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  • 23/06/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Valérie Hayer, députée du groupe Renew.

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Transcription
00:00Merci Lucie, bonjour à tous, bonjour Valérie Ayer, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:06L'Iran ne veut pas parler à l'Europe, ils veulent nous parler à nous, l'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet,
00:12déclare Donald Trump à l'issue de la rencontre entre Européens et Iraniens hier à Genève.
00:17Les Européens sont-ils si inutiles ?
00:20Je crois que Donald Trump a tort.
00:23Cette guerre entre l'Iran et Israël menace la stabilité de la région et la stabilité du monde,
00:28au même titre que le développement nucléaire iranien menace la stabilité de la région et du monde.
00:32Et l'Europe, elle est à l'initiative.
00:34Pourtant, il n'y a pas de concession hier, il n'y a pas d'inflexion tangible à l'issue de la réunion à Genève.
00:39Pour moi, il y a deux réalités que nie Donald Trump.
00:41La première, c'est que les Iraniens sont ouverts à la négociation,
00:45puisque effectivement, il y a eu une rencontre hier à Genève avec le chef de la diplomatie iranienne,
00:49la chef de la diplomatie européenne et les ministres des Affaires étrangères français, allemands et britanniques.
00:55C'est une première discussion qui va en appeler d'autres.
00:57Ce qui conditionne la suite au fait que l'État hébreu arrête ses frappes.
01:01Et ce n'est pas le cas, on a encore cette...
01:02Alors, ce que fait l'Europe depuis le début et comme toujours,
01:05c'est laisser la place et créer les conditions de la négociation et de la diplomatie.
01:09Et deuxième élément que Donald Trump nie,
01:12c'est que certains peut-être diront l'inverse, mais il y a les faits.
01:15Et l'effet, c'est qu'en 2015, un accord sur le nucléaire iranien a été signé.
01:19Et qu'entre 2015 et 2018, l'Iran a respecté ses engagements.
01:23À compter du moment où Donald Trump, unilatéralement en 2018, a décidé de se retirer de l'accord,
01:28eh bien l'Iran a poursuivi et a repris ses programmes d'activité nucléaire.
01:32Donc, ce que je veux dire par là, c'est que quand il y a un accord,
01:35quand la diplomatie est à l'œuvre, eh bien on peut réduire la capacité de mise en place dans la région.
01:39Et pourtant, l'État-major israélien évoque une guerre prolongée ce matin
01:42et annonce également qu'elle aurait retardé la fabrication d'une bombe atomique de deux ou trois ans.
01:47Est-ce que vous croyez l'État hébreu ?
01:49Il y avait des éléments factuels mis en place et élaborés par l'Agence internationale de l'énergie atomique.
01:57Donc oui, l'Iran, aujourd'hui, on le sait, a développé un programme nucléaire et de missiles balistiques,
02:04ce qui est extrêmement problématique.
02:06Et il y avait des réunions qui étaient prévues.
02:07Israël et l'Iran ont historiquement menacé la sécurité d'Israël.
02:14Israël se défend de manière préventive, comme le Premier ministre Benyamin Netanyahou l'a annoncé.
02:20Ce que nous appelons, nous, Européens, c'est le respect du droit international.
02:24Il y a eu qu'Israël fait le sale boulot, comme le dit le chancelier...
02:27Moi, je ne partage pas les mots du chancelier Mert.
02:29Je pense qu'il a été maladroit.
02:31Et ce que je retiens, c'est surtout que l'Allemagne fait partie de ce travail diplomatique,
02:35puisque le ministre des Affaires étrangères allemand a été hier à Genève pour négocier et discuter avec l'Iran.
02:40C'est vraiment la voie de la diplomatie pour mener à la désescalade qui est clé aujourd'hui.
02:45Dans ce contexte, Emmanuel Macron convoque les chefs de partis français pour les informer de la situation.
02:50Il propose également un débat à l'Assemblée nationale.
02:53La gauche réclame un vote. Est-ce que vous y êtes favorable ?
02:56Alors, je pense qu'un débat est nécessaire. Vote, pourquoi pas, en tout état de cause.
03:00Il faut partager l'état de la menace, l'état de la sécurité, évidemment, en Europe et dans le monde.
03:06On est à un tour rendant géopolitique majeur.
03:09Depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on avait construit une architecture de sécurité
03:13basée sur le soutien des États-Unis et sur le respect du droit international.
03:17Aujourd'hui, les menaces se multiplient.
03:20Il faut qu'on soit fort en tant que Français, mais fort en tant qu'Européens,
03:24et construire notre indépendance pour dissuader la menace.
03:27Valérie Ayet, vous êtes députée européenne. On en vient à ce nouveau recul de la Commission européenne sur la question écologique.
03:31Un projet législatif contre le greenwashing devrait être retiré alors qu'il était en négociation depuis deux ans.
03:38Et ceci sous la pression des eurodéputés de droite et d'extrême droite. Est-ce que vous le regrettez ?
03:43Je le regrette. Je l'ai dit personnellement à la présidente de la Commission européenne
03:46et j'espère qu'elle reviendra sur sa décision.
03:48C'est un scandale institutionnel.
03:50Ce texte, il est important.
03:51En clair, il soumet des obligations aux entreprises pour s'assurer qu'elles soient sincères dans les allégations vertes.
03:57C'est-à-dire que quand vous consommez...
03:59Pour éviter les étiquettes...
04:00Exact, qu'il serait trompeuse pour le consommateur et l'acheteur.
04:03On est par ailleurs en fin de négociation.
04:05Vous savez qu'en Europe, il y a ce qu'on appelle les trilogues.
04:08Et donc, c'est les États qui négocient de leur côté, puis le Parlement.
04:11Et ensuite, tout le monde se met dans une salle, autour d'une table, et puis on négocie.
04:15On avait la dernière négociation lundi.
04:17Moi, j'appelle la Commission européenne à maintenir ce texte, maintenir la négociation.
04:22Et après, chacun prendra ses responsabilités.
04:24C'est la droite et l'extrême droite qui fixent l'agenda de réserver au Parlement européen ?
04:27C'est un problème.
04:27La droite est à l'initiative, l'extrême droite la soutient.
04:30Et ce qu'on voit au Parlement européen aujourd'hui, on le voit aussi malheureusement en France.
04:34Cette semaine, ce moratoire sur le développement du solaire et de l'éolien,
04:39qui a été voté conjointement par la droite et l'extrême droite,
04:41avec un agenda anti-écologique qui est très clair.
04:44Mais il faut qu'on lutte collectivement contre le changement climatique.
04:47Alors en France, le conclave des retraites joue les prolongations.
04:49Ultime réunion, lundi, s'il y a des participants.
04:52Est-ce que vous demandez au MEDEF de s'y rendre ?
04:54Ici, sur ce plateau, mercredi, il était plutôt réservé.
04:57J'espère que le MEDEF s'y rendra.
04:59Je pense que c'est une bonne initiative qu'a eu le Premier ministre
05:02de demander aux partenaires sociaux de se pencher sur la question.
05:06Il reste encore quelques jours pour traiter la question de la soutenabilité financière
05:09et de la pénibilité.
05:11Si le MEDEF refuse de s'y rendre, ce sera l'échec du dialogue social à la française.
05:14Il y a un vrai risque que ce conclave fasse pchite ?
05:17Est-ce que vous craignez la censure ?
05:19La gauche la brandit encore ?
05:21Moi, je souhaite surtout que chacun prenne ses responsabilités.
05:24C'est-à-dire ?
05:24C'est-à-dire que la priorité des priorités, c'est la stabilité du pays.
05:29C'est le fait de travailler dans l'intérêt du pays
05:32et de ne pas être à l'origine d'un chaos institutionnel.
05:35Mais donc, c'est quoi ? C'est d'obtenir un accord, même un minima ?
05:38Moi, je souhaite que, un, on fasse confiance aux partenaires sociaux,
05:41qu'on leur laisse peut-être un peu plus de temps si nécessaire,
05:43et je souhaite que les groupes politiques à l'Assemblée nationale soient responsables.
05:47C'est-à-dire qu'ils sortent des postures, qu'ils sortent de l'obsession de 2027,
05:51et que chacun se dise, on a un enjeu, il nous reste un an et demi,
05:54d'ici aux prochaines élections présidentielles,
05:56il faut qu'on se mette autour de la table, dans l'intérêt du pays,
05:59pour trouver des solutions sur des choses qui doivent nous rassembler.
06:01Il y a le réarmement, il y a effectivement la question de la dette qui est majeure,
06:05il y a la question de la neutralité climatique,
06:09il y a la question de la compétitivité et la création d'emplois.
06:11Les enjeux sont majeurs et on devrait sortir des postures.
06:14Certains dans votre parti, par exemple Pierre Cazeneuve,
06:16qui est numéro 2 du parti Renaissance,
06:17veulent repousser cet âge à 65 ans d'ici à 2042.
06:20Vous y êtes favorable, vous ?
06:21Là encore, moi, je laisserai les partenaires sociaux discuter,
06:25évidemment, si les députés veulent avancer sur cette question.
06:28Pour moi, il y a deux éléments qui sont majeurs,
06:29c'est soutenabilité financière et c'est pénibilité et davantage de justice.
06:34C'est ces deux éléments qui sont clés
06:35et qui doivent faire l'objet de négociations et des discussions responsables.
06:39Un sujet important pour terminer, Valérie Ayet.
06:42La Pride, la marche des fiertés de la communauté LGBTQI+,
06:45se déroulera samedi prochain à Budapest.
06:48Elle est interdite officiellement par Victor Orban
06:50au nom de la protection des enfants.
06:52Vous êtes députée européenne, est-ce que vous vous y rendrez ?
06:55Oui, je serai à la Pride, à Budapest la semaine prochaine.
06:59Aujourd'hui, en Hongrie, les personnes LGBTI sont menacées.
07:03Elles font l'objet d'intimidations, c'est un climat de peur.
07:06Aujourd'hui, en Hongrie, pays membre de l'Union européenne, en 2025,
07:10l'homosexualité est assimilée à la pédophilie.
07:13Les images, les représentations de l'homosexualité sont interdites
07:17dans les médias, dans la presse, dans les livres.
07:19C'est important d'y aller pour manifester le soutien aux communautés LGBTI.
07:23C'est aussi un acte de résistance contre la haine,
07:26contre la discrimination et un acte de résistance
07:29contre ce Premier ministre hongrois qui viole les valeurs de l'Union européenne.
07:33Les députés conservateurs et d'extrême droite au Parlement européen
07:36disent qu'il ne faut pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la Hongrie aujourd'hui.
07:39Ce n'est pas une question d'affaires intérieures.
07:41La Hongrie, quand elle a adhéré à l'Union européenne,
07:43elle a adhéré à nos valeurs.
07:44Et nos valeurs, c'est la non-discrimination, le respect, la tolérance.
07:47Et aujourd'hui, Victor Orban bafoue l'ensemble de nos valeurs fondamentales.
07:52Et l'Europe, ce n'est pas à la carte.
07:53Ce n'est pas on va chercher de l'argent comme ça quand ça nous plaît.
07:56Et puis sur tout le reste, on bafouille, on piétine l'état de droit.
07:58Merci beaucoup Valérie d'avoir répondu à nos questions ce matin.

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