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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens revient sur les questions qui font l’actualité avec Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l'Assemblée.

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Transcription
00:00– Merci Lucie, bonjour à tous, bonjour Cyrielle Châtelain.
00:05– Bonjour.
00:06– Hier vous avez été reçu, vous les écologistes, à Bercy pour parler budget avec les ministres concernés.
00:12Est-ce que vous avez enfin compris et appris où François Bayrou allait faire ses 40 milliards d'euros d'économie ?
00:18– Ben non, sans surprise, ils ont reçu les chefs de file du Sénat et de l'Assemblée nationale du groupe écologiste et social
00:26pour leur dire qu'ils ne pouvaient pas nous dire ce que François Bayrou allait annoncer.
00:31– Une heure pour rien.
00:31– En tout cas, ils voulaient faire de la pédagogie et moi j'ai envie de dire, les leçons, ça suffit.
00:37– Pourquoi ?
00:38– Parce qu'ils ont, en un an et demi, entre fin 2023 et toute l'année 2024,
00:43les gouvernements d'Emmanuel Macron ont dilapidé 70 milliards d'euros de recettes non perçues.
00:50Pour donner une idée, 70 milliards d'euros, c'est ce que le gouvernement d'Elisabeth Borne
00:54voulait économiser grâce à la réforme des retraites, donc le passage des retraites à 64 ans,
00:59entre 2023 et 2030.
01:02Donc ils ont cramé la caisse en un an et demi.
01:05Donc moi je pense qu'il faut qu'ils sortent de l'auto-persuasion que leur politique,
01:09elle fonctionne et qu'ils commencent à écouter.
01:10– Alors pourtant, il va bien falloir trouver, si l'on entend François Bayrou,
01:13ces 40 milliards d'euros d'économie.
01:16L'année blanche, c'est-à-dire le gel de pas mal de prestations sociales,
01:19de dépenses publiques, semble tenir la corde.
01:22Est-ce que ça vous conviendrait comme solution ?
01:24– Non, la pauvreté est au plus haut depuis 30 ans.
01:27On a un niveau de pauvreté qu'on n'a jamais vu depuis 1996.
01:32Donc ça suffit de faire payer toujours aux plus modestes leurs incompétences.
01:36– Alors là c'est pour tous les Français,
01:38ça permet d'aller chercher entre 6 et 20 milliards d'euros d'économie.
01:41– Oui, mais vous vous rendez bien compte que quand on gèle,
01:43les prestations familiales, l'APL, ça touche déjà ceux qui ont du mal à s'en sortir.
01:48Pas les plus riches et les plus fortunés.
01:50Et d'ailleurs, les derniers chiffres de l'INSEE sortis cette semaine le montrent.
01:54C'est-à-dire que le budget des plus modestes est en train de se contracter
01:59et les plus riches est en train d'augmenter.
02:01Donc en fait, c'est une politique de classe qui est faite par ce gouvernement
02:04qui favorise toujours les mêmes.
02:07Ça suffit. En fait, quand on dilapide les caisses
02:09et qu'on a des résultats en termes de politique politique aussi minables,
02:13et bien on arrête. Et il y a un autre sacrifié de cette politique,
02:17c'est les investissements climat qui pour la première fois s'en baissent de 5%.
02:21– Et du coup, vous allez chercher comment les économies ?
02:21Est-ce que c'est des impôts supplémentaires ?
02:24– Alors déjà, on va les chercher en comblant les trous qu'ils ont faits dans les impôts,
02:30qui bénéficient à ceux qui savent comment les utiliser.
02:33Par exemple, en termes environnementaux,
02:35en supprimant la niche fiscale sur le kérosène qui bénéficie à l'aviation.
02:39Et après, oui, on remet de la justice dans la question des impôts.
02:43C'est l'impôt planché pour les plus riches,
02:462% quand on a 100 millions d'euros de patrimoine,
02:49ce qu'on appelle la taxe Zuckman,
02:52où il y a aussi la question de l'héritage et du pacte d'Utreil.
02:56Le pacte d'Utreil, c'est quelque chose d'assez complexe,
02:58qui exonère d'impôts ce qu'on considère comme les biens professionnels,
03:02mais dans une version très élargie.
03:04Et il faut savoir qu'aujourd'hui, à peu près 40% des gens qui en bénéficient,
03:08ils touchent 60 millions d'euros d'héritage.
03:11La taxe Zuckman, au début de l'année, le gouvernement disait
03:14c'est inefficace, c'est confiscatoire, c'est une très mauvaise idée.
03:18Alors, dire que ceux qui ont 100 millions d'euros de patrimoine
03:23payent au moins 2%, c'est-à-dire qu'on prend déjà ce qu'ils payent
03:27et on fait la différence pour être sûr qu'ils payent au moins 2% de leur patrimoine,
03:31je pense que c'est juste, que c'est normal qu'on va demander
03:34à tous les Français de payer la note du trou qu'ils ont fait dans les caisses.
03:40Et même en janvier, quand nous discutions avec le ministre de l'Économie
03:44et la ministre du Budget, c'est même une piste qu'ils avaient évoquée,
03:47où ils nous avaient dit qu'ils voulaient avancer de manière sérieuse cette année.
03:51Et comme à chaque fois, les réductions, elles sont faites,
03:53par contre, la contribution des plus riches au budget de l'État,
03:57eh bien c'est toujours pour plus tard, nous on demande que ça soit fait maintenant.
04:00Et donc les arbitrages de François Ayroux, ce sera à Siv, mardi.
04:03Puisqu'on parle budget, demain, le chef de l'État doit prononcer un discours aux armées
04:07à la veille du 14 juillet, l'Élysée promet des annonces majeures sur la défense.
04:11Est-ce que vous êtes prête à voter par exemple une rallonge XXL du budget de la défense ?
04:17Alors pas XXL, nous on ne fait pas de chèques en blanc, y compris à la défense.
04:20Par contre, on a une vraie menace, faite par la Russie,
04:24et par le retournement d'alliances de Trump, qui maintenant ne protège plus les Européens,
04:29mais a une convergence de vues avec Vladimir Poutine.
04:32Donc pour nous, ce qu'il faut, c'est ce qu'on appelle la stricte suffisance budgétaire.
04:35Ça veut dire, un, déjà on regarde le budget,
04:38c'est Damien Girard, député du groupe écologiste et social,
04:40qui l'a fait en tant que rapporteur d'une mission d'information.
04:43Il dit, voilà, ce qui peut être réorienté.
04:45Il faut par exemple donner plus à l'armée de terre
04:47pour reconstruire les munitions, par exemple, qu'on n'a plus assez.
04:52Donc déjà, on voit où est-ce que c'est pertinent.
04:54Par exemple, on arrête peut-être le dispositif Sentinelle
04:56et on réaffecte sur d'autres missions de l'armée de terre.
04:59Mais est-ce que vous êtes pour une économie de guerre, pour parler clairement ?
05:03Non.
05:04Et aujourd'hui, on n'est pas en économie de guerre.
05:05En fait, si l'économie de guerre, c'est de dire,
05:07on met tout sur le militaire et on arrête, ça ne marchera pas.
05:11Il faut faire une politique de sécurité globale.
05:13C'est-à-dire, il faut de la dépense militaire,
05:15mais il faut par exemple aussi de la sobriété énergétique.
05:17Parce que pendant qu'on dépense pour l'armée,
05:20on continue à acheter du gaz aux Russes
05:23et on continue à acheter du gaz de schiste aux Américains.
05:26Ce n'est pas possible d'être dépendant de nos ennemis.
05:29Donc il nous faut une politique de sécurité globale
05:32qui fait à la fois une solidité pour les armées,
05:36mais qui ne prend pas ça sur les questions, par exemple,
05:39d'investissement écologique ou sur les questions des prestations sociales.
05:43Parce que vous savez, quand on est attaqué,
05:44la cohésion nationale, c'est indispensable.
05:46Thierry Châtelain, parmi les mesures qui devraient être annoncées demain,
05:49un éventuel retour du service militaire sur la base du volontariat.
05:52Est-ce que vous soutenez cette mesure ?
05:54Non.
05:56Je dis beaucoup trop non,
05:58mais parce qu'en fait, à un moment,
05:59je pense que la vision n'est pas la bonne.
06:01Nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut plus de moyens pour des réservistes.
06:04Il faut effectivement du moyen pour une armée professionnelle.
06:08Ça, c'est effectivement indispensable.
06:11Il faut faire en sorte que notre industrie militaire,
06:13elle fonctionne, mais à la fois qu'il ne puisse pas faire les dividendes de la guerre.
06:17C'est-à-dire que l'argent, c'est soit pour produire,
06:20soit pour embaucher ou améliorer les conditions de travail pour investir.
06:23Et pas former plus dans la population.
06:25Mais on peut faire de la prévention.
06:28En fait, par exemple, la formation au risque, de manière générale,
06:32je le redis, les attaques ne seront pas que des attaques militaires.
06:35Il y a la question de la manière dont ils vont faire de l'influence
06:37vers les réseaux sociaux.
06:38Il y a la question de la sobriété énergétique.
06:40Oui, on a besoin de mobiliser la population,
06:42mais pas uniquement que sur un point de vue militaire.
06:44Alors, on est contraints par le temps.
06:46Une loi à l'Assemblée a créé beaucoup de tensions cette semaine.
06:48C'est la loi Duplon,
06:50qui, entre autres, réautorise l'utilisation d'un pesticide,
06:52jusqu'ici prohibé pour les agriculteurs français.
06:55Hier, les députés écologistes, socialistes, insoumis,
06:58ont saisi le Conseil constitutionnel.
07:00Est-ce que ça peut vraiment déboucher sur quelque chose ?
07:02Oui, car ce texte est en train de détruire tout le code de l'environnement.
07:08Et je sais qu'hier, vous aviez la ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard.
07:12Et donc, je vous remercie de me donner l'occasion de revenir sur des mensonges.
07:15Elle a dit que ce produit n'a été interdit par aucune autorité scientifique.
07:18Par exemple ?
07:20Alors, ce produit est reconnu comme dangereux par des autorités.
07:25scientifiques.
07:26C'est un neurotoxique.
07:28Ça veut dire...
07:29Et c'est un neurotoxique qu'on retrouve dans l'eau
07:30et qui passe la barrière placentaire.
07:32Ça veut dire qu'il peut intoxiquer des bébés dans le ventre de leur mère.
07:36C'est un produit qu'on retrouve dans le liquide céphalorachidien des enfants.
07:40Et donc, qui crée, par exemple, des troubles du développement.
07:42Tout ce qu'on va dire, troubles du spectre tristique,
07:45troubles moteurs.
07:45Donc, très dangereux à vous entendre.
07:47Extrêmement dangereux.
07:48Et pas qu'à mon temps.
07:49Donc, c'est 1 000 médecins, chercheurs qui se sont opposés à ce texte-là.
07:53Et si on regarde, par exemple, le collectif des victimes des pesticides de l'Ouest.
07:57Ça fait 10 ans.
07:57Et on devra conclure là-dessus.
07:58Non, mais alors, je le dis, ça fait 10 ans.
08:00Ils accompagnent 440 personnes avec des maladies.
08:03C'est Parkinson.
08:04C'est des cancers.
08:06C'est pour ça qu'il ne faut pas passer loi du plomb.
08:08Et j'espère qu'Annie Genevard, à un moment, elle sera tenue pour responsable et aussi coupable.
08:13Parce qu'en fait, ça suffit d'aller donner des fausses informations et après de s'en laver les mains.
08:18Donc, on attendra le résultat de cette saisine du Conseil constitutionnel.
08:22Merci beaucoup d'avoir été notre invitée ce matin pour les 4 minutes.