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  • 05/06/2023
Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du lundi 5 juin 2023.

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News
Transcription
00:00 *Musique*
00:03 20h21, France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:09 Bonsoir, les mots d'une mère, celle de Lindsay à l'encontre de Papandiaï, jugée pas sincère.
00:16 Vous les entendrez à la une des informés.
00:19 Les mots d'Emmanuel Macron en visite au Mont-Saint-Michel qui évoque l'agression du petit Kenzo lors d'Ajaccio OM.
00:27 Nous serons en direct avec Paul Barcelone.
00:30 Également, J-1 contre les retraites, une nouvelle journée de mobilisation.
00:36 Mais pourquoi faire, nous poserons la question.
00:38 Nous évoquerons la déception après les annonces d'Elisabeth Borne sur le logement.
00:42 Et l'Ukraine avec peut-être, peut-être une nouvelle offensive.
00:46 Les informés avec Nora Hamadi, journaliste présentatrice du magazine Européen 27 sur Arte et de l'émission "Sous les radars sur France Culture".
00:55 Patricia Allemonière, grand reporter spécialiste des questions internationales.
01:00 Vous avez couvert tous les grands conflits pour TF1 avec Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France.
01:07 Et Lilan Alemania, rédacteur en chef adjoint du service France à Libération.
01:12 Bonsoir à tous les quatre, bienvenue. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:20 Il devait être reçu ce lundi par le ministre de l'Éducation nationale, Pape Ndiaye,
01:27 qui avait déclaré la semaine dernière que le suicide de Lindsay, victime d'un harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux, était un échec collectif.
01:36 Et bien Betty, la maman de Lindsay, son compagnon et l'avocat de la famille, maître Pierre Debuisson, sont ressortis en colère de cet entretien.
01:44 Voici les mots d'une mère meurtrie.
01:46 « Ils sont seuls, pas aidés. Et moi, je ne l'ai pas trouvé sincère, en fait. Donc j'attends que les choses bougent. J'attends de voir des actes.
02:01 Moi, je ne comprends pas. Je ne comprends pas. On n'a pas été aidé à temps, ni avant, ni pendant, ni après, comme je l'ai dit. »
02:08 - Voilà. - Ce sont des mots, une sorte de réquisitoire. C'est assez rare, finalement. En général, ce type d'entretien clore une séquence d'émotions.
02:19 Et là, apparemment, le ministre n'a peut-être pas su trouver les mots pour le dire.
02:24 - Après, comment est-ce qu'on peut... Comment, véritablement, on peut aider une mère à traverser un moment comme celui-là ?
02:33 Alors, après le suicide de sa fille, victime de harcèlement, là, effectivement, on entend la colère.
02:41 La colère face à une institution qui n'a pas été en capacité de répondre, en fait, aux appels.
02:46 Si tant est... Voilà. Effectivement, l'information semble-t-il être connue. Est-ce qu'on a les moyens véritablement d'agir ?
02:55 C'est la question qui doit se poser aujourd'hui au ministre de l'Éducation nationale.
03:00 Mais en a-t-il lui-même les moyens, sachant qu'on est déjà face à une éducation nationale exsangue, où on a du mal à mettre un professeur devant chaque élève,
03:08 où, aujourd'hui, les médecins scolaires sont réduits à portions congrues, où vous avez des établissements où il n'y a pas d'infirmiers et d'infirmières scolaires,
03:15 où les psychologues, il n'y en a plus non plus ? Enfin, voilà. C'est-à-dire que, malheureusement, et c'est absolument terrible,
03:21 et l'émotion de la maire de l'INSEE est saillante et il faut l'entendre, c'est qu'en fait, on est face aujourd'hui à une institution
03:28 qui est dans l'incapacité de répondre aux défis auxquels elle doit faire face, par manque de moyens, peut-être par manque de volonté politique.
03:36 Donc, est-ce que Papendia y aurait pu répondre à la détresse de la maire de l'INSEE ? Quelle réponse apporter ? C'est ça, l'enjeu.
03:44 – Je vous fais entendre pour poursuivre ce tour de table les arguments de l'avocat maître Pierre Debuisson.
03:50 – Il y a un goût amer à la sortie de cet entretien, puisque rien de concret n'a été proposé.
03:57 Nous avons le sentiment que la prise de conscience est réelle, mais qu'elle n'est pas très profonde, très sérieuse.
04:04 Elle reste peut-être de surface. Et puis le deuxième élément important, que moi j'ai trouvé effrayant, c'est l'aveu d'impuissance du ministre lui-même,
04:12 qui nous dit "l'État français n'est pas aujourd'hui capable d'enrayer le harcèlement, le cyber-harcèlement,
04:17 que ce soit d'ailleurs pour les collégiens, les lycéens, mais aussi pour les adultes, sur les réseaux sociaux".
04:22 Cet aveu d'impuissance, il est sidérant, il est inacceptable.
04:25 – Cela a été dit, Patricia Lémonière, c'était jeudi, au sortir de la conférence de presse de la famille de l'avocat,
04:32 cet aveu d'impuissance de la part des services, a été dit également, des services de l'État,
04:37 a enrayé ce phénomène de harcèlement scolaire, doublé d'un harcèlement sur les réseaux sociaux.
04:42 – Oui, enfin, c'est une situation terriblement difficile, comme il vient de l'être dit, pour le ministre,
04:50 qui selon moi, a commis en tant qu'homme politique peut-être quelques erreurs.
04:56 Il a réagi apparemment relativement tard par rapport à ce fait dramatique,
05:02 et c'est un ministre qui est actuellement dans une phase un peu instable, un peu déstabilisée.
05:07 Donc on ne va pas lui jeter la pierre un peu plus ce soir, mais bon, la situation est difficile à gérer pour un homme politique.
05:14 Vous savez qu'aujourd'hui, on est dans une société de l'émotion,
05:17 où les hommes politiques en général, à tort ou à raison, se précipitent effectivement quand il y a un événement,
05:22 pour apporter soutien aux victimes. Là, on a eu un décalage de temps.
05:27 Alors effectivement, il y a cette forte charge émotionnelle, il y a ces critiques qui sont faites aujourd'hui
05:33 par rapport aussi bien aux familles, à l'éducation nationale, j'ai envie de dire, à la police,
05:39 et aussi à toute la structure qui a fait défaut, et bien sûr aux réseaux sociaux.
05:44 Le phénomène, j'en finirai par là, est important parce que c'est un enfant sur dix
05:49 qui est touché par le phénomène du harcèlement. Un enfant sur dix, et dès la primaire.
05:54 Donc c'est un phénomène très important, et on sent effectivement tout le désarroi de l'institution,
06:00 comme il vient d'être dit, pour gérer ce genre de situation.
06:04 L'Illian, les manias, ses parents, cette maman et ce beau-père, attendent des réponses,
06:08 mais en réalité, il y a des dispositifs déjà mis en place, il faut qu'ils puissent se déployer,
06:14 il faut quelque chose de plus immédiat, ça concerne notamment les réseaux sociaux en question,
06:18 les réponses n'existent pas réellement tout de suite, là sur la table.
06:21 Oui, c'est d'où la déception de la famille et de l'avocat qui est compréhensible,
06:26 et on vient d'en parler. C'est d'autant plus dur pour Papendia,
06:31 qui fait partie d'un gouvernement avec un président de la République au-dessus du gouvernement,
06:36 qui en a fait un enjeu national. Il en a beaucoup parlé, Emmanuel Macron,
06:40 il a communiqué là-dessus. Brigitte Macron a aussi été…
06:47 c'est un des thèmes qu'elle a choisi en tant qu'ex-professeure,
06:53 elle sait ce que c'est qu'elle a choisi d'incarner et de porter en tant que première dame,
07:00 mais la question c'est derrière toute cette communication, ce qui est bien,
07:04 parce que ça en fait aussi un enjeu dont nous les médias nous parlons,
07:08 au-delà des drames et des faits divers, se questionner sur quelle réponse apporter.
07:13 Et on le voit, ça prend du temps, il y a une question de moyens,
07:17 il y a une question de lourdeur de l'administration de l'éducation nationale
07:22 sur les sanctions qui peuvent être reprises, sur l'information des familles dans les écoles et dans les collèges.
07:30 Et donc oui, c'est compliqué pour aujourd'hui Papendia.
07:34 Henri Vernet, il y aura une nouvelle étape, si je puis dire.
07:36 Mercredi, la maman de l'INSEE, l'avocat également, maître de Buisson, sont reçus par Brigitte Macron à l'Elysée.
07:44 À la suite de cet entretien avec le ministre de l'éducation nationale,
07:47 il risque de ne pas y avoir non plus forcément de réponse apportée.
07:51 Mais tout dépend de la réponse qu'ils attendent, ça a été assez bien dit.
07:53 Il y a un décalage énorme entre la peine, l'émotion, la colère, la rage même de cette mère dont la fille s'est suicidée.
07:59 Il n'y a pas de plus horrible drame pour un parent.
08:02 Et forcément, il y a un décalage entre cette douleur-là, cette soif de comprendre,
08:06 cette soif de voir aussi que peut-être ça puisse ne pas se reproduire.
08:09 Et forcément, les mots qu'on va vous dire maintenant.
08:12 Oui, une étape supplémentaire.
08:13 Oui, parce que c'est vrai que Brigitte Macron, l'on va venir de le rappeler,
08:16 elle en a fait une cause un petit peu personnelle au-delà de la cause nationale.
08:20 Maintenant, cette lutte contre le harcèlement, c'est un phénomène qui est pris en charge par l'éducation nationale.
08:29 Mais pas depuis si longtemps. Les drames se sont succédés.
08:32 Combien il en a fallu ? Ça fait quoi ? Ça fait 5 ans, 10 ans ?
08:35 Oui, dans ces eaux-là, que réellement, c'est devenu une cause.
08:38 On voit, en effet, ça aussi, ça a été souligné par mes confrères et confsœurs.
08:42 C'est-à-dire que les moyens, ils ne suivent pas forcément.
08:44 Vous avez un personnel enseignant qui est quand même déjà la tête sous l'eau par tout ce qu'il a à faire.
08:50 Parfois aussi, la vigilance, la réactivité n'est pas la même partout.
08:53 C'est vrai que quand on a suivi ce drame, quand on a eu les témoignages des parents,
08:56 on comprend que parfois, visiblement, ça a pu manquer de réactivité.
09:00 Donc c'est cela qu'on veut savoir.
09:02 Maintenant, il y a aussi d'autres acteurs qui sont en jeu.
09:04 Il n'y a pas non plus toujours que l'éducation nationale, que l'État.
09:07 Il y a également, enfin moi, ce qui me sidère quand même, c'est le poids des familles, le rôle des familles.
09:10 C'est quand même insensé quand on voit ces harceleuses, quand on voit ce qui s'est passé.
09:14 Enfin, mais quand même, il y a aussi une responsabilité individuelle et des familles.
09:18 Ce qui est intéressant, tant qu'il y a eu...
09:20 Permettez, Nora m'a dit, on va marquer une toute petite pause.
09:23 Je vous donne la parole, c'est promis, parce qu'il est 20h12 sur France Info.
09:26 Et c'est l'heure du Fil Info avec vous, Valentine Lhottès.
09:29 Des sanctions claires et fortes contre les agresseurs de Kenzo.
09:34 Voilà le souhait du président de la République.
09:37 Ce week-end, en marge d'un match de foot à Ajaccio,
09:39 des supporters corse se sont sombris à l'enfant de 8 ans,
09:42 atteint d'un cancer et à ses parents à cause de leur maillot aux couleurs de l'Olympique de Marseille.
09:47 Contre la réforme des retraites, il faut continuer à faire masse dans la rue,
09:51 selon Clémentine Autain.
09:53 Sur France Info, la députée insoumise de Seine-Saint-Denis
09:55 ne comprend pas l'obstination du gouvernement
09:58 à la veille d'une 14e journée de mobilisation nationale contre le texte.
10:02 La fermeture de 55 magasins Princess Tam Tam
10:06 et comptoirs décontôniers envisagés en France.
10:09 Tout comme la suppression de plus de 300 emplois.
10:12 Le propriétaire des deux marques, le japonais Fast Retailing,
10:15 veut les rendre plus compétitives, les deux enseignes étant déficitaires.
10:19 A Lyon, pour bénéficier d'une subvention de la ville,
10:22 les clubs sportifs devront former leur personnel à la lutte contre les violences sexuelles.
10:26 Cette condition imposée par la municipalité sera nécessaire à partir de septembre 2024.
10:32 C'est un honneur pour moi, assure Lebron James, double champion olympique de basket,
10:37 quadruple champion de NBA.
10:39 Le joueur des Lakers donnera samedi le départ des 24 heures du Mans,
10:43 confié chaque année à une personnalité.
10:47 France Info
10:49 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
10:54 Nora Badif, je vous ai coupé la parole, vous vouliez évoquer l'autre affaire.
10:58 Oui, l'autre affaire, parce qu'il faut se souvenir qu'il y a quelques semaines,
11:01 on avait eu le suicide du jeune Lucas,
11:04 qui lui était aussi harcelé par certains de ses camarades.
11:08 Et on a eu une décision, la justice doit rendre sa décision,
11:12 sur la peine des quatre jeunes gens qui étaient mis en examen dans cette affaire.
11:18 Et ils ont bien été reconnus coupables de harcèlement,
11:21 mais il va falloir plusieurs mois avant d'avoir la peine de ces jeunes gens.
11:25 Mais du coup, on voit que la réponse pénale commence à évoluer,
11:28 il y a une prise de conscience.
11:30 Maintenant, on est dans le... Malheureusement, sur cette affaire de Lucas comme de Lindsay,
11:35 on arrive après les faits, maintenant c'est la question de la prévention.
11:38 Et effectivement, Henri le disait, quelle est la place des familles,
11:42 quelle est la responsabilité de tout le corps enseignant,
11:45 et de tous les adultes qui accompagnent ces jeunes,
11:48 quand de surcroît ça se passe sur les réseaux sociaux,
11:50 espace public qui est aujourd'hui complètement à contrôler,
11:54 chez notamment ses collégiens.
11:56 Et des ados eux-mêmes, des harceleuses,
11:59 quand on voit ce torrent de haine qui s'est déchaîné,
12:01 quand on voit les bagarres, parce que toutes ces images ont été montrées
12:04 dans différents reportages,
12:06 mais quand on voit la même chose sur Instagram, dans la feur avec Céo...
12:09 Mais qu'est-ce que vous voulez faire contre un tel torrent de bêtises,
12:11 d'abjections, il faut dire les mots comme ils sont.
12:13 Donc il y a un moment quand même, bien sûr que les enseignants,
12:16 que le corps de l'éducation nationale a beaucoup à faire,
12:19 doit jouer, doit être présent, doit être vigilant,
12:22 sans doute plus réactif quand ils en ont les moyens,
12:25 mais enfin, quand même, il y a aussi chacun de nous, quoi.
12:28 Il y a les individus dans cette société.
12:30 – Vous évoquiez à l'instant, Henri Vernet, des torrents de bêtises et de haine, disiez-vous.
12:33 C'est un autre drame qui a ému le pays, que le président Emmanuel Macron a évoqué
12:37 en arrivant au Mont-Saint-Michel, le chef de l'État réclamé des sanctions
12:41 plus claires et fortes contre les agresseurs de Kenzo,
12:44 cet enfant de 8 ans atteint d'un cancer, frappé tout comme son père,
12:48 samedi par des supporters ajaxiens,
12:51 lors de la rencontre de Ligue 1 Ajax-Yo-Om Emmanuel Macron.
12:55 – Comme toutes les violences, c'est évidemment inacceptable,
12:58 j'étais très ému pour Kenzo et ses parents.
13:00 Il a à se battre et il se bat avec beaucoup de courage contre la maladie.
13:04 C'est un supporter fidèle et rien ne justifie cela.
13:09 Mais ça montre, vous voyez, une espèce de dérive et on a raison de ne pas s'y habituer.
13:14 Et donc j'attends que les sanctions les plus claires, fortes soient prises.
13:18 – Rien ne justifie ça, explique Emmanuel Macron.
13:22 Bonsoir à vous, Paul Barcelone.
13:24 – Bonsoir, Jean-François.
13:26 – Journaliste au service politique de France Info,
13:28 vous êtes sur place au Mont-Saint-Michel.
13:31 Paul, Emmanuel Macron a voulu envoyer un message fort
13:35 contre les agresseurs de Kenzo et à l'ensemble du pays.
13:39 – Exactement, et d'ailleurs avant même de grimper les marches ici au Mont-Saint-Michel,
13:44 Emmanuel Macron s'est lancé dans une diatribe contre la violence
13:48 et contre finalement toute forme de violence à laquelle il dit qu'on ne doit pas s'habituer.
13:53 Mais pour avoir été, je vous raconte, physiquement proche de lui tout à l'heure
13:57 pendant qu'il répondait à la question d'un journaliste sur Kenzo,
14:00 je l'ai trouvé affecté, presque ému, les sourcils froncés.
14:04 Et vous venez de l'entendre, il appelle à des sanctions fortes, à des sanctions claires.
14:08 Je le cite, cette histoire montre une espèce de dérive, voilà ce qu'il nous a dit.
14:12 C'est un des leitmotivs du président en ce moment.
14:15 Il a été très marqué il y a encore quelques semaines
14:18 par l'agression mortelle d'une infirmière à Reims,
14:20 le décès des policiers aussi à Roubaix.
14:22 Et souvenez-vous, il avait, en Conseil des ministres,
14:24 parlé de décivilisation, un terme que lui avait d'ailleurs soumis le politologue Jérôme Fourquet,
14:29 un terme qui a parfois été interprété par ses opposants comme un clin d'œil à l'extrême droite.
14:34 Paul Barcelone, le président est venu au Mont-Saint-Michel,
14:38 parce qu'il y a un aspect éminemment politique dans tout ça,
14:40 pour envoyer ce qu'on appelle régulièrement une carte postale
14:43 à la veille de cette 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
14:47 Choix du jour et choix du lieu, ce n'est rien d'innocent.
14:50 - Oui, il en fait un symbole de résilience et de résistance.
14:55 C'est un des lieux, vous le savez, les plus visités du pays,
14:58 qui a résisté à tout, au temps, à l'histoire, aux incendies,
15:02 et même à l'ensablement.
15:03 Emmanuel Macron est là officiellement pour célébrer le millénaire de cette ABI.
15:07 Il s'est servi de ce décor de carte postale, vous le disiez,
15:10 pour un discours tout à l'heure sur la France éternelle,
15:12 la France des conquérants, la France des bâtisseurs,
15:15 des allusions évidemment à la mobilisation contre la réforme des retraites.
15:19 Le chef de l'État fin de l'ignorer, mais il a estimé tout à l'heure
15:22 que le pays était en train de s'apaiser, mais qu'il restait une colère profonde.
15:26 Il a d'ailleurs été interpellé lors d'un petit bain de foule
15:29 par un homme qui lui a parlé de ces Français qui, je cite cet homme,
15:32 "crèvent la dalle".
15:33 Emmanuel Macron multiplie aussi les allusions à la montée du Rassemblement national.
15:38 Il dit vouloir se situer dans le temps long.
15:41 Il oppose cet esprit de résistance, de résilience dont je parlais.
15:45 Demain, il retrouvera Elisabeth Borne, la Première ministre,
15:48 retrouvaille pour la première fois après le recadrage de la semaine dernière
15:52 en Conseil des ministres parce qu'elle avait qualifié le RN de parti héritier de Pétain.
15:57 Ce sera sur les plages de Normandie à l'occasion du 79e anniversaire du débarquement.
16:02 Un autre anniversaire et une autre carte postale.
16:05 - Allez, merci à vous Paul Barcelone.
16:07 En direct de cet endroit merveilleux qu'est le Mont-Saint-Michel,
16:12 direct assuré avec les moyens de Stéphane Boffis Henri Vernet.
16:17 Henri Vernet, c'était la une du parisien, l'affaire Kenzo.
16:21 Vous disiez c'est de la barbarie. C'est un cran qui a été franchi là, franchement.
16:26 - J'ai l'impression qu'on en franchit quasiment tous les jours des crans.
16:28 - Tous les jours.
16:29 - Mais bien sûr, quand on parle de décivilisation, alors maintenant,
16:31 qu'est-ce qu'on fait ? On va chercher alors quelle est l'étymologie du mot, d'où il vient ?
16:34 Est-ce que c'est d'extrême droite ? Est-ce que c'est d'autre part ? Etc.
16:37 Mais enfin, peu importe d'où ça vient. La réalité, c'est que ça correspond un petit peu, malheureusement,
16:41 à ce que pour en insiste. Oui, vous avez raison, un cran a été franchi.
16:44 Mais où est l'humanité, aujourd'hui ? Quand vous en prenez comme ça à un gamin, il est cancéreux.
16:48 Il vient, c'est son éclair, son rayon de soleil d'être à ce match.
16:52 Et voilà ce qui lui arrive ainsi qu'à son père, quand on pense quand même encore une fois
16:56 à cette gamine, à cette adolescente, à cette Lindsay qui s'est suicidée.
16:59 Mais non, je redis juste cette question. Où est l'humanité ?
17:03 À quel moment est-ce qu'on désapprend comme ça à vivre ensemble ?
17:07 - Y a-t-il un fond de violence exacerbée qui s'exprime dans ce pays ?
17:12 C'est peut-être ce qu'évoque Emmanuel Macron en Crée. Je vous pose la question dans un instant.
17:16 Il est 20h20 sur France Info. C'est le retour du Fil Info avec Valentine Lhotess.
17:20 - Deux hommes condamnés à de la prison ferme pour l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron.
17:27 Jean-Baptiste Trogneux frappé devant sa chocolaterie d'Amiens à la Mimée,
17:31 en marge d'une casserolade contre la réforme des retraites.
17:34 Ne pas se réjouir trop vite du ralentissement de l'inflation.
17:38 Voilà la mise en garde de la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde.
17:42 Rien ne prouve que le pic a été atteint, selon elle.
17:46 Les pressions sur les prix restent fortes malgré ce ralentissement en mai.
17:50 L'inflation s'établit à 16,8% sur un an.
17:53 La campagne de vaccination contre la grippe aviaire démarrera normalement en octobre,
17:58 confient le ministre de l'Agriculture.
18:00 La profession réclame un déploiement du vaccin cet été pour assurer la survie des élevages.
18:05 Mais dire aujourd'hui qu'on peut raccourcir le calendrier, ce n'est pas sérieux, ajoute Marc Fesneau.
18:11 Demain, un tiers des vols supprimés à l'aéroport d'Orly, près de Paris.
18:15 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
18:18 A la RATP, trafic quasi normal, tout comme à la SNCF, avec une moyenne de 9 trains sur 10 en circulation.
18:26 Le Danois Holger Rounneux, qualifié pour les quart de finale de Roland-Garros,
18:30 après un match difficile contre l'argentin Francisco Serundolo, victoire au super tie-break du 5e set.
18:37 Au prochain tour, le 6e joueur mondial affrontera le numéro 4, le Norvégien Kasper Rudd.
18:43 - Quand il y a un Allemagnan, vous diriez qu'il y a un fond de violence qui s'exprime sous toutes ses formes dans ce pays,
18:59 il y a une sorte de climat d'exacerbation de la violence partout ?
19:02 - Oui, il y a de la violence, mais ça ne date pas d'aujourd'hui, il y en a depuis quelques années.
19:07 En revanche, je ne suis pas d'accord avec ce que vient de dire Henri Vernet tout à l'heure sur le terme de définitivisation.
19:14 Ça a un sens l'étymonologie. Emmanuel Macron, il pouvait utiliser aussi un autre terme.
19:18 S'il le fait en Conseil des ministres et s'il le fait savoir aux journalistes, c'est qu'il y a un motif et un but politique.
19:23 Qu'il s'appuie sur trois faits divers qui sont glaçants, qui sont des drames, pour poser des questions de sécurité,
19:36 des questions de difficultés ou de déshumanisation, comme vient de dire aussi Henri.
19:45 D'accord, mais s'il utilise "des civilisations", Emmanuel Macron sait les termes qu'il utilise.
19:52 Il sait que c'est aussi un terme qui a été récupéré par l'extrême droite et qu'en ce moment, il est aussi dans un travail politique
19:59 de reconquérir une partie des électeurs d'extrême droite et il envoie aussi des cartes postales de cette manière-là.
20:05 - Patricia Lémonière ?
20:06 - Oui, je vais abonder dans ce sens parce que je crois que ces faits divers atroces qui se passent en ce moment,
20:14 effectivement, le chef de l'État se présente comme le garant d'une certaine forme.
20:18 - Vous dites faits divers tous les deux ?
20:19 - Oui, parce que malgré tout, c'est des actes d'une...
20:22 - Vous parlez du mot "drame", non ?
20:23 - Non, mais c'est dans le langage journalistique, c'est ça.
20:26 - Dans le jargon journalistique, c'est un fait divers ?
20:28 - Mais c'est des faits divers dramatiques qui nous bouleversent. Un fait divers peut être bouleversant et dramatique.
20:33 C'est simplement un fait qui est un fait ou un fait de société, si vous préférez.
20:37 - Ce sont plutôt des faits de société.
20:38 - Des faits de société, si vous voulez. Bon.
20:40 Mais le chef de l'État, par rapport à ces faits de société qui sont dramatiques, bouleversants,
20:45 se présente comme le garant d'une certaine forme de sécurité et d'ordre.
20:49 Et paradoxalement, par rapport à tous ces événements, il prend énormément la parole en ce moment pour les condamner
20:55 et par rapport à une période où les Français sont encore avec cette vague de colère et de violence qui est toujours là
21:04 et dont on reparlera peut-être demain, on verra sous quelle forme, si elle se manifeste ou pas encore dans les rues,
21:09 on a des manifestations très calmes, mais par rapport à ce fond de violence qu'on disait dans la société française,
21:15 eh bien là, sur ces trois faits de société bouleversants, il se présente comme le garant d'une forme de sécurité et de sérénité
21:22 dans un contexte historique qui se veut unificateur de la nation.
21:26 - Et là-dessus, Honorat m'a dit, il faut prendre en compte ces faits graves de façon chorale,
21:33 il faut les traiter en même temps ou vous y voyez peut-être des faits de société au fond des éléments séparés
21:40 et qui traduisent une violence qui aura, comme disent certains, toujours existé dans la société ?
21:44 - Mais cette violence, elle a pu être bien pire. En fait, il faut aussi se poser la question de notre capacité collective, en fait,
21:50 à vivre des situations de violence. C'est peut-être aussi, en miroir, notre seuil de tolérance à la violence
21:58 dans une société où le contrat social veut que cette violence soit donnée à l'institution et qu'on ne se fasse plus justice nous-mêmes, etc.
22:09 Là, ce qui est intéressant, c'est de voir à quel point la colère, le ressentiment, justement, le délitement aussi de ce contrat social,
22:19 parce que chacun peut-être, enfin, de plus en plus de gens ont du mal, et je ne justifie rien, je tente une explication,
22:26 à trouver leur place, voilà, qu'est-ce qui se passe dans les stades, qu'est-ce qui se passe aussi dans la rue,
22:32 on peut voir dans les comportements, et le Parisien s'en était fait l'écho dans les comportements au volant,
22:38 notamment en Ile-de-France, des tentations aussi de plus en plus à, comment dire, à laisser sortir,
22:47 à laisser s'exprimer des comportements qui jusque-là, en fait, étaient tûs.
22:52 Donc, est-ce que c'est une manière de dire "il y a plus de violence qu'avant", je ne sais pas, je n'ai pas ces chiffres,
22:58 tout ce qu'on peut voir, c'est que vis-à-vis des élus, il semblerait qu'il y ait quand même quelque chose qui soit en train d'augmenter,
23:04 mais là, ce qui est intéressant, c'est que, est-ce que les réseaux sociaux ont aussi créé quelque chose d'une forme de libération de la parole,
23:13 d'une brutalisation, on a largement parlé aussi de ce qui se passe dans l'hémicycle, à l'Assemblée nationale,
23:19 on est aussi face à quelque chose où, voilà, Gérald Garutti, le metteur en scène dramaturge et philosophe,
23:27 parle d'une fonction balistique de la parole. L'objectif, c'est d'attaquer l'autre, c'est de brutaliser l'autre,
23:32 c'est d'être dans quelque chose où rien que la parole, déjà, devient violente.
23:35 Donc, entre la parole, déjà, qui est violente, et le passage à l'acte, on voit bien qu'il se passe quelque chose.
23:40 Faut-il pour autant parler de décivilisation ? Il y a peut-être quelque chose de l'ordre de l'incapacité aussi à remettre de la nuance et du dialogue
23:46 quand on est à distance, quand on représente l'autre comme étant des supporters d'Ajaccio qui détestent ceux de l'OM en face,
23:53 que vous soyez un minot d'huit ans, ce qui est quand même, évidemment, crétin, et voire plus,
23:59 il y a quelque chose de cet ordre-là, d'une forme d'exacerbation identitaire qui conduit à ne pas supporter que autrui vienne dans son espace.
24:07 – Alors, il y a eu la réponse judiciaire à l'agression de Jean-Baptiste Tronieux, le petit-neveu de Brigitte Macron,
24:14 qui a été attaqué le 15 mai dernier devant sa chocolaterie à Amiens,
24:19 deux hommes au profil de marginaux condamnés ce lundi à des peines de 12 et 15 mois de prison ferme.
24:25 Le troisième a été prévenu, a été relaxé par le tribunal correctionnel d'Amiens au bénéfice du doute.
24:30 Henri Vernet, la justice est quand même allée très vite dans ce dossier.
24:33 C'est quoi, pour faire un exemple, pour essayer de…
24:36 – Oui, je pense qu'il y a là, en effet, l'idée de donner valeur d'exemple à ce cas qui a été traité très rapidement.
24:42 C'est en effet en écho à ce qui a été… – Très rapidement, oui.
24:44 – Oui, très rapidement, mais peut-être trop d'ailleurs, parce que soyons clairs, je veux dire, c'est pas…
24:48 bon, c'est dommage pour ce garçon, mais ça n'a rien de dramatique.
24:52 Ce n'est pas non plus quelque chose… Alors pour le coup, on n'est pas dans la violence extrême.
24:55 C'est typiquement le genre de comportement qu'il ne faut pas avoir,
24:58 qui montre à quel point moi, je rejoins ce que viennent de dire mes camarades.
25:01 Bon, je maintiens que moi, ce mot de décivilisation ne me choque pas dans la mesure où il décrit quelque chose
25:05 qui est assez réel, et vous l'avez rappelé vous-même, c'est quand même Jérôme Fourquet
25:09 qu'il employait dans un déjeuner avec le président de la République, où il prenait conseil.
25:12 – Oui, et Emmanuel Macron l'a repris à son compte.
25:14 – Exactement, il l'a repris, voilà, il voulait justement prendre conseil,
25:17 prendre l'oreille un petit peu de la société auprès de sondeurs, sociologues, penseurs, etc.
25:21 Bref, ce terme est sorti comme ça, il a fait floresse, comme on sait bien le faire, nous, dans nos différents débats.
25:27 Mais donc, pour revenir à l'agression du neveu de Brigitte Macron,
25:32 oui, c'est peut-être aller un peu trop vite, parce que par rapport justement à la lenteur, par exemple,
25:38 qu'a subie le maire de Saint-Brévin, qui lui, personne ne s'occupe de lui,
25:42 et on arrive à cette démission, par rapport à des cas réels de violence,
25:46 on jette l'anathème aujourd'hui, on ne discute pas, vous l'avez dit, il n'y a plus de sens de la nuance, etc.
25:50 C'est la primauté de son propre droit, de son propre avantage,
25:54 par rapport à tout ce qui peut se passer autour de nous,
25:56 c'est l'anathème qui est systématiquement jeté pour disqualifier l'autre.
26:00 Bref, oui, on est dans une... Alors, on a tout à l'heure dit destabilisation,
26:04 mais d'autrement, on était employés depuis longtemps en sauvagement, sauvageons, etc.
26:09 C'est une société qui, de moins en moins, se regarde vivre, et fait l'effort de vivre ensemble.
26:15 - Patricia Le Molière, il faut quoi ? Il faut une réponse judiciaire rapide,
26:19 pour essayer de clamper un peu ces actes de violence tous azimuts ?
26:23 - Le problème de la réponse judiciaire, c'est qu'elle ne peut pas être rapide,
26:26 puisqu'on a un problème au niveau des juges, on a des dossiers qui s'empilent.
26:30 Donc, à part quelques cas dont on vient de parler, qui sont traités très rapidement,
26:34 le reste des cas prend du temps.
26:36 Et par exemple, pour sortir quelqu'un, pour enlever son compte,
26:40 on parlait justement des réseaux enlevés, enlever quelqu'un d'un compte,
26:44 eh bien il faut que la décision de justice soit rendue.
26:47 Alors, vous imaginez, le temps, ça va prendre un an et demi
26:50 avant d'expurger le compte de l'harceleur.
26:54 Et ce n'est pas la justice qui rétablira ce contrat social, en fait,
26:58 qui est largement brisé et qui conduit cet effort d'éclatement.
27:02 - Elle participe au contrat social, la justice.
27:04 - Allez, dans la deuxième partie des Informer de France Info,
27:06 nous évoquerons la journée demain de mobilisation,
27:10 la quatorzième contre la réforme des retraites,
27:12 et nous reviendrons sur cette déception des professionnels du logement
27:17 après les annonces de la Première Ministre,
27:20 Elisabeth Borne, il est 20h30 sur France Info.
27:22 (Générique)
27:29 - La Fausse est avec vous, bonsoir Edouard Marguier.
27:31 - Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
27:33 12 et 15 mois de prison ferme pour les agresseurs de Jean-Baptiste Trônieux,
27:37 le petit-neveu d'Emmanuel et Brigitte Macron,
27:40 deux prévenus sont jugés coupables de cette agression.
27:43 Le mois dernier, à Amiens, après l'allocution présidentielle,
27:46 le troisième homme a été relaxé.
27:49 Au-delà de sa visite au Mont-Saint-Michel,
27:52 le président demande des sanctions claires et fortes
27:54 contre les auteurs de l'agression d'un enfant malade.
27:57 Après le match Ajax-Marseille samedi dernier,
28:00 Kenzo, 8 ans, supporter de l'OM et atteint d'un cancer,
28:03 s'est fait molester par des supporters du club Corse.
28:07 Une nouvelle preuve des difficultés dans le secteur du prêt-à-porter,
28:11 plus d'un tiers des magasins, comptoirs des Cotoniers et Princesse Tam Tam
28:15 ont décidé de fermer 55 sur 136 en France.
28:18 C'est ce qu'annonce le groupe propriétaire,
28:21 le groupe Fast Retailing France, qui annonce un projet de refonte
28:24 de la stratégie de la distribution et de réorganisation du réseau de points de vente.
28:29 Quant à un ancien vice-président, on veut affronter son ancien président.
28:33 C'est aux États-Unis que ça se passe.
28:35 Mike Pence dépose sa candidature pour la présidentielle l'an prochain.
28:39 Lui qui était le second de Donald Trump,
28:41 l'ancien chef de l'État, qui est déjà candidat pour la présidentielle de 2024.
28:46 Le navigateur français Kevin Escoffier, suspecté de violences sexuelles,
28:50 la Fédération française de voile a fait un signalement à la cellule du ministère des Sports.
28:54 Il lui est reproché un comportement inapproprié avec une femme
28:58 pendant l'étape de Newport aux États-Unis, étape de l'Ocean Race.
29:02 À Roland-Garros, le tennis, Holger Rouneux a eu du mal,
29:06 mais le Danois 6e mondial retrouvera Kasper Rude en quart de finale.
29:10 Rouneux s'impose au super tie-break du 5e set pour battre l'argentin Seroun Dolouf.
29:17 Julien Alaphilippe renoue avec la victoire.
29:19 Le cycliste français s'offre au sprint, la deuxième étape du Criterium du Dauphiné à la chaise Dieu.
29:25 L'ancien double champion du monde est de retour en compétition.
29:29 Il enlève sa deuxième victoire de la saison après 100 jours sans avoir gagné.
29:33 L'autre français Christophe Laporte, qui s'était imposé hier sur le Dauphiné,
29:37 conserve son maillot de leader de la course.
29:40 France Info.
29:42 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackil.
29:48 J-1 contre les retraites, une nouvelle journée de mobilisation demain, mais pourquoi faire ?
29:53 Nous allons poser la question dans un instant.
29:55 Également la déception après les annonces d'Elisabeth Borne sur le logement,
30:01 la deuxième partie des informés de France Info avec Nora Mahdi,
30:05 journaliste présentatrice du magazine européen 27 sur Arte et de l'émission Sous les radars sur France Culture.
30:12 Vous en faites des choses.
30:13 Avec Patricia Allemonière, grand reporter spécialiste des questions internationales.
30:17 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien, aujourd'hui en France.
30:20 Et Lilian Alemania, rédacteur en chef adjoint du service France à Libération.
30:24 Permettez-moi tout d'abord de vous poser une question,
30:28 parce que c'est un sujet qui est en train de monter dans l'actualité là ce soir.
30:32 La grande offensive ukrainienne a-t-elle commencé ? Personne ne le sait, pas sûr.
30:37 Ce qu'en a dit aujourd'hui l'amiral Jean-Louis Vichaud, l'ancien chef de mission militaire française de l'OTAN.
30:43 Il était l'invité de France Info TV.
30:45 Si on en croit les Ukrainiens, ça n'a pas commencé.
30:48 Ce qui a commencé, disent les Ukrainiens, c'est une série de plusieurs attaques blindées.
30:52 Alors c'est nouveau parce que ce matin, ils ne parlaient de rien.
30:55 On est dans une situation où les conditions météorologiques sont enfin favorables pour une attaque.
31:00 Et ils ont à peu près 15 jours de beau temps devant eux.
31:02 Donc c'est un moment idéal pour lancer une opération d'envergure qui met en œuvre des matériels lourds.
31:08 Alors après savoir si c'est l'offensive, comme le disait le Russe,
31:12 ou ce sont seulement des sondages faits avec ce qu'on appelle des reconnaissances en force,
31:18 avec des moyens mécanisés comme le disent les Ukrainiens, c'est les Ukrainiens qui le savent.
31:22 Et eux, ils vont essayer d'entretenir le flou jusqu'au bout.
31:25 L'idée, c'est d'empêcher que les Russes ne fassent manœuvrer leurs réserves.
31:29 L'amiral Jean-Louis Vichaux sur France Info TV.
31:32 Patricia Lémonière, vous connaissez bien cette région du Donbass.
31:34 Vous y avez mené de longs reportages du temps de la guerre du Donbass.
31:39 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
31:41 Alors c'est vraiment, comme on appelle ça, le brouillard de la guerre en termes militaires.
31:45 Ça veut dire qu'il y a des leurs qui sont lancés de partout.
31:48 Il y a la propagande russe qui a annoncé aujourd'hui une immense, une très grande offensive ukrainienne,
31:54 repoussée avec de très nombreuses pertes.
31:58 Et puis, ça c'était ce matin.
32:00 Ça c'est de la propagande ?
32:01 Ça c'est le discours russe, on va dire.
32:03 Et puis, en fin d'après-midi, finalement, les Ukrainiens sont sortis du bois
32:07 en disant qu'effectivement ils menaient des manœuvres avec des blindés et que…
32:13 Et parallèlement, une vidéo est sortie hier côté ukrainien
32:17 où l'on voit un appel au silence radio côté ukrainien.
32:21 C'est-à-dire on voit des vidéos avec tous les militaires ukrainiens
32:26 qui mettent le doigt à la bouche, chutent.
32:28 Ce sont les prémices de la fameuse grande offensive dont il est question depuis de longues semaines, Patricia LeMoynière.
32:33 Très rapidement, en tout cas, il se passe quelque chose,
32:35 parce qu'on voit qu'il y a des milices russes pro-ukrainiennes
32:39 qui attaquent le sud de la Russie, où une partie du territoire est occupée,
32:45 à peu près 5 km sur 10 par ces milices russes, en fait.
32:50 L'armée russe ne réagit pas, donc il y a quelque chose qui se passe.
32:54 Il y a des attaques sur les fronts, il y a des choses qui se passent, définitivement.
32:57 Et effectivement, comme le disait l'amiral, on a 15 jours devant où le terrain est sec,
33:02 et c'est propice, effectivement.
33:04 Mais tant qu'on ne verra pas les Bradley, tant qu'on ne verra pas les Léopard sur le terrain,
33:09 on pourra dire qu'on n'en est pas encore à la grande offensive.
33:12 Henri Vernet, vous vous évoquez régulièrement dans le Parisien, tous les jours,
33:16 ce qui se passe sur le front en Ukraine.
33:19 Là, pour le coup, il y a une forme de frémissement.
33:22 Oui, clairement, il y a un frémissement.
33:24 D'ailleurs, on voit bien, c'est vrai qu'il y a un changement d'attitude.
33:26 Toutes ces dernières semaines, le discours ukrainien, notamment des militaires, des stratèges,
33:30 mais bien sûr de Zelensky lui-même, puisque c'est lui le véritable chef de guerre.
33:34 C'est vraiment lui, d'ailleurs, y compris dans son aspect physique,
33:36 puisqu'il est quasiment tout le temps en battle dress.
33:38 C'était plutôt de dire, on se prépare de bien annoncer la couleur en disant cette contre-offensive,
33:43 on va la nommer.
33:44 Et puis justement, Patricia le soulignait, là, aujourd'hui, et l'amiral également le disait,
33:48 on est plutôt dans l'entretien d'un certain flou, d'un brouillard.
33:51 Il y a même des consignes qui sont passées aux médias ukrainiens qui peuvent être là-bas,
33:55 aux médias étrangers qui sont là-bas, justement, de ne pas trop en dire
33:58 pour maintenir cet effet de surprise dont ont besoin toutes les armées du monde
34:02 pour mener une contre-offensive.
34:04 Mais pourquoi est-ce qu'il y a ce frémissement ?
34:06 Pourquoi est-ce qu'en effet, une phase un peu différente s'engage ?
34:08 Parce que ces fameux armements dont il avait absolument besoin,
34:12 Zelensky, pour mener cette contre-offensive, eh bien, ils sont arrivés.
34:15 Peut-être pas tous.
34:16 Il n'a pas encore les 100 avions F-16 de fabrication américaine qu'il aimerait avoir.
34:21 Mais en tout cas, il a désormais des bataillons de chars suffisants
34:24 pour mener une première contre-offensive.
34:27 Il a surtout la formation de ces militaires parce que ça aussi, ça prenait du temps.
34:30 Tout le moment où cela a été annoncé, pendant ce temps-là, les soldats étaient formés.
34:35 Ça prend du temps de former des gens sur des blindés qu'ils ne connaissaient pas,
34:38 sur des batteries antiaériennes, enfin bref, sur des matériels extrêmement sophistiqués
34:42 qu'il faut apprendre à manier.
34:43 Tout cela est monté en puissance.
34:45 Maintenant, il y a cette contre-offensive.
34:47 C'est vrai qu'il y a aussi la nécessité de désorganiser les troupes russes,
34:52 l'armée russe qui, en plus, est minée de l'intérieur par le patron de Dagner.
34:57 Mais bref, c'est vrai qu'il y a conjonction.
34:59 Et puis, en plus, il en a besoin parce que ce truc est occidental.
35:02 Il est quand même exigeant.
35:04 Il demande beaucoup au gouvernement et aux opinions.
35:06 Et donc, il demande à être visible sur le terrain.
35:09 – Patricia Lémonière, pour boucler cette première réflexion sur ce qui pourrait se passer,
35:13 ce qui ressemble à des prémices de la fameuse contre-offensive ukrainienne,
35:18 il y a eu ce à quoi nous avons assisté avec de rares images, au fond,
35:21 de rares informations sur ce qui se passe derrière la frontière russe,
35:25 à l'intérieur des terres.
35:27 Donc, ça, on ne sait pas vraiment qui opère.
35:30 Là aussi, c'est le flou.
35:32 – On sait qu'il y a deux milices, effectivement, c'est flou.
35:35 Forcément soutenu par les Ukrainiens.
35:38 Alors, les Belges se sont émus parce qu'il y avait des fusils belges, mitrailleurs,
35:44 mais on peut les trouver sur tous les marchés de l'armement, ces armes-là.
35:47 N'importe qui peut se fournir, vous-même, si vous le vouliez, en fusil belge.
35:52 Donc, bon, ça, je crois que c'est un épiphénomène, mais ça fait partie du brouillard,
35:57 ça fait partie de l'agitation qui est propice à la guerre.
36:00 Et j'ai envie de finir par une petite mention,
36:02 c'est que n'oubliez pas le discours du président de la République,
36:04 Emmanuel Macron, il y a quelques jours,
36:06 qui disait que la France et l'Europe ne pouvaient pas se contenter d'un statu quo en Ukraine,
36:12 qu'il ne pouvait pas y avoir de ligne de front figée,
36:15 et que donc c'était un soutien à apporter à ce qui pourrait être bientôt une offensive.
36:20 – Et nous verrons ce qui se produira dans les prochaines heures,
36:23 les prochains jours, concernant ces prémices d'une possible, peut-être, contre-offensive ukrainienne.
36:29 Il est 20h40 sur France Info.
36:31 Dans un instant, nous allons évoquer la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
36:37 mais pour l'heure, c'est l'heure du Fil info avec Valentine Lhottesse.
36:40 [Générique]
36:41 – Plus de 300 emplois menacés en France
36:44 à cause de la possible fermeture d'un tiers des magasins Princess Tam Tam et Comptoir des Comptonniers.
36:50 Le propriétaire des deux enseignes de prêt-à-porter, le géant japonais du textile Fast Retailing,
36:55 amorce un grand projet de refonte pour rendre ses marques plus compétitives.
37:00 15 mois et 12 mois de prison ferme contre les agresseurs du petit-neveu de Brigitte Macron.
37:06 À la mi-mai, Jean-Baptiste Tronieux a été frappé devant sa chocolaterie Damien
37:10 en marge d'une casserolade contre la réforme des retraites.
37:13 L'ensemble des recteurs de France, réunis demain par le ministère de l'Éducation
37:18 pour les mobiliser à nouveau contre le harcèlement scolaire,
37:22 annonce après une rencontre aujourd'hui entre Pape Ndiaye et la famille de Lincey.
37:26 Cette jeune fille de 13 ans, victime de harcèlement, s'est suicidée.
37:30 L'Ukraine mène des actions offensives sur le front Kiev, confirme les informations données depuis le camp russe
37:36 et revendique même des gains près de Barkhmout, l'épicentre des combats depuis plusieurs mois.
37:41 Il faudra attendre encore une semaine pour savoir si le match entre Bordeaux et Rhodes sera rejoué.
37:47 La rencontre de vendredi a été interrompue après l'agression d'un joueur de Rhodes par un supporter des Girondins.
37:53 Le résultat n'est donc pas comptabilisé, le classement est bloqué, tout comme les relégations et les montées des équipes.
37:59 A quoi va servir cette journée demain ?
38:11 Puisque le texte d'abrogation présenté par le groupe indépendant Liott à l'Assemblée nationale a été vidé de sa substance,
38:19 il reste peut-être encore une fenêtre de tir selon Manuel Lepompard, député La France Insoumise de Marseille
38:27 et coordinateur de LFI, invité de France Info TV.
38:31 Si les macronistes multiplient les magouilles, les manœuvres pour nous empêcher de voter,
38:35 c'est parce que tout simplement ils ont peur de perdre et ils ont peur que l'Assemblée nationale vote l'abrogation de cette réforme des retraites.
38:41 Donc la présidente de l'Assemblée nationale a une lourde responsabilité entre ses mains.
38:45 Je l'appelle les Françaises et les Français notamment à manifester massivement demain, mardi,
38:49 parce que plus on sera nombreux dans la rue et plus elle comprendra qu'elle ne peut pas à nouveau passer en force.
38:53 Si la présidente de l'Assemblée nationale décide par un déni de démocratie et une brutalité totale
38:59 de refuser qu'on puisse voter sur l'abrogation de la réforme des retraites, je dis oui, bien sûr, nous déposerons une motion de censure.
39:05 Il nous restera entre guillemets plus que ça pour riposter d'un point de vue institutionnel à cet énième passage en force.
39:11 – Vous avez expliqué ce qui se passe à Lilian, Allemagne, ce sera le 8, l'article 1 du fameux texte a été supprimé…
39:21 – Il a été supprimé en commission et il va être reproposé dans l'hémicycle.
39:25 – Et c'est donc ?
39:27 – La présidente de l'Assemblée nationale, Yann Bolle-Pivet, qui va décider, utiliser l'article 40 de la Constitution,
39:33 qui interdit à des parlementaires de proposer soit des amendements, soit des textes,
39:38 qui alourdissent les charges publiques, comme ils disent,
39:42 et donc elle va considérer que ce texte-là pèse sur le budget de l'État et donc qu'il est inconstitutionnel.
39:50 – C'est sans surprise alors cette histoire, non ?
39:52 – C'est sans surprise mais en même temps c'est assez scandaleux,
39:54 puisque avant, notamment sur des propositions de loi, pas sur les amendements, mais sur des propositions de loi,
39:58 il y avait un espèce de consensus à l'Assemblée nationale,
40:01 même quand il y avait des charges publiques qui étaient proposées en plus,
40:06 le texte était discuté et voté, sauf qu'avant il y avait une majorité absolue,
40:10 donc ça ne coûtait rien au gouvernement ou à la majorité de laisser passer,
40:15 et de discuter, de voter sur ces textes-là.
40:17 Là il y a une majorité relative et il y aurait une mise en minorité du gouvernement et de sa majorité,
40:25 puisque cette fois-ci, contrairement au vote sur la motion de censure,
40:31 les abstentions ou les personnes qui ne prennent pas part au vote ne comptent pas en faveur du gouvernement.
40:38 Donc il y a un vrai sujet, de mon point de vue, démocratique,
40:42 qu'il n'y ait pas eu de vote sur le texte des retraites, et donc ici sur la question des 64 ans.
40:48 – La jauge, Nora Amadi, ce sera demain le nombre de manifestants,
40:52 alors une estimation, 400 à 600 000 personnes attendues dans toute la France,
40:57 40 à 70 000 à Paris, nous verrons si c'est en dessous ou au-dessus,
41:00 ou en même temps les deux d'ailleurs, avec des éléments radicaux évoqués par le ministère de l'Intérieur,
41:08 1000 éléments radicaux supposés qui pourraient venir perturber ces manifestations,
41:13 ce sera la jauge demain, Nora ?
41:15 – Oui, ce sera la jauge, après on voit bien que…
41:18 – Oui, la question est-ce que le mouvement s'essouffle ou pas ?
41:20 – Alors je ne sais pas si le mouvement s'essouffle, la colère ne s'essouffle pas,
41:23 la colère ne retombe pas, en revanche il y a une fatigue de la part de beaucoup de gens,
41:28 d'avoir fait plusieurs journées avec des grosses mobilisations,
41:32 des jours de grève qui suivaient des jours de grève,
41:35 et de se dire que malgré tout, pour reprendre ce que disait Lilian à l'instant,
41:40 il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée, et cette proposition de loi du groupe Lyott
41:45 risque d'être vidée de sa substance, voire de ne pas être non plus complètement,
41:49 enfin de ne pas être débattue du tout.
41:51 Donc là-dessus, demain ça va être effectivement un moment qui est central,
41:57 parce que tout le monde va se compter, quoi qu'il en soit,
42:00 ce n'est pas parce qu'on n'aura pas 1 300 000 ou 400 000 personnes dans la rue,
42:06 qu'il faut s'attendre à ce que les colères retombent,
42:08 et que comme dirait le Président de la République dans ses 100 jours d'apaisement,
42:12 voilà on est très loin de l'apaisement, et on est dans l'incapacité,
42:15 enfin il ne faut pas s'attendre à ce que les Français enjambent ce moment,
42:18 voilà tout ce qu'il va falloir peut-être attendre, mais ça on le verra d'ici quelques mois,
42:22 et les Européennes vont être l'année prochaine, en mai prochain, vont être aussi un indicateur,
42:28 c'est la place du coup de cette colère dans les urnes.
42:32 Sur le fait qu'il n'y aura certainement pas de vote le 8, donc dans 3 jours,
42:38 et ce rendez-vous qui est donné par Jordan Bardella, rendez-vous aux urnes,
42:43 avec les urnes aux prochaines élections,
42:45 avec Jordan Bardella le Président du Rassemblement National,
42:47 qui était l'invité des 4 vérités sur France 2 ce matin.
42:50 Le gouvernement a violé le chemin démocratique,
42:52 donc si vous voulez quand il n'y a pas de vote à l'Assemblée Nationale,
42:55 que le Parlement est contre, quand on n'entend pas la volonté du peuple français,
42:58 le mouvement social il est libre de s'organiser comme il le souhaite.
43:01 Vous voulez soutenir les manifestants de demain comme vous les avez soutenus ces dernières semaines ?
43:04 Mais mon rôle n'est pas tant de soutenir les mobilisations,
43:06 que d'offrir un débouché politique à la colère sociale,
43:09 il y a une coagulation des colères aujourd'hui,
43:11 on a le sentiment que tous les français dans notre pays ont un motif légitime pour descendre dans la rue.
43:15 Henri Vernet, rendez-vous dans les urnes, dit le leader du RN.
43:19 Oui, clairement ça va être pour eux un enjeu de mobilisation pour les européennes,
43:23 qui est évoqué à l'instant par Nora, dans un an,
43:25 ce sera de toute façon en plus les européennes, les français quand ils votent déjà,
43:29 ne votent pas exactement pour un enjeu qui,
43:32 enfin pour la majorité d'entre eux ne les passionnent pas,
43:34 mais pour d'autres raisons,
43:36 et c'est vrai que le RN a l'habitude, et le FN avant lui,
43:39 a l'habitude d'y scorer, puisqu'ils étaient tout simplement la première force aux dernières élections en 2019.
43:44 Mais il n'y a pas que ça, il n'y a pas que les urnes,
43:46 il y a tout ce qui va se passer entre temps,
43:49 c'est-à-dire que l'Assemblée continue d'exister,
43:52 elle continue de siéger,
43:53 alors c'est vrai qu'elle est traitée, qu'elle est maltraitée,
43:56 au forceps, avec un recours systématique,
43:58 forcené à tous les instruments de coercition qui ont été mis en place
44:02 par le général de Gaulle et par Michel Debré,
44:04 en créant cette constitution,
44:06 de manière, mais vraiment en effet, à faire douter, j'imagine,
44:09 l'opinion de la réalité de notre système parlementaire.
44:12 Et donc, qu'est-ce qui va se passer ?
44:14 Bien sûr, les urnes, dans un an, on verra si c'est de colère dure,
44:16 et que donc, Renaissance sera désavouée,
44:19 encore que c'est quand même le seul parti européen, donc bon.
44:21 Mais surtout, qu'est-ce qui va se passer dans les prochains mois ?
44:24 Parce que, quand je dis que l'Assemblée continue d'exister,
44:26 c'est-à-dire qu'il y a quand même des propositions de loi,
44:28 et surtout des projets de loi,
44:29 qui sont censés faire avancer le pays.
44:31 Il y a justement des projets de loi travail,
44:33 il y a le fameux projet controversé, peut-être,
44:36 mais sur la loi immigration, bref, il y a des textes qui sont là.
44:39 Comment voulez-vous faire travailler, je veux dire,
44:41 de manière à peu près normale,
44:43 une Assemblée qui est ainsi,
44:45 azimutée, contrainte, depuis des mois ?
44:48 Donc là aussi, ça se ressentira,
44:50 dans le travail parlementaire, des mois à venir.
44:53 Alors, demain, et juste pour votre question,
44:54 si on va se jauger,
44:56 est-ce que demain, ça va être une journée pour se jauger les uns et les autres ?
44:58 Moi, je dirais que c'est surtout pour...
45:00 C'est les syndicats qui vont se jauger,
45:02 parce que eux, ils ont une partie immédiate.
45:03 Les retraites, ça y est, maintenant, c'est fait,
45:05 on ne voit pas bien, maintenant, comment on est fait,
45:06 ça reviendrait sur le tapis, ça pourrait être défait.
45:09 En revanche, les syndicats ont besoin d'une forte mobilisation,
45:12 parce qu'ils sont quand même les gagnants politiques de cette séquence,
45:15 et ils abordent désormais des phases de négociations importantes,
45:18 et pour peser, pour obtenir le plus,
45:20 plus ils auront de soutien dans la rue,
45:21 et plus ils conserveront cette espèce d'avantage qu'ils ont aujourd'hui.
45:24 De fait, l'Illion et l'Emmania,
45:26 est-ce que ça ne risque pas d'être la journée de trop,
45:28 justement, pour les syndicats,
45:30 qu'ils n'arrivent pas à faire vraiment descendre beaucoup de monde dans la rue ?
45:33 - Il n'y aura pas beaucoup de monde dans la rue,
45:35 il y aura du monde dans la rue,
45:36 ça ne sera pas un record, demain, on est sur une fin de séquence,
45:39 il n'y a plus forcément d'enjeu de faire reculer le gouvernement,
45:43 mais il y a quelque chose de très dangereux, je trouve,
45:46 dans la séquence qui s'est passée, démocratiquement,
45:49 de ne pas avoir répondu,
45:51 de la part du chef de l'État ou du gouvernement,
45:54 aux syndicats qui sont descendus massivement dans la rue,
45:58 qui ont été dans le calme, qui ont été unis,
46:00 et si on ne répond pas démocratiquement à ça,
46:03 qu'est-ce que c'est ?
46:04 - Le vote à l'Assemblée, c'est ça que vous voulez dire ?
46:07 - Oui, mais on donne quoi ?
46:09 Il n'y a pas eu de compromis qui a été fait,
46:11 il n'y a pas eu de discussion à part de la consultation,
46:14 c'est très dangereux,
46:16 et côté démocratique, c'est la même chose,
46:20 sans vote, avec l'extrême droite qui attend de récupérer les choses.
46:27 - Vous savez ce qui est dit, Lillian,
46:29 c'est qu'au tout départ de l'opération,
46:31 la gauche nuppesse, avec ses 20 000 amendements,
46:35 a bloqué le premier vote.
46:37 - D'accord, mais même avant le premier vote,
46:39 il aurait pu y avoir une discussion et une négociation
46:42 avec les syndicats sur les 64 ans, sur les carrières longues.
46:45 Ça n'a pas existé.
46:46 - Rappelez-vous, les syndicats qui demandaient à Mélenchon
46:48 de laisser aller au vote.
46:49 - Le gouvernement a délé à se faire un accord avec LR,
46:51 que LR a planté, et ils se sont retrouvés à ne pas faire
46:53 de discussion avec Laurent Berger, et à l'époque,
46:55 Philippe Marthéz, et tout le reste de l'intersyndicat.
46:57 - Il n'y a effectivement pas eu de discussion à l'Assemblée,
47:00 alors qu'il aurait pu avoir des discussions
47:02 s'il n'y avait pas eu ce monceau d'amendements.
47:04 Mais je crois que le problème qui se pose aujourd'hui,
47:07 c'est que le président va devoir gérer, et le gouvernement,
47:11 toutes les prochaines lois qu'il va poser sur la table,
47:14 avec une Assemblée qui sera la même, comme vous le disiez.
47:19 C'est-à-dire que l'Assemblée ne va pas changer,
47:21 les clivages ne vont pas changer,
47:23 et le président n'aura toujours pas la majorité.
47:25 Et comment vont se passer ces 4 ans pour faire avancer la France ?
47:28 - Est-ce que vous trouvez normal qu'une présidente de commission,
47:30 la semaine dernière, sur un article du règlement,
47:34 décide de ne pas prendre les amendements ?
47:36 Si demain, une présidente de commission d'extrême droite fait ça,
47:39 on hurle tous au déni de démocratie.
47:42 Et là, parce que c'est une présidente renaissance,
47:44 ça passe comme ça.
47:45 - Mais l'extrême droite hurle, et en profite.
47:47 - C'est très problématique.
47:48 - Allez, dans un instant, nous évoquerons les annonces,
47:50 logements, nous l'évoquons depuis ce matin sur France Info,
47:54 celle d'Elisabeth Borne, avec une certaine forme, vous verrez, de déception.
47:59 20h51 sur France Info, retour du Fil Info, Valentine Letez.
48:04 - Une enfant de 7 ans s'est noyée cet après-midi
48:09 pendant une sortie scolaire dans une piscine municipale de Paris.
48:12 La petite fille est dans un état grave,
48:14 son pronostic vital engagé, selon les informations de France Info.
48:18 C'est l'incompréhension ce soir, notamment pour le maire du 19e arrondissement.
48:22 Il y avait plus d'encadrants que le minimum requis, d'après lui.
48:26 À la veille de la 14e mobilisation contre la réforme des retraites,
48:29 la mairie de Paris a installé deux pendroles sur la façade de l'hôtel de ville.
48:33 Sur chacune, un emoji clin d'œil pour montrer la solidarité de la municipalité
48:38 avec les manifestants, indique sur Twitter Annie Dalgo, la maire de Paris.
48:42 Deux hommes de 18 et 25 ans, poursuivis pour l'agression du maire
48:46 de manière en meurtre émoselle.
48:48 L'élu Edouard Babel a été giflé et frappé ce week-end
48:51 quand il a demandé le calme dans la salle de la commune, louée pour une fête.
48:56 Les professionnels du logement dénoncent des mesurettes
48:59 à la place de l'électrochoc dont le secteur a besoin.
49:02 Le plan logement du gouvernement ne les convainc pas.
49:05 Parmi les annonces, le maintien du pré-ato zéro pour trois années de plus,
49:08 mais uniquement pour la chemin d'un logement neuf en habitat collectif en zone tendue
49:13 ou pour celui d'un logement ancien en zone détendue.
49:16 Aux Etats-Unis, un autre candidat dans la course à la Maison Blanche.
49:20 L'ancien vice-président conservateur Mike Pence a officiellement déposé sa candidature.
49:25 Il sera donc opposé à son ancien patron Donald Trump au cours des primaires républicaines.
49:33 France Info
49:35 20h, 21h, les informés, Jean-François Ackilly.
49:41 Évoquées à l'instant par Valentine Lettesse ces annonces de la Première Ministre
49:45 pour tenter d'enrayer la crise du logement,
49:48 nous sommes au cœur de ce problème qui concerne chacun des Français.
49:53 Il n'y a pas de mesure magique, seule et unique,
49:56 qui permettrait de débloquer la situation, a prévenu Elisabeth Borne,
50:01 sans répondre toutefois aux attentes des acteurs du secteur qui se disent déçus,
50:05 certains se disent même en colère.
50:07 Alors il y a cette prolongation, mais forte restriction du prêt à taux zéro, le PTZ,
50:13 et puis la fin du dispositif PINEL à la fin de l'année prochaine d'investissement locatif.
50:19 Annonce dictée par le ministre de l'Économie qui est en recherche d'économie budgétaire
50:24 a expliqué sur France Info Sylvia PINEL, l'ex-ministre du logement de François Hollande.
50:30 On peut entendre qu'un dispositif doit s'arrêter,
50:34 mais à ce moment-là il faut réfléchir au moment où on l'arrête,
50:37 comment on l'arrête et comment on accompagne la filière.
50:41 Aujourd'hui je constate que malheureusement il n'y a pas tout ça,
50:45 et on peut penser que finalement ces annonces ont été dictées par le ministre de l'Économie
50:50 qui est en recherche d'économie budgétaire et de restrictions sur le budget du logement,
50:55 mais c'est une bombe sociale qui nous attend.
50:58 Donc Sylvia PINEL, rien sur les taux d'intérêt d'emprunt, c'est quand même le gros sujet,
51:03 rien non plus sur les droits de succession, Nora Hamadi.
51:06 Finalement ce sont des annonces mais qui ne règlent pas le problème.
51:10 Ah non non non, clairement le gouvernement et la première ministre ont réussi à aligner
51:17 à la fois les promoteurs, à la fois les associations, à la fois les élus et à mécontenter tout le monde.
51:24 On entendait à l'instant Sylvia PINEL parler de bombe sociale,
51:28 ce qui est aussi ce qu'a posé le ministre du Logement, Olivier Klein,
51:31 qui parle lui-même de risque de bombe sociale.
51:33 Donc en fait s'il y a véritablement un risque de bombe sociale,
51:35 pourquoi est-ce qu'on ne met pas en place quelque chose pour moins contenir ?
51:39 Le mal-logement c'est 4,1 millions de personnes,
51:42 on a 2,4 millions de personnes qui sont en attente d'un logement social,
51:47 300 000 sans domicile fixe, on a quand même un sujet, notamment dans les métropoles tendues.
51:52 Donc on voit bien que sur l'accès à la propriété, vous évoquiez à l'instant le Préatozéro,
51:57 le dispositif PINEL qui permettait à minima une aide aux constructeurs,
52:01 enfin une aide pour l'accès à la propriété du privé,
52:06 mais avec des tarifs qui permettaient un accès un peu plus souple pour ces logements supprimés.
52:13 Donc on voit bien que là-dessus, depuis maintenant plus de six ans,
52:17 c'est ce que disent les professionnels et c'est ce que répète la Fondation Abbé Pierre année après année,
52:21 il y a un impensé absolu de la part du gouvernement,
52:24 et depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir, en fait de cette question du logement,
52:28 tout comme la question aussi des banlieues, des quartiers populaires,
52:31 où on voit aussi se recouper ces deux enjeux.
52:33 Vous disiez, Olivier Klein qui parlait de risque de bombe sociale qu'il fallait empêcher,
52:38 c'était sur France Info ce matin.
52:40 Aujourd'hui on voit qu'il y a des difficultés parce qu'on a une double crise,
52:44 une crise de l'offre et une crise de la demande.
52:47 Il y a un risque de bombe sociale, le logement c'est un espèce d'eldorado pour beaucoup de nos concitoyens
52:52 et moi ma mission avec tous les acteurs du logement c'est empêcher que cette bombe explose
52:57 et donc trouver des solutions pour permettre à nos concitoyens de se loger,
53:02 quel que soit leur niveau de revenu.
53:05 Dit par le ministre sur France Info, Henri Vernet.
53:08 Oui mais c'est ça qui est curieux, sur France Info, Pierre Avance, avec ce terme de bombe sociale,
53:12 il le prononce assez régulièrement, donc je veux dire un ministre,
53:15 d'ailleurs il est rejoint, vous parliez des promoteurs qui étaient alignés,
53:18 il a été rejoint, je crois que c'est sur une antenne cousine de la vôtre,
53:22 le promoteur lui parlait de bombe à fragmentation sociale,
53:25 bref on voit et puis sans compter en effet les alarmes qui sont données
53:28 par les associations de gens qui ont besoin de se loger, par le logement social,
53:33 tous les acteurs sont là, le ministre donc lui-même qui appelle, qui dramatise cette crise
53:38 et c'est vrai qu'à l'arrivée on a en effet ce qui apparaît comme des mesurettes
53:42 alors qu'en plus c'est quand même le fruit de longs mois de travail au sein du fameux CNR,
53:48 alors pas celui de la résistance que pourrait évoquer Macron demain le 6 juin,
53:52 mais la rénovation, bref tout un travail de concertation et on arrive qu'à un moment on se dit
53:57 mais enfin, ils ont besoin de l'idée elles-mêmes, on n'a pas de recette magique,
54:00 mais d'accord mais à ce moment-là quand ça ne veut pas, ça ne veut pas,
54:03 est-ce que réellement il ne faut pas ré-envoyer quelque chose pour redonner du souffle à ce gouvernement
54:08 et vraiment embrasser les problèmes, aller prendre un bras-le-corps ?
54:12 - Olivier Klein est un ministre du logement qui a perdu, il a perdu ses arbitrages,
54:15 c'est Bercy qui a gagné, Bercy doit faire un budget, doit faire des économies aujourd'hui,
54:20 Bruno Le Maire l'a aussi répété longuement cette semaine, le quoi qu'il en coûte c'est terminé,
54:25 il faut faire des économies pour redresser la trajectoire budgétaire,
54:28 pour envoyer des messages aussi aux agences de notation
54:32 et il a besoin de tailler, de faire des coupes
54:36 et souvent le logement est là où on fait le plus de coupes, rappelez-vous les 5 euros sur les APM.
54:40 - Oui, Patricia Lemoynières pour conclure, allez.
54:42 - Oui, on parle de l'acquisition de logement mais il faut aussi parler de tout le problème qui se pose pour la location
54:48 et en particulier pour les jeunes qui ne peuvent pas plus accéder même à la location
54:53 parce que qui dit absence de logement, dit effectivement explosion des loyers.
54:57 - Allez, rendez-vous donc aux prochaines annonces sur le logement, mais les suivantes.
55:02 - Il n'y en aura pas.
55:03 - Allez, c'est Nora Madi qui a dit la messe, il n'y en aura pas.
55:06 La une de vos journaux respectifs, je commence par vous Lilian Alemania, la une de Libération Demain.
55:12 - C'est le témoignage de Vladimir Kara-Murza, je regarde pour ne pas écorcher son nom,
55:16 qui est un opposant à Vladimir Poutine et qui écrit depuis les geôles de Vladimir Poutine.
55:21 - Donc c'était la une de Libé Demain, la une du Parisien, aujourd'hui en France, Henri Vernet.
55:27 - C'est un dossier de la météo qui perd le Nord, donc le dérèglement climatique.
55:30 - Eh oui, le dérèglement climatique, c'est ce printemps qui n'arrive pas, c'est la météo qui perd le Nord.
55:35 Merci à tous les deux, merci également à Nora Madi. Un mot peut-être ?
55:40 - Sous les radars, samedi à midi, France Culture, on parle des troubles de l'attention et des troubles 10.
55:45 Il y a une journée de sensibilisation. Est-ce que vous saviez qu'il y a 2,5 millions de personnes en France qui en sont atteints ?
55:50 - Eh bien nous le découvrirons sous les radars, samedi midi sur France Culture.
55:56 Merci également à Patricia Allemonière. C'est la fin de ces informés, 20h59 sur France Info.
56:02 Bonne soirée avec nous sur France Info, bien évidemment.
56:05 ♪ ♪ ♪

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