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  • 15/05/2025
Mme Fatiha Keloua Hachi, présidente la commission des Affaires culturelles et de l'éducation, Mme Violette Spillebout et M. Paul Vannier, rapporteurs d'enquête, tiennent ensemble une conférence de presse ce jeudi 15 mai à 10 heures.
Les députés reviendront sur l'audition de M. François Bayrou et feront un point d'étapes sur les sept dernières auditions sur les modalités du contrôle par l'État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires (M. Pap Ndiaye, M. Blanquer, Mme Belloubet, Mme Royal, M. Darmanin, les inspecteurs du rapport de Stanislas et Mme Borne).

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Transcription
00:00Générique
00:02...
00:10Bonjour à tous.
00:11Vous venez de vivre la 1re heure de l'audition de François Bayrou,
00:15qui s'est tenue hier.
00:17Une audition très longue. Elle a duré plus de 5 heures.
00:20On y revient, puisque la commission d'enquête,
00:22sa présidente et les deux co-rapporteurs
00:25organisent une conférence de presse.
00:27Je vous propose de réécouter le Premier ministère,
00:30qui a parlé de l'onde de choc de la libération de la parole
00:33sur les violences sexuelles.
00:35Pour moi, le premier mot qui me vient
00:39quand je pense à cette audition, c'est enfin.
00:41Pour moi, cette audition est très importante.
00:45Elle est très importante pour les garçons et les filles
00:49qui ont été victimes de violences,
00:51et particulièrement de violences sexuelles.
00:54Depuis des décennies,
00:57que ce soit à Bétarame ou, comme nous le découvrons tous les jours,
01:01en beaucoup d'autres établissements scolaires
01:04et en beaucoup d'autres institutions,
01:07associatives, sportives,
01:09dans le monde du spectacle, en famille, hélas.
01:14C'est un... J'ai employé cette expression,
01:17un continent caché qui apparaît,
01:20qui surgit.
01:21Là, Stéphanie, vous avez suivi cette audition.
01:24C'est la présidente de la commission d'enquête
01:26et les deux co-rapporteurs qui ont donné rendez-vous
01:29à la presse pour débriefer les tensions
01:31entre le Premier ministre et ses responsables.
01:34Il n'y avait plus d'hésitation, comme au premier jour de l'affaire.
01:37Le Premier ministre était très offensif.
01:40Il s'est défendu pied à pied pendant 5h30 d'une audition.
01:43Il est arrivé avec des documents, des articles.
01:46S'il a changé de stratégie, il n'a pas changé de ligne de défense.
01:49Il n'était pas au courant des violences sexuelles à Bétarame
01:53avant que la presse n'en parle.
01:55Il a répété qu'il n'était jamais intervenu
01:58dans une affaire judiciaire.
01:59Il a même contesté des témoignages
02:01devant la commission d'enquête,
02:03qualifiant notamment une professeure d'affabulatrice.
02:06L'audition a été très tendue dès le départ
02:08et elle a vite tourné face à face entre François Bayrou
02:12et Paul Vannier, le rapporteur qui est député insoumis
02:15à de multiples reprises.
02:16François Bayrou l'a accusé de déformer la réalité,
02:19de manipulation, d'utiliser des méthodes
02:21pour créer le scandale.
02:23Il a dit qu'il s'agissait de le pousser à démissionner.
02:26Dans quelques instants, on va voir trois personnages
02:29de cette commission d'enquête.
02:30La présidente, la socialiste, et les deux co-rapporteurs.
02:34Paul Vannier et Violette Spielbutt
02:36vont commencer leur conférence de presse en direct sur LCP.
02:39...et du rôle de l'Etat et de comment l'Etat contrôle
02:44les établissements scolaires et prévient ces violences
02:48pour qu'il n'y ait plus de violences
02:50dans les établissements scolaires publics et privés.
02:52Troisième point d'étape, avec, hier soir,
02:56l'audition de notre Premier ministre François Bayrou.
02:59Audition longue, mais audition importante.
03:03Audition qui nous a...
03:05En tout cas, moi, qui m'a parue plutôt pénible,
03:09parce que le Premier ministre est arrivé avec une attitude
03:16qui était un peu difficile pour nous.
03:18Et moi, ce que je tiens à dire en tant que présidente,
03:21c'est que nous avons utilisé la même méthodologie
03:24pour tous les auditionnés,
03:26c'est-à-dire un jeu de questions et de réponses brèves,
03:30de réponses sincères et brèves.
03:34Le Premier ministre a dû se plier à cette règle.
03:38Il l'a fait difficilement,
03:40et c'est pour ça que c'était plutôt pénible pour nous,
03:42parce qu'il a remis en cause plusieurs fois
03:45cette commission d'enquête,
03:47et aussi, clairement, la méthodologie qu'on utilise.
03:51Il a remis en cause les rapporteurs,
03:54Paul Vannier et Violette Spilbou,
03:56il a remis en cause ma présidence,
03:58il a remis en cause les services de l'Assemblée,
04:00puisque plusieurs fois, il nous a dit
04:02que les procès-verbaux n'étaient pas tout à fait
04:04dans la conformité des propos dits.
04:08C'était donc plutôt compliqué pour nous
04:10d'expliquer au Premier ministre
04:12que la méthodologie était ce qu'elle était
04:15et qu'on s'était pliés à une méthode
04:18depuis le début de nos auditions.
04:21Deux mois d'audition,
04:23plus de 140 personnes auditionnées,
04:26et donc François Bayrou a été auditionné,
04:28comme tous les autres.
04:30Je tiens à rappeler aussi, très sincèrement,
04:33que nos collègues commissaires,
04:36les 70 députés qui ont suivi cette commission d'enquête
04:39depuis le début, ont été très présents,
04:42forte mobilisation,
04:43un travail énorme de la part de la commission d'enquête,
04:47travail sur des documents,
04:49travail sur les questions des auditions.
04:51Je pense qu'hier, vous avez vu clairement
04:53que c'est une commission qui est au travail
04:56et qui va continuer son travail.
04:58On va continuer, puisque de toute façon,
05:00on est là à un point d'étape.
05:02Il nous reste encore quelques semaines
05:04et des conclusions, bien sûr,
05:05des préconisations qui seront apportées.
05:08Qui prend par rapport ?
05:10Vas-y, Paul.
05:12Merci, madame la présidente,
05:15d'avoir rappelé les conditions
05:16dans lesquelles nous avons conduit cette audition.
05:20Une audition, bien sûr, exceptionnelle,
05:22très attendue, mais une audition comme les autres,
05:24que nous avons construite sur la base des documents
05:27que nous avons saisis lors de nos contrôles
05:29sur place et sur pièce,
05:31sur la base aussi des témoignages
05:32présentés sous serment devant notre commission d'enquête.
05:35Et quelques heures après la fin de ce très long échange
05:39avec le Premier ministre,
05:40quelques premières conclusions ou appréciations
05:44en ma qualité de co-rapporteur.
05:46Elle me paraît très importante, cette audition,
05:49car elle permet de confirmer
05:51que le Premier ministre, à plusieurs reprises,
05:54ici, à l'Assemblée nationale,
05:55à Pau, devant les victimes de Bétarame,
05:58a menti.
05:59Il a menti et il le reconnaît
06:01en faisant, devant la commission d'enquête,
06:03varier très profondément,
06:06très notablement,
06:09sa version de toute une série de faits,
06:11de sa connaissance des faits de violences physiques et sexuelles
06:14à Bétarame, qu'il reconnaît désormais,
06:16à la question de son rapport au juge Miranda, par exemple.
06:21Il nous informe aussi, le Premier ministre,
06:24de la façon dont il a agi
06:26lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale,
06:28lorsqu'il commande, en 1996,
06:29un rapport d'inspection très important sur Bétarame.
06:32Et il nous révèle, lors de cette audition,
06:35qu'il ne lit que la conclusion de ce rapport.
06:38Une conclusion qui tient en 5 lignes,
06:40un rapport qui fait 3 pages,
06:42un rapport dont le contenu détaille
06:43des châtiments corporels, des violences,
06:45des infractions nombreuses à la législation,
06:47mais puisqu'il n'en prend pas, nous dit-il, connaissance,
06:50il ne fera rien, le Premier ministre,
06:53alors ministre de l'Éducation nationale,
06:55de ce rapport. Et je veux insister
06:56sur la responsabilité politique
06:59de cette lecture très partielle de ce rapport d'inspection,
07:03car si le Premier ministre avait traité
07:05avec suffisamment d'attention ce rapport,
07:08il aurait, je ne peux que l'imaginer,
07:11pris des mesures à la hauteur de la gravité
07:14des éléments qu'il contient,
07:15et ainsi protégé la vie de centaines d'enfants,
07:20enfants qui n'ont donc pas été protégés
07:22et exposés à la violence criminelle,
07:24de pédocriminels, dans cet établissement
07:26pendant des années encore.
07:27Je retiens enfin de cette audition
07:30que le Premier ministre est emprunt
07:33d'une culture de la violence
07:34et d'une culture de la violence sur les enfants
07:37qu'il a à nouveau manifestée en relativisant devant nous
07:41des gestes qu'il a décrits comme des gestes éducatifs,
07:45des claques, des gifles,
07:48des tapes éducatives, a-t-il dit,
07:50des claques non violentes, a-t-il indiqué,
07:53et cette relativisation de la violence sur les enfants,
07:56elle nous enseigne, car elle nous indique sans doute
08:00pourquoi François Bayrou, dans les années 90,
08:02ne traite pas avec la vigilance qui est attendue de lui
08:05les signalements, les alertes sur ces violences
08:08qui lui sont transmises.
08:10Cette question est fondamentale,
08:12car il y a un continuum dans les violences.
08:14Hélène Perlan nous enseigne, nous alerte
08:18sur ces violences physiques qui sont là pour sidérer
08:23et pour cacher les violences sexuelles.
08:24Voilà pourquoi il faut agir tout de suite
08:27dès la première violence, même celle qui apparaît
08:29la plus minime, parce que ces conséquences
08:31peuvent être grammissimes.
08:33Et vous dire que lorsque François Bayrou s'est attaqué
08:36à la seule qui ne s'est pas trompée à Bétarame,
08:40Françoise Gullung, qui, dès 1995, alerte de toutes ses forces,
08:46parcourir oralement sur les violences dont elle est témoin,
08:49lorsqu'il s'en prend à elle, lorsqu'il la calomnie,
08:52lorsqu'il la décrit comme folle,
08:55faisant là la manifestation d'un sexisme ordinaire,
08:58tristement ordinaire, car ce sont toujours les femmes
09:01qui sont ainsi visées.
09:02Et dans cette circonstance, toujours les femmes,
09:05à Riomont, à Bétarame, à Châlons-en-Champagne,
09:08qui lancent l'alerte, il a eu une attitude
09:10que je crois pouvoir le dire au nom aussi de mes collègues,
09:13nous a choquées, et qui, pour ma part,
09:17est l'attitude d'un homme, d'un Premier ministre
09:19qui adresse un message terrible au pays, aux victimes,
09:24à celles et ceux qui s'interrogent aujourd'hui
09:26sur la nécessité de prendre la parole.
09:29En s'attaquant à la lanceuse d'alerte comme il l'a fait,
09:31François Bayrou entretient l'OMERTA et tente d'intimider
09:35celles et ceux qui voudraient dénoncer des violences.
09:37Cela me paraît inacceptable, cela me paraît extrêmement grave.
09:41Je termine en vous disant que je suis, pour ma part,
09:44déterminé à poursuivre, de la même façon
09:48que nous avons travaillé depuis 2 mois maintenant nos auditions.
09:51Nous avons 3 ministres qui sont attendus
09:53devant notre commission d'enquête aujourd'hui.
09:55Je veux dire que c'est une responsabilité
09:57d'être co-rapporteur d'une commission d'enquête parlementaire
10:00comme celle-là, je l'assume entièrement,
10:02et ni l'outrance, ni la violence,
10:05ni les agressions du Premier ministre
10:08ne me feront renoncer à ma tâche.
10:11Je n'ai qu'un but, empêcher d'autres bétarames,
10:14identifier des dysfonctionnements dans les mécanismes de contrôle
10:17par l'État des phénomènes de violence
10:19et protéger tous les enfants de notre pays.
10:21C'est le but de tous les membres
10:23de notre commission d'enquête parlementaire.
10:28Merci. Alors, protéger tous les enfants de notre pays,
10:33c'est la mission et l'objectif
10:34de notre commission d'enquête parlementaire.
10:37Par ces mots, oui, je peux rejoindre Paul Vannier,
10:40mon co-rapporteur, et bien sûr, ces mots résonnent aussi
10:44pour notre président de commission,
10:46Fatia Kelouachi.
10:49Nous sommes un trio d'une commission d'enquête
10:51avec 70 députés extrêmement investis.
10:55Nous travaillons et nous poursuivons le travail
10:57de façon unie au service des victimes,
11:00et je crois que c'est à elle qu'il faut adresser
11:03le message aujourd'hui,
11:04même si nous ne tirons pas les mêmes conclusions
11:08avec Paul Vannier de cette audition de François Bayrou.
11:12Je le rappelle, cette audition de François Bayrou,
11:14c'est une étape.
11:15C'est une étape plus tendue que les autres, c'est vrai,
11:19mais c'est une étape qui était nécessaire
11:21et qui se poursuit avec des étapes d'autres ministres
11:25qui seront auditionnés, peut-être d'autres visites sur place,
11:28et d'un rapport qui sera riche des préconisations,
11:32des milliers de documents que nous avons collectés
11:35et des plus de 140 auditions que nous avons menées.
11:40Alors moi, ce que je retiens de l'audition de François Bayrou,
11:44c'est une défense extrêmement vigoureuse,
11:47offensive d'un homme, d'un homme d'abord,
11:52d'un homme politique qui a été attaqué depuis des mois
11:54dans son honneur, dans son intégrité,
11:56par mon collègue Paul Vannier, et nous en discutons sereinement,
12:00ça peut surprendre, mais nous en discutons,
12:02nous n'avons pas le même point de vue,
12:05et une défense qu'il a souhaitée longue, détaillée.
12:11Nous avons eu une audition de 5h30
12:13qui lui a permis de répondre à toutes les questions,
12:15et je constate qu'il ne s'est pas dérobé.
12:18Il est resté 5h30 avec la commission d'enquête,
12:21les deux co-rapporteurs, la présidente,
12:23et en répondant aux questions
12:24de tous les groupes politiques de l'Assemblée.
12:27Il a pu dire et répondre ses vérités, ses explications
12:31à chacune des questions des rapporteurs,
12:34parfois avec des passes d'armes un peu difficiles, douloureuses,
12:38mais je crois que cela contribue,
12:41et cela a un effet tout de même positif
12:45pour les avancées de notre commission d'enquête.
12:48Quelles avancées nous avons obtenues hier ?
12:50Nous avons obtenu des engagements d'un Premier ministre
12:54qui gouverne avec un gouvernement
12:56qui est largement concerné par ce sujet
12:59des violences faites aux enfants dans le cadre scolaire,
13:01et bien plus largement.
13:03D'abord, l'engagement de soutenir plus fortement
13:06les associations qui oeuvrent pour la libération de la parole
13:10dans les établissements scolaires.
13:11Nous les avions auditionnées.
13:12Elles étaient en attente de cet engagement.
13:15Ensuite, le travail engagé sur l'imprescribilité des plaintes,
13:19qui est une préoccupation majeure des victimes que nous rencontrons
13:23et qui témoignent aujourd'hui.
13:25Ensuite, la piste d'une autorité indépendante
13:28aux yeux du Premier ministre.
13:30Nous aurons peut-être des contre-propositions.
13:33En capacité d'étudier chacun de ces cas de violences systémiques
13:36sur les enfants, avec une place très importante
13:39réservée aux victimes.
13:41Et je crois que les victimes plus proches
13:44des administrations qui inspectent et qui contrôlent ces violences,
13:48c'est une évidence dans les conclusions
13:50que nous aurons à produire pour cette commission.
13:53Et enfin, une transversalité de tous les ministères
13:56portée par une nouvelle lettre de mission
13:58qui sera confiée à Sarah El Haïry,
14:00la haut-commissaire chargée de l'enfance,
14:03à une mission transversale
14:05qui s'adressera autant aux ministères des Sports
14:08qu'aux ministères en charge des collectivités territoriales
14:11pour le domaine du périscolaire.
14:13Bref, nous avons obtenu des engagements
14:16d'une action rapide qui fait la suite
14:18du plan Brisons le silence qui a été annoncé par Elisabeth Borne
14:22et du décret qui est en Conseil d'Etat actuellement
14:25sur l'extension de l'application Fait établissement
14:28pour signaler plus efficacement les violences.
14:32Pour terminer, ce que je retiens aussi,
14:34c'est que nous avons été, je crois, fidèles à la méthode
14:39que nous avons déterminée ensemble
14:41dès le début de cette commission d'enquête,
14:45l'impartialité lors des questions et des échanges,
14:50l'intégrité dans l'analyse des documents.
14:53Et je crois, en pouvant dire que j'appartiens au Bloc central,
14:56que tout au long de ces auditions,
15:00j'ai gardé mon intégrité, mon indépendance,
15:03tout en étant juste dans les appréciations
15:06que je porte sur chacun des dossiers.
15:09Nous avons des styles différents,
15:11nous avons des objectifs différents.
15:12Je peux regretter que cette audition
15:14se soit transformée en duel
15:16entre le Premier ministre et Paul Vannier.
15:18C'est un peu lié à ses déclarations
15:21avant la commission d'enquête.
15:22C'est aussi lié à la façon dont le Premier ministre
15:25a abordé de façon assumée cette audition.
15:28Et donc, je souhaite que nous poursuisions
15:31sur l'ensemble du contrôle de l'Etat
15:34sur toutes les années, y compris avec les ministres suivants
15:36que nous auditionnons aujourd'hui.
15:39Et puis, derrière cela, un message envoyé aux victimes,
15:43je l'ai dit, mais aussi un message
15:45aux lanceurs et aux lanceuses d'alerte.
15:47Ces femmes courageuses qui, contre tous,
15:51contre leur administration, leur hiérarchie,
15:54la pression de parents d'élèves qui, parfois,
15:56étaient impliquées autant dans l'appel que dans les OGEC,
15:59les pressions politiques, les pressions sociales,
16:03d'image, de honte liées à tous ces faits de violence,
16:06ont eu le courage de parler
16:08et de ne jamais lâcher pendant des années.
16:11Eh bien, à elles toutes, nous dédions à la fois
16:15ce point presse d'aujourd'hui,
16:16mais aussi la continuité de nos travaux,
16:19parce qu'encore aujourd'hui,
16:20il y a de l'omerta sur les violences,
16:22les violences faites aux enfants,
16:23mais plein d'autres formes de violences.
16:25Il y a une justice qui n'est pas assez efficace,
16:27qui classe trop vite les plaintes,
16:30et nous avons des témoignages régulièrement,
16:32et casser cet omerta, il faut du courage pour le faire.
16:35Et je pense que c'est aussi le message
16:36que tous les trois, nous souhaitons passer
16:39à ceux qui lancent les alertes auprès de nos administrations,
16:42notamment, et auprès de la presse, qui a un rôle à jouer.
16:50Bien, pour finir, j'aimerais quand même rappeler
16:53que nous n'avons pas conclu nos auditions.
16:56Il nous reste encore 15 jours d'audition.
16:59C'est important de le dire que l'audition
17:01de François Bayrou, de notre Premier ministre,
17:04était une audition parmi d'autres ministres
17:06de l'Education nationale.
17:07C'est au total qu'aujourd'hui, nous allons auditionner
17:10Pape Ndiaye, Jean-Michel Blanquer,
17:13et Nicole Belloubet, aujourd'hui même,
17:16que la semaine prochaine, nous allons auditionner aussi
17:19Mme Borne, ministre de l'Education nationale,
17:21et Gérald Darmanin.
17:23Et nous allons, je crois, la semaine d'après
17:27ou en fin de semaine prochaine, auditionner
17:29les inspecteurs généraux de Stanislas,
17:31puisque nous avons reçu de nouveaux courriers
17:33qui font état d'une situation qui est très compliquée
17:38pour les inspecteurs généraux en France.
17:40Donc, c'est un point d'étape.
17:42On se revoit dans quelques semaines.
17:44La fin des auditions est pour fin mai.
17:47Les conclusions, le rapport et les préconisations
17:49seront pour fin juin.
17:51Je pense que c'était important de vous le dire.
17:53Je vous remercie, et nous écoutons vos questions.
17:58Merci, monsieur.
17:592 petites questions.
18:01Mme Spielbrot, d'abord, vous avez dit
18:03que vous étiez en désaccord avec le co-rapporteur Volvani.
18:07Mais vous ne m'avez pas expliqué sur le point précis
18:10de savoir si le Premier ministre a menti.
18:12Est-ce que vous, votre position, c'est de dire
18:13qu'il n'a jamais menti ?
18:15Ou est-ce que vous dites que vous attendez
18:17la fin des conclusions pour vous prononcer ?
18:19Et une question pour vous, monsieur Le Bannier.
18:21Vous avez dit que, justement, le Premier ministre avait menti.
18:24Est-ce que c'était encore le soir et hier soir ?
18:26Est-ce que le Premier ministre s'est parjuré ?
18:32Alors, le Premier ministre, hier soir,
18:33a répondu sous serment qu'il n'avait jamais menti,
18:37qu'il y avait des imprécisions dans ses souvenirs,
18:39qu'il s'agissait de rencontres et d'échanges,
18:43de lectures d'articles de presse d'il y a plus de 30 ans.
18:46Et je le crois.
18:48Je crois à un Premier ministre qui est ébranlé
18:50dans ses valeurs personnelles, ses engagements politiques.
18:54Et donc, nous aurons les discussions,
18:58ensuite, au sein de la commission d'enquête.
18:59Mais je le rappelle, l'objectif de la commission d'enquête,
19:01ce n'est pas de faire le procès de François Bayrou,
19:04c'est bien de rechercher des responsabilités politiques
19:08et générales qui nous permettront d'amener des propositions
19:12dans un rapport de commission d'enquête
19:14et peut-être une proposition de loi.
19:16Donc, on est bien loin là de l'objectif principal.
19:19Et d'ailleurs, il faut être à l'écoute des citoyens
19:22qui sont très attentifs sur notre commission d'enquête.
19:26Ils ne veulent pas que cette commission d'enquête
19:28se transforme en duel ou en procès politique.
19:30Et j'y veillerai en tant qu'aux rapporteurs.
19:34– Est-ce que le Premier ministre a menti ?
19:36Oui, à plusieurs reprises, ici, à l'Assemblée nationale,
19:40dans plusieurs déclarations publiques
19:42qu'il a assumées depuis maintenant deux mois.
19:44A-t-il menti hier soir sous serment ?
19:47Il est pour moi trop tôt pour le dire.
19:49Moi, je suis dans un travail précis, factuel, minutieux, rigoureux
19:53depuis plus de deux mois avec mes collègues.
19:56Et donc, je vais examiner le détail des déclarations
19:59de François Bayrou hier soir,
20:01avant d'en tirer d'éventuelles conclusions.
20:03Je ne voudrais pas, pour autant,
20:05que nous banalisions la question du mensonge d'un ministre,
20:10a fortiori du premier d'entre eux,
20:11a fortiori dans l'enceinte de l'Assemblée nationale,
20:13en réponse à des questions de parlementaires.
20:16La mission des parlementaires
20:17est le contrôle de l'action de l'exécutif.
20:19Si l'exécutif ment en réponse aux parlementaires,
20:21c'est tout le fonctionnement de notre démocratie
20:23qui est rendu impossible.
20:25Donc, François Bayrou a reconnu hier avoir menti
20:28dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
20:29en faisant varier sa version,
20:32qui le met en contradiction rapporté à des déclarations précédentes.
20:36C'est un fait, je crois, très grave.
20:38C'est un fait qui interroge, bien sûr,
20:40tous les groupes politiques de l'Assemblée nationale,
20:41qui interroge chaque député.
20:44Moi, j'échangerai avec mes collègues aussi, bien sûr.
20:46Et puis, sur la question précise du parjure,
20:49peut-être passer la parole à la présidente
20:50de notre commission d'enquête,
20:51car c'est là sa prérogative exclusive à cette étape,
20:54en tout cas, de nos travaux.
20:59Oui, merci.
21:00Alors, c'est ma prérogative, en effet,
21:02et je crois qu'il est quand même beaucoup trop tôt,
21:04parce qu'il y a eu quand même 5h30 d'audition.
21:06Donc, nous devons relire les procès verbaux de l'audition.
21:10Nous devons revisionner
21:12et nous devons prendre le temps de comparer aussi,
21:16clairement, ce qui a été dit par le Premier ministre,
21:18mais aussi ce qui a été à la lumière
21:20de ce qu'a dit le juge Miranda,
21:22le gendarme Hontan et Françoise Gullung, principalement.
21:27Et si on en tirera les conclusions qu'il faut en tirer
21:31et on sera totalement impartial,
21:34en tout cas, moi, personnellement, en tant que présidente,
21:36je prendrai les mesures qu'il faudra prendre,
21:39mais en temps voulu.
21:43Oui.
21:44Pour arriver, justement, sur 2 points assez précis,
21:47le témoignage de la professeure
21:48et le témoignage du gendarme et du juge.
21:51Le Premier ministre vous a dit
21:53que ce qu'ils avaient dit en commission d'enquête
21:55n'était pas clair.
21:57Il a apporté une contradiction.
21:58Est-ce que vous avez pu vérifier ?
22:01Et est-ce que vous avez un avis sur ces 2 points-là ?
22:04Est-ce que ce qu'a pointé le Premier ministre
22:06vous paraît juste ou pas ?
22:09Je vais commencer à répondre.
22:10En tout cas, les témoignages du juge Miranda,
22:14le témoignage en commission d'enquête
22:16et les différentes interviews, entretiens qu'il a eus
22:21depuis quelques semaines n'ont jamais varié.
22:24Il n'y a aucune variation dans ce qu'il dit.
22:28Je crois que c'est important.
22:30Le gendarme Ontan, pareillement, est très affirmatif
22:34et nous a même donné le nom d'un 2e gendarme
22:36pour vérifier ses propos, ce qu'on a fait.
22:38Et donc, on a un compte-rendu écrit
22:41des propos du 2e gendarme.
22:43Je ne sais pas si ces éléments répondent à vos questions,
22:46mais je crois qu'il y a un problème, en tout cas,
22:51de mémoire de la part du Premier ministre.
22:56Et le juge Miranda l'air vraiment très sûr de ce qu'il dit.
22:59Il était sous serment.
23:00C'est un juge apprécié, appréciable,
23:03quelqu'un de, je pense, très solide.
23:06Et il n'a jamais varié dans ses propos.
23:11Je voudrais peut-être préciser,
23:12parce qu'en réponse aux déclarations faites sous serment
23:15par le gendarme Ontan et le juge Miranda,
23:17le Premier ministre, sauf si quelque chose m'échappe,
23:20vous me préciserez les choses, n'a rien opposé factuellement.
23:23Il s'est contenté de dire que le gendarme, notamment, mentait.
23:28Je veux rappeler que les propos du gendarme Ontan,
23:31sous serment, sont constants depuis 30 ans,
23:35sont corroborés par ceux d'un de ses collègues
23:37qui a versé par écrit un témoignage
23:39qui, en tout point, confirme les déclarations de son collègue,
23:43sont partiellement corroborés par le juge Miranda,
23:46qui, sous serment, là encore,
23:47valide, au fond, le témoignage du gendarme Ontan.
23:50Et concernant Mme Gullung,
23:53François Bayrou avance deux choses.
23:56La première m'a paru complètement hors sujet.
23:59Il évoque les conditions de la mutation de Mme Gullung
24:02et puis les difficultés, peut-être,
24:04dans sa capacité à trouver un poste après son départ,
24:07on sait dans quelles conditions, forcé, de Bétarame.
24:10Ça me paraît complètement en dehors du raisonnement.
24:15Mais surtout, il affirme que Mme Gullung
24:16ne pouvait pas connaître le père Caricat.
24:18Il ne pouvait pas l'avoir croisé.
24:19Or, la chronologie indique
24:24que le père Caricat est régulièrement présent
24:27dans l'établissement, qu'il l'est notamment en 1996,
24:30qu'il participe à certaines réunions
24:32avec les personnels, avec les parents d'élèves.
24:34Et donc, l'argument que prétend avancer François Bayrou
24:38ne tient absolument pas.
24:40Mais comme, d'ailleurs, plusieurs des pièces
24:43dont il a mis en scène le dévoilement,
24:46je pense notamment à un courrier du procureur général de Pau
24:48adressé à la chancellerie,
24:50ce courrier, nous l'avons, je crois que vous aussi,
24:52depuis plusieurs semaines,
24:54surligne la mention d'un échange téléphonique.
24:58Nous avons auditionné Elisabeth Guigou,
24:59qui était à l'époque garde des Sceaux.
25:01Que nous dit-elle, sous serment ?
25:03Que c'est la pratique usuelle à l'époque.
25:05Oui, des procureurs généraux appellent la chancellerie,
25:07écrivent à la chancellerie pour demander un avis,
25:10un regard sur le traitement de dossiers particuliers.
25:13Et de ce document, François Bayrou fait, d'après lui,
25:17la preuve d'une intervention de la chancellerie
25:19dans le dossier du père Caricat.
25:20C'est une construction complète
25:23qui repose sur le fait de surligner
25:25la mention d'un appel téléphonique
25:27dans un courrier que tout le monde a.
25:28Voilà ce que François Bayrou a mobilisé hier.
25:33Pour le reste, il était, je crois pouvoir le dire moi aussi,
25:36dans l'origine de la confusion,
25:38de la contradiction et du contournement.
25:43Émanuelle Rouge, j'ai une question pour vous,
25:45madame Spivout.
25:47Le Premier ministre a remis en cause hier
25:50le travail de la commission et même de ses fonctionnaires.
25:56Il y a des cadres du MoDem en assez grand nombre
26:00qui ont embrayé Périt-Moulay hier.
26:04Qu'est-ce que vous pensez de ces attaques
26:06et est-ce que vous vous sentez isolée dans votre camp
26:09sur ce travail de Périt-Moulay ?
26:14Oui, il y a des attaques, il y a des pressions.
26:17Après, je l'ai dit, on a un Premier ministre
26:20qui est attaqué dans son honneur
26:23et qui se défend avec force.
26:24Il nous l'a montré dans cette commission
26:26et les personnes qui travaillent avec lui,
26:29qui sont engagées politiquement à ses côtés,
26:31qui ont des fidèles amitiés, le soutiennent, le défendent.
26:35Ça ne me surprend pas, heureusement, je dirais même.
26:38Après, moi, je ne me sens ni isolée ni attaquée personnellement.
26:43D'abord parce que le Premier ministre a été respectueux avec moi,
26:46bien plus avec moi qu'avec mon collègue Paul Vannier,
26:50qu'il a attaqué pour sa malhonnêteté,
26:52donc la première chose.
26:54La deuxième chose, c'est que moi,
26:56je ne fais pas un travail de parti politique
26:59dans cette commission d'enquête.
27:01Je fais un travail de co-rapporteur,
27:03de députée intègre et indépendante.
27:05Une commission d'enquête, elle est régie
27:07par les lois de l'Assemblée nationale,
27:09qui est présidée par la présidente de l'Assemblée nationale
27:12et qui a des pouvoirs constitutionnels d'enquêter,
27:15d'obtenir des informations
27:16et d'auditionner des personnes sous serment.
27:19Nous utilisons, je crois, ces pouvoirs
27:21à extrêmement bon escient
27:23pour les mettre au service des victimes
27:26et au service de la presse, parfois,
27:29parce que nous nous exprimons régulièrement,
27:31mais la presse fait un travail d'investigation
27:33qui est utile aux victimes,
27:35qui est utile à briser l'omerta.
27:37Et je le redis,
27:39toutes ces discussions d'hier
27:42montrent combien ces omertas dans le sud-ouest,
27:45mais aussi dans les Hauts-de-France,
27:48en Bretagne, dans le centre de la France,
27:51ont eu lieu,
27:52combien la justice n'a pas agi à temps
27:54pour protéger les enfants
27:57et combien, aujourd'hui encore, ça existe.
27:58Parce que, je le dis,
27:59moi, je pense encore qu'aujourd'hui,
28:01il y a une omerta,
28:03il y a, dans chaque territoire,
28:05des personnalités qui se connaissent
28:07entre justice, politique, établissement scolaire,
28:11les pouvoirs,
28:12et que c'est cela aussi que nous faisons,
28:14cet exercice de transparence,
28:17et c'est la force de cette commission d'enquête.
28:19Donc, je continue sur ma ligne,
28:23droite, sérieuse,
28:25et je crois que c'est ce que nous faisons
28:26au sein de cette commission d'enquête,
28:28même si on a des divergences politiques
28:31à l'extérieur qui sont très fortes,
28:32des conséquences politiques que nous souhaiterons
28:34qui seront peut-être très différentes avec Paul Vannier,
28:38mais, en tout cas, dans le travail quotidien
28:39que nous avons au sein de la commission,
28:41il se fait avec sérénité
28:43et avec respect des avis de chacun,
28:46et je pense que ça marque
28:48la qualité du travail qui est fait.
28:51Une dernière question.
28:53S'il y en a une.
28:55Voilà.
28:56Monsieur Vannier,
28:59si jamais, après avoir réécouté
29:01toutes les éditions d'hier,
29:04vous étiez dit qu'il y allait faire un jour,
29:06qu'est-ce que cela signifie pour vous ?
29:10Qu'avez-vous caché ?
29:11Qu'auriez-vous caché ?
29:13Qu'en savez-vous ?
29:14Qu'est-ce que ça signifie dans le cadre
29:16du travail de cette commission ?
29:19Votre question est un peu spéculative.
29:22Alors, il faudrait d'abord être certain
29:24qu'il s'est parjuré.
29:25Je le dis à cette étape.
29:26À ce moment, je n'ai pas les moyens de l'affirmer.
29:28Nous allons le regarder.
29:29S'il s'est parjuré, la première conséquence pour lui,
29:33c'est que la présidente de la commission de l'enquête
29:35engage une procédure qu'il expose à une condamnation pénale.
29:39Et puis, ensuite, viendront, bien sûr, d'autres questions
29:42qui creuseront celles que nous avons déjà avancées.
29:45Il y aura les réponses, le cas échéant
29:48de la commission de l'enquête.
29:49Et comme rapporteur et présidente, nous sommes là pour y répondre.
29:52Et ensuite, il y aura des réponses politiques, c'est évident.
29:55Et ça, pour le coup, renvoie à la vie de l'Assemblée nationale,
29:59à la vie de ces groupes,
30:01aux interventions de chacun des députés.
30:03Et oui, nous sommes là, face à vous,
30:04comme des députés en charge d'une fonction
30:08dans laquelle, à cet instant,
30:10nous avons tenu tous les trois à rester.
30:12Et j'y reste donc, moi aussi, en réponse à votre question.
30:16Merci.
30:18Merci à vous.
30:27Et on a suivi donc cette conférence de presse
30:29de la commission d'enquête sur les violences scolaires.
30:31On avait la présidente et les co-rapporteurs.
30:33Stéphanie Despierre, on va revenir avec vous,
30:35mais je vous propose tout d'abord d'écouter
30:36le mot d'introduction de la présidente
30:38de la commission d'enquête, la socialiste Fatiha Khelouachi.
30:40Elle est revenue sur les attaques du Premier ministre hier.
30:42Écoutez.
30:44Nous avons utilisé la même méthodologie
30:46pour tous les auditionnés,
30:48c'est-à-dire un jeu de questions et de réponses brèves,
30:53de réponses sincères et brèves.
30:56Le Premier ministre a dû se plier à cette règle.
31:00Il l'a fait difficilement,
31:02et c'est pour ça que c'était plutôt pénible pour nous,
31:04parce qu'il a remis en cause plusieurs fois
31:08cette commission d'enquête
31:09et aussi, clairement, la méthodologie qu'on utilise.
31:14Il a remis en cause les rapporteurs,
31:16Paul Vannier et Violette Spilbou,
31:18il a remis en cause ma présidence,
31:20il a remis en cause les services de l'Assemblée,
31:22puisque plusieurs fois, il nous a dit
31:24que les procès verbaux n'étaient pas tout à fait
31:27dans la conformité des propos dits.
31:30C'était donc plutôt compliqué pour nous
31:32d'expliquer au Premier ministre
31:35que la méthodologie était ce qu'elle était
31:37et qu'on s'était pliés à une méthode
31:40depuis le début de nos auditions.
31:43Vous avez suivi cette audition,
31:45cette longue audition de 5h30 hier, Stéphanie Despierres,
31:48et c'est vrai qu'il y a eu énormément d'accrochages
31:50entre le Premier ministre et les membres
31:52de la commission d'enquête, la présidente et les rapporteurs.
31:55Oui, des accrochages sur la manière de fonctionner.
31:58Ça a commencé dès le début.
31:59Le Premier ministre voulait faire un propos liminaire.
32:01La présidente de la commission lui dit
32:02que ça ne se passe pas comme ça dans cette commission.
32:05Dès le début, c'était sous tension.
32:07Il y a eu d'autres moments où le Premier ministre
32:09avait des documents qu'il souhaitait projeter.
32:11Soit ça ne fonctionnait pas, soit la présidente
32:13voulait passer à autre chose, donc c'était très tendu.
32:15Et puis, évidemment, il y a eu ce duel,
32:17ce face-à-face entre François Bayrou et Paul Vanier,
32:20le rapporteur insoumis de cette commission d'enquête.
32:23Le Premier ministre lui a reproché à plusieurs reprises
32:25de déformer la réalité, d'être malhonnête,
32:28de vouloir créer le scandale.
32:31Et tout au long de ces 5h30 d'audition,
32:33il y a eu de la tension de part et d'autre.
32:35On s'en souvient, Stéphanie Despierres,
32:36c'est Paul Vanier, le député insoumis,
32:38qui avait le 1er interpellé François Bayrou
32:41dans l'hémicycle sur ces questions.
32:42Il est maintenant co-rapporteur de cette commission d'enquête.
32:44Et pour lui, c'est clair, le Premier ministre a menti.
32:47Je vous propose d'écouter Paul Vanier, le député insoumis.
32:51Que le Premier ministre, à plusieurs reprises,
32:53ici, à l'Assemblée nationale,
32:55à Pau, devant les victimes de Bétarame, a menti.
32:59Il a menti et il le reconnaît
33:01en faisant, devant la commission d'enquête,
33:03varier très profondément,
33:06très notablement,
33:08sa version de toute une série de faits,
33:11de sa connaissance des faits de violences physiques et sexuelles
33:13à Bétarame, qu'il reconnaît désormais,
33:16à la question de son rapport au juge Miranda, par exemple.
33:20On a beaucoup parlé de ce duo de rapporteurs,
33:23un insoumis et puis il y a Violette Spilbout,
33:25qui est députée Ensemble pour la République,
33:27donc du camp d'Emmanuel Macron.
33:29Ils n'ont pas tout à fait la même analyse,
33:31ils n'ont pas eu tout à fait les mêmes mots
33:33contre le Premier ministre François Bayrou.
33:34Non, évidemment, Paul Vannier a des mots beaucoup plus durs.
33:36Il estime toujours que le Premier ministre a menti,
33:38alors pas devant la commission d'enquête,
33:39mais avant, devant l'Assemblée nationale.
33:41Il dit que c'est trop tôt pour savoir
33:43si le Premier ministre a menti hier soir.
33:45Il affirme, en revanche, que le Premier ministre
33:47a une responsabilité très forte,
33:49notamment quand il était ministre de l'Education nationale,
33:53mais il a quand même tenté et voulu raffirmer
33:56qu'il n'avait qu'un but pour cette commission d'enquête,
33:57c'est éviter qu'il y ait d'autres Bétarames.
33:59Evidemment, Violette Spilbout, elle, n'est pas allée aussi loin
34:03en accusant le Premier ministre d'être responsable.
34:06Elle a défendu, en revanche, la tenue de cette audition
34:08en disant que c'était une étape tendue,
34:10mais une étape nécessaire.
34:12Il s'est défendu vigoureusement.
34:13C'est un homme politique qui a été attaqué dans son honneur.
34:16C'est normal qu'il se soit défendu,
34:18mais, en revanche, on a senti qu'elle avait été piquée
34:20par les attaques du Premier ministre
34:22contre le travail de la commission d'enquête,
34:24contre les méthodes, et tout à l'heure,
34:25elle a largement défendu, dit-elle,
34:27l'impartialité et l'intégrité de l'analyse des documents
34:31qu'elle fait au sein de cette commission d'enquête
34:33avec le co-rapporteur Paul Vanny.
34:34Merci beaucoup, Stéphanie Dépierre.
34:36La commission d'enquête continue son travail
34:38puisqu'elle auditionnera notamment
34:40d'anciens ministres de l'Education nationale.
34:42Sachez que sur LCP, on suit ces travaux.
34:44Vous pouvez les retrouver sur notre chaîne YouTube
34:46et sur nos articles de notre équipe web, notamment,
34:49qui suit très attentivement cette commission d'enquête
34:51contre les violences scolaires.
34:52Merci, Stéphanie, d'avoir suivi cette conférence de presse.
34:55Merci à vous de l'avoir suivie.
34:57On se retrouve tout au long de la journée, évidemment, sur LCP.
35:00Belle journée à tous.

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