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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Aurélien Rousseau, député PS-Place Publique des Yvelines et ancien ministre de la Santé.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Aurélien Rousseau, député PS-Place Publique des Yvelines et ancien ministre de la Santé.
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00:00bonjour monsieur le député ancien ministre de la santé on l'a dit merci infiniment d'être avec
00:06nous au lendemain d'une journée qui a été forcément très très particulière pour vous
00:09chargé en émotions aussi puisque à l'assemblée vous avez fait une révélation choc et vous avez
00:14pris pas mal de monde par surprise en disant ceci période et une situation paradoxale en matière
00:21de cancer chaque jour des traitements nouveaux sont présentés dans le monde entier avec des
00:26perspectives très encourageante et en même temps de très nombreux d'entre nous vivent ou ont vécu
00:34avec le cancer en le disant parfois publiquement comme vous l'avez fait madame la présidente avec
00:39beaucoup de force comme je peux le dire aujourd'hui pas seulement pour excuser de longues semaines
00:44d'absence sur ces bancs mais pour dire aux françaises et aux français que ces sujets
00:49intimes sont aussi des sujets de politique publique alors on voit bien comment vous le dites avec
00:56beaucoup de pudeur entre deux phrases comme ça avec beaucoup d'émotion dans votre voix et on
01:00le comprend c'est votre première prise de parole depuis cette cette annonce expliquez nous pourquoi
01:04vous avez décidé de dire publiquement que vous souffriez ou vous souffrez peut-être encore d'un
01:08cancer je l'ai dit sans sans forcément y avoir réfléchi beaucoup le le sujet du du cancer de sa
01:18prévention de la recherche c'est un sujet que j'ai j'ai porté auquel auquel je tiens beaucoup
01:23que j'ai porté comme comme ministre mais ça vous vient comme ça au moment où vous dites ça n'était
01:27pas écrit en fait je je me dis souvent on est à l'assemblée on parle de sujets si loin de la de
01:36la vie des gens et de l'autre côté le cancer c'est la solitude d'abord le sentiment de solitude c'est un
01:43sujet très intime et en même temps c'est quatre millions de gens qui en souffrent c'est 400 mille nouveaux
01:49cas par an et donc peut-être qu'il faut prendre ce risque de de l'impudeur parce que comme le disait
01:57hier cet intime là il est au fond très politique c'est une politique publique qu'il faut porter
02:03développer et puis je vois depuis hier le nombre de messages de de patients ou de proches de patients
02:11qui me disent ça fait du bien de l'entendre alors même que on a tous autour de nous des gens qui en
02:18souffrent mais ça a cette valeur là aussi de le dire on n'est pas seul et on en parle dans cet
02:24endroit qui est le lieu de la représentation nationale donc si on comprend bien un peu dernier
02:28moment vous décidez de franchir ce pas là vous hésitez un petit peu jusqu'au bout et vous faites
02:32cette annonce et on entend que vous ne le regrettez pas depuis racontez nous ce qui s'est passé après
02:36même au sein de l'assemblée avec vos collègues qui n'était pas forcément au courant oui non pas au
02:41courant comme je vous ai moi même pas totalement je suis je suis très soutenu je l'avais dit à mon
02:48groupe politique le socialiste apparenté je suis très soutenu j'en avais parlé aussi assez tôt à
02:54yaël brown pivet qui elle même il ya quelques mois a dit qu'elle avait souffert de d'un cancer
02:59ce que vous saluez dans cette intervention là tout à l'heure et c'est vrai que quand j'avais vu
03:02l'intervention de yaël et les réactions que ça avait suscité une question de notoriété ou de
03:09mise en scène mais ça fait quelquefois si ça peut faire du bien aussi de dire on est face à ça la
03:16société elle est face à ça et le point que je soulignais c'est qu'on est sans doute face à une
03:21épidémie émergente avec des gens de plus en plus jeunes et ça il faut qu'on en parle il faut qu'on
03:26le traite il faut qu'on soit très fort sur ces sujets même repris l'expression de sous des mis sur
03:30lesquels on va on va revenir mais d'abord donc évidemment ça n'est pas à titre personnel que vous
03:35avez pris la parole mais dans un but politique on le voit bien on l'entend bien pour que le
03:38gouvernement ne coupe pas les budgets sur la recherche sur la prévention contre le cancer ils
03:42sont menacés aujourd'hui ces crédits ou pas on est dans une situation budgétaire qui fait que
03:48aujourd'hui on nous annonce un grand plan d'économie donc tous les budgets peuvent être menacés et cela
03:54justement quand on entend il ya un congrès de cancérologie à chicago qui annonce des progrès
04:01exceptionnels sur l'immunothérapie sur l'immunothérapie notamment sur l'interception du cancer donc il faut
04:08qu'on maintienne cet effort pendant longtemps en france a été y compris c'est un des grands acquis de
04:14ce que le président chirac avait porté un plan cancer il faut qu'on maintienne ces efforts et surtout moi c'est
04:21mon obsession c'est le volet prévention aujourd'hui on sait qu'on peut éviter des cancers si on si on
04:29travaille mieux sans doute aujourd'hui par exemple les alléments hyper transformés sont des causes
04:36importantes de cancer et donc il faut qu'on le dise il faut qu'on travaille là dessus il faut qu'on
04:41continue et ça ça demande des moyens et c'est des moyens publics pour chercher ça demande aussi une
04:46une sectorisation vous appelez à la création d'un registre national des cancers une proposition de
04:51loi d'ailleurs qui a été qui a été déposée ça serait quoi exactement le but de ce de ce registre en
04:56fait aujourd'hui on est vous le dites dans des compartiments on a un registre national par exemple
05:02sur les cancers pédiatriques à quoi ça sert ça sert d'avoir à avoir une base d'études pour calculer
05:09l'incidence le nombre de nouveaux cas et à comprendre ce qui se passe c'était aussi un des points je pense
05:15qu'on a une obligation de mieux expliquer à nos concitoyens ce qui se passe ce qu'on comprend
05:21mais aussi ce qu'on ne comprend pas quand on est un responsable public on a toujours du mal à dire
05:26on ne sait pas ou je ne sais pas c'est c'est très important pour la confiance de dire ce qui se passe
05:31oui aujourd'hui quand on a moins de 50 ans on a deux voire trois fois plus de risque d'avoir un cancer
05:39colorectal que si on est né dans les années 50 il faut le dire ça dépend de l'année de naissance
05:45ça dépend de la région aussi le maire de rouen qui a aussi pris la parole sur ce sujet nicolas
05:49maillard rossignol qui a souffert d'un cancer de la vessie il dit dans mon département il ya cinq fois
05:54plus de cancer de la vessie qu'ailleurs d'où cette nécessité de sectoriser sans doute les concerts pour
06:00mieux s'attaquer au problème le ministre de la santé qui est aujourd'hui yannick neder il vous a dit
06:04son soutien publiquement à l'assemblée à la fois personnellement et sur le registre national des
06:08cancers est ce qui vous a rassuré également sur la question des crédits alors oui je remercie de m'avoir répondu
06:14mais le registre national des cancers il faut que cette loi soit soit votée c'est pas c'est pas un gadget
06:20c'est pour mener les politiques publiques vous évoquiez le cas de nicolas maillard rossignol il faut qu'on
06:26sache où chercher qu'est ce qui se passe sur les perturbateurs endocriniens sur le bisphénol sur
06:33les phtalates on voit des petits chiffres mais on a aussi des bases qui sont trop faibles pour comparer
06:39d'un département à l'autre d'un territoire à l'autre c'est ça qu'il faut faire bouger la loi elle a été
06:44votée au sénat portée par sonia de la provoté il faut là là qu'elle soit inscrite à l'assemblée
06:50nationale très vite très si on se parle très franchement de bon matin on vote des textes moins
06:58importants que cela on doit pouvoir trouver le temps pour voter ce texte là et sur les crédits
07:04je suis pas totalement rassuré parce que parce que c'est un investissement qu'on doit faire sur la
07:11recherche elle-même mais aussi sur la sur la prévention comment on travaille sur ces sujets
07:17là comment on progresse là dessus moi j'avais lancé ces chantiers quand j'étais ministre mais
07:22aujourd'hui quand vous voyez sur les néonicotinoïdes sur les zones à faible émission mais même sur le
07:29plan tabac et sur l'interdiction du tabac tout ce qu'il ya en filigrane derrière c'est qu'est ce que
07:34ça comme conséquence sur la santé publique donc il nous faut plus de données plus d'éléments il faut
07:39éclairer tout ça à la lumière de la science sinon c'est la bougie vacillante des complotistes qui
07:46gagnent la partie sur un plan plus personnel évidemment on ne peut que vous demandez vous en êtes dans la
07:50maladie si vous pouvez vous souhaiter en parler ou pas ce matin je je suis très bien soigné mais c'est
07:57j'admire le service public hospitalier encore plus que que je l'admirais les choses se sont bien
08:05passées dans l'opération mais c'est toujours sous étroite surveillance donc c'est une période
08:12encore d'incertitude et comme la vive des centaines de milliers de nos compatriotes et et c'était aussi
08:20ça dire on est sur ça on est vraiment tous embarqués dans ce qui est à la fois une galère mais à la
08:27la fois quelque chose qui peut donner espoir parce que des cancers dont on disait il ya quelques
08:31années ils sont ils ont des pronostics catastrophique on est en train de progresser donc il faut s'engager
08:40et c'est là que la politique publique elle elle parlera aux français et elle sera pas dans une
08:45situation d'impuissance c'est d'un cancer particulier dont vous souffrez je sais toujours particulier et
08:52précisément ce qu'on voit actuellement est ce que disent les chercheurs notamment sur sur ces ces
08:58tumeurs d'apparition précoce c'est qu'ils ont plus de mal à les classifier donc il faut comprendre
09:05chercher par exemple moi c'est un sujet qui me tient beaucoup à coeur oui aujourd'hui sur les
09:10contraceptifs hormonaux sans doute c'est une cause majeure mais on le traite pas assez et ça aussi
09:19c'est une inégalité entre les entre les hommes et les femmes il faut qu'on avance sur tout ça c'est
09:23au coeur de nos vies quotidiennes donc l'intime est politique et c'est pour ça que j'ai pris entre
09:29guillemets ce ce ce risque d'un peu d'impudeur et on vous souhaite évidemment le meilleur pour la suite
09:35ainsi qu'à toutes les personnes qui sont touchées par cette maladie vous nous avez rappelé il ya près de
09:38quatre millions de personnes en france et sans doute beaucoup plus dans les années à venir puisque vous
09:43citiez le directeur de l'institut gustave roussi hier qui parle d'un tsunami dans les années à venir
09:48on espère que la science va progresser encore plus vite pour faire face à ceux et que chacun
09:53se fasse dépister parce que le dépistage est le meilleur moyen de d'éviter que les cancers soient
09:59repérés trop tard l'importance de la prévention vous avez raison évidemment de le martelé merci
10:03infiniment aurélie rousseau pour avoir réservé votre première prise de parole au 4v ce matin dans
10:06télématins merci monsieur merci