Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 20/05/2025
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Olivier Faure,  premier secrétaire du Parti socialiste.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00– Bonjour à tous, bonjour Olivier Faure.
00:04– Bonjour, David Wittenberg.
00:05– Merci d'être avec nous ce matin.
00:06Vous allez rencontrer tout à l'heure François Bayrou
00:08pour parler du scrutin proportionnel
00:10sur lequel il souhaite consulter les différents partis.
00:12C'est donc votre tour.
00:13Deux questions courtes et simples.
00:15Est-ce que vous êtes favorable à ce scrutin
00:16et est-ce que c'est le moment selon vous d'en parler ?
00:19– Il y a un drôle de sens des priorités.
00:22La réalité c'est qu'on ne résout pas une crise politique
00:24avec un mode de scrutin.
00:26On le résout tout simplement en acceptant
00:28d'écouter les Françaises et les Français.
00:29Ce qu'ils vous ont dit dans les manifestations,
00:32dans les scrutins, et malheureusement,
00:34ce que François Bayrou n'a pas compris
00:36depuis qu'il est à Matignon,
00:38c'est que quand on n'a pas de majorité,
00:40on bâtit des compromis.
00:41Et notamment sur la question des retraites,
00:43il aurait dû le faire, ce qui pour l'instant n'est pas le cas.
00:46Et s'il ne va pas jusqu'au bout de la logique pourtant
00:49qui a conduit à ce que nous ne censurions pas
00:50le budget 2025, eh bien nous le censurerons.
00:54– Vous censurez le budget d'autant,
00:56c'est ce que vous nous laissez entendre ce matin,
00:58lorsque vous entendez, par exemple,
01:00Gérard Larcher proposer ce matin
01:03qu'il y ait un gel budgétaire dans le prochain budget,
01:06dans la prochaine copie du gouvernement.
01:08Est-ce que ce serait un motif de censure
01:10de la part du Parti Socialiste ?
01:11– Écoutez, la proposition de Gérard Larcher
01:13est très floue, mais moi je suis d'accord
01:14pour dire qu'il y a des économies à faire,
01:16c'est une évidence.
01:17Mais certainement pas comme ça.
01:19Le gel, ça veut dire quoi ?
01:19Ça veut dire que de manière totalement aveugle,
01:22on considère qu'on ne touche plus à rien.
01:24Mais il y a des secteurs qui ont besoin de bouger.
01:26Rendez-vous compte que, par exemple,
01:28le point d'indice des fonctionnaires a été gelé
01:29pendant plus de 10 ans.
01:31Et qu'est-ce qui s'est passé ?
01:32En 23 ans, ils ont perdu 22% de leur pouvoir d'achat.
01:36Est-ce que vous considérez que c'est tolérable ?
01:39Moi, ce que je dis, c'est qu'il y a nécessité
01:41de rechercher les sources d'économies.
01:45Mais surtout, il y a une économie qui a été faite,
01:47c'est en fait, tout simplement,
01:51pendant 7 ans, 8 ans maintenant,
01:54vous avez eu de colossales pertes de financement
01:57avec les cadeaux fiscaux qui ont été réalisés
01:59en direction des plus grandes fortunes
02:01et des grandes entreprises.
02:02Et c'est là-dessus qu'il faut revenir aussi.
02:04Il n'est pas acceptable de devoir réduire la voilure
02:08sur, en fait, nos dépenses de santé,
02:10sur l'éducation, sur nos services publics
02:12et, pendant ce temps-là, avoir des gens
02:13qui affichent une fortune insolente.
02:17Donc, on voit ce que vous demandez.
02:19Vous n'avez pas appuyé sur le bouton de l'encensure
02:21depuis que François Bayrou est à Matignon.
02:23Mais, si on vous comprend bien,
02:24ce n'est pas la voie que vous pourriez suivre
02:26dans les prochaines semaines.
02:27Vous attendez, en tout cas.
02:28Ce n'est pas, évidemment, un laissé-passer
02:31pendant les deux prochaines années.
02:33Il y a des gens qui le disent.
02:34François Hollande l'a dit.
02:35Moi, ce n'est pas du tout mon point de vue.
02:37Moi, c'est le point de vue que je défends.
02:38C'est qu'effectivement, nous devons rester fidèles
02:41à celles et ceux qui nous ont élus le 7 juillet dernier.
02:43C'est un François Bayrou, en tout cas éprouvé
02:45par son audition la semaine dernière
02:46devant la commission d'enquête parlementaire
02:48sur Betaram que vous allez rencontrer ce matin.
02:50Vous êtes très sévère avec lui
02:52dans le livre que vous venez de publier.
02:54Je reviens te chercher.
02:55C'est le nom de l'ouvrage.
02:56Vous dites, si François Bayrou est intervenu
02:58pour couvrir l'institution, il ne peut pas gouverner la France.
03:01On voit votre livre.
03:02Est-ce qu'il vous a convaincu du contraire
03:04la semaine dernière devant la commission d'enquête ?
03:06Il était toujours aussi confus.
03:08Je regrette qu'il ait d'abord cherché
03:10à disqualifier celles qui ont lancé l'alerte
03:13et qui ont permis que le débat existe.
03:16Et il a effectivement été aussi imprécis
03:21qu'il l'avait été précédemment.
03:22Mais est-ce qu'il peut gouverner la France ?
03:23Je reprends compte tenu de cette affaire.
03:25Ce que je disais dans le livre
03:26et ce que je vous redis devant vous ce matin,
03:29c'est que s'il était prouvé
03:31qu'il a cherché à couvrir l'institution,
03:33s'il est intervenu devant la justice, par exemple,
03:35pour expliquer qu'il ne fallait pas toucher à Bétaram
03:38parce que c'était une institution
03:39qu'il entendait protéger,
03:41au détriment des jeunes
03:42qui fréquentaient l'établissement,
03:44là, effectivement, il devrait démissionner.
03:47Alors, vous avez dit dimanche,
03:49je suis un peu jaloux de ton score.
03:50Vous savez, à qui vous avez dit cela ?
03:52Rémi Boussemart, le nouveau président des Jeunes Socialistes.
03:55Vous auriez pu le dire aussi,
03:56même, je ne sais pas si vous tutoyez,
03:58à Bruno Rotaillot,
03:59le nouveau patron de LR,
04:01puisque lui aussi a eu un score très flatteur.
04:04Est-ce que vous êtes également un peu,
04:06non pas jaloux, mais envieux de ce score ?
04:08Puisque je rappelle que vous, Olivier Faure,
04:10vous vous présentez à votre succession,
04:12à la tête du Parti Socialiste.
04:14Les premiers votes auront lieu dans dix jours.
04:16Et le congrès, à la mi-juin,
04:17c'est beaucoup plus serré chez vous.
04:20C'est sûr que c'est toujours flatteur
04:22d'être élu avec un score martial
04:25comme celui de Bruno Rotaillot
04:27ou comme Rémi Boussemart.
04:28Mais la vérité, c'est que je souhaite,
04:32si je trouve, une majorité claire
04:34qui permette de travailler,
04:36qui permette d'avancer,
04:37et notamment qui permette de nouer
04:39les accords avec nos partenaires,
04:41comme je le défends dans ce congrès.
04:43On me dit souvent que les congrès
04:44du Parti Socialiste sont verrouillés,
04:46en tout cas qu'il n'y a pas de surprise
04:47sur l'issue du scrutin
04:48parce qu'il y a les grosses fédérations,
04:51il y a les élus.
04:52Qu'est-ce qui vous différencie fondamentalement
04:54de vos adversaires,
04:56Nicolas Meillard-Rossignol,
04:57le maire de Rouen,
04:58et Boris Vallaud, l'outsider
04:59qui était auparavant votre allié ?
05:02Ce qui me distingue,
05:03c'est toujours difficile de l'expliquer
05:05en quelques secondes,
05:06mais ce qui me distingue,
05:07c'est d'abord que moi je suis un socialiste,
05:09pas un social libéral,
05:10que je suis face au gouvernement
05:12dans une attitude qui n'est pas
05:13une attitude de bienveillance,
05:15mais une attitude de faire respecter
05:17ce que nous défendons
05:18et ce que nous avons porté
05:20pendant la campagne des législatives.
05:22Ce sont des socios libéraux,
05:23je reprends votre expression.
05:24Vous avez dit,
05:25moi je ne suis pas un social libéral,
05:26M. Meillard-Rossignol,
05:27c'est un social libéral.
05:28Parmi les gens qui soutiennent
05:29Nicolas Meillard-Rossignol,
05:30il y a tous les socios libéraux,
05:31oui c'est vrai.
05:33Et donc, moi ce que je souhaite,
05:35c'est aussi un accord
05:37qui va de Ruffin à Glucksmann,
05:39qui permette d'avancer
05:40et de faire en sorte que nous rompions
05:42l'isolement dans lequel
05:44ils tentent de nous mener
05:45pour pouvoir gagner
05:46la bataille des municipales,
05:48puis l'année suivante,
05:49celle des présidentielles
05:50et des législatives.
05:51Olivier Faure,
05:51est-ce que vous souhaitez
05:52qu'il y ait un débat télévisé ?
05:53Notre chaîne d'information,
05:55France Info,
05:55sur le canal 27,
05:58excusez-moi,
05:59France Info,
05:59qui sera bientôt d'ailleurs
06:00sur le canal 16,
06:01a fait une proposition de débat
06:03qui a été acceptée
06:04par M. Meillard-Rossignol
06:05et par M. Boris Vallot,
06:06pas encore par vous.
06:08Est-ce que vous souhaitez
06:10un tel débat
06:11ou au contraire,
06:11vous ne le souhaitez pas ?
06:13Je n'ai pas répondu
06:14à cette question,
06:15mais en fait,
06:16le débat,
06:16il a lieu tous les jours.
06:17Je rencontre dans les fédérations
06:18Nicolas Meillard-Rossignol,
06:19Boris Vallot
06:20et toutes celles et ceux
06:21qui débattent avec moi
06:23et j'en suis très heureux.
06:24C'est un débat interne,
06:25je ne suis pas sûr
06:25qu'il intéresse beaucoup
06:26le grand public
06:27et j'observe que
06:28vous avez parlé
06:29de Rotaillot et Vauquiez,
06:31leur avez-vous fait
06:31une proposition identique ?
06:32Non,
06:33parce que vous avez considéré
06:34que le débat était interne
06:36chez eux.
06:36Il est interne chez nous aussi.
06:38C'est clair.
06:39Votre volonté,
06:39en tout cas,
06:40de réunir toute la gauche,
06:42elle se heurte
06:43depuis plusieurs mois
06:44à l'antagonisme
06:45qui existe désormais
06:46avec la France insoumise,
06:47notamment sur les questions
06:48internationales
06:49et singulièrement
06:50sur la question
06:51du conflit à Gaza,
06:53mais vos positions
06:53semblent évoluer,
06:54en tout cas se rapprocher.
06:55Aujourd'hui,
06:56vous aussi,
06:56je vous cite,
06:57vous parlez d'un génocide
06:59qu'il faut prévenir.
07:00Ce sont les mots
07:01employés par la France insoumise
07:02pourquoi il y a finalement
07:03non pas ce durcissement,
07:05mais cette clarification
07:06dans les termes
07:07que vous employez aujourd'hui.
07:08Mais d'abord,
07:08il n'y a pas chez moi
07:09d'évolution notable
07:10parce que la réalité,
07:11c'est que depuis
07:11le lendemain du 7 octobre
07:13où j'ai pleuré
07:14comme beaucoup,
07:15comme j'imagine
07:16l'immense majorité
07:17des Françaises
07:17et des Français,
07:18l'attaque terroriste
07:19et les morts israéliens,
07:21mais ensuite,
07:22j'ai appelé
07:23à s'il n'y ait pas
07:23une riposte aveugle
07:25et une punition collective
07:26pour les Palestiniens.
07:27Et donc,
07:28depuis toujours,
07:29je cherche au sens
07:30de la Convention de 48,
07:31qui cherche à prévenir
07:33les génocides.
07:34Contrairement au Président
07:34de la République,
07:35je ne pense pas
07:35que ce soit l'œuvre
07:36des historiens.
07:37C'est trop tard.
07:38L'histoire jugera effectivement,
07:40mais nous,
07:40ce que nous avons à faire
07:41comme hommes,
07:42femmes politiques,
07:42comme dirigeants politiques,
07:44nous avons à prévenir
07:45ce qui est en train
07:46de se produire aujourd'hui.
07:47Et l'évidence,
07:48c'est que le caractère...
07:49Ce n'est pas ce que fait le Président ?
07:50Écoutez, j'entends...
07:51Vous le trouvez trop frileux,
07:52il a encore dit
07:52avec le britannique
07:54et le canadien...
07:56J'entends les mots
07:56qui sont prononcés.
07:58Mais ce que je crois aujourd'hui,
07:59c'est que l'époque des mots
08:00est dépassée.
08:01Ce qu'il faut,
08:02c'est des sanctions.
08:03Ce qu'il faut,
08:03c'est que Netanyahou
08:04et son gouvernement suprémaciste
08:06d'extrême droite
08:07entendent que le monde entier
08:10ne laissera pas faire
08:11et que nous ne laisserons pas
08:13commettre un génocide
08:14à Gaza
08:15parce qu'aujourd'hui,
08:16le caractère même intentionnel
08:17est affirmé
08:18par nombre de ces ministres
08:20qui, évidemment,
08:21aujourd'hui,
08:22expliquent qu'ils veulent
08:23éradiquer complètement
08:24la population palestinienne de Gaza.
08:26Monsieur Faure,
08:26comment condamner
08:27la politique israélienne
08:28parler de génocide
08:29sans que cela rejaillisse
08:31sur le regard
08:31qu'ils sont portés
08:32sur les Juifs de France
08:33considérés à tort ou à raison
08:35et souvent à tort
08:36comme complice
08:37de ce qui se passe là-bas ?
08:38Est-ce que cette dérive-là,
08:40vous ne risquez pas aussi
08:41de l'accompagner
08:42comme on le reproche
08:44par exemple à la France insoumise ?
08:45Mais je ne vois pas
08:45le rapport qu'il y a
08:46entre les Français juifs
08:48et Netanyahou
08:49qui est un dirigeant
08:51d'extrême droite israélien.
08:52Quel rapport faites-vous
08:53entre les deux ?
08:54Je n'en fais aucun.
08:55Moi, je n'en fais pas,
08:55mais certains fois...
08:56Mais moi non plus,
08:56je n'en fais aucun
08:57et c'est la raison
08:59pour laquelle
08:59je serai toujours
09:00au premier rang
09:01de ceux qui se battent
09:01contre l'antisémitisme
09:02parce que vouloir
09:04essentialiser les gens,
09:05considérer que
09:05parce qu'ils sont juifs,
09:07ils seraient naturellement
09:08des soutiens de Netanyahou.
09:09Regardez même,
09:10y compris en Israël,
09:11le nombre de manifestants
09:12de Tel Aviv à Jérusalem
09:14qui manifestent aujourd'hui
09:15parce qu'ils ne supportent plus
09:16la politique menée
09:18par Benhamid Netanyahou.
09:19Merci Olivier Faure,
09:20Premier secrétaire
09:20du Parti Socialiste.
09:21C'est la suite de Télématin.
09:22Merci beaucoup.
09:23Merci à Télématin.