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  • 01/02/2024
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Jérôme Chapuis et Renaud Dély

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News
Transcription
00:00 *Générique*
00:09 Les informés du matin, le rendez-vous de décryptage de l'actualité de France Info tous les matins jusqu'à 9h30.
00:14 Nous revenons sur deux événements de l'actualité du jour sur France Info Radio et France Info TV, le canal 27 de la TNT.
00:21 Bonjour Renaud Delis.
00:22 Bonjour Jérôme.
00:23 Avec ce matin Aurélie Herbemont, journaliste politique à France Info, le brief politique chaque matin à 7h24.
00:29 Et à vos côtés Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs. Bonjour à tous les deux.
00:33 Alors on va parler évidemment de ce conseil européen très important aujourd'hui avec au menu l'Ukraine,
00:39 mais aussi l'agriculture, Emmanuel Macron l'européen.
00:43 On a entendu Pascal Canfin il y a quelques minutes sur France Info.
00:47 Il y a encore des pro-européens dans ce pays.
00:49 L'Europe à tout ou boulet d'Emmanuel Macron.
00:51 Et oui en quelque sorte puisque au-delà effectivement de l'aide à l'Ukraine qui est au menu de ce conseil européen extraordinaire,
00:56 il y a la colère paysanne qui s'invite avec un certain nombre de revendications portées par les agriculteurs français
01:02 à l'encontre de la commission de Bruxelles.
01:04 Il y a un certain nombre d'attentes au niveau européen qui portent pêle-mêle sur l'arrêt de la négociation de l'accord de libre-échange du Mercosur
01:12 avec un certain nombre de pays sud-américains, sur la question de la mise en jachère de 4% des terres,
01:17 du Green Deal aussi qui n'est pas encore entré en application mais dont un certain nombre de mesures inquiètent les agriculteurs.
01:23 Et puis aussi de la concurrence des poulets ukrainiens, de l'importation en particulier des poulets ukrainiens,
01:28 liés évidemment au soutien accordé à l'Ukraine par l'Union européenne qui menace de déstabiliser un certain nombre de producteurs français.
01:36 Voici ce que disait précisément de ce dossier-là et des avancées qui devraient être obtenues aujourd'hui à Bruxelles,
01:42 il y a quelques minutes sur ce plateau donc Pascal Canfin,
01:45 eurodéputé Renews et président de la commission Environnement du Parlement européen.
01:51 Ce qui va être décidé aujourd'hui par les chefs d'État sur la base d'une proposition qui date d'hier,
01:55 et à notre demande, c'est tout en gardant un degré élevé évidemment de solidarité avec l'Ukraine,
02:01 il faut le rappeler, le rappeler, le rappeler,
02:04 on va remettre des quotas sur le poulet ukrainien, d'accord,
02:10 de façon à empêcher une déstabilisation trop importante de nos filières.
02:14 Et on essaie de trouver le point d'équilibre.
02:16 Alors l'initiative de la France, donc l'Europe, devrait bouger sur ce sujet,
02:21 celui des importations de poulet ukrainien,
02:23 est-ce que ce sera la même chose sur d'autres, notamment la négociation du Mercosur ?
02:27 On sait que la commission veut continuer la discussion,
02:30 la France a priori oppose son veto, il est hostile de longue date,
02:35 il y a aussi la question de la mise en jachat d'un centre de terre,
02:37 est-ce qu'il va y avoir une prorogation du moratoire pour repousser cette décision ?
02:41 Bref, est-ce qu'Emmanuel Macron, l'Européen, va mettre de l'eau dans son vin,
02:46 justement, européen, pour satisfaire les agriculteurs français ?
02:48 Et tout ça sous la pression des agriculteurs,
02:50 il y a 1000 tracteurs en ce moment dans Bruxelles, Sylvain Courage.
02:52 Oui, bien sûr, c'est à la fois la pression des agriculteurs français,
02:55 mais d'un certain nombre de pays qui sont membres de la PAC,
03:01 enfin qui participent à la PAC.
03:03 Ce qui est compliqué dans cette affaire,
03:04 c'est que le sommet n'était pas vraiment prévu pour parler d'agriculture,
03:07 il était justement en question d'aider l'Ukraine.
03:09 C'est souvent comme ça, il y a un sujet qui s'invite.
03:11 Bon, on ne va pas aider les Ukrainiens, finalement.
03:14 On maintient la capacité pour les Ukrainiens d'exporter leur production agricole,
03:20 mais on met des limites à ça.
03:24 On essaye de ne pas trop déstabiliser les marchés intérieurs de l'Europe.
03:31 Je pense que c'est une décision plutôt sage.
03:33 Il faut trouver le bon compromis entre la solidarité avec l'Ukraine
03:37 et la protection des agriculteurs.
03:39 Sujet hautement inflammable, évidemment, politiquement, Aurélie Herbebon.
03:42 Oui, bien sûr. Emmanuel Macron arrive à Bruxelles avec...
03:46 Il sait très bien qu'il y a la fronte des agriculteurs en France.
03:49 Donc, il est obligé, lui, le défenseur numéro un de l'Union européenne,
03:54 d'aller défendre les intérêts des agriculteurs français.
03:57 Donc, c'est vrai qu'il va falloir qu'il pèse auprès de ses partenaires.
04:01 Donc, sur la question, effectivement, il y aura des aménagements
04:03 sur l'importation des poulets ukrainiens,
04:05 sur le Mercosur aussi, ça va être un bras de fer
04:09 entre Emmanuel Macron et le reste des États membres,
04:11 puisque vous avez des pays comme l'Allemagne, notamment,
04:14 qui, eux, sont très preneurs de cet accord de libre-change,
04:16 pas pour le volet agricole, puisque c'est la France la puissance agricole européenne,
04:19 mais pour exporter des voitures allemandes en Amérique latine.
04:24 Donc, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'intérêts divergents dans cette affaire.
04:27 Emmanuel Macron va devoir peser de tout son poids pour essayer de défendre
04:31 à la fois l'Europe, dont il reste un fervent partisan,
04:35 et en même temps, ne pas se mettre à dos une partie de sa population.
04:38 Et ce Conseil européen continue d'en parler avec les informés
04:40 dans une minute, juste après le Fil info 8h10 d'Amir Mestre.
04:45 Des centaines d'écoles fermées ce matin à Paris, dans la Drôme ou au Pays Basque.
04:49 C'est ce qu'annoncent les syndicats d'enseignants.
04:51 Une journée de grève aujourd'hui.
04:53 Ils réclament de meilleures conditions de travail.
04:55 Des manifestations sont prévues partout dans le pays.
04:58 Ils sont près de 80 agriculteurs à avoir passé la nuit en garde à vue
05:02 des agriculteurs qui tentaient de s'introduire sur le marché de Rungis, au sud de Paris.
05:07 C'est notamment pour leur apporter du soutien que la coordination rurale
05:10 appelle les agriculteurs à converger ce matin devant l'Assemblée nationale.
05:15 Le Fonds monétaire international salue les mesures prises en Argentine
05:18 par le nouveau président ultralibéral Javier Millei.
05:21 Des mesures audacieuses, dit la directrice générale du FMI,
05:25 qui approuve le déblocage de près de 5 milliards de dollars
05:30 pour aider le pays à restructurer sa dette.
05:32 Un premier traitement contre le vitiligo autorisé en France.
05:36 Il sera remboursé par l'assurance maladie.
05:39 Un traitement sous forme de crème pour lutter contre la dépigmentation de la peau
05:44 qu'engendre cette maladie auto-immune.
05:57 Et toujours à propos de ce Conseil européen décisif sur l'Ukraine, sur l'agriculture,
06:01 Renaud Delis, les annonces de Gabriel Attal la semaine dernière,
06:04 son discours de politique générale, tout cela n'a pas suffi à calmer la colère des agriculteurs.
06:08 Ce face-à-face entre Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen aujourd'hui,
06:11 c'est une énième manière d'essayer de la calmer.
06:14 C'est là qu'on voit qu'effectivement le Premier ministre était dans une situation un peu délicate,
06:17 y compris à cause de ce calendrier qui avait programmé ce Conseil européen.
06:20 Un Conseil européen qui, comme vous le rappeliez, n'était pas à priori
06:23 supposé traiter du sujet agricole, mais évidemment c'est une échéance
06:27 que les organisations syndicales agricoles avaient en tête,
06:31 dès lors qu'il y a un certain nombre de problématiques
06:34 qui s'opposent à l'échelle européenne et pas simplement à l'échelle nationale,
06:36 celles qu'on évoquait, la question du Mercosur, la question des jachères,
06:39 la question des poules ukrainiennes et quelques autres.
06:41 À partir de là, c'est vrai que Gabriel Attal s'est retrouvé un peu pris en sandwich,
06:45 pris entre deux feux en quelque sorte, avec un calendrier
06:48 qu'il ne maîtrisait pas totalement et qui faisait de cette échéance d'aujourd'hui
06:51 en fait une échéance déterminante pour les agriculteurs
06:53 et comme le rappelait Sylvain Courage, pas uniquement d'ailleurs français,
06:57 à l'échelle européenne on le voit avec ces tracteurs qui convergent sur Bruxelles.
07:01 Dès lors, c'est Emmanuel Macron qui se retrouve de fait en première ligne,
07:05 qui doit en quelque sorte, c'est une forme de séance d'entrapage,
07:07 mais c'est un petit peu, on peut le redouter pour l'exécutif,
07:10 c'est un peu la dernière chance avant le risque d'un véritable enlisement du mouvement,
07:14 parce qu'on l'a vu que les annonces de Gabriel Attal n'ont pas satisfait
07:19 et n'ont pas apaisé la colère paysanne, même s'il y a un point sans doute,
07:23 et Pascal Canfin en a parlé ce matin, sur lequel le gouvernement a intérêt
07:26 à mettre l'accent et à revenir d'une façon ou d'une autre,
07:28 c'est le vrai respect, la vraie mise en œuvre de la loi EGalim
07:31 de façon à garantir le revenu des producteurs, des agriculteurs.
07:35 On sait que ça c'est une demande forte, ça se gère à l'échelle nationale,
07:39 mais sur le plan global du dossier, on voit que la France est très largement dépendante
07:43 donc de ses partenaires et comme le disait Aurélie Herbemont,
07:47 Emmanuel Macron est presque condamné à en froisser quelques-uns de ses partenaires
07:50 s'il veut donner satisfaction aux agriculteurs français.
07:53 – Il va leur mettre la pression parce que s'il n'y a pas de résultat aujourd'hui à Bruxelles,
07:56 alors le conflit avec les agriculteurs rentre dans une zone vraiment à risque,
08:00 Sylvain Courant.
08:01 – Oui, alors il n'est pas certain que ce qui sera obtenu à Bruxelles aujourd'hui
08:06 satisfera toutes les revendications des agriculteurs,
08:08 je vous rappelle que la FNSEA a fait une liste en 122 points,
08:11 en revanche ça peut avoir un effet politique intéressant pour l'exécutif,
08:15 c'est que ça coupe un peu l'herbe sous le pied de l'extrême droite
08:18 qui critique l'Europe et qui fait de l'Europe le principal responsable des misères des agriculteurs français.
08:26 Donc il y a un intérêt quand même stratégique aussi à intervenir au niveau européen
08:31 parce que les agriculteurs savent très bien ce qu'ils doivent à la politique agricole commune depuis 60 ans,
08:35 ils ne seraient plus là pour en parler si elle n'avait pas existé,
08:38 et en même temps ils veulent de la protection,
08:40 donc si sur les 3 points qu'on a cités, Mercosur, importation ukrainienne et Jacher,
08:46 il y a des avancées, c'est quand même un point important, surtout vis-à-vis de la FNSEA.
08:51 – La France qui est quand même très isolée aujourd'hui à Bruxelles,
08:54 notamment sur la question du Mercosur en tout cas, elle a quelques alliés
08:59 mais il y a aussi beaucoup de pays de poids comme l'Allemagne, Aurélie Herbemont
09:02 qui eux sont favorables à ces accords.
09:04 – Effectivement, c'est ce que je disais tout à l'heure,
09:05 l'Allemagne veut exporter des voitures allemandes en Amérique latine,
09:09 donc c'est vrai qu'on est dans une position un peu isolée,
09:13 il va falloir effectivement convaincre les autres,
09:15 et c'est d'autant plus compliqué pour Emmanuel Macron
09:17 que toute sa colonne vertébrale idéologique c'est d'être pro-européen.
09:20 Là il se retrouve un petit peu en porte-à-faux,
09:22 sachant qu'il y a quand même des élections européennes dans 4 mois et demi,
09:26 mais là où il a un atout dans sa manche quand même,
09:28 avec le fait qu'il y ait ces élections et le renouvellement des top,
09:31 ce qu'on appelle les top jobs d'Européens,
09:33 c'est que Ursula von der Leyen, la présidente de la commission
09:36 avec qui Emmanuel Macron va discuter ce matin,
09:38 elle veut être reconduite, elle ne peut pas avoir clairement contre elle
09:41 le président de la France qui essaierait de nuire à sa reconduction
09:46 à la tête de la commission européenne.
09:48 Il y a des atouts, il y a des handicaps de par le fait que
09:51 la France a une position particulière en Europe
09:53 de par son agriculture extrêmement puissante.
09:56 On a longtemps dit que la France était le grenier à blé de l'Europe,
09:59 donc voilà, on a une position et là les agriculteurs qui oui effectivement
10:04 sont les premiers bénéficiaires de la PAC,
10:06 se rendent compte que là, l'Europe leur met des bâtons dans les roues
10:11 pour leur travail au quotidien.
10:12 Renaud Delis.
10:13 Puisque vous évoquez la PAC, il faut souligner qu'effectivement
10:15 la situation, comme on disait, est compliquée pour le gouvernement,
10:17 pour l'exécutif, pour Emmanuel Macron qui doit tenir en quelque sorte
10:20 les deux bouts de l'omelette pour essayer de satisfaire
10:23 l'erreur de l'élection, mais la situation n'est pas forcément plus facile
10:27 en dépit des apparences pour le Rassemblement national.
10:29 Parce que Jordan Bardella par exemple et l'ERN ont voté la réforme de la PAC
10:33 qui implique un certain nombre de conditions qui sont aujourd'hui
10:36 justement remises en cause, critiquées, notamment la question des jachères.
10:40 Donc il y a comme souvent sur d'autres sujets aussi,
10:43 mais en l'occurrence sur l'Europe, il y a souvent un double discours
10:45 de l'extrême droite qui effectivement brandit l'Union européenne
10:48 et la Commission de Bruxelles comme une sorte de Belzébuth
10:51 qui sera la source de tous les maux et en particulier en l'occurrence là,
10:55 des agriculteurs, de cette coopération en difficulté,
10:56 mais qui en même temps participe par ses votes
10:59 à un certain nombre de décisions, notamment la réforme de la PAC.
11:01 Et d'ailleurs, cette contradiction, elle est inhérente au fait
11:03 que Marine Le Pen a changé pour des raisons politiques,
11:07 électoralistes de position, puisque jusqu'en 2017,
11:10 elle préconisait la sortie de l'Europe, la sortie de l'euro
11:12 et qu'elle désormais, elle continue de répéter,
11:15 elle comme Jordan Bardella, que l'Europe est une prison absolument insoutenable
11:18 et en l'occurrence insoutenable pour les agriculteurs,
11:20 mais qu'il ne faut surtout pas en sortir.
11:22 Donc il y a aussi une contradiction dans l'attitude évidemment
11:24 du Rassemblement national.
11:25 Et ça, c'est vrai que la seule vraie cohérence idéologique du ERN,
11:29 me semble-t-il sur ces sujets là, c'est sur le poulet ukrainien en quelque sorte,
11:32 c'est-à-dire dénoncer les importations agricoles ukrainiennes,
11:35 ça va de pair avec le soutien implicite du RN à Vladimir Poutine.
11:40 Plus le soutien à l'Ukraine s'effritera, plus ça servira à l'ERN.
11:43 – Réponse à la question qu'on posait d'entrée,
11:46 à tout ou boulet, la politique, enfin l'Europe pour Emmanuel Macron,
11:49 moi j'ai été surpris tout à l'heure en recevant Pascal Canfin,
11:51 c'est la première fois depuis un bout de temps qu'on a un invité ici
11:54 qui assume ouvertement une parole très pro-européenne.
11:58 – Mais la campagne des européennes qui va débuter,
12:01 dès qu'ils auront une tête de liste, sera de toute façon très pro-européenne,
12:04 le slogan est déjà choisi, pardon, c'est "besoin d'Europe".
12:07 Donc on l'a entendu aussi dans le discours général,
12:10 de politique générale de Gabriel Attal,
12:13 il a attaqué bille en tête le RN en défendant l'Europe,
12:18 en défendant la France puissance en Europe, les deux vont aller de pair.
12:22 Mais c'est vrai que là, ce n'est pas le meilleur calendrier pour eux,
12:24 puisque l'Europe est la cible de tous les maux.
12:27 Mais sachant qu'il y a aussi un enjeu électoral pour le RN,
12:30 chez les agriculteurs, le RN a aujourd'hui des scores
12:34 moins élevés que dans le reste de la population.
12:36 Donc évidemment, ils essayent là de pousser,
12:38 de faire progresser le vote RN chez les agriculteurs
12:42 qui jusqu'ici ne votaient pas beaucoup moins
12:46 que le reste de la population pour le RN.
12:48 – Défendre l'Europe, c'est dans l'ADN du RN ?
12:50 – Oui c'est dans l'ADN, mais on voit bien que la clé,
12:52 c'est à la fois de défendre l'Europe
12:53 et d'apparaître comme protecteur pour les intérêts français.
12:56 C'est un peu ça la quadrature du…
12:59 – Il y en a, il y en a beaucoup, il y en a à chaque instant,
13:01 mais il faut au moins pour l'opinion,
13:03 apparaître, progresser sur ces deux axes.
13:05 – Et d'où justement, pour essayer de résoudre cette contradiction
13:08 qui existe, ce terme de souveraineté qui est mis en avant par Yves Thieffry,
13:11 l'idée c'est que l'Europe en fait c'est une protection,
13:13 comme vous le disiez, et que ça passe par la construction,
13:16 la modification d'une souveraineté,
13:18 mais d'une souveraineté qui soit pas uniquement à l'échelle nationale,
13:20 mais à l'échelle européenne, une souveraineté européenne
13:22 pour défendre y compris l'agriculture,
13:25 et notamment par rapport à d'autres continents en concurrence
13:27 qui renvoient d'ailleurs à la position de la France
13:30 sur la négociation du Mercosur.
13:31 – Les informer avec nous jusqu'à 9h30,
13:33 dans un instant on parlera du remaniement gouvernemental.
13:35 Pourquoi est-ce si long ?
13:36 Ce sera juste après le Fil info à 9h19 d'Amir Mestram.
13:40 – Les rues de Bruxelles envahies de tracteurs,
13:43 un milieu, un millier de véhicules agricoles
13:45 défilent en ce moment dans la capitale belge,
13:47 nouvelle action d'agriculteurs en marge de ce sommet européen
13:51 consacré à l'aide à portée à l'Ukraine.
13:53 Des actions et des blocages qui ont des conséquences
13:56 sur la vie des entreprises de transport.
13:58 Elles ont perdu 30% de leur chiffre d'affaires en 10 jours,
14:01 rassure ce matin sur France Info le président de l'union qui les représente.
14:05 Le prix des péages d'autoroutes en augmentation en ce 1er février,
14:09 3% plus cher en moyenne, augmentation justifiée par l'inflation.
14:14 Plus de 4 millions de personnes concernées par le mal-logement en France,
14:19 un chiffre en légère hausse par rapport à l'an dernier,
14:21 c'est ce que révèle le rapport annuel de la fondation Abbé Pierre
14:25 alors que l'on commémore aujourd'hui les 70 ans de l'appel lancé par l'Abbé Pierre
14:29 pour venir en aide aux sans-abri.
14:31 Aurélie Herbemont, journaliste politique à France Info,
14:46 et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Op,
14:49 le remaniement tarde à venir, Renaud Delis, pourquoi est-il si long ?
14:53 Alors Jérôme, je sais que vous aimez les chiffres,
14:55 sortez votre gris du loto, je vais vous en donner plein.
14:57 Gabriel Attal a donc été nommé Premier ministre le 9 janvier dernier,
15:02 deux jours plus tard, le 11 janvier, 14 autres ministres ont été nommés.
15:05 Et puis depuis on attend à priori une quinzaine de ministres délégués
15:09 ou de secrétaires d'Etat qui devraient être nommés.
15:12 Nous sommes le 1er février, ça fait donc 3 semaines,
15:16 un peu plus de 3 semaines même qu'on attend la suite.
15:19 Et pourtant, à intervalles réguliers, l'exécutif,
15:23 par la voie de la porte-parole du gouvernement,
15:25 annonce que cette fois-ci ça approche.
15:26 Tenez, voici Prisca Tevneau, donc la porte-parole du gouvernement,
15:29 qui s'exprimait à la sortie d'un conseil des ministres,
15:32 c'était le 17 janvier dernier.
15:35 Ça va arriver très prochainement, d'ici une dizaine de jours.
15:40 Vous entendez que je ne vous donne pas de date précise.
15:42 Oui.
15:42 Ça va arriver.
15:43 Ça peut être cette semaine comme ça peut être le début de la semaine prochaine.
15:45 Ça sera plutôt la semaine prochaine.
15:47 Voilà, ça arrive, ça approche.
15:49 Donc le 17, voilà, on est le 1er février,
15:51 ça fait un peu plus de deux semaines.
15:52 Bref, ça approche.
15:53 Où est-ce que c'est un peu ce remaniement,
15:55 enfin ce remaniement qui vise à compléter,
15:58 rappelons-le, l'équipe grand-brésilienne ?
15:59 Est-ce que c'est un petit peu comme l'horizon pour Emmanuel Macron ?
16:02 C'est-à-dire que plus ça approche, en fait, plus il s'éloigne.
16:05 Et puis, est-ce que c'est au-delà de l'anecdote,
16:07 un vrai problème politique ?
16:08 Puisqu'il y a aujourd'hui quand même un certain nombre de secteurs
16:10 qui n'ont toujours pas de ministre officiellement dédié.
16:14 On peut penser au logement, au transport ou à la mer,
16:17 d'ailleurs, en pleine crise agricole qui concerne aussi les pêcheurs.
16:19 Aurélien Remond, qu'est-ce qui se passe ?
16:21 Alors, si vous voulez, déjà, il y avait un premier sujet,
16:23 c'était qu'Emmanuel Macron voulait laisser le temps à son PAC,
16:25 son équipe resserrée, de s'installer.
16:28 Ah, c'est bon, ils ont pris le temps.
16:29 Voilà, donc là, ils sont installés.
16:31 Donc, il était question d'attendre après le discours de politique générale
16:34 de Gabriel Attal, qui donc est arrivé et passé aussi.
16:37 Maintenant, ce qu'on entend, c'est que ce ne serait pas forcément
16:41 vendredi qui était la date qui circulait la semaine dernière,
16:44 mais d'ici la fin de la semaine, voire en début de semaine prochaine.
16:48 Tout ça est extrêmement long.
16:49 Bon, il faut dire que ces derniers jours,
16:50 il y a eu le discours de politique générale à préparer.
16:52 Emmanuel Macron est allé en Suède, maintenant, il est à Bruxelles.
16:56 Et puis, il y a le sujet dont on parlait juste avant,
16:59 la crise agricole qui a beaucoup monopolisé le temps,
17:03 notamment du Premier ministre.
17:04 Ça ralentit la formation du gouvernement.
17:05 Ce qui fait que, concrètement, ces derniers jours,
17:08 le reste du gouvernement, c'était le cadet des soucis du Premier ministre
17:12 et du président.
17:13 Donc, ça tarde, ça tarde, mais normalement, ça va finir par arriver.
17:17 Mais sachez qu'aujourd'hui, on bat le record de Jean Castex,
17:19 puisque Jean Castex avait mis 20 jours entre la nomination
17:23 du gouvernement et les secrétaires d'État.
17:28 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il y avait déjà les ministres délégués
17:30 dans la première salle quand même.
17:31 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
17:32 Il y avait déjà quand même avec Jean Castex, un ministre des Transports,
17:36 un ministre de Logement, un ministre de la Santé,
17:38 de plein exercice, un tantoin sur la santé.
17:41 Là, c'est très, très lent.
17:43 Et je peux vous dire qu'en coulisses, ceux qui attendent de revenir,
17:45 qui ont eu des assurances qu'ils allaient revenir,
17:47 commencent à trouver ça un petit peu long.
17:48 Et puis, il y a de la fébrilité, forcément.
17:50 Ça pose plein de questions.
17:51 Il y a des frictions au sein de la majorité.
17:54 On sait que le Modem et Horizon, donc Bérou et Philippe,
17:59 attendent leur ration de ministres,
18:01 puisqu'ils estiment qu'ils n'ont pas été assez bien servis au premier tour.
18:05 Et du coup...
18:06 C'est ça aussi qui se négocie plutôt.
18:07 Il y a ces tractations-là.
18:09 Et sans doute Emmanuel Macron, qui n'aime pas trop
18:11 qu'on lui mette la pression pour désigner son gouvernement
18:15 et qui veut tenir à distance ces barons de la majorité,
18:18 il les fait aussi patienter.
18:19 C'est peut-être une façon pour lui...
18:21 - Il n'y a pas que eux qui patientent.
18:22 Il y a aussi toutes les personnes qui sont directement concernées par ce dossier.
18:26 - Dans ce petit jeu, il y a les ministres qui sont pressentis,
18:30 qui pensent pouvoir rester.
18:33 Puis, il y a effectivement des secteurs entiers.
18:35 Renaud les a cités, notamment le logement.
18:36 Aujourd'hui, on parle beaucoup du logement
18:37 avec la publication du rapport de la fondation Abbé Pierre.
18:41 C'est incroyable, parce que ce sont des secteurs
18:43 où il y a quand même des échanges vraiment quotidiens avec des professions.
18:47 Ça représente des milliards de chiffres d'affaires
18:50 et des millions d'emplois.
18:53 Donc, c'est quand même un petit peu léger.
18:55 Si la raison est de faire patienter les barons, c'est un peu léger.
18:58 - Oui, par-delà le côté anecdotique et puis les états d'âme,
19:02 effectivement, des sortants, des entrants éventuels,
19:04 enfin la politique, effectivement, on sait que c'est une activité
19:06 qui nécessite de mettre ces états d'âme de côté.
19:09 Ça donne l'impression que ce pouvoir, parfois, et en l'occurrence,
19:12 le chef de l'État, a une propension à créer des problèmes politiques
19:15 là où il n'y en a pas.
19:16 C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, effectivement,
19:17 cette attente, elle donne aussi une image qui, je pense,
19:22 est aussi un petit risque politique.
19:23 - Un sentiment de fébrilité à la tête de l'État.
19:25 - D'abord, une forme d'amateurisme.
19:26 Ensuite, peut-être que ça pose la question à nouveau des ressources humaines.
19:30 C'est-à-dire, est-ce que si c'est si long et si le chef de l'État hésite à ce point-là,
19:34 c'est parce que vraiment, il manque de talent à promouvoir au gouvernement ?
19:37 Évidemment, la question peut se poser et peut se poser aussi aux yeux des Français,
19:40 il me semble-t-il.
19:41 Ça renforce aussi une des critiques qui lui est faite, parfois, par ses contempteurs,
19:45 de vouloir, finalement, tout faire tout seul, en quelque sorte,
19:47 d'une personnalisation un peu excessive du pouvoir.
19:49 Il semblerait donc qu'Emmanuel Macron, puisqu'il prend son temps
19:52 et que ça ne l'intéresse pas beaucoup,
19:53 semble-t-il, ce remaniement dans le remaniement,
19:55 ce que finalement, il pense qu'il peut tout faire tout seul.
19:57 Bref, tout ça, me semble-t-il, surligne un certain nombre de critiques
20:02 ou de handicaps qui sont faites au chef de l'État.
20:05 Donc, c'est assez surprenant.
20:08 Après, l'avantage, c'est que plus vous repoussez, effectivement,
20:10 à la fin du remaniement, plus vous pouvez anticiper sur le suivant
20:13 et peut-être d'ailleurs, cumuler les deux.
20:15 C'est comme quand vous arrivez dans une entreprise.
20:16 Il y a peut-être une raison secrète aussi.
20:19 On sait que dans le gouvernement tel qu'il a été formé,
20:21 il y a déjà des ministres un peu en faiblesse, notamment Amelia Caspera.
20:26 Qui pourrait être remplacée ?
20:27 Ou alors renforcée.
20:28 Est-ce qu'on lui met un ministre délégué ? Est-ce qu'on la remplace ?
20:31 Peut-être que c'est aussi l'attente de la prise de contact
20:34 entre les enseignants et la ministre.
20:37 On sait comment ces premières paroles ont échaudé, ont mis en fureur.
20:42 Ça tombe bien, c'est jour de grève.
20:43 Et voilà, c'est jour de grève aujourd'hui.
20:44 Peut-être qu'ils attendent de voir aussi le résultat de ça.
20:46 Sachant, Aurélie Herbemont, que tout ça a des conséquences en cascade,
20:49 normalement, les ex-ministres qui redeviennent députés,
20:52 ils sont plus d'une vingtaine, je crois, sont censés...
20:53 Ils sont 21. 21 membres de l'équipe d'Elisabeth Borne sont députés.
20:57 Donc, le redeviennent à partir de la fin de la semaine prochaine.
21:00 Ils feront leur rentrée, a priori, le lundi suivant, le 12,
21:02 puisque faire une rentrée le vendredi, c'est un peu paradoxal.
21:04 Mais c'est vrai que ça a des conséquences aussi pour leurs suppléants.
21:08 Il y a des suppléants aujourd'hui qui sont encore députés,
21:11 mais qui vont peut-être le rester si leur ministre retourne au gouvernement,
21:15 mais peut-être pas.
21:16 Ça a plein de conséquences en cascade de gestion des ressources humaines,
21:20 finalement, et de la précarité.
21:22 Les conseillers qui, depuis trois semaines, ne sont plus au gouvernement de l'Etat...
21:27 Qu'est-ce qu'ils font, d'ailleurs ?
21:28 Déjà, ils ne sont plus payés, mais ils continuent quand même.
21:31 Certains font quand même des réunions de cabinets de bénévoles,
21:34 ont pu donner des conseils pour gérer les affaires courantes,
21:39 donner peut-être des fiches à Matignon avant le discours de politique générale.
21:43 Donc, en termes de gestion des ressources humaines,
21:45 c'est extrêmement étrange comme façon de procéder.
21:47 Et c'est pas vraiment une méthode qui, à mon sens,
21:50 contribue justement à forger une forme de solidarité de cette équipe.
21:53 C'est-à-dire que c'est effectivement une méthode assez étonnante en termes de management.
21:57 Et puis, juste un tout dernier point, c'est-à-dire dans les attentes aussi,
22:00 vous l'avez évoqué il y a quelques minutes avec votre invité, Pascal Canfin,
22:03 on attend toujours aussi la tête de liste de la majorité pour les élections européennes,
22:07 sans parler même de la liste en question.
22:09 Et pendant ce temps-là, les concurrents de la majorité,
22:11 à commencer par Jordan Bardella, sont eux résolument déjà entrés en campagne.
22:16 Aurélie Herbemont, service politique de France Info.
22:18 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de L'Obs.
22:21 Un coup d'œil à la une de L'Obs cette semaine ?
22:23 Oui, l'agriculture, un modèle bloqué.
22:25 En plein dans l'actu.
22:26 De ce jeudi, Renaud Delis, les informés.
22:29 Merci beaucoup. Les informés de retour ce soir avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquilli.
22:33 Ce sera à 20h.
22:34 [Musique]

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