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  • 27/05/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Boris Vallaud, député des Landes et président du groupe PS à l'Assemblée.

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Transcription
00:00Vous jouez gros parce qu'il y a le vote ce soir, le premier tour pour élire le premier secrétaire.
00:07Bonjour à vous, c'est une journée un petit peu tendue.
00:10On va y revenir dans quelques instants, mais d'abord à l'actualité,
00:12parce que vous êtes aussi le patron des députés socialistes.
00:14Hier, il s'est passé un événement important qu'on a vu dans le journal.
00:16La loi agricole n'a pas été débattue, elle a été rejetée pour contourner l'obstruction du LFI et des Verts.
00:22Est-ce que vous regrettez ce rejet ou pas ?
00:24Oui, je le regrette. C'est un précédent qui est extrêmement grave.
00:28La réalité, c'est que des parlementaires eux-mêmes, le rapporteur de ce texte,
00:33décide de ne pas débattre de ce texte à l'Assemblée nationale
00:35et de tout renvoyer dans une forme de conclave, puisque le mot maintenant est à la mode,
00:39qui est la commission mixte paritaire.
00:41C'est parce qu'on était loin du texte initial ?
00:43On était loin du texte initial, on n'en sait rien, puisque le débat n'a pas même commencé.
00:48Le problème, c'est qu'on ne peut pas se déposséder de l'exigence démocratique de débattre dans l'hémicycle.
00:54Vous savez, il y avait eu une conférence des présidents l'après-midi,
00:56un certain nombre de groupes de gauche, je le dis d'autant plus tranquillement
00:59que pour ce qui concerne les socialistes, nous avions une centaine d'amendements,
01:02mais les autres groupes avaient proposé d'accepter ce qu'on appelle le temps législatif programmé,
01:08c'est-à-dire d'encadrer dans un certain nombre d'heures le débat,
01:11de retirer leurs amendements, une partie de leurs amendements,
01:15pour que le débat puisse avoir lieu.
01:16Et puis la droite, l'extrême droite, finalement, ont préféré,
01:19parce que c'était plus commode pour elles, peut-être, de tout renvoyer.
01:22Mais c'est extrêmement grave, parce que ça pourrait se reproduire sur beaucoup d'autres sujets,
01:26et finalement, donner le dernier mot plutôt à ce petit conclave de quelques députés,
01:31plutôt que débat démocratique, transparent, j'allais dire,
01:35sous les yeux des Françaises et des Français,
01:36sur un sujet qui est un sujet important, qui est celui de l'agriculture.
01:39On a entendu Mathilde Panot dire qu'elle déposera une motion de censure,
01:43et les filles, en tout cas, déposera une motion de censure,
01:44vous pourriez la voter ou pas ?
01:45Mais, songez bien que là, il s'agit...
01:47Enfin, qui sont les responsables de la situation dans laquelle nous sommes au premier chef ?
01:51Ce sont les députés eux-mêmes.
01:53C'est le Bloc central, c'est le rapporteur, c'est le Rassemblement national.
01:58C'est eux qui ont décidé, d'une certaine manière, de se s'aborder
02:00et de se priver du pouvoir de l'Assemblée nationale.
02:03Ça n'est pas le gouvernement.
02:04En réalité, ceux qu'il faudrait sanctionner, si c'était possible,
02:06c'est ceux que nous ne pourrons pas, évidemment, atteindre à travers une motion.
02:09Et vous ne vous associeriez pas à une motion de censure.
02:12On en parlera ce matin, en réunion de groupe avec les socialistes.
02:14Si on vous comprend bien entre les lignes, ce n'est pas vraiment ce que vous portez.
02:16Sur le fond, peut-être d'un mot, parce qu'il y a l'interdiction,
02:20de la réautorisation plutôt d'un insecticide qui est très critiqué,
02:23mais sauf que ce produit, il n'est pas interdit dans les autres pays d'Europe.
02:25Donc, les agriculteurs français, ils disent, nous, on veut être traités comme les autres,
02:28ni plus ni moins.
02:29Mais ça, c'est évidemment un sujet.
02:30Et les socialistes ont, à travers des commissions d'enquête sur les pesticides,
02:35sur les plans néonicotinoïdes, travaillé sur ce sujet-là.
02:38C'est eux qui ont proposé des clauses miroirs pour que, effectivement,
02:40les règles de la concurrence soient loyales en Europe.
02:43Il y a probablement aussi à faire en sorte que ce soit une autorité européenne
02:46qui, au fond, se prononce pour l'ensemble des pays de l'Union européenne
02:52pour que la loyauté de la concurrence soit consacrée.
02:55Mais mesurez bien que ce qu'il y a dans ce texte est en fait un grand mensonge
02:59fait aussi aux agriculteurs.
03:00Il n'y aura pas un euro de plus dans le cours des fermes,
03:02parce que la question de la rémunération des agriculteurs n'est pas abordée.
03:07Il n'y aura pas non plus un jeune agriculteur de plus installé
03:10puisqu'il n'y a rien sur le foncier agricole.
03:13Et que, par ailleurs, mettre en cause l'indépendance de l'ANSES,
03:17c'est-à-dire de l'autorité scientifique qui se prononce sur la dangerosité des produits,
03:20qui les autorise ou qui les retire ou qui peut donner des délais pour cela,
03:25contesté.
03:25Si vous le faisiez avec les médicaments destinés aux hommes,
03:28évidemment, vous vous en inquiéteriez pour votre propre santé.
03:31Alors, autre sujet important, l'état des finances publiques,
03:34et notamment la Sécu, elle est pratiquement menacée de faillite.
03:37En tout cas, c'est ce qu'on croit comprendre en lisant le rapport alarmiste
03:40de la Cour des comptes, un rapport qui est très détaillé.
03:43Et la Cour des comptes dit qu'il n'y aura plus de liquidités d'ici à 2027.
03:46Est-ce qu'elle a raison, d'après vous, d'être alarmiste à ce point,
03:49la Cour des comptes ou pas ?
03:51C'est le rôle de la Cour des comptes que de nous alerter.
03:52Et nous devons entendre ces alertes.
03:55Mais je voudrais dire d'abord une chose.
03:57Depuis 2017, nous sommes passés de 35 à 80 milliards d'exonérations
04:01de cotisations sociales.
04:03C'est-à-dire que ce qui vient financer notre modèle social
04:06est asséché par des décisions du gouvernement lui-même.
04:11Et c'est pour favoriser le développement économique,
04:14donc l'emploi, donc les rentrées aussi.
04:16Mais ce que dit la Cour des comptes,
04:18si vous le lisez jusqu'au bout et sans omettre de le prendre en compte
04:24dans son entièreté, c'est que la politique déployée par Emmanuel Macron
04:27a trouvé ses limites et est allée beaucoup trop loin
04:30dans les exonérations, les baisses d'impôts, etc.
04:33Et donc, il faut trouver des financements.
04:35Ça ne nous exonère pas de la responsabilité,
04:37de nous poser la question du fonctionnement de l'assurance maladie,
04:40de la façon dont on peut, sans aucun doute, réaliser des économies.
04:43Mais vous avez bien compris que depuis des années,
04:47nous ne nous posons pas la question des recettes,
04:50si ce n'est que dans un sens,
04:52sans qu'il y ait nécessairement d'efficacité économique, sociale ou sur l'emploi.
04:57Mais les deux questions vont nos pairs sur les économies, par exemple.
04:59Vous soutenez le mouvement des taxis, par exemple.
05:01C'est juste 300 millions d'euros.
05:02Et on sait bien qu'il y a quand même, malgré tout,
05:04des abus sur le transport sanitaire.
05:06Et on a l'impression que les socialistes disent non à tout.
05:08Je crois qu'il faut tout regarder.
05:09La question de l'augmentation des dépenses de transport sanitaire
05:13doit être regardée.
05:14Mais ce qui doit être regardé aussi,
05:15c'est la possibilité pour les chauffeurs de taxi
05:18de vivre de leur métier
05:19et de l'exercer dans la loyauté de la concurrence.
05:22C'est aussi pour ça qu'il y a un sujet qui est un sujet VTC.
05:25Ensuite, quand vous regardez la question de l'hôpital
05:26et que vous faites le constat que presque entre 20% et un quart
05:31du temps de travail des soignants
05:32est consacré à ce qu'on appelle le codage,
05:34c'est-à-dire à des démarches administratives.
05:35Est-ce que là, il n'y a pas des simplifications à opérer ?
05:39Est-ce que dans les modalités de prescription
05:41d'un certain nombre de médicaments,
05:42il n'y a pas des questions à se poser ?
05:44On est un des pays qui prescrit le plus.
05:46Il y a des choses à regarder.
05:48Et puis, il y a aussi des recettes supplémentaires
05:50à prendre en considération.
05:52J'évoque la question du grand âge.
05:54Vous savez, on est une société qui vieillit.
05:56Eh bien, on a besoin là aussi de se poser la question
05:57de financement nouveau,
05:58peut-être à travers la taxation des très grands,
06:01des très gros héritages
06:02qui épargneraient le produit d'une vie de travail
06:04pour l'essentiel des Français.
06:05Alors, qui va porter ces sujets au sein du PS ?
06:07C'est donc l'une des questions du jour
06:08avec le vote ce soir pour relire le prochain Premier secrétaire.
06:11Vous êtes candidat, tout comme Olivier Faure
06:12et Nicolas Maillard-Rossignol, le maire de Rouen.
06:15Est-ce que vous êtes d'accord
06:16si on dit que vous êtes un peu l'outsider de ce premier tour ?
06:18Je n'en sais rien, ça, on pourra le lire peut-être ce soir ou demain matin.
06:21Vous savez très bien que tous les gens qui se penchent
06:22sur l'arithmétique complexe, certes, du vote socialiste,
06:26ont ce sentiment-là.
06:27Eh bien, moi, je pense qu'on a fait une campagne enthousiaste,
06:30une campagne d'idées.
06:32Sans débat, c'est dommage.
06:33Les débats, on les a eus dans les fédérations,
06:37dans les sections du Parti socialiste.
06:38Mais pas entre vous, pas entre les grands.
06:39Je l'aurais souhaité, évidemment, téléviser
06:41pour qu'on s'adresse aussi aux Françaises et aux Français.
06:44J'ai fait aussi en sorte que ce soit un congrès d'idées.
06:47C'est la raison pour laquelle j'ai posé sur la table
06:49un sujet qui prospère dans le débat,
06:51qui est celui de la démarchandisation,
06:54qui est, au fond, le constat assez simple,
06:56que chacun des aspects de notre vie
06:57est saisi par cette logique marchande.
06:59Sur ce concept-là, il sera d'accord,
07:01Olivier Faure, Nicolas Maillot-Rossignol aussi.
07:03Qu'est-ce qui vous différencie tous les trois ?
07:05On a du mal à le sentir.
07:06Je voulais que nous soyons...
07:07Vous avez raison.
07:08Moi, je pense que l'essentiel,
07:09et d'ailleurs, ils le disent aussi,
07:11nous rassemblent.
07:12Sauf que le seul qui fait une vraie proposition,
07:14qui continue de faire une vraie proposition
07:15de rassemblement en disant
07:17« Ensuite, nous allons nous retrouver tous ensemble
07:19parce que nous avons les échéances municipales,
07:21parce que nous avons les échéances présidentielles,
07:23que nous devons être utiles à la vie
07:24des Françaises et des Français. »
07:25Et c'est la raison pour laquelle
07:26il fallait dans ce débat aussi
07:28que ce soit un débat d'idées,
07:29pour que l'on puisse dire aux Français
07:30qui nous sommes, ce que nous voulons.
07:32Et c'est pour ça que j'ai porté
07:33un certain nombre d'idées.
07:35Moi, je voudrais dire une chose,
07:37c'est que ce congrès,
07:38ce n'est pas un grand drame qui se joue.
07:40Le débat démocratique,
07:41il est rare dans les partis.
07:43Le Parti Socialiste est un des rares partis
07:44à avoir cette exigence,
07:46cette vitalité.
07:48Et je souhaite qu'aujourd'hui,
07:49les militants votent
07:51en choisissant la perspective du meilleur,
07:54du combat contre l'extrême droite,
07:56du combat contre les inégalités,
07:57du combat contre le réchauffement climatique
07:58et pour que les hommes et les femmes
07:59puissent vivre de leur travail.
08:00Ce qui est important,
08:01c'est la perspective de 2027.
08:02Vous souhaitez quoi, vous ?
08:03Est-ce que vous souhaitez une grande primaire ?
08:05D'où à où ?
08:06C'est quoi les curseurs que vous placez ?
08:07Puisque chacun place ses propres curseurs.
08:09Est-ce que vous incluez Valécy dedans,
08:12par exemple ?
08:12Je crois que nous avons soldé,
08:13dans la période récente,
08:14ce qui avait été le désaccord
08:16du dernier congrès des socialistes,
08:17c'est-à-dire notre relation
08:17à la France insoumise.
08:19Chacun dit...
08:19Donc il n'y aura plus jamais d'accord ?
08:20Chacun dit...
08:21Il n'y aura pas d'accord général.
08:22Chacun dit qu'il souhaite
08:23une nouvelle géographie
08:24de l'union de la gauche.
08:25Et moi, je souhaite l'union de la gauche
08:26dans un périmètre
08:27qui va de Raphaël Luxman
08:28à François Ruffin,
08:29d'Aurore Laluc
08:30à Clémentine Autain.
08:32Et qu'il puisse y avoir...
08:33Voilà.
08:34Et qu'il puisse y avoir
08:34un candidat commun
08:35parce que nous devons...
08:36Moi, c'est le mantra.
08:38Nous devons...
08:38La gauche doit battre
08:39le Rassemblement national
08:39au premier tour.
08:40Parce que je vois ces moussées.
08:42Vous l'avez vu encore hier.
08:44Le Front Républicain.
08:45Et l'union des droites,
08:46elle se fait aussi
08:47sous nos yeux.
08:48Et j'allais dire...
08:49Sans prise en compte
08:52des risques
08:53sur nos principes républicains,
08:55notre modèle social.
08:56Dernière chose,
08:56même si vous croyez
08:57évidemment en vos chances.
08:58Si vous n'êtes pas
08:59au second tour,
08:59vous soutenez qui
09:00entre Olivier Faure
09:00et Nicolas Maillot-Signal ?
09:01Je me disais bien
09:02que vous alliez poser
09:02cette question-là.
09:03Je ne veux pas...
09:04Elle est légitime ?
09:04Je ne veux pas...
09:05Oui, mais écoutez...
09:06Peut-être auront-ils
09:07à me soutenir cet après-midi.
09:09Je le souhaite.
09:09Beaucoup de militants le souhaitent.
09:11Faisons un congrès
09:12pour le meilleur,
09:13un congrès d'idées,
09:13un congrès de rassuronnement.
09:15Et c'est ce que j'ai proposé
09:16dans ce congrès.
09:16En général, on dit
09:17pour le meilleur
09:17et pour le pire.
09:18Mais voilà,
09:18ce n'est pas ce qu'on vous souhaite.
09:20Allez, les résultats,
09:21ce sera le nuit prochaine,
09:22peut-être demain matin même.
09:22Merci beaucoup.
09:23Merci.
09:23Merci.

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