• hier
Aujourd’hui dans « Les 4 V » Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement.

Category

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour Maude Bréjon, bienvenue dans les 4V ce matin, c'était une nouvelle soirée de discussion budgétaire à l'Assemblée Nationale,
00:08la deuxième et première déconvenue pour le gouvernement puisque la surtaxe temporaire sur les très hauts revenus,
00:13qui devait donc être temporaire, a été pérennisée par un vote des députés dans la nuit contre l'avis du gouvernement.
00:19Est-ce que c'est une défaite pour le gouvernement Maude Bréjon ?
00:21En tout cas, ce n'est pas notre position. Ce qui fait l'équilibre et l'acceptabilité de ce budget,
00:26c'est qu'il est bien dosé entre 40 milliards d'euros de réduction de dépense et des augmentations de taxes exceptionnelles qui doivent rester temporaires.
00:35Et nous, on estime qu'un budget qui est juste et que ce budget est juste parce que, précisément,
00:40les hausses d'impôts sont temporaires, exceptionnelles et ciblées et qu'elles doivent rester temporaires, exceptionnelles et ciblées.
00:47C'est pas ce qu'ont décidé les députés de la nuit dernière. Au final, on sait que ce budget sera voté par 49-3, on y reviendra.
00:52Ce sera donc au gouvernement de choisir, probablement, même le Premier ministre sous-entend que c'est une grosse probabilité.
00:59Vous n'avez pas de majorité absolue, déjà sous Elisabeth Vanck, c'est déjà le 49-3, donc ce sera probablement comme ça que ça va se terminer.
01:05C'est un outil constitutionnel qu'on n'exclut pas par principe, mais on n'exclut pas non plus par principe l'esprit de responsabilité.
01:13Il y a une volonté qui est réelle du Premier ministre, et moi j'ai l'occasion régulièrement d'échanger avec lui sur ce sujet,
01:19de respecter le parlementarisme, de permettre aux débats de se tenir, et c'est vraiment la promesse et l'engagement que je peux prendre devant vous ce matin.
01:28On laissera les débats se tenir à l'Assemblée autant que nécessaire.
01:31Le plus longtemps possible.
01:32Après, à la fin, il faudra évidemment un budget pour le pays, et il faudra aussi, pardonnez-moi, protéger les Français de l'obsession fiscale du nouveau front populaire.
01:42Mais nous n'en sommes qu'au début, et je crois qu'il est sain, encore une fois, pour le respect des parlementaires, de l'ensemble des groupes, à l'Assemblée nationale, et puis plus tard au Sénat, que ces débats puissent se tenir.
01:53Seulement 159 amendements sur les 3500 qui ont été abordés pour le moment.
01:57On sait que si vous voulez utiliser un jour le 49-3, il faut d'abord que le Conseil des ministres les décidez, les discuter.
02:03Est-ce que ça va être le cas, par exemple, tout à l'heure au Conseil des ministres ?
02:05Oui, on en discutera comme c'est la règle, et c'est une possibilité constitutionnelle qui s'offre au gouvernement, mais ce n'est pas la volonté du Premier ministre.
02:14Mais le 49-3 sera sur la table du Conseil des ministres tout à l'heure ?
02:17On aura la discussion tout à l'heure en Conseil des ministres, et ça je vous le confirme ce matin, mais ce n'est pas la volonté.
02:22L'utilisation du 49-3 n'est pas la volonté du Premier ministre, et on laissera les débats se tenir autant que nécessaire, en respectant le vote des parlementaires,
02:32quand bien même il ne va pas dans le sens de la volonté du gouvernement.
02:35Mais on estime que dans un moment aussi crucial, aussi difficile, sur le plan budgétaire, il est important que chacun puisse s'exprimer et que chacun soit aussi en face de ses responsabilités.
02:47Mais Maud Bréjean, soyons très clairs pour nos téléspectateurs, ça veut dire que tout à l'heure, le Conseil des ministres va voter, va donner la possibilité au gouvernement d'utiliser ce 49-3, quand il le souhaitera ?
02:55Je ne vais pas préempter les décisions qui seront prises en Conseil des ministres, mais ce serait effectivement sur la table du Conseil.
03:03On aura cette discussion au sein du gouvernement, c'est normal qu'on l'ait, mais ça ne préjuge pas de la décision finale de l'utilisation du 49-3.
03:13Parce que je le redis encore une fois, on est dans un moment qui est un moment difficile, on est à 6,1% de déficit, vous en parliez tout à l'heure.
03:23On a 60 milliards d'euros d'économies à trouver dans un temps record, c'est un budget d'urgence.
03:30C'est un budget qu'on sait difficile, mais parce que c'est difficile, je crois que le débat à l'Assemblée nationale et au Sénat doit plus que jamais se tenir.
03:4060 milliards d'économies à trouver, mais pour l'instant c'est 60 milliards d'impôts supplémentaires qui ont été votés par la Commission des finances, majoritairement en tout cas par la gauche.
03:49Est-ce que justement vous êtes inquiet de la tournure des débats pour l'instant qu'il y a eu en commission ?
03:52On est arrivé en commission avec un budget, avec un projet de loi de finances, on en est ressorti avec une feuille d'impôt.
03:59Et moi je sens bien l'obsession encore une fois fiscale, notamment du nouveau Front populaire, qui souhaite taxer matin, midi et soir.
04:07Mais enfin taxer ce n'est pas un projet, taxer c'est une impasse.
04:10Je regardais avant de venir les différentes taxes supplémentaires qui avaient été votées,
04:14augmentation des droits de succession, surtaxe sur l'assurance vie, surtaxation de la vente de la résidence principale.
04:21Ce n'est pas un projet pour la France ça, et ce n'est pas acceptable pour les Français.
04:26Ce que nous on propose c'est une équation qui fonctionne, qui nous semble juste, qui repose massivement sur la baisse des dépenses,
04:34parce que c'est là-dessus qu'on doit concentrer nos efforts, ce n'est pas évident à faire.
04:37Donc vous allez devoir trouver de nouvelles économies de dépenses ?
04:40Notre proposition c'est d'avoir des économies qui pour deux tiers reposent sur une baisse des dépenses,
04:47parce qu'on estime que c'est juste et qu'il est hors de question qu'on aille chercher l'argent dans la poche des Français.
04:52Sauf que pour l'instant certaines économies que vous souhaitiez faire,
04:55sont en train d'être remises en question, d'être débattues au sein du Parlement.
04:58C'est le cas sur les retraites, il y a une certitude pour l'instant,
05:00c'est en tout cas ce qu'a dit le ministre du Budget,
05:02c'est que les petites retraites ne seront pas concernées par le gel de l'indexation
05:06qui doit avoir lieu au 1er juillet et non pas au 1er janvier comme c'était prévu.
05:12C'est quoi une petite retraite ?
05:14Quelles sont ces petites retraites qui vont être épargnées ?
05:16Cette mesure sur les retraites qui est proposée initialement dans le budget,
05:21on a conscience que c'est une mesure qui est difficile.
05:24On sait que ce n'est pas facilement accepté, qu'il y a besoin d'en discuter.
05:29Moi je peux prendre trois engagements devant vous.
05:31Lesquels ?
05:32Le premier c'est que les petites retraites, le minimum vieillesse,
05:36sera revalorisée au 1er janvier comme c'est prévu.
05:39Le deuxième engagement c'est qu'on ne désindexera pas les retraites sur l'inflation.
05:44On propose un décalage de cette indexation, effectivement de six mois.
05:48Et on est ouvert, mais comme le Premier ministre a eu déjà l'occasion de le dire,
05:52à des discussions sur la mise en place d'un seuil pour épargner les retraités les plus modestes.
05:59Notre volonté c'est que les retraités qui pour certains, et on le sait,
06:05ont du mal à boucler les fins de mois, n'aient pas à supporter cette mesure.
06:09Et donc il y aura des discussions avec les parlementaires.
06:11Et c'est tout le sens aussi de laisser le débat se tenir.
06:14Confère le début de notre discussion sur l'utilisation du 49-3.
06:17Alors justement le débat sur la méthode Michel Barnier,
06:19qui n'arrête pas de parler d'écout, de dialogue, de respect.
06:21Mais concrètement, Jean-Pierre Chevènement en 1983 disait à un ministre,
06:25ça ferme sa gueule ou ça démissionne, pardon pour ce mot.
06:28On a l'impression que depuis, Michel Barnier au contraire, il laisse faire et ne dit rien.
06:32Il laisse les uns et les autres s'exprimer,
06:33même s'il y a des oppositions publiques au sein du gouvernement.
06:36Il faut dédramatiser tout ça.
06:38On n'est pas un gouvernement de clones.
06:40Les Français en ont bien conscience.
06:42C'est un gouvernement qui a été créé dans un contexte exceptionnel.
06:46Le Premier ministre a eu cette volonté, qui est très saine je crois,
06:50de proposer aux Français un gouvernement le plus large possible.
06:53Donc on assume qu'il y ait des divergences au sein des ministres.
06:55On ne pense pas, toujours tous pareil,
06:57que des ministres défendent le budget de leur ministère,
07:01c'est-à-dire leur conviction.
07:03C'est tout à fait normal.
07:04Maintenant, dans un moment difficile,
07:06et c'est aussi le message que moi je passe aujourd'hui,
07:08on avait tous conscience, en arrivant au gouvernement,
07:11qu'on était dans un cadre budgétaire extrêmement contraint.
07:15Et donc, à la fin, évidemment, il y a besoin d'une unité gouvernementale.
07:19Ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir parfois des nuanciers
07:25sur les positions des uns et des autres.
07:27Encore une fois, chacun peut le comprendre.
07:29On a des histoires politiques différentes,
07:31on a des partis politiques différents,
07:33on a des cultures politiques différentes.
07:35Mais la limite, c'est quoi ?
07:37La limite, c'est le cadre qui a été fixé par le Premier ministre
07:41lors du discours de politique générale.
07:43C'est ce cadre budgétaire,
07:45avec 60 milliards d'euros d'économies à trouver.
07:47On s'inscrit tous dans ce cadre.
07:49Il y a des débats au sein du gouvernement,
07:51il y a des débats au sein du Parlement,
07:53comme dans toute organisation.
07:54Et je pense que les gens le comprennent.
07:56Je pense que c'est, encore une fois, plutôt sain.
07:58Et à la fin, on s'en remet au cadre qui est fixé par le Premier ministre.
08:01Merci beaucoup.
08:02Merci à vous.
08:03Porte-parole du gouvernement, invité des 4V ce matin.

Recommandations