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D'un système maïs à un système pâturant avec le Cedapa
Web-agri
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31/10/2024
Dans les Côtes d'Armor, Julien Pichourou et sa compagne ont arrêté le maïs au profit du pâturage avec le Cedapa. Un pari gagnant, qui leur a permit d'améliorer le résultat de leur exploitation.
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Animaux
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00:00
Bonjour et bienvenue sur La Space TV par WebAgree.
00:10
Je suis en compagnie de Maxime Lecaste, animateur technique pour le réseau CEDAPA.
00:14
Bonjour Maxime.
00:15
Bonjour.
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Et Julien Pichourou, paysan dans les Côtes-d'Armor, à la tête d'un troupeau laitier.
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Alors aujourd'hui, on va parler transition de système et on est passé du maïs à l'herbe.
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Alors, est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu comment était votre ferme avant
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et puis à quoi elle ressemble aujourd'hui ?
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Alors, on a démarré en système classique breton basé principalement sur le maïs avec
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un petit peu d'herbe, beaucoup d'intrants et aujourd'hui, on est arrivé à un système
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où on a toujours nos 100 vaches.
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La totalité de la surface est dédiée à l'herbe et au pâturage toute l'année, voilà.
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Donc 100 vaches, à peu près 35 hectares de maïs, plus des cultures céréalières
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à toujours 100 vaches laitières, mais cette fois-ci, l'intégralité de la surface en
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herbe, c'est ça ?
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C'est ça.
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On a déduit, on a éliminé toute forme de culture sur l'exploitation et déduit la
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totalité de la surface à l'herbe.
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Alors, comment est-ce qu'on en vient à une telle transition de système ?
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Ça se fait en plusieurs étapes.
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La première, souvent, c'est la prise de conscience de la part des éleveurs d'une problématique
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ou d'une insatisfaction.
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On change rarement de système quand tout va bien.
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Il faut prendre conscience de cette problématique qui peut être économique, technique, sanitaire,
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de transmission, de valeur environnementale, elle peut être diverses et variées.
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Il faut prendre conscience de cette problématique et ensuite essayer d'envisager différentes
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solutions en allant, par exemple, à des portes ouvertes.
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Alors, quel a été le déclic ?
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Nous, on a dû faire face à une problématique de santé, des problèmes de dos qu'a rencontré
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ma femme, dû à un rythme de travail qui était conséquent, une traite matin et soir
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toute l'année et une tension économique qui, nous, ne nous convenait pas au vu de
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l'ampleur du travail qu'on réalisait tous les jours.
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Suite à ça, on s'est rendu sur une porte ouverte du CEDAPA où on a pu rencontrer
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des éleveurs dans une situation similaire à la nôtre qui, eux, avaient entamé un
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changement de système et aujourd'hui abordaient le métier d'une manière totalement différente.
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On s'est bien reconnus en eux et on a fait le choix de transposer leur situation à
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la ferme chez nous.
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Et alors, comment se passe la transition ?
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C'est quoi la première étape ?
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La première étape, c'est de bien se fixer des objectifs, une vision d'où on veut aller
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en étant bien clair sur ce qu'on veut changer sur l'exploitation et puis de se fixer des
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étapes intermédiaires, simples et réalisables pour atteindre l'objectif qu'on s'est fixé.
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Ça passe par une rencontre en général avec les éleveurs pour bien identifier les objectifs
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et puis bien comprendre la ferme, c'est quoi la structure, c'est quoi les atouts, c'est
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quoi les contraintes, est-ce qu'il y a du potentiel pour aller vers un système plus
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herbagé ou pas, pour ensuite faire des hypothèses de changement de système qu'on va co-construire
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avec les éleveurs pour essayer de faire des simulations technico-économiques qui
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soient les plus viables possibles pour accompagner les éleveurs dans le changement.
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Donc chez Julien, qu'est-ce que vous avez mis en place en premier ?
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Chez nous, on a commencé par supprimer l'atelier céréale qui occupait beaucoup de surface
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pour peu de rentabilité.
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On a fait ensuite le choix de grouper nos vélages.
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Donc ça s'est fait sur 2-3 ans, de ramener la totalité des vélages au printemps afin
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de simplifier le travail d'hiver par un tarissement général du troupeau.
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La mise en place générale des cultures, des surfaces en herbe, la suppression par
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étape du maïs, on est passé de 35 à 0 en 3 ans.
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Du coup, rendre accessible la totalité de cette surface par ses aménagements,
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les clôtures, les réseaux d'eau, les chemins, tout ça.
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Et ensuite, on a fini par instaurer la monotraite qui nous a permis aussi d'aller
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juste vraiment jusqu'au bout du système et valoriser au maximum ce pâturage.
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Le changement de système a quand même un impact comptable, donc il faut faire des
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simulations pour l'anticiper et avoir la trésorerie derrière.
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C'est ça, c'est l'intérêt des simulations technico-économiques pour sécuriser en
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premier lieu le bilan fourragé et puis pour bien être sûr de diminuer les
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charges de façon plus importante que ce qu'on va réduire les produits et plus
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vite aussi pour bien sécuriser cette transition et qu'elle soit rentable le
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plus rapidement possible, y compris dès la première année.
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Donc, si on veut être concret, la première année, OK, je n'ai pas de paille
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de lait pendant les mois d'hiver parce que les vélages groupés ne font qu'eux,
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mais j'ai aussi moins de frais d'ensilage parce qu'on commence à passer à l'herbe
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et ce genre de charge diminue sur la structure, c'est ça ?
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Oui, mais ça se fait beaucoup plus progressivement que ça, c'est sur 3 à 6
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ans selon les fermes, là, en l'occurrence, c'est trois ans la
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transition, mais ça se fait vraiment progressivement où on va réduire les
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charges petit à petit.
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Quand on réduit progressivement le maïs, on réduit d'abord progressivement les
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correcteurs, les concentrés, les intrants, les factures d'ensilage et la production
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laitière, elle va réduire aussi progressivement.
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Donc, l'ensemble se fait progressivement pour que ça ne soit pas complètement
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brutal et que la transition se vive bien.
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Et puisqu'on parle un peu gestion, ce qui est assez marquant sur la ferme, c'est
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qu'on est quand même passé de 650 000 litres au pic de lait sur la structure à
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aujourd'hui, à peu près 200 000 litres.
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Alors, quand on divise par 3 la production, ça commence à faire un petit peu peur
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en termes de revenus.
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Donc, comment vous arrivez à amortir ça ?
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Le calcul est simple.
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Aujourd'hui, on produit trois fois moins de lait, mais on a multiplié par 3 la
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marge brute laitière, ce qui fait que la marge brute de l'atelier reste inchangée.
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Aujourd'hui, les coûts de production sont réduits au maximum.
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De la même façon, les charges de structure, elles aussi, ont réduit
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énormément. On a réduit les coûts de mécanisation, les investissements en
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matériel, les besoins de main d'oeuvre.
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Et tout ça, aujourd'hui, porte ses fruits et nous permet, malgré une division par
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3 de la production, d'observer une amélioration du revenu et de, en plus,
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avoir divisé le temps de travail par 2, ce qui, aujourd'hui, n'est pas négligeable.
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C'est vrai que c'est un changement de paradigme assez important.
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On n'est plus sur la maximisation de la marge brute, mais sur des systèmes à
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forte valeur ajoutée où on va réduire les charges opérationnelles et peut être
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avoir un maintien de la marge brute dans certains cas.
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Mais le travail qui est fait sur les charges de structure et puis l'idée d'être
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autonome et économique, on va aussi essayer de limiter les investissements.
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On va avoir, à la fin, un OBE qui augmente et donc des systèmes plus
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rémunérateurs. Et donc, ce changement de paradigme, c'est la base de la
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transition vers un système herbagé.
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Oui, parce qu'on voit qu'en fait, la marge brute sur la ferme entre 2017 et
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2023, elle s'est maintenue.
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On est autour des 130 000 euros dans les deux cas.
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Mais alors, cette augmentation de revenu, vous l'expliquez par la baisse des
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charges de structure. Concrètement, ça se manifeste comment ?
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On baisse les charges de structure, ce qui permet d'augmenter la valeur
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ajoutée par rapport au système de 2017.
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Concrètement, si on fait le rapport valeur ajoutée sur produits d'activité
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entre 2017 et aujourd'hui, il y a 10% d'écart qui sont liés
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principalement à la baisse des charges de structure.
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Et cette différence, elle est encore un peu plus importante si on va jusqu'à
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l'OBE, parce qu'entre temps, on a signé une MAE, mesure agro environnementale
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et climatique. Et donc, c'est juste avant l'OBE qu'on va ajouter ces aides
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dans les soldes intermédiaires de gestion qui permet d'avoir un OBE
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supplémentaire encore et qui permet donc un revenu, un revenu plus important.
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Et si on sort des chiffres, c'est quand même sympa la monotraite.
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Ça permet une qualité, c'est un changement de vie.
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Nous, on a été, comme on le dit, très longtemps exploités agricoles.
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Aujourd'hui, on est paysans.
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On a une vie de famille. On a une vie sociale.
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On a des vacances. On a des week-ends.
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Et ça, en fait, c'est une autre approche du métier.
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Autant ce métier qui pouvait me faire rêver était arrivé compliqué à gérer
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au quotidien. Aujourd'hui, j'ai jamais été plus heureux à faire ce métier.
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Et je pense pouvoir aujourd'hui donner l'envie à d'autres jeunes,
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notamment qu'on l'a formé, de se lancer par justement une autre
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approche et une autre vision au quotidien de ce métier.
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Et alors, le dernier élément, c'est que tout ça, c'est aussi
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possible grâce au travail collectif et grâce aux autres agriculteurs
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que vous avez rencontrés dans les réseaux CEDAPA.
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C'est ça, le CEDAPA nous a accompagnés tout du long.
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Le CEDAPA était le point de déclic pour nous.
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Grâce à cette porte ouverte, il nous a permis de rencontrer
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d'autres éleveurs avec d'autres profils, d'autres objectifs,
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mais toujours une ouverture d'esprit et un libre échange et une
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transparence qui, aujourd'hui, nous a permis d'aller vraiment
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jusqu'au bout de ce système et de se former, soit par des formations
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du CEDAPA, soit par des rencontres tout simplement qui sont
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formatrices au quotidien.
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C'est vrai qu'il y a trois gros points à chaque fois quand on parle
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d'accompagnement dans un changement de système.
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Le premier, c'est le plus important, c'est le groupe, c'est de rencontrer
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des gens qui se sont posés les mêmes questions, qui sont passés par
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les mêmes étapes, qui ont fait une transition, qui ont eu des
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doutes, qui ont eu des réussites et pouvoir les partager et transmettre
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ces choses là. C'est hyper rassurant quand nous, on est éleveur et en
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cours de transition. Il n'y a rien de mieux que le groupe pour ça.
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Et en plus de se rassurer, ça permet de se créer un nouvel entourage
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parce que quand on change de système, on sort un peu des schémas
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classiques et donc on se reconstruit un nouveau réseau.
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On peut échanger aussi sur des sujets techniques, se former.
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Il y a bien sûr des formations qui sont proposées, mais l'échange
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entre pairs est toujours le plus intéressant et le plus formateur.
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Et au besoin, on peut avoir un accompagnement individuel en dernier
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lieu si jamais il y a besoin.
10:49
Merci beaucoup pour la description de l'exploitation et puis vous pouvez
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retrouver d'autres épisodes de l'ASPACE TV sur Web agri.
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