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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen.
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00:00– En effet, bonjour Karim Bouamran, maire de Saint-Ouen et figure montante du Parti Socialiste,
00:07ce PS dont Olivier Faure va garder la tête.
00:10Or vous, vous étiez plutôt partisan, pas plutôt, vous étiez carrément partisan de son rival,
00:14Nicolas Maillère-Rossignol.
00:15Est-ce que vous reconnaissez néanmoins à M. Olivier Faure toute sa légitimité ?
00:20Il sera le premier secrétaire de tous les socialistes, y compris vous-même ?
00:23– Oui, il a gagné, donc félicitations à Olivier Faure.
00:27– Très enthousiaste les félicitations.
00:29– On n'a pas gagné, donc ça fait depuis deux mois que je me suis battu pour assembler
00:33Nicolas Maillère-Rossignol, Carole Delga, Hélène Geoffroy, Philippe Brun.
00:36Ça s'est joué à quelques voix.
00:39Maintenant, il n'a pas fait un score d'encore et un, il n'a pas gagné à 95%.
00:42Donc il faut qu'Olivier Faure, dont je reconnais la victoire,
00:47il faut qu'il prenne conscience des voix qui se sont exprimées.
00:51– Comment il doit en prendre conscience ?
00:53Qu'est-ce qu'il doit faire ?
00:54– En termes d'incarnation, on voit bien qu'il y avait un sujet sur le leadership,
00:58sur l'image portée par le Parti Socialiste.
01:01Comme l'évoqué, Julien Drey, il y a une espèce de groupe pusculisation,
01:05un processus de groupe pusculisation du Parti Socialiste.
01:08J'appelais ça un Parti Socialiste à la SFIO, à la Guimolet.
01:12Donc là, maintenant, soit on redevient un parti leader,
01:14et ça passe par les élections municipales, et gagner et regagner d'autres fiefs.
01:18Paris, Lyon, Marseille, ou défendre les fiefs avec des majorités de gauche sortantes.
01:24– Karim Beaumann, on ne comprend pas toujours ce qui vous oppose sur le fond,
01:27parce qu'Olivier Faure et ses partisans, eux aussi, rejettent désormais une alliance,
01:34par exemple avec Jean-Luc Mélenchon.
01:35C'est la thèse que vous défendez.
01:38Vous voulez un candidat de gauche pour 2027.
01:41Au fond, quelle est la différence profonde entre vous-même, votre camp,
01:45et celui d'Olivier Faure à la tête du Parti Socialiste ?
01:47– Moi, la différence profonde, au niveau des idées à 90%, partage.
01:53Mais on a Boris Vallaud et on a Olivier Faure, deux camarades.
01:57On a un numéro 1 qui ne s'est pas comporté en numéro 1,
02:00leader, avec une vraie vision, avec une incarnation.
02:02Et on a un président du groupe PS, pendant le Congrès,
02:05qui aurait pu faire la bascule, qui s'est comporté non pas en numéro 1, en numéro 2, mais en 2,5.
02:09– Mais ça, si j'ose dire, c'est de la cuisine interne du Parti ?
02:11– Non, ce n'est pas de la cuisine interne.
02:12Au bout d'un moment, soyez clair, clair.
02:14– C'est-à-dire ?
02:15– Jean-Luc Mélenchon, le combat, mais il est clair sur sa ligne.
02:17Il est clair.
02:18Le côté de Nini, alors une fois, on est LFI compatible,
02:22une fois, on regarde en fonction des situations,
02:25une fois, on dit oui, je ne veux pas travailler avec LFI.
02:28Au bout d'un moment, il faut avoir une vision claire,
02:29claire sur ce qu'on porte sur le plan économique,
02:32sur le plan social, sur le plan écologique.
02:34Le rapport, le rapport sur, on va en parler plus tard,
02:37sur les actes antisémites, sur les actes anti-musulmans
02:40qui résultent d'un climat…
02:41– Précisément, alors puisque vous en parlez…
02:43– Donc au bout d'un moment, il faut trancher de façon claire.
02:45Voilà ce que je reproche.
02:46– On entendait dans le journal de 7h30
02:47cette nouvelle agression antisémite contre un rabbin à Neuilly-sur-Seine.
02:51Vous dites, il faut être clair.
02:52Ça veut dire qu'il y a une ligne au Parti Socialiste
02:54qui n'est pas assez claire ou qui est trop complaisante
02:56avec, par exemple, des leaders de la France insoumise ?
02:59– Oui, il y a eu, pendant longtemps, il y a eu de la complaisance
03:01et on n'a pas eu un discours de clarté.
03:03Il commence, à l'issue de ce congrès, il y a eu un processus de clarification,
03:07mais encore une fois, quand vous parlez de la montée de l'antisémitisme
03:10et aussi des actes islamophobes et anti-musulmans,
03:15tous les jours, moi je discute avec mon rabbin
03:18ou pas plus tard qu'hier avec le recteur et l'imam de ma ville,
03:21la communauté musulmane et la communauté juive ont peur, ont peur.
03:24Et ça ne peut plus durer.
03:25– Comment on fait pour endiguer ce phénomène ?
03:26– Il faut que tuer c'est l'arsenal juridique.
03:27– Vous êtes maire de Saint-Ouen, donc vous dites qu'il y a,
03:30comme dans d'autres communes, beaucoup d'autres communes aujourd'hui,
03:33des tensions.
03:33Comment on fait pour endiguer ce phénomène, Karim Boivran ?
03:35– Je pense qu'aujourd'hui, l'arsenal juridique doit être définitivement durci.
03:42Durci et donner plus de moyens.
03:44Aujourd'hui, qu'on voit certains sites pro-RN
03:48où on fait l'apologie des actes anti-musulmans
03:52ou d'une pensée islamophobe
03:54ou des actes antisémites
03:56ou une pensée foncièrement antisémite,
03:58aujourd'hui, il faut durcir l'arsenal juridique.
04:01– Mais vous voyez bien aussi qu'il y a une transposition du conflit au Proche-Orient
04:03qui touche à leur corps défendant les membres de la communauté juive.
04:09Là encore, vu ce qui se passe là-bas et qui est de plus en plus grave,
04:13comment vous, sur le terrain, vous agissez
04:14pour qu'il n'y ait pas cette contagion de la haine ?
04:17– Nous, à Saint-Ouen, on a non pas une cohabitation,
04:22mais une ville apaisée.
04:24Pourquoi elle est apaisée ?
04:25Parce qu'on fait la différence entre la condamnation des actes de Netanyahou,
04:29qui sont horribles,
04:30et la vie, la quotidienneté des concitoyennes et des concitoyens juifs et juifs.
04:38– Quand vous dites vous, c'est toute la population ?
04:41– C'est toute la population.
04:42Lorsqu'il y a un acte anti-musulman, que ce soit dans le Var
04:47ou que ce soit dans le Sud-Est, il y a quelques semaines,
04:52c'est toute la population qui se rassemble.
04:54Et on nomme les mots.
04:56On n'est pas dans une espèce de pudibonderie lexicale.
04:58Oui, ce sont des actes islamophobes anti-musulmans qui tuent.
05:01Oui, ce sont des actes antisémiques qui tuent.
05:03Et qu'on ne rentre pas dans un délire, il était malade, il était…
05:07Non, on condamne.
05:08Et la société, chez nous, fait sens, a fait bloc.
05:13Et au bout d'un moment, lorsqu'il y a des politiques qui ont une certaine ambiguïté,
05:17que ce soit des politiciens du Rassemblement national
05:20ou des politiques qui sont de la LFI,
05:22eh bien on condamne, on stigmatise.
05:24Et on n'a pas une position à géométrie variable.
05:26– Alors vous parliez plutôt de politiques qui ont des propos condamnables,
05:31selon vous, ambigus.
05:32Je pense à une altercation que vous avez eue à distance avec un député de la France Insoumise,
05:38de votre département, de la Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel.
05:41Vous avez eu des mots très durs dans un meeting contre Éric Coquerel, je vous cite.
05:45J'ai dit à Éric Coquerel, je vous cite, M. Boimran,
05:48« Si tu viens nous emmerder, dans un an on va te défoncer,
05:51et ensuite on gagnera parce qu'on se fait respecter. »
05:54Nous, le PS est un parti qui se fait respecter.
05:56C'est un langage viril, pour le moins.
05:59Est-ce qu'on vous a critiqué pour ces propos ?
06:00Est-ce que vous les regrettez ?
06:01Parce qu'on reproche parfois à la France Insoumise
06:03d'employer un langage très condamnable.
06:07Et là, vous avez employé ce type de mots.
06:09– Oui, c'était dans un meeting, un langage sportif.
06:13– Sportif ?
06:14– Sportif.
06:15– On va te défoncer ?
06:16Est-ce qu'un politique peut dire des choses comme ça ?
06:18– Franchement, ce n'est pas la meilleure sortie que j'ai faite
06:21en parlant d'un combat politique.
06:23Ce que j'aurais dû dire, c'est qu'on va les combattre sèchement.
06:26Et derrière, il faudrait qu'Éric Coquerel,
06:30comme les membres de la France Insoumise,
06:31respectent leurs paroles.
06:33Et leurs paroles, c'était que ce soit avec la NUPS ou la NFP,
06:37parce que j'ai toujours joué le jeu du rassemblement des gauches
06:42au sein de mon territoire.
06:43C'est la raison pour laquelle Éric Coquerel a pu être élu
06:46et bien élu chez moi.
06:48C'est parce que j'ai contribué justement à son soutien.
06:50Et en tant que maire sortant, il est comme une bonne partie
06:54des responsables de la France Insoumise,
06:55il s'attaque à des responsables de gauche.
06:59Donc au bout d'un moment, on va…
07:00– Vous avez riposté ?
07:01– On va riposté de façon proportionnée
07:03et on va gagner de façon, on va dire, sans aucun doute
07:09sur notre dynamique qu'on a lancée depuis 2020.
07:12– La dynamique personnelle, M. Boimbran, vous aviez lancé
07:14en octobre dernier un mouvement, la France humaine est forte.
07:17Est-ce que vous allez continuer à le faire vivre ?
07:18Donc on le rappelle, il y a un nouveau premier secrétaire
07:20qui en fait peut-être le candidat naturel du PS aux prochaines élections.
07:24Est-ce que vous, par exemple, c'est un scrutin qui vous fait réfléchir,
07:26qui vous intéresse ?
07:27– Donc déjà, nous, la première priorité, c'est de faire en sorte
07:30que notre premier secrétaire, Olivier Faure, prenne en compte
07:32le fait que c'est du 50-50.
07:34Et du 50-50, c'est travailler avec toutes celles et ceux
07:37qui vont jouer un rôle en 2027.
07:39Carole Delga, moi-même, Nicolas Meyer-Rossignol.
07:41– Ça veut dire quoi jouer un rôle, M. Boimbran ?
07:42– Jouer un rôle, c'est être dans le 5 majeur pour se dire
07:46oui, tout est possible.
07:47Et le tout est possible, ça passe par gagner les municipales.
07:50Et gagner les municipales, comme vous voyez aujourd'hui
07:52la situation de la gauche dans sa globalité,
07:57j'espère qu'Olivier Faure, qui est maintenant premier secrétaire,
08:00va nous donner la possibilité à nous, que ce soit à Saint-Ouen
08:03ou que ce soit dans les autres villes,
08:04que les gauches soutiennent les différents maires sortants.
08:07– Tout est possible, ça sera ma dernière question.
08:09Ça veut dire que vous, si tout est possible,
08:11il est possible que vous soyez candidat à la candidature
08:14de la gauche en 2027 pour la présidentielle ?
08:16– Franchement, sans langue de bois, le maire qui en 2025 vous dit
08:20« je suis candidat », il est complètement à côté de ses pompes.
08:23Moi, ce que je dis, c'est qu'aujourd'hui, il faut se donner les moyens
08:25pour gagner un maximum maximum de ville.
08:27Et ensuite, le lendemain des municipales, je jouerai un rôle
08:30et un rôle important pour faire en sorte que notre pays
08:32soit gouverné par une majorité de gauche
08:35et redonne de l'espoir pour toute une génération.
08:37– Merci beaucoup Karim Mouamran, maire socialiste de Saint-Ouen
08:41en région parisienne, et c'est la suite de Télématin.
08:43– Merci à vous.
08:43– Et prêt à jouer un rôle important,
08:46mais vous ne nous aurez pas dit lequel.
08:48Vous reviendrez nous le dire.
08:49– Avec plaisir.
08:50– Bon, merci beaucoup à Sophie Berger.
08:51– Merci.
08:52– Merci.
08:53– Merci.
08:54– Merci.