Lucas Septier, jeune éleveur : « J’aime analyser, mon père fonce : se connaître avant de s’associer »

Web-agri

01/05/2025

Avant que Lucas ne rejoigne l’élevage laitier familial, début janvier 2025, ses parents et lui ont réalisé une étude de personnalité afin de mieux comprendre comment chacun fonctionne.

Garantir une bonne entente et éviter les conflits étaient essentiels pour le futur éleveur qui, à peine installé, a une vision très claire des orientations pour l’exploitation à court et plus long termes.

D'autres reportages et témoignages de jeunes éleveurs, écrits et vidéos, sur www.web-agri.fr

Catégorie

🐳

Animaux

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00Je suis plutôt sur une personnalité qui aime bien savoir avant d'engager sur un projet.

00:06Prendre des risques inutiles, ce n'est pas forcément mon idée.

00:10Je vais comparer à mon père, par exemple, qui est plutôt un fonceur,

00:13qui fait les projets et qui regarde après si c'est viable ou pas.

00:20Mais il le fait et puis après il adapte le projet en fonction du temps et des aléas, etc.

00:30On n'a pas du tout les mêmes personnalités.

00:36Donc nous, ça nous a permis de mettre un équilibre dans le GAEC,

00:40savoir un peu comment fonctionnaient les uns et les autres.

00:43Et comme ça, on s'adapte l'un à l'autre aussi.

00:45On communique beaucoup entre nous.

00:48Parce que forcément, historiquement, mes parents communiquaient tout le temps entre eux.

00:52Que là, avoir quelqu'un d'autre sur l'exploitation.

00:55Ça a été une remise en cause un peu de tout le monde,

00:56une remise en question pour pouvoir justement pousser vers l'avenir

01:00et construire le projet qu'aujourd'hui on essaie de mettre en place.

01:06Et pouvoir aussi anticiper l'entente avec mes parents.

01:10C'était vachement important pour moi de construire

01:13et d'apprendre, de savoir comment mes parents fonctionnaient historiquement à deux.

01:18Et aujourd'hui, apporter un jeune avec une vision pas totalement différente,

01:22mais avec des idées nouvelles, savoir comment on s'entendrait dans la société, dans le GAEC.

01:33Au démarrage, je suis revenu en tant que salarié pour des problèmes personnels sur l'exploitation.

01:38Et en fait, de fil en aiguille, je suis resté.

01:40Et comme ça, j'ai eu le temps de bien mûrir le projet,

01:42savoir comment ça fonctionnait concrètement sur l'exploitation,

01:45même si j'y suis tout le temps, depuis que je suis tout petit.

01:48L'installation sans augmentation de surface.

01:55Le projet principal, c'était la production laitière,

02:00on va dire, augmenter un petit peu en production,

02:03sans non plus avoir de contraintes horaires,

02:05enfin, contraintes horaires, contraintes de travail trop importantes.

02:08Voilà, il faut avoir, aujourd'hui, le point de vue social est vachement important pour nous.

02:14Avoir du temps libre, etc.

02:15Passer tous les jours sur la ferme, ce n'était pas viable.

02:17Donc, ce n'était pas vivable, plutôt, pardon.

02:21C'était vraiment l'objectif principal.

02:23Ensuite, un peu de diversification quand même,

02:25parce qu'il faut apporter quand même un peu de valeur ajoutée.

02:27Donc, on va mettre en route un atelier pommes de terre consommation.

02:31Mais c'est pareil, là, on va tout faire,

02:32enfin, on va faire arracher, faire planter pour gagner un peu de temps de travail.

02:35Parce qu'à côté, on a quand même de la surface à s'occuper, plus les vaches.

02:39Et après, un peu de lin, augmenter un peu la production,

02:42enfin, augmenter un petit peu la production de lin,

02:44qui est ma culture de cœur.

02:46C'est ma culture préférée.

02:48Et donc, là, c'est pareil, je vais faire un peu d'investissement

02:50dans un petit peu de matériel, dans une nouvelle presse,

02:52pour faire un peu de prestation en presse,

02:55enfin, un peu d'entraide en pressage de lin, si possible.

02:58Déjà, faire le note, et puis après, dépanner

02:59et faire un peu de prestation à l'extérieur, si possible.

03:19Dans les années qui viennent, on va travailler un peu sur la production laitière,

03:24donc dans le sens où on est en système robotisé depuis 2015.

03:27Les robots sont à changer.

03:29Donc, on va changer les robots.

03:31Et après, mes parents, dans une quinzaine d'années, vont partir en retraite.

03:35Alors, l'objectif, c'est aussi d'automatiser un petit peu l'exploitation.

03:39Ça va avoir la problématique main-d'œuvre qui va se poser à l'avenir,

03:42parce qu'aujourd'hui, on a trois associés, un salarié, un apprenti.

03:45Mais les deux associés, donc mes parents et le salarié,

03:48sont dans la même tranche d'âge.

03:50Ils vont partir en retraite à trois en même temps, quasiment.

03:53Donc, il va y avoir la problématique main-d'œuvre qui va se poser.

03:55Donc, on va avoir l'installation sûrement de mon petit frère,

03:59avec moi.

04:03Ça sera une réflexion du projet, savoir comment on s'entend avec mon frère,

04:06comment on travaille ensemble.

04:08On verra bien à ce moment-là.

04:10Mais c'est quelque chose qu'on essaie d'anticiper au moins 5-10 ans à l'avance,

04:14parce que ce n'est pas quelque chose qui se fait comme ça en claquant des doigts.

04:17Donc, comme exemple, on pourrait citer l'automatisation de l'alimentation des vaches laitières,

04:21qui est pour moi un des projets qui va se poser dans les dix années à venir.

04:24Et après, il y a des projets un peu plus rapides, comme l'élevage des génisses,

04:28parce qu'aujourd'hui, on est un peu court en place.

04:31Et du coup, on empatient un peu sur l'élevage des génisses à court terme.

04:34Donc, dans les deux ou trois années à venir, c'est un peu le travail qu'on va essayer de mener.

04:37Pendant les 4-5 premiers mois, on l'a formé un peu sur le fonctionnement de l'exploitation.

04:48Et là, depuis deux mois, on essaie de lui laisser des responsabilités.

04:52Donc, par exemple, sur la vaccination des veaux, c'est un des ateliers.

04:57Moi, j'ai laissé un peu ma place en tracteur, parce qu'il faut toujours faire faire une journée de tracteur.

05:02Ça leur fait toujours plaisir et ça leur permet aussi qu'on leur fait confiance et qu'on essaie de les intégrer à l'exploitation.

05:08On leur laisse un peu de responsabilité.

05:15J'aime bien des fois, parfois, poser une question.

05:17Toi, comment tu ferais sur cette question-là ?

05:20Par exemple, sur l'élevage des veaux ou sur la reproduction.

05:24Alors, toi, comment tu ferais ?

05:25Même avec le salarié, on travaille beaucoup comme ça.

05:27Même si le salarié, il n'est pas axé élevage, il est plutôt axé culture et atelier.

05:31Mais sur les projets techniques, pas économiques, mais sur les projets techniques, on essaie de les consulter et de les intégrer à la société.

Recommandations