- 16/04/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
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00:00Merci beaucoup d'être là, Catherine Vautrin, au lendemain de cette fameuse conférence sur le budget.
00:07D'abord, peut-être une réaction sur ce que vient de nous expliquer Axel.
00:09On dit qu'on veut réindustrialiser la France, mais il y a des mairies ou des élus qui disent
00:14« Nous, on n'en veut pas ». Que pensez-vous de cette action des écologistes qui dégoûtent les industriels ?
00:18Moi, je pense que c'est un enjeu de souveraineté absolument majeur.
00:21Quand on voit la situation industrielle, quand on voit surtout la situation mondiale, politique mondiale,
00:27si la France veut être souveraine, il faut qu'elle ait des usines.
00:30Ces usines créent de l'emploi. Quand on crée de l'emploi, on crée de la richesse.
00:33Ça répond au sujet des finances publiques. Donc, vous voyez, c'est absolument indispensable.
00:36Alors, justement, les finances publiques. Le Premier ministre, hier, il a dressé un constat qui se voulait alarmant.
00:40François Bayrou, il a eu des mots forts. Mais finalement, aucune annonce sur les mesures.
00:44Ça ressemble à un budget impossible, pour reprendre le titre des échos ce matin.
00:49Ça a servi à quoi, finalement, cette réunion hier ? Est-ce que vous préparez les esprits au pire ?
00:52Je crois qu'il est important que nous partagions avec les Français la situation financière,
00:57de notre pays.
00:57Mais ils le savent déjà, ça, les Français ?
00:59Pas autant qu'on veut bien le dire. Effectivement, à longueur de JT, on explique le déficit.
01:05Vous avez des générations qui sont nées avec le déficit.
01:07Pour autant, quand on regarde les conséquences de ce déficit sur notre vie,
01:12c'est là qu'il est important que chacun le mesure.
01:15Et que chacun mesure surtout qu'il peut être un acteur.
01:17Si on prend le domaine qui est le mien, celui de la santé, si vous faites de la prévention,
01:21vous êtes moins malade, pardonnez-moi, c'est très basique, mais c'est indispensable.
01:24Donc, il y a tout le sujet de comment chacun, collectivement, freine la dépense,
01:28comment on est prêt à adapter le modèle.
01:30C'est cela que le Premier ministre a voulu montrer hier.
01:32Ce que les Français aimeraient savoir aussi, c'est comment ça va se passer
01:34quand on va entrer dans le dur.
01:36La question des retraités, par exemple, on voit bien qu'elle est dans l'air,
01:39et ça fait partie des pistes.
01:40Il y a les fameux 10% d'abattement fiscal, dont bénéficient les retraités.
01:44C'est quoi votre point de vue ? Il faut les supprimer ou pas ?
01:46Mais vous savez, je crois qu'il faut tout regarder.
01:48Notre situation aujourd'hui...
01:49Vous ne dites pas non ?
01:50Moi, je ne dis non à rien.
01:51Notre travail aujourd'hui, il est d'examiner toutes les pistes.
01:55Les fameux 10% auxquels vous faites allusion, pour qu'on soit clair sur ce que l'on évoque,
01:59c'est une déduction, un abattement fiscal de 4200 euros
02:02que peuvent avoir certains de nos concitoyens
02:05au moment où ils font leur déclaration de revenus.
02:08C'est un des éléments, une des pistes sur lesquelles on peut travailler.
02:11Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui...
02:13Ça, ce serait une hausse d'impôt.
02:14Parce que si on dit pas de hausse d'impôt, ça, c'est une hausse d'impôt.
02:16On n'a pas dit aujourd'hui qu'on allait le faire.
02:18On a dit aujourd'hui, il y a un constat.
02:19Ce constat, c'est un déficit, qui est un déficit extrêmement important.
02:23Et surtout, ce qu'il faut avoir en tête, c'est le montant du coût de la dette.
02:27Le montant du coût de la dette, il est de 63 milliards.
02:30Ça va bientôt être le premier budget du pays.
02:32Comme dans n'importe quel ménage, au moment où vous avez des emprunts
02:37qui sont plus importants que le reste de vos dépenses, il y a un problème.
02:41C'est ça le sujet de la France aujourd'hui.
02:42Et vous dites donc pas non à la suppression de cet abattement.
02:45Est-ce que vous ne dites pas non non plus à une désindication des retraites sur la pression ?
02:49Moi, je crois qu'aujourd'hui, il faut que nous passions en revue pas exclusivement la fiscalité.
02:54Nous sommes déjà le pays qui est le plus fiscalisé.
02:57Donc la question qu'on peut se poser, c'est aussi comment nous pouvons créer de la richesse.
03:01Créer de la richesse, c'est travailler sur notre taux d'emploi, le taux d'emploi.
03:05Mais la désindexation, pardon, la désindexation, c'est oui ou c'est non ?
03:08Mais aujourd'hui, je ne vous dirai oui ou non à rien.
03:11Je vous dis, nous sommes en train d'examiner chacune des pistes.
03:15Il y a d'un côté, qu'est-ce que nous pouvons créer comme richesse ?
03:17Travailler plus, par exemple.
03:18D'un autre côté, comment on dépense moins ?
03:20Ce sont les deux éléments qu'il faut regarder.
03:22Vous êtes prudente parce qu'évidemment, il y a un risque de censure permanent
03:24qui plane au-dessus de votre tête, notamment sur cette question de la retraite.
03:27Mais il y a de toutes les manières, tous les jours, potentiellement une menace de censure.
03:32Il n'y a pas de majorité.
03:33Nous sommes à la fois dans un monde politique nouveau, avec 11 groupes à l'Assemblée nationale,
03:37et dans un contexte international qui est particulièrement nouveau.
03:42Vous avez vu combien le coût de la dette a augmenté parce que le contexte international,
03:47l'arrivée de Trump au mois de janvier, tous ces éléments ont généré des données nouvelles
03:53qui nécessitent que nous travaillions l'ensemble des sujets.
03:56Sur la santé, il y a des pistes sur les dépenses de santé.
03:59D'abord, les arrêts maladie, on sait qu'ils ont explosé.
04:01La ministre du Budget en a parlé hier.
04:03Ça n'est plus tenable.
04:04Comment on fait pour mettre fin, pour de bon, à cette hausse exponentielle des arrêts maladie ?
04:09Alors, on va se le dire, l'année dernière, les arrêts maladie représentent 17 milliards d'euros.
04:15C'est 8% d'augmentation par rapport à l'année 2024.
04:19Après, chacun d'entre vous, vous comme moi, nous sommes dotés d'un capital de santé.
04:23Ce capital, on a une responsabilité, c'est de l'entretenir.
04:27Je prends un exemple très simple.
04:28Évidemment, il y a l'hygiène de vie.
04:29Évidemment, il y a le sport.
04:30Et après, il y a des choses qui fonctionnent très bien.
04:32Ça s'appelle, par exemple, la vaccination.
04:34Si vous voulez éviter, par exemple, d'être malade, vous faites vacciner contre la grippe.
04:39C'est très simple.
04:40Et pour autant, c'est autant d'arrêt de travail en moins.
04:42Vous voyez, ça commence.
04:43Est-ce que ça veut dire, par exemple, si vous êtes malade, mais vous ne vous êtes pas vacciné,
04:46vous ne serez pas indemnisé ?
04:48Aujourd'hui, nous n'en sommes pas là, et ce n'est pas ce que je vais vous annoncer ce matin,
04:53mais ce que je dis ce matin, c'est que chaque Français a une responsabilité,
04:57à la fois sur sa consommation, mais aussi sur ses usages.
05:01Et quand je parle d'usage, il y a aussi tout ce qu'on appelle le gaspillage.
05:04Qui n'a pas, dans son armoire à pharmacie, des boîtes de médicaments ?
05:08On répète ça depuis des années, pardon, ça fait des secondes qu'on entend ça.
05:12Je vais vous dire une chose très concrète.
05:13Qui a signé un arrêté pour que l'ensemble des produits qui servent aux pansements, etc.,
05:18soient limités à une durée de 7 jours ?
05:20C'est moi. Je l'ai fait quand ? Il y a un mois.
05:22Vous voyez, c'est concret, c'est simple, mais ça limite de sortir de chez le pharmacien
05:26avec des cartons comme ça, et des boîtes de pansements, de bandes, etc.
05:29Ça commence par cela.
05:31Et ça, c'est l'effort de chaque Français.
05:33Ça n'est pas un renoncement aux soins, c'est juste une responsabilisation de l'usage.
05:37Autre mesure qui serait explosive, mais qui est plutôt défendue par la Cour des comptes,
05:41et le ministre de l'Économie y est également favorable,
05:42ce serait la mise sous condition de ressources de certains remboursements de la Sécu,
05:46certains remboursements de santé.
05:48Est-ce que vous nous dites, oui, c'est vrai, c'est dans les tuyaux ?
05:50Aujourd'hui, vous faites allusion au rapport qui a été rendu par la Cour des comptes la semaine dernière.
05:54Il a besoin d'être examiné, d'être regardé.
05:57Je vous le redis, toutes les pistes, nous sommes dans une situation,
06:01on ne peut pas se dire, a priori, nous allons éliminer telle ou telle piste.
06:05Toutes les pistes doivent être regardées.
06:06Alors, sur les questions de santé, il y a un sujet qui est un petit peu annexe,
06:10mais en même temps, Kelly, parce que c'est sur la situation à l'hôpital,
06:12on sait que c'est difficile, et il y a une plainte qui a été déposée
06:15à le Cour de justice de la République, contre vous,
06:17et contre également Elisabeth Borne, à la suite de suicides d'enseignants à l'hôpital.
06:21Vous réagissez comment à ce dépôt de plainte ?
06:23Mon premier sujet, c'est d'abord, évidemment, de réagir vis-à-vis des familles,
06:26et de dire combien toutes mes pensées vont vers les familles.
06:29Il n'y a rien de pire que de perdre un proche,
06:30et a fortiori, à cause de la vie professionnelle.
06:33Une fois que j'ai dit ça, sur l'hôpital, je voudrais quand même rappeler
06:36que depuis le Covid, il y a eu des revalorisations extrêmement importantes
06:40en termes de salaire, c'est le fameux Ségur dont on a beaucoup parlé,
06:43et surtout, il y a eu 15 milliards d'investissements
06:45pour améliorer les conditions de travail, pour investir et pour travailler.
06:49L'hôpital est un joyau national, et bien évidemment,
06:53il faut continuer à investir pour les professionnels et pour les patients.
06:57Il y a la question de la santé, il y a la question du travail,
06:59c'est aussi votre champ de compétences, et hier, le Premier ministre a dit
07:02le problème numéro un, c'est ça, les Français ne travaillent pas assez.
07:05Comment les faire travailler plus ?
07:07Est-ce que, alors évidemment, il y a l'emploi des seniors,
07:09ça, c'est pas nouveau, l'emploi des jeunes.
07:11Est-ce qu'il faut aussi lever certaines contraintes, peut-être,
07:12qui pèsent sur les employeurs ?
07:16Je pense qu'il faut surtout avoir un taux d'emploi qui se rapproche,
07:20c'est-à-dire le nombre de gens qui travaillent par rapport
07:22à la population en âge de travailler,
07:24qui se rapproche de la moyenne européenne.
07:27Si nous avions le taux d'emploi de l'Allemagne,
07:29nous n'aurions pas de problème de modèle social.
07:31Donc, on le voit, aujourd'hui, le sujet, c'est d'un côté,
07:35effectivement, les jeunes, on a un taux extrêmement fait,
07:3734% sur les 18-24, et les seniors restent un sujet.
07:41Aujourd'hui, on est à 56% quand on est à 74% en Allemagne,
07:4575% aux Pays-Bas.
07:46Comment on fait ?
07:47On est probablement aussi incitatif, notamment pour les seniors,
07:51parce que travailler un an de plus, alors qu'on a ces années,
07:54c'est une rémunération qui peut intéresser.
07:55Il y a aussi des messages sur le travail.
07:57On a l'impression que tout n'est pas fait pour encourager
07:59les Français au travail.
08:00Quand on regarde les choses très concrètes,
08:01vous avez vu ce mouvement du 1er mai des boulangers,
08:03par exemple, il y en a qui s'ont empêchés de travailler.
08:08Les boulangers, ils voudraient ouvrir le 1er mai,
08:09ils ne peuvent pas, sauf dans des conditions très, très strictes.
08:12Est-ce qu'il faut changer les règles pour leur permettre de le faire ?
08:14Certains avaient été mis à l'amant de l'année dernière.
08:15Alors, c'est une loi, il faut changer la loi, bien évidemment.
08:18Moi, je pense que, un, le pain, c'est une tradition française.
08:20Deux, ça s'achète pour beaucoup de nos concitoyens tous les jours.
08:23Trois, ce qu'une loi a fait, seule une loi peut le défaire.
08:26Évidemment, je regarderai de façon extrêmement proche
08:28la proposition de loi qu'un certain nombre de députés
08:31est en train de préparer, parce qu'il faut que les boulangers
08:33puissent effectivement travailler.
08:34Pour être clair, le 1er mai 2025,
08:37un boulanger qui, lui, et l'entrepreneur, peut travailler.
08:43Par contre, ses salariés, le 1er mai, est un jour chômé.
08:46C'est le seul jour chômé payé.
08:48C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, en tant que tel,
08:51un salarié ne peut pas travailler.
08:53Donc, ça veut dire que rien ne change pour ce 1er mai.
08:54Mais là, c'est trop tôt.
08:55Est-ce que vous pouvez quand même dire, s'il y en a qui ouvrent,
08:57ils ne seront pas mis à l'amende, comme ça avait été le cas l'année dernière ?
08:59Je ne peux pas dire ça, parce que c'est une responsabilité
09:02des inspecteurs du travail, et je ne peux pas prendre le pas
09:06sur les inspecteurs du travail qui contrôlent l'application de la loi.
09:09Mais je peux dire aux boulangers que mon engagement,
09:12c'est de travailler avec les parlementaires
09:13pour qu'on puisse faire bouger la loi,
09:15parce que ça fait partie de ces contraintes
09:17qui méritent d'être desserrées.
09:18Et d'un mot, oui ou non, ça vous choque,
09:19au niveau de rémunération de Carlos Tavares ?
09:21Ce n'est pas mon sujet.
09:23Eh bien voilà la réponse.
09:24En revanche, le 1er mai, c'est votre sujet,
09:25et on a entendu votre réponse.
09:27Ça ira mieux pour 2026.
09:28Merci beaucoup Catherine.
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