Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe écologie Les Verts.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Julien Arnaud revient sur les questions qui font l’actualité avec Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe écologie Les Verts.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00C'est pas un jus détox au programme ce matin, Marine Tandelier, bonjour.
00:05Bonjour, j'aurais bien aimé.
00:06C'est plutôt, désolé ici on est au thé et au café, mais la prochaine fois on y pensera.
00:10C'est plutôt un voyage pour Nice qui vous attend, juste après cette interview, c'est là que vous allez aller.
00:13En train, je précise.
00:14On va y revenir, bien sûr.
00:16Contrairement, je pense à tous les autres politiques qui vont à Nice.
00:18Ah bah, il y en a certains qui vont vous démentir peut-être, on verra ça.
00:21Vous avez lu, en tout cas en attendant d'évoquer ce sommet de Nice, les propos d'Emmanuel Macron ce week-end dans la presse régionale.
00:28Et ils ont forcément dû vous faire plaisir ces propos, regardez.
00:31C'est une erreur historique, dit-il, de céder aux facilités du moment et de détricoter.
00:34Et il parle des mesures écologiques qui ont été prises récemment, qui ont été détricotées en tout cas.
00:39Est-ce qu'il est redevenu écolo, le président, d'après vous, ou pas ?
00:42C'est facile. Et c'est facile pour trois raisons.
00:45La première, c'est qu'il se réveille quand même un peu tard, parce que ça fait des semaines qu'on a un rouleau compresseur anti-écologie,
00:51dont dans le budget, là, au début de l'année, on ne l'a jamais entendu se plaindre jusqu'à maintenant.
00:55Et on comprend bien qu'au moment où il veut son sacre environnemental sur la scène internationale avec ce grand sommet sur l'océan,
01:02il a un peu honte, c'est sain.
01:03Deuxième raison, il fait comme s'il était en cohabitation et qu'il tansait un gouvernement qui lui échapperait.
01:09Mais ce gouvernement, c'est quand même le gouvernement de François Bayrou qui l'a nommé, lui.
01:13François Bayrou qui est le premier des macronistes historiques.
01:16Donc c'est quand même un peu facile de faire comme si ça venait pas de lui.
01:18Ces députés, quand ils sont en hémicycle, c'est un peu rare.
01:21C'est un peu un gouvernement de coalition.
01:22Vous ne pouvez pas faire comme si c'était un gouvernement...
01:24Oui, mais c'est ces députés qui sont chefs de file, main dans la main, avec le Rassemblement national et la droite,
01:27sur tous les reculs environnementaux.
01:29Et la troisième chose...
01:30Sur les ZFE, par exemple, il n'y a pas que, si je puis me permettre...
01:32Oui, ils étaient 17% de taux de présence au moment du vote.
01:35Donc s'ils avaient été présents, ça aurait peut-être été plus simple.
01:37Et la troisième chose, c'est que, prenons-le au mot,
01:40et moi, il y a une chose que j'ai envie de lui demander, une annonce que j'ai envie de faire sur votre plateau,
01:43c'est que le 31 décembre dernier, il nous a annoncé des référendums.
01:46Vous vous rappelez ?
01:47Depuis, tout le monde, les journalistes, les politiques, les citoyens,
01:51tout le monde attend la question qui ne vient pas, on ne sait pas s'il lui-même a une idée.
01:54Eh bien, j'en ai une pour lui, qu'il demande aux Français si, oui ou non,
01:57ils veulent qu'on réintroduise dans l'environnement des substances dangereuses pour la santé.
02:01J'ai nommé le néonicotinoïde acétanipride, qui a été autorisé depuis 2004,
02:05qu'on a interdit pour des raisons sanitaires en 2018,
02:08et c'était déjà son équipe qui l'avait fait,
02:10et que là, tout d'un coup, on veut remettre.
02:11C'est une substance qui est neurotoxique, qui traverse la barrière placentaire,
02:16donc qui touche les fœtus, y compris dans le ventre de leur maman,
02:19qu'on retrouve dans le liquide céphalo-rachidien, donc dans le cerveau des enfants,
02:22et dans l'étude ELF, alors que ça a été peu sur le marché,
02:25on en retrouve dans 46% des cheveux des enfants de l'étude de la cohorte épidémiologique ELF.
02:31Donc c'est dangereux, et je vais vous dire,
02:33quand on veut remettre des substances neurotoxiques dans l'environnement,
02:35il faut le faire les yeux dans les yeux avec les Français, avec leur accord,
02:37en leur donnant les études scientifiques, et qu'ils tranchent.
02:40Là, ce qu'ils font, c'est qu'ils le font sans transparence,
02:42même pas avec un débat à l'Assemblée nationale,
02:44puisqu'ils ont refusé de débattre, ils vont le faire dans une petite chambre,
02:47une commission mixte paritaire, cette députée, cette sénateur,
02:49ils ont tellement honte qu'ils osent pas le dire,
02:51et bien posons la question aux Français.
02:52On verra ce que vous répond Emmanuel Macron sur cette question.
02:55Déjà, je suis sûre qu'il va me répondre.
02:57Vous lui poserez la question jusqu'à ce qu'il le fasse.
02:59Oui, oui, que vous lui proposez ce matin,
03:00mais sur ce sujet des insecticides,
03:03on voit bien pourquoi il est réintroduit, parce qu'il y a une concurrence européenne,
03:05des agriculteurs qui, eux, s'en servent,
03:07et des agriculteurs français qui disent « nos filières sont détruites »,
03:10alors que les consommateurs achètent des produits qui viennent des autres pays.
03:14C'est la raison pour laquelle...
03:15Sur la ZFE, c'est pareil, est-ce qu'il n'y a pas...
03:17Non, mais juste sur un point général.
03:18C'est la raison pour laquelle les écologistes ont proposé un amendement
03:21sur la loi du plomb pour dire qu'on ne pouvait plus importer en France
03:24des substances qui comportaient des produits interdits sur notre territoire.
03:28On ne va pas aligner sur le moins dix ans la santé des Français.
03:31Et donc, nous, on a proposé cette mesure qui protège les Français,
03:34qui protège les agriculteurs.
03:35Est-ce qu'il n'y a pas une forme de mea culpa quand même ?
03:36Les députés macronistes ont fait en sorte qu'on ne puisse jamais l'examiner.
03:39Ce n'est pas ça la démocratie, ce n'est pas ça mon pays.
03:41Est-ce qu'il n'y a pas un mea culpa que vous pourriez faire ce matin sur ce sujet ?
03:44Ça va être de ma fin en plus, ça va beaucoup me plaire.
03:46Sur quelque chose d'un peu plus général.
03:48Est-ce qu'il n'y a pas un problème d'acceptation ?
03:49Par exemple, sur les ZFE, vous avez entendu l'appel d'Alexandre Jardin qui dit
03:52« nous sommes les gueux parce que nous n'avons pas les moyens de nous acheter des voitures modernes,
03:56on est exclus du centre-ville. »
03:57Mais pourquoi, monsieur ?
03:59Parce que le gouvernement a fait des économies sur le dos des Français.
04:02Ils ont fait des économies punitives.
04:04Ils ont supprimé la prime rénov' pour qu'on isole nos logements.
04:07Enfin, ils l'ont suspendu.
04:08Ils ont supprimé les aides qui permettaient de changer de véhicule.
04:11Le leasing social, moins 66% dans le budget 2025.
04:15Et c'était par de verre les écologistes qui se sont battus pour.
04:18Ils ont supprimé les primes à la reconversion et la surprime ZFE
04:21qui permettait aux habitants concernés de changer de véhicule.
04:23Vous n'avez pas échappé qu'il y a un petit problème budgétaire en France ?
04:27C'est sûr, ils ont fait 40 milliards de cadeaux aux plus riches, 40 milliards par an.
04:32Alors c'est sûr, c'est comme si vous avez une maison, vous enlevez une tuile du toit,
04:36ils ont dit « on va remplacer la tuile », vous vous dites « il faut évacuer toutes les pièces,
04:39on rend la maison à Saint-Louis ».
04:41Franchement, réparons la toiture de ce pays, taxons les plus riches.
04:44Et au Sénat, le 12 juin, on examine la taxe Zuckmann à l'initiative des écolos.
04:48Elle était adoptée à l'Assemblée, elle sera examinée au Sénat.
04:50C'est pour taxer ceux qui ont plus de 100 millions d'euros de patrimoine.
04:55Ce n'est pas vous, ce n'est pas moi, ce n'est pas ceux qui nous regardent, je ne pense pas.
04:58Mais ça permettrait de faire 15 à 25 milliards de rentrées fiscales par an
05:02et donc de financer ces aides pour les Français et pour notre environnement.
05:05On va y revenir en question budgétaire parce que c'est vrai qu'elles sont sur la table en ce moment.
05:09Mais d'abord, sur cette conférence de Nice qui s'ouvre,
05:12elle remet l'environnement au centre de l'actualité.
05:14Vous avez lancé un appel ce week-end en appelant à la fin de ce qu'on appelle le chalutage de fonds.
05:19C'est quand les filets des chalutiers raclent le fond de la mer dans les aires marines protégées.
05:24Et justement, le Président, il a un peu répondu là-dessus.
05:26Il a dit que cette pratique serait limitée dans certaines aires marines protégées.
05:30Comment vous accueillez, vous, cette annonce présidentielle ?
05:32On n'a pas compris quand, on n'a pas compris lesquelles.
05:34Parce qu'il faut quand même se dire...
05:35Oui, mais c'est un pas quand même.
05:36Attendez, on va être sérieux.
05:37Ce n'est pas sérieux.
05:38Aujourd'hui, on a 30% de notre zone économique exclusive, dans nos mers,
05:44qui sont protégées par des aires marines protégées.
05:46Mais encore, faut-il savoir protéger de quoi ?
05:48Parce que dans les standards internationaux, une aire marine protégée,
05:51on n'y a pas d'activité destructrice et pas d'activité extractive.
05:55En France, c'est juste un mot, aire marine protégée,
05:58mais rien ne dit de quoi.
05:59Et on pêche plus, notamment c'est le cas chez moi dans les mers du Nord,
06:02on pêche plus dans les aires marines protégées qu'en dehors.
06:06Il faut même comprendre.
06:07Et là, il y a une annonce...
06:07Mais est-ce que vous ne saluez pas un pas dans la bonne direction quand même ?
06:10Il a fait une annonce hier en disant, c'est bon,
06:11maintenant 10% des aires marines protégées seront protégées de manière stricte.
06:14Vous savez pourquoi ?
06:15Parce qu'il a annoncé, d'ailleurs lui-même,
06:16sans attendre que les Polynésiens ne fassent eux-mêmes,
06:19qu'il y allait avoir énormément,
06:21enfin, une énorme zone créée en Polynésie d'aires marines protégées sans pêche.
06:25Ben oui, parce que c'est tellement énorme
06:26que ça va faire 10% tout de suite des aires marines protégées.
06:29Sauf qu'en France hexagonale, il faut quand même qu'on fasse les efforts.
06:33Nous, on ne va pas toujours reposer sur les territoires d'une outre-mer.
06:35En France dite hexagonale, il n'y a que 0,1% des aires marines protégées
06:39qui sont protégées de manière stricte, où il n'y a pas de pêche.
06:42Excusez-moi, c'est un problème.
06:43Et les océans crèvent de la surperche, mais aussi du plastique.
06:47Il y a à camion toutes les minutes de plastique
06:50qui est rejetée dans l'océan, dans le monde.
06:51Et je rappelle que les océans, c'est deux tiers de la surface de la planète.
06:54Et que c'est le premier puits de carbone au monde.
06:57C'est-à-dire, c'est ça qui permet d'absorber le CO2.
06:59On l'a rappelé il y a quelques instants avec notre expert.
07:01On a donné tous les chiffres.
07:02Il y a un autre chiffre ce matin.
07:03C'est le chiffre 1, c'est un anniversaire.
07:05On est le 9 juin.
07:06Il y a un an, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l'Assemblée.
07:09Il voulait clarifier à l'époque.
07:10Ça a bien marché.
07:11Comment vous qualifiez justement, vous, la situation politique aujourd'hui ?
07:14Est-ce que la France est ingouvernable, comme le dit Le Figaro en une ce matin ?
07:17La situation politique française est préoccupante, voire désespérante.
07:21Y compris le président de la République, semble, dans des petits cercles,
07:25pas encore publiquement, reconnaître que c'était une erreur.
07:28Et voilà, nous y sommes.
07:29Ça a fait dévisser économiquement la France.
07:30Ça a fait prendre du retard à beaucoup de réformes.
07:34Mais voilà, bon, ça, c'est son problème.
07:36Moi, ce que je suis venue vous dire aussi ce matin,
07:37c'est que je n'abandonne pas la promesse faite cet été,
07:40qu'elle avait provoqué un sursaut, un élan de l'enthousiasme
07:43chez les électeurs de gauche et les électeurs écologistes.
07:46Et je ne comprends pas pourquoi, il y a un an, ça paraissait évident
07:50que pour être au deuxième tour de 577 circonscriptions,
07:53il fallait être ensemble, tous les partis de gauche écologistes.
07:56Pourquoi un an après, pour être au deuxième tour de la présidentielle,
07:59alors qu'on se demande qui de Marine Le Pen ou Jordan Bardella va l'emporter,
08:03pourquoi là, ça paraîtrait si compliqué ?
08:04Donc, je dis à Jean-Luc Mélenchon et je dis à Raphaël Duxman,
08:07il y a le 2 juillet une réunion des partis qui veulent organiser ensemble cette présidentielle,
08:11non pas pour faire figuration, mais pour la gagner.
08:13Je leur dis que leur place est acceptable et que les absents auront tort,
08:16que l'histoire les jugera sévèrement.
08:18Vous ne vous sentez pas un petit peu seul à plaider pour une candidature unique de la gauche ?
08:21Cet appel que vous venez de relancer, il n'a entendu par personne.
08:23Quand on est écologiste, on a l'habitude de dire des choses vraies, parfois en avance,
08:28et donc je le dis avec beaucoup de détermination,
08:30s'il ne faudra en rester qu'une, je serai encore là.
08:32Mais j'ai vu que ce week-end, Olivier Faure disait la même chose que moi,
08:35et vous savez, dans ce pays, vous mettez le parti socialiste et le parti écologiste,
08:38vous n'avez pas gagné, mais ça commence à ressembler à un début de mouvement, figurez-vous.
08:42Olivier Faure, il essaie d'abord de convaincre Raphaël Guzman,
08:45et ce n'est pas gagné, visiblement.
08:47Merci beaucoup.
08:47Oui, mais c'est là que j'interviens.
08:48On a entendu, voilà, la grande négociatrice Marine Tondelier,
08:52qui lance un appel au référendum à Emmanuel Macron ce matin dans les 4B.
08:54Merci.
08:55Merci à vous.
08:56Merci à tous les deux.
08:57Merci.
08:58Merci.
08:59Merci.