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  • 02/07/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Île-de-France.

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Transcription
00:00Bonjour Valérie Pécresse, vous avez bien dormi ?
00:06Oui, j'ai bien dormi, mais moi je suis une adepte des bains froids pendant les canicules.
00:11C'est assez efficace parfois, pendant quelques minutes en tout cas.
00:14C'est vrai que la quasi-totalité de la France a donc été frappée par cette canicule.
00:17Ça va un peu mieux puisque l'Île-de-France vient de sortir de la vigilance rouge, on le disait.
00:21Est-ce que vous avez déjà des retours des services de secours, des hôpitaux en Île-de-France ?
00:25Est-ce qu'il y a eu une surfréquentation notamment des hôpitaux ?
00:29J'ai échangé avec le préfet de région hier soir longuement sur justement la situation des personnes précaires et à la rue.
00:37C'est qu'il y a eu un effort colossal qui a été fait en Île-de-France pour mettre à l'abri plus de 500 personnes
00:44qui étaient en situation très précaire pour pouvoir les placer dans des abris climatiques.
00:50Parce qu'effectivement, dans cette situation de chaleur extrême, si les personnes ne sont pas mises à l'abri,
00:56il peut y avoir des conséquences mortelles.
00:59D'une manière générale, Valérie Pécresse, vous faites partie de quelle école ?
01:02De cette école qui dit qu'il va falloir s'adapter, changer même notre mode de vie pour se préparer à des températures
01:07de plus en plus extrêmes, notamment l'été avec un changement et un réchauffement climatique ?
01:11Ou alors ceux qui disent, bon finalement c'est forte chaleur, c'est quelques jours par an et on ne va pas tout révolutionner pour ça ?
01:17Nous on a fait notre choix, on est très engagés sur la lutte contre le réchauffement climatique,
01:22mais on a aussi voté il y a quelques années un plan d'adaptation au réchauffement climatique.
01:27Parce que la ville doit s'adapter, la ville doit changer.
01:30On ne doit plus avoir la même ville.
01:32On doit transformer certaines choses.
01:33Et la priorité c'est évidemment de renaturer la ville, de remettre, là où il y a du béton, de remettre des arbres.
01:41Et donc cette renaturation, on l'a engagée il y a quelques années, on a déjà dépensé plus de 100 millions d'euros
01:46sur cette adaptation au réchauffement climatique.
01:49C'est quoi l'adaptation ?
01:50C'est planter un million d'arbres, on a planté un million d'arbres en 10 ans.
01:53C'est remettre des points d'eau, des fontaines.
01:56On a des dizaines de fontaines qu'on a financées, des dizaines de points d'eau.
01:59Mettre des marres, remettre des abris.
02:02Et on a fait, pour les franciliens, qui ne le savent pas encore, c'est pour ça que je suis heureuse d'être chez vous ce matin,
02:07on a une carte sur internet de tous les abris climatiques.
02:11Pour que chaque personne qui est en Ile-de-France peut regarder cette carte
02:15et trouver à moins de 10 minutes de chez elle un abri climatique.
02:19C'est un commerce climatisé, c'est des ombrières, c'est des espaces de fraîcheur,
02:25c'est des espaces publics où on peut, si on est vraiment en coup de chaud,
02:29aller se réfugier.
02:30Et donc cette carte, elle est disponible sur internet.
02:32Vous tapez « abris climatique Ile-de-France » et vous avez cela.
02:35Mais on va continuer.
02:37On va continuer.
02:38On a, par exemple, désimperméabilisé.
02:40Il y a 200 places et 200 lycées pour faire des cours au Asis.
02:44On finance les communes pour faire des cours d'école.
02:46Et ça coûte extrêmement cher tout ça ?
02:47Bien sûr, ça coûte cher, mais on est obligé.
02:49Parce qu'il faut savoir qu'à horizon 2100,
02:52on sera peut-être à plus 4 degrés.
02:55Donc ça veut dire qu'il faut s'adapter aussi.
02:57Mais Valérie Pécresse, vous l'entendez également, cette petite musique,
02:59y compris au sein de votre famille politique,
03:01d'élus qui demandent moins de contraintes environnementales.
03:03On l'a vu avec la suppression des ZFE, des zones à fait d'émission à l'Assemblée.
03:07Certains élus qui disent, bon, l'écologie, ça suffit.
03:10Alors l'écologie, moi, je vais vous dire.
03:13L'écologie, pour moi, c'est d'abord de l'humain.
03:16C'est d'abord de l'humain, c'est d'abord du bien-être,
03:18c'est d'abord de la santé.
03:19Pourquoi je vous dis ça ?
03:20Parce qu'il se trouve que, quand on pense à la chaleur,
03:24on pense aussi aux transports en Ile-de-France.
03:25Oui, évidemment, parce que c'est le président de l'Ile-de-France Mobilité.
03:29Mais figurez-vous que les écologistes qui dirigeaient l'Ile-de-France avant moi,
03:32avec les socialistes et les communistes,
03:34la gauche avait interdit la clim dans les transports,
03:37pour des raisons soi-disant écologiques.
03:40Et donc, on n'avait pas de clim du tout.
03:43Et ça avait un impact totalement anti-écologique,
03:46puisque, évidemment, les Franciliens, quand il faisait chaud,
03:48ils reprenaient la voiture pour ne pas se retrouver dans des transports,
03:52ils surchauffaient.
03:53Donc, nous avons mis en place un grand plan climatisation pour les transports,
03:58dès mon arrivée en 2016,
03:59parce que je savais qu'on allait avoir le réchauffement climatique,
04:02et je savais qu'il fallait remettre de la clim.
04:04Et du coup, tous les matériels nouveaux qu'on achète sont climatisés.
04:08On a acheté plus de 1 200 trains et RER qui sont tous climatisés.
04:11Et petit à petit, la climatisation avance.
04:14Nous sommes à 60% de climatisation.
04:18Mais on est parti de zéro en 2016.
04:20Zéro.
04:2160%, c'est vraiment le chiffre que vous avancez.
04:23Mais effectivement, par exemple, le Parisien a enquêté,
04:25disons, sur les métros, notamment à Paris,
04:27il n'y a que 7 lignes qui ont de la ventilation réfrigérée.
04:30Ce n'est pas encore la climatisation,
04:32comme on le peut le connaître, dans certains transports à l'étranger, par exemple.
04:35Alors ça, M. Marteau, soyons clairs,
04:37on n'aura pas de climatisation dure.
04:40On aura de la ventilation réfrigérée.
04:41La ventilation réfrigérée, c'est ce qui est bon pour l'organisme.
04:44Ça fait baisser de 3, 4, 5 degrés en fonction de la congestion de la rame.
04:50Mais il ne faut pas avoir de la ventilation dure.
04:53C'est très, très consommateur d'énergie.
04:56Et ce n'est pas ça qu'on aura dans les transports.
04:58Et ce n'est pas ça qu'on veut avoir.
04:59Il y a aussi certains conducteurs de bus
05:01qui ont mis des messages sur les réseaux sociaux en disant,
05:03attendez, nous, notre bus, il n'est pas climatisé,
05:04parce que tous ne le sont pas.
05:05Et il peut faire jusqu'à 40 degrés dans l'habitat pour les mécaniciens.
05:08Absolument, absolument.
05:09C'est pour ça qu'il y a une responsabilité colossale
05:11de tous ceux qui avaient interdit d'acheter des bus climatisés
05:13pendant des décennies, 17 ans quand même,
05:16où on n'avait pas le droit d'acheter des bus climatisés.
05:19Mais maintenant, tous les bus qu'on achète sont climatisés.
05:21Ça va prendre du temps.
05:23D'ici 2029, tous les bus, normalement, seront propres
05:27et ils seront ventilés.
05:29La climatisation, ça sauve des vies, écrivait Marine Le Pen,
05:32qui veut un grand plan climatisation si elle arrive au pouvoir.
05:35C'est ça l'avenir ? C'est un plan climatisation pour la France ?
05:37Écoutez, la seule chose que je sais,
05:39c'est que si Marine Le Pen arrive au pouvoir,
05:41elle va commencer par mettre nos retraites en faillite.
05:43Quand elle aura mis nos retraites en faillite,
05:45il n'y aura plus d'argent pour payer le plan climatisation.
05:47Donc ça ne sert à rien de raser gratis avec Marine Le Pen.
05:50Il vaut mieux bien gérer la France.
05:52Valérie Pécresse, la région ne s'occupe pas que des transports.
05:54Elle aide également les maires dans un tout un tas de domaines,
05:56y compris pour la sécurité, pour financer des dispositifs de vidéosurveillance.
05:59Vous réunissez les maires franciliens aujourd'hui
06:01car votre dispositif est menacé par un recours
06:04devant le tribunal administratif.
06:06C'est-à-dire, pourquoi ?
06:07Mais attendez, le bouclier de sécurité que la région a voté
06:09quand nous sommes arrivés en 2015,
06:12c'est beaucoup plus que de la vidéoprotection.
06:14Le bouclier de sécurité, on l'a inventé
06:16parce que quand je suis arrivée à la tête de la région,
06:20c'était au lendemain des attentats du Bataclan.
06:21Mais notamment, vous aidez les maires.
06:23On était en risque attentat.
06:24On était dans une région où la violence explosait.
06:27Et donc, on a décidé de faire un bouclier de sécurité,
06:30c'est-à-dire d'aider les communes
06:31dans tous les domaines de la sécurité.
06:34La police municipale, les commissariats,
06:36les voitures, la vidéoprotection,
06:39donc tous ces domaines de la sécurité.
06:40C'est le bouclier de sécurité.
06:42Et ce bouclier de sécurité, il est menacé aujourd'hui.
06:44Il pourrait être annulé par le tribunal administratif.
06:46Il pourrait être annulé par le tribunal administratif.
06:48Les communistes qui sont dans une course à l'échalote
06:50avec la France insoumise aujourd'hui
06:52à la région Île-de-France
06:53ont attaqué le bouclier de sécurité
06:54et nous disent que ce n'est pas la compétence de la région.
06:57Eh bien, je suis désolé,
06:58mais mettre en danger le bouclier de sécurité,
07:01aujourd'hui, c'est de la non-assistance
07:03à francilien en danger.
07:05Parce que la vérité,
07:06c'est que ce bouclier de sécurité,
07:08il permet de baisser la délinquance
07:11partout en Île-de-France.
07:13Et c'est un déni de réalité.
07:15Si on nous dit que la région n'a pas le droit
07:17d'aider les communes pour leur sécurité,
07:19moi, je ne comprends pas du tout
07:20pourquoi on n'aurait pas le droit de le faire.
07:23On a le droit d'aider les communes.
07:24C'est le code des collectivités locales
07:27qui dit que la région a le droit
07:28de compléter les actions des communes.
07:30Nous avons le droit de le faire
07:30pour les maisons médicales.
07:31Nous avons le droit de le faire
07:32pour les écoles primaires, pour les crèches.
07:34Et on n'aurait pas le droit de le faire
07:35pour la première priorité des franciliens
07:37qui est la sécurité.
07:39C'est absurde.
07:39Mais si le juge administratif vient dire
07:41que ce n'est pas votre compétence
07:43qui vient casser ce dispositif,
07:44bon, c'est une décision.
07:45Il respecte la loi, le juge administratif.
07:47Non, il l'interprète.
07:49Pour vous, c'est une interprétation.
07:50Mais oui, la loi dit que la région a le droit
07:52de compléter les actions de l'État
07:54et les actions des communes.
07:55D'ailleurs, j'ajoute qu'on ne finance pas
07:56que des polices municipales.
07:58Nous aidons aussi l'État à financer
08:00des commissariats de police nationale
08:01et des casernes de gendarmerie.
08:03Nous sécurisons les prisons d'Île-de-France.
08:04Donc, une nouvelle fois,
08:05c'est le juge administratif
08:06qui vient s'interférer un peu
08:08le rôle du politique ?
08:09Non, c'est le principe de la justice.
08:12La justice interprète une disposition
08:14qui dit j'ai le droit d'aider les communes.
08:15Jusqu'où ai-je le droit d'aider les communes ?
08:18Mais la loi dit
08:20tout ce qui est d'intérêt régional direct
08:23peut être aidé.
08:25Eh bien, la sécurité,
08:26c'est un intérêt régional direct.
08:27Alors, qu'est-ce que nous faisons ?
08:28Aujourd'hui, je réunis tous les maires
08:30qui ont bénéficié du bouclier de sécurité.
08:33732 maires en Île-de-France.
08:34Vous voulez les mobiliser ?
08:35Mais oui, parce qu'il y a 198 subventions
08:37qui ont été votées la semaine dernière
08:39et ces 198 subventions,
08:41elles peuvent tomber.
08:42Là, le juge peut annuler
08:43la subvention de Beson,
08:44de Riss-Orangis,
08:45de Savigny,
08:46de Shell.
08:47Donc, ça va être un drame
08:49pour les habitants
08:50et pour les communes.
08:51Et je vais vous dire un truc,
08:52ce n'est pas l'État en faillite
08:54qui va pouvoir remplacer la région.
08:56Donc, les 150 millions d'euros
08:58du bouclier de sécurité,
08:59qui va les payer
08:59si ce n'est pas la région ?
09:00Valérie Pécresse, un mot pour finir.
09:02Le Parisien nous apprend ce matin
09:03que l'ancien président de la République,
09:04Nicolas Sarkozy,
09:05a reçu Jordan Bardella hier.
09:06Vous trouvez ça normal ?
09:08C'est une rencontre que vous comprenez ?
09:11C'est intéressant
09:11que vous me parliez
09:12de Jordan Bardella aujourd'hui
09:13parce que figurez-vous
09:14que le Rassemblement national,
09:15il n'a pas voté
09:16le bouclier de sécurité
09:17de la région Île-de-France
09:18parce qu'il a dit
09:19que ce n'était pas
09:19la compétence de la région
09:21de s'occuper de la sécurité.
09:22Donc, M. Bardella,
09:23à cette époque-là,
09:24il a fait le choix
09:25de l'insécurité en Île-de-France.
09:26Je le dis avec beaucoup de clarté,
09:30on a un Rassemblement national
09:32et on a une gauche
09:33qui aujourd'hui,
09:34en Île-de-France,
09:35nous empêche de résoudre
09:36les vrais problèmes
09:37des Français
09:37et des Franciliens.
09:38Je reviens d'à moi
09:39à cette rencontre
09:39avec Nicolas Sarkozy,
09:40certains y compris dans votre camp,
09:41la critique disant
09:42qu'il faut que ce soit étanche
09:43entre la droite
09:44et le Rassemblement national,
09:45pas d'union des droites
09:46comme le veulent certains.
09:47Écoutez, moi,
09:47je ne peux pas m'allier
09:48avec quelqu'un
09:49qui veut la retraite à 62 ans
09:50et qui ne vote pas
09:50le bouclier de sécurité.
09:51Donc, il ne fallait pas le recevoir.
09:52Mais pour Nicolas Sarkozy,
09:54le sujet,
09:54il est plus personnel
09:55et vous le savez,
09:56je pense qu'il a été
09:57extrêmement meurtri
09:58personnellement
10:00qu'on lui retire
10:01sa Légion d'honneur
10:02et qu'on le compare
10:03ainsi symboliquement
10:05au maréchal Pétain
10:06et j'avoue
10:07que cette comparaison
10:07avec le maréchal Pétain,
10:08elle est indigne
10:09parce que moi,
10:09je me souviens quand même
10:10de Nicolas Sarkozy,
10:12grand président de la République.
10:13Vous avez été sa ministre.
10:14Merci Valérie Pécresse.
10:15Belle journée.
10:16Merci d'avoir été l'invité
10:16des 4V.

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