• il y a 6 mois
Jean-Baptiste Marteau reçoit Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! aux élections européennes, sur le plateau des 4 vérités.

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00:00 [Musique]
00:02 – Bonjour Marion Maréchal.
00:03 – Bonjour.
00:04 – Merci d'être avec nous dans les 4V ce matin,
00:06 52 jours avant les élections européennes,
00:08 et comme à chaque scrutin se rapproche la question du vote utile
00:12 qui évidemment va être déterminant pour chaque électeur de chaque camp.
00:14 Et pour ce qui vous concerne,
00:16 Jordan Bardella a insisté hier sur le fait, je cite,
00:18 "que les voix qui se porteront sur les listes de Marion Maréchal
00:21 seront des voix perdues".
00:23 Comment vous pouvez le convaincre qu'il a tort
00:25 quand on voit les sondages où vous êtes à 6-7% ?
00:27 – Alors déjà je m'étonne depuis une dizaine de jours
00:29 de voir l'agressivité, voir le mépris qu'exprime Jordan Bardella
00:32 à l'égard de la liste de reconquête et à l'égard de moi-même.
00:35 Je pense que dans cette élection il se trompe d'adversaire,
00:36 il ferait mieux de concentrer son énergie, ses attaques,
00:39 face aux adversaires communs que sont notamment la gauche et les macronistes.
00:42 Il dit qu'il y a des votes perdus aux élections européennes,
00:45 mais il ment parce que les élections européennes
00:47 ce sont des élections proportionnelles à un tour.
00:49 Donc toutes les listes qui passent la barre des 5% ont des élus.
00:52 Or tous les sondages à l'heure où on parle,
00:53 qui nous donnent entre 6 et 9%, nous donnent des élus.
00:56 Et il n'est évidemment pas inutile d'avoir demain des élus reconquêtes
00:59 le plus nombreux possible au Parlement européen
01:01 pour siéger dans le groupe qui s'appelle le groupe ECR
01:03 qui sera selon tous les sondages le groupe le plus influent à droite,
01:07 qui peut faire basculer la majorité au Parlement européen,
01:09 qui peut sortir Von der Leyen et qui peut,
01:11 et ce serait bien que Jordan Bardella s'en rende compte,
01:13 sortir de l'isolement le groupe actuel du RN au Parlement européen
01:18 qui n'a pas de levier pour peser aujourd'hui sur la politique européenne.
01:21 Vous dites à la tête de liste de Rennes que vous pourriez plutôt être des alliés
01:25 de circonsens en tout cas sur certains textes plutôt que des élus.
01:27 Je n'ai jamais varié et même lui d'ailleurs l'a concédé au moment de ses voeux
01:30 où il a dit qu'en effet il faudrait que son groupe demain travaille
01:33 à une coalition, une collaboration en tout cas avec le groupe de reconquête
01:38 au Parlement européen.
01:39 Donc une fois de plus, le vote utile c'est d'abord le vote qui consiste
01:43 à envoyer le maximum d'élus pour défendre les intérêts de la France et des Français.
01:46 Je le dis aujourd'hui, Jordan Bardella n'a pas l'air de vouloir l'entendre,
01:50 mais la vie politique, notamment à droite en France,
01:53 ne s'arrête pas entre le choix Rassemblement national ou rien.
01:56 Aujourd'hui il y a des électeurs, et moi j'en fais partie,
01:59 qui n'ont pas envie de soutenir le Rassemblement national
02:02 sur par exemple leur position économique, sur leur demande de création
02:05 de nouveaux impôts, sur leur défense du RSA en l'état actuel,
02:08 sur leur défense de la constitution de l'IVG, sur leur refus d'admettre
02:14 un choc de civilisation, notamment avec la civilisation islamique en France.
02:17 Bref sur tous ces sujets.
02:18 Ce sont vos différences.
02:19 Notamment, il y en a encore d'autres, il y a des points de convergence,
02:21 mais il y a des différences, et je pense qu'il faudrait
02:23 que le Rassemblement national accepte qu'il y ait aujourd'hui des parties
02:26 qui ne soient pas alignées avec eux surtout,
02:28 et qui ont le droit d'exister à côté d'eux.
02:30 C'est vrai que beaucoup d'électeurs ont parfois du mal à voir
02:31 justement les différences qui vous séparent, en disant
02:33 "Bon ben on n'a qu'à voter pour celui qui est le plus haut dans les sondages".
02:36 C'est quoi votre différence principale ?
02:37 En tout cas, ce dont je suis convaincue, c'est qu'aujourd'hui,
02:40 il y a pour les électeurs du Rassemblement national,
02:42 leur objectif dans ces élections n'est pas d'empêcher
02:45 Marion Maréchal d'arriver au Parlement européen.
02:47 Je crois que leur objectif principal, comme ceux d'ailleurs de Reconquête,
02:50 c'est de battre Emmanuel Macron au Parlement européen.
02:52 Et là, j'y reviens, le seul groupe aujourd'hui qui peut battre Emmanuel Macron
02:56 au Parlement européen, et donc imposer une nouvelle majorité,
02:59 et mettre fin à l'actuelle majorité qui est celle des socialistes,
03:01 des macronistes et du groupe LR, qui gouverne ensemble au Parlement européen,
03:05 c'est le groupe auquel nous appartenons.
03:07 Parce que vous ne siégez pas dans le même groupe au Parlement européen.
03:10 Vous ne siégerez pas dans le même groupe.
03:11 Exactement. Et donc une fois de plus, ne nous laissons pas avoir
03:14 par cette rhétorique du vote utile.
03:15 Le Rassemblement national, je le rappelle, est arrivé premier
03:17 aux dernières élections européennes.
03:18 Il est arrivé premier aux élections européennes précédentes.
03:21 Cela n'a pas influé, si vous voulez, sur la présidentielle.
03:25 Donc ce sont deux élections différentes, deux enjeux différents.
03:27 Et une fois de plus, le 9 juin prochain, l'objectif, c'est que Reconquête ait des élus.
03:31 Et nous en aurons, selon les sondages à l'heure actuelle.
03:34 Vous vous êtes pour l'instant donné à plus de 5%.
03:35 Parfois, on est un peu perdu quand on entend certains de vos anciens
03:38 ou nouveaux alliés, je ne sais pas comment l'appeler, Gilbert Collard par exemple,
03:41 qui dit hier dans une vidéo qu'il va voter utile le 9 juin, qu'il se sent libre.
03:47 C'est pourtant quelqu'un qui avait quitté Marine Le Pen pour rejoindre
03:49 Éric Zemmour à la dernière présidentielle.
03:51 Quand il dit "je vais voter utile", c'est qu'il va voter Jordan Bardella.
03:53 Oui, Gilbert a toujours eu, j'ai une affection particulière pour lui,
03:56 parce que j'ai siégé pendant quelques années avec lui au Parlement,
03:58 mais il a toujours eu un caractère assez fluctuant.
04:01 Pourquoi il vous quitte alors ?
04:02 On va dire, voilà, bon, ça date déjà d'il y a un petit moment.
04:04 Il y a eu une mésentente post-présidentielle, c'est son choix.
04:08 Mais je pense qu'une fois de plus, il se trompe sur l'enjeu de ces élections européennes,
04:12 puisque une fois de plus, il n'y a pas de vote utile aux élections européennes.
04:15 Toutes les listes qui feront plus de 5 % auront des élus.
04:18 Donc moi, je crois qu'il est nécessaire aujourd'hui qu'il y ait un parti de droite authentique,
04:21 tel que nous, qui soit très engagé sur la défense de l'identité,
04:24 mais qui soit aussi dans une logique de défense d'un programme économique à droite.
04:28 Nous sommes les seuls de ce point de vue-là, et c'est une grande différence
04:30 avec le rassemblement national, plus conservateur sur les sujets de société,
04:34 qui puisse exister, qui puisse porter la voix des Français au Parlement européen,
04:37 comme au niveau national.
04:38 Pendant ce temps à gauche, Marion Maréchal, les choses ne sont pas simples également.
04:41 La question palestinienne est un point de crispation entre les parties de gauche.
04:44 Jean-Luc Mélenchon et la militante franco-palestinienne Rima Hassan
04:47 devaient organiser aujourd'hui une conférence dans l'université de Lille.
04:50 Elle a finalement été annulée par l'université, qui, je cite,
04:53 "dit que les conditions ne sont pas réunies pour garantir la sérénité des débats".
04:56 LFI parle de censure. Est-ce que vous comprenez cette décision de la fac de Lille ?
05:00 Moi, je vous donne une position de principe.
05:02 Ma position de principe, c'est que de toute façon,
05:04 je suis toujours pour la liberté d'expression et de débat.
05:06 Donc je n'aime pas quand il y a des annulations.
05:08 Maintenant, permettez-moi de dire que c'est quand même l'arroseur arrosé.
05:11 Parce que s'il y a bien un parti aujourd'hui politique en France
05:14 qui passe son temps à demander la censure, l'interdiction,
05:17 à faire des menaces, à empêcher des meetings politiques de se tenir,
05:21 voire à soutenir des attaques contre des meetings,
05:23 c'est la France insoumise.
05:25 Je ne peux vous donner que deux exemples,
05:27 notamment qu'on a vécus nous directement,
05:29 notre responsable des jeunes, Stanislas Rigaud,
05:31 qui a été empêché de tenir une conférence à l'université d'Aix-Marseille
05:35 du fait de l'opposition de toutes les forces de gauche,
05:37 dont elle et fille, il y a quelques mois de cela.
05:39 Moi, ne serait-ce qu'il y a dix jours, en Isère,
05:42 un meeting dont elle et fille a demandé l'interdiction
05:45 et qui a même proféré des menaces en disant que
05:47 si le préfet n'interdisait pas cette manifestation,
05:48 ils l'interdiraient eux-mêmes.
05:50 Avec comme chef de file quand même, le collaborateur parlementaire
05:53 du gendre de M. Mélenchon, qui est également député.
05:56 Donc, excusez-moi de vous dire que le sujet central,
05:59 au-delà du fait qu'on peut éprouver un certain plaisir
06:02 à ce qu'ils prennent dans la tête, ce qu'ils font subir en permanence
06:05 aux autres, le sujet central, c'est surtout celui de la présence
06:09 sur leur liste de cette activiste palestinienne,
06:13 avec le sentiment quand même, de la part d'elle et fille,
06:16 de vouloir importer sur le sol français, à travers sa présence,
06:19 un conflit étranger sur le sol français,
06:21 de vouloir cristalliser des oppositions communautaires,
06:24 d'instrumentaliser le sujet de Gaza, pour essayer de bénéficier
06:28 d'une forme de clientisme électoral à l'égard de l'électorat musulman,
06:31 ce que je trouve moi particulièrement détestable,
06:33 vu la gravité du sujet et les conséquences, évidemment, sur le plan humain.
06:37 – Votre thème, Gabrielle Attal, est avérie chatillon
06:39 pour parler autorité ce matin.
06:41 On rappelle que c'est là, dans cette ville de l'Essonne,
06:43 qu'est mort le jeune Shemshedin, 15 ans, passé à Taba, près de son collège,
06:46 et donc un déplacement sur l'autorité pour le Premier ministre.
06:49 Ça devrait vous réjouir de voir le chef du gouvernement
06:51 reprendre en main le dossier de la sécurité ?
06:53 – Oui, il n'y a qu'un sujet, c'est qu'aujourd'hui, on est aux 100 jours,
06:56 100 jours de ce nouveau Premier ministre, rappelez-vous,
06:59 qui a été présenté comme l'enfant prodige,
07:01 on a eu trois jours de communication, tout allait changer,
07:04 le soleil allait de nouveau se lever sur notre pays,
07:06 et puis 100 jours après, la vie d'un Français n'a pas changé,
07:09 à part peut-être la sienne, on est à deux doigts d'ailleurs,
07:11 de faire une alerte enlèvement, tellement on n'en entend plus parler,
07:15 Emmanuel Macron l'a fait disparaître, et moi ce que je déplore,
07:19 c'est que c'est surtout 100 jours sur lesquels on n'a pas eu de réponse véritable,
07:23 déjà pas de feuille de route sur la fin du quinquennat,
07:25 pas d'annonce de grande réforme,
07:28 100 jours sans réponse justement face aux conséquences de l'islamisation du pays,
07:32 face aux conséquences de l'immigration,
07:34 face aux conséquences de l'augmentation de la dette,
07:37 de l'augmentation des déficits commerciaux,
07:39 - Mais sur l'insécurité, qu'est-ce que vous auriez pu faire de mieux
07:40 pour empêcher la mort de cet adolescent par exemple ?
07:42 - Moi je pense, si vous voulez, qu'à un moment donné,
07:43 il faut se poser la question de la réponse pénale
07:45 et des moyens accordés à la justice dans notre pays.
07:47 Ce gouvernement a tendance depuis le début à considérer
07:49 qu'il suffit de mettre un policier, malgré leur travail exemplaire d'ailleurs,
07:53 dans chaque rue pour apporter une réponse.
07:55 Non, la question de l'insécurité, elle se taitera en amont
07:58 avec la politique d'immigration, qui est évidemment en lien
08:01 avec l'augmentation de la criminalité,
08:02 même le ministre de l'Intérieur ne le conteste plus,
08:04 et en aval sur la question de la justice et de la réponse pénale.
08:08 Et là évidemment, il faudrait apporter un ensemble de réformes,
08:11 à la fois matérielles et de procédures et de fonds dans la réponse pénale,
08:16 pour enfin que l'on sorte de ce laxisme d'État,
08:19 de ce sentiment d'impunité,
08:21 et que le criminel qui commet un crime en France
08:23 sache que l'État frappera et ne fera pas vite et fortement s'il le fait.
08:27 Marion Maréchal, tête de l'ISRE Conquête aux élections européennes,
08:29 était l'invitée des 4 REVETS. Merci beaucoup.
08:31 Merci à vous.
08:32 Bonne journée.
08:33 Merci à tous les deux. Merci également à Nick Mottin pour son interview.

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