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  • 09/07/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.

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Transcription
00:00Bonjour Oran Berger, soyez la bienvenue dans les 4V justement avant de parler de votre actualité.
00:05Une question sur cette étude de la démographie dont on vient de parler, les Français et les Françaises qui font de moins en moins d'enfants.
00:11Est-ce que c'est peut-être aujourd'hui le prix à payer justement pour une vraie égalité entre les hommes et les femmes ?
00:15Ce qui est sûr c'est que le prix de l'inégalité, l'inégalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
00:21accentue le fait qu'on craint avoir des enfants parce qu'on craint pour sa carrière.
00:25Si on se dit qu'avoir un enfant c'est sa mort professionnelle ou c'est sa mort sociale,
00:29en effet on renonce ou on diffère la volonté d'avoir un enfant.
00:33Ce qu'il faut c'est garantir aux femmes une totale liberté.
00:36Avoir ou ne pas avoir un enfant, ne pas non plus juger sévèrement ceux qui ne veulent pas avoir un enfant
00:41et leur permettre de l'accueillir dans les meilleures conditions possibles.
00:44C'est la question des congés aussi parentaux.
00:46Ça fait deux ans que je porte l'idée d'un congé de naissance pour justement remettre à égalité entre les deux parents
00:52à l'arrivée d'un enfant pour que les deux parents puissent s'arrêter plusieurs mois et s'en occuper.
00:56C'est la question du combat sur l'égalité salariale et professionnelle
00:59parce que la parentalité en effet ce n'est pas que la maternité, c'est bien les deux parents.
01:03La politique familiale qu'il faut aussi peut-être adapter au contexte 2025.
01:08Comment lutter contre la haine en ligne sur internet plus précisément ?
01:12C'est votre dossier principal en ce moment.
01:13Vous recevez plusieurs associations tout à l'heure pour lancer une sorte de coalition inédite avec ces associations.
01:18Pourquoi ? Concrètement, qu'est-ce que ça change aujourd'hui dans votre stratégie pour lutter contre la haine en ligne ?
01:23Parce que je crois que c'est un enjeu démocratique majeur.
01:26C'est un enjeu de santé, de santé publique pour nos enfants, pour nos adolescents.
01:29C'est un enjeu de santé démocratique aussi.
01:31Parce qu'aujourd'hui, on voit bien à quel point les plateformes, les réseaux sociaux ont une influence absolument énorme sur nos vies.
01:39Sauf que cette influence, elle est placée au service de quoi ?
01:41Quand elle est placée au service du complotisme, de la désinformation massive, de l'homophobie, du racisme, de l'antisémitisme, de la violence à l'encontre des femmes.
01:51On parle quand même d'un attentat.
01:52Il y a une semaine, qui a été déjoué.
01:54Un jeune homme qui avait dans son sac à dos deux couteaux avec l'ambition de tuer des femmes parce qu'elles étaient des femmes et parce qu'il avait été alimenté par les réseaux sociaux.
02:04Donc il faut faire cause commune.
02:05Il faut avoir cette coalition.
02:07C'est la raison pour laquelle, à la fois, j'ai trouvé...
02:09Donc ça vient à quoi, ces associations ?
02:10Moi, j'ai fait en deux temps.
02:11D'abord, j'ai convoqué les plateformes.
02:13Je les ai revues lundi avec la ministre du Numérique parce que c'était une nécessité de leur rappeler leurs obligations et de leur dire que nous, nous n'allions pas abdiquer.
02:21Et que si elles ne se conformaient pas à leurs obligations, alors ça voulait dire qu'évidemment, la France engagerait avec l'Union européenne toutes les sanctions nécessaires.
02:28Et puis, coalition et cause commune parce que nous allons renforcer les moyens budgétaires des associations de manière à ce qu'elles puissent, de manière systématique, signaler tous les contenus qui sont aujourd'hui des contenus haineux.
02:41Relancer l'observatoire de la haine en ligne sous l'égide de l'ARCOM, qui est l'autorité qui régule la question des contenus en ligne, la question des contenus numériques.
02:49Et puis, faire cause commune parce qu'il n'y a pas d'un côté le racisme, de l'autre l'antisémitisme.
02:52Il y a ensemble la lutte contre la haine.
02:54Et concrètement, ça veut dire que ces associations, ces douze associations, quand elles vont signaler des contenus haineux qu'elles ont trouvés en ligne,
03:00elles vont tout de suite être regardées de près par les plateformes ?
03:03C'est-à-dire qu'en fait, elles vont être en lien direct avec l'ARCOM, l'autorité de régulation, de manière à ce qu'elles soient prioritaires.
03:11C'est-à-dire que quand vous avez des associations qui sont des associations clés, des associations sur l'ensemble des champs,
03:16antisémitisme qui explose malheureusement, racisme qui ne recule pas, haine anti-musulmans, homophobie, violence à l'encontre des femmes, prostitution,
03:25eh bien ces associations, elles vont pouvoir signaler des contenus, de manière à ce que ces contenus soient retirés de manière beaucoup plus rapide,
03:32parce que justement, ce n'est pas n'importe qui qui signale, ce sont des associations clés.
03:36Et moi, mon engagement, c'est de renforcer leurs moyens budgétaires.
03:39Elles vont être aidées justement par l'État ?
03:40Elles sont déjà aidées, mais elles vont l'être encore plus pour qu'elles puissent recruter des gens qui vont être dédiées à la lutte contre la haine en ligne.
03:46À hauteur de combien ? Vous avez une idée du budget ?
03:48Là, l'objectif, c'est qu'elles puissent recruter au moins une à deux personnes dédiées sur cet enjeu-là, et donc on va regarder précisément avec elles.
03:55Et c'est la première fois qu'on fait, et qu'on fait ensemble, avec vraiment ces deux jambes, à la fois la régulation des plateformes
04:01et la manière avec laquelle elles doivent respecter le cadre que nous avons défini, sinon les sanctions tomberont,
04:07parce que c'est une urgence, observatoire de lutte contre la haine en ligne, coalition, faire cause commune de manière à lutter ensemble.
04:14Justement, ces plateformes, vous les avez reçues plusieurs fois, est-ce qu'on peut agir seul pour faire plier Meta, X, XTwitter par exemple,
04:20ou est-ce que ça doit être une alliance européenne pour contraindre ces plateformes à agir ?
04:24C'est une alliance européenne, la réglementation européenne, elle a changé, maintenant les plateformes doivent s'y conformer.
04:28Et nous, c'est comment on garantit justement qu'elles se conforment à leurs obligations.
04:32Et leurs obligations, elles sont très claires sur la manière avec laquelle ces contenus, encore une fois, ne doivent plus pouvoir se répandre.
04:40Le sujet, il n'est pas moral, on peut tous avoir des représentations morales qui sont différentes.
04:45Le sujet, c'est que quand vous êtes dans l'illégalité, l'illégalité, elle existe hors ligne, dans notre vie, dans l'espace public, et elle existe en ligne également.
04:54Ce n'est pas la liberté qu'on va brider un peu plus, comme le disent certains.
04:56Mais moi, si tout de suite sur votre plateau, je tiens des propos antisémites, racistes, homophobes, que j'appelle à la haine ou la violence, vous allez m'interrompre.
05:04Parce que si vous ne le faites pas, c'est votre responsabilité qui sera mise en cause, c'est celle de la chaîne qui sera mise en cause.
05:09Il n'y a pas de raison que ce qui est interdit de dire sur un plateau, parce que c'est illégal, parce que c'est de la haine,
05:14on puisse l'avoir par millions de contenus sur les réseaux sociaux, avec l'influence que ça a ensuite sur nos enfants, sur nos adolescents, et sur la société tout entière.
05:22Dernier, où est-ce qu'il faudrait aller plus loin, notamment sur la question de l'anonymat en ligne ?
05:26Oui, moi je pense que c'est un vrai combat. Je pense qu'il y a la question de la majorité numérique, mais que le vrai combat, c'est la question de l'anonymat.
05:33Parce que sous couvert d'anonymat, on peut tout dire, on peut tout faire, on peut assumer justement plus facilement de déverser sa haine,
05:40alors que demain, si vous rompez la question de l'anonymat, vous verrez que la question de la haine en ligne, ce sera du passé.
05:45Quand vous faites n'importe quel achat en ligne, on ne dit pas que c'est attentatoire à votre liberté de savoir qui vous êtes, de vérifier votre identité.
05:53Pourquoi ce serait attentatoire aux libertés de se dire que oui, on doit assumer les propos qui sont les nôtres quand on crée un compte sur un réseau social ?
06:00La politique au gouvernement, Robert Gé, en ce moment, c'est un peu agité. Vous êtes plutôt team Retailleux ou team Panier-Runacher ?
06:06Je m'explique d'un côté le ministre de l'Intérieur qui souhaite supprimer les aides publiques sur certaines énergies renouvelables comme les éoliennes,
06:11et de l'autre, la ministre de la Transition écologique qui trouve cela populiste. Mais il y a une seule ligne, parce qu'on appartient à un gouvernement
06:18et qu'on porte un projet politique depuis 2017. Et le projet politique qu'on porte avec le président de la République depuis 2017,
06:24il repose sur deux jambes, le nucléaire, le réarmement nucléaire de notre pays parce que c'est une nécessité, une nécessité de pouvoir d'achat,
06:32une nécessité d'indépendance et la question des énergies renouvelables. Ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre.
06:38Bruno Retailleux, lui, veut arrêter le financement public pour les énergies renouvelables comme les éoliennes.
06:41Le projet qu'on porte depuis 2017, c'est celui-ci. Donc nous n'allons pas arrêter le projet qui est le nôtre,
06:47ni maintenant, ni dans les deux années qui viennent, ni même après, je ne l'espère pas.
06:50Donc Bruno Retailleux peut rester au gouvernement. Par exemple, votre collègue Laurent Saint-Martin,
06:53lui, il est mal à l'aise avec la présence de Bruno Retailleux au sein du gouvernement.
06:56La question n'allait pas d'être à l'aise ou pas. On est en coalition. On est en coalition, on le sait,
07:01parce qu'on est dans des circonstances politiques qui sont absolument inédites.
07:04Mais ça veut dire qu'en coalition, même en coalition, à la fin, il y a une ligne.
07:08Il y a une ligne qui est tracée, il y a une ligne qui est définie.
07:10Ce sera le cas avec les orientations budgétaires qui seront les nôtres à partir de la semaine prochaine.
07:14Et donc, soit on se conforme à ces lignes-là, soit on prend acte,
07:19et dans ces cas-là, on fait un autre choix politique.
07:21Mais je crois qu'on va tous prendre acte.
07:25En tout cas, la question, elle nous sera posée à chacune et à chacun d'entre nous.
07:28Vous ne pouvez pas, dans un gouvernement, avoir chacun une ligne budgétaire qui est différente.
07:32Parce qu'à la fin, on va tous devoir défendre un budget dont on doit absolument assumer
07:36qu'il soit extrêmement courageux, notamment sur la dépense publique.
07:39Justement, ce budget, effectivement, il y a l'idée d'une année blanche qui est de plus en plus évoquée.
07:43François Bayrou l'a mis sur la table, notamment avec les partenaires sociaux et les partenaires politiques qu'il a reçus.
07:48Famille Roussel nous le disait hier.
07:50C'est-à-dire, gel des prestations sociales, des retraites, des embauches de profs, par exemple.
07:54C'est une nécessité ou c'est un risque social, une année blanche ?
07:57Mais le risque aujourd'hui, c'est de ne pas réduire la dépense publique.
08:01Aujourd'hui, le simple fait de payer les intérêts de la dette, c'est l'équivalent du budget de la défense.
08:07Si on n'y prend pas garde, demain, ce sera l'équivalent du budget de l'éducation nationale.
08:11Est-ce qu'on se rend compte de ce que ça nous empêche de faire au quotidien ?
08:15Au-delà de la charge que ça fait peser sur nos enfants et nos petits-enfants, c'est que ça nous empêche tout de suite et maintenant.
08:21Donc tout de suite et maintenant, il faut prendre les bonnes décisions.
08:23Et l'année blanche, ça peut être une décision ?
08:24Oui, c'est une des décisions, à mon avis, qui sera courageuse.
08:28Parce qu'il n'y a pas de nécessité de se dire que de manière automatique, chaque année, on réaugmente toutes les prestations sociales de manière indifférenciée.
08:36Par contre, ce que je sais, c'est que si on ne prend pas garde sur la dépense publique,
08:39si on n'assume pas de réduire la dépense publique, alors à la fin, on sera plus crédible et on en paiera tous le prix sur des conséquences économiques et financières.
08:48À Vernimau, le week-end dernier, devant les jeunes et jeunes macronistes, Emmanuel Macron a déclamé qu'il avait besoin de vous pour les deux, les cinq et les dix ans qui viennent.
08:56Est-ce que vous avez compris, comme beaucoup, qu'Emmanuel Macron voulait rester dans le jeu de ne pas prendre sa retraite en 2027 ?
09:01Moi, ce que je sais, c'est que le président de la République est président de la République jusqu'au dernier jour.
09:05Et ce que je sais, c'est qu'on va devoir agir jusqu'au dernier jour.
09:07Donc on a le droit, les uns et les autres, d'avoir de l'ambition.
09:09Il m'arrive moi-même d'en avoir.
09:11Pour autant, je considère que notre première responsabilité, c'est déjà d'être au travail,
09:15c'est d'avoir des résultats tout de suite, en 2025, en 2026 et jusqu'en mai 2027, quoi qu'il arrive.
09:21Vous affichez vos ambitions, vous l'avez dit, il ne faut rien s'interdire pour 2027.
09:24J'ai dit que je ne fermais pas la porte, mais j'ai dit d'abord que je voulais travailler et que je voulais obtenir des résultats
09:28et qu'on avait aussi l'urgence de se rassembler, se rassembler au sein du gouvernement et se rassembler pour la suite.
09:33Or, Berger, ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes, qui était l'invité des 4V ce matin, merci beaucoup.
09:38Merci à vous.

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