en venir.
00:44:10Aujourd'hui,
00:44:10dans cet hémicycle,
00:44:11nous examinons
00:44:12une proposition de loi
00:44:13pour créer
00:44:13un registre national
00:44:14des cancers.
00:44:15Alors oui,
00:44:15nous sommes d'accord,
00:44:16nous remercions
00:44:17les associations
00:44:17qui ont bataillé pour,
00:44:18nous le voterons.
00:44:20Et il est même
00:44:20incompréhensible
00:44:21qu'il n'existe pas déjà
00:44:22et depuis longtemps
00:44:23avec un système
00:44:24d'alerte automatique
00:44:25dès qu'on identifierait
00:44:26un foyer de contamination
00:44:27suspect.
00:44:29Aujourd'hui,
00:44:29seuls 24% de la population
00:44:30sont couverts
00:44:31par les registres actuels.
00:44:32Et devinez quoi ?
00:44:34Les zones les plus polluées,
00:44:35les plus exposées,
00:44:35les plus défavorisées
00:44:36sont souvent
00:44:37les plus mal couvertes.
00:44:39Alors ce registre,
00:44:39il doit être territorialisé,
00:44:41interconnecté,
00:44:42accessible aux associations,
00:44:43aux élus locaux,
00:44:44aux scientifiques,
00:44:45pas enfermé
00:44:45dans un outil statistique.
00:44:46Il doit servir à prévenir,
00:44:49pas seulement à constater.
00:44:51Monsieur le ministre,
00:44:51vous le disiez vous-même,
00:44:52on doit savoir
00:44:53pour mieux prévenir.
00:44:54Mais je crois
00:44:55qu'on en sait déjà beaucoup.
00:44:56Je pense par exemple
00:44:57aux travaux du Centre international
00:44:58de recherche sur le cancer
00:44:59à Lyon.
00:45:00Et on le sait,
00:45:01la littérature scientifique
00:45:02est claire
00:45:03sur les causes du cancer.
00:45:05Et pourtant,
00:45:06pendant que nous votons
00:45:07dans ce même hémicycle
00:45:08ce texte,
00:45:09certains ont voté
00:45:09en faveur de la loi Duplomb.
00:45:11Ou devrais-je dire
00:45:12la loi Poison.
00:45:13Lundi prochain,
00:45:15cette loi Poison
00:45:16arrivera en commission
00:45:17mixte paritaire.
00:45:18Alors,
00:45:18chers collègues,
00:45:19je vous conjure
00:45:19d'être cohérents.
00:45:21Écoutez les scientifiques,
00:45:22écoutez les pédiatres,
00:45:23écoutez les victimes
00:45:23de ces cancers.
00:45:25Ne votez pas
00:45:25la semaine prochaine
00:45:26pour une loi
00:45:27qui dit exactement
00:45:28l'inverse
00:45:28de ce que nous sommes
00:45:29en train de faire
00:45:29aujourd'hui.
00:45:30Qui dit
00:45:31continuons à empoisonner
00:45:32les sols,
00:45:33empoisonnons les nappes
00:45:34phréatiques,
00:45:34empoisonnons les corps.
00:45:36Ce registre,
00:45:37il ne servira à rien
00:45:38s'il ne s'accompagne
00:45:39pas d'une rupture politique.
00:45:41Ce registre,
00:45:42sans une vraie politique
00:45:43de prévention,
00:45:44c'est comme un thermomètre
00:45:45dans une maison en feu.
00:45:47Vous ne pourrez pas dire
00:45:48« on ne savait pas ».
00:45:49Car les faits sont là,
00:45:50les causes sont identifiées.
00:45:52Et les votes,
00:45:53chers collègues,
00:45:53c'est vous qui les faites.
00:45:55Alors,
00:45:55vous pourrez toujours
00:45:55porter une fois par an
00:45:56un ruban rose
00:45:57dans un élan de compassion
00:45:58avec les victimes,
00:45:59mais vous ne pouvez pas
00:45:59faire semblant.
00:46:00Le cancer est un fait biologique,
00:46:02mais l'épidémie actuelle
00:46:03est un fait politique.
00:46:05Le 29 juin 2025,
00:46:07partout en France,
00:46:08une trentaine d'associations
00:46:09appellent à la mobilisation.
00:46:11Pour les paysans,
00:46:12pour notre santé,
00:46:12pour notre environnement
00:46:13et pour le respect de la science.
00:46:15Avec le groupe écologiste,
00:46:17nous serons à leur côté
00:46:18pour dire non
00:46:18à la loi du plomb.
00:46:20Et lundi prochain,
00:46:21chers collègues,
00:46:21vous avez à choisir.
00:46:23Entre la connaissance
00:46:24et le déni,
00:46:25entre la santé publique
00:46:26et les intérêts privés.
00:46:28Les victimes de cancer
00:46:29qui regardent notre vote aujourd'hui
00:46:31regarderont notre vote demain.
00:46:33Soyons à la hauteur.
00:46:34Je vous remercie.
00:46:37Merci beaucoup,
00:46:38Madame la députée.
00:46:39La parole est à présent
00:46:40à Madame Sandrine Jossot
00:46:41pour le groupe démocrate.
00:46:42Merci Madame la Présidente,
00:46:57Monsieur le Ministre,
00:46:58Monsieur le rapporteur,
00:46:59chers collègues.
00:47:01Nous le savons tous,
00:47:02la lutte contre le cancer
00:47:03est bien plus qu'un enjeu médical.
00:47:05C'est un combat profondément humain
00:47:08qui nous touche au cœur.
00:47:09C'est une cause qui nous unit,
00:47:11qui éveille notre solidarité
00:47:13et qui appelle chacun de nous
00:47:15à se mobiliser.
00:47:17Le nombre de cas,
00:47:18ainsi que de décès liés au cancer,
00:47:20augmente d'année en année.
00:47:23Tous les ans,
00:47:24400 000 nouveaux cas,
00:47:26150 000 décès.
00:47:28Et pourtant,
00:47:29nous naviguons à vue
00:47:30avec des registres régionaux
00:47:32couvrant à peine
00:47:33un quart de la population
00:47:34et servant de base
00:47:36aux chiffres nationaux.
00:47:38Ce n'est plus possible.
00:47:40C'est pourquoi
00:47:41cette proposition de loi
00:47:42portée sans relâche
00:47:44par notre collègue Sonia
00:47:45de la Provoté,
00:47:46sans oublier l'association
00:47:47Jeunes et Rose,
00:47:49d'ailleurs présente en tribune,
00:47:52devient donc indispensable.
00:47:55Nous sommes ensemble ici
00:47:57pour rattraper un retard.
00:48:00La loi a été votée
00:48:01en avril 2023
00:48:02en première lecture au Sénat.
00:48:03« Aujourd'hui,
00:48:05les associations,
00:48:06les familles,
00:48:07les professionnels de santé
00:48:09réclament la mise en place
00:48:11de ce registre. »
00:48:13Il n'est plus concevable
00:48:14qu'en 2025,
00:48:16la France fasse encore partie
00:48:17des rares pays européens
00:48:19à ne pas disposer
00:48:20d'un registre national
00:48:21des cancers.
00:48:23Dans mon département
00:48:24en Loire-Atlantique,
00:48:25le collectif Stop
00:48:26au cancer de nos enfants
00:48:27a tiré la sonnette d'alarme
00:48:29sur un cluster
00:48:30de cancers pédiatriques.
00:48:31Dans le bassin de vie
00:48:33de Saint-Nazaire,
00:48:34la surmortalité
00:48:35due au cancer
00:48:36est supérieure
00:48:36à 40%
00:48:37à la moyenne nationale
00:48:38selon l'ARS.
00:48:40Des adultes
00:48:41tombent malades,
00:48:42des enfants meurent.
00:48:45Depuis trop longtemps,
00:48:46nous laissons
00:48:47l'inégalité territoriale
00:48:48dicter la qualité
00:48:50du suivi,
00:48:50de la prévention
00:48:51et de l'accompagnement.
00:48:53Dans certains départements,
00:48:54on ne sait même pas
00:48:55combien de nouveaux cas
00:48:56apparaissent chaque année.
00:48:57comment peut-on prétendre
00:48:59lutter efficacement
00:49:00contre le cancer
00:49:01sans même connaître
00:49:02précisément
00:49:02où il frappe,
00:49:04à quelle fréquence
00:49:05et dans quelles conditions.
00:49:07Ce registre national
00:49:09est bien plus
00:49:10qu'un simple outil administratif.
00:49:12C'est un thermomètre sanitaire.
00:49:14Il permettra
00:49:15une meilleure mise
00:49:16à disposition
00:49:16des ressources,
00:49:18une détection
00:49:18plus rapide
00:49:19des inégalités
00:49:20et une réponse
00:49:21sanitaire adaptée.
00:49:23Il rendra visibles
00:49:25celles et ceux
00:49:26qu'on ne voit jamais
00:49:27dans les chiffres
00:49:28et dont la souffrance
00:49:29reste aujourd'hui
00:49:30muette de statistiques.
00:49:33Ne pas mettre en place
00:49:34ce registre,
00:49:35c'est continuer
00:49:36d'avancer les yeux fermés,
00:49:37c'est se satisfaire
00:49:38d'une ignorance coupable,
00:49:40c'est considérer
00:49:40que la vie d'un patient
00:49:41à Paris vaut plus
00:49:42que celle d'un patient
00:49:43en Loire-Atlantique
00:49:44ou dans les Outre-mer.
00:49:46Alors,
00:49:47nous devons cela
00:49:48aux soignants,
00:49:49aux malades,
00:49:50ainsi qu'à ceux
00:49:51qui les accompagnent.
00:49:52Nous devons cela
00:49:53à celles et ceux
00:49:54pour qui ce combat
00:49:55n'est pas un débat technique
00:49:57mais une réalité quotidienne,
00:49:59douloureuse,
00:50:00parfois tragique.
00:50:01Un simple registre
00:50:03ne guérit pas,
00:50:04c'est sûr,
00:50:04il ne remplace pas
00:50:05la prévention
00:50:06ni la recherche,
00:50:07mais il donne à chacun
00:50:08les mêmes armes
00:50:09contre la maladie.
00:50:11Alors aujourd'hui,
00:50:13chers collègues,
00:50:14nous sommes appelés
00:50:15à voter avec lucidité
00:50:16et surtout
00:50:17beaucoup d'humanité
00:50:18car derrière
00:50:19chaque donnée,
00:50:21chaque courbe,
00:50:22chaque pourcentage,
00:50:23il y a
00:50:23des visages,
00:50:25des familles,
00:50:25des histoires.
00:50:27Il est de notre responsabilité
00:50:29avec le groupe démocrate
00:50:31de le faire exister
00:50:33pleinement
00:50:33dans nos politiques publiques.
00:50:35C'est pour cela
00:50:35que nous voterons
00:50:37cette proposition de loi.
00:50:38Je vous remercie.
00:50:38Merci beaucoup,
00:50:41Madame la députée.
00:50:43Je vais annoncer
00:50:44que le groupe
00:50:46Ensemble pour la République
00:50:47a sollicité
00:50:48un scrutin public
00:50:49que je fais annoncer
00:50:50dans l'enceinte
00:50:51de l'Assemblée nationale.
00:50:53La parole est à M.
00:50:55Paul-André Colombani
00:50:56pour le groupe Liot.
00:51:00Bonjour.
00:51:01Madame la Présidente,
00:51:12Monsieur le Ministre,
00:51:13Monsieur le Président
00:51:13de la Commission,
00:51:15Monsieur le Rapporteur,
00:51:16chers collègues.
00:51:17Avec 157 000 décès
00:51:19chaque année,
00:51:19le cancer représente
00:51:20la principale cause
00:51:22de mortalité
00:51:22prématurée en France.
00:51:24Selon l'Institut
00:51:25national du cancer,
00:51:26le nombre de cas
00:51:27diagnostiqués
00:51:27a doublé
00:51:28entre 1990
00:51:29et 2023.
00:51:31Malgré la prévention
00:51:32et les progrès thérapeutiques,
00:51:34la maladie continue
00:51:35de progresser,
00:51:37reste lourde à vivre
00:51:38et entraîne
00:51:38une forte mortalité.
00:51:40Les facteurs
00:51:41de risque environnementaux
00:51:42sont encore trop peu
00:51:43étudiés
00:51:43en dépit des alertes.
00:51:46Cela fait deux ans
00:51:46que le Sénat a adopté
00:51:48une proposition de loi
00:51:49qui permettrait
00:51:49d'améliorer nos connaissances,
00:51:51le suivi épidémiologique
00:51:52des cancers
00:51:52et ainsi notre réponse
00:51:54face à l'augmentation
00:51:55des cancers.
00:51:57Patients et médecins
00:51:58nous appellent aujourd'hui
00:51:59à poursuivre ce travail.
00:52:00Je pense particulièrement
00:52:01à l'association
00:52:02Jeunes et Rose
00:52:03dont je tiens
00:52:03à saluer
00:52:04l'engagement remarquable.
00:52:06Mais pour agir
00:52:06efficacement,
00:52:07il nous faut d'abord
00:52:08disposer de données
00:52:09fiables et complètes.
00:52:11Or,
00:52:11nous n'en sommes pas là.
00:52:1333 registres
00:52:14couvrent à peine
00:52:15un quart de la population,
00:52:16principalement
00:52:17dans les zones rurales,
00:52:18âgées
00:52:18et relativement favorisées.
00:52:20La mise en place
00:52:21d'un tel registre
00:52:22est complexe
00:52:23et j'en veux
00:52:24témoigner personnellement.
00:52:25En tant que président
00:52:26de l'Observatoire
00:52:27Régional de Santé
00:52:28de Corse,
00:52:28qui pilote notamment
00:52:29le registre
00:52:30des cancers
00:52:30de notre territoire,
00:52:32je mesure chaque jour
00:52:32les difficultés
00:52:33liées au recueil
00:52:34des données,
00:52:35au financement
00:52:35et aux contraintes
00:52:36administratives.
00:52:38Nous allons d'ailleurs
00:52:38formaliser prochainement
00:52:39une convention
00:52:40avec nos homologues
00:52:40sardes et italiens
00:52:41afin de renforcer
00:52:42notre connaissance partagée.
00:52:43Dans le même temps,
00:52:46les grandes agglomérations
00:52:47Paris, Marseille,
00:52:48Lyon, Toulouse, Nice
00:52:50restent en dehors
00:52:50de ce dispositif.
00:52:52Autrement dit,
00:52:53nous ne surveillons pas
00:52:54les territoires
00:52:55où les expositions
00:52:56aux polluants
00:52:56et aux facteurs de risque
00:52:57sont les plus concentrés.
00:52:59Cette couverture partielle
00:53:01peut fausser nos conclusions,
00:53:02limite notre capacité
00:53:04à identifier
00:53:05les facteurs environnementaux,
00:53:06sociaux ou professionnels
00:53:07à l'origine des cancers
00:53:09et freine notre action
00:53:10en santé publique
00:53:11ciblée et efficace.
00:53:13La mise en place
00:53:14d'un registre national
00:53:15du cancer permettrait
00:53:16de connaître avec précision
00:53:18le nombre de cas,
00:53:19détecter les zones
00:53:21à forte incidence,
00:53:22mieux évaluer les risques
00:53:24liés à certaines expositions
00:53:26et adapter surtout
00:53:27notre offre de soins.
00:53:28Un tel outil
00:53:29renforcerait aussi
00:53:30les actions de prévention,
00:53:32le suivi des politiques
00:53:32de santé publique.
00:53:34Il permettrait aussi
00:53:34de clarifier le cadre légal
00:53:37en encadrant la collecte
00:53:38des données en cancérologie.
00:53:40La priorité est d'élargir
00:53:42à la couverture du territoire,
00:53:44surtout dans les zones sensibles.
00:53:46Les populations sont souvent
00:53:47les premières à s'inquiéter.
00:53:49Les sollicitations
00:53:50pour suspicion de clusters,
00:53:51en particulier pédiatriques,
00:53:52se multiplient.
00:53:55Les registres actuels
00:53:56sont précieux
00:53:57mais encore sous-exploités.
00:53:58Ils sont difficiles
00:53:59à alimenter.
00:54:00Entraînant un retard
00:54:01de 3 à 5 ans,
00:54:02ils s'articulent mal
00:54:03avec les autres données
00:54:05médico-administratives
00:54:06et leur gouvernance
00:54:07n'est pas optimale.
00:54:08L'existence
00:54:09d'un registre national
00:54:10des cancers pédiatriques
00:54:11questionne sur l'absence
00:54:12d'un tel registre
00:54:13pour tous les types de cancers.
00:54:15Ce modèle doit être exporté.
00:54:18Notre groupe soutiendra
00:54:19donc cette position
00:54:20de loi très attendue.
00:54:22La création d'un tel registre
00:54:23suppose toutefois
00:54:24un financement pérenne
00:54:25et ambitieux
00:54:26et nous attendons
00:54:27des engagements
00:54:28du gouvernement en ce sens.
00:54:30Et à ceux qui s'inquiètent
00:54:32des coûts
00:54:32d'un tel dispositif,
00:54:34ceux-ci sont à mettre
00:54:35en perspective
00:54:35avec le fait
00:54:36que le cancer coûte
00:54:37ce que le cancer coûte
00:54:39aujourd'hui.
00:54:4022 milliards par an
00:54:41soit 12%
00:54:43du budget
00:54:43de la sécurité sociale.
00:54:45Mieux prévenir
00:54:46c'est aussi mieux dépenser.
00:54:48Mais au-delà des chiffres,
00:54:49il y a la vie
00:54:50des patients,
00:54:51le poids de la maladie,
00:54:52l'espoir d'un parcours
00:54:53de soins plus humain,
00:54:55plus efficace
00:54:56et plus juste.
00:54:57Je vous remercie.
00:54:59Merci beaucoup
00:55:00Monsieur le député.
00:55:01La parole est à présent
00:55:02à Monsieur Jean-Paul Lecoq
00:55:04pour le groupe GDR.
00:55:09Applaudissements
00:55:10Monsieur le rapporteur,
00:55:22Monsieur le président de commission,
00:55:24Monsieur le ministre,
00:55:26Madame la présidente,
00:55:27il nous est enfin donné
00:55:28la possibilité d'achever
00:55:29l'examen de la proposition
00:55:31de loi visant à créer
00:55:32un registre national
00:55:33des cancers.
00:55:35Il était en effet grand temps
00:55:36que cette proposition
00:55:37présentée et votée
00:55:39à l'unanimité au Sénat
00:55:40il y a plus de deux ans,
00:55:42en avril 2023,
00:55:43puisse achever son parcours
00:55:44législatif pour permettre,
00:55:47dans les meilleurs délais,
00:55:48que notre système
00:55:49de veille sanitaire,
00:55:50de prévention et de soins
00:55:51dispose d'un outil essentiel
00:55:54dans la lutte contre les cancers.
00:55:55Malgré l'implication sans faille
00:55:58des chercheurs
00:55:59et les progrès indiscutables
00:56:01de la science médicale,
00:56:03le cancer demeure
00:56:04un fléau qu'il convient
00:56:05de combattre
00:56:06avec des moyens adaptés.
00:56:08Ainsi, en 2023,
00:56:10l'Institut national du cancer
00:56:12estimait à plus de 433 000
00:56:14le nombre de nouveaux cas
00:56:16en France.
00:56:18Il représente la première cause
00:56:19de décès prématurée
00:56:21chez l'homme,
00:56:21la deuxième chez la femme.
00:56:22Depuis 30 ans,
00:56:24le nombre global
00:56:25de nouveaux cas de cancer
00:56:27en France
00:56:27augmente chaque année.
00:56:29Plus précisément,
00:56:29l'incidence des cancers
00:56:30a depuis 1990
00:56:32augmenté de 65 %
00:56:35chez l'homme
00:56:35et de 93 %
00:56:37chez les femmes.
00:56:38Une hausse qui,
00:56:40pour 6 % des cas masculins
00:56:41et 45 % des cas féminins,
00:56:44n'est pas du tout
00:56:44attribuable à la démographie.
00:56:47Ces chiffres questionnent.
00:56:49Et ce, d'autant plus
00:56:50qu'on sait qu'ils ne sont
00:56:51qu'une extrapolation
00:56:52puisque les registres
00:56:54sur lesquels
00:56:55ils sont élaborés
00:56:56sont éparses
00:56:57et parcellaires.
00:56:59Au nombre de 27,
00:57:00ces registres sont spécifiques
00:57:02à des zones géographiques
00:57:03ou à certains types
00:57:04de cancers
00:57:05et ne couvrent que 24 %
00:57:08de la population,
00:57:09soit 14 millions de personnes.
00:57:11De surcroît,
00:57:13si l'incidence des cancers
00:57:14est globalement plus faible
00:57:15dans les territoires
00:57:16dits d'outre-mer,
00:57:18au regard de la métropole,
00:57:20certains sont surreprésentés.
00:57:22comme le cancer de la prostate
00:57:24en Martinique,
00:57:26de l'osophage
00:57:27à la Réunion
00:57:28ou du col de l'utérus
00:57:30en Polynésie.
00:57:31Or,
00:57:32ces variations
00:57:33demeurent malheureusement
00:57:34particulièrement
00:57:35peu documentées,
00:57:36ce qui contribue
00:57:37à un dépistage
00:57:38trop souvent tardif
00:57:39dans ces territoires.
00:57:40dans ce contexte,
00:57:42la création d'un registre national
00:57:44des cancers
00:57:44plébiscité par les personnels
00:57:46soignants,
00:57:47plébiscité par les chercheurs
00:57:48et les associations
00:57:49de patients
00:57:49est une disposition
00:57:51très utile
00:57:52car elle permettra
00:57:53d'améliorer
00:57:54tous les aspects
00:57:55de la lutte
00:57:56contre le cancer,
00:57:57la prévention,
00:57:58le dépistage,
00:57:59le diagnostic
00:58:00et la prise en charge
00:58:01humaine des patients.
00:58:03Ce registre permettra
00:58:05notamment
00:58:05de combler les lacunes
00:58:07en matière de causes
00:58:08nouvelles de cancer
00:58:09à l'image
00:58:09des conséquences
00:58:10environnementales
00:58:11encore trop peu
00:58:13étudiées aujourd'hui
00:58:14alors même
00:58:14que par exemple
00:58:16le Centre international
00:58:17de recherche
00:58:17sur les cancers
00:58:18classifie la pollution
00:58:19atmosphérique
00:58:20comme cancérigène
00:58:21pour l'homme
00:58:22depuis 2013.
00:58:24Et mes concitoyens
00:58:25de l'agglomération
00:58:25du Havre
00:58:26avec la zone industrielle
00:58:28de Gonfroville-Lorcher
00:58:29en savent quelque chose
00:58:30au regard de la nature
00:58:31de cette zone industrielle
00:58:33et d'ailleurs
00:58:34depuis longtemps
00:58:35le maire de Gonfroville-Lorcher
00:58:36réclame un observatoire
00:58:38santé-environnement
00:58:39car il est des endroits
00:58:40où il faut
00:58:41en plus de ce registre
00:58:43sur le cancer
00:58:44faire des observatoires
00:58:45santé-environnement
00:58:46pour mesurer
00:58:47l'impact environnemental
00:58:49sur les évolutions
00:58:51de notre état de santé.
00:58:54Ce registre
00:58:54sera également
00:58:55un appui précieux
00:58:56pour mieux identifier
00:58:58et prévenir
00:58:59les cancers
00:59:00d'origine professionnelle.
00:59:01On estime en effet
00:59:02à près de 12 000
00:59:03et Alma Dufour
00:59:05en a parlé tout à l'heure
00:59:05puisqu'elle parlait
00:59:07des travailleurs
00:59:07des raffineries
00:59:08à plus de 12 000
00:59:10le nombre de cancers
00:59:11par an
00:59:11d'origine professionnelle
00:59:12mais moins de 1%
00:59:15sont reconnus
00:59:16chaque année
00:59:16en maladie professionnelle.
00:59:18Il y a énormément
00:59:19de travail à faire
00:59:19dans ce domaine.
00:59:21La mise en place
00:59:22de ce registre
00:59:23a certes un coût
00:59:23mais il est bien maudit
00:59:25qu'au regard
00:59:25du poids économique
00:59:26de la prise en charge
00:59:27du cancer
00:59:28qui est
00:59:29et le ministre le sait bien
00:59:30la pathologie
00:59:31la plus onéreuse
00:59:32pour l'assurance maladie.
00:59:34Selon la Cour des comptes
00:59:35ça a été dit par les collègues
00:59:36son coût s'élevait
00:59:38à 22,5 milliards d'euros
00:59:40en 2021
00:59:40soit 12,1%
00:59:42des dépenses
00:59:43d'assurance maladie.
00:59:45Des progrès
00:59:45sont donc urgents.
00:59:47Il en va
00:59:48d'un investissement
00:59:48nécessaire
00:59:49et sûr
00:59:50en matière
00:59:51de santé publique
00:59:52au regard
00:59:53du nombre croissant
00:59:54de personnes malades.
00:59:56Comme l'ont dit
00:59:56la plupart des collègues
00:59:57qui ont pris la parole
00:59:58à cette tribune avant moi
00:59:59pour agir efficacement
01:00:01en matière
01:00:02de recherche
01:00:02pour agir efficacement
01:00:04en matière
01:00:05de prévention
01:00:05pour agir efficacement
01:00:07en matière de soins
01:00:08il faut des moyens
01:00:09il faut des moyens
01:00:10financiers adaptés.
01:00:12Pour toutes ces raisons
01:00:13les députés communistes
01:00:14et les députés
01:00:15des territoires
01:00:15dits d'outre-mer
01:00:16du groupe de la gauche
01:00:17démocrate et républicaine
01:00:18voteront pour cette proposition
01:00:20de loi.
01:00:22Merci beaucoup
01:00:23monsieur le député
01:00:24la parole est à madame
01:00:25Sandrine de Gorsuch
01:00:27pour le groupe
01:00:27Rassemblement National.
01:00:35Madame la Présidente
01:00:39Monsieur le Ministre
01:00:40Monsieur le Président
01:00:42de la Commission
01:00:42des Affaires Sociales
01:00:43Monsieur le Rapporteur
01:00:44mes chers collègues
01:00:45nous examinons
01:00:46une proposition
01:00:47de loi
01:00:48qui vise à mettre
01:00:49en place
01:00:49un registre national
01:00:50des cancers
01:00:51sur tout le territoire.
01:00:53Actuellement
01:00:54les données
01:00:54concernant
01:00:55l'épidémiologie
01:00:56des cancers
01:00:57reposent
01:00:58sur des estimations
01:00:59calculées
01:01:00à partir
01:01:01des données
01:01:01collectives
01:01:02collectées
01:01:03par les registres
01:01:04territoriaux
01:01:05généraux
01:01:06et spécialisés
01:01:07du cancer
01:01:08qui représentent
01:01:09environ 24%
01:01:10de la population.
01:01:12Cette cartographie
01:01:13épidémiologique
01:01:14partielle
01:01:15est cependant
01:01:16inadaptée
01:01:17à une politique
01:01:18de santé
01:01:19ambitieuse.
01:01:20Cela complexifie
01:01:22la recherche
01:01:22et empêche
01:01:23actuellement
01:01:24les pouvoirs publics
01:01:25de disposer
01:01:26d'une base
01:01:27interopérable
01:01:28pour l'ensemble
01:01:29du territoire.
01:01:30Nous constatons
01:01:31depuis 30 ans
01:01:32que le nombre
01:01:33global
01:01:34de nouveaux
01:01:35cas
01:01:35de cancers
01:01:36augmente
01:01:37chaque année
01:01:37ce qui s'explique
01:01:40par l'augmentation
01:01:41de la population
01:01:43par son vieillissement
01:01:44et grâce
01:01:45au progrès
01:01:45du diagnostic.
01:01:47A l'inverse
01:01:48de l'incidence
01:01:49le taux de mortalité
01:01:50est en constante
01:01:51diminution
01:01:51depuis 25 ans.
01:01:53Cela s'explique
01:01:54par les progrès
01:01:55thérapeutiques
01:01:56et les méthodes
01:01:57diagnostiques
01:01:58qui permettent
01:01:58de déceler
01:01:59les cancers
01:02:00à un stade
01:02:01plus précoce
01:02:02et donc plus facile
01:02:03à prendre en charge.
01:02:05Il est nécessaire
01:02:05aujourd'hui
01:02:06de pouvoir estimer
01:02:08les besoins
01:02:08de prise en charge
01:02:09de la population
01:02:10pour évaluer
01:02:11les politiques
01:02:12de santé.
01:02:13La surveillance
01:02:14épidémiologique
01:02:15des pathologies
01:02:16cancéreuses
01:02:17repose sur
01:02:18l'enregistrement
01:02:18et le suivi
01:02:19continu
01:02:20et exhaustif
01:02:21des nouveaux
01:02:22cas de cancer
01:02:23survenant
01:02:24sur une zone
01:02:25géographique
01:02:26aux données
01:02:26grâce à des
01:02:27registres
01:02:27de cancer.
01:02:28L'Académie
01:02:29nationale
01:02:30de médecine
01:02:30a considéré
01:02:31en 2021
01:02:32que la mise
01:02:33en place
01:02:34d'un registre
01:02:34national
01:02:35des cancers
01:02:36serait une étape
01:02:37importante
01:02:38en vue d'une
01:02:39prochaine harmonisation
01:02:40européenne.
01:02:41Un registre
01:02:41national
01:02:42du cancer
01:02:43bien défini
01:02:44par son cadre
01:02:44juridique
01:02:45conforme
01:02:46au RGPD
01:02:47devrait être
01:02:48hébergé
01:02:49à l'Institut
01:02:50national du cancer
01:02:51doté
01:02:51d'un financement
01:02:52pérenne
01:02:53et enrichi
01:02:54des données
01:02:54au sein
01:02:55de l'initiative
01:02:56nationale
01:02:56sur les données
01:02:57de santé
01:02:58où il pourra
01:02:59trouver
01:03:00les outils
01:03:01d'intelligence
01:03:01artificielle
01:03:02indispensables
01:03:03à une recherche
01:03:03de qualité.
01:03:05La création
01:03:06de ce registre
01:03:07national
01:03:07permettra
01:03:08donc à la France
01:03:09de rejoindre
01:03:10le réseau
01:03:11européen
01:03:11des registres
01:03:12du cancer
01:03:13existant
01:03:14depuis 1990.
01:03:16Il permettra
01:03:17également à la France
01:03:18de se rapprocher
01:03:18des pratiques
01:03:19de ses voisins
01:03:20européens.
01:03:22La création
01:03:22de ce registre
01:03:23permettra
01:03:24enfin
01:03:24une meilleure
01:03:25prévention,
01:03:26un meilleur
01:03:27dépistage,
01:03:29un diagnostic
01:03:29plus précoce,
01:03:31une recherche
01:03:31plus efficace
01:03:32et une prise
01:03:33en charge
01:03:34plus équitable.
01:03:35Nous aimerions
01:03:36cependant
01:03:37avoir
01:03:37certaines garanties
01:03:39quant à la création
01:03:40de ce registre
01:03:41notamment sur
01:03:42l'équité
01:03:42de la couverture
01:03:43dans tous les territoires
01:03:44et la confirmation
01:03:46d'un hébergement
01:03:46souverain
01:03:47de ces données
01:03:48sur le sol
01:03:49français
01:03:49ou européen.
01:03:51Ce registre
01:03:52national
01:03:52est un outil
01:03:53indispensable
01:03:54de transparence,
01:03:55d'efficacité
01:03:56et de justice
01:03:57sanitaire.
01:03:59Parce que le cancer
01:04:00demeure en France
01:04:00la première cause
01:04:01de mortalité
01:04:02chez l'homme
01:04:03et le deuxième
01:04:04chez la femme,
01:04:05nous ne pouvons
01:04:06donc que nous féliciter
01:04:07de la création
01:04:08de cet outil
01:04:09épidémiologique
01:04:10qui centralisera
01:04:12les données relatives
01:04:13au cancer
01:04:14de l'enfant
01:04:15et de l'adulte
01:04:16sur l'ensemble
01:04:17de notre territoire.
01:04:19Mon groupe
01:04:19votera donc
01:04:20pour cette proposition
01:04:21de loi.
01:04:22Je vous remercie.
01:04:23Merci beaucoup
01:04:24Madame la députée
01:04:26et pour terminer
01:04:27je donne la parole
01:04:28à Monsieur Paul Christophe
01:04:29pour le groupe Horizon.
01:04:42Merci Madame la Présidente,
01:04:43Monsieur le Ministre,
01:04:44Monsieur le Rapporteur,
01:04:45Monsieur le Président
01:04:46de la Commission
01:04:46des Affaires Sociales,
01:04:47mes chers collègues.
01:04:48Au moment
01:04:49où notre Assemblée
01:04:50s'apprête
01:04:50à se prononcer
01:04:51définitivement
01:04:52sur la proposition
01:04:53de loi
01:04:53visant à instaurer
01:04:55un registre national
01:04:55des cancers,
01:04:57le groupe Horizon
01:04:58et Indépendant
01:04:58souhaite rappeler
01:04:59la portée essentielle
01:05:01de ce texte
01:05:02adopté par le Sénat
01:05:03et que nous avons
01:05:04eu à cœur
01:05:05de préserver
01:05:06conforme
01:05:07afin qu'il puisse
01:05:08entrer en vigueur
01:05:08le plus rapidement possible.
01:05:11Face à la réalité
01:05:12implacable du cancer,
01:05:14première cause
01:05:14de mortalité
01:05:15chez l'homme,
01:05:16deuxième
01:05:16chez la femme,
01:05:17avec près de 400 000
01:05:19nouveaux cas
01:05:19chaque année
01:05:20dans notre pays,
01:05:20il est urgent
01:05:21de doter la France
01:05:22d'un outil
01:05:23à la hauteur
01:05:24de l'enjeu.
01:05:25Jusqu'à présent,
01:05:26la fragmentation
01:05:27de nos registres
01:05:28couvrant à peine
01:05:29un Français sur cinq
01:05:30constitue une faiblesse
01:05:31majeure
01:05:32de notre capacité
01:05:33de prévention,
01:05:34de suivi
01:05:34et de recherche.
01:05:36Nous ne pouvons
01:05:36plus accepter
01:05:37que la France
01:05:38reste en retrait
01:05:39alors que 22 pays européens
01:05:42disposent déjà
01:05:43d'un registre national.
01:05:45Par ce texte,
01:05:46nous faisons le choix
01:05:47de l'efficacité,
01:05:48de la transparence
01:05:49et de l'ambition collective.
01:05:52En confiant
01:05:52la gestion
01:05:53de ce registre
01:05:54à l'Institut national
01:05:55du cancer,
01:05:55l'Inca,
01:05:56nous garantissons
01:05:57la rigueur scientifique,
01:05:59l'indépendance
01:06:00et la valorisation
01:06:01des données
01:06:02au service
01:06:03de tous les Français.
01:06:05Sans surprise,
01:06:06au regard
01:06:07de mes précédents travaux
01:06:08aux côtés
01:06:09de la Fédération
01:06:09Grandir sans cancer
01:06:10et de l'association
01:06:11Eva pour la vie,
01:06:13je souhaite également
01:06:14attirer l'attention
01:06:14sur la question
01:06:15des cancers pédiatriques,
01:06:17parents pauvres
01:06:18encore aujourd'hui
01:06:19de la recherche.
01:06:20Aussi,
01:06:21j'espère que ce registre national
01:06:22sera un levier puissant
01:06:24pour améliorer
01:06:25la prévention,
01:06:26le dépistage,
01:06:27la prise en charge
01:06:28et la recherche,
01:06:30mais aussi pour répondre
01:06:31aux attentes
01:06:32de nos concitoyens
01:06:33confrontés à l'inquiétude
01:06:34des expositions
01:06:35environnementales.
01:06:36C'est pourquoi
01:06:37le groupe Horizon
01:06:38et Indépendant
01:06:38votera avec conviction
01:06:39ce texte très attendu,
01:06:41voté il y a déjà
01:06:42deux ans au Sénat,
01:06:43rappelons-le,
01:06:43qui permettra
01:06:44à la France
01:06:45de franchir
01:06:46un cas décisif
01:06:47dans la lutte
01:06:48contre le cancer.
01:06:49Je vous remercie.
01:06:50Merci beaucoup,
01:06:52Monsieur le Président.
01:06:55Alors,
01:06:56je vais vous laisser
01:06:56regagner tranquillement
01:06:57votre place.
01:06:58Je vais mettre
01:06:59au voie
01:07:00la proposition de loi.
01:07:07Le scrutin est ouvert.
01:07:08Le scrutin est clos.
01:07:14Le scrutin est clos.
01:07:19Votant 74,
01:07:20exprimé 74,
01:07:21majorité 38,
01:07:22pour 74,
01:07:23contre 0.
01:07:24l'Assemblée nationale
01:07:25a adopté.
01:07:26Bravo à tous.
01:07:27Merci.
01:07:28Voilà pour ce vote.
01:07:30L'Assemblée nationale
01:07:31qui est donc
01:07:31unanime
01:07:32a adopté
01:07:33la proposition
01:07:34de loi
01:07:34qui vise à créer
01:07:35un registre national
01:07:36des cancers en France.
01:07:394 millions de personnes,
01:07:41selon des données
01:07:41encore incomplètes,
01:07:43souffriraient
01:07:44de cette maladie.
01:07:45C'est la fin
01:07:45de cet épisode.
01:07:46A bientôt
01:07:47pour voir
01:07:47ou revoir
01:07:48une autre séance.
01:07:49Ciao, ciao.

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