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  • 21/05/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France.

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Transcription
00:00– Merci à vous, Xavier Bertrand, d'être avec nous ce matin.
00:06Vous n'avez pas encore réagi depuis l'élection de Bruno Rataillot
00:09à la tête des Républicains, par en télé en tout cas.
00:12Mais on ne va pas commencer par ça, on va commencer par le rapport
00:14sur les frères musulmans, un rapport qui a été rendu public aujourd'hui.
00:17C'est un sujet que vous connaissez bien dans votre région, vous allez nous le dire.
00:20Bruno Rataillot dit que les frères musulmans veulent faire basculer la France dans la charia.
00:24Est-ce que c'est un diagnostic que vous partagez
00:26et est-ce que vous le constatez vous directement au quotidien ?
00:28– Totalement.
00:30– Les islamistes, les frères musulmans, veulent imposer la charia,
00:36c'est-à-dire montrer que la loi religieuse est supérieure à la loi de la République.
00:39Pas question d'accepter cela.
00:41Et il n'est que temps aujourd'hui, avec ce rapport notamment,
00:44de prendre toute la mesure et de prendre les mesures qui s'imposent.
00:47Vous savez, je suis très attaché à la laïcité, mais ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:51Je vais vous donner un exemple.
00:52On est en novembre 2019.
00:54Je suis avec Bruno Rataillot dans le bureau de Christophe Castaner,
00:58ministre de l'Intérieur, il y a aussi Nicole Belloubet,
01:01qui est la ministre de la Justice, et on demande d'intervenir pour justement interdire,
01:04il a fait une proposition de loi, Bruno Rataillot,
01:07les listes communautaristes qui s'étaient manifestées aux élections européennes.
01:10On dit attention aux élections municipales,
01:12il ne faut pas qu'il y ait ces listes communautaristes,
01:14qui proposaient notamment des menus différenciés dans les cantines
01:17et des horaires différenciés dans les piscines pour que les hommes et les femmes ne soient pas au même moment.
01:22À l'époque, c'était Édouard Philippe à Matignon, ça nous a été refusé.
01:26Alors il y a eu ensuite, après l'assassinat de Samuel Paty, la loi sur le séparatisme,
01:31pour lutter contre le séparatisme, aujourd'hui, il nous faut lutter contre l'antrisme.
01:35Et l'antrisme, c'est notamment ce que j'ai combattu.
01:38Quand je suis comme un lanceur d'alerte à dire qu'il y a les frères musulmans
01:42derrière le lycée Averroès de Lille,
01:46et quand je suspends les versements que je dois faire au lycée Averroès,
01:50c'est justement pour montrer qu'il y a derrière tout cela
01:53à la fois les puissances étrangères, mais l'antrisme des frères musulmans.
01:56Mais est-ce qu'il n'y a pas un problème de loi ?
01:57Puisqu'on sait que les juges ont remis l'école Averroès dans le droit commun, si j'ose dire.
02:05Est-ce qu'il faut changer la loi ?
02:06Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
02:07Par exemple, il y a des propositions ce matin de Gabriel Attal pour Renaissance.
02:11Il dit par exemple qu'il faut interdire le voile dans l'espace public jusqu'à l'âge de 15 ans.
02:15Est-ce que c'est une proposition que vous retenez ou pas ?
02:17La première des choses, moi je suis à la tête d'un mouvement, Nous France,
02:20qui se mobilise sur la question.
02:21Je vous ai dit que la laïcité faisait partie très clairement,
02:23pas seulement de l'ADN républicain, de mon ADN personnel.
02:26On a fait des propositions, notamment pour que soit adoptée le plus rapidement possible,
02:30la proposition de loi de Michel Savin, sénateur,
02:32pour interdire le voile dans le sport, dans les compétitions sportives,
02:35pour être totalement raccord en plus avec la charte de l'olympisme, premièrement.
02:39Deuxièmement, on va se concentrer sur une chose.
02:41On va se concentrer sur une chose, c'est la suite de ce rapport.
02:45Et j'espère, sur un sujet comme celui-là, qu'il y aura moins de politique aéri,
02:48mais qu'il y aura un esprit républicain qui permettra justement de faire reculer l'antrisme.
02:54Vous savez, sur le lycée Averroès, j'ai porté ce combat pendant très longtemps, j'ai été seul.
02:58Alors si aujourd'hui, on peut se mettre tous ensemble pour faire reculer l'antrisme,
03:04notamment des frères musulmans, ça vaut la peine.
03:06Et sur cette proposition précise, c'est oui ou c'est non ?
03:08Je ne suis pas commentateur.
03:10J'attends de savoir si c'est ces propositions qui seront dans le débat,
03:12et je viendrai surtout vous parler de celles de nous, France.
03:14Et puis attendez, il y a aussi un autre point, très important.
03:18On va éviter les amalgames.
03:19Les amalgames, c'est le sport des extrêmes.
03:21On sait, que ce soit LFI, que ce soit le Rassemblement national,
03:26LFI clientéisme électoral, le Rassemblement national, c'est l'amalgame.
03:30On va arrêter de confondre les islamistes et les 6 millions de Français de confession musulmane
03:36qui n'ont pas envie d'être assimilés aux islamistes,
03:40et qui aujourd'hui, eux, sont dans la République.
03:43Donc on doit bien faire la part des choses,
03:44mais on doit être intraitable avec les ennemis de la République que sont les islamistes.
03:48– Sur ce sujet comme sur d'autres, on entend beaucoup Bruno Retailleau,
03:51il s'exprime beaucoup, il y a des rapports, il y a des prises de parole fortes.
03:54– Ça n'est pas d'aujourd'hui, je vous l'ai dit.
03:55– Non, non, ça n'est pas d'aujourd'hui, mais sauf qu'il est beaucoup critiqué,
03:58parce qu'on dit, oui, il parle beaucoup, mais il est quand même ministre.
04:00Que n'agit-il pas davantage ?
04:02Est-ce que c'est un reproche que vous partagez ou pas ?
04:03– Non, sur un sujet comme celui-là, vous avez aujourd'hui un conseil de défense.
04:07Ce n'est pas un conseil de ministre, c'est un conseil de défense,
04:08c'est-à-dire que la République qui veut se défendre et être offensive.
04:11Moi, je plaide, je viens de vous le dire à l'instance,
04:13pour qu'il y ait une offensive républicaine sur ces questions-là.
04:16Il a raison de vouloir bouger les choses.
04:18– Oui, il a raison, ça il veut, mais est-ce qu'il le fait suffisamment ?
04:20– D'une part, il y aura des mesures d'ordre réglementaire qui peuvent être prises.
04:24Je souhaite très rapidement.
04:26Et si on a besoin d'une loi, qu'on arrête justement les calculs,
04:29les arrières-pensées,
04:30et qu'on soit très clairement à voter ensemble une loi
04:33pour faire reculer ce fléau qui est justement l'entrisme des frères musulmans.
04:38– Renaud Retailleau, qui a donc été élu à la présidence de LR,
04:42dans un fauteuil, vous l'aviez soutenu.
04:44– Large fauteuil.
04:45– Large fauteuil, oui, trois quarts des électeurs ont voté pour lui.
04:48Est-ce que vous dites ce matin la droite est de retour ?
04:51– C'est surtout que nos électeurs se disent aujourd'hui,
04:54il y a la possibilité de compter à nouveau,
04:58que les idées de droite puissent permettre de rassembler.
05:01Parce que l'enjeu est là,
05:02ce n'est pas seulement de rassembler les adhérents de LR,
05:05c'est de rassembler l'ensemble des Français.
05:07Les Français, vous savez, ils sont attachés à quoi ?
05:09Ils sont attachés à la fois à l'ordre, à la sécurité,
05:13ils sont aussi attachés au travail,
05:14permettre à ceux qui travaillent de gagner leur vie,
05:16ce sont des valeurs que nous portons.
05:18Et c'est aussi plus complexe que cela.
05:20Parce que la droite doit rassembler les Français qui vont bien,
05:22les Français qui vont moins bien.
05:24Elle doit rassembler les Français de toute confession.
05:26Elle doit rassembler les Français de tous âges.
05:28– Et Bruno Retailleau, il peut rassembler ou il est trop clivant ?
05:31– On a l'impression que c'est un peu ce que vous voulez dire entre les lignes.
05:33– Non, c'est la ligne que je porte.
05:35Je crois à une droite populaire, je crois à une droite de rassemblement.
05:39Je l'ai soutenu Bruno Retailleau, dès le début,
05:40je pense avoir été l'un des premiers à souhaiter sa candidature.
05:43Parce que je pense qu'en plus, il a le tempérament et les qualités
05:45pour permettre à chacun de travailler ensemble.
05:48Ce qu'il a fait au Sénat, au sein du groupe sénatorial.
05:52Même quand vous n'êtes pas sur la même ligne que lui,
05:54il permet de s'exprimer.
05:55Et puis aussi, il a la sincérité de son engagement.
05:58Et son rôle aujourd'hui, ça va être de fédérer,
06:00et c'est de créer un collectif.
06:02On a les priorités devant nous, les élections municipales, tout de suite,
06:05et puis aussi le projet, les idées, bien évidemment.
06:08– Est-ce qu'il pourrait incarner ce projet ?
06:09Il va être difficile à contourner maintenant dans cette course à l'Élysée 2017 ?
06:13– Il est tout à fait légitime pour avoir cette ambition,
06:16comme d'autres comme moi.
06:17Il est totalement légitime.
06:19Mais le moment n'est pas venu aujourd'hui de se tromper.
06:23On a élu le président des Républicains,
06:25on n'a pas désigné le candidat à l'élection présidentielle.
06:28Ça viendra en son temps et on verra aussi
06:30qui est le mieux placé le moment venu pour rassembler.
06:33– Quand on regarde les sondages aujourd'hui,
06:34le mieux placé, ce n'est pas quelqu'un des Républicains,
06:36enfin c'est un ancien des Républicains qui s'appelle Édouard Philippe.
06:39On le voit dans le nouveau sondage qui a été réalisé il y a quelques jours.
06:42– Plus qu'un ancien des Républicains, c'est un héritier du macronisme.
06:44– C'est un héritier du macronisme, il a été Premier ministre,
06:46vous l'avez mis un petit taquet en début d'interview sur les…
06:51– Je rappelle des faits ?
06:51– Oui, mais bon, forcément, vous vous rappelez les faits,
06:55mais il y a un petit message politique derrière.
06:57– Oui, parce que je veux vous dire une chose,
06:58on dit aujourd'hui que tout le monde se réveille.
07:00Mais bon sens, ça ne date pas d'aujourd'hui, ces combats.
07:02Averroès, ça a quelques années.
07:04Ce dont je viens de vous parler sur les listes communautaristes, c'est 2019.
07:07– Et donc ce que vous dites, c'est qu'Édouard Philippe, il n'est pas légitime
07:09sur ces sujets-là, puisqu'à l'époque, vous n'avez pas donné raison.
07:13C'est ça qu'on entend dans ce que vous dites ?
07:14– Il faut une rupture profonde, il faut arrêter l'angélisme,
07:17il faut se battre contre ceux qui nous combattent.
07:19Et encore une fois, on le fait aujourd'hui, c'est bien en politique,
07:22il n'est jamais trop tard.
07:23Mais ça vous demande plus d'énergie, ça vous demande plus de moyens.
07:26Et encore aujourd'hui, tiens, je vais vous dire une chose,
07:29on est à 18-24 mois de l'élection présidentielle.
07:32Je n'ai pas envie que ce soit 18-24 mois d'immobilisme.
07:34Ça fait un an que le pays est paralysé suite à la dissolution
07:38et le fait qu'il n'y ait pas de majorité.
07:40Mais ça ne va pas continuer comme ça, que ce soit dans tous les domaines,
07:43que ce soit dans le domaine de la sécurité,
07:45que ce soit dans le domaine du pouvoir d'achat, tiens l'emploi.
07:47On a eu le sommet de Chouze-France, qui est une bonne chose
07:50parce que ça permet justement d'avoir des investissements en France.
07:53– Alors on va y revenir, parce qu'il y a notamment des investissements
07:55dans les Hauts-de-France.
07:55Mais d'abord, sur ce sondage, quand on regarde Bruno Retailleau,
07:57il est loin du Rennes, il est loin d'Edouard Philippe.
07:59– Est-ce qu'il peut rattraper ce retard-là ?
08:01Ou est-ce qu'il faut une candidature commune
08:02et qu'Edouard Philippe et Bruno Retailleau s'entendent ?
08:04– Parce qu'on est loin de l'élection présidentielle.
08:06Alors ça, c'est quand même l'un des grands marronniers des médias,
08:10de la politique, on veut toujours faire l'élection avant l'élection.
08:12Et on sait pertinemment que deux ans avant,
08:15ça n'est jamais la photographie finale.
08:17Parce que c'est les Français qui décident,
08:19ce n'est pas les partis, ce ne sont pas les médias,
08:21ce ne sont pas les sondages.
08:22Mais en attendant ça, bon sang, il faut qu'on bosse quand même, tous.
08:26Je sais qu'il y en a beaucoup qui sont là à dire
08:28« Ah, mes idées, vous les aurez dans deux ans. »
08:30« Ah, moi, je me réserve pour dans deux ans. »
08:31Non, il y a 2025, il y a 2026.
08:34Et c'est là qu'il faut se mobiliser,
08:35notamment sur la question de l'emploi.
08:37– Il faut une alliance pour les municipales alors ?
08:39Parce que ça va être un sujet entre LR et Horizon.
08:42– De toute façon, ça sera des listes de rassemblement.
08:44Vous savez, j'ai été maire.
08:45On a à chaque fois des listes de rassemblement,
08:48ce n'est pas nouveau.
08:48Et vous avez même aussi des personnes qui sont sur des listes
08:50qui ne sont dans aucun parti politique.
08:52Parce qu'il y a beaucoup de Français qui ne sont pas dans les partis politiques,
08:54qui n'adhèrent pas à un parti.
08:55– Vous avez été maire, vous êtes maintenant président de la région Hauts-de-France,
08:58élu local, et vous êtes au quotidien dans la bagarre pour les emplois.
09:02Il y a parfois des bonnes nouvelles quand même,
09:03souvent des mauvaises, mais parfois des bonnes,
09:05notamment l'implantation d'un site de camions électriques
09:07qui va arriver chez vous.
09:09Ça va représenter combien d'emplois ?
09:10– J'y serai tout à l'heure.
09:11J'ai rencontré différentes entreprises, les investisseurs,
09:14ce sera à Valenciennes.
09:15On parle de 300 emplois, plus ensuite.
09:18Mais ça montre une chose sous France.
09:20Quand l'État et les collectivités locales,
09:23les régions notamment, les métropoles, les communes,
09:25on bosse ensemble, ça montre que l'immobilisme
09:28n'est pas une fatalité.
09:29Mais plusieurs choses sur Chous France.
09:30Il faudrait qu'on parle un peu moins en milliards
09:33et un peu plus en emplois.
09:34Je vous remercie d'avoir posé la question sur le nombre d'emplois.
09:37Deuxième remarque, c'est qu'il y a Chous France,
09:39mais il y a aussi des dossiers, vous avez parlé de ce qui va mal,
09:41sur Arcelor.
09:42J'attends parce que le Premier ministre est aux abonnés absents,
09:45on l'a compris, sur le dossier d'Arcelor.
09:46Des centaines de salariés sur le carreau et des milliers
09:49qui veulent savoir si ArcelorMittal va rester présent en Europe
09:52pour produire de l'acier.
09:54Je voudrais que tout le monde se mobilise sur ce dossier
09:56pour faire pression, sur ArcelorMittal pour les salariés licenciés,
10:01mais aussi sur la Commission européenne pour qu'on prenne les mesures
10:03pour protéger la production d'acier en Europe.
10:06Et ça, je ne veux pas attendre deux ans.
10:08Avec les syndicats, avec les élus, on va se battre.
10:10Et un coup de maintien, notamment au plus haut sommet de l'État
10:13du Président de la République, ça serait bien là-dessus
10:16pour qu'encore une fois, on puisse agir efficacement.
10:19On ne va pas attendre deux ans pour avoir des résultats.
10:22Est-ce qu'on est dans une ambiance de fin de règne ?
10:24C'est ce qu'on croit comprendre dans ce que vous nous dites.
10:25Vous avez entendu peut-être la porte-parole.
10:26Je suis en train de vous démontrer qu'on ne peut pas se permettre
10:28d'entendre une ambiance, parce que les Français attendent.
10:31Est-ce que vous êtes d'accord avec Sophie Prima
10:32et la porte-parole du gouvernement quand elle dit
10:33que le macronisme probablement trouvera une fin
10:36dans les mois qui viennent ?
10:38C'est les Français qui décideront.
10:39S'ils veulent un héritier du macronisme
10:41ou s'ils veulent une rupture complète.
10:42Et c'est les Français qui décident,
10:44ce n'est pas les commentateurs.
10:45Merci beaucoup, Xavier Bertrand.

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