Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 08/07/2025
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour Fabien, bienvenue dans les 4V, un mot pour commencer de la disparition de votre ancien collègue Olivier Marlex
00:07qui s'est donné la mort hier à l'âge de 54 ans, il a été président du groupe Les Républicains, l'Assemblée Nationale.
00:13Comment vous avez réagi d'abord à cette annonce brutale ?
00:16Très surpris et effondri en même temps parce que Olivier, je le connaissais bien, j'ai mené avec lui des combats
00:22qui nous sont chers à tous les deux, pourtant nous sommes sur des bancs opposés à l'Assemblée Nationale,
00:26lui chez les LR, moi au groupe communiste et on a défendu ensemble l'industrie, je me souviens
00:31nous étions allés ensemble à Belfort, Alstom, mais aussi Atos, champion du numérique
00:38et donc sur le nucléaire, sur l'industrie, la nécessité de nationaliser des fleurons, tout ça nous étions d'accord
00:46et c'est un homme qui était un gaulliste sincère, authentique et c'est peut-être pour ça qu'on s'entendait bien d'ailleurs.
00:53Ça fait beaucoup réagir parce que ça montre aussi, même si les causes sont très personnelles,
00:58la dureté de la vie politique, le fait qu'effectivement ce n'est pas un engagement comme les autres parfois.
01:05Oui, c'est ce que je me suis dit aussi, c'est que nous sommes toujours sur un fil,
01:09on prend beaucoup de coups et si on n'a pas la carapace solide, on peut basculer.
01:14Mais je vois encore Olivier qui récemment avait été élu président du groupe, il écrivait un bouquin.
01:24C'est pour ça que je suis très surpris.
01:28Fabien Roussel, vous étiez hier soir reçu au ministère de l'économie pour préparer ce fameux budget 2026.
01:33Tous les partis seront reçus, d'ailleurs, également pris par le Premier ministre pour préparer ces annonces qui devraient intervenir le 15 juillet prochain.
01:40Est-ce que vous avez le sentiment, hier après cette réunion, que le gouvernement est à l'écoute des propositions des uns et des autres,
01:46notamment celles que vous avez pu lui transmettre ?
01:49D'abord, le gouvernement nous reçoit parce qu'il veut donner le sentiment qu'il construit,
01:53mais sa ligne est claire, c'est qu'ils entendent véritablement, vraiment, prendre 40 milliards de plus dans le budget de la France et dans les poches des Français.
02:04Et donc, nous, nous avons dit des choses très claires, c'est que s'il veut vraiment qu'il y ait un dialogue et que l'on construise ensemble,
02:12il va falloir qu'il écoute aussi ce qui se dit à gauche de l'hémicycle.
02:16Et nous avons dit clairement, nous, que nous ne voulons pas de TVA sociale.
02:20Ça, c'est clair.
02:21Ça, c'est votre ligne rouge, c'est la TVA sociale.
02:22Pas de TVA sociale, pas d'année blanche non plus.
02:26Alors, ça, c'est notre proposition, l'année blanche.
02:28Et l'année blanche, il l'a mis sur la table.
02:30Ça veut dire 6 milliards de prix dans les poches des Français.
02:34Ça veut dire pas d'augmentation des retraites, pas d'augmentation du SMIC,
02:38pas d'augmentation des budgets pour les hôpitaux, les EHPAD, les écoles, alors qu'ils sont en déficit.
02:44Ça veut dire que tous les budgets, les prestations sociales sont gelées et ne sont pas indexées sur l'inflation.
02:49Exactement.
02:49Ça veut dire qu'y compris les budgets pour la sécurité dont on va parler, tout ça ne bouge pas alors que l'inflation se poursuit.
02:58Donc, ça veut dire moins d'argent.
02:59Mais le ministre vous a dit que ça, c'est une option qui est sur la table.
03:02Oui, bien sûr.
03:03Oui, c'est sur la table.
03:04Et en même temps, nous, nous avons vu les chiffres sur la pauvreté en France, par exemple.
03:10La France vient de battre le record du taux de pauvreté depuis 30 ans.
03:16Il n'y a jamais eu autant de personnes en situation de pauvreté, y compris des personnes qui travaillent.
03:209,8 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté dans notre pays.
03:25650 000 de plus en un an.
03:27Les inégalités explosent.
03:29Et donc, il y a de plus en plus de gens en situation de pauvreté.
03:32Et il y a des millionnaires qui, eux, voient leur fortune continuer de croître.
03:37Et c'est là où nous, nous disons qu'il y a besoin de justice fiscale.
03:41C'est essentiel.
03:42Et c'est la voie que nous proposons pour travailler, justement, un budget de justice fiscale.
03:48Donc, quand vous entendez « année blanche », par exemple, ça, c'est une ligne rouge pour vous ?
03:51Ça veut dire automatiquement censure du gouvernement ?
03:53Mais ça veut dire…
03:55Ça, nous en avons parlé hier.
03:57Mais pour nous, il n'y a pas de…
03:58L'objectif n'est pas de faire tomber le gouvernement.
04:01L'objectif, c'est de trouver des solutions pour nos concitoyens.
04:05J'ai parlé au ministre de l'Économie en tendant la main, en lui disant
04:08« Nous ne demandons pas tout notre programme.
04:11Nous demandons juste de pouvoir trouver un accord sur des mesures de justice fiscale. »
04:15Et pour ça, pour trouver un accord, il faut que chacun fasse un pas.
04:18Mais si lui nous dit « C'est ça ou rien », comment voulez-vous qu'on travaille ?
04:21Donc, l'une de vos demandes, c'est d'abandonner cette idée d'année blanche.
04:24Oui.
04:25Nous demandons d'abandonner ces idées qui sont dures pour le pouvoir d'achat.
04:29Mais nous demandons aussi des mesures contre la vie chère.
04:33Nous demandons des mesures pour rendre du pouvoir d'achat aux Français,
04:35pour relancer la consommation dans le contexte de crise internationale que nous vivons.
04:40Nous avons besoin d'une France forte.
04:42Nous avons besoin d'une France qui retrouve de la vitamine.
04:44Ça passe par la relance de la consommation.
04:46Ça passe par un plan de relance de notre économie.
04:49Les Allemands vont injecter 850 milliards d'euros dans l'économie.
04:53Nous demandons, nous, d'injecter, là, par un plan d'investissement,
04:57500 milliards d'euros sur 10 ans pour investir dans le logement,
05:02dans les transports, dans l'énergie, dans la rénovation des logements.
05:06Ça va créer de l'emploi.
05:07Et ça, c'est positif.
05:08Fabien Auxel, vous parlez effectivement d'une éventuelle censure.
05:11Depuis ce matin, officiellement, Emmanuel Macron peut de nouveau dissoudre l'Assemblée nationale s'il le souhaite.
05:15LFI ou encore le Rassemblement national disent qu'il faut revenir aux urnes.
05:18Il ne faut pas uniquement censurer le gouvernement.
05:20C'est ce que vous demandez aussi ?
05:21Moi, ce que je demande, c'est que les Français vivent mieux.
05:24Voilà.
05:25Et donc, la dissolution, c'est ce que le Président peut décider de faire s'il y a une crise institutionnelle grave.
05:32Nous ne souhaitons pas une crise institutionnelle grave.
05:34Nous demandons à ce que les pensions augmentent, les salaires augmentent, à ce que la TVA baisse sur les produits de première nécessité.
05:41Donc, vous voulez négocier avec le gouvernement actuel ?
05:43Mais bien sûr, des mesures concrètes.
05:45Nous avons en face de nous un gouvernement qui a creusé le déficit de la France parce qu'ils ne veulent pas aller s'attaquer aux plus grandes fortunes de notre pays.
05:55Ils protègent les 200 familles.
05:57Nous, nous protégeons le pouvoir d'achat des Français.
05:59Il faut trouver un compromis sur cette question.
06:02Et donc, nous avons mis sur la table la taxe Zutman sur les personnes qui ont plus de 100 millions de patrimoine.
06:07Enfin, on propose de taxer de 2% ceux qui ont plus de 100 millions de patrimoine.
06:12Ce n'est pas la fin quand même.
06:15On peut avancer là-dessus.
06:16On évoquait également la sécurité qui fait de nouveau partie de la priorité des Français.
06:20Et donc, la chef de file des députés LFI, Mathilde Panot, qui a dit ce week-end qu'elle voulait que s'il y avait des maires France insoumise aux prochaines élections municipales,
06:26il désarme les polices municipales et il supprime les caméras de vidéosurveillance.
06:30C'est une provocation de plus ou c'est une conviction que vous pouvez partager avec la France insoumise ?
06:35Je sais que c'est leur conviction, mais ce n'est pas du tout la nôtre.
06:37Pas du tout.
06:38C'est même hors sol.
06:39C'est mal connaître la réalité de notre pays.
06:41L'insécurité grandit en France.
06:43L'insécurité grandit.
06:45Les incivilités routières, les cambriolages, les home-jacking.
06:49Il n'y a pas que les personnalités qui les subissent.
06:50Les plus simples concitoyens subissent du home-jacking aussi.
06:55Mais c'est aussi, bien sûr, les narcotrafiques, le terrorisme.
06:58Nous avons besoin de moyens pour lutter contre tout cela.
07:01Donc il faut plus de moyens pour la police, pour les vidéosurveillance ?
07:04Et c'est à la police nationale de le faire.
07:07Il y a besoin d'une police nationale beaucoup plus forte dans notre pays.
07:12Mais des maires ont fait le choix d'avoir une police municipale et parfois armée.
07:16C'est leur choix.
07:17Bien des fois, ils le font parce que la police nationale se désengage.
07:22En tout cas, pour notre part, il ne s'agit pas du tout d'aller désarmer une police municipale
07:27ou de supprimer des polices municipales, encore moins la vidéosurveillance
07:31qui a toute son utilité pour aider la police nationale.
07:35Moi, quand la police municipale existe,
07:37elle travaille en bonne intelligence avec la police nationale.
07:41Mais je crains aussi une chose.
07:43Si je ne suis pas d'accord avec Mathilde Panot,
07:45je ne partage pas non plus ce que propose M. Retailleau.
07:48Vous renvoyez de sa dos, Mathilde Panot, M. Retailleau.
07:50Parce que M. Retailleau demande à ce que la police municipale
07:54fasse le travail de la police nationale.
07:56C'est l'objet d'un projet de loi.
07:57Il veut leur donner les moyens de police judiciaire.
08:01Et ça veut dire donc de faire du contrôle,
08:03de mener des enquêtes.
08:04Si on met le doigt là-dedans, effectivement, M. Retailleau veut déléguer aux communes
08:11le soin d'assurer la sécurité.
08:13Et ça, ce n'est pas possible.
08:15Surtout quand, en plus, le ministre Lombard nous dit
08:17qu'il va faire des économies sur les communes.
08:19On ne peut pas tout faire.
08:22Justement, à propos des communes, vous êtes actuellement le maire de Saint-Amand-les-Eaux,
08:24dans le Nord.
08:25Vous serez d'abord candidat à un nouveau mandat l'année prochaine, au municipal ?
08:27C'est ça, je m'exprimerai auprès des Amandinois le moment venu.
08:30Et c'est à eux que je parlerai d'abord.
08:31Le Parti communiste a perdu nombre de bastions lors des municipales de 2020,
08:35Saint-Denis notamment.
08:36Est-ce que vous espérez lors de ces municipales en reconquérir certains,
08:39en conserver d'autres ?
08:40Quel est votre objectif ?
08:42Mais d'abord, les maires, le mandat de maire, c'est le plus beau des mandats.
08:45Le mandat de la proximité, le mandat où on agit directement avec les gens.
08:49Et la gauche, quand elle a gagné un grand nombre de communes,
08:52lors des dernières élections municipales,
08:54elle a montré ce qu'elle savait faire,
08:55notamment en mettant en place les transports gratuits,
08:57je pense à l'agglomération de Montpellier,
09:00mais c'est aussi les budgets participatifs,
09:02c'est la restauration alimentaire avec les circuits courts,
09:06ce sont des services publics locaux.
09:07Tout ça, nous savons le mettre en place.
09:09Donc oui, nous voulons créer toutes les conditions
09:12d'être le plus unis possible
09:14pour pouvoir continuer à mettre en œuvre
09:16des politiques progressistes
09:18qui défendent le bien-vivre ensemble,
09:21l'égalité des citoyens.
09:22Quitte à s'allier parfois avec certaines personnes
09:24avec qui vous n'êtes pas tout à fait d'accord,
09:25LFI notamment ?
09:26Si c'est pour devoir mettre en place
09:29notamment ce programme sur la sécurité,
09:32nous sommes en décalage total.
09:34Donc là, il ne pourra pas y avoir d'accord avec eux ?
09:35Bien sûr que c'est impossible d'avoir un accord
09:38sur cette base-là.
09:39Mais dans beaucoup de villes,
09:42nous sommes unis ensemble
09:44pour mettre en place des beaux programmes
09:46qui ont réussi à fonctionner.
09:47Et donc, il faut faire confiance
09:49aux habitants locaux
09:53pour définir le périmètre des rassemblements
09:55au service des habitants d'abord.
09:57Fabien Roussel, pour le Parti communiste français.
09:59Merci d'avoir été l'invité des 4 nouvelles journées.
10:01Merci d'avoir regardé cette vidéo !
10:02Merci d'avoir regardé cette vidéo !

Recommandations