Le taux d'urée dans le lait : un indicateur intéressant ?

Web-agri

09/10/2024

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Animaux

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00:00Bonjour à tous, bienvenue sur l'Aspace TV par Webagri. On va parler du taux de durée

00:11dans le lait et pour cela je suis avec Anthony Ballet. Anthony, bonjour.

00:15Bonjour Delphine.

00:16Vous êtes conseiller pour Ellipse et vous avez souvent l'habitude de regarder le résultat

00:22de contrôle laitier. C'est vrai qu'il y a un indicateur qu'en tant qu'éleveur, on

00:25a tendance à en tout cas moins regarder que la production, les taux, les cellules. C'est

00:30le taux de durée. Alors ça correspond à quoi et quels sont les seuils de taux de durée

00:34dans le lait ?

00:35Alors le taux de durée, même si effectivement ça peut paraître pas regardé ou moins regardé

00:40par les éleveurs, nous c'est quelque chose, c'est un indicateur qu'on regarde très régulièrement

00:44et même systématiquement, notamment pour tout ce qui est calcul de ration. Alors comment

00:51ça fonctionne ? Juste un petit rappel, le taux de durée, la vache au niveau de la dégradation

00:57de la protéine ruminale va libérer de l'ammoniaque. Cette ammoniaque-là va servir à la flore

01:03bactérienne à se nourrir et donc à vivre et à fonctionner et à bien travailler et

01:08produire de la protéine. Par contre, en excès, cette ammoniaque-là va être libérée dans

01:14le sang, par la paroi ruminale et va se retrouver dans le foie. Et par contre, au niveau du

01:20foie, on est sur un produit toxique, donc ce que va faire le foie, il va le relarguer

01:25ou va l'évacuer systématiquement. Donc il va l'évacuer par l'urine, par la salive,

01:31mais aussi par le fluide du terrain et par le lait également. Donc c'est pour ça que

01:35si on le mesure dans le lait, si on remonte le chemin dans l'autre sens, ça nous donne

01:39justement un dysfonctionnement au niveau ruminal, soit un excès ou à l'inverse, ça peut être

01:45aussi tout simplement un manque d'énergie puisque la flore bactérienne a aussi besoin

01:49d'énergie pour valoriser cet azote, cette ammoniaque dans le rumen.

01:53Donc quels sont les seuils ? On parle de combien si on veut être un peu dans la norme ?

01:57Alors dans la norme, on regarde des seuils, on a entre 220 et 280. Donc ça peut paraître

02:04une borne assez grande. Ça dépend un peu de la stratégie aussi de l'élevage et notamment

02:11du niveau de production recherché. Donc on va jusqu'à 280, on tolère jusqu'à 300

02:18et au-delà des 300, il faut commencer à s'alerter, donc à aller regarder de plus

02:23près. Est-ce que justement il y a un gaspillage ? Est-ce que c'est par un manque d'énergie

02:29ou tout simplement par un excès d'azote ?

02:31Donc il faut réagir tout de suite si on voit un contrôle, une vache qui monte au-delà

02:36de 300 en taux de durée ?

02:37Alors à l'individu, on le regarde de deux façons. On regarde soit l'individu au niveau

02:43troupeau. Alors je dirais que l'individu, ça peut donner des signes d'alerte sur des

02:47vaches très hautes. Par contre, si on regarde plutôt sur des groupes d'animaux, notamment

02:54les débuts de lactation, les milieux et les fins de lactation, on va regarder plutôt

02:59ces groupes-là pour interpréter l'alimentation. À l'individu même, ça va être un seuil

03:04d'alerte, on va dire, ou un facteur d'alerte sur vraiment un problème métabolique. Mais

03:08là, on va être sur des niveaux très, très hauts. Et donc après, comme je disais, sur

03:13l'aspect alimentation, on va regarder sur le tank et on réagit à partir, alors pas

03:19tout de suite. Dès la première analyse, si on voit une analyse qui monte avant de modifier

03:24quelque chose, souvent on attend la deuxième pour être sûr qu'il y ait bien une évolution

03:30à la hausse ou parce que quelquefois, on a des situations où, comme l'urée est très

03:33sensible, c'est un facteur qui varie très rapidement. Juste un incident dans la ration

03:38ou un, on va dire un problème climatique. C'est le cas, par exemple, de stress thermique.

03:44On l'a vu cet été. Dès qu'on a des périodes très chaudes, la vache mange moins ou mange

03:50même plus beaucoup. Le rumen ne tourne plus. Et là, on peut avoir des taux de durée qui

03:55vont monter à 350, 400. Alors qu'habituellement, on est plutôt à 280. Et donc souvent, le

04:02contrôle après ou la semaine d'après, ce taux de durée revient dans les bornes, on

04:06va dire les bornes souhaitées. Alors, on parle souvent de hausse, mais est ce qu'une

04:12baisse significative du taux de durée peut être une alerte? Alors oui, c'est une alerte

04:19dans le sens où on est en sous fin en sous production. On a une possibilité d'améliorer

04:26la situation. Ça veut dire qu'on a un déficit d'azote. Par contre, sur l'aspect sanitaire

04:31ou santé du troupeau, il y a moins de risques. On parle souvent d'excès d'azote ou là,

04:36il faut vraiment faire attention dès qu'on arrive sur les 350 et plus milligrammes par

04:40litre. Bon, là, clairement, si cette situation là dure, là, on va avoir une intoxication

04:45du foie qui va perdurer. On peut aller jusqu'à l'alcalose. Et puis derrière, bien sûr,

04:50l'excès et la perte d'azote dans le lait et donc aussi sur les excréments. Et donc,

04:57on peut retrouver ça dans le sol. C'est pour ça, d'ailleurs, que nos voisins hollandais

05:02sont pénalisés à ce niveau là. Mais par contre, si on est en dessous des 220, effectivement,

05:09alors on a une possibilité d'amélioration. Par contre, ça dépend aussi de la stratégie

05:13des éleveurs. Quelquefois, il y a des éleveurs, ils sont sur une stratégie où ce n'est pas

05:17la recherche de production. Donc là, effectivement, on peut se retrouver avec des taux de durée

05:20à 200, voire un petit peu moins. Et en fonction des objectifs, si on veut valoriser un peu

05:26plus la ration et surtout la production, il s'agit de remettre un petit peu de protéines

05:31dégradables dans le remède. Vous parliez justement de nos voisins hollandais. On a

05:36été assez surpris en faisant des reportages dans ce pays que justement, le taux de durée

05:41fait partie d'un critère de paiement du lait. Est ce qu'on pourrait y venir chez nous ?

05:46Je ne sais pas. On pourra poser la question au CNIEL. Oui, oui, oui. Alors effectivement,

05:55comme eux, ils ont un souci de charge azotée sur les sols. Effectivement, donc, cette

06:02charge azotée, c'est une perte d'ammoniaque, une perte d'azote. Donc, en fait, c'est la

06:06chaîne sans fin. Comme on disait, c'est qu'on se retrouve. Alors souvent, ils se retrouvent

06:09aussi avec un chargement bovin très élevé. Donc, en plus, avec des déjections à gérer

06:16très riches en azote. Donc, on se retrouve derrière avec des fourrages où ils se retrouvent

06:20avec des fourrages très riches, très azotés. Et donc, en fait, on retrouve des rations

06:25avec des voilà. On retrouve des rations là bas avec des niveaux d'azote très élevés

06:30et donc avec des taux de durée qui peuvent aussi monter très haut. Du coup, en soi,

06:34l'idée n'est pas si idiote parce qu'au final, regarder le taux de durée, ça permet

06:37de piloter la ration. Mais au-delà de ça, de se remettre en cause aussi sur la charge

06:43azotée qu'on peut mettre dans nos fourrages. Oui, mais là, là, c'est effectivement un

06:47critère. Enfin, ça va loin. C'est plutôt que ça nous dépasse dans le choix. Mais

06:51effectivement, c'est de je pense qu'ils ont une stratégie de chargement très important

06:58de bovins. Sur la surface qui n'est pas le cas encore, je pense. Aujourd'hui,

07:02dans nos régions ou même au niveau mais en tout cas, ça peut vous permettre

07:06d'avoir la réflexion en regardant notre résultat ? Alors oui. Alors effectivement,

07:09ce que je disais tout à l'heure, c'est que nous en tant que nutritionniste, on le

07:15regarde systématiquement, c'est vrai que les éleveurs fier Bobby Font, ils font un

07:18petit peu moins attention, même s'ils y regardent régulièrement. Mais il faut un

07:21petit peu moins parce qu'effectivement, comme ça ne rentre pas dans le critère

07:24C'est peut-être un peu moins surveillé qu'un taux cellulaire,

07:28par exemple, qui va amener des pénalités ou un TBTP qui va

07:31servir à amener de la plus-value.

07:33Mais en tout cas, pour piloter la ration, en le regardant avec

07:36le TP, en tout cas, ça a tout un intérêt.

07:38Alors effectivement, nous, comme je disais tout à l'heure,

07:40on s'en sert tous les jours systématiquement dans les

07:43élevages.

07:44C'est un des critères qu'il faut aussi mettre en complément.

07:47Comme on disait tout à l'heure, on ne prend pas juste le taux

07:49durée parce que si on revient sur le cheminement du taux

07:53durée, on parle beaucoup d'excès d'azote, mais ça peut être

07:57aussi un manque d'énergie parce que la flore bactérienne qui va

08:03utiliser l'ammoniaque dans le rumen, pour que cette flore

08:06bactérienne valorise bien l'ammoniaque, il faut aussi

08:08qu'elle ait de l'énergie pour se développer et travailler.

08:13Des fois, selon la situation ou l'objectif de l'éleveur,

08:17plutôt que de baisser l'azote, on va remettre de l'énergie pour

08:20justement diluer ou revaloriser, mieux valoriser l'ammoniaque

08:23qu'il y a dans le rumen.

08:24D'accord, donc voilà, on le couple.

08:26Donc, tout ça pour dire qu'on couple cet indicateur avec d'autres

08:29indicateurs, notamment le TP, les acides gras.

08:33Chez Lips, on analyse les acides gras au niveau du tank et au

08:36niveau de l'individu.

08:37Donc, en fait, quand on couple tous ces critères là et le lactose,

08:41on peut interpréter assez finement.

08:44Justement, est ce qu'on est justement sur un excès d'azote ou

08:47sur un manque d'énergie?

08:50Merci beaucoup pour tous ces conseils.

08:52On regardera un petit peu plus finement demain notre contrôle

08:55laitier et on regardera en tout cas cette case là qui est parfois

08:58oubliée.

08:59Merci beaucoup.

09:00Bonne journée.

09:00Vous pouvez retrouver d'autres informations techniques sur

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