Les 4 vérités - Catherine Vautrin

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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

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00:00– Bonjour Catherine Votrin. – Bonjour Jeffy Tamber.

00:05– Merci d'être avec nous ce matin. – Merci à vous.

00:06– Et la première question qu'on a envie de vous poser,

00:08parce qu'on vient d'entendre le journal de 7h30, c'est

00:10est-ce que François Bayrou a une baguette magique ?

00:12Comment va-t-il faire pour parvenir à un accord,

00:16pour parvenir à mettre d'accord les partenaires sociaux

00:18ce matin matin alors qu'ils se sont quittés hier soir

00:21au cours du conclave sur un constat d'échec ?

00:24– Moi je commencerais par dire que le Premier ministre

00:26a d'abord du respect pour le travail qui a été fait.

00:284 mois de travail avec 3 organisations représentant

00:33les syndicats de salariés, 2 organisations patronales

00:36et des éléments d'accord très importants.

00:39Ces éléments d'accord, le Premier ministre les a rappelés ce matin.

00:43Le premier c'est l'équilibre du système par l'âge

00:45qui était vraiment un point très important, les fameux 64 ans.

00:49L'avancée du calcul pour les mères de famille,

00:51on sait que la retraite des femmes est plus faible

00:54que celle des hommes, c'était également l'âge du taux plein

00:58qui était un point extrêmement important

01:00et une volonté d'accord sur la gouvernance.

01:02Il reste donc un sujet, l'usure professionnelle.

01:06Et donc là, deux lectures, d'un côté la réparation,

01:11ceux qui ont travaillé la nuit, ceux qui ont été,

01:12cette actualité, exposés à des températures extrêmes

01:15et puis d'un autre côté la prévention.

01:18– Donc est-ce qu'il va y avoir un bouger du gouvernement ?

01:20Est-ce qu'il va amener des propositions ?

01:21– Je précise juste que Marie-Lise Léon, la numéro 1 de la CFDT,

01:24vient de dire à l'instant qu'elle va aller à cette réunion

01:27mais qu'on ne négocie plus.

01:29Donc est-ce qu'on n'est pas arrivé ?

01:30C'était déjà la réunion de la dernière chance hier.

01:32Qu'est-ce que, encore une fois, François Bayrou a à proposer

01:35qui pourrait débloquer la situation ?

01:36– Je pense que c'est toujours important de poursuivre le dialogue.

01:39On a vu que nous étions partis d'une situation en janvier

01:43qui était une situation tendue, avec des organisations syndicales

01:46qui ont accepté, et patronales qui ont accepté de travailler ensemble,

01:51s'arrêter si près du but, ça mérite une dernière tentative.

01:54Et je comprends l'occasion.

01:55– Mais c'était déjà la dernière tentative, Madame Bautrin.

01:56– Oui, mais c'était sans le gouvernement.

01:58– Donc c'est un peu un échec du dialogue social,

02:00c'est le gouvernement qui reprend la main, le politique.

02:02– Nous avons jusqu'à maintenant respecté le fait,

02:05souvenez-vous en janvier on disait, pas de tabou, pas de totem,

02:07sans le gouvernement.

02:09On a accompagné toutes les demandes de chiffrage, de documentation,

02:13on a repris le rapport de la Cour des comptes,

02:16il y a eu le rapport du Conseil d'orientation des retraites.

02:19Tous ces éléments donnaient des éléments qui permettaient de travailler.

02:23Aujourd'hui, c'est logique qu'on se dise, si près du but,

02:27le gouvernement accompagne.

02:28– Franchement, entre nous, est-ce que vous y croyez ?

02:30Est-ce qu'il peut y avoir encore une fois ce miracle

02:33qui ferait que les mêmes qui n'étaient pas d'accord hier soir

02:36le seraient ce matin ?

02:36– Je pense que quand il y a dialogue,

02:38il y a toujours une possibilité de solution.

02:40– Même si Madame Léon dit, on ne négocie pas.

02:42– Nous allons voir dans quelles conditions le dialogue va se mettre en place.

02:44– Est-ce que vous pensez, vous, que c'est les syndicats

02:47qui en demandent trop, ou le patronat, si j'ose dire,

02:50qui n'en lâche pas assez, notamment sur la pénibilité ?

02:52Et j'ajoute, pardon, si on ne revient pas sur l'âge de 64 ans,

02:55qui est quand même la pierre angulaire de cette réforme,

02:57comment espérer un accord, puisque c'est quand même

03:00la demande principale des syndicats ?

03:01– La nécessité, c'est vraiment de reconnaître qu'effectivement,

03:04il y a des carrières qui génèrent une usure physique plus importante.

03:10Et c'était tout le travail qui a été mené sur des critères

03:13autour de l'ergonomie de la fonction.

03:15Et donc c'est là où il faut trouver la différence entre,

03:18d'un côté, qu'est-ce qu'on fait en mesure de prévention ?

03:21Les organisations patronales sont très engagées sur la prévention.

03:24Les organisations salariales voudraient un peu plus de reconnaissance,

03:28parce que là, évidemment, il y a un lien, bien sûr,

03:31avec le départ lié à votre usure.

03:33C'est là où il faut réussir à trouver quelque chose.

03:34– Vous serez présente à cette réunion ?

03:36– Écoutez, les modalités d'organisation des réunions sont en train de se mettre en place,

03:40l'une à 10h, l'une à 11h, voilà ce que je sais à 7h30.

03:44– Et à 7h30, au moment où on se parle, on en reste pour l'instant

03:47à la réforme d'Elisabeth Borne, celle de 2023.

03:50– Ah, ça c'était très clair.

03:51Le Premier ministre, au mois de janvier dernier, avait dit,

03:56il y a un accord, évidemment, on le transpose,

03:59il n'y a pas d'accord, nous restons sur le texte de 2023.

04:03Donc vous voyez la volonté du Premier ministre qui a entendu cette demande

04:07à propos du texte de 2023 et qui dit,

04:10je réunis encore une fois l'ensemble des partenaires.

04:13– Donc vous y croyez encore, vous gardez un peu d'optimisme ?

04:16– Le terme optimisme est évidemment un terme important,

04:20mais moi je pense que la place au dialogue permet toujours d'avancer.

04:22– Mais si François Bayrou a voulu se conclave,

04:24c'est aussi parce qu'il considère que cette réforme de 2023,

04:27qui est donc pour l'instant maintenue, elle était imparfaite.

04:30Vous, vous pensez qu'elle est juste la réforme de 2023 ?

04:31– Moi je vous rappelle que quand le Premier ministre propose cela,

04:36nous sommes début janvier, nous n'avons pas de projet de loi de finances

04:39de la Sécurité sociale, nous n'avons pas de projet de loi de finances

04:42et c'était l'un des éléments qui nous a permis au début de l'année

04:47de mettre en place ces éléments.

04:48Vous savez combien la France a besoin de stabilité,

04:50surtout dans le contexte dans lequel nous sommes,

04:52et ces éléments ont permis de voter le budget,

04:55de voter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

04:58Il n'en reste pas moins vrai que nous avons des enjeux financiers majeurs.

05:02– Je rappelle que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale,

05:06650 milliards d'euros, 22 milliards de déficit.

05:09– Et Madame Bautrin, derrière tout ça, des enjeux politiques,

05:12puisque par exemple la France insoumise n'a pas attendu bien longtemps,

05:15dès cette nuit le parti de Jean-Luc Mélenchon a annoncé

05:18qu'il souhaitait et qu'il souhaitait que toute la gauche dépose

05:21une motion de censure contre votre gouvernement,

05:24puisque le conclave a pour l'instant échoué,

05:27a échoué puisque le conclave est terminé,

05:28il y a eu une réunion de la dernière chance à Matignon,

05:30vous vous attendez à cette motion de censure ?

05:32Est-ce que François Bayrou n'est pas aujourd'hui en sursis ?

05:34Et est-ce que ce n'est pas pour cela qu'il tente d'ailleurs cette réunion ce matin ?

05:37– Vous savez, la motion de censure, elle était déjà dans l'air la semaine dernière.

05:40Donc aujourd'hui, notre sujet, c'est vraiment celui de l'équilibre des comptes.

05:45Je rappelle que le sujet des retraites,

05:482030, 6 milliards et demi de déficit.

05:50Et ça, c'est un sujet qui concerne chaque Française et chaque Français.

05:54– Mais Catherine Vautrin, vous avez été parmi les non cités pour Matignon.

05:57Est-ce que vous considérez très franchement qu'aujourd'hui,

06:00François Bayrou est menacé dans son poste de Premier ministre

06:04puisqu'il avait fait de la réussite de ce conclave sur les retraites

06:07un peu la condition de la réussite de sa méthode ?

06:10Donc l'échec du conclave, c'est un peu aussi le sien.

06:13– Le conclave aujourd'hui est évidemment un échec

06:16dans le sens où il n'a pas fait l'objet d'une conclusion acceptée par les partis,

06:21mais il a fait l'objet d'un bouger avec des avancées.

06:24L'idée, c'est de regarder comment nous pouvons transformer ces bougers.

06:28C'est ça qui nous préoccupe ce matin et c'est pour cela

06:30que le Premier ministre souhaite faire une réunion supplémentaire.

06:33– Cette réforme des retraites telle qu'elle est aujourd'hui,

06:35la réforme borne de 2023, elle est rejetée à la fois par une majorité de députés

06:38et par une majorité de Français.

06:40Quel gouvernement pourra tenir sans l'abroger, sans la réformer cette réforme ?

06:44– Vous savez, le discours que nous devons avoir avec les Français,

06:47c'est aussi de regarder les chiffres.

06:49Les chiffres sont têtus et les chiffres démontrent qu'aujourd'hui,

06:53nous ne sommes pas en capacité de financer notre système de retraite

06:57parce que la richesse produite par rapport à ce que coûte le système de retraite

07:02ne permet pas de le financer tel qu'il est.

07:04Donc pérenniser les retraites, c'est forcément bouger,

07:07c'est forcément faire des efforts et nous devons cette vérité aux Français.

07:11– Mais vous lancez un appel au syndicat ce matin, notamment à la CFDT ?

07:14– Moi, d'abord, je les remercie de la capacité qui a été la leur de travailler.

07:19Et aujourd'hui, vous savez, l'appel, il est pour l'ensemble de celles et ceux

07:24qui étaient à la table de négociation.

07:26Respect pour ce que vous avez fait et quelque part, ce respect,

07:29si on arrive à le transformer ensemble, on est dans une logique de gagnant-gagnant.

07:32– Madame Vautrin, une autre question, un autre sujet immédiat vous occupe,

07:36vous concerne, c'est la question de dépense de santé

07:38parce que le comité d'alerte qui est censé s'occuper de cette question

07:41vous a précisément alerté le 18 juin, avec notamment une explosion

07:45des dépenses d'arrêt maladie, un coût des médicaments toujours plus grand.

07:49Est-ce que ce sont des mesures à préparer pour vous

07:52pour resserrer encore les dépenses de santé dans le pays ?

07:57Et comment ça va se traduire ?

07:58– Vous avez tout à fait raison.

07:59Si on donne les chiffres et dépenses de santé,

08:01c'est 266 milliards prévus pour l'exercice 25.

08:07C'est 3,4% de plus que l'année 24.

08:11Et en fait, cette augmentation-là,

08:14telle que les chiffres se déroulent depuis le début de l'année,

08:17ne suffit pas.

08:18On parle d'une augmentation potentielle qui dépasse les 0,5%

08:21et c'est la raison pour laquelle il y a cette alerte.

08:24– Conclusion, on doit de l'alerte, madame,

08:26parce qu'il nous reste peu de temps.

08:27Quelles vont être les mesures ?

08:28– Conclusion, effort sur les arrêts maladie.

08:29On a 7% d'augmentation entre janvier-avril 25

08:33comparé à janvier-avril 24.

08:36Médicaments, un accord avec les professionnels…

08:39– De nouveau des remboursements, madame Vautrin ?

08:40– C'est un accord sur le prix des médicaments avec les industriels.

08:45C'est ça le sujet, l'accord n'est pas signé,

08:47il doit être signé, c'est le sujet sur lequel on doit travailler.

08:50Troisièmement, bien évidemment, les soins de ville

08:52qui sont également un élément concerné.

08:54Donc vous le voyez…

08:55– Que ferez-vous sur les soins de ville ?

08:56– Très concrètement, c'est évidemment les arrêts de travail,

09:00c'est la prévention.

09:01Toute prévention permet d'éviter des dépenses de santé.

09:05– Eh bien, on verra cela donc dans les prochains jours.

09:07Merci beaucoup Catherine Vautrin d'avoir réagi en direct ce matin

09:09à cet échec du conclave pour l'instant

09:11et à cette réunion qui va avoir lieu tout à l'heure à Matignon.

09:13Vous serez sans doute présente.

09:14– Merci à vous.

09:15– Merci à vous.

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