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L'UE "désarme" la protection de l'environnement.

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00:00Et bienvenue dans les informés de l'Europe, comme chaque dimanche matin, votre émission de décryptage de l'actualité européenne.
00:06En votre compagnie, François Baudonnet. Bonjour François.
00:08Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:09Et alors que toute l'Europe du Sud, France comprise, est en train de suffoquer sous la canicule,
00:16nous allons voir que la protection de l'environnement commence à passer, c'est le cas d'ailleurs en France aussi,
00:22mais passer non plus en tête, mais plutôt au second plan des priorités de l'Union,
00:28au profit du réarmement du continent, au profit de sa compétitivité.
00:32On va voir ça, François, avec nos deux invités.
00:34Absolument, nos deux informés de l'Europe qui sont Alain Guillemolle, correspondant permanent du journal La Croix à Bruxelles,
00:41et Patrice Moyon, reporter et chroniqueur au quotidien Ouest France.
00:45Donc on parle beaucoup depuis ce matin de la canicule effectivement en France, François,
00:49mais c'est aussi le cas sur une grande partie de l'Europe.
00:51Effectivement, c'est un phénomène sur tout le Sud de l'Europe, 37 degrés prévus cet après-midi à Rome,
00:5637 degrés également à Madrid, mais il y a pire, au Portugal, on attend 38 degrés à Lisbonne,
01:02avec deux tiers du pays en alerte maximale à la canicule, et pire encore si on peut dire,
01:07jusqu'à 43 degrés dans certaines villes d'Andalousie comme Cordoue ou Séville.
01:12Alors 43 degrés dans le Sud de l'Espagne alors qu'on est en été, vous allez me dire, c'est normal,
01:17il y fait toujours chaud là-bas, et bien non, c'est une différence de température extraordinaire
01:22par rapport aux moyennes saisonnières. On est à 10 degrés au-dessus des moyennes saisonnières.
01:27Et justement, je vous propose d'écouter ces Espagnols qui n'en peuvent plus de cette chaleur.
01:31C'est dur, nous ne sommes pas d'ici et nous essayons de survivre. On boit beaucoup d'eau.
01:39Protection solaire à 50, casquette, chapeau.
01:43Il fait vraiment très chaud, c'est terrible. Pendant la nuit hier, il faisait même plus chaud que pendant le jour.
01:49C'est terrible, terrible, et il s'en faudrait de peu pour qu'on s'évanouisse.
01:52Ah oui, il fait vraiment très chaud. Ça nous affecte beaucoup, impossible de dormir.
01:59À la maison, avec la clim, la piscine, on ne peut rien faire d'autre.
02:02On reste enfermé à la maison avec de l'air conditionné parce qu'il n'y a que ça qu'on puisse faire.
02:07Voilà des propos recueillis par la TVE, la télévision publique espagnole.
02:11Alors selon les climatologues, l'Europe est l'un des continents qui se réchauffent le plus vite.
02:15Plus vite que ce qui était prévu en tout cas.
02:17Les climatologues ne savent pas exactement pourquoi.
02:19Peut-être parce que l'Arctique, qui est proche de nous, se réchauffe encore plus vite que l'Europe.
02:23Et alors que l'été vient à peine de commencer,
02:25notre continent ne connaît pas encore de grands incendies de forêt comme au Canada par exemple.
02:30Mais ce qui est sûr, c'est qu'avec les températures qui vont encore grimper la semaine prochaine,
02:34avec 38 degrés par exemple chez nous en France, en Charente,
02:38le risque que nos bois et nos forêts s'embrassent, ce risque-là est évidemment plus important que jamais.
02:42Et on le sait, les événements extrêmes sont des conséquences directes du dérèglement climatique.
02:48Bon, conséquence effectivement, Alain Guillemolle, sur la nature, disait François.
02:52Conséquence aussi sur les êtres humains, avec le nombre de morts liés à la chaleur,
02:58qui pourrait tripler d'ici la fin du siècle, c'est considérable ?
03:01Oui, c'est considérable, effectivement.
03:03Je pense que quand vous dites ça, vous faites allusion à une étude du Lancet,
03:06qui est parue l'an dernier, qui disait que, en fait,
03:09bon, j'ai plus les chiffres en tête, mais la chaleur,
03:12si on va sur une trajectoire de 3 à 4 degrés de réchauffement,
03:17ce qui est maintenant le scénario le plus probable,
03:19d'ici la fin du siècle, la chaleur pourrait faire plus de victimes que le froid l'hiver.
03:24Et donc, c'est effectivement considérable.
03:27Et il faudra effectivement s'adapter à cela, on va l'évoquer.
03:31En attendant, Patrice Moyon, la question qu'on peut se poser, c'est aussi,
03:35et François a commencé à l'évoquer,
03:36la raison pour laquelle l'Europe semble être particulièrement touchée.
03:42Alors, pourquoi est-ce que l'Europe semble particulièrement touchée ?
03:45Parce qu'effectivement, comme l'a dit François tout à l'heure,
03:48notamment dans la partie septentrionale de l'Europe,
03:50la fonte des glaces, en fait, s'accélère.
03:52Donc, il y a aussi une modification de l'albédo.
03:54L'albédo, c'est la capacité de la Terre à réfléchir,
03:57la surface des sols à réfléchir.
03:58C'est le blanc, souvent, effectivement, qui permet de réfléchir au soleil.
04:00Exactement, à réfléchir le soleil.
04:02Donc, il y a cette première explication.
04:03Il y en a une autre, parce que les phénomènes climatiques et météorologiques
04:09sont extrêmement complexes.
04:11C'est la circulation des masses nuageuses qui est modifiée,
04:15la circulation des courants océaniques aussi.
04:17Ce blocage qu'on a au-dessus de l'Europe, en ce moment,
04:21ce blocage anticyclonique, effectivement.
04:23Effectivement.
04:23Et puis après, quand même, quand on dit en moyenne deux fois plus vite,
04:26il faut quand même se dire que dans les régions
04:29où ça ne s'accélère pas aussi vite,
04:33par exemple dans les zones semi-tropicales ou semi-désertiques,
04:38les conséquences, de toute façon, sont terribles.
04:40Mais l'Europe n'est pas à l'abri, effectivement, des changements climatiques.
04:43Alors, on a posé le diagnostic.
04:45François Baudonnet, à présent, on va se poser la question
04:48de l'action de l'Union européenne,
04:50puisque nous parlons d'Europe, pas que de la France, ici.
04:53On a eu l'impression, ces dernières années,
04:55ça a été très critiqué, que l'Europe mettait en place
04:58plein de politiques pour lutter contre le réchauffement,
05:02le changement climatique.
05:03Est-ce que c'est encore le cas ?
05:05On a l'impression que c'est beaucoup moins le cas.
05:06Alors, ce n'est pas une impression, en fait.
05:08C'est clair.
05:09Tout ce qui avait été, on va dire, tricoté en matière d'environnement
05:13par la commission von der Leyen 1, du nom de la présidente
05:17de la commission européenne, entre 2019 et 2024,
05:20donc lors de son dernier mandat, est en train d'être détricoté
05:24par la commission von der Leyen 2, puisqu'elle a été réélue,
05:28sous la pression de l'extrême droite, mais aussi de la droite européenne.
05:33Alors, on en parle souvent ici, dans les informés de l'Europe,
05:35depuis au moins un an, et on n'est pas les seuls, évidemment,
05:37mais on pourrait plagier la fameuse phrase de Jacques Chirac qui disait
05:42« Notre maison, alors nous, on va dire, notre maison européenne brûle
05:46et nous regardons ailleurs ».
05:47Et c'est exactement ce qui est en train de se passer.
05:49On va voir en détail toutes les directives européennes
05:51qui ont été mises de côté récemment,
05:53mais je crois qu'on peut focaliser sur une seule mesure phare
05:57qui était révolutionnaire et dont vous allez voir, en fait,
06:00que plus personne ne parle à présent.
06:02Vous vous souvenez qu'on avait dit qu'il n'y aurait plus
06:03de moteurs thermiques neufs à l'horizon 2035.
06:07En disant, bon, qui en parle aujourd'hui ?
06:09Et personne ?
06:10En fait, il n'est plus du tout...
06:11Ça, c'est enterré ?
06:12Alors, ce n'est pas enterré, mais c'est de plus en plus menacé.
06:16Les Allemands, on sait, ont été parmi les premiers à...
06:19Les Allemands, bien sûr, avec leurs constructeurs automobiles,
06:21mais les constructeurs automobiles, de manière générale,
06:24la droite européenne, les conservateurs européens,
06:26il n'est donc plus du tout certain, en fait,
06:28qu'il n'y aura que des véhicules électriques neufs
06:30à partir de cette date.
06:32Et en fait, la Commission européenne a déjà assoupli
06:35un certain nombre de restrictions,
06:37comme actuellement, de nos jours,
06:38les voitures électriques se vendent moins bien qu'auparavant.
06:42Eh bien, elle est en train d'assouplir les amendes
06:44que doivent payer les constructeurs,
06:46qui aujourd'hui ne vendent pas assez d'électriques
06:48par rapport aux thermiques.
06:50Et on voit bien, si vous voulez,
06:51que maintenant, il n'est pas rare de s'en prendre
06:55ouvertement à cette date de 2035.
06:57Jusqu'à présent, c'était un totem,
07:00donc c'était intouchable.
07:01Et maintenant, il n'y a plus de tabou.
07:04On peut tout à fait critiquer cette date de 2035.
07:06Est-ce qu'Alain Guillemolle, il y a d'autres totems
07:09qui sont tombés ?
07:09Parce qu'il y a tout ce qu'on voit,
07:10et effectivement, c'est le symbole
07:13des véhicules électriques, des véhicules thermiques.
07:16Mais il y a d'autres choses,
07:17on imagine, il y a d'autres textes
07:18qui ont été mis en sourdine,
07:19qui ont peut-être commencé à être détricotés.
07:22Alors oui, qui ont été sérieusement amendées.
07:25Par exemple, la dernière en date,
07:27c'est la directive sur le devoir de vigilance des entreprises.
07:30C'est une directive qui obligeait les entreprises
07:32à limiter les conséquences environnementales
07:35de leur activité.
07:38Et donc, un grand nombre d'entreprises
07:41ont fait front contre cette directive.
07:44Elle a été largement revue à la baisse.
07:47On a eu aussi une directive sur la déforestation
07:51qui a été, là, tout simplement supprimée.
07:54On en avait parlé ici même, effectivement.
07:55Voilà, tout à fait.
07:56Et puis, François Bonnet en a parlé à l'instant.
08:00C'est effectivement les contraintes
08:02qui étaient demandées aux constructeurs automobiles.
08:04Ça, c'est très spectaculaire.
08:07La commission a donné des délais supplémentaires
08:10par rapport à la trajectoire
08:12qui était imposée à ces constructeurs automobiles.
08:14Donc, en fait, on a comme ça tout un vent de...
08:16Alors, on appelle ça à Bruxelles la simplification.
08:19C'est des paquets de textes
08:21qui passent les uns après les autres
08:22et qu'on appelle omnibus, curieusement,
08:24dans le vocabulaire bruxellois.
08:26Voilà.
08:27Mais cette simplification, c'est souvent...
08:29Ça rime avec une baisse d'ambition
08:31sur les objectifs en matière d'environnement
08:36qui étaient prévus.
08:37Mais alors, pardonnez-moi,
08:38c'est le poids, François en parlait,
08:39c'est le poids de la droite qui explique ça,
08:41de l'extrême droite aussi,
08:42c'est le poids de certains lobbies économiques
08:44ou est-ce que c'est tout simplement
08:46qu'il y a une prise de conscience
08:48qu'il y a certaines mesures
08:51qui ne sont tout simplement pas réalisables
08:52et pas soutenables économiquement ?
08:55Alors, c'est les deux.
08:57C'est-à-dire, je pense que le vent
08:58a un petit peu tourné en Europe.
09:00À l'époque de la commission Van der Leyen 1,
09:04on était très focalisés
09:07sur les objectifs climatiques.
09:09Et puis depuis, il y a eu la guerre en Ukraine,
09:11il y a eu la crise du Covid,
09:14et les difficultés des entreprises européennes
09:16face à leurs concurrentes américaines
09:19et chinoises.
09:20Et donc, c'est vrai que le vent a un petit peu tourné
09:23sur le plan des priorités politiques.
09:25Et alors, pour autant, Patrice Moyon,
09:28en Europe, que disent les citoyens ?
09:30Est-ce que c'est, quelque part,
09:32accompagner aussi une volonté populaire
09:36que de prendre ses décisions ?
09:38Nous, on sait ce qui se passe en France,
09:39vous allez peut-être aussi nous dire
09:40ce qui se passe ailleurs en Europe.
09:42Ou est-ce que, finalement,
09:43tout ça se fait un petit peu en dehors
09:45de la volonté des citoyens européens
09:47qui, peut-être, ont peut-être un attrait
09:50pour que des politiques écologiques
09:52soient menées davantage ?
09:54Je pense que les citoyens européens
09:56ont une attitude ambivalente aujourd'hui
09:58parce que le changement climatique,
10:00ils en subissent les conséquences.
10:02Quand vous avez en France
10:03l'augmentation des phénomènes sévenoles
10:06avec des inondations absolument catastrophiques.
10:08Quand vous avez des inondations
10:09dans le nord de la France,
10:10c'est pareil, c'est catastrophique.
10:12Et en même temps,
10:13il y a aussi une très grande appréhension
10:16par rapport aux conséquences sociales
10:18des mesures qui sont prises.
10:19Donc, tout se joue aujourd'hui
10:20sur la capacité de l'Europe
10:22à accompagner cette transformation
10:24et à avoir aussi, peut-être,
10:26avoir des études d'impact
10:27chaque fois qu'on prend des mesures.
10:29Et le vrai danger,
10:32sur le plan politique,
10:33pour les Européens,
10:34aujourd'hui, c'est qu'effectivement,
10:35les partis d'extrême droite,
10:37les partis populistes,
10:39récupèrent, en fait,
10:41ces appréhensions
10:42et en font un outil
10:45à leur service.
10:47Donc, c'est la capacité
10:47pour l'Europe
10:48à accompagner
10:49sur le plan social,
10:51par exemple,
10:51pour l'automobile,
10:52si vous voulez,
10:53si vous avez plusieurs centaines
10:55de milliers
10:55de disparitions d'emplois,
10:57c'est comment est-ce qu'on accompagne
10:58la transition
10:58de cette industrie automobile,
11:00ce que la Chine
11:00a su très bien faire.
11:01Est-ce que ce n'est pas,
11:02pardon François,
11:03le même problème, finalement,
11:05qui peut se poser aussi en France ?
11:06C'est que,
11:07quand vous parliez tout à l'heure
11:08de l'industrie automobile,
11:09voilà, on sait que c'est
11:10des centaines de milliers
11:10d'emplois potentiellement supprimés.
11:12Est-ce qu'on ne sait peut-être pas,
11:13l'Europe n'est peut-être pas
11:14allée un peu trop vite aussi ?
11:16Oui, c'est sûrement un problème.
11:17C'est vrai que,
11:18moi, ce qui m'avait frappé
11:19lors du dernier mandat,
11:20c'est que cette date de 2035,
11:24donc interdiction de vente
11:26de moteurs thermiques
11:27à partir de 2035,
11:28s'était un peu passé
11:29comme une lettre à la poste.
11:30Je pense que c'était
11:31parce que c'était loin
11:32que personne n'avait véritablement
11:34réalisé ce que ça allait engendrer.
11:36Aujourd'hui, ça s'approche,
11:37on comprend tout à fait
11:38ce que ça va engendrer.
11:40Et peut-être pour dire un mot
11:42sur ce que disait Patrice,
11:46effectivement,
11:46les citoyens européens
11:48sont totalement ambivalents.
11:50Ils sont les premiers
11:50à subir les conséquences
11:51du réchauffement climatique.
11:52Aujourd'hui, c'est la canicule,
11:54mais demain,
11:54ça peut être effectivement
11:55les incendies.
11:56Après-demain,
11:56ça peut être des inondations.
11:59Donc, à ce moment-là,
12:00ils trouvent que c'est terrible
12:00et ils voudraient
12:01que les choses changent.
12:03Mais à la fois,
12:03je crois qu'ils ne sont pas prêts.
12:04D'abord, globalement,
12:05ils se disent,
12:06à tort pour beaucoup,
12:07finalement,
12:08l'Europe n'est pas très responsable.
12:09Ce n'est pas nous
12:09qui polluons le plus dans le monde.
12:11C'est plutôt la Chine.
12:12C'est un chiffre
12:12qui revient souvent.
12:13C'est ce qui revient souvent.
12:14On représente quelques pourcents.
12:15Ce qui, en fait,
12:16d'ailleurs, est assez faux
12:16parce que c'est l'Europe,
12:18le développement industriel
12:19dans le monde,
12:20c'est l'Europe.
12:20Donc, il ne faut pas prendre
12:21sur les années actuelles,
12:23il faut prendre
12:23sur les 200 dernières années.
12:25Et puis, de fait,
12:26on sous-traite aussi
12:26une partie de notre industrie
12:27à travers le monde.
12:28Et on sous-traite
12:28une partie de notre industrie
12:30à travers le monde.
12:30Donc, ça veut dire
12:31qu'on pollue ailleurs.
12:32Et comme il n'y a pas
12:32de frontière à la pollution,
12:34il n'y a pas de frontière
12:35au réchauffement climatique.
12:36Donc, les Européens,
12:37effectivement,
12:37sont ambivalents.
12:38Ça les concerne de très près.
12:39Mais aussi,
12:40dernier point,
12:41c'est eux qui ont élus.
12:42Et c'est eux qui élisent.
12:43On est un continent démocratique.
12:46Dieu merci.
12:47Et donc,
12:48ils élisent
12:48des hommes et des femmes politiques
12:51de droite
12:51et d'extrême droite
12:52qui sont contre l'écologie.
12:54Et qui, d'un mot,
12:55ont décidé
12:55de nouvelles priorités aussi.
12:57Alors, les nouvelles priorités,
12:58c'est d'abord
12:59le réarmement.
13:00Alain l'évoquait
13:01face à la menace russe.
13:03En mars dernier,
13:03la Commission européenne
13:04a présenté le plan
13:05Réarmée l'Europe
13:06doté de près
13:07de 800 milliards d'euros.
13:09Alors, c'est un peu
13:10du trompe-l'œil
13:10parce que dans ces 800 milliards d'euros,
13:12il y a des carottes,
13:13il y a des choux,
13:13il y a un peu de tout.
13:14Mais ça donne un ordre d'idée.
13:16Auparavant,
13:16le pacte vert européen,
13:17ce dont on parle
13:18depuis tout à l'heure,
13:19c'était 1000 milliards d'euros.
13:20Donc, vous voyez,
13:20c'est à peu près
13:21le même niveau,
13:23mais on ne peut pas mettre
13:23800 milliards d'un côté
13:24et 1000 milliards de l'autre.
13:26Il faut choisir.
13:27Et on sent donc
13:28qu'une priorité
13:29a remplacé l'autre
13:29et que Mme von der Reyen,
13:31elle, elle fait de la politique.
13:33Elle suit, on va dire,
13:33le sens des vents les plus forts.
13:35Ce n'est pas un jugement,
13:36c'est une constatation.
13:38Et ce pacte vert
13:39est détricoté
13:40non seulement
13:40parce que ce n'est plus
13:41une priorité,
13:42mais parce qu'aussi,
13:44selon ses détracteurs,
13:45avec toutes ces normes,
13:46en particulier
13:46dans le domaine agricole,
13:47il nuirait à la compétitivité
13:49et donc un grand nombre
13:50de normes
13:51à la demande des agriculteurs
13:52en particulier
13:53sont en train
13:53d'être revus à la baisse.
13:55Et bien,
13:55il y a encore une autre directive
13:56retirée,
14:00Alain Guillemolle,
14:00c'est celle
14:01anti-greenwashing.
14:03Alors,
14:03de quoi parle-t-on, là ?
14:04Oui,
14:05alors ça,
14:05c'est une directive,
14:07c'est une décision
14:07toute récente,
14:08c'est une directive
14:09qui est imposée
14:09aux industriels
14:10de démontrer
14:12la véracité scientifique
14:13des allégations,
14:14vous savez,
14:15ces mentions
14:16qu'on trouve
14:16sur les emballages
14:17qui nous disent
14:18100% neutre en carbone
14:19ou bien produits verts,
14:22etc.
14:23Bon,
14:23c'est des allégations
14:24assez vagues
14:24et derrière,
14:25donc,
14:26il y avait,
14:26l'Europe voulait imposer
14:28aux entreprises
14:29de faire certifier
14:30par un tiers
14:31ces allégations
14:32et donc de les prouver
14:33scientifiquement.
14:35Et puis,
14:35bon,
14:36pareil,
14:36dans cette vague
14:37de simplification
14:37qui a lieu en ce moment,
14:39cette directive
14:40a été retirée
14:40par la commission,
14:41c'est une décision
14:42de la semaine dernière
14:43et moi,
14:44j'étais en salle de presse
14:45au moment où ça a été annoncé
14:46et c'est vrai que c'était
14:47assez spectaculaire
14:48parce qu'on était tous
14:50stupéfaits
14:51parce que c'est une décision
14:51très rare
14:52où la commission européenne
14:55décide de retirer un texte
14:57qu'elle a elle-même proposé
14:59et ça a été fait
15:00à la demande
15:01donc des eurodéputés
15:02de la droite européenne
15:04du parti du PPE,
15:05le Parti Populaire Européen
15:06et c'est vrai
15:09qu'on nous a expliqué
15:10la commission a le pouvoir
15:12d'initiative
15:13donc elle a le pouvoir
15:13de retrait
15:14mais c'est vrai
15:15que c'était assez étonnant
15:16Les députés
15:20dites-vous du PPE
15:21mais aussi peut-être
15:21du lobbying
15:22on l'imagine
15:23Patrice Moyon
15:24Oui, alors d'abord
15:25quand même un chiffre
15:26lors de la présentation
15:28de ce texte
15:28le commissaire européen
15:29à l'environnement
15:30avait dit que
15:30plus de la moitié
15:31des allégations
15:32examinées par l'Union Européenne
15:33sur le marché
15:34étaient faibles
15:35trompeuses
15:36ou mensongères
15:37sur les questions
15:38effectivement d'environnement
15:39donc il y a eu
15:40un énorme lobbying
15:41exercé
15:42par peut-être
15:43ceux qui polluent le plus
15:44pourquoi ?
15:46parce que ce texte-là
15:47aurait aussi donné
15:48un avantage concurrentiel
15:49aux entreprises
15:50en fait
15:51qui investissent
15:52pour lutter
15:54contre le changement climatique
15:55et pour avoir
15:56des politiques économiques
15:58plus vertes
15:59Passionnant
15:59passionnant
16:00ces allers-retours
16:02François
16:02allez-y
16:03en un
16:03La commission européenne
16:04Van der Leyen 1
16:06était une commission européenne verte
16:07la commission européenne
16:09numéro 2
16:10Ursula Van der Leyen
16:13est une commission
16:14Kaki
16:15Vert Kaki
16:16effectivement
16:16c'est bien résumé
16:17merci François Bodonnet
16:18vous êtes
16:19je le rappelle
16:20rédacteur en chef
16:21de la rédaction européenne
16:21de France Télévisions
16:22on vous retrouve chaque matin
16:23pour votre édito
16:24international
16:25sur France Télé
16:26France Télé
16:27France Info
16:28Canal 16
16:29merci Alain Guillemolle
16:30correspondant permanent
16:31du journal
16:32La Croix
16:32à Bruxelles
16:33et Patrice Moyon
16:34reporter et chroniqueur
16:35au quotidien
16:36Ouest France
16:37voilà pour les informés
16:38de l'Europe
16:38restez sur France Info

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