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  • 19/09/2023
Aujourd’hui c’est l’actrice Mathilde Seigner qui vient partager un café avec nous ! Elle est en ce moment sur les planches du théâtre de la Madeleine, en compagnie de sa sœur Emmanuelle Seigner, pour la pièce « Bungalow 21 ».

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Transcription
00:00 Dans la famille Seigny, je demande Mathilde, la sœur, enfin la sœur, Mathilde Seigny, toute seule,
00:05 qu'on est très heureux d'accueillir dans Télé Matins.
00:09 Bonjour, bienvenue. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:12 Vous jouez en ce moment Bungalow 21 au théâtre de la Madeleine.
00:15 Alors Bungalow 21, je vous raconte, c'est quand même une histoire qui est mythique.
00:19 - Folle. - Folle.
00:21 C'est l'histoire de Yves Montand, Marilyn Monroe,
00:24 et l'histoire d'amour entre Yves Montand et Marilyn Monroe,
00:27 qui était mariée à l'époque à Simone Signoret.
00:30 Donc c'est vraiment une histoire folle.
00:33 C'est Simone Signoret qui accompagne Yves Montand sur le tournage.
00:39 Elle a repoussé un tournage en Italie.
00:41 Elle va recevoir l'Oscar de la meilleure actrice pour Les Chemins de la Haute-Ville,
00:45 et donc elle l'accompagne.
00:47 Et du coup, elle est en vacances, elle est ravie.
00:49 Et c'est un moment comme ça où elle se lie fortement d'amitié avec Marilyn Monroe.
00:56 Et elle part après tourner, à un moment donné, il faut qu'elle retravaille.
00:58 Et elle lui confie son mari.
01:00 Croyez-moi, c'est bien occupé de lui.
01:03 - Ce n'était pas une très bonne idée. - Oui, c'est sûr.
01:05 Ce n'était pas une très bonne idée, mais elle n'a absolument jamais imaginé
01:08 Signoret d'abord, parce qu'elle s'était vraiment liée d'amitié avec Marilyn.
01:12 Cette trahison de Marilyn et de son mari, enfin d'Yves Montand,
01:17 mais surtout de cette trahison mondiale, parce que c'est la presse mondiale.
01:21 Oui, c'est presque l'une des premières affaires people comme ça.
01:24 C'est l'affaire people des années 60.
01:29 Alors vous, vous êtes Simone Signoret.
01:30 Oui, parce que Marilyn Monroe, on n'y croirait pas.
01:34 C'est votre sœur qui joue, c'est Emmanuelle Signet qui joue.
01:36 C'est ma sœur qui joue.
01:37 Vous êtes disputée pour avoir le rôle ou pour savoir qui va jouer qui ?
01:40 Pas du tout, parce que ce n'est pas du tout passé comme ça.
01:42 C'est Benjamin Castaldi, en fait.
01:44 C'est vraiment le bébé.
01:45 Le petit-fils de Simone Signoret.
01:46 Le petit-fils, mais c'est vraiment le bébé de ce projet.
01:49 Je tiens à le dire parce que ça fait vraiment six ans qu'il est sur ça.
01:53 Et c'est vraiment un hommage à sa grand-mère.
01:55 Et il est très, très investi dans ce projet.
01:58 Qui m'a d'abord harcelée, je le dis, pendant quatre ans pour jouer Simone Signoret.
02:02 Je lui dis non, non, non.
02:03 Et pourquoi ? C'était trop ?
02:05 Non, non, ce n'était pas trop.
02:06 C'est qu'il me voulait, il ne voulait que moi.
02:09 Et pourquoi vous disiez non à Simone Signoret ?
02:10 Je disais non parce que je trouvais que je ne ressemblais pas physiquement.
02:14 Je trouvais que j'avais peur, quoi, en fait.
02:16 Oui, c'est ça. C'est ça que je disais, c'est trop.
02:18 Et qu'est-ce qui fait qu'à un moment, vous y allez, alors ?
02:20 Quatre ans plus tard, je ne sais pas, une réflexion,
02:23 comme j'ai arrêté ce métier pendant deux ans, une réflexion de...
02:25 Voilà.
02:26 En me disant, après tout,
02:28 oui, Marion Cotillard, elle a joué Piaf formidablement bien,
02:32 mais elle ne ressemblait pas forcément à Piaf.
02:34 Je me suis débarrassée un petit peu de tout ça.
02:36 Vous êtes allégée de tout ça, en fait.
02:37 Je me suis allégée de tout ça.
02:38 Je me suis dit, après tout, tu ne te fais pas confiance, tu as tort.
02:41 Donc, je suis arrivée dans le projet.
02:43 J'étais toute seule, il n'y avait aucun acteur.
02:46 On cherchait Marilyn.
02:47 Ah, ce n'était pas votre soeur à la base ?
02:49 Pas du tout.
02:51 Et un jour, après des lectures avec des actrices,
02:57 on était tous un peu dépités dans un café.
02:59 J'ai dit, pourquoi pas ma soeur ?
03:01 Idée folle.
03:02 Donc, c'est mon idée.
03:03 C'est votre idée.
03:04 Et je l'ai dit oui tout de suite.
03:06 Elle a dit oui.
03:07 Non, elle a dit oui assez vite.
03:08 Elle a lu.
03:10 Parce qu'Emmanuelle est très exigeante et c'est bien.
03:12 Et elle a lu, elle a aimé.
03:13 Et elle m'a dit oui.
03:14 Et là, on part dans une aventure un peu dingue.
03:17 Et alors, jouer avec sa soeur, est-ce que c'est...
03:19 Moi, j'ai dit, quand on a nos enfants qui font un petit truc de théâtre ou de musique,
03:22 on est pété de stress pour eux.
03:23 Est-ce que vous, sur scène, vous êtes stressé pour elles et elles pour vous ?
03:26 Pas du tout.
03:27 C'est vrai ?
03:27 Pas du tout.
03:28 C'est ce que je vous disais, Marie, avant l'émission.
03:33 C'est-à-dire que c'est évident,
03:38 mais comme quand on est deux petites filles qui jouent dans sa chambre.
03:40 Oui, c'est génial.
03:41 C'est un retour en enfance.
03:43 C'est même...
03:45 Je ne trouve pas le terme, en fait.
03:46 Il y a une telle évidence.
03:47 On fait joujou, quoi.
03:50 Vous faisiez ça quand vous étiez petites ?
03:51 Vous jouiez des choses ensemble pour rigoler devant vos parents ?
03:54 Oui, sûrement.
03:55 On faisait pas mal de conneries.
03:57 Comment on fait pour tenir, Simone Signorini ?
03:59 Parce que vous êtes bluffante.
04:00 Alors ça, je n'en sais rien.
04:00 Je ne peux pas vous répondre.
04:01 Ça ne se travaille pas.
04:03 Ah non, alors non, non.
04:04 Il y avait deux écoles.
04:06 Il y avait d'essayer de l'imiter.
04:08 Et ça, il n'en était pas question, parce que c'est du théâtre
04:10 et ce n'est pas un biopic au cinéma.
04:12 Et c'est pour ça que j'ai accepté aussi.
04:13 C'est parce qu'au cinéma, je n'accepterais pas,
04:15 parce que vraiment, je n'ai pas de ressemblance physique avec elle.
04:18 En revanche, on m'a toujours dit la voix, la goaille, le tempérament, l'autorité.
04:23 Donc un jour, le médecin en scène, Jérémy Lipman,
04:25 qui est absolument génial, un grand médecin en scène, je trouve.
04:29 Il m'a dit, tu ne joues pas Simone Signoret, tu joues Simone.
04:32 Ah oui ?
04:33 En fait, j'ai trouvé.
04:34 Mais oui, la femme trompée, en fait, finalement.
04:35 C'est ça, le révél ?
04:36 La femme trompée, c'est-à-dire que j'aborde Simone Signoret
04:38 comme tous mes autres rôles dans ma vie.
04:40 Oui, c'est ça.
04:40 Et du coup, je n'essaie pas de la singer.
04:43 Vous l'avez démystifiée un petit peu.
04:45 Oui, je l'ai démystifiée.
04:47 C'est une grande dame.
04:49 Alors, il y aura toujours des gens qui pourront dire,
04:51 je trouve que ça ne marche pas, ce n'est pas crédible.
04:54 Vous vous êtes quand même coupé les cheveux ?
04:55 Je me suis coupé les cheveux.
04:56 Pour ressembler à Simone Signoret.
04:57 Enfin, pour avoir les cheveux quand même.
04:58 Pour ressembler, parce que je ne ressemblerais jamais, mais pour...
05:03 Oui, quand même, pour... Elle avait une coupe très courte.
05:05 Et puis, je ne sais pas, c'était quand même rigolo de se couper les cheveux.
05:07 Enfin, j'ai eu peur, mais c'était rigolo.
05:09 Cette histoire, elle a toujours fasciné,
05:11 cette liaison entre Montand et Monroe.
05:13 Aujourd'hui, on dirait que c'est un salaud, Montand.
05:16 Là, évidemment, on voit ça avec le recul du temps, etc.
05:18 Oui, alors aujourd'hui, les hommes sont très vite des salauds.
05:21 Et c'était qui, Montand ? C'était un faible ?
05:22 C'était un salaud pour vous ?
05:23 C'était un homme qui ne pouvait pas résister à Marilyn
05:26 parce que personne ne pouvait résister à Marilyn ?
05:27 Quel regard vous portez sur lui ?
05:28 Je pense qu'il adorait passionnément Signoret.
05:33 C'était sa femme, il le dit dans la pièce.
05:34 Tu es ma femme et tu resteras ma femme.
05:36 Je pense que comme beaucoup d'hommes, il était très séducteur.
05:42 Et Marilyn Monroe, oui, on se retrouve dans un bagueuleau
05:47 avec Marilyn Monroe.
05:48 Oui, parce qu'il vivait en huis clos.
05:49 Vous êtes un homme, je ne sais pas.
05:51 Ça doit être difficile de résister.
05:53 Je ne suis jamais trouvé avec Marilyn Monroe.
05:55 Non, mais je n'ai pas de jugement sur Yves Montand particulièrement.
06:00 Je pense qu'il était de mauvaise foi, ça c'est sûr.
06:04 Et que, coléreux, je ne l'ai pas connu.
06:07 Je ne vais pas en faire un procès.
06:10 Et que effectivement, oui, effectivement,
06:13 je pense qu'aujourd'hui, on dirait que c'est un macho.

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