- 18/06/2025
Loin de l'idée d'une "grande démission" souvent associée aux jeunes, une enquête de l'Institut Montaigne, publiée en avril 2025, dessine le portrait d'une jeunesse attachée au travail, mais confrontée à un décalage prégnant entre les attentes qu'elle formule et la réalité des emplois. Quel est donc le rapport des jeunes au travail aujourd'hui ? Et qu'attendent-ils désormais du marché du travail ?
Pour en discuter, Jean-Pierre Gratien reçoit : Olivier Galland, sociologue, Élodie Gentina, professeur en marketing à l'IESEG, et Jean-François Giret, directeur général du Céreq.
LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
Pour en discuter, Jean-Pierre Gratien reçoit : Olivier Galland, sociologue, Élodie Gentina, professeur en marketing à l'IESEG, et Jean-François Giret, directeur général du Céreq.
LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
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00:00:00Générique
00:00:01Bienvenue à tous. Qu'attendent désormais les jeunes sur le marché du travail ?
00:00:20Nous allons nous poser la question aujourd'hui dans ce débat doc avec tout d'abord le documentaire qui va suivre
00:00:26intitulé Une bonne copie dans l'antichambre des business schools réalisé par Clément Marchand et Théo Petrignet.
00:00:34Vous allez y suivre Léonie et Esteban. Ils sont tous deux en classe préparatoire HEC au lycée Champollion de Grenoble
00:00:41et leur objectif est simple, intégrer une prestigieuse école de commerce qui devrait leur permettre de prétendre au plus haut poste au sein des entreprises.
00:00:51Je vous laisse découvrir ce long parcours du combattant et je vous retrouverai juste après sur ce plateau en compagnie du sociologue Olivier Galland,
00:00:59de l'enseignante et conférencière Élodie Gentina et du directeur général du centre d'études et de recherche sur les qualifications Jean-François Giray.
00:01:08Avec eux, nous chercherons à comprendre à quoi aspirent désormais les jeunes lorsqu'il s'agit de tracer sa voie dans la jungle du monde du travail.
00:01:17Bon doc.
00:01:18Sous-titrage Société Radio-Canada
00:01:48Nous nous retrouvons aujourd'hui pour démarrer une année scolaire, une année scolaire nécessairement intense, nécessairement intense.
00:02:05Vous savez tous ce que sont les classes préparatoires aux grandes écoles.
00:02:11Si vous êtes un peu intéressé au lycée Champollion, vous savez qu'il y en a ici, il y a 1160 élèves de classes préparatoires.
00:02:19Et tous les ans, tous les étudiants obtiennent des intégrations, et certains dans de très très grandes écoles.
00:02:26En terminale, vous vous préparez le bac. C'est un examen.
00:02:47Ici, vous préparez un concours. Et là est toute la différence. C'est-à-dire qu'on ne va pas vous demander d'avoir juste le niveau.
00:02:55On va vous demander de viser l'excellence. Nous, l'objectif, c'est d'emmener tout Champollion aux meilleures écoles.
00:03:02Le reste de la France, on s'en fiche, c'est vous.
00:03:03D'accord ? La compétition, c'est avec les autres lycées, pas entre vous.
00:03:08Entre vous, au contraire. On va s'entraider, on va tous évoluer en même temps, on va tous progresser, on va vous aider à faire ça.
00:03:16Et vous allez tous obtenir une très bonne école.
00:03:19Ok ? Vous le savez ou vous le savez pas, mais au concours des écoles de commerce, il y a une épreuve très importante qui est un fort COF,
00:03:27qui est une épreuve d'entretien, entretien de personnalité, entretien de motivation, et ça ne s'improvise pas.
00:03:34Ne perdez pas de vue dès à présent que les euros, c'est 50% de votre note.
00:03:39Donc certes, il faut être admissible aux écrits, mais les euros ont tout autant d'importance que les écrits.
00:03:45Mais c'est maintenant que ça se prépare.
00:03:50Les objectifs sont donc de gagner en productivité, puisqu'on accuse ces entreprises de ne pas être assez productives, car liées au financement public.
00:03:58L'objectif est d'augmenter les recettes de l'État en vendant les actions de ces entreprises.
00:04:04L'ampleur de la dette américaine, qui augmente toujours et toujours plus, et les craintes que l'ampleur de cette dette a fini par provoquer une crise de confiance.
00:04:23C'est une crise de confiance.
00:04:24Vraiment, un pitch idéal, il a dans sa bassine d'ingrédients, il n'y a pas grand-chose.
00:04:30Mais il faut être puissant et impactant.
00:04:31C'est-à-dire que vous êtes en une minute, le jury doit repartir en souvenant de votre figure, en souvenant d'un mot-clé qui vous parle ou d'une anecdote.
00:04:38On est là pour se vendre, donc on va vraiment mettre en avant qui en est.
00:04:42Alors bonjour, je m'appelle Esteban Comas, je suis très heureux aujourd'hui de pouvoir me présenter devant vous.
00:04:47Je suis sportif de haut niveau dans le judo.
00:04:51Je suis également quelqu'un de très curieux et qui aime m'ouvrir aux autres et pouvoir apprendre.
00:04:58J'adore découvrir et avoir beaucoup de reportages et lire pour mieux comprendre le monde qui m'entoure.
00:05:08Sous-titrage Société Radio-Canada
00:05:38On a fait « cancel culture ».
00:05:45Donc en fait, c'est par exemple, là le texte qu'on avait lu, c'était un mec, un écrivain noir,
00:05:53qui disait qu'il y avait du racisme dans beaucoup de livres pour enfants
00:05:56et que du coup il faudrait retirer, d'où le « cancel », retirer ses livres de la culture.
00:06:03Je supprime autant pour le voir.
00:06:08Il y a une déconstruction.
00:06:10Mais en même temps, ils nous ont montré cette vidéo des...
00:06:15C'était des enfants noirs qui avaient genre 4-5 ans.
00:06:19Et ils leur mettaient devant eux une poupée blanche et une poupée noire.
00:06:24Et ils leur demandaient laquelle des deux est la plus gentille, laquelle est la plus jolie.
00:06:31Et ils montraient tous la poupée blanche.
00:06:33Et quand ils disaient « laquelle est méchante », ils disaient « pourquoi ? »
00:06:38Et ils disaient juste « pas frérés noirs ».
00:06:42Ils sont eux-mêmes noirs, on leur a pas appris.
00:06:45Et après, quand on leur a demandé de montrer qui ils étaient eux,
00:06:49ils ont montré la poupée noire et c'était super triste.
00:06:52Moi, j'étais anodot de pleurer du cours d'anglais.
00:06:54Après, je me suis retournée qu'ils m'en avaient à la foot, mais...
00:06:57Moi, j'étais au bout du rond.
00:06:59C'est triste.
00:07:00C'était super triste.
00:07:01Bah, tu vois ?
00:07:02Alors, est-ce que t'as pas envie de changer les choses ?
00:07:04Bah, oui. Il y a des choses à changer.
00:07:06En cas non plus de tout le foutre en l'air.
00:07:08C'est un jugement, vous ne s'entendez pas ?
00:07:10Ouais, mais c'était...
00:07:11C'était le problème.
00:07:12C'était le problème que je viens de faire.
00:07:14C'est bon.
00:07:19Alors, les étudiants que vous allez voir ce matin sont des étudiants de première année.
00:07:23C'est la première fois qu'ils vont expérimenter cette épreuve.
00:07:27Alors, l'idée, c'est d'évaluer la personnalité du candidat, ses valeurs,
00:07:33vérifier aussi, puisque ce sont de futurs managers,
00:07:38leurs compétences en communication et persuasion.
00:07:41Passez de bons entretiens. A tout à l'heure.
00:07:48Bonjour, enchantée.
00:07:50Je suis ravie de l'opportunité qui m'est offerte aujourd'hui de me présenter à vous.
00:07:54Je m'appelle Léonie Gouiran,
00:07:56et mon enfance a été profondément marquée par l'environnement dans lequel j'ai grandi.
00:08:00J'ai en effet eu la chance de grandir dans un environnement montagneux,
00:08:03dans la ville de Grenoble.
00:08:05Et c'est cette prédominance de la nature qui a fait naître en moi un profond intérêt pour le sport.
00:08:11J'ai ainsi pratiqué pendant près de 12 ans l'escrime et le ski alpin en compétition.
00:08:15Et ces deux activités, bien que fondamentalement très différentes,
00:08:19m'ont permis d'approfondir certains aspects de ma personnalité,
00:08:22tels que la persévérance et la détermination.
00:08:25J'ai également, en parallèle de mes études,
00:08:28je m'engage quotidiennement en tant que citoyenne
00:08:31par une lutte contre le harcèlement scolaire
00:08:33auprès de l'association qui a été fondée par mon lycée.
00:08:36Et pourquoi ça vous tient à cœur particulièrement ça ?
00:08:38J'ai moi-même eu une certaine expérience avec le harcèlement scolaire
00:08:42quand j'étais au collège, donc durant mon année de 4e.
00:08:45C'est une expérience qui a été assez marquante pour moi,
00:08:48d'autant plus que le système scolaire n'avait pas eu une réponse
00:08:51très adaptée à ce que moi j'avais subi.
00:08:53Et c'est ce qui m'a donné envie de m'engager auprès de personnes
00:08:57qui auraient pu vivre la même chose que moi,
00:08:59en leur montrant que non, c'était vraiment quelque chose de grave,
00:09:03les choses qu'ils avaient subies.
00:09:07Si vous imaginez votre vie dans 10 ans,
00:09:10dans quelle entreprise vous travaillez ?
00:09:12Quel rôle vous occupez ? Qu'est-ce que vous faites ?
00:09:14Alors, j'aimerais travailler dans une entreprise du domaine spatial,
00:09:19puisque je suis passionnée par l'espace
00:09:22et par les enjeux que la conquête spatiale implique de nos jours.
00:09:26Et ensuite, j'aimerais avoir un rôle de leader,
00:09:32puisque ça reste un aspect de ma personnalité,
00:09:35c'est-à-dire que j'aime bien encadrer des groupes.
00:09:40Et ça s'arrêtait plus.
00:09:44Bah, je crois. Je sais pas.
00:09:49Je sais pas ce qu'ils ont aimé.
00:09:51Ils m'ont posé des questions, t'as peur ?
00:09:53Ils me disent quoi ?
00:09:55Est-ce qu'il faut craindre l'avancée de la Chine dans le monde ?
00:09:59Je sais pas. Chaque fois, ça reprenait. Ils m'ont dit.
00:10:02Ils m'ont dit, vous dites que vous aimez bien la nature.
00:10:05Comment ça se manifeste ?
00:10:07Je leur ai dit. Bah, je fais des randonnées.
00:10:11Je respire.
00:10:21Ouais, c'est facile.
00:10:23Alors, tout d'abord, bonjour à toutes et à tous.
00:10:27Alors, je tenais à vous dire que je suis très content d'être là
00:10:29et que je suis ravie de pouvoir me présenter devant vous.
00:10:31Je m'appelle Esteban Comas et je suis originaire de la région lyonnaise.
00:10:34Alors, je suis quelqu'un d'ambitieux et très déterminé,
00:10:36donc je me donne toujours à fond dans ce que j'entreprends.
00:10:38J'ai également un fort esprit de compétition et j'aime me surpasser.
00:10:41Donc, je fais tout pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.
00:10:44Je suis de nature curieuse.
00:10:46J'aime apprendre et me renseigner sur des sujets variés.
00:10:48Je m'intéresse notamment aux crypto-monnaies.
00:10:50C'est un domaine dans lequel je consacre pas mal de mon temps.
00:10:52En ce qui concerne mon projet professionnel,
00:10:54je m'intéresse depuis longtemps au monde de la finance
00:10:56et plus particulièrement à la bourse.
00:10:57Et c'est donc dans ce secteur que je souhaiterais travailler.
00:11:02Là, tout votre projet professionnel tourne autour de la finance.
00:11:06Vous avez l'air assez sûr de vous là-dessus.
00:11:09Si vous ne réussissez pas dans ce secteur-là, est-ce que vous avez un plan B ?
00:11:13Alors, oui.
00:11:14Je pense que je me reconvertirais dans la politique.
00:11:17Donc, j'irais sûrement faire Sciences Po
00:11:20ou peut-être tenter le concours de l'ENA.
00:11:21Et ce serait clairement mon objectif
00:11:24de pouvoir essayer de faire évoluer peut-être des mentalités
00:11:26ou d'apporter des idées neuves dans le système français.
00:11:29Donc, c'est vrai que c'est...
00:11:31Vous avez un exemple d'idées neuves
00:11:33que vous voudriez apporter dans le système français ?
00:11:35Alors, peut-être l'écologie
00:11:38ou se battre pour notamment l'égalité hommes-femmes
00:11:41ou les violences qui peuvent être commises vis-à-vis des femmes.
00:11:44Vous pensez que c'est des idées neuves, ça ?
00:11:46Non, c'est pas une idée neuve, mais...
00:11:48Alors, peut-être justement dans le domaine de la finance,
00:11:51mettre une part importante des crypto-monnaies dans...
00:11:53Enfin, remettre les crypto-monnaies au centre peut-être de l'économie française.
00:11:58Et vous pensez que ça, ça va améliorer la cause écologique
00:12:01ou encore l'égalité hommes-femmes ?
00:12:03De mettre la crypto-monnaie au cœur de la politique française ?
00:12:06Non, mais comme...
00:12:07Je ne demande qu'à être convaincu, mais il va falloir le faire.
00:12:09Non, mais c'est comme vous m'avez dit de mettre une idée neuve.
00:12:12La crypto-monnaie, je pense que c'est une idée neuve.
00:12:14Après, apporter des idées neuves, c'est quelque chose d'assez compliqué.
00:12:17Il faut y réfléchir.
00:12:18Et je dois avouer que j'ai pas encore réfléchi forcément
00:12:20à toutes les idées que je pourrais apporter
00:12:22et aux changements qui sont capables d'être faits pour la France.
00:12:27À votre avis, on en déduit quoi quand vous nous dites
00:12:29que vous êtes intéressés par une carrière politique ?
00:12:31Ça, vous le savez déjà, que la politique vous intéresse,
00:12:34mais pas encore pour développer tel ou tel projet de société.
00:12:38À votre avis, on en déduit quoi, nous ?
00:12:41Ça peut être une réflexion qui est encore très réfléchie.
00:12:43Et que pour l'instant, la seule chose qui vous intéresse
00:12:45dans la politique, c'est l'idée de faire carrière.
00:12:48En partie, oui.
00:12:50Merci beaucoup. On va vous demander de sortir quelques minutes.
00:12:53On va discuter rapidement entre nous.
00:12:54Vous éloignez pas.
00:12:55Et puis après, on viendra vous chercher pour un débriefing rapide.
00:12:58Merci.
00:12:59Merci à vous.
00:13:08Ah !
00:13:18T'as sa manière.
00:13:25Alors, Esteban, ça va ?
00:13:30Oui.
00:13:32On a une première question à vous poser.
00:13:35Est-ce que vous avez essayé en quelque sorte de construire un personnage
00:13:38ou est-ce que vous avez le sentiment vraiment que vous avez été très sincère
00:13:42et qu'on a eu un aperçu assez fidèle de ce que vous êtes
00:13:46et de ce qui vous intéresse dans la vie ?
00:13:48Oui.
00:13:49J'étais assez sincère de ce que j'ai dit.
00:13:50Je n'ai pas cherché à mentir.
00:13:51Oui, mais je me doute bien.
00:13:53Et tous les aspects que j'ai abordés, c'était vraiment moi, quoi.
00:13:56D'accord.
00:13:57C'est important.
00:13:58C'est un personnage un peu type...
00:13:59Vous nous avez donné à voir un profil très marqué, très très marqué,
00:14:03au point, je vous le dis vraiment sans aucun jugement de valeur,
00:14:07au point de presque donner l'impression parfois d'être une caricature
00:14:10de l'étudiant d'école de commerce qui veut travailler dans la finance.
00:14:14D'accord ?
00:14:15C'est-à-dire que vous donnez l'impression d'être incapable de sortir de votre logique.
00:14:19C'est-à-dire ?
00:14:21Vous pensez...
00:14:22La finance, chez vous, c'est pas une activité, c'est même pas une ambition,
00:14:26c'est un rapport au monde.
00:14:28Vous voyez ?
00:14:29Il faudrait qu'on sente un peu plus des envies en vous.
00:14:32D'accord, oui.
00:14:33Vous voyez ?
00:14:34Oui.
00:14:35Parce que même la finance, je ne suis pas sûr d'avoir compris
00:14:37ce qui vous intéressait dedans, en fait.
00:14:39Est-ce que vous aviez la trouille ?
00:14:40Bah oui.
00:14:41Oui, oui.
00:14:42C'est humain.
00:14:43Vous voyez ?
00:14:44J'essaie de cacher ce côté.
00:14:45Oui, mais vous comprenez bien qu'à vouloir être dans le contrôle total,
00:14:49vous donnez une image qui est froide et qui fait pas envie, en fait.
00:14:53D'accord.
00:14:54Franchement, ne le prenez pas mal.
00:14:55Moi, j'aurais pas envie de travailler avec vous.
00:14:57Ok.
00:14:58Vous voyez ?
00:15:15Allez, dépêchez-vous.
00:15:16Comment voulez-vous que commence à 8h si vous arrivez à 8h-2 ?
00:15:25Ah oui, c'est pas les philosophes ce matin.
00:15:28Euh...
00:15:29Les deux...
00:15:30Ah, il me manque deux téléphones.
00:15:32Je trouve déjà rien sur Internet en temps normal.
00:15:35Bien sûr.
00:15:36De paix, on a gagné.
00:15:37Yes !
00:15:38Yes !
00:15:45Oh non, pas ça !
00:15:48Ah, personne n'en a eu ?
00:15:49C'est fou !
00:15:50Allez, bon courage à tous.
00:15:53Vous avez 4h.
00:15:54Vous avez 4h.
00:16:24...
00:16:46Alors, je vais vous rendre le concours blanc.
00:16:49Alors, les copies sont plutôt bonnes, plutôt convenables.
00:16:52J'ai noté de 6 à 15.
00:16:55Estéban.
00:16:56Bah, Estéban, il a progressé.
00:16:58Oh là là !
00:16:59Bravo !
00:17:00Franchement...
00:17:07Non, mais c'est remarquable.
00:17:08Il est parti de 6, quand même, maintenant.
00:17:10Il arrive à...
00:17:11Bon, 12 moins 2 avec la...
00:17:12C'est bien, franchement, c'est beaucoup mieux.
00:17:15Les analyses sont souvent judicieuses, bien menées.
00:17:18On peut regretter que vous parliez que du pouvoir politique.
00:17:20C'est un peu votre limite, mais franchement, là, bref.
00:17:22Vous vous battez avec le sujet pour construire une réflexion.
00:17:24Vous utilisez des références.
00:17:25Vous réfléchissez, c'est...
00:17:26C'est bref, c'est bien.
00:17:27Vraiment, continuez sur cette voie.
00:17:29Ok, merci.
00:17:30Alors, Thomas...
00:17:31...
00:17:37T'avais dit quoi, ta prof ?
00:17:38En gros, en fils d'ouvrier,
00:17:39il avait beaucoup moins de chances d'intégrer des grosses écoles.
00:17:42Ouais.
00:17:43Qui est un mec issu de...
00:17:44Pas dire la bourgeoisie française, mais...
00:17:46Ouais, si, si, si.
00:17:47Mais tu sais que ça c'est un truc...
00:17:48En gros, des parents qui sont médecins,
00:17:49ou ingénieurs, ou des trucs comme ça.
00:17:51Ouais, mais tu sais qu'en vrai, c'est grave ça.
00:17:53Parce que moi, je sais que...
00:17:54Quasiment tous les gens de ma classe,
00:17:55leurs parents,
00:17:56il y en a plein, plein, plein.
00:17:57Ils sont fils de médecins, d'ingénieurs,
00:18:00ou ils ont quasiment tous fait des grosses études.
00:18:01C'est vrai, ça.
00:18:02Tu sais qu'il y en a dans ma classe,
00:18:04genre...
00:18:05Il y en a un, genre...
00:18:06Son frère, il est aussi en prépa,
00:18:07parce qu'ils sont des jumeaux, tu vois.
00:18:09Du coup, il paye les apparts à Lyon et à Grenoble.
00:18:12Et en plus de ça, leur autre frère,
00:18:15il est trop intelligent,
00:18:16genre leur grand frère,
00:18:17il est à l'ESSEC,
00:18:18donc tu sais, sa deuxième école de commerce,
00:18:19et ils lui payent l'école de commerce,
00:18:21et sans crédit, genre.
00:18:22Sans crédit ?
00:18:23Sans tout ça sans crédit, genre...
00:18:25T'imagines un peu...
00:18:27Là où je vois quand même,
00:18:28il y a des gens qui vivent tellement bien dans leur vie.
00:18:30Enfin, je dis pas qu'on est mal,
00:18:31parce qu'en vrai, on vit bien aussi, tu vois.
00:18:33On a une maison, on a un toit,
00:18:34on a de la nourriture...
00:18:35Par rapport à d'autres gens qui vivent dans des pays en guerre,
00:18:38tout ça, mais tu vois...
00:18:39Même genre...
00:18:40Tu vois les gens qui sont riches, riches, riches, tu vois.
00:18:42Moi, par rapport à Marseille, je le vois, genre...
00:18:44Tu sais, à Marseille,
00:18:45ils partaient pas du tout en vacances, moi, où j'étais, hein.
00:18:47Genre, juste, tu leur dis, tu pars...
00:18:48Toi, t'imagines, genre,
00:18:49juste avoir ta famille au Portugal.
00:18:50Tu vois, c'est un truc de fou, tu vois.
00:19:00Oh là là, ça y est !
00:19:02Quoi ?
00:19:03On a reçu le bilan du concours blanc.
00:19:05Ah non !
00:19:06Bon, bon, bon...
00:19:07Bon, bon, bon, bon...
00:19:09Vous voulez vraiment regarder la maman ?
00:19:11Bah oui !
00:19:12Je sais pas si j'avais une idée !
00:19:14Par contre, on va...
00:19:15Enfin, moi, je vais pleurer.
00:19:17Moi, j'ai pas reçu, je crois.
00:19:18Oh putain, qu'est-ce que c'est ?
00:19:20Parce qu'il y a une surprise, là !
00:19:22Yes !
00:19:24Alors ?
00:19:25Bah non, mais c'était pas gagné, hein !
00:19:27Bah...
00:19:28C'était pas gagné contre qui ?
00:19:30Bah, contre Noé !
00:19:31Ah, t'es devant Noé ?
00:19:32Mais si, Noé, c'était là !
00:19:33Qu'est-ce qu'il y a majoré des déesses de Maths ?
00:19:35Bah, c'est toi et Noé, non ?
00:19:36Euh, Noé, il a majoré Math 1 et après, j'ai majoré Math 2.
00:19:39Moi, perso, j'ai trouvé que c'était plus dur, les révisions, tu sais, tout le temps de travailler.
00:19:43Ouais.
00:19:44Parce qu'une fois que tu y es, bah...
00:19:45Oui, il y a plus qu'à, quand je le fais, et puis il y a plus que tu le prends, là.
00:19:52Allez, on revient à Annie Ernaud.
00:19:55J'écrirais pour venger ma race.
00:19:59Alors, en fait, ces mots, ils sont empruntés à un texte d'Arthur Rimbaud, hein, donc c'est déjà Rimbaud qui parlait de sa race.
00:20:07Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:20:09J'écrirais pour venger ma race.
00:20:11Bon, ce que je veux dire, c'est qu'elle va très, très loin, du coup, dans son raisonnement,
00:20:14pour jusqu'à en faire, en fait, que sa classe sociale soit carrément une espèce à part, enfin,
00:20:19une branche de l'espèce humaine dans laquelle elle correspond et donc qui n'appartient pas, ouais, à la même race.
00:20:25C'est l'idée un peu de noblesse, également, derrière tout ça, avec, du coup, la bourgeoisie qui se mélange pas avec,
00:20:30bah, avec les ploucs, la plebe, tous ces gens-là qu'on appelle comme ça.
00:20:34Et donc, à l'étape, ouais, c'est...
00:20:37Il y a beaucoup de lutte de classe, là, derrière tout ça, ce qu'elle dit.
00:20:40Parce que vraiment...
00:20:41Voilà.
00:20:42C'est important ce qu'il dit c'est...
00:20:43C'est très fort comme...
00:20:44Non, dans le monde de ses parents, on pourrait dire, pour faire une autre phrase,
00:20:48l'être au monde de ses parents, il se traduit par un langage corporel,
00:20:53parce que le monde dans lequel on vit, il informe notre corps, il donne une forme à notre corps,
00:20:58il donne une forme à notre geste, et on est tout le temps brusque.
00:21:02Comme on verra, on parle fort.
00:21:04Et on parle pas poliment.
00:21:06Et tous les gestes qu'on fait, ils sont rapides.
00:21:08Et quand on fait un bisou, on fait... comme ça.
00:21:12Vous, vous faites un bisou poli, parce que vous êtes dans un milieu social dominant, vous faites... comme ça.
00:21:18Mais ses parents, quand ils embrassaient, c'est comme s'ils donnaient un coup de tête.
00:21:24Est-ce que vous arrivez à réfléchir à ça ?
00:21:27À quel point le langage corporel s'est informé socialement ?
00:21:31Sous-titrage Société Radio-Canada
00:21:41...
00:22:11Là, vous êtes dans le domaine de la finance, mais comment essayer de régler un peu cette espèce de dissonance cognitive
00:22:38qui, en fait, nous entraîne à l'inaction actuellement ?
00:22:41C'est qu'on dit qu'il faut agir, mais en même temps on dit qu'on n'a pas les moyens d'agir.
00:22:45C'est un peu philosophique aussi comme question, mais voilà.
00:22:48C'est vrai que si on est dans une situation assez compliquée,
00:22:51je pense que moi, au contraire, on a les moyens d'agir,
00:22:53et que c'est plus peut-être un discours de façade qu'on nous dit, en fait,
00:22:57parce que les grandes fortunes n'ont jamais autant augmenté que maintenant,
00:23:01la capitalisation boursière n'a jamais été autant élevée qu'actuellement,
00:23:05et donc les gens s'enrichissent énormément, donc on a beaucoup d'argent,
00:23:10c'est juste qu'on l'utilise mal et qu'on l'utilise pas bien,
00:23:12donc je pense que déjà c'est pas un problème.
00:23:14Au niveau des moyens, on les a, c'est juste que maintenant,
00:23:17il faut être capable de les réquisitionner et de les utiliser
00:23:20pour agir contre le réchauffement climatique.
00:23:24Le parler de réquisition, c'est fort comme terme.
00:23:28Et en même temps, il ne faut pas vous excuser, moi ça m'intéresse.
00:23:32Comment on fait pour réquisitionner ces moyens, je veux dire, voilà,
00:23:36à un niveau politique certes, mais même financier, etc.
00:23:40Comment on fait pour tourner le bras aux grandes fortunes et aux banquiers,
00:23:43qui sont peut-être vos futurs clients d'ailleurs,
00:23:45pour que ça y est, ils participent à l'effort collectif, c'est intéressant.
00:23:49Alors, même si je veux travailler dans la finance et que je ne me cache pas,
00:23:53j'ai très envie de m'enrichir.
00:23:54Je pense qu'en fait, il y a un juste milieu à avoir
00:23:57et qu'aujourd'hui, il y a une véritable déconnexion entre une très grande élite,
00:24:02qui a des fortunes immenses et qui sont complètement faites démesurées.
00:24:06Et je pense que ça, ça n'a pas de sens.
00:24:08Par exemple, quand on prend l'exemple de Bernard Arnault,
00:24:10qui a plus de 150 milliards d'euros,
00:24:12je suis désolé, quelqu'un n'a pas besoin d'autant d'argent,
00:24:14donc il suffit qu'il se reconnecte aussi avec nous.
00:24:18Parce qu'ils ne sont plus dans le même monde, on va dire,
00:24:20et qu'il y aurait peut-être, quelque part,
00:24:22on pourrait y avoir une lutte des classes.
00:24:24Et donc, eux vivent pour leur propre bien-être,
00:24:27et non pour le nôtre.
00:24:29Et je pense qu'il faut qu'ils comprennent qu'on est sur la même planète,
00:24:33qu'on est sur le même bateau.
00:24:34Donc, si le bateau est cool, il coule avec nous.
00:24:36Donc, il faut prendre confiance de ça, je pense.
00:24:39Donc, vous risquez pas de gérer la fortune de Bernard Arnault, vous...
00:24:42Il vous embauchera jamais avec un Discord pareil.
00:24:44Il va même vous cramer auprès de tous les autres personnes qu'il connaît.
00:24:49Je pourrais lui faire gagner beaucoup d'argent à Bernard Arnault,
00:24:51ça ne me dérange pas du tout,
00:24:52mais c'est juste qu'on peut réinvestir une partie de son argent
00:24:55pour aider dans des causes, c'est tout à fait possible.
00:24:59Ça s'est bien passé ?
00:25:01Ça va.
00:25:02Donc, la dernière fois ?
00:25:03Ouais, beaucoup mieux.
00:25:05On était un peu sur la finance et l'écologie, c'était compliqué.
00:25:08Ah, mais ça c'est ça, je le jure que c'est pour moi aussi.
00:25:10Je le sens venir.
00:25:12Déjà la dernière fois.
00:25:13Oui, mais vous, vous faites quoi pour la nature ?
00:25:16Bah rien.
00:25:17Ah bon, je suis parti, j'ai commencé à dire
00:25:19oui, il faut prendre les grandes fortunes pour l'écologie et tout ça.
00:25:25T'as parlé de la crypto ?
00:25:27C'est vrai qu'ils t'ont pas trop interrogé sur le crash récent ?
00:25:31Non, ils m'ont pas du tout de moi.
00:25:33Enfin si, genre, ils m'ont demandé dans quoi investir et tout.
00:25:36Ils m'ont des conseils pour investir, tu vois.
00:25:38Et alors, ils s'investiront où, Esteban ?
00:25:40J'ai dit que le marché était bon en crypto,
00:25:42mettait tout dans les cryptos, genre...
00:25:44Et après, il m'a dit non, mais c'est pas super...
00:25:46J'aurais pas osé, hein.
00:25:47Non, en vrai, il est super beau le marché,
00:25:48donc quand il va remonter, ça va faire une pluie de ouf, mais...
00:25:51Oui, mais bon, là, il y a un peu tout qui s'est cassé la gueule, quand même, non ?
00:25:54Ouais, ben justement, il faut continuer d'attendre que ça se casse la gueule,
00:25:56et après, t'investis, et quand ça remonte, c'est nickel, genre...
00:25:58C'est nickel ? Bah, si c'est facile comme ça...
00:26:00Non, en vrai, je te jure que sur des trucs comme ça, ça se doit, genre, en plus, mais...
00:26:04Ah, ça, c'est ça.
00:26:05Non, parce que, par exemple, le Bitcoin, t'as vu, là, il est à 20 000,
00:26:08et genre, il a atteint des pics à plus de 60 000, donc...
00:26:12De là ?
00:26:14Ouais, de là.
00:26:15T'en as combien ?
00:26:16Des dizaines, moi.
00:26:17Oh !
00:26:18Je suis millionnaire, Estébane.
00:26:19Je suis millionnaire, en réalité.
00:26:20Si t'es déjà rentier, ça fait rien de rentrer en école, hein.
00:26:23C'est ça.
00:26:24Si seulement...
00:26:26Alors, on a pris un peu de temps parce qu'on a eu un débat.
00:26:30Voilà.
00:26:31C'est pas forcément mauvais signe, mais quand même, c'est intéressant aussi de voir qu'on a chacun notre sensibilité.
00:26:37Vous avez un projet professionnel qui est précis, qui est riche d'exemples, vous avez des expériences sportives, vous avez une mise en valeur.
00:26:44Il faut juste que vous ayez conscience que le domaine d'activité dans lequel vous vous destinez est assez clivant, en fait,
00:26:51et que la façon dont on l'amène pourrait éventuellement bloquer un jury pas forcément très ouvert.
00:26:58D'accord.
00:26:59Vous êtes un peu piégé vous-même, d'ailleurs, que l'argent que les milliardaires ont, en fait, c'est quelque part, c'est notre argent aussi.
00:27:05Et donc, on devrait avoir notre mot à dire là-dessus. Et qui est allé réquisitionner ?
00:27:09Réquisitionner l'argent des milliardaires, vraiment ?
00:27:11Le mot était pas adapté.
00:27:12Ben, c'est pas ça.
00:27:13Peut-être.
00:27:14Mais non, mais ça fait pas...
00:27:16C'est-à-dire qu'il faut que vous réalisez que tous ces thèmes-là, en fait, ils sont pas uniquement...
00:27:20C'est pas uniquement un thème technique, financier.
00:27:22C'est que c'est en fait aussi éminemment politique.
00:27:25Et que la politique, dans un entretien de personnalité, faut faire attention à ça.
00:27:30Eh ben, ils m'ont dit que je me suis trop laissée mener dans l'entretien.
00:27:35Ah, t'aurais dû prendre le lit sur...
00:27:37Ça veut dire qu'à la fin de chaque question, j'aurais dû dire, hop, lancez la perche pour la question d'après.
00:27:42Ah, c'est toi qui aurais dû prendre l'initiative ?
00:27:44On a relancé la discussion.
00:27:45Bah, tu le sauras.
00:27:46Bah, je le saurais, oui.
00:27:47Bah, il est plus formidable, t'as appris quelque chose, au moins.
00:27:50Ah oui ?
00:27:51De toute façon, c'est ça que ça sert les entraînements.
00:27:52Oui, j'ai appris quelque chose.
00:27:53Et alors, ton projet professionnel ?
00:27:55Bah, ils m'ont dit que c'était trop précis.
00:27:57Alors, moi, je me casse la tête à trouver un truc.
00:27:59Parce qu'on me dit, c'est trop là.
00:28:01Un coup, c'est trop vague, un coup, c'est trop précis.
00:28:03Oui, alors, le financement, le financement.
00:28:05Alors, déjà, il y a la première question.
00:28:07Alors, moi, j'habite à la campagne, je regarde dehors, je vois des satellites, je trouve ça pas très joli.
00:28:12J'aime pas ça, hein, ça gêne ma vision et tout.
00:28:15Moi, je fais pas la différence entre un satellite et une planète.
00:28:17Alors, moi, je me suis dit, oh, culette, qu'est-ce que je vais lui raconter ?
00:28:23Et je m'en suis bien sortie.
00:28:25Mais à la fin, je lui ai demandé quand même, est-ce que vous pensez vraiment ça ?
00:28:28Il m'a dit, non, c'était pour vous embêter, majeure.
00:28:30Alors, qui veut se lancer sur la première question, ce que vous avez pas compris ?
00:28:44J'ai dit que j'étais sensible, parce que, déjà, c'est ce qui me caractérise.
00:28:48Et je pensais que dans le domaine des ressources humaines, c'est ce qu'il faut.
00:28:53Parce que je pensais que, vu que c'est un domaine où il y a beaucoup de contacts,
00:28:57où on doit aider les salariés dans leur carrière, gérer les conflits en interne,
00:29:01il fallait une partie de sensibilité.
00:29:03Et elle m'a dit qu'il fallait surtout pas que je dise ça,
00:29:06parce qu'au contraire, il fallait savoir prendre du recul,
00:29:09parce qu'on doit renvoyer des personnes, etc.
00:29:12Mais elle me l'a reproché, elle m'a dit qu'il fallait que je le change.
00:29:16Mais je comprends pas, parce que c'est vrai que ça peut freiner,
00:29:18mais à la fois, il y en a besoin de la sensibilité dans le...
00:29:21Je pense que la réponse, tu l'as déjà.
00:29:23C'est-à-dire que oui, il faut prendre du recul.
00:29:25C'est un métier qui te demande de prendre beaucoup de recul,
00:29:27sinon tu exploses en vol.
00:29:29Et t'es obligée d'être un peu dans une posture d'équilibre
00:29:32entre les intérêts de l'entreprise et l'écoute des collaborateurs.
00:29:35Oui, je dois être en capacité de dire à quelqu'un
00:29:38que c'est pas OK ce job qu'il fait,
00:29:40c'est d'être en capacité de faire un plan social de 50 personnes
00:29:43parce que c'est la survie de l'entreprise.
00:29:45Donc voilà, c'est aussi ça.
00:29:48On danse. On fait un tango avec le jury.
00:29:51Donc c'est important.
00:29:53Parce que sinon, si je marque bout,
00:29:55il y en a 2-3 qui se sont faits bien tacler
00:29:57parce qu'ils ont voulu rester dans leur position.
00:29:59Je bouge pas, je suis droit comme un i et ça, ça passe pas.
00:30:03La cible, c'est quoi ?
00:30:17HEC, HEC.
00:30:20OK.
00:30:21Le potentiel est là.
00:30:23Il n'y a pas de problème.
00:30:25Double 20 en maths.
00:30:27Ah oui, j'avais pas vu.
00:30:28Et puis encore, je lui ai coupé la tête, elle avait 23 en fait.
00:30:31Je sais pas, il faudrait que je recherche dans les annales,
00:30:33mais franchement, 16,99, je suis pas sûre qu'on ait déjà eu.
00:30:37Je crois pas, ouais.
00:30:39Mais vous savez, moi j'ai très très peur qu'après, hop, tout qui retombe.
00:30:44Hop quoi, tout qui retombe.
00:30:45Hop.
00:30:46Bah j'ai peur de me planter quoi.
00:30:48Oui mais ça, c'est naturel, c'est humain.
00:30:51Mais c'est pas une peur légitime.
00:30:52Voilà.
00:30:53Bah si.
00:30:54C'est comme de croire qu'il y a un monstre dans la cave quoi.
00:30:56Y'en a pas en fait.
00:31:01Bonsoir à tous.
00:31:16Alors, l'objectif de cette présentation, c'est que vous ayez des exemples de parcours divers,
00:31:26d'anciens étudiants qui étaient chez nous il y a en moyenne 4-5 ans.
00:31:30Dix ans.
00:31:31Dix ans.
00:31:32Ah.
00:31:33Mal.
00:31:34Non, en fait, je me suis trompée.
00:31:35Bon.
00:31:36Et bien alors, j'ai assez parlé.
00:31:37À vous.
00:31:38Bonjour à tous.
00:31:39Moi, je m'appelle Achille Villon.
00:31:40J'ai intégré Champo en 2014.
00:31:43En ECE.
00:31:44Je suis sorti en 2016.
00:31:46Et après, j'ai intégré une école de commerce.
00:31:48Et finalement, j'ai atterri en banque privée, en gestion de fortune.
00:31:51Et donc là, je couvre des clients qui ont entre 25 et plusieurs milliards de patrimoine.
00:31:58Donc je couvre les plus grandes familles françaises.
00:32:00À partir de votre expérience, est-ce que vous pouvez dire qu'est-ce que vous privilégieriez ?
00:32:05Plutôt votre épanouissement personnel ou gagner le plus d'argent possible ?
00:32:09Franchement, c'est une super question.
00:32:11Merci de l'avoir posée.
00:32:12Rien qu'en sortant d'école, en fait, si vous regardez les chiffres, en sortant d'école,
00:32:16les salaires moyens, vous êtes déjà au-delà de la médiane en France.
00:32:19C'est-à-dire que quand vous allez chercher votre premier job, concrètement, vous allez gagner plus que 50% des Français.
00:32:23C'est quand même déjà quelque part énorme.
00:32:25En fait, la question, c'est est-ce que toi, t'es à l'aise avec le fait de mettre tout de côté pour vraiment, vraiment vouloir gagner un max ?
00:32:34Ça peut être louable, tu vois, tu peux me répondre oui à ça.
00:32:37OK, pas de problème, vas-y, fonce.
00:32:39Si t'es bien là-dedans, tu continues pendant 40 ans.
00:32:41Puis si t'es pas bien, tu vas faire autre chose.
00:32:43Une nuance par rapport à ce qui a été dit, qui est importante à mon avis et qui était ma situation personnelle
00:32:50et je pense à la situation de pas mal d'étudiants et peut-être vous allez vous y reconnaître,
00:32:54c'est que moi, j'avais pas mes parents derrière pour m'aider en école.
00:32:58J'ai dû faire un prêt.
00:32:59J'ai emprunté 45 000 €.
00:33:01Et je dirais que justement, c'est la dette que j'avais m'a poussé à chercher un boulot où je pouvais gagner beaucoup d'argent.
00:33:10Et donc, j'ai pas trop le choix parce que les mensualités à la sortie d'école, pour moi, c'était 850 € par mois.
00:33:17Donc, 850 € par mois à Paris avec un loyer de 800 € quasiment.
00:33:231600 € net.
00:33:25Vous voulez manger un peu, 2000 € net.
00:33:28Quelques sorties, 2200 € net.
00:33:30Voilà.
00:33:31Sachez que l'école implique potentiellement un prêt pour pas mal d'étudiants.
00:33:35Et ça a des conséquences après dans votre carrière et dans votre choix à la sortie d'école.
00:33:40...
00:33:53...
00:33:59...
00:34:01...
00:34:03...
00:34:09...
00:34:23Ça donne x fois 1 sur gamma de nu.
00:34:27X puissance nu moins 1.
00:34:29...
00:34:32Ça donne b moins a au carré fois la variance de x.
00:34:37C'est-à-dire b moins a au carré sur 12.
00:34:42L'Arabie Saoudite qui est un grand allié héréditaire, si on peut dire, des États-Unis.
00:34:48Une alliance qui date de la pactomanie américaine de la fin de la seconde guerre mondiale.
00:34:53D'ailleurs, l'idée des mondes virtuels est cette idée qu'en fait, on a toujours voulu contrôler le monde.
00:34:57Et qu'aujourd'hui, le monde déjà va moins bien et on arrive pas forcément à tout contrôler parce qu'on a pas...
00:35:02...
00:35:03...
00:35:04...
00:35:05...
00:35:06...
00:35:07...
00:35:08...
00:35:18...
00:35:38...
00:35:41...
00:35:43...
00:35:44...
00:36:08...
00:36:12...
00:36:13...
00:36:16...
00:36:19...
00:36:21...
00:36:25...
00:36:27...
00:36:28Vous leur dites tout de suite, laissez-moi tranquille.
00:36:32Laissez-moi vivre mes concours.
00:36:34D'accord ?
00:36:35Ça, c'est important.
00:36:38C'est vos concours.
00:36:40Ok ?
00:36:41C'est normal, Léonie.
00:36:44Et voilà.
00:36:44Moi, je suis fatiguée, alors quand je vois quelqu'un pleurer,
00:36:46je vais me mettre à pleurer aussi.
00:36:48Paul, vous pouvez nous accompagner ?
00:36:49Non.
00:36:50Non.
00:36:50C'est pas le...
00:36:50Très bien.
00:36:52C'est déjà assez souvent.
00:36:54D'accord.
00:36:54Non, mais je n'ai pas envie de décevoir.
00:36:58Je ne connais pas vos parents.
00:37:03Un petit peu.
00:37:06Mais est-ce que vous croyez que, en tant que parents,
00:37:11le fait que nos enfants nous déçoivent ou pas,
00:37:15c'est juste les résultats au concours ?
00:37:21Non, mais...
00:37:23Des fois, quand je finis.
00:37:25Deuxièmement, Math, par exemple,
00:37:27je vois que mon père, il est un peu déçu, quoi.
00:37:30Moi, déjà, HEC.
00:37:32Moi, je ne sais même pas si je vais y aller.
00:37:36Et je ne sais même pas si je vais y arriver, donc...
00:37:39Si vous avez HEC, SAC, ESCP, vous préférez laquelle ?
00:37:45En dehors du classement.
00:37:46En dehors de l'image que vous allez envoyer...
00:37:50par rapport aux autres.
00:37:54Les secs, je pense.
00:37:56C'est bien.
00:37:57Vous aurez le courage.
00:38:00On verra.
00:38:00Des fois, j'aimerais ne pas avoir à faire le choix.
00:38:07Ah bon ?
00:38:07Il suffit de rater HEC.
00:38:09Oui, mais vous voyez, je ne peux pas aller au concours en me disant
00:38:11que je vais rater.
00:38:14C'est toujours plus facile d'avoir le choix.
00:38:16Enfin, moi, en dehors, je me suis fixé vraiment
00:38:22que je voulais absolument une top 5.
00:38:24Et là, je sais que je suis très loin des top 5,
00:38:26mais genre, moi, je...
00:38:27On ne fait pas le nom de votre école
00:38:28qui va faire quoi que ce soit.
00:38:30C'est ce que vous allez en faire dedans.
00:38:32Si vous n'en faites rien,
00:38:33vous aurez beau rentrer premier à HEC,
00:38:35vous sortirez, vous n'aurez rien fait
00:38:36et il ne va rien se passer.
00:38:37Il n'y a pas de différence.
00:38:38Mais non.
00:38:39Si vous n'en faites rien de votre bonne école...
00:38:41Oui, mais ça aide.
00:38:42Enfin...
00:38:43Oui, peut-être pour votre premier stage et encore.
00:38:46Mais du coup, ce qu'il disait,
00:38:47c'est un mode, pourquoi travailler plus
00:38:48pour avoir une meilleure école
00:38:49si au final, c'est pareil ?
00:38:50Oui, pourquoi travailler pour avoir HEC
00:38:53si que j'ai quai du HEC, c'est pareil ?
00:38:56Pourquoi vous vous entraîniez au judo
00:38:57pour être premier alors que pour le deuxième
00:38:59ou le troisième, c'était pas mal non plus ?
00:39:00Pour être le meilleur.
00:39:02C'est pour être fière de vous.
00:39:03Oui, c'est ça.
00:39:03Mais en fait, c'est une question d'égo dans tous les cas.
00:39:05Oui, il y a une question d'égo.
00:39:07Mais c'est vrai qu'on est dans un système
00:39:09où à la fois, on va vous dire,
00:39:10visez la meilleure école
00:39:11parce que de toute façon,
00:39:12si nous, on a les meilleurs résultats.
00:39:13Après, on a des étudiants pas trop mauvais
00:39:15à l'entrée et on les rend plutôt bons.
00:39:17On n'a pas envie de tomber dans le cercle vicieux
00:39:19où on n'a pas de son résultat
00:39:21et du coup, on a du mal à recruter.
00:39:24On a des gens qui sont pas bons
00:39:25et on n'arrive pas à les mener là où il faut
00:39:28et on a du mal à recruter, etc.
00:39:30Donc effectivement, on entretient ce mythe
00:39:35de la grande école, etc.
00:39:38Et puis, mais dans tous les systèmes prépa,
00:39:40de toute façon, vous êtes classés,
00:39:41il y a des classements d'école.
00:39:42Mais il faut aussi relativiser tout ça.
00:39:45En fait, l'école, c'est une porte d'entrée
00:39:48sur du professionnel.
00:39:50Alors, cette porte,
00:39:51elle va peut-être vous ouvrir plus de portes derrière,
00:39:54mais de toute façon, elle vous en ouvrira.
00:39:56Inspirez profondément et expirez profondément.
00:40:05Une autre fois, prenez une profonde inspire
00:40:08et une profonde expire.
00:40:11Et laissez-vous bercer par le souffle, comme ça.
00:40:14L'ongue inspire.
00:40:16Et à chaque expire,
00:40:18les racines vont encore plus profond.
00:40:21Et rien ne peut vous déstabiliser.
00:40:23Aucun jury ne peut vous déstabiliser.
00:40:26Aucune question ne peut vous déstabiliser.
00:40:30Vous êtes juste là, solide.
00:40:41Pour ce qui est des révisions,
00:40:44vous ne prévoyez pas comme jour principal de révision
00:40:46la veille de la première épreuve.
00:40:49Non, vous envisagez quelque chose
00:40:51qui est plutôt de ce style-là.
00:40:52D'accord ?
00:40:55On imagine que demain, après-demain,
00:40:57vous avez besoin un peu de souffler.
00:40:59Ça ne me choque pas.
00:41:01Votre travail dans les jours suivants
00:41:02sera d'autant plus efficace.
00:41:05Pour le reste,
00:41:06comme disait mon professeur de Cagnes,
00:41:09vous voulez une bonne note,
00:41:11faites une bonne copie.
00:41:12Sous-titrage Société Radio-Canada
00:41:25Sous-titrage Société Radio-Canada
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00:52:08Je pense que pour mettre en lien avec le domaine spatial, il y a en ce moment un salon au Bourget dédié à la défense et au spatial.
00:52:18Et au sein du programme européen Copernicus, qui est dédié à la protection de l'environnement par le spatial,
00:52:25au sein de ce programme, il y a plus de 10 nouvelles entreprises qui ont choisi d'intégrer ce programme.
00:52:31Et pour moi, il s'agit d'une bonne nouvelle, véritablement, puisque ça montre la coopération entre des acteurs privés et publics
00:52:39afin de mener des études sur l'environnement et de pouvoir approfondir cette lutte pour la protection de l'environnement auprès des entreprises.
00:53:01C'est quoi pour vous la vie de rêve demain?
00:53:12Genre vous avez 35-40 ans, c'est quoi la vie de rêve?
00:53:17Je ne sais pas, avoir une famille, des enfants, plusieurs de préférence.
00:53:23À 35-40 ans, j'aimerais bien avoir un niveau de revenu qui me permet d'habiter à la campagne et pas en pleine ville.
00:53:33Et au niveau du métier, je ne sais pas trop où je pourrais me situer, mais en tout cas, j'aimerais bien faire quelque chose qui a du sens pour moi.
00:53:41Donc à 35-40 ans, si j'imagine que j'ai fait une dizaine d'années en tout cas en finance,
00:53:48je peux tout à fait imaginer de basculer au FMI dans des programmes, notamment humanitaires, et donc de travailler à Genève.
00:53:57Donc pourquoi pas en Savoie et m'épanouir là.
00:54:01Très bien.
00:54:01Ok, merci Esteban.
00:54:03Merci.
00:54:03C'est bon pour nous.
00:54:04Merci à vous.
00:54:05On vous libère.
00:54:06Merci.
00:54:06Bon week-end.
00:54:08Merci.
00:54:14Au revoir.
00:54:15Au revoir, merci.
00:54:16Merci.
00:54:18Le campus n'est pas fermé comme il pourrait l'être dans d'autres écoles.
00:54:48Donc sur le campus, tu as les salles de cours, une bibliothèque, un gymnase avec salle de sport, terrain de basket,
00:54:56tu as un terrain de tennis sur le toit et tout, c'est plutôt cool.
00:54:59Ça va, on a pas mal d'heures de cours, mais après, les cours, c'est vraiment pas le plus important.
00:55:02C'est ce que tu fais à côté.
00:55:03Les cours, c'est les mêmes deux, enfin, que tu sois à HEC ou ici, tu apprends la même chose et tu te fais chier de la même manière, c'est vraiment chiant à mourir, mais c'est ce que tu fais à côté qui est important.
00:55:13Genre, tu sais, dans les assos, tous les événements, il y a énormément, enfin, il y a des soirées tous les jours quasiment.
00:55:18Il y a beaucoup d'assos.
00:55:20Il y a beaucoup d'assos, ouais, bah, dans toutes les écoles, il y a énormément d'assos.
00:55:22Hop, petit focus sur les classements, regardez, les 27e au Financial Times.
00:55:28Vous êtes 2e en Athunes, ça, je sais pas comment il est.
00:55:32Ça, ouais, ils ont juste demandé à nos gens s'ils sont décontents, ils les ont payés, il n'y a plus de valeur.
00:55:3727e, défense, Schéma et Néoma au Financial Times, c'est très important.
00:55:41Et j'aime aussi, mais j'aime, on leur met tempête, mais à des années lumières, tu vois.
00:55:44Et on n'a pas le droit de parler des autres écoles, genre.
00:55:46Genre, si tu as envie de critiquer HEC, tu n'as pas le droit.
00:55:50Attends, quoi ?
00:55:51J'ai relu ce matin les consignes, et il y a écrit interdiction d'évoquer les écoles concurrentes.
00:55:58Enfin, ou d'en parler mal, quoi.
00:56:01Genre, pourtant, j'avais des trucs à dire, mais...
00:56:04Et pourtant...
00:56:07Après, tu as tous les diplômes classiques, d'une école de commerce,
00:56:10si tu veux faire un master en finance, mon pote, tu peux y aller.
00:56:13Mais, par exemple, tu as le master en finance ou en finance de marché,
00:56:16tu as aussi en finance durable.
00:56:18Donc, c'est intéressant, tu vois, genre.
00:56:20Attends, moi, je sais que, du coup, c'est un peu avec nos valeurs, quoi.
00:56:22Je vais faire de la finance, mais si par un truc un peu...
00:56:25Tu peux sauver l'écologie, sauver la planète...
00:56:26Ouais, tu vois, t'as une petite notion un peu d'écologie, ça peut être sympa.
00:56:29Si tu regardes la carte, c'est hardcore, genre, au niveau des partenaires, ce qu'on a.
00:56:33Bon, t'as beaucoup l'Europe, tu vois, mais t'as toute l'Asie, t'as toute l'Amérique aussi.
00:56:37T'as l'Amérique du Sud, t'as même l'Afrique, tu peux aller au Moyen-Orient, c'est ton envie.
00:56:41Si t'as envie d'éclater aux Émirats, tu peux y aller.
00:56:45Mais t'as envie de faire ça ?
00:56:46Ben oui, si tu veux faire du couette dans le désert à Dubaï, après faire du ski, tu peux.
00:56:50Bon, libre à toi de le faire.
00:56:52Je te le conseillerai pas forcément, mais...
00:56:54Une bonne copie dans l'antichambre des Business Schools, documentaire réalisé par Clément Marchand et Théo Pétrinier,
00:57:09ou l'illustration du parcours du combattant, vous venez de le voir,
00:57:13que constituent les classes préparatoires aux grandes écoles de commerce.
00:57:17L'occasion, en prolongement de ce film, de s'interroger maintenant sur ce plateau de débats-docs
00:57:22sur les nouvelles aspirations des jeunes diplômés lorsqu'il s'agit de prendre pied dans le monde du travail.
00:57:29Trois invités sont avec nous.
00:57:31Olivier Galland, pour commencer, bienvenue à vous, Olivier Galland.
00:57:34Vous êtes sociologue, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des questions de jeunesse.
00:57:39Vous avez récemment contribué à l'étude sur les jeunes et le travail de l'Institut Montaigne,
00:57:43parue en avril dernier et dont il va être souvent question dans cette émission.
00:57:48On va donc y revenir avec vous.
00:57:49Et vous êtes l'auteur, entre autres, de Sociologie de la jeunesse, un ouvrage publié et réédité chez Armand Collin.
00:57:57Elodie Gentina est également avec nous.
00:57:59Bienvenue à vous.
00:58:00Vous êtes professeure en marketing à l'ISSEG, School of Management et conférencière.
00:58:06Vous dirigez aussi le cabinet d'études EG Consulting.
00:58:09Vous êtes une spécialiste de la nouvelle génération, la génération Z, enfant, né environ, entre 1995 et 2010.
00:58:17Autrement dit, ils ont, allez, entre 16 et 30 ans aujourd'hui.
00:58:21Et vous êtes l'auteur de ce livre, Manager la génération Z, justement, un ouvrage disponible aux éditions d'UNO.
00:58:30Et puis, enfin, avec nous, Jean-François Giret.
00:58:32Bonjour.
00:58:33Bienvenue à vous.
00:58:33Vous êtes, depuis avril 2024, le directeur général du Centre d'études et de recherche sur les qualifications, le CEREC.
00:58:42Vous êtes professeur des universités.
00:58:44Vos recherches portent sur la question formation-emploi et plus particulièrement sur l'insertion professionnelle des jeunes,
00:58:51les conditions de vie des étudiants et sur l'équité des politiques d'éducation et de formation et leur efficacité.
00:58:58Il y a sans doute beaucoup à dire sur ce sujet.
00:59:01Nous venons de voir ce documentaire ensemble.
00:59:05Olivier Galland, je l'ai dit lors de votre présentation, vous avez participé à cette étude intitulée
00:59:12« Les jeunes et le travail, aspirations et des illusions des 16-30 ans » pour le compte de l'Institut Montaigne.
00:59:18Et regardez donc ce premier panneau que nous vous proposons.
00:59:21Il s'agit des critères principaux des 16-30 ans aujourd'hui dans le choix de leur emploi.
00:59:26C'est un panneau qui se lit de la gauche vers la droite.
00:59:29Le premier critère, c'est la rémunération.
00:59:31Le second critère, l'équilibre temps de travail et temps libre.
00:59:36Troisième critère, l'absence de stress.
00:59:38On y reviendra ensemble tout à l'heure.
00:59:40Et enfin, les possibilités d'évolution.
00:59:43Qu'y a-t-il de nouveau ?
00:59:43On fait appel à votre mémoire, Olivier Galland, d'emblée.
00:59:46Qu'y a-t-il de nouveau dans ces aspirations exprimées par ces 16-30 ans à travers cette étude aujourd'hui à comparer à celle d'hier ?
00:59:53Alors d'abord, si vous voulez, ce qui peut peut-être surprendre, c'est la rémunération.
00:59:58Mais les jeunes ne sont pas une génération utilitariste pour autant.
01:00:04S'ils placent la rémunération en tête, je crois qu'ils ont de bonnes raisons.
01:00:08Ces jeunes, si vous voulez, ne sont pas des tanguis.
01:00:11Ils ne veulent pas rester chez leurs parents.
01:00:14C'est un peu un mythe, tanguis.
01:00:15Donc ils veulent devenir indépendants, ils veulent devenir autonomes.
01:00:19Et pour ça, évidemment, il faut qu'ils quittent leurs parents, il faut qu'ils trouvent un logement.
01:00:23Le coût de logement aujourd'hui est important.
01:00:25Ça prend une part importante du budget des jeunes.
01:00:28Et beaucoup d'entre eux commencent à travailler avec un SMIC.
01:00:32Tous les jeunes ne sortent pas d'HEC.
01:00:35Et donc, voilà, la rémunération, on comprend que ça fasse partie de leurs principales préoccupations.
01:00:41Et évidemment, lorsqu'on cherche un premier emploi ou un emploi tout court, la rémunération est un élément assez essentiel.
01:00:47L'équilibre temps de travail, temps libre, en revanche, qui arrive en deuxième position, c'est peut-être plus nouveau.
01:00:52Alors voilà, ça, c'est peut-être plus nouveau.
01:00:54Alors, parce qu'effectivement, les jeunes veulent trouver ce bon équilibre.
01:00:58Alors, ça ne veut pas dire pour autant qu'ils rejettent le travail.
01:01:01Pas du tout.
01:01:02D'ailleurs, on voit dans l'enquête qu'au contraire, on leur demande, il y a une autre question.
01:01:06On leur demande si vous aviez les moyens de ne pas travailler, est-ce que vous travailleriez ou pas ?
01:01:14Et 80% disent, ben, on continuerait à travailler.
01:01:17Alors, peut-être en changeant de métier, mais on continuera à travailler.
01:01:19Donc, il n'y a pas de rejet du travail.
01:01:22Mais par contre, on ne veut pas sacrifier sa vie personnelle au travail.
01:01:26Et ça, c'est peut-être nouveau.
01:01:27Et c'est sans doute nouveau.
01:01:28Et d'ailleurs, je pense que c'est lié aussi à l'évolution des couples et à l'évolution des rôles sexués dans la vie personnelle et dans la vie de travail.
01:01:39Aujourd'hui, les femmes, les jeunes femmes, ont des ambitions professionnelles aussi élevées, parfois plus élevées que celles des hommes.
01:01:46Et donc, le modèle ancien, si vous voulez, où l'homme pouvait se consacrer totalement à son travail à 150% parce que la femme s'occupait des enfants de la maison, des travaux domestiques, tout ça s'est terminé.
01:01:59Donc, voilà, les hommes, ils sont requis aussi pour participer à l'éducation des enfants à certaines tâches domestiques, même si on n'est pas arrivé à une égalité parfaite.
01:02:11Et donc, ça, c'est un élément, si vous voulez, qui relativise un peu, forcément, la place du travail dans la vie.
01:02:19Dans ces principaux critères, dans le choix des emplois des jeunes qui nous concernent, cette fameuse génération Z, vous confirmez ce qui vient d'être dit là.
01:02:29Et notamment, cette place du travail, elle n'est plus aussi centrale.
01:02:32Toutes les études semblent le dire.
01:02:34Vous le confirmez.
01:02:35Comment est-ce qu'on peut exprimer les choses sur ce rapport à la valeur travail aujourd'hui chez ces jeunes ?
01:02:41En fait, ce n'est pas la fin du travail, on est sur un autre rapport au travail qui est peut-être moins rationnel mais plus affectif.
01:02:46Il y a ce besoin d'équilibre de vie, vie pro, vie perso.
01:02:48J'ai mené une étude auprès de 2500 jeunes et je leur ai demandé, alors, voilà, comment tu te vois demain dans l'entreprise ?
01:02:53C'est quoi l'élément engageant ?
01:02:55Et pour 75% d'entre eux, c'est cet équilibre de vie, j'appelle ça l'enchevêtrement des sphères, voilà, privé et puis pro,
01:03:01avant même gravir les échelons de l'entreprise ou monter ma boîte ou rechercher la sécurité de l'emploi.
01:03:06Voilà, ce n'est plus forcément ça qu'ils recherchent.
01:03:08Après, on voit bien que l'entreprise doit devenir apprenante, on a envie d'apprendre tous les jours dans l'entreprise.
01:03:13Ça, ce n'est pas quelque chose qui est propre à la génération Z, mais les seniors, les autres générations recherchent aussi ces éléments-là.
01:03:19La santé mentale, c'est aussi vraiment un élément marqueur de cette génération aujourd'hui.
01:03:23C'est nouveau, ça aussi ?
01:03:24C'est quelque chose qui est nouveau.
01:03:25C'est une aspiration qui apparaissait moins sur les générations précédentes ?
01:03:28Avant, on en parlait peut-être moins.
01:03:29Peut-être peur du stress ?
01:03:30C'était peut-être un élément qui était plus tabou.
01:03:33Aujourd'hui, ils en parlent volontiers.
01:03:35La crise de la Covid-19 est venue aussi accélérer tous ces questionnements liés à l'RSE, à la planète, etc.,
01:03:41avec des nouveaux phénomènes comme l'éco-anxiété, qui touche 35% des jeunes aujourd'hui,
01:03:45être anxieux de vivre dans cette planète dans laquelle on vit aujourd'hui.
01:03:49Et donc, l'entreprise aujourd'hui a aussi un rôle lié au bien-être
01:03:54et comment répondre justement à ces soucis de santé mentale, notamment chez la nouvelle génération.
01:04:00Cette peur du stress, cette crainte du stress apparaît davantage visiblement chez les femmes,
01:04:05chez les jeunes femmes, que chez les jeunes hommes dans les études auxquelles j'ai pu avoir accès pour préparer cette émission.
01:04:10C'est le cas et on l'explique comment ?
01:04:12Alors, ça s'associe en lien avec mon prochain bouquin sur les femmes au sommet.
01:04:16Alors, on n'a pas forcément, mais je pense que, voilà, la place de la femme dans la société,
01:04:20même si aujourd'hui, les femmes, voilà, travaillent, etc.,
01:04:24il y a aussi souvent ce syndrome aussi de, parfois, voilà, de manque de confiance,
01:04:29de syndrome de l'imposteur.
01:04:31Et je pense que, dès petit, il faut vraiment travailler aussi cette confiance en soi,
01:04:34ce droit à l'erreur, le droit de se tromper dans l'éducation, dans la socialisation.
01:04:39Mais là, je pense que, voilà, M. Galland pourra aussi répondre à cette question.
01:04:43Alors, rapidement, peut-être, vous complétez ensuite.
01:04:44Très rapidement, sur le stress, ce qu'on voit dans notre étude,
01:04:50qui est assez fascinant, c'est qu'effectivement, les jeunes femmes,
01:04:54ils sont plus sensibles.
01:04:55Et pourquoi ils sont-elles plus sensibles ?
01:04:57Alors, peut-être pour une sensibilité particulière liée à leur genre,
01:05:01mais surtout parce qu'elles travaillent principalement,
01:05:04ou beaucoup plus que les hommes, dans des métiers de service.
01:05:07Et un certain nombre d'enquêtes de la Dares, par exemple,
01:05:11ont montré que, dans ces métiers de service,
01:05:13il y a effectivement du stress qui est lié, principalement,
01:05:17au rapport avec le public.
01:05:18Alors, c'est des métiers où on est en rapport avec le public.
01:05:21Alors, un public, peut-être, aujourd'hui, qui est plus exigeant,
01:05:24qui est parfois plus agressif.
01:05:25Et ça, ça génère beaucoup de stress,
01:05:28et notamment chez ces femmes qui travaillent dans les métiers de service,
01:05:32alors que les hommes qui sont plus orientés
01:05:34dans les secteurs professionnels vers l'industrie
01:05:37sont moins sensibles, sont beaucoup moins sensibles
01:05:39à cette question du stress.
01:05:41Jean-François Giray, je voudrais revenir sur ce fameux critère
01:05:45de l'équilibre temps de travail, temps libre.
01:05:48Il y a une formule que j'ai pu lire à travers ce dossier,
01:05:52c'est aujourd'hui, pour un jeune, finalement,
01:05:54le travail serait une pièce du puzzle de leur vie.
01:05:57Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:05:59On en est vraiment là, aujourd'hui ?
01:06:00C'est-à-dire que, vraiment, il faut qu'il y ait une adéquation
01:06:02chez ces jeunes entre la sphère personnelle
01:06:05et la sphère professionnelle ?
01:06:06Ça ne paraît pas aussi simple que ça,
01:06:07de leur proposer ce type de choses, aujourd'hui,
01:06:09du côté des entreprises ?
01:06:11Non, je ne pense pas que ça peut être réduit,
01:06:14aussi simplement.
01:06:15Nous, au CEREC, on suit les jeunes
01:06:18durant plusieurs années, à la sortie du système éducatif,
01:06:21trois ans, six ans, parfois dix ans.
01:06:23Et, en fait, on voit que leur comportement change.
01:06:26D'abord, l'objectif, c'est de trouver un emploi,
01:06:28bien rémunéré, un emploi stable.
01:06:30Ça, c'est le premier objectif.
01:06:31Et, durant les trois premières années,
01:06:33il y en a qui arrivent plus rapidement que d'autres.
01:06:36Effectivement, les étudiants d'école de commerce
01:06:38vont y arriver rapidement.
01:06:39Des étudiants un peu moins diplômés
01:06:42auront plus de difficultés.
01:06:43Mais l'objectif, c'est cet emploi stable,
01:06:46ce qui est la clé pour l'autonomie,
01:06:48notamment pour avoir un logement indépendant, etc.
01:06:51Et je sais si c'est difficile pour ces jeunes
01:06:53de trouver un premier emploi,
01:06:54qui joue un cap extrêmement difficile
01:06:56à la sortie des écoles.
01:06:57On demande beaucoup d'expérience à ces jeunes,
01:06:59mais, évidemment, c'est paradoxal,
01:07:01puisqu'ils n'en ont pas, ils sortent d'école.
01:07:02Bon, ça a l'air de ne pas avoir beaucoup changé,
01:07:04de ce point de vue-là.
01:07:05Ce qui génère un stress aussi.
01:07:07Tout à fait.
01:07:08Alors, peut-être pour nuancer un peu,
01:07:09c'est difficile de parler en général des jeunes.
01:07:12On a des jeunes qui sortent de l'université
01:07:14ou des grandes écoles
01:07:15qui, finalement, trouvent assez rapidement un emploi.
01:07:17Pour eux, il n'y a pas de problème
01:07:17et l'emploi est relativement stable.
01:07:19Et puis, après, on a les jeunes
01:07:20qui sortent sans diplôme du système éducatif.
01:07:23Et ça, pour eux, par contre, réellement,
01:07:25là, il y a des problèmes.
01:07:26C'est des jeunes qui peuvent rester
01:07:27pendant trois ans, six ans,
01:07:29sans aucun emploi.
01:07:30Donc, on les appelle les NIT,
01:07:32les personnes qui ne sont ni en emploi,
01:07:34ni en éducation, ni en formation.
01:07:36Et ces jeunes-là ont des véritables difficultés
01:07:39après à être employables
01:07:40et à trouver, ne serait-ce qu'un CDD
01:07:42sur le marché du travail.
01:07:43Donc, on peut difficilement raisonner
01:07:45de manière homogène selon les types de jeunes.
01:07:48Il faut regarder par niveau de diplôme
01:07:50et avec des différences très fortes,
01:07:52et notamment pour les jeunes sans diplôme.
01:07:54Et ce qui fait un peu la caractéristique actuelle
01:07:55du marché du travail,
01:07:56c'est que plus le marché du travail est difficile,
01:07:59plus les jeunes sans diplôme sont pénalisés.
01:08:02Et sur cette fameuse conciliation,
01:08:05recherche de conciliation
01:08:06entre travail et vie privée ?
01:08:08Alors, après, donc, lorsqu'on arrive
01:08:11après trois ans,
01:08:13finalement, là, cette conciliation
01:08:15devient une priorité.
01:08:17On voit apparaître, pour une partie des jeunes,
01:08:20ceux qui sont arrivés à se stabiliser,
01:08:21à avoir un emploi stable,
01:08:23cette conciliation entre, effectivement,
01:08:26vie privée et vie professionnelle.
01:08:28Alors, c'est intéressant.
01:08:29On voit même apparaître, par exemple,
01:08:31des jeunes qui ont connu une mobilité
01:08:32d'études, une mobilité professionnelle
01:08:35pour aller à Paris, pour trouver un emploi.
01:08:36On voit de plus en plus apparaître,
01:08:38dans nos enquêtes de génération,
01:08:39un retour de plus et plus fréquent
01:08:41vers la région d'origine.
01:08:42Et ces jeunes-là reviennent chez eux.
01:08:44Et, en fait, on voit qu'ils gagnent moins,
01:08:46qu'ils sont prêts à renoncer à un salaire,
01:08:47qu'ils sont prêts à renoncer à des emplois qualifiés.
01:08:50Et que, finalement, ils se disent
01:08:51se réaliser plus professionnellement,
01:08:53ils sont plus contents dans ces emplois-là.
01:08:55Vous voulez souhaiter ajouter quelque chose ?
01:08:57Oui, au-delà de l'équilibre de vie,
01:08:58un élément qui est extrêmement important
01:08:59que j'ai retrouvé aussi dans les études
01:09:01que j'ai menées, et puis,
01:09:02quand on parle aux jeunes,
01:09:03c'est le besoin d'appartenance.
01:09:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les jeunes,
01:09:06quand ils s'engagent dans une entreprise,
01:09:08ils sont parfois même plus engagés
01:09:09à l'esprit d'équipe qu'à l'entreprise même.
01:09:11Donc, c'est là que même les grosses entreprises,
01:09:13elles ne doivent pas, voilà,
01:09:15s'auto-suffire à elles-mêmes en disant
01:09:17j'ai une bonne notoriété
01:09:19et donc je vais réussir
01:09:21à faire venir les jeunes chez moi.
01:09:23Les jeunes, aujourd'hui,
01:09:24passent d'une fidélité à l'entreprise
01:09:26à une fidélité sociale,
01:09:27voire même collaborative.
01:09:28Donc, c'est important d'aller vraiment
01:09:29sur cette culture d'appartenance,
01:09:31sur ce lien social qui est extrêmement fort
01:09:33et ils ont besoin de ce lien-là.
01:09:36Et très souvent, quand un jeune part,
01:09:37un deuxième jeune part,
01:09:38un troisième jeune part,
01:09:39je me souviens qu'une agence de communication
01:09:40m'avait dit, en entretien de recrutement,
01:09:42il y a un jeune qui m'a posé une question
01:09:44et qui m'a dit, voilà,
01:09:45j'ai une requête à vous faire.
01:09:46Ok, laquelle ?
01:09:47Est-ce que tu serais prêt à embaucher
01:09:48un ou deux de mes copains ?
01:09:49Parce qu'on a envie de faire
01:09:50plein de belles choses ensemble.
01:09:52Pour aller un tout petit peu plus loin,
01:09:53lorsqu'on veut concilier vie professionnelle
01:09:55et vie personnelle,
01:09:56peut-être au bout de trois ans,
01:09:58comme vous venez de nous dire,
01:09:59ça implique d'autres choses.
01:10:00Ça implique une flexibilité du travail,
01:10:02ça implique davantage de télétravail,
01:10:05élément nouveau qui est arrivé aussi.
01:10:07C'est ça que ça implique ?
01:10:08Bien évidemment, là,
01:10:09on est face à des grandes mutations
01:10:10dans le domaine du travail.
01:10:11Alors, les jeunes ne réclament pas
01:10:12tant de télétravail que ça.
01:10:14On est plutôt sur les Grecs,
01:10:15mais les 30-40 ans,
01:10:16les jeunes veulent plutôt de la flexibilité
01:10:18au niveau des horaires de travail,
01:10:19ne plus être sur le présentéisme.
01:10:21Ils ont envie d'aller dans l'entreprise
01:10:22parce que l'entreprise est un lieu
01:10:23d'apprentissage,
01:10:23de socialisation, de rencontres.
01:10:25Mais là, on peut aller véritablement,
01:10:27par exemple, sur des actions
01:10:28comme flexibilité au niveau des horaires,
01:10:30semaine de quatre jours,
01:10:31job sharing,
01:10:32partager un job à deux.
01:10:34Voilà, il faut être flexible,
01:10:36mode plutôt hybride.
01:10:38Il y a plein de techniques et d'actions
01:10:39qui peuvent être mettre en œuvre.
01:10:41Voilà, la posture du manager
01:10:43qui doit être aussi travaillée.
01:10:44Voilà, on n'est plus sur manager-chef,
01:10:45on reviendra peut-être
01:10:46sur cette question après,
01:10:47mais plutôt sur un manager aussi coach,
01:10:49bienveillant,
01:10:50qui fait aussi preuve d'ouverture d'esprit.
01:10:52Donc, ça demande aussi de l'adaptation.
01:10:55Mais moi, je le vois,
01:10:55les jeunes en école de commerce
01:10:57demandent aussi plus de flexibilité,
01:10:59aussi dans nos cours.
01:11:00Voilà.
01:11:01Parmi les critères évoqués tout à l'heure,
01:11:03il y a un qui arrive en quatrième position,
01:11:04c'est la possibilité d'évolution.
01:11:06Or, j'ai vu qu'ici ou là,
01:11:08faire carrière dans une entreprise,
01:11:10une grande entreprise,
01:11:11se projeter à plus de trois,
01:11:13cinq ans pour un jeune aujourd'hui,
01:11:14ça paraît extrêmement compliqué.
01:11:15Il n'y a pas un paradoxe, là ?
01:11:16Oui, alors, effectivement,
01:11:17il y a beaucoup...
01:11:18Enfin, dans notre enquête,
01:11:19on voit qu'il y a une proportion importante
01:11:21de jeunes qui pensent changer d'entreprise
01:11:23ici trois ou cinq ans.
01:11:25Donc, l'idée, effectivement,
01:11:27de faire carrière dans la même entreprise,
01:11:30je crois que c'est quelque chose
01:11:31qui est un peu dépassé,
01:11:32qui n'est plus dans les objectifs prioritaires
01:11:35des jeunes.
01:11:35Mais avoir de l'évolution
01:11:37dans sa vie professionnelle,
01:11:38ça ne veut pas dire forcément
01:11:39faire carrière dans la même entreprise.
01:11:41Au contraire, au contraire,
01:11:43c'est peut-être bouger,
01:11:45connaître d'autres expériences,
01:11:48une multiplicité d'expériences.
01:11:50Et puis, il y a aussi une partie
01:11:52des jeunes importantes,
01:11:53ça nous a frappés,
01:11:54je crois que c'est 40% des jeunes salariés
01:11:57qui visent à devenir travailleurs indépendants.
01:12:01Donc, à fuir le salariat
01:12:03avec ses contraintes,
01:12:04avec la hiérarchie,
01:12:05avec sa norme de contraintes.
01:12:06Donc, voilà, ça,
01:12:07c'est une autre forme d'évolution aussi.
01:12:09Alors, bien sûr,
01:12:10tous ne vont pas y parvenir,
01:12:11mais c'est assez frappant
01:12:12de voir qu'il y a cette envie
01:12:15d'entrepreneuriat
01:12:16dans une grande partie de la jeunesse.
01:12:19Oui, je rejoins ce qui a été dit.
01:12:21En fait, on vient de faire une enquête
01:12:23sur la prolongation à 6 ans
01:12:25de ces jeunes qui sont sortis
01:12:26du système éducatif.
01:12:27On les a interrogés 6 ans après.
01:12:29Et qu'est-ce qu'on s'est aperçu ?
01:12:29Qu'il y en a un tiers
01:12:30qui voulaient changer
01:12:32de projet professionnel.
01:12:33Ils viennent de sortir
01:12:34il y a moins de 6 ans de l'école.
01:12:35Ils veulent changer.
01:12:36Et il y en a à peu près un quart
01:12:38qui a fait des démarches,
01:12:40qui a fait des formations
01:12:41pour changer de métier.
01:12:42Pour changer de métier ?
01:12:43Pour changer de métier.
01:12:44Pas d'emploi,
01:12:45pas d'entreprise,
01:12:46de métier.
01:12:47Et en fait,
01:12:48ce que montrent
01:12:49nos premiers résultats,
01:12:50c'est qu'ils ne s'en tirent pas plus mal.
01:12:51Ils sont beaucoup plus heureux.
01:12:53Donc, ça, c'est intéressant aussi.
01:12:55En fait, les jeunes bougent.
01:12:57Ils s'accordent un droit à l'erreur
01:12:58d'une certaine manière
01:12:59en ayant ce type d'attitude
01:13:01de changer de métier
01:13:02au bout de 5, 6 ans,
01:13:03comme vous le dites.
01:13:05Ils s'accordent-ils
01:13:06un droit à l'erreur ?
01:13:07Oui, j'ai été formé
01:13:08pour tel ou tel job,
01:13:10mais finalement,
01:13:10le temps a un peu passé,
01:13:11j'ai changé d'avis.
01:13:13C'est peut-être des choses
01:13:13qu'on voyait moins
01:13:14dans les générations précédentes, non ?
01:13:16On voyait toujours l'idée
01:13:17que finalement,
01:13:18les jeunes bougeaient.
01:13:20De toute façon,
01:13:20en termes d'emploi,
01:13:22il y a à peu près
01:13:23la moitié des jeunes
01:13:23qui sont formés
01:13:24pour le métier
01:13:26auquel ils accèdent.
01:13:27Grosso modo, c'est ça.
01:13:28Lorsqu'on regarde la discipline
01:13:29et la spécialité du métier,
01:13:31il y a un jeune sur deux
01:13:32qui a la discipline
01:13:34qui correspond à la spécialité du métier.
01:13:36Et ça, c'est un chiffre récurrent
01:13:37dans toutes nos enquêtes.
01:13:39Mais cette idée,
01:13:40nous, il nous semble
01:13:41qu'il bouge de plus en plus tôt.
01:13:42Et ça, c'est relativement intéressant.
01:13:44Il y a ce phénomène des « job hopping ».
01:13:46Alors, c'est de l'anglicisme.
01:13:48C'est de sauter d'un emploi à un autre.
01:13:50On appelle ça des fois
01:13:51le butinage professionnel
01:13:53pour ceux qui sont contre ce phénomène.
01:13:55Et autrement dit,
01:13:56ça se caractérise justement
01:13:57par un changement de travail.
01:13:59Alors, pas forcément de métier,
01:14:03mais de travail, d'entreprise,
01:14:04tous les deux ou trois ans.
01:14:05C'est un phénomène
01:14:06qui semble-t-il prendre l'ampleur.
01:14:07Et ces jeunes considèrent
01:14:08que c'est une accumulation d'expérience
01:14:10qui va faire leur progression
01:14:12et l'évolution dont on parlait tout à l'heure.
01:14:14Vous le constatez, vous, ça ?
01:14:15Oui, je le constate.
01:14:16Et on le voit aussi
01:14:17au sein de notre école,
01:14:18à l'ISSEC,
01:14:18avec nos étudiants
01:14:19en école de commerce.
01:14:20Mais je pense qu'il y a
01:14:21un élément important
01:14:21qu'il faut rappeler.
01:14:23C'est qu'aujourd'hui,
01:14:23on vit dans une culture
01:14:24et dans une société de l'immédiateté.
01:14:26Les jeunes, ils sont connectés
01:14:27sans cesse
01:14:27avec leur téléphone portable.
01:14:29Donc, ils vivent l'instant présent.
01:14:30Donc, le rapport au temps
01:14:31est complètement différent
01:14:32par rapport aux anciennes générations.
01:14:34La génération X,
01:14:35la génération des baby-boomers,
01:14:36où le temps était linéaire.
01:14:38Il y avait moins d'allers-retours.
01:14:39Voilà, il y avait un temps
01:14:40pour se marier,
01:14:41un temps pour prendre son indépendance,
01:14:43un temps pour travailler,
01:14:44un temps pour aller à l'artate.
01:14:45On voit aujourd'hui
01:14:45que les jeunes,
01:14:46on est dans la culture
01:14:47de l'expérimentation.
01:14:48Il y a des allers-retours.
01:14:50Donc, ils acceptent aussi
01:14:52de se tromper.
01:14:53Et donc, le droit à l'erreur,
01:14:54je pense que c'est aussi
01:14:54quelque chose de bien
01:14:55parce que le droit à l'erreur,
01:14:56c'est aussi donner le droit
01:14:57de réussir.
01:14:58Quand on est entrepreneur,
01:14:59il faut savoir se tromper,
01:15:00comprendre les échecs.
01:15:01Voilà, si c'est révélateur là-dessus.
01:15:04Donc, c'est vraiment
01:15:05cette culture de l'expérimentation
01:15:08qui fait que les jeunes,
01:15:10voilà, peuvent parfois butiner,
01:15:11peuvent revenir dans une entreprise,
01:15:13partir,
01:15:14et on l'appelle aussi
01:15:14la génération boomerang.
01:15:16Avant, quand on quittait une entreprise,
01:15:18on n'y revenait plus.
01:15:19Aujourd'hui, on voit beaucoup de jeunes
01:15:20qui partent d'une entreprise
01:15:21et qui sont prêts à revenir
01:15:22parce qu'ils ont voulu partir à l'étranger,
01:15:24faire de l'humanitaire,
01:15:25voilà, vivre leur vie.
01:15:27Et les entreprises doivent même
01:15:28se questionner sur
01:15:29comment je peux procéder
01:15:30pour faire revenir les jeunes
01:15:31et travailler sur le processus
01:15:32de ré-onboarding,
01:15:34qui est différent du onboarding.
01:15:36Il faut même travailler
01:15:36les entretiens de sortie.
01:15:39Oui, je voudrais rajouter un point,
01:15:41c'est qu'il y a un certain nombre
01:15:43de désillusions au travail aussi,
01:15:45vous voyez, et donc...
01:15:46Ça fait partie de notre étude,
01:15:47de l'étude que nous avons citée
01:15:49sur l'Institut Montaigne.
01:15:49On a pris plusieurs cohortes.
01:15:51Les désillusions.
01:15:52On a pris des scolaires étudiants,
01:15:55des jeunes actifs précoces
01:15:56et des jeunes actifs avancés.
01:15:57Et dans les désillusions ?
01:15:59Non, mais ce qu'on voit,
01:16:00si vous voulez,
01:16:00c'est qu'au fur et à mesure
01:16:02de l'avancée de la vie professionnelle,
01:16:04les frustrations s'accroissent
01:16:05contrairement à ce qu'on pourrait penser.
01:16:07Donc, en fait,
01:16:08ce qui se passe,
01:16:09c'est que les jeunes
01:16:10débutent leur vie professionnelle
01:16:12au tout début
01:16:12avec un certain nombre d'attentes,
01:16:15mais qui parfois sont un peu irréalistes,
01:16:17correspondent pas tout à fait
01:16:18à la réalité des métiers
01:16:19qu'ils vont occuper.
01:16:20Donc, au fur et à mesure
01:16:21qu'ils entrent dans la vie professionnelle,
01:16:23ils sont forcés
01:16:24de faire des ajustements.
01:16:25ils voient qu'ils ne sont pas très satisfaits.
01:16:29Et donc,
01:16:29ces désillusions
01:16:30et ces insatisfactions
01:16:32peuvent les pousser précisément
01:16:34à changer d'emploi
01:16:35pour essayer de trouver
01:16:35quelque chose
01:16:36qui correspond mieux
01:16:37à leurs attentes.
01:16:38On va rester sur cette étude
01:16:39à laquelle vous avez contribué
01:16:42pour l'Institut Montaigne,
01:16:43avec cette fois
01:16:44les secteurs les plus attractifs
01:16:46pour les 16-30 ans.
01:16:48Regardez ce panneau.
01:16:491, le luxe.
01:16:502, l'administration.
01:16:523, la santé.
01:16:54Et enfin,
01:16:55le secteur associatif.
01:16:58Commentaire.
01:16:59Alors, commentaire, d'abord...
01:16:59Le luxe ?
01:17:00D'abord, le luxe, évidemment,
01:17:01ça a surpris tout le monde.
01:17:02Oui.
01:17:03Parce que l'entreprise emblématique
01:17:06du luxe,
01:17:07c'est LVMH en France,
01:17:09avec son patron Bernard Arnault,
01:17:11qui n'a pas une cote
01:17:12absolument extraordinaire,
01:17:14y compris chez les jeunes.
01:17:16Donc, alors,
01:17:17je pense qu'ils n'ont pas
01:17:18l'image de Bernard Arnault
01:17:19lorsqu'ils choisissent le luxe.
01:17:22Je pense qu'il y a à la fois
01:17:23l'idée d'une entreprise
01:17:25de haute qualité artisanale,
01:17:28parce que c'est ça aussi,
01:17:29le luxe en France.
01:17:31Et puis, peut-être,
01:17:32pour ces jeunes,
01:17:32mais là, peut-être,
01:17:33ils se trompent,
01:17:34peut-être l'idée
01:17:34qu'on est très bien payé
01:17:36dans le luxe.
01:17:37Le luxe au salaire,
01:17:39bon, peut-être,
01:17:40ils se trompent,
01:17:40je n'en sais rien.
01:17:41Mais alors, après,
01:17:42on a évidemment des choses...
01:17:43A l'inverse,
01:17:43on n'a pas l'habitude
01:17:44d'en dire qu'on est très bien payé
01:17:46dans l'administration, par exemple.
01:17:47Non, mais là...
01:17:48Qui arrive en deuxième.
01:17:49Oui, mais là, si vous voulez,
01:17:50il faut revenir
01:17:51aux attentes des jeunes.
01:17:54Bon équilibre
01:17:54entre vie de travail
01:17:56et vie personnelle.
01:17:57Je pense que beaucoup de jeunes
01:17:58pensent que dans l'administration,
01:18:00eh bien, précisément,
01:18:01cet équilibre
01:18:02est plus facile à obtenir
01:18:04que dans le privé.
01:18:06Vous voyez ?
01:18:06Et il y a peut-être aussi,
01:18:08il y a peut-être aussi,
01:18:10dans ce choix,
01:18:12des objectifs un peu plus nobles
01:18:13de solidarité,
01:18:15de services publics.
01:18:17Vous voyez ?
01:18:18Ça peut exister aussi
01:18:20chez une partie des jeunes.
01:18:21Votre commentaire
01:18:22sur ces secteurs
01:18:23les plus attractifs
01:18:24pour les jeunes ?
01:18:25Alors, j'ai été surpris,
01:18:26également,
01:18:27sur la question du luxe.
01:18:28Ça, c'est effectivement...
01:18:29C'est une question...
01:18:31C'est une question.
01:18:31Mais autrement,
01:18:32je suis assez...
01:18:34C'est assez cohérent
01:18:35avec ce qu'on peut penser.
01:18:37Globalement,
01:18:37même la santé
01:18:38est un secteur
01:18:39qui passionne
01:18:42quand même les jeunes,
01:18:43même si parfois,
01:18:44il y a des difficultés
01:18:45de recrutement aussi.
01:18:46Mais c'est quand même
01:18:47un secteur
01:18:48qui passionne.
01:18:49Et puis après,
01:18:50il y a une bonne insertion
01:18:51du coup des jeunes
01:18:52dans ce secteur.
01:18:53L'administration
01:18:53a toujours été
01:18:54un secteur attractif,
01:18:57notamment pour les diplômés
01:18:58et notamment
01:18:59pour une partie
01:19:00des diplômés,
01:19:00notamment en lettres
01:19:02et sciences humaines
01:19:03et sciences sociales.
01:19:04C'est un souhait
01:19:06de beaucoup de jeunes
01:19:06de travailler sur ce secteur.
01:19:07Et puis avec peut-être
01:19:10encore cette idée
01:19:11qu'ils sont des emplois
01:19:12durables, préservés.
01:19:14Il y a une sécurité
01:19:15de l'emploi.
01:19:15Voilà le terme
01:19:16utilisé généralement.
01:19:17Il y a une sécurité
01:19:17de l'emploi.
01:19:18L'associatif,
01:19:20ça reflète peut-être
01:19:21une volonté d'engagement
01:19:22sur le terrain
01:19:24environnemental,
01:19:25sociétal.
01:19:27Non ?
01:19:27Oui, effectivement.
01:19:28Avoir du sens,
01:19:29donner du sens au travail,
01:19:31effectivement,
01:19:32c'est un critère
01:19:33qui, effectivement,
01:19:34joue également.
01:19:35et d'ailleurs,
01:19:36je n'ai pas été surpris
01:19:37parce que j'avais trouvé
01:19:39un résultat équivalent
01:19:40sur tout ce qui était
01:19:42les valeurs écologiques
01:19:43des jeunes
01:19:43qui, finalement,
01:19:44étaient loin d'être
01:19:45une priorité.
01:19:46J'ai fait une petite enquête
01:19:47en Bourgogne
01:19:48sur des troisièmes,
01:19:49sur 2000 élèves en troisième
01:19:51avec une de mes doctorantes
01:19:52qui montraient
01:19:52qu'effectivement,
01:19:53sur 11 valeurs,
01:19:56l'environnement
01:19:56arrivait en 11e position.
01:19:58Oui, on le trouve aussi
01:19:59dans notre enquête.
01:20:00Dans les critères
01:20:02de qualité du travail,
01:20:03on avait,
01:20:04proposé un critère,
01:20:06une entreprise
01:20:06socialement responsable
01:20:07et attentive
01:20:08aux questions
01:20:08de l'environnement,
01:20:09je crois que ça vient
01:20:09en avant-dernière position.
01:20:11Mais je veux rajouter
01:20:12quelque chose
01:20:13sur l'associatif,
01:20:15la santé, etc.
01:20:16C'est qu'il faut voir
01:20:18que c'est très genré aussi.
01:20:19C'est-à-dire,
01:20:20les jeunes
01:20:21qui se dirigent
01:20:22prioritairement
01:20:23vers ces secteurs-là
01:20:25ce sont surtout
01:20:25des jeunes femmes
01:20:26parce que ces jeunes femmes,
01:20:28alors peut-être
01:20:29que c'est une question
01:20:30d'éducation,
01:20:31voilà,
01:20:31mais ces jeunes femmes
01:20:32sont très sensibles
01:20:33à tout ce qui a trait
01:20:35à l'humain.
01:20:36Alors que les hommes,
01:20:38les jeunes hommes
01:20:39privilégient plutôt
01:20:40soit le maniement
01:20:41de la matière
01:20:42dans les métiers industriels,
01:20:43soit des symboles,
01:20:44des chiffres,
01:20:45voilà.
01:20:46Donc c'est très genré.
01:20:47Alors votre commentaire
01:20:48sur ces secteurs
01:20:49les plus attractifs ?
01:20:50C'est différents types
01:20:51justement en plus de secteurs
01:20:53et c'est extrêmement intéressant.
01:20:54Le luxe,
01:20:55on a beaucoup d'étudiants,
01:20:56nous notamment
01:20:56en école de commerce
01:20:57qui vont vers le luxe
01:20:58parce que voilà,
01:20:59c'est aussi le prestige,
01:21:00la rareté,
01:21:00la notorité, etc.
01:21:02Et on retrouve
01:21:03ce besoin aussi
01:21:04de se sentir utile,
01:21:06un grand besoin
01:21:06de sentiment d'utilité publique
01:21:08au travers des métiers
01:21:09comme la santé,
01:21:09si pourtant la santé,
01:21:10ils ont énormément de mal
01:21:11dans les hôpitaux
01:21:12et dans les cliniques
01:21:13à recruter
01:21:14parce qu'on a perdu
01:21:14aussi ce sens-là
01:21:15donc ils doivent retravailler
01:21:16justement sur l'attractivité
01:21:17de leur marque employeur
01:21:18par rapport à ça.
01:21:20Le domaine associatif,
01:21:21je vous rejoins,
01:21:22c'est vrai qu'aujourd'hui
01:21:23les jeunes sont parfois,
01:21:24ils sont portés
01:21:25sur les questions
01:21:25d'environnement
01:21:26mais encore plus
01:21:27sur les questions sociales.
01:21:29Ils ont envie
01:21:29d'être collaborateurs
01:21:30et citoyens
01:21:31et la diversité
01:21:32par exemple,
01:21:33ça ne suffit plus,
01:21:34ils ont envie d'aller
01:21:34vraiment sur des questions
01:21:35d'inclusion.
01:21:36Le greenwashing,
01:21:37ils n'aiment pas,
01:21:38donc voilà,
01:21:38le greenwashing,
01:21:39c'est des entreprises
01:21:40qui vont être
01:21:41sur le discours.
01:21:42Greenwashing,
01:21:43c'est le vrai
01:21:43faux engagement écologique.
01:21:45Exactement,
01:21:45on veut véritablement
01:21:46montrer des actions
01:21:47et les jeunes sont prêts
01:21:48à aller dans
01:21:48aussi des plus petites structures,
01:21:50des PME,
01:21:51des PMI,
01:21:51là où ils vont pouvoir
01:21:52renouveler leurs compétences
01:21:53et là où parfois,
01:21:54on ne va pas être
01:21:54sur ces questions
01:21:55encore d'inclusion
01:21:56et les jeunes vont dire
01:21:57nous on a envie
01:21:57d'être protagonistes
01:21:58et de raconter
01:21:59notre propre histoire
01:22:00par rapport à ces sujets-là.
01:22:01Dernier panneau
01:22:02qu'on a choisi
01:22:04pour l'illustration
01:22:05de cette étude,
01:22:07c'est le rapport
01:22:07finalement des jeunes
01:22:08à la hiérarchie.
01:22:1042% des jeunes
01:22:11obéissent
01:22:11sans réserve
01:22:12à leur manager,
01:22:1348% obéissent
01:22:14lorsqu'ils sont convaincus
01:22:15et seulement 10%
01:22:16rejettent totalement
01:22:17l'autorité hiérarchique.
01:22:20Ils vous ont surpris
01:22:20ces résultats ?
01:22:21Oui, quand même.
01:22:23Et en termes d'évolution ?
01:22:24Ça, je ne peux pas dire
01:22:25parce qu'il faudrait avoir...
01:22:27Ils sont plus respectueux,
01:22:28aussi respectueux
01:22:29que la génération précédente
01:22:31globalement,
01:22:31ces jeunes ?
01:22:32En tous les cas,
01:22:33là, on voit
01:22:33qu'il n'y a pas
01:22:34de rejet massif
01:22:35de l'autorité.
01:22:36Donc là,
01:22:36ça dément quand même
01:22:37une idée reçue,
01:22:38si vous voulez,
01:22:39qui est très courante.
01:22:40les jeunes rebelles,
01:22:43rétifs à l'autorité...
01:22:45Individualistes.
01:22:46...individualistes,
01:22:47contestataires.
01:22:48Bon, il y en a même,
01:22:49vous voyez,
01:22:4942% qui obéissent
01:22:51sans condition.
01:22:53Vous voyez ?
01:22:54Alors, il y en a quand même
01:22:55une petite moitié
01:22:56qui veulent quand même
01:22:57comprendre
01:22:58ce qu'on leur demande.
01:23:00Mais non, non,
01:23:01c'est assez...
01:23:02D'ailleurs, globalement,
01:23:03dans notre enquête,
01:23:04ce qui m'a frappé,
01:23:06moi, c'est qu'il y a
01:23:07finalement assez peu
01:23:08de rebelles.
01:23:09Vous voyez ?
01:23:10Il y a assez peu
01:23:10de rebelles.
01:23:12Les jeunes se conforment
01:23:14plutôt à la fois
01:23:16aux attentes
01:23:17qu'ils pensent
01:23:18correspondent
01:23:19à leur niveau de diplôme.
01:23:20Vous voyez ?
01:23:20Ils n'ont pas des attentes...
01:23:22Voilà.
01:23:22Le niveau de diplôme
01:23:23est extrêmement prescripteur
01:23:25des attentes.
01:23:26Voilà.
01:23:26Donc, il y a assez peu de...
01:23:28Alors, il y en a quand même
01:23:29une partie qui est frustrée,
01:23:30contestataire,
01:23:31mais on a fait
01:23:32une petite typologie,
01:23:33c'est 10%.
01:23:33Vous voyez ?
01:23:34Une génération
01:23:35qui ne serait pas plus
01:23:36rebelle,
01:23:37pour reprendre ces termes,
01:23:38que les précédentes ?
01:23:39Moi, ce n'est pas une question
01:23:40d'être rebelle,
01:23:40c'est qu'on est sur...
01:23:41Quand même, globalement,
01:23:42il y a un autre rapport
01:23:43à l'autorité
01:23:43si on se questionne
01:23:44sur la notion même
01:23:45d'autorité.
01:23:46Souvent, je dis,
01:23:46on passe d'une autorité de fait
01:23:48à une autorité relationnelle.
01:23:49Voilà.
01:23:49Les jeunes,
01:23:50quand ils sont face
01:23:51à un manager qui est chef,
01:23:52ils vont dire
01:23:53qu'on n'a pas forcément
01:23:53envie d'obéir à un chef
01:23:54parce qu'il est plus âgé,
01:23:55parce qu'il a le plus de diplômes
01:23:56ou parce qu'il est
01:23:57au dernier étage
01:23:58de l'entreprise,
01:23:59mais c'est parce que,
01:24:00voilà, ce manager,
01:24:01il sera doté de compétences,
01:24:02de compétences humaines,
01:24:04de bienveillance,
01:24:05il sera faire preuve
01:24:06de feedback.
01:24:07On l'a vu,
01:24:08à un moment,
01:24:08ils ont besoin de comprendre
01:24:09et j'avais interviewé
01:24:10dans le cadre
01:24:10de mon dernier ouvrage
01:24:11justement un lieutenant
01:24:12dans le domaine de l'armée
01:24:13en disant
01:24:13« Est-ce que les jeunes
01:24:14sont toujours engagés ? »
01:24:14Il m'a répondu
01:24:15avant, ils obéissaient
01:24:16sans véritablement comprendre.
01:24:18Il faut prendre aujourd'hui
01:24:18le temps de leur expliquer
01:24:20et moi, je le vois aussi
01:24:20dans ma posture de prof.
01:24:21On n'est plus un prof sachant.
01:24:23Aujourd'hui,
01:24:24on est devenu aussi
01:24:24un proche coach
01:24:25et on doit aussi expérimenter
01:24:28et travailler en parallèle
01:24:29en leur donnant
01:24:29beaucoup de feedback
01:24:30aux étudiants.
01:24:31Ils demandent énormément
01:24:31de feedback.
01:24:33Oui, je vous laisse répondre
01:24:34ou compléter,
01:24:35je ne sais pas.
01:24:35Ça sera malheureusement
01:24:36le mot de la fin.
01:24:38D'accord.
01:24:39Je voulais rebondir
01:24:40sur ce que disait
01:24:41Olivier Gallin
01:24:42par rapport au diplôme.
01:24:43Effectivement,
01:24:44il y a une partie des jeunes
01:24:45qui sont déclassés.
01:24:47Ça augmente un peu
01:24:48les classements
01:24:48par rapport à leur niveau
01:24:49de diplôme
01:24:50en termes d'emploi,
01:24:51du niveau des qualifications
01:24:52d'emploi.
01:24:53Il augmente un peu
01:24:54et pourtant,
01:24:55ces jeunes-là,
01:24:55ils ne sont pas satisfaits.
01:24:56Ils cherchent
01:24:57à avoir
01:24:58l'emploi correspondant
01:25:01à leur diplôme.
01:25:02C'est-à-dire,
01:25:03si on est plus 5,
01:25:04on veut être cadre
01:25:04ou cadre supérieur.
01:25:06Et donc,
01:25:06on voit progressivement
01:25:08que lorsqu'on regarde
01:25:10les trajectoires des jeunes,
01:25:10que ça augmente
01:25:11et on voit
01:25:11les efforts
01:25:12que font les jeunes
01:25:13pour atteindre
01:25:14ces emplois qualifiés
01:25:16avec, évidemment,
01:25:17tous les attributs,
01:25:19notamment le management
01:25:19par exemple,
01:25:20s'ils doivent manager.
01:25:22Voilà.
01:25:22Et donc,
01:25:23cette question
01:25:24du déclassement
01:25:24qui est finalement élevée,
01:25:27elle se joue,
01:25:29on la voit,
01:25:30elle diminue
01:25:30au fur et à mesure
01:25:31de la carrière
01:25:32parce que les jeunes
01:25:32veulent trouver un emploi
01:25:34en rapport
01:25:34avec leur niveau de diplôme.
01:25:35Merci beaucoup vraiment
01:25:36à tous les trois
01:25:37d'avoir participé
01:25:38à cette émission aujourd'hui.
01:25:39Merci aussi
01:25:40à Félicité Gavalda,
01:25:41Yassine Benaïssa
01:25:42qui font partie
01:25:43de cette génération Z
01:25:44et qui m'ont aidé
01:25:45comme elle a coutumé
01:25:46à préparer cette émission.
01:25:48Vos réactions,
01:25:48ça sera sur
01:25:49hashtag
01:25:49Débat Docs.
01:25:50Quant à moi,
01:25:51je vous retrouverai
01:25:51pour un prochain Débat Docs.
01:25:52Ça sera à la même place,
01:25:53la même heure
01:25:54et bien entendu,
01:25:55toujours avec son documentaire
01:25:57et son débat.
01:25:58A très bientôt.