La tête de liste Les Ecologistes aux élections européennes était l'invitée de "Demain l'Europe", vendredi 5 avril 2024.
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00:00 (Générique)
00:09 Bonjour Marie Toussaint.
00:10 Bonjour.
00:10 Bienvenue dans Demain l'Europe, émission spéciale où France Info reçoit les têtes de liste française pour les élections européennes.
00:17 Pendant une heure, on va parler d'Europe avec Agathe Lambret. Nous vous interrogerons sur l'actualité et sur votre projet européen.
00:23 Place ensuite aux questions de deux consoeurs de la presse européenne. Annika Johares pour l'Allemagne. Bonjour Annika.
00:30 Correspondante pour l'hebdomadaire Dietzeit, vous évoquerez notamment les différences entre les verres d'allemand et les verres français.
00:38 Et pour l'Italie, Chiara Piotto. Bonjour Chiara.
00:41 Bonjour.
00:42 Vous êtes correspondante à Paris pour la chaîne Sky News Italie et vous interrogerez Marie Toussaint sur l'immigration.
00:48 A la fin de l'émission, Renaud Dely, notre éditorialiste, rebondira sur ce qu'il a frappé et vous demandera éventuellement des précisions.
00:55 Alors voilà le programme. Mais avant, si les écologistes français vous connaissent, si vous êtes une tête connue à Bruxelles,
00:59 nombre de français découvrent et vous découvrent à travers cette campagne. Marie Toussaint, qui êtes-vous ?
01:04 Votre portrait, c'est Victoria Cousset du service politique de France Info.
01:07 Vous avez une particularité Marie Toussaint que vous ne mettez pas en avant dans cette campagne.
01:11 C'est cet engagement auquel vous avez goûté dès les premiers biberons.
01:15 Vous êtes née dans une famille de militants, des parents engagés dans l'association ATD Carmond.
01:20 Ils font le choix de vous faire grandir dans un quartier populaire à Lille, puis à Bordeaux.
01:25 La pauvreté, les maladies, le handicap, vous vous y êtes confrontés petite.
01:29 Vous voyez passer à la maison des enfants de pays défavorisés, d'Amérique latine, du Kenya.
01:34 Vous faites très vite le lien entre pauvreté et crise climatique.
01:37 Première carte chez les Verts à 18 ans, 20 ans après quasiment, puisque vous avez 36 ans.
01:43 Vous voilà pourtant qualifié par certains d'écolo bobo, d'eurodéputé déconnecté à cause d'une campagne,
01:49 une première campagne pour vous comme tête de liste, jugée poussive, moquée aussi parfois dès son lancement
01:55 avec ce spectacle de bouti-thérapie, ce bouger de bassin féministe,
02:00 ou encore récemment une danse devant la tour Total Énergie de la Défense.
02:03 À la traîne dans les sondages autour des 7% aujourd'hui, vous n'êtes pas une bête de scène médiatique,
02:09 tacle un insoumis, face aux attaques, vous laissez faire, trop discrète pour mobiliser la base.
02:15 Votre équipe s'accroche à vos victoires, comme l'affaire du siècle qui a réussi à faire condamner l'État
02:20 pour une action climatique et au drapeau vert pour élargir ce drapeau écolo
02:25 qui a aidé Yannick Jadot à créer la surprise en 2019, plus de 13% des voix.
02:30 Mais des observateurs se posent la question, y croyez-vous vraiment ?
02:34 Merci pour ce portrait Victoria Koussa.
02:37 Marie Toussaint, on va parler d'Europe, mais avant, peut-être une ou deux questions d'actualité,
02:41 puisque mardi, Samara, 14 ans, a été passée à tabac à la sortie de son lycée à Montpellier.
02:46 Un désaccord sur la pratique de la religion est accrédité par certains, mais les faits sont encore flous.
02:51 La ministre Nicole Méloubet a lancé une enquête administrative, elle assure que son, je cite,
02:56 "bras ne tremblera pas". Est-ce qu'elle a raison d'afficher sa fermeté dans une telle affaire ?
03:01 Bien sûr, et je veux d'abord envoyer toutes mes pensées à Samara, à sa famille, ainsi qu'aux jeunes
03:05 qui ont été roués de coups aussi hier soir en région parisienne.
03:10 À Viry-Châtien ?
03:11 Oui, on est dans une société dans laquelle il y a un trop-plein de violence.
03:16 Vous voyez, un trop-plein de violence.
03:18 Et c'est pour ça que je propose un horizon de douceur face à cette violence,
03:21 parce que vous voyez, la douceur, c'est d'abord l'absence de violence, c'est d'abord contre les violences.
03:27 Or, contre toutes ces violences qui se déploient partout, on le voit avec ces jeunes,
03:32 on le voit avec les victimes, souvent des jeunes aussi, des narcotrafiques à Marseille.
03:36 Je suis très heureuse d'avoir le Marseillais Amine Kessassi sur ma liste.
03:40 On le voit avec les violences védophames partout, les féminicides,
03:43 on le voit avec cette violence sociale qui est aussi partout, des gens mis à la rue, des gens...
03:47 Mais justement, arrêtez tout ça. Pardon, je vous coupe, mais on vous parle d'un enfant
03:49 qui a été quasiment laissé pour mort sur le trottoir, d'une jeune fille qui a été tabassée,
03:53 qui a été ensuite dans le coma, et vous nous répondez...
03:56 Je vous réponds...
03:57 C'est la douceur. Enfin, c'est ça votre réponse à cette violence ?
03:59 Ce que je vous réponds, c'est qu'on est dans une société dans laquelle il y a un trop-plein de violences.
04:03 Il y a une culture de la violence dans notre société, contre laquelle il faut se battre avec la plus grande fermeté.
04:09 Et ce n'est pas naïf, parce que justement, ce que dit Madame Belloubet,
04:13 eh bien c'est ce qu'il faut faire, il faut se battre contre le harcèlement scolaire.
04:17 Est-ce qu'on en fait assez ? Aujourd'hui, je ne crois pas.
04:19 Et c'est pour ça que, oui, je pose cet horizon.
04:21 Et je dis, nous devons mettre toute notre énergie dans le fait de recréer un monde plus doux.
04:27 Ça demande de la fermeté, ça demande de la détermination, ça demande de s'y engager pleinement.
04:32 Marie Toussaint, vous êtes donnée à 6% dans un dernier sondage de la journaliste interactive.
04:36 La tendance n'est pas très bonne, pourtant disons-le, en 2024, l'écologie est un sujet de préoccupation majeure.
04:41 Qu'est-ce qui ne marche pas, ou pas suffisamment ?
04:43 Alors, je vais vous dire plusieurs choses.
04:45 La première, c'est que quand même, on entend du matin au soir et du soir au matin,
04:49 le fait que l'écologie serait la cause de tous les problèmes.
04:53 Alors l'écologie, c'est la responsable de la crise économique et sociale,
04:58 c'est la responsable de la flambée des prix de l'énergie,
05:00 c'est la responsable de la crise que vit le monde agricole,
05:04 c'est la cause de tous les maux.
05:05 Et on voit les lobbies à l'œuvre, on les a vus encore hier à l'Assemblée Nationale,
05:09 avec Seb et Tefal, qui font tomber l'interdiction des PFAS dans les poêles.
05:13 Alors c'est sûr qu'une poêle qu'on utilise tous les jours pour manger,
05:16 mettre des choses dans notre corps, c'est pas grave s'il y a des polluants éternels dedans.
05:20 Ils seront interdits, mais dans les vêtements par exemple, finalement pas dans les poêles.
05:24 Oui, mais pas dans les poêles.
05:25 Et ça c'est une victoire des lobbies, qui sont construites sur des contre-vérités scientifiques.
05:30 Et donc nous, nous nous battons avec la science.
05:32 Nous nous battons pour dire des choses qui peuvent être dures à entendre.
05:35 L'ampleur de la crise écologique, du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité.
05:40 Mais ça, on va en parler, Marie-Thoussaint, mais pour rebondir sur la question de Jean-Rémi,
05:42 il n'y a pas que le contexte, il y a aussi votre stratégie,
05:45 et ce que l'on retient pour l'instant de votre campagne, c'est,
05:48 Victoria en parlait tout à l'heure, la boutithérapie,
05:50 c'est que vous dansez comme des robots devant Total.
05:53 Est-ce que vous ne vous trompez pas de campagne ?
05:55 Est-ce que vous ne prenez pas le risque de passer pour déconnecter de certains sujets en dansant comme ça ?
06:00 Alors je ne voulais pas éluder cette question, parce que j'entendais effectivement dans la question qui était posée par M. Baudot.
06:05 Je dis d'abord quand même que le contexte, c'est un contexte d'attaque permanente contre l'écologie.
06:10 Et donc face à cela, il faut tenir, il faut se battre.
06:13 Et on y reviendra sur le contexte.
06:15 Et croyez-moi, je compte bien le faire.
06:16 Quant à ma campagne, alors je comprends qu'il y ait des choses qui puissent ne pas vous plaire,
06:19 ou ne pas plaire à certaines et à certains.
06:21 Écoutez, moi j'ai dans mon équipe et autour de moi des jeunes militants de la génération climat,
06:26 qui ont l'habitude de faire des actions qui sont des actions parfois un petit peu décalées.
06:31 Mais vous savez, moi ce que je ne trouve pas sérieux, c'est ce que je vous disais juste avant.
06:34 Ce n'est pas des jeunes qui font une performance devant Total.
06:37 Je vous l'accorde, ce n'était pas l'Opéra de Paris.
06:40 Mais ce n'est pas ces jeunes qui font une performance.
06:42 C'est ceux qui ferment les oreilles, ceux qui se bouchent les oreilles,
06:44 ceux qui se mettent des oeillères pour ne pas voir la situation dans laquelle on est
06:48 et l'ampleur de la bifurcation à laquelle nous devons donner naissance.
06:51 Et donc dans cette campagne, ce que j'essaye de faire,
06:53 c'est à la fois de dire cette réalité qui est très dure,
06:56 mais aussi d'aller chercher la mobilisation.
06:58 Mais est-ce que vous cherchez à élargir ?
07:00 Parce que pourquoi Daniel Cohn-Bendit, José Bové ont rallié Raphaël Glucksmann par exemple ?
07:04 Ce n'est pas lui le candidat écolo qui élargit aujourd'hui au lieu de vous ?
07:07 Alors, déjà il ne faut pas mettre dans le même sac Daniel Cohn-Bendit et José Bové,
07:12 avec qui j'étais il y a deux jours encore en soutien aux militants basques, les artisans de la paix.
07:17 Mais Daniel Cohn-Bendit, vous savez, il a toujours été du côté du pouvoir.
07:23 En tout cas, ça fait 10 à 15 ans qu'il l'est.
07:26 Et il a pensé hier qu'Emmanuel Macron, déjà en 2017, était le sauveur ultime.
07:31 Il pense aujourd'hui que c'est Raphaël Glucksmann et la social-démocratie.
07:34 Libre à lui.
07:36 Quel âge a-t-il devant vous, malgré tout, Raphaël Glucksmann, dans les sondages ?
07:40 Aujourd'hui, il est devant moi dans les sondages.
07:42 Est-ce que c'est lui qui incarne l'écologie ?
07:46 Incarner l'écologie, je ne crois pas.
07:48 Je ne vais pas vous raconter que les sondages, j'en suis heureuse,
07:51 et que tout va bien circuler, madame la marquise.
07:54 Je ne vais pas vous raconter ça. Je vous dis qu'il faut me battre.
07:56 Par contre, quand on me dit "d'autres que vous incarnent l'écologie", je pose la question.
08:01 Je dis "mais qui, au Parlement, a tiré la sonnette d'alarme sur ces produits toxiques qui sont partout ?
08:06 Qui se bat sans couper, sans baisser les bras, pour que la politique climatique soit à la hauteur des enjeux ?"
08:13 Et je crois qu'on parlera tout à l'heure de ma proposition d'un fonds de souveraineté écologique
08:16 pour que les entreprises pétrolières cessent de détruire notre planète.
08:19 Qui se bat à l'Assemblée nationale pour la lumière ?
08:23 Qui se bat sur le terrain avec les maires ?
08:25 Vous allez continuer comme ça jusqu'au 6 juin ?
08:27 Écoutez, la campagne, elle commence.
08:29 Donc, laissez-moi défendre mes propositions.
08:31 Je pense que c'est aussi l'objet de notre discussion aujourd'hui.
08:33 Je pense qu'on a besoin de propositions innovantes, de propositions solides,
08:38 de propositions portées par des personnes qui sont déterminées à aller jusqu'au bout.
08:42 Et je crois que ça, c'est ce qui fait l'étau, c'est l'ADN des écologistes.
08:47 On va en parler, mais vous parliez tout à l'heure du contexte.
08:49 C'est vrai que les Européens ont allégé certaines mesures vertes de la PAC, la politique agricole commune.
08:54 Ils ont aussi bloqué un texte sur la biodiversité.
08:58 Alors, le contexte n'est pas propice pour vous,
09:00 mais est-ce que les 27 ne font pas tout simplement preuve de pragmatisme aussi,
09:03 dans un contexte de crise du monde agricole ?
09:06 Un contexte de... faire preuve de pragmatisme dans le contexte dans lequel nous sommes,
09:10 ce serait au contraire accélérer la transition,
09:13 l'accompagner socialement et l'accompagner d'un plan économique pour l'Europe et pour notre pays.
09:20 Aujourd'hui, les États membres, l'extrême droite, les droites dans toutes leurs nuances,
09:24 y compris les amis d'Emmanuel Macron,
09:26 ne cessent de porter atteinte à toutes les législations de protection de la nature.
09:30 Vous avez parlé de la PAC.
09:31 On a une situation quand même assez ubuesque,
09:34 parce que dans cette réforme de la PAC,
09:36 le premier point, c'est de dire qu'on aide plus les agriculteurs face aux aléas climatiques,
09:40 aux sécheresses, aux inondations, et on en a besoin.
09:42 C'est un bon point.
09:43 Mais tout le reste vise à détricoter ce qu'il y avait de vert dans cette PAC,
09:47 qui n'était déjà pas très verte.
09:49 Et puis on a les atteintes...
09:50 Vous voulez revenir sur la règle de la GCR, par exemple, qui a été suspendue ?
09:53 Moi, non, je ne le souhaite pas.
09:55 Donc il y a les atteintes au texte sur la biodiversité,
09:57 au texte sur la déforestation, au texte sur la gouvernance des entreprises.
10:00 En fait, on ne les compte plus, ces reculs.
10:02 Mais plutôt que de se dire qu'on a un modèle économique
10:04 qui ne permet pas aux paysans de vivre de leur travail,
10:06 on a un modèle économique qui laisse partir les emplois
10:09 et qui n'accompagne pas ni les salariés, ni les entreprises, ni les territoires
10:12 dans la nécessaire transformation,
10:14 eh bien on dit qu'on laisse tomber les législations écologiques.
10:17 Mais vous savez, même en termes économiques,
10:19 je veux dire, on a les assureurs qui nous disent, depuis longtemps déjà d'ailleurs,
10:22 mais le coût du dérèglement climatique va être immense.
10:25 On ne sait pas faire face à ce coût de façon économique.
10:29 On ne sait pas y faire face.
10:31 Et donc c'est maintenant qu'il faut agir, ça nous permet par ailleurs
10:33 d'économiser de l'argent sur l'avenir.
10:35 Est-ce qu'il y a une question sur, finalement, l'acceptation ?
10:38 S'il y a ce détricotage de certaines mesures écologiques,
10:43 est-ce que c'est parce que finalement c'est difficile à faire accepter,
10:45 pas qu'aux politiques, pas qu'aux lobbies, mais juste à monsieur Tout-le-Monde,
10:49 à l'explication, à des mesures qui paraissent toujours plus contraignantes ?
10:53 Est-ce que ce n'est pas finalement là-dessus que votre discours se fracasse d'une certaine manière ?
10:59 Je ne crois pas, non.
11:00 Je vois bien les droites, les lobbies, comme vous l'avez dit,
11:05 ne pas accepter l'impératif de la transition écologique.
11:08 Pourquoi ? Parce que ça nécessite de changer de modèle,
11:10 et notamment de changer de modèle économique.
11:12 Et je l'ai dit, et je le redirai, l'économie est la mère de toutes les batailles.
11:15 Est-ce qu'on arrive à construire une économie qui répare, une économie qui protège,
11:19 plutôt qu'une économie qui détruit ?
11:21 Est-ce qu'on arrive à faire en sorte que les plus grandes entreprises
11:24 ne gagnent pas de l'argent à la destruction de la planète et à la destruction de l'emploi,
11:27 ce qui va toujours ensemble, mais plutôt à la protection de la planète et à la protection de l'emploi ?
11:32 Je crois que les Françaises et les Français savent bien, au fond d'eux,
11:35 qu'il faut changer de modèle, savent aussi que la transition écologique
11:38 peut être garante d'emploi, de revivification des territoires, du monde rural en particulier,
11:44 qui a exprimé sa colère aux côtés des agriculteurs pendant ces dernières semaines.
11:48 Je crois que ça, les Françaises et les Français le savent.
11:50 Ce que nous devons réussir à faire, c'est mettre en place une politique de protection de la nature,
11:54 qui soit aussi une protection des gens.
11:56 Marie Toussaint, je vous arrête un instant.
11:59 Vous êtes tête de liste écologiste pour les Européennes.
12:01 Pour l'heure, il est 8h45 sur France Info. C'est l'heure du Fil Info avec Mathilde Romagnon.
12:05 La France aurait pu arrêter le génocide de Rwanda, mais n'en a pas eu la volonté, déclare Emmanuel Macron.
12:12 Selon l'Elysée, le président français s'exprimera ce dimanche dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux
12:17 à l'occasion de la commémoration des 30 ans du génocide rwandais.
12:21 L'Assemblée nationale a voté hier l'interdiction de certains produits contenant des pifas,
12:26 les polluants éternels, substances cancérigènes présentes dans certains ustensiles de cuisine,
12:31 comme les poêles en téflon, mais elles ont été exclues du texte après une forte mobilisation des fabricants.
12:37 Une enquête ouverte pour tentative d'assassinat après le passage à tabac d'un adolescent de 15 ans,
12:43 aviri Chatillon dans l'Essonne. Son pronostic vital est engagé.
12:47 Il a été agressé par plusieurs personnes à la sortie de son collège.
12:50 Une cellule psychologique sera mise en place ce matin dans son établissement.
12:55 Le football est coup d'envoi ce soir de la 28e journée de Ligue 1.
12:58 Lille reçoit Marseille à partir de 21h.
13:01 Peut-être une dernière chance pour l'OM de rester dans la course pour une qualification européenne.
13:07 Retour en plateau avec Marie Toussaint, tête de liste du parti Les écologistes pour les européennes.
13:21 C'est au tour de notre correspondante allemande, Annika Jouarès, correspondante pour l'hebdomadaire d'Itzeit,
13:27 de vous interroger à la lumière de son expérience des verts allemands.
13:32 Oui, donc les Allemands sont plutôt surpris des difficultés que rencontrent les verts en France,
13:39 puisque vos amis allemands, ils sont actuellement autour des 14% dans les sondages,
13:45 donc un peu le double de ce que vous avez actuellement.
13:48 Que font-ils mieux que vous ? Est-ce qu'ils vous inspirent de quelque sorte ?
13:53 Je ne suis pas sûre qu'ils fassent mieux que nous. Il y a une tradition en Allemagne, vous le savez,
13:58 une culture politique qui est différente, et les écologistes allemands étaient eux aussi
14:02 deux fois plus hauts dans les sondages il y a cinq ans.
14:04 Donc voilà, la situation, les temps sont difficiles pour les écologistes,
14:08 on l'a longuement abordé juste avant dans cette émission,
14:11 parce que nous faisons face à des forces économiques puissantes qui vont contre nous.
14:16 Les écologistes allemands sont par contre au gouvernement.
14:19 Ils essayent de peser sur une coalition dans laquelle c'est très difficile de peser,
14:24 mais ils défendent leur politique. En tout cas, moi ce que je sais,
14:28 c'est qu'en France, les écologistes agissent.
14:31 On est à la tête de grandes villes à Bordeaux, à Lyon et partout.
14:36 On agit aussi à l'Assemblée nationale, on agit au Parlement européen,
14:41 et je ne crois pas que nous fassions moins bien que les verts allemands.
14:45 Je crois que nous agissons avec détermination dans un contexte politique qui est tout simplement différent.
14:49 Vous avez nommé les grandes villes et c'est ça le point commun que vous avez avec les allemands,
14:53 les verts allemands. Donc vous faites des bons scores dans les villes,
14:56 et parmi les cadres, les gens plutôt riches, je dirais.
15:00 Pourquoi vous n'arrivez pas, ni en Allemagne ni en France, d'attirer plus les classes populaires ?
15:06 Ça revient au portrait de Victoria Koussa tout à l'heure.
15:11 On a une difficulté effectivement à donner le sentiment que nous représentons tout le monde.
15:18 Ce n'est pas toujours une réalité d'ailleurs, parce qu'on dit que nous sommes absents des campagnes,
15:22 il y a des milieux ruraux dans lesquels nous faisons de très bons scores,
15:24 et des quartiers populaires dans lesquels nous faisons de très bons scores.
15:26 Mais on doit accélérer, on doit aller chercher tout le monde.
15:29 C'est pour ça que dans cette campagne, j'ai voulu faire entendre toutes les voix de l'écologie.
15:32 J'ai parlé d'Amin Kessasy des quartiers nord de Marseille tout à l'heure.
15:35 Nous avons aussi accueilli Priscillia Ludoski, qui a été l'initiatrice du mouvement des Gilets jaunes,
15:39 qui vient mêler ses forces à cette bataille.
15:42 Et puis il y a Benoît Biteau, qui est un paysan, Caroline Rose, qui est un marin embarqué,
15:47 qui se bat beaucoup pour les pêcheurs.
15:49 Ils sont là, j'étais avec eux à Grenoble, avec Éric Piolle, je serai cette semaine avec Bruno Bernard à Lyon.
15:54 Donc ils sont là dans cette campagne et nous sommes tous unis.
15:57 Mais pour pouvoir convaincre de la pertinence de l'écologie pour tout le monde,
16:02 eh bien il faut aussi des mesures, des propositions.
16:04 C'est la raison pour laquelle je propose un droit de veto social au niveau européen.
16:07 À quoi servirait cette mesure ?
16:09 Elle servirait à dire "nous avons des inégalités qui explosent au niveau français et en Europe depuis 20 ans".
16:13 Et nous ne parvenons pas à y répondre, pas plus que nous ne parvenons à répondre à l'explosion du taux de pauvreté.
16:18 Aujourd'hui, ce sont près de 100 millions d'européennes et d'européens qui sont en risque de précarité
16:22 et auxquels il faut absolument répondre.
16:24 Et bien ce droit de veto social...
16:25 - Et concrètement, c'est quoi ce droit de veto ? C'est un droit de recours pour les citoyens ?
16:27 - Ce droit de veto social, il repose sur deux piliers.
16:29 Le premier, c'est de se dire "on fait des études d'impact social dans toutes les lois européennes qui sont adoptées et tous les budgets".
16:34 Et si ça vient empiéter sur les conditions d'existence des 10% les plus pauvres, et bien on n'y adopte pas.
16:39 Puis le deuxième pilier, c'est effectivement de se dire "si on reconnaît la discrimination socio-économique dans la loi, la pauvrophobie,
16:45 et bien toutes les lois qui porteront atteinte aux plus pauvres, et bien pourront être effectivement remises en cause".
16:50 Et vous savez, ça n'a pas d'impact que sur les plus pauvres.
16:53 Et c'est ce que je voudrais que vos auditrices et vos auditeurs comprennent.
16:56 Quand on fait attention aux plus vulnérables d'entre nous, et bien en réalité,
16:59 on se retient d'adopter des mesures, ou on adopte des mesures qui travaillent pour tout le monde,
17:04 qui permettent de faire en sorte que toute la société soit plus égalitaire,
17:07 et que finalement les mesures qui peuvent porter atteinte aux plus petits, ça peut aussi porter atteinte aux classes moyennes,
17:12 et donc on ne les adopte pas, puis on fait autrement.
17:14 Une nouvelle question d'Anika.
17:15 Voilà, laissez-nous parler de l'énergie, donc aussi un sujet qui concerne tout le monde.
17:20 Les vers allemands au gouvernement, comme vous avez dit,
17:23 ils ont fermé les dernières centrales nucléaires en Allemagne, en pleine crise d'énergie.
17:29 Vous aussi, vous êtes pour sortir du nucléaire,
17:33 mais donc du coup vous êtes un peu restreint à accepter qu'en Allemagne on brûle encore du charbon.
17:38 Parmi les 10 centrales les plus polluantes, nous on en a 7 en Allemagne,
17:43 donc on brûle du charbon pour compléter nos besoins d'énergie.
17:48 Que leur dites-vous à vos amis allemands verts qui du coup s'empourrent le charbon dans leur propre pays ?
17:55 Je pense que vous caricaturez, et on est même quand même à la limite d'une contre-vérité,
18:02 mais sur l'action des écologistes, l'Allemagne vient de fermer, et vous le savez très bien,
18:07 7 centrales à charbon lundi dernier, et souhaite accélérer,
18:11 et a réussi à en porter d'ailleurs, la bataille de l'accélération de la sortie du charbon qui est prévue pour 2030.
18:17 On part de situations et de pays qui ont des modèles énergétiques extrêmement différents.
18:21 Alors oui la France a fait le choix du nucléaire dans les années 70,
18:24 beaucoup considèrent que c'était une bonne chose parce que nous avons une énergie plus décarbonée.
18:28 En Allemagne ce choix n'a pas été fait, donc il y avait beaucoup de charbon, et surtout beaucoup de gaz russe.
18:32 Et donc le travail des écologistes allemands a été de faire bifurquer ce modèle-là,
18:38 et aujourd'hui l'Allemagne produit énormément d'énergie renouvelable,
18:41 a soutenu politiquement, financièrement, économiquement les énergies renouvelables,
18:45 ce qui fait qu'aujourd'hui ce sont ces énergies-là qui se développent à toute vitesse,
18:49 et donnent de plus en plus d'énergie à l'Allemagne.
18:51 On a le double des énergies renouvelables par rapport à la France.
18:53 Quelle est la situation en France ? On s'assoit sur le modèle nucléaire pour justifier notre inaction en matière d'énergie renouvelable.
18:58 Et vous savez, moi j'ai bien lu l'appel du Haut Conseil pour le Climat hier,
19:01 qui dit "le gouvernement est aux fraises, le gouvernement est aux fraises,
19:04 aucune planification énergétique, aucune planification sur les énergies renouvelables".
19:08 Vous savez que nous sommes en tort avec les législations européennes sur le développement des renouvelables,
19:13 et donc moi ce que je pense aujourd'hui, c'est qu'on a besoin de développer ces énergies renouvelables,
19:18 et je vais vous dire, si nous souhaitons tenir les objectifs de l'accord de Paris,
19:21 c'est-à-dire réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 45% d'ici 2040,
19:25 eh bien en France on n'a pas le temps de développer de nouveaux nucléaires.
19:28 Donc celui qui est là, il est là, mais la solution pour demain, ce sont les énergies renouvelables et la sobriété.
19:32 C'est vrai qu'en Allemagne on a beaucoup des énergies renouvelables, il faut le double ce que vous avez en France,
19:36 mais pour autant on ne va pas tenir l'accord de Paris non plus,
19:39 donc même avec les verts au gouvernement, ce n'est pas toujours...
19:42 Je sais à quel point c'est difficile.
19:44 Oui, oui, c'est difficile.
19:46 Restons sur l'énergie, vous avez lancé une pétition pour acquérir la majorité du capital des six plus grosses entreprises fossiles en Europe,
19:53 donc si j'ai bien compris, l'État prendrait le contrôle de ces entreprises qui brûlent encore du charbon ou qui vendent du pétrole.
20:02 Parmi eux, évidemment, il y a aussi une entreprise allemande avec qui beaucoup des Allemands se chauffent,
20:09 donc est-ce que vous ne risquez pas que les Allemands sont dans le froid l'hiver prochain si vous faites cette action-là ?
20:16 Absolument pas, absolument pas. L'idée elle est où ?
20:19 L'idée elle est de dire, nous avons aujourd'hui des entreprises européennes qui, par leurs activités, détruisent la planète
20:25 et qui investissent toujours plus dans les énergies fossiles plutôt que dans les énergies renouvelables.
20:29 Et donc, en tant qu'Union européenne, nous avons une responsabilité pour l'énergie, pour le climat, pour la souveraineté,
20:34 pour que les gens puissent se chauffer, de faire bifurquer l'activité de ces entreprises.
20:39 Et donc, on met en place un fonds souverain européen piloté par la Banque européenne d'investissement
20:44 qui deviendrait ainsi une véritable banque du climat, qui prendrait des parts actives,
20:48 c'est-à-dire 51% des droits de vote dans chacune de ces entreprises, pour faire quoi ? Pour accélérer la transition.
20:53 Et donc, accélérer la transition, ça ne veut pas dire priver les gens d'accès à l'énergie.
20:57 Loin de là, ça veut dire comment on fait en sorte de changer les stratégies qui sont aujourd'hui déployées
21:02 pour pouvoir aller vers une énergie renouvelable.
21:05 Et vous savez, moi, je me bats beaucoup pour le droit à l'énergie au niveau européen,
21:08 le droit à une énergie qui soit bonne pour la planète, qui soit bonne pour la santé,
21:11 parce que les énergies fossiles, elles font mal à la santé aussi.
21:14 Ce sont des milliers de morts, que ce soit par la pollution de l'air ou par les impacts du dérèglement climatique,
21:19 et une énergie qui soit accessible pour toutes et tous.
21:22 Ce droit à l'énergie, on a besoin de le défendre.
21:24 Ce fonds de souveraineté écologique que je propose, c'est une manière pour l'Union européenne de dire
21:29 "je ne me laisse pas faire par les fluctuations des cours de bourse, par le marché, par les dividendes et les actionnaires,
21:34 mais je décide de quel est notre avenir énergétique".
21:37 Est-ce que vous êtes audible, Marie Toussaint ? Parce que tout à l'heure, vous parliez du nucléaire,
21:40 vous voulez en finir par exemple avec le nucléaire, mais 75% des Français sont favorables au nucléaire.
21:45 Même à gauche, on est favorable au nucléaire.
21:47 Est-ce que vous n'êtes pas un peu déconnecté ? Comment vous expliquez ce décalage ?
21:54 Mais là, on parle des énergies fossiles et des entreprises des énergies fossiles.
21:57 Oui, mais moi ce que je vous ai dit tout à l'heure, c'est que pour tenir nos objectifs de l'accord de Paris,
22:01 on doit accélérer, on doit doubler, voire tripler les efforts qui ont été fournis jusqu'ici, d'ici 2040,
22:06 et ça veut dire dès aujourd'hui, parce que tout ce qu'on aura économisé aujourd'hui ne sera pas économisé demain.
22:11 Et donc, la bataille que nous devons mener aujourd'hui, c'est la bataille contre les énergies fossiles.
22:15 C'est celle-là que nous devons remplacer le plus vite.
22:17 Et ce que je dis, c'est que si nous voulons les remplacer le plus vite possible, ça passe par les énergies renouvelables.
22:22 Toutes les études le montrent, on en a des tonnes, qui montrent que la neutralité carbone est possible, y compris sans nucléaire, en 2035 en Europe.
22:30 Nous, ce qu'on propose, c'est 2040, parce que ça coûtera moins cher et que ça créera plus d'emplois.
22:34 Donc on se dit, donnons-nous cet horizon de 2040, allons vers le 100% renouvelable,
22:39 mais pour ça, il faut mener cette bataille contre les énergies fossiles,
22:41 contre des entreprises comme Total, qui investissent au moins 70% de leurs investissements dans les énergies fossiles.
22:48 Sortons-en, consacrons 100% au développement des énergies renouvelables.
22:52 Oui, mais il y a quand même, au niveau européen, des deals qui acceptent le nucléaire et le fossile.
22:59 C'est-à-dire que l'Allemagne a accepté de considérer l'énergie nucléaire comme durable, en oubliant des déchets nucléaires et en oubliant...
23:06 Avec le gaz.
23:07 ...toute la peur en contrepartie.
23:09 Avec le gaz, qui est une énergie fossile, qui est extrêmement pollueuse.
23:12 Voilà, donc là, il y a les deux, avec l'accord des verts allemands, qui ont accepté un peu l'énergie préférée de l'autre, au niveau européen.
23:22 Donc l'Allemagne a accepté le nucléaire, qui normalement leur fait que peur, surtout les centrales nucléaires françaises vieillissantes.
23:29 Et la France a accepté le gaz, pourtant elle ne voulait plus en utiliser.
23:33 Donc, est-ce que vous ne pensez pas qu'à Bruxelles, il y a aussi les mauvais deals qui contredit un peu votre sujet cher, avec l'accord des allemands ?
23:41 Alors, bien sûr, à Bruxelles, il y a aussi des mauvais deals qui sont passés.
23:45 Et sinon, je ne dirais pas qu'il faut changer l'Europe.
23:47 Il faut changer cette Europe pour qu'elle soit plus écologiste et plus juste.
23:51 Maintenant, vous me parlez de la France qui voudrait se débarrasser du gaz.
23:56 Moi, ce n'est pas ce que je constate.
23:58 Ce que je constate, c'est que la France importe de plus en plus de gaz naturel liquéfié.
24:01 Elle est d'ailleurs la première importatrice de gaz naturel liquéfié russe.
24:04 Et elle construit des infrastructures gazières supplémentaires pour pouvoir accueillir toujours plus de gaz.
24:09 Donc, on est très loin de la nécessaire sortie du gaz en 2035.
24:12 Ce que je veux vous dire aussi, c'est qu'au Parlement européen, les Verts allemands ont voté avec les Verts français.
24:16 Et l'ensemble du groupe en bloc contre cette taxonomie verte qui labellisait comme durable à la fois le nucléaire et le gaz.
24:23 Donc, il y a des accords parce qu'Emmanuel Macron dit à l'Allemagne et au gouvernement allemand,
24:28 "Moi, je veux absolument du nucléaire et donc je suis prêt à céder et à dire que le gaz est durable."
24:33 Et que l'Allemagne dise, "Moi, je suis en difficulté. J'ai encore besoin d'un peu de gaz."
24:36 La coalition allemande, pas les Verts allemands.
24:38 "La coalition allemande, j'ai encore besoin d'un peu de gaz et donc je vais céder à Emmanuel Macron."
24:42 C'est une réalité.
24:43 Au Parlement européen, nous avons été extrêmement cohérents.
24:46 Et nous refusons ces énergies.
24:48 Et nous refusons de labelliser vert ces investissements qui ne le sont pas.
24:53 Je voudrais finir avec une question que je trouve très importante par rapport à la décroissance.
24:59 Parce que là, on parle toujours de remplacer l'énergie.
25:02 Est-ce qu'il n'y a pas aussi le moment venu de dire,
25:05 "Oui, on ne pourra pas tenir tous les accords qui vous sont aussi chers, l'accord de Paris par exemple,
25:10 la biodiversité, tout ce qui va avec pour notre survie, je dirais."
25:15 Est-ce qu'il ne faudrait pas à un moment parler aussi de la décroissance ?
25:19 Je sais que c'est un sujet brûlant, mais est-ce que ce n'est pas au vert de parler un peu plus sur ce sujet
25:25 qui, d'après les scientifiques, est quand même sur la table ?
25:31 Oui, vous voyez, ce qui m'embête avec le terme de décroissance, c'est qu'en fait, on y met un peu ce qu'on veut.
25:37 Donc, quelle est la situation aujourd'hui ?
25:39 On a une économie qui déborde totalement de son lit.
25:42 Je m'explique. On a neuf limites planétaires.
25:44 Sur neuf limites planétaires, ce sont les seuils définis par les scientifiques,
25:47 le climat, la biodiversité, l'ozone, des pollutions diverses et l'eau.
25:51 Nous en dépassons six. Nous dépassons donc six des neuf limites planétaires.
25:54 L'enjeu, c'est de remettre l'économie dans son lit, de revenir aux limites planétaires.
25:58 C'est la raison pour laquelle je propose un traité environnemental pour l'Europe,
26:01 pour que les critères de convergence soient d'abord et avant tout des critères de retour à ces limites planétaires
26:06 et de faire de la protection de la nature la loi des lois.
26:08 Donc, il faut moins consommer.
26:09 La question derrière que vous posez, c'est est-ce qu'il faut baisser notre consommation ?
26:15 Je vais vous répondre oui, sur des tas de domaines.
26:17 On a eu la semaine dernière l'information, ce chiffre effroyable,
26:21 un milliard de repas gaspillés chaque jour dans le monde,
26:25 alors qu'on a 800 millions de personnes qui souffrent de la faim. C'est effroyable.
26:28 Oui, il faut réduire ce gaspillage alimentaire.
26:30 On parle d'énergie. Oui, il y a une gapgie énergétique.
26:33 Nous gaspillons de l'énergie, il faut réduire.
26:36 On peut regarder du côté des vêtements et du secteur textile.
26:38 On multiplie nos achats de vêtements, c'est la fameuse fast fashion.
26:42 Et oui, il faut réussir à produire de meilleures qualités,
26:45 à produire plus joli aussi, si on le souhaite,
26:48 et à produire plus accessible.
26:50 Et c'est comme ça que nous protégerons la planète.
26:51 Merci beaucoup Marie Toussaint, tête de liste du parti Les écologistes.
26:54 Merci beaucoup Annika Joarès pour cette première partie,
26:57 notamment autour des questions des écologistes allemands.
27:01 Marie Toussaint, on se retrouve dans quelques instants,
27:03 après un nouveau point sur l'info.
27:05 Bonjour à tous, bienvenue sur France Info.
27:10 On fait un point sur l'actualité en ce vendredi 5 avril.
27:13 Et on commence avec cette violente agression.
27:15 Un adolescent a été pris à partie par plusieurs personnes hier
27:18 à proximité de son collège à Vierichatillon en Essonne.
27:21 Il a été transporté à l'hôpital Necker dans un état critique.
27:25 Marie Toussaint, députée européenne, a été l'invité de l'émission Demain l'Europe.
27:29 Elle a réagi face à ces agressions. Écoutez.
27:31 On est dans une société dans laquelle il y a un trop plein de violence.
27:35 Il y a une culture de la violence dans notre société,
27:38 contre laquelle il faut se battre avec la plus grande fermeté.
27:41 Et ce n'est pas naïf. Parce que justement, ce que dit Mme Belloubet,
27:45 c'est ce qu'il faut faire. Il faut se battre contre le harcèlement scolaire.
27:48 Est-ce qu'on en fait assez ? Aujourd'hui, je ne crois pas.
27:50 Et c'est pour ça que oui, je pose cet horizon.
27:52 Et je dis, nous devons mettre toute notre énergie dans le fait de recréer un monde plus doux.
27:58 Et ça demande de la fermeté, ça demande de la détermination,
28:02 ça demande de s'y engager pleinement.
28:05 Samara, elle aussi, a été victime d'une violente agression devant son collège à Montpellier.
28:09 C'était il y a trois jours.
28:10 La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a lancé une mission flash.
28:14 Il s'agit d'une enquête administrative de huit jours
28:17 pour tenter de comprendre ce qui s'est passé durant les semaines,
28:20 voire les mois précédents, cette agression.
28:22 Toujours au volet judiciaire, souvenez-vous, c'était il y a bientôt deux mois.
28:26 Erwan, un jeune homme de 18 ans, disparaissait dans les Deux-Sèvres.
28:29 Et bien hier, un corps sans vie a été découvert dans une rivière
28:33 avec sur lui les papiers d'identité du jeune homme.
28:36 Le parquet de New York a immédiatement ouvert une enquête et une autopsie.
28:39 Et des analyses ADN sont prévues pour savoir s'il s'agit bien du corps d'Erwan.
28:44 Justice Toujours, après des mois de déchirements familiaux,
28:48 Alain Delon a été placé sous curatel renforcé.
28:51 Cela veut dire qu'il n'a plus la totale liberté de la gestion de ses biens
28:54 et des décisions qu'il pourrait prendre.
28:56 Le monstre du cinéma, âgé de 88 ans, a été victime d'un AVC en 2019.
29:01 Il était déjà sous le régime de la sauvegarde judiciaire depuis janvier.
29:05 Et nous allons vivre un doux parfum d'été ce week-end en France
29:09 puisqu'une vague de chaleur précoce arrive.
29:11 Imaginez, il va faire 25 degrés à Paris, 27 degrés à Auxerre
29:15 et même jusqu'à 30 degrés dans le Val-de-Loire.
29:18 Si ces niveaux de prévision sont hors normes pour un mois d'avril,
29:22 et bien il s'explique par une montée d'air chaud en provenance du Sahara.
29:26 À l'international, on en vient à la situation au Proche-Orient
29:30 avec ce coup de fil hier entre le président américain et le Premier ministre israélien.
29:35 Joe Biden a exigé un accord pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
29:39 Face à cette pression, Israël autorise la livraison temporaire d'aides aux civils.
29:43 Je vous laisse écouter le porte-parole du Conseil de sécurité national américain.
29:47 Tout de suite sur France Info, retrouvez Marie Toussaint,
29:51 invitée de Demain l'Europe, une heure d'interview face à Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.
29:56 Reste avec nous sur France Info.
29:57 Demain l'Europe.
30:06 Retour sur le plateau de Demain l'Europe avec vous Marie Toussaint,
30:14 tête de liste du parti Les écologistes pour les européennes.
30:17 C'est au tour de Chiara Piotto, correspondante à Paris pour la chaîne italienne Sky News Italie,
30:22 de vous interroger sur la question de l'immigration.
30:24 L'immigration et surtout, merci Jean-Rémi et bonjour Marie Toussaint.
30:28 Bonjour.
30:29 L'immigration et la restriction de l'immigration illégale en Europe,
30:32 qui est en tête des priorités des électeurs pour ces élections.
30:36 C'est un fait, un fait montré par les sondages.
30:39 Je cite le dernier Ipsos Euro News, un électeur sur deux qui n'apprécie pas la politique
30:45 menée par l'Union européenne ces dernières cinq années sur l'immigration.
30:49 L'immigration et surtout les 70% des Européens qui souhaitent des mesures
30:54 et des contrôles plus sévères qui soient mises en place aux frontières.
30:57 Et du coup, face à ces nécessités exprimées par les électeurs,
31:01 quelle est votre proposition et quel est le rôle que vous envisagez pour la France ?
31:06 Alors, nous non plus, chez les écologistes, nous ne sommes pas satisfaits
31:10 de la politique migratoire qui a été menée ces cinq, ces dix, ces quinze, ces vingt dernières années.
31:15 Vous venez d'Italie, qui est l'un des pays aux portes de la Méditerranée,
31:19 qui est l'un des pays qui est contraint d'accueillir,
31:22 on reviendra sur ce qui se passe en Méditerranée juste après,
31:25 mais qui est contraint d'accueillir les réfugiés, les demandeurs d'asile,
31:29 sans recevoir aucune aide, aucune solidarité de la part des autres pays européens.
31:34 C'est le système de Dublin qui a été mis en place il y a un certain temps
31:37 et qui condamne finalement à la fois les États dans lesquels ces demandeurs d'asile arrivent
31:43 de les garder et qui condamnent aussi les demandeurs d'asile à y rester.
31:46 Donc, personne n'y gagne, personne, sauf les États qui se refusent à jouer le jeu de la solidarité.
31:51 Donc, cette réforme de Dublin, elle est impérative, elle est indispensable.
31:55 Et, est mis au vote la semaine prochaine un pacte migratoire qui,
31:58 la majorité politique, dont la majorité politique aujourd'hui a l'œuvre en Europe,
32:02 nous dit qu'il résolura tous les problèmes.
32:04 Eh bien, je ne le crois pas, je ne le crois pas.
32:06 Je crois que...
32:07 Il organise la solidarité, en tout cas, entre les États membres.
32:09 Non, ce n'est pas ce qu'il fait, justement.
32:11 Et c'est bien ça que nous regrettons profondément.
32:14 Tout le monde devra participer, soit en accueillant, soit en contribuant financièrement.
32:17 Voilà, exactement.
32:19 C'est la raison pour laquelle nous voterons contre ce pacte.
32:21 Pourquoi ? Parce que, vous venez de le dire, Madame Lambret,
32:23 il y a soit une possibilité, un choix d'accueil par les autres pays de l'Union européenne,
32:28 soit une forme de compensation financière qui peut d'ailleurs servir à construire des murs.
32:32 On est très loin.
32:33 On est à mille lieux de la nécessaire solidarité avec les pays, en particulier du sud de l'Europe,
32:38 l'Italie, la Grèce, qui font face depuis longtemps, seules, à des arrivées massives de migrants en mer.
32:43 Et aucune réponse...
32:44 Et serait-ce que vous avez aucune proposition alternative face aux pays qui, je pense à l'Hongrie par exemple,
32:49 qui ne veulent pas accueillir ?
32:51 La Hongrie, il y a d'autres problèmes avec la Hongrie.
32:54 Et une procédure en cours pour et respect de l'État de droit, de l'indépendance de la justice,
32:58 de l'éducation, comment elle se fonctionne.
33:01 Il y a beaucoup, beaucoup de problèmes avec Viktor Orban en Hongrie.
33:05 Et ce n'est pas le bout du sujet.
33:08 Mais on a aujourd'hui effectivement des États qui refusent d'accueillir.
33:11 Et ce n'est pas que la Hongrie.
33:12 Ça peut être aussi la France en partie, ça peut être l'Allemagne, le Danemark, la Suède ou la Finlande.
33:18 Et vous voulez les forcer à accueillir des migrants ?
33:20 Exactement.
33:21 On a besoin de réformer Dublin pour garantir et contraindre les États à faire leur part.
33:27 Et puis dans ce système qui est le nôtre aujourd'hui, et dans la réforme du pacte migratoire de la semaine prochaine,
33:32 rien n'est réellement mis sur la table pour répondre à un problème majeur,
33:36 qui est celui de la disparition de dizaines de milliers de personnes dans la Méditerranée pendant les dernières décennies.
33:41 Et pardon, mais moi, je ne veux pas d'une Europe qui accepte de laisser mourir autant de monde à ses frontières,
33:48 et l'Europe se rend coupable de non-assistance à l'humanité en danger en Méditerranée.
33:52 Cela, je ne le veux plus.
33:53 Et donc dans la politique actuelle, il n'y a aucune réponse à ces problématiques-là.
33:57 Et justement, il y a des partis, notamment je pense aux partis de Giorgia Meloni en Italie,
34:02 qui essaient de créer de plus en plus de pactes bilatéraux avec des pays qui sont les pays d'origine de ces migrants
34:09 qui arrivent en Europe à travers la Méditerranée.
34:12 Mais il y a aussi des partenariats au niveau européen qui essaient de la même manière de créer des relations avec les pays d'origine
34:19 ou des passages pour empêcher les gens de partir.
34:21 Oui, les Gilles de la Turquie, la Tunisie.
34:23 Mais ces pactes ne sont pas bien vus par la plupart des ONG au sein de l'Union Européenne.
34:31 Qu'est-ce que vous en pensez ? Il faudrait arrêter ces partenariats, ces accords bilatéraux ?
34:36 Alors il faut expliquer les choses.
34:38 Quand des demandeurs d'asile arrivent sur notre territoire, le droit international, les engagements de l'Union Européenne,
34:43 c'est d'étudier ces demandes de façon individuelle.
34:46 C'est-à-dire non pas de juger quelqu'un sur son pays, le pays dont il est ressortissant,
34:50 mais de le juger sur sa situation personnelle.
34:52 Pourquoi ? Eh bien pour protéger les personnes qui fuient la guerre, la répression politique,
34:56 qui sont pourchassées pour leurs orientations sexuelles par exemple, entre autres.
35:00 Pour protéger les personnes, l'engagement de l'Union Européenne, c'est d'étudier ces demandes de manière individuelle.
35:05 Ces accords bafouent cette règle de base.
35:08 Donc c'est la première raison.
35:10 La deuxième raison, c'est quand on signe des accords avec la Turquie d'Erdogan,
35:13 qui n'est pas connue pour son respect des droits humains,
35:16 avec l'Égypte, pire encore, avec la Tunisie de Kay Saïeb,
35:20 dont on a vu dans les mois qui viennent de s'écouler,
35:23 qu'elle laissait à son tour mourir des personnes dans le désert avec la Libye,
35:27 et qu'elle mettait en place une politique de racisme.
35:30 Et donc c'est à l'Europe d'accueillir toutes les personnes qui passeraient dans ces pays-là ?
35:34 Non, ce n'est pas ce que je dis.
35:35 Ce que je dis, c'est que quand on signe des accords avec des pays qui bafouent les droits humains,
35:39 il faut qu'on le fasse en conscience, en connaissance de cause.
35:41 Et que, effectivement, les écologistes, nous dénonçons ces accords signés avec des pays
35:45 dans lesquels nous savons que quand nous renvoyons des personnes, eh bien leurs droits seront bafoués.
35:49 Mais ça, ce n'est pas digne de l'Union Européenne, voyez-vous.
35:51 Mais en même temps, on ne pourra pas signer les accords avec la Suède.
35:54 Genre c'est par la Turquie, par l'Égypte qu'ils passent.
35:57 Est-ce qu'il faut les signer quand même, mais avec conscience, comme vous dites ?
36:00 Ou faut-il arrêter de signer ces pactes ?
36:02 Et comment, à ce point-là, empêcher les gens de partir et de mourir dans le Méditerranée ?
36:07 La responsabilité de l'Union Européenne, quand on parle des demandeurs d'asile,
36:10 c'est de mettre en place les conditions d'un accueil digne.
36:13 Le travail de l'Union Européenne, c'est aussi, on vient de le dire,
36:16 de faire en sorte que cet accueil digne soit réparti entre les États membres.
36:21 Et vous savez ce que je crois moi profondément ?
36:23 C'est que ces politiques qui visent à dire,
36:25 en durcissant les conditions d'immigration légales,
36:28 eh bien on va empêcher la migration, on va empêcher les gens, comme vous le disiez,
36:33 d'arriver sur notre territoire.
36:34 Eh bien ça, c'est un mythe, c'est un fantasme.
36:37 Et ce que pensent les peuples et les populations ?
36:39 C'est un mythe aussi, ou vous le prenez en compte, ou vous dites non,
36:41 les États qui le veuillent ou non, ils accueillent ?
36:43 Bien sûr que je le prends en compte.
36:44 Donc les peuples ont le droit de s'exprimer aussi.
36:46 Mais moi ce que je sais, c'est qu'on a aujourd'hui des personnalités politiques
36:49 et des partis politiques qui, beaucoup sous l'influence de l'extrême droite,
36:52 vous racontent qu'en mettant des murs et des barbelés partout,
36:55 on empêchera les gens de venir.
36:56 Mais on n'empêchera pas ces gens de venir qui fuient la guerre, la misère,
36:59 au péril de leur vie et de celle de leur famille.
37:01 Vous ne constatez pas qu'il y a un durcissement des opinions sur ce sujet ?
37:03 Bien sûr que si, il existe. Mais pourquoi ?
37:05 Parce qu'on dégrade les conditions d'accueil.
37:08 En dégradant les conditions d'accueil,
37:10 en disant qu'il y a des gens qui sont condamnés à la misère,
37:12 et bien oui on a plus de gens dans nos rues,
37:14 plus de gens qui n'arrivent pas à trouver de travail,
37:16 plus de gens qui sont condamnés au trafic de drogue par exemple.
37:18 Je le vois moi-même dans les gares de régions parisiennes par exemple.
37:21 On voit les gens sombres dans la pauvreté,
37:24 et donc oui ça crée des tensions sociales.
37:26 Si on arrivait à mettre en place un accueil digne, à pouvoir garantir un travail,
37:30 non seulement on résoudrait une grande partie des problèmes sociaux
37:33 qui sont présents sur le terrain,
37:35 mais en plus de ça, on permettrait à ces gens de repartir chez eux s'ils le souhaitent.
37:38 Et moi je ne crois pas que quiconque quitte son pays, quitte sa terre, quitte sa famille,
37:43 par gaieté de cœur.
37:45 Je crois que si on le fait, quand on est amené à quitter son chez-soi,
37:49 et bien c'est nécessairement parce qu'on est dans une situation
37:51 dans laquelle on a la corde autour de la gorge.
37:54 Et donc ce que je souhaite, c'est que pour l'Union Européenne,
37:57 comme c'est la seule carte,
37:59 il faut accueillir tout le monde, parce que là on est tous d'accord,
38:02 le nombre de migrants va augmenter,
38:04 des migrants économiques, des migrants climatiques aussi,
38:07 et du coup l'Europe devrait accueillir tout le monde,
38:10 avec un accueil de manière digne, comme vous le dites,
38:15 et laisser leur temps pour choisir quand et si ils veulent rentrer chez eux à un moment donné,
38:20 c'est ça la stratégie.
38:22 Non. Ce que vous oubliez de dire d'abord,
38:24 c'est que la plupart des migrations sont entre les pays
38:26 de ce qu'on appelle le sud global, l'est du pays, en développement.
38:30 C'est là où se situe la plupart des migrations, d'accord ?
38:32 Donc ne viennent en Europe qu'une partie de ces migrantes et ces migrants,
38:37 de ces demandeurs d'asile.
38:39 Moi ce que je vous dis, c'est que l'Europe ne doit pas faillir
38:41 sur la question du droit d'asile.
38:43 La question migratoire c'est une autre question.
38:45 Et la question migratoire elle est aujourd'hui gérée par les Etats.
38:48 Non pas par l'Union Européenne, mais par les Etats.
38:50 Et c'est un autre sujet.
38:52 Qui on veut accueillir ? Est-ce qu'on a des besoins pour notre économie ?
38:55 Est-ce qu'on veut accueillir des étudiants ? Comment on fait ?
38:57 On a peut-être des besoins de médecins ?
38:59 On a une main d'oeuvre étrangère, par exemple,
39:01 dans le milieu agricole, qui est absolument incontournable pour nos économies.
39:05 Ces débats-là, aujourd'hui, ils se tiennent au niveau des Etats.
39:07 Moi j'aimerais effectivement qu'ils se tiennent au niveau de l'Union Européenne,
39:09 mais ils se tiennent au niveau des Etats.
39:10 Donc quant à l'Union Européenne, ce qui est en charge du droit d'asile,
39:13 qui est l'un des droits fondamentaux pour lesquels beaucoup,
39:16 beaucoup de monde a perdu la vie, partout autour du monde,
39:19 pendant des siècles, et bien ce droit-là,
39:21 il doit être préservé dans l'Union Européenne.
39:23 Et là-dessus, nous, nous ne faiblirons pas.
39:25 Et nous tiendrons.
39:26 Parce que oui, on a besoin d'accueillir dignement ces personnes,
39:29 dignement pour eux, mais cette dignité-là, c'est aussi celle de l'Union Européenne.
39:33 Du coup, vous ne voulez pas, vous n'envisagez pas,
39:36 une restriction des mesures pour l'accueil et pour le droit à l'asile en Europe ?
39:40 Non, nous souhaitons que l'asile soit fait correctement.
39:44 Ok, juste correctement, mais sans limites.
39:47 Mais, Madame, vous voyez bien, quand on a une crise, par exemple en Syrie,
39:51 on a des millions de personnes qui fuient leur pays.
39:53 Qu'est-ce qu'on leur dit ?
39:54 On leur dit "Ah bah non, on va en prendre 100, puis on aura 20 là,
39:57 et puis alors les millions qui restent, vous allez rester sous les bombes
40:01 et les attaques chimiques de Bachar el-Assad."
40:03 Quand on a en Afghanistan un régime qui se met en place,
40:07 qui bafoue en permanence les droits des femmes,
40:09 qui n'ont même plus le droit de sortir de chez elles, qu'est-ce qu'on dit à ces femmes ?
40:11 On dit "Non, vous allez rester parce que nous, on ne peut en prendre que deux ou trois d'entre vous."
40:15 Et donc c'est à l'Europe d'accueillir, c'était la source de ma question tout à l'heure,
40:17 c'est à l'Europe d'accueillir l'intégralité des problématiques internationales ?
40:21 Absolument pas l'intégralité, je vous l'ai dit, ce n'est pas le cas.
40:23 Les gens migrent d'abord et fuient d'abord dans les pays voisins,
40:26 qui ne sont pas les pays européens.
40:28 Et puis on a d'autres États, il y a les États-Unis, il y a le Canada,
40:31 il y a des tas d'autres États dans lesquels les gens peuvent fuir,
40:34 donc ce n'est pas à l'Europe d'accueillir l'intégralité de ces personnes-là.
40:38 Mais vous voyez bien que l'Europe se réduit, se diminue,
40:42 si elle refuse d'accueillir des personnes en détresse, comme elle s'y est engagée.
40:45 Et donc ça ne veut pas dire qu'il faut les garder ad vitam aeternam,
40:47 ça veut dire que oui, quand on a des Ukrainiennes et des Ukrainiens qui fuient les bombes,
40:51 on l'a vu, on met en place des dispositifs pour les accueillir,
40:53 et quand on met en place ces dispositifs-là, ça se passe bien.
40:56 Désolée, en viens sur les chiffres des écologistes en Italie
40:59 qui chutent à 4% des intentions de vote, on l'a vu cette chute un peu partout en Europe,
41:04 face à une montée de l'extrême droite, je souhaite vous poser cette question honnêtement,
41:09 pourquoi croyez-vous que la droite gagne autant d'espace dans les intentions de vote,
41:14 tandis que les verts sont un shoot libre ?
41:17 C'est une bonne question.
41:19 C'est une bonne question, et la réalité c'est que l'extrême droite a déjà été au pouvoir en Europe,
41:24 donc c'est un pouvoir qu'on connaît, et les écologistes ont été très peu en responsabilité,
41:29 c'est une première réponse.
41:31 La deuxième, c'est que dans le monde complexe dans lequel nous vivons,
41:34 je parlais tout à l'heure de l'explosion de la violence, de la guerre de tous contre chacun,
41:38 et on le voit chaque jour sur les réseaux sociaux, les injures, les invectives,
41:42 le bruit et la fureur en permanence,
41:44 dans ce monde-là, c'est peut-être plus facile de se dire qu'on va vers des réponses qui sont nationalistes,
41:51 des réponses national-populistes, qui prétendent qu'on va garantir la sécurité en un coup de baguette magique,
41:57 et oui, peut-être que c'est plus facile que nous, les écologistes,
42:00 qui disons que le modèle dans lequel nous sommes est à bout de souffle,
42:03 qu'il ne faut pas le prolonger en rajoutant des murs, mais qu'il faut le transformer complètement.
42:07 Et oui, peut-être que ce message-là, il est plus compliqué à entendre,
42:10 mais ce que je crois, c'est que quand on regarde les sondages d'opinion,
42:13 puisque vous me parliez de la place de l'immigration dans les sondages d'opinion,
42:16 on voit aussi à quel point les Françaises, les Français, les Européens, les Européennes
42:19 sont attachés à la question du pouvoir d'achat, de la santé, de la préservation de l'environnement,
42:23 et donc cette campagne, nous allons la mener, et nous savons que nous avons des années difficiles devant nous,
42:28 mais nous ne baissons pas les bras, ce n'est pas notre genre,
42:30 et ça a été dit aussi dans le portrait de Victoria Koussa,
42:33 les combats difficiles à mener, eh bien je les prends et je les mène.
42:36 Marie Toussaint, tête de liste du Parti des écologistes pour les Européennes, on se retrouve dans un instant.
42:40 Merci beaucoup, Chiara Piotto, correspondante à Paris pour la chaîne Sky News Italie,
42:45 d'avoir posé des questions sur la question de l'immigration.
42:48 Marie Toussaint, on se retrouve dans un instant, juste après le Fil info de Mathilde Romagnon, il est 9h15.
42:52 Une victoire des lobbies construites sur des contre-vérités scientifiques.
42:57 La réaction sur France Info de Marie Toussaint, tête de liste les écologistes aux élections européennes
43:02 après l'exclusion des poils en téflon du texte contre l'épiphase, les polluants éternels.
43:07 La proposition de loi a été adoptée hier à l'Assemblée nationale
43:11 pour limiter la fabrication des produits contenant ces substances cancérigènes.
43:15 Des inspecteurs sont attendus aujourd'hui à Montpellier, au collège Arthur Rimbaud.
43:19 La ministre de l'Éducation nationale lance une enquête administrative
43:23 après l'agression d'une collégienne de 13 ans devant son établissement mardi.
43:27 Sa mère dénonce l'inaction du personnel, sa fille était harcelée depuis des mois, selon elle.
43:32 Israël autorise la livraison temporaire d'aides humanitaires dans la bande de Gaza.
43:37 Le point de passage d'Erez au nord et le port d'Ajdod sont ouverts sous la pression de Washington.
43:44 Pression inédite depuis le début du conflit, après la mort de 7 humanitaires dans une frappe israélienne.
43:49 L'équipe de France féminine de football affronte l'Irlande ce soir en match qualificatif pour l'Euro féminin 2025.
43:56 Coup d'envoi à 21h10.
43:58 Retour en plateau avec Marie Toussaint, tête de liste des écologistes aux européennes.
44:12 Votre parti a mandaté un cabinet spécialisé dans les violences sexistes et sexuelles
44:16 pour enquêter sur les accusations de violences psychologiques dont le député Julien Bayou fait l'objet.
44:21 Votre parti qui a invité les milliers d'adhérents à envoyer leurs témoignages sur Julien Bayou.
44:28 Est-ce le rôle de votre parti d'organiser son enquête parallèle alors qu'une plainte a été déposée et qu'une enquête va certainement être ouverte ?
44:37 Vous savez, c'est une situation difficile dans laquelle nous sommes.
44:40 J'élargis un petit peu avant de répondre à votre question.
44:43 On a aujourd'hui des violences systémiques, des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes,
44:49 qui sont systémiques, une impunité, des victimes qui se présentent à la police qui ne sont pas reçues,
44:55 des dossiers qui en justice ne vont pas au bout.
44:58 Mais Julien Bayou n'est pas condamné, il n'est même pas mis en état.
45:01 Non, non, non, mais j'ai dit que j'élargis avant de répondre à votre question.
45:03 Donc je dresse d'abord le portrait du pays et de la situation dans laquelle nous sommes.
45:07 Et cela du fait d'une inaction de l'État en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.
45:12 Et donc oui, on est totalement dans la nasse.
45:14 Notamment dans la nasse parce qu'on a une plainte qui a été déposée par une campagne pour violences psychologiques.
45:19 Et donc une victime qui s'exprime.
45:22 Et pourquoi est-ce qu'on a dû faire cette enquête ?
45:24 Parce qu'en fait on n'a pas les outils pour se saisir de ces enjeux-là.
45:30 Vous ne faites pas confiance à la justice française.
45:33 Vous la juriste, vous pensez que...
45:35 Enfin, Julien Bayou, pardon, mais il appelle, il dénonce de la délation.
45:39 Il vous accuse de violer les principes de présomption d'innocence, de respect du contradictoire, du droit au respect de sa vie privée.
45:45 Encore une fois, vous êtes juriste, vous êtes totalement à l'aise avec ces mécanismes.
45:49 Je comprends ce que dit Julien Bayou, mais c'est pour ça que je voulais poser d'abord le contexte dans lequel nous sommes.
45:53 L'état des lieux de la prise en compte des violences faites aux femmes dans notre pays qui est catastrophique.
45:57 Malgré le travail incroyable mené par des organisations féministes, le travail du gouvernement, lui, est catastrophique.
46:05 Et on a besoin de faire face à cette situation-là.
46:07 Mais pourquoi ? Pourquoi ? Non, non, non, je vais vous répondre.
46:09 La question, c'est en interne...
46:11 Je vous réponds. Pourquoi est-ce qu'il y a une enquête ?
46:13 Tout simplement parce que nous n'avons pas les outils.
46:15 Donc c'est ce que je suis en train de vous expliquer.
46:17 Donc qu'a fait Marine Tondelier ?
46:19 Marine Tondelier s'est tournée vers des professionnels.
46:22 Elle leur a dit, voilà, je suis dans une situation qui est difficile, je ne sais pas comment m'en sortir, comment est-ce que je peux faire ?
46:28 Et ces professionnels lui ont fait un conseil, peut-être que vous pouvez le juger mauvais, mais c'est une méthode...
46:33 Comment vous, vous le jugez ?
46:35 Est-ce que vous, vous jugez l'attitude de Marine Tondelier ?
46:38 Écoutez, moi, j'aimerais qu'on ait de meilleurs outils, voilà, pour répondre à cette question.
46:41 Est-ce que vous auriez fait la stratégie de Marine Tondelier sur le dossier Bayou ?
46:44 Je vous le dis, elle a demandé à des professionnels.
46:46 Les professionnels lui ont conseillé ça.
46:48 C'est manifestement une méthode qui est utilisée ailleurs, dans des entreprises, dans des institutions publiques.
46:52 C'est la méthode qui est aujourd'hui sur la table.
46:54 On peut le regretter. Moi, je le regrette.
46:56 Je regrette qu'en France, nous ne prenons pas suffisamment en sérieux la question des violences sexistes et sexuelles.
47:02 Et je peux vous donner un exemple. En Espagne, depuis 20 ans, on s'en est pris aux violences sexistes et sexuelles.
47:07 Il y a une vraie politique qui est menée.
47:09 Marine Tondelier n'est pas un exemple à suivre dans l'Union Européenne, cette méthode, selon vous ?
47:11 Mais je vous le dis, Marine Tondelier a fait ce qu'elle pouvait, avec les outils à sa disposition.
47:15 Elle a fait appel à des professionnels qui lui ont conseillé de mettre ça en œuvre.
47:19 Donc qu'est-ce qu'on pouvait faire d'autre ?
47:21 On entend juste que peut-être vous n'auriez pas eu cette stratégie.
47:24 Non, ce que je dis, c'est...
47:27 Nous sommes dans la nasse, parce que le travail n'est pas fait, n'est pas mis en place.
47:31 Mais vous savez, "metout", ça arrive dans tous les milieux.
47:36 Ça arrive dans le théâtre, le cinéma, l'armée, peut-être bientôt à l'école.
47:40 Et personne n'a les outils aujourd'hui, d'accord ?
47:42 Et donc oui, il faut essuyer les plâtres.
47:44 Et bien c'est ce qu'a fait Marine Tondelier avec les écologistes.
47:47 Si Raphaël Glucksmann arrivait en tête de la gauche aux Européennes,
47:50 est-ce qu'il faudrait que l'Union de la gauche se fasse sur sa ligne et autour de lui ?
47:54 Pourquoi cette question ?
47:57 Moi, vous savez, on est dans le cadre d'une campagne pour les élections européennes.
48:01 C'est-à-dire qu'on a pendant des mois connu la NUPES, une alliance de la gauche,
48:06 et que finalement, la figure de gauche qui était à ce moment-là Jean-Luc Mélenchon
48:10 semble aujourd'hui un petit peu dans l'ombre d'un Raphaël Glucksmann.
48:15 Les élections du 9 juin 2024, ce sont des élections européennes.
48:18 Et vous savez, il ne faut pas se tromper d'élection.
48:20 Alors j'entends Jean-Luc Mélenchon qui dit
48:22 "c'est la première manche de la prochaine élection présidentielle".
48:25 Donc c'est déjà la quatrième candidature présidentielle de Jean-Luc Mélenchon.
48:28 Et j'entends Raphaël Glucksmann qui nous dit de l'autre
48:30 "il faut sauver le Parti Socialiste parce que c'est lui qui doit construire l'avenir".
48:33 Moi, je me concentre sur mon objectif, c'est-à-dire emmener le plus de députés écologistes possible
48:38 au Parlement européen le 9 juin 2024.
48:40 Pourquoi ? Parce qu'on se l'est dit tout à l'heure,
48:42 le pacte vert, la transition écologique est attaquée de toutes parts.
48:45 S'il n'y a pas des députés écologistes nombreux au Parlement européen le 9 juin 2024,
48:49 alors la transition est condamnée.
48:52 Et ça, je m'y refuse, parce que la situation est trop catastrophique
48:55 pour que nous laissions l'écologie couler.
48:57 Et donc moi, mon sujet, ce n'est pas l'élection de 2027,
49:00 ce n'est pas ce qui se passera après, c'est les élections européennes.
49:03 Et juste, vous parliez du Parlement, il devrait être où le Parlement ?
49:06 Parce qu'aujourd'hui, il est à Bruxelles et à Strasbourg.
49:08 Est-ce qu'il est encore raisonnable d'avoir un Parlement à Strasbourg ?
49:10 Tout à fait. Pleinement.
49:12 C'est des camions, c'est 3 000 fonctionnaires qui bougent, c'est 1 500 malles,
49:16 ça coûte 114 millions d'euros par an. Est-ce que c'est vraiment écologique ?
49:20 Ah non, mais alors, est-ce qu'il faut rationaliser
49:23 toutes ces dépenses de transport, de consommation ?
49:25 Quand vous bougez tout un Parlement comme ça...
49:27 Dans l'intérieur des bâtiments, bien sûr, il faut rationaliser les dépenses d'énergie.
49:30 Ce n'est pas moi qui suis écologiste, quand même, qui vais vous dire le contraire.
49:33 Par contre, est-ce qu'on a besoin que le Parlement européen reste à Strasbourg ?
49:36 Parce que c'est ça la question qui est posée.
49:38 Ce n'est pas est-ce qu'il y a un siège unique à Strasbourg,
49:40 c'est est-ce qu'il y a un siège unique à Bruxelles.
49:41 Est-ce qu'il faut que le Parlement reste à Strasbourg ?
49:43 La réponse est oui. Strasbourg est une haute ville européenne.
49:46 La maire Jeanne Barséguian se bat pour cette dimension européenne,
49:49 pour qu'elle soit présente dans toute la ville.
49:51 Et donc, oui, il faut se battre pour que le Parlement reste à Strasbourg.
49:54 Et vous savez, l'Union européenne, ce n'est pas que Bruxelles.
49:56 Et c'est important que ces institutions soient présentes partout.
49:58 Marie Toussaint, c'est au tour maintenant de Renaud Delis,
50:01 journaliste, éditorialiste à France Info, de vous interroger.
50:03 Bonjour Marie Toussaint.
50:05 Je vous écoute évidemment avec beaucoup d'intérêt et d'attention.
50:07 Je voudrais revenir sur deux ou trois points très rapidement,
50:09 parce qu'on a peu de temps, que vous avez abordés au cours de cet entretien.
50:13 D'abord, la question énergétique est essentielle.
50:16 Vous l'avez évoqué, la France peut s'enorgueillir en 2023
50:20 d'une baisse record des émissions de CO2, 4,8% à ce rythme d'ailleurs.
50:25 Et on sait qu'il y a urgence.
50:27 La France pourrait peut-être tenir, si ce rythme persiste,
50:30 l'objectif de -50% à l'horizon 2030, -50% par rapport à 1990,
50:35 des émissions de CO2.
50:37 Est-ce que vous dites, puisque ces résultats étant en grande partie
50:39 dus à la relance du parc nucléaire en 2023 par rapport à 2022,
50:43 est-ce que vous dites merci au nucléaire ?
50:45 Non. Non, je ne dis pas merci au nucléaire.
50:48 Et d'abord, il faut quand même dire que la France ne tient pas ses objectifs.
50:51 Sans le nucléaire, elle n'aurait pas pu atteindre ce résultat,
50:54 une baisse de 4,8% en 2023. Il y a eu urgence.
50:57 Il faut être honnête dans ce qu'on dit. Pourquoi ?
50:59 Parce que l'année précédente, les industries nucléaires,
51:01 les centrales nucléaires n'avaient pas pu fonctionner,
51:03 parce qu'il n'y avait plus d'eau.
51:05 C'est ce que je dis, elles ne fonctionnaient pas.
51:07 Et les émissions de CO2 ?
51:09 Parce qu'elles étaient aussi en rénovation en partie,
51:11 c'était multifactoriel quand même.
51:13 La France ne tient pas ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
51:17 Je le sais, j'ai fait condamner l'État pour une action climatique
51:19 avec l'affaire du siècle.
51:21 La France ne tient pas ses objectifs.
51:23 La baisse qui a été accusée...
51:25 Cette condamnation, vous le confirmez, porte jusqu'à l'année 2018.
51:28 Cette condamnation de l'État français.
51:30 Oui, avec des injonctions à agir par la suite.
51:32 Je reviens sur notre sujet.
51:34 La France a réduit ses émissions de 4,8% l'année dernière.
51:37 Est-ce que je m'en satisfais ? Oui.
51:39 Est-ce que c'est structurel ? Seulement en partie.
51:42 Et c'est pour ça que je parlais du Haut Conseil pour le Climat tout à l'heure.
51:45 C'est-à-dire qu'on a aussi une baisse conjoncturelle liée à la crise économique,
51:48 et en particulier à une météo plus douce.
51:50 Et ce qu'il faut faire, c'est faire bifurquer notre modèle.
51:54 Le nucléaire est là, M. Dely.
51:59 Le nucléaire, il est là.
52:01 Il représente la majeure partie de l'électricité que produit la France.
52:04 Mais il n'y a pas que ça.
52:06 Et en fait, l'énergie, elle est consommée où ?
52:08 Elle est consommée aussi dans le bâtiment.
52:10 Et je rappelle que Bruno Le Maire a coupé dans les fonds alloués à la rénovation thermique,
52:14 alors même que c'est ce qui nous permettrait de faire le plus d'économies d'énergie,
52:17 de créer le plus d'emplois.
52:18 Elle est dans l'agriculture.
52:19 Et on voit bien que la France, le gouvernement,
52:22 se refuse à transformer notre modèle agricole,
52:24 comme d'ailleurs l'Union européenne et ses États membres.
52:27 Elle est aussi dans l'aviation.
52:29 L'aviation, dont les émissions explosent cette année.
52:31 Et donc, on a besoin de changements structurels.
52:33 Une dernière question sur le nucléaire à l'échelle européenne.
52:36 On le voit, Marie Toussaint, un certain nombre de pays qui étaient très hostiles,
52:38 la Suède par exemple, basculent, reviennent, relancent le nucléaire.
52:41 L'opinion bascule, justement, y compris en Suède, pour soutenir le nucléaire.
52:45 Vos camarades, les Verts finlandais, sont favorables à l'énergie nucléaire.
52:50 Est-ce que ça vous déçoit ? Est-ce que ça vous désole ?
52:53 Est-ce que tous se trompent ?
52:55 Moi, je vous l'annule, le nucléaire, aujourd'hui, en France, il est là.
52:58 Il est là. D'accord ? Il est là.
53:00 Les écologistes ne nous avons jamais demandé de sortir du nucléaire du jour au lendemain.
53:03 C'est un mensonge. Nous disons qu'il faut sortir en une génération.
53:05 Aujourd'hui, cette génération-là, elle nous amène quand ?
53:08 Elle nous amène à la fin de vie des centrales.
53:10 Donc la seule question, c'est comment est-ce que nous mettons en capacité
53:13 de tenir nos objectifs climatiques dans les années à venir.
53:16 Ma question portée sur le reste de l'Europe.
53:18 Mais je l'ai dit tout à l'heure, seuls les énergies renouvelables peuvent y répondre.
53:21 Et sur le reste de l'Europe, M. Dely, c'est pareil.
53:23 Et je l'ai dit aussi tout à l'heure, on peut faire une Europe 100% renouvelable en 2040.
53:27 Ça crée de l'emploi et ça ramène de l'argent.
53:29 Je voudrais revenir en deux minutes sur la question migratoire.
53:33 Vous avez abordé, évidemment, cet enjeu, l'enjeu de la question migratoire en Europe.
53:37 Vous avez indiqué que vous voteriez contre le pacte asile-immigration
53:41 qui va être soumis au vote des députés européens prochainement.
53:44 Et notamment parce que vous êtes hostile aux compensations financières
53:48 que pourraient payer les pays refusant d'accueillir un certain nombre de migrants.
53:54 Et vous avez dit, il faut être clair, il faut contraindre,
53:57 c'est l'expression que vous avez utilisée, contraindre les pays
54:00 qui refusent d'accueillir des migrants à le faire très concrètement.
54:03 Ça signifie que Bruxelles devrait pouvoir contraindre la France
54:07 à accueillir davantage de migrants demain.
54:09 Alors vous savez, je suis juriste et je préfère toujours les règles de droit,
54:15 surtout quand il s'agit d'êtres humains, aux solutions du marché.
54:18 Or là, c'est ce que fait ce texte, c'est de créer un grand marché de la migration
54:22 dans laquelle, vous voyez bien, quand on dit il y a une somme forfaitaire à payer,
54:27 dans laquelle on admet que les pays les plus riches pourront payer
54:29 les pays les plus pauvres pour accueillir la migration.
54:32 Je crois qu'à ce jeu-là, tout le monde est perdant.
54:34 Et donc, est-ce que je dis que la France doit prendre sa part de façon contraignante ?
54:39 Oui. Est-ce que ça veut dire plus de personnes accueillies ?
54:42 Eh bien ça, ça reste à voir, M. Dely, parce que ça va dépendre des années,
54:45 ça va dépendre des arrivées, ça va dépendre de la clé de répartition au niveau européen.
54:49 Et donc, je ne peux pas répondre à votre question, ce que vous voulez que je dise.
54:53 C'est-à-dire, bien sûr, on va contraindre la France à accueillir.
54:55 Ce n'est pas forcément plus, dites-vous.
54:57 Ça veut dire qu'aujourd'hui, la France fait son devoir en la matière, à vos yeux.
55:00 Ça veut dire, ça dépend des années. On est plutôt en deçà, je vous l'accorde,
55:04 de ce que nous devrions faire.
55:06 Une toute dernière question sur un de vos concurrents dont on a beaucoup parlé.
55:08 Raphaël Glucksmann.
55:10 Trois secondes, en un mot précisément,
55:12 je n'ai absolument pas compris la différence de fond qui vous distingue de Raphaël Glucksmann.
55:16 C'est vrai ?
55:18 Il faut mieux nous écouter.
55:19 Ecoutez, moi ce que je peux vous dire, c'est que mon combat, c'est le climat.
55:22 Mon combat, c'est la justice.
55:24 Mon combat, c'est l'écologie.
55:25 Moi, vous savez, on est chez les écologistes, on dit la même chose à Bruxelles, à Paris
55:29 et sur le terrain, dans les villes que nous dirigeons.
55:32 Les socialistes européens votent de façon assez régulière, je le regrette,
55:36 des dispositions comme le pacte de stabilité budgétaire,
55:38 qui entravera tout investissement dans la transition écologique
55:41 et sur les terrains, soutiennent les projets autoroutiers
55:43 contre lesquels nous nous battons à Bruxelles,
55:45 comme avec le projet de la 69.
55:46 Voilà la différence, c'est la cohérence.
55:48 Merci Marie Toussaint.
55:49 Merci beaucoup Marie Toussaint, merci Renaud Delis, merci Annika,
55:53 merci beaucoup Chiara, Agathe.
55:55 Rendez-vous demain pour une nouvelle interview.
55:58 C'était l'émission Demain l'Europe avec vous,
56:01 Marie Toussaint, tête de liste du parti.
56:02 Les écologistes, l'info, évidemment, continue sur France Info.
56:05 À demain.
56:07 Sous-titrage Société Radio-Canada
56:11 [Bruit de pet]