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  • 31/05/2023
Jacques Rivoal, président du comité d’organisation de la coupe du monde 2023, était l'invité de franceinfo le 31 mai 2023.

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Transcription
00:00 100 jours précisément, la planète rugby aura les yeux tournés vers la France.
00:03 Ce sera le 8 septembre, le coup d'envoi de la Coupe du Monde.
00:05 2 millions de spectateurs dont 600 000 venus de l'étranger
00:08 et une répétition générale également avant les Jeux Olympiques 2024.
00:12 Bonjour Jacques Rivoile.
00:13 Bonjour.
00:14 Vous êtes le président du comité d'organisation de la Coupe du Monde de rugby.
00:17 Ça y est, tout est prêt à 100 jours du rendez-vous ?
00:18 Ou pas encore ?
00:19 Oui, oui, à 100 jours on est prêt.
00:21 Hier on a vécu un grand moment d'émotion
00:23 puisque un Sud-Africain champion du monde il y a 4 ans
00:27 est venu nous remettre symboliquement le trophée Webelis.
00:30 En fait c'était une transmission de témoins.
00:32 En fait c'était nous dire voilà, maintenant c'est à vous la France,
00:35 vous allez accueillir le monde du rugby.
00:37 Il y a une petite pression qui monte.
00:39 Ça y est, vous la sentez chaque matin au réveil ?
00:41 Ah oui, oui, il y a une pression, il y a une forme d'excitation
00:44 mais en même temps, excitation parce qu'on va organiser
00:46 une grande fête populaire pendant 2 mois
00:48 et en même temps une grande sérénité
00:50 parce qu'effectivement on a l'impression que cette Coupe du Monde
00:52 elle n'a jamais été aussi bien préparée.
00:55 Toutes les parties prenantes qui sont impliquées dans le projet
00:57 sont mobilisées et on va vous livrer un plateau sportif exceptionnel
01:01 et encore une fois une grande fête populaire.
01:02 - Un plateau qui se déroulera dans 9 villes,
01:04 Lille, Marseille, Toulouse, Lyon, Bordeaux,
01:06 au Stade de France également où les Bleus
01:08 disputeront le match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande.
01:11 Comment faire justement pour que ce soit une fête populaire
01:13 et pas uniquement un événement
01:15 que les amateurs de rugby vont suivre à la télé ?
01:18 - D'abord, ce qui est très rassurant pour nous
01:20 c'est qu'on sait que le pays est derrière l'événement.
01:22 On a fait une enquête tout à fait récemment
01:24 et à hauteur de 90%,
01:26 les Français nous disent qu'on plébiscite l'organisation d'une Coupe du Monde,
01:29 on a envie d'y participer
01:31 parce qu'on pense que ça va être bien pour nous
01:33 parce qu'en fait on a envie de faire la fête
01:35 dans un moment qui est quand même un peu chargé
01:36 sur le plan politique, international.
01:38 Là on va peut-être avoir une trêve pendant deux mois
01:40 où grâce aux valeurs du rugby,
01:42 le rugby c'est du lien social, c'est de la fraternité,
01:44 on va faire une grande fête populaire.
01:46 Et surtout on veut ancrer cette fête populaire dans les territoires.
01:48 Ce n'est pas un événement centralisé à Paris,
01:50 vous l'avez dit, il y a 9 villes hautes
01:52 et donc on veut vraiment mettre en avant la richesse de nos terroirs,
01:55 la gastronomie locale, la culture, le patrimoine régional
01:58 et ça sera ça la grande fête populaire.
01:59 - Il reste des billets en vente ou c'est trop tard ?
02:01 - Ecoutez, l'engouement sur l'événement il s'est traduit par le rush qu'il y a eu sur les billets.
02:06 Près d'un an avant l'événement on avait pratiquement vendu tous les billets
02:09 mais aujourd'hui on a mis en place une plateforme de revente
02:11 et donc on peut aller consulter tous les jours,
02:12 il y a encore des billets en vente pour les retardataires je veux dire.
02:15 - Les billets sont revendus au prix initial ou certains font de la marge ?
02:19 - Non, non, c'est une plateforme complètement sécurisée,
02:21 on veut éviter le marché noir, on revend au prix facial
02:23 et pour l'acheteur il y a juste une petite commission de 10% pour les frais de gestion.
02:26 - L'un des enjeux ce sera d'assurer la sécurité des supporters qui vont venir donc de toute la planète.
02:30 On se souvient que l'an dernier l'organisation de la finale de la Ligue des champions de foot
02:34 a tourné au fiasco au Stade de France,
02:36 des supporters menacés d'écrasement, d'autres agressés aux abords de l'enceinte.
02:40 Quelle leçon vous en avez tiré ?
02:42 - Paradoxalement ça a été plutôt une opportunité on pourrait dire
02:45 parce qu'il y a eu des enquêtes parlementaires,
02:47 une enquête d'une mission de la direction interministérielle aux grands événements sportifs
02:51 donc un retour d'expérience pour comprendre ce qui n'avait finalement pas bien marché
02:54 et ça nous a plutôt sécurisé dans les choix stratégiques qu'on avait fait.
02:57 Un exemple, on avait décidé depuis le début d'avoir une billetterie qui soit dématérialisée,
03:02 il n'y aura pas de billet papier.
03:03 - Pas de billet papier, c'était l'une des causes des problèmes du Stade de France.
03:05 - Et donc ça permettra de pouvoir communiquer jusqu'au dernier moment avec nos spectateurs, on les connaît.
03:10 Donc on pourra s'il y a des problèmes de mobilité pour accéder au stade,
03:13 on pourra leur donner des informations.
03:14 Donc on a plutôt sécurisé l'événement
03:16 et on travaille bien sûr très très étroitement avec tous les services de l'État
03:19 pour faire en sorte que pour les spectateurs,
03:21 ça soit indolore, transparent, c'est des sujets back-office
03:24 et faire en sorte que les gens qui viennent vivre l'événement le vivent dans des conditions idéales.
03:27 - La loi qui vient d'être adoptée au Parlement vous autorise à utiliser les caméras intelligentes,
03:32 c'est-à-dire des caméras capables de détecter des comportements suspects ou des mouvements de foule.
03:36 Est-ce qu'elles seront utilisées pendant la Coupe du monde de rugby ?
03:39 - Oui bien sûr, on appliquera les nouvelles réglementations
03:44 mais voilà, je crois que le sujet a été complètement validé par le Conseil constitutionnel
03:47 donc il n'y a pas de risque à avoir pour la liberté des personnes.
03:53 - On ne sait pas évidemment si la contestation contre la réforme des retraites se poursuivra à la rentrée.
03:57 Est-ce que vous vous êtes préparé aussi à un scénario par exemple d'une grève des transports ?
04:02 - Bah écoutez, on a bien sûr des plans de crise avec des scénarios, des plans B en cas de problème.
04:09 - Et dans ce cas-là, il se passe quoi ? Par exemple pour les supporters ?
04:12 - On travaille avec les deux partenaires que sont la SNCF qui est un de nos partenaires.
04:17 Et la RATP avec un patron qui est très proche du rugby.
04:20 - Jean Castex ?
04:21 - Voilà, et ce que je crois savoir c'est que à la fois les salariés de la SNCF et les salariés de la RATP
04:27 sont plutôt des fans de rugby.
04:28 Donc on espère qu'en fait tout le monde sera derrière l'événement
04:31 et qu'il y aura vraiment une trêve encore une fois pendant deux mois pour faire la fête.
04:34 - Jacques Rivoile-Lequinze de France jouera à la maison devant son public.
04:37 Est-ce que la France est favorite de cette Coupe du monde ?
04:40 - Bah écoutez...
04:41 - Je ne sais pas si vous avez un devoir de réserve en tant que président du comité mais...
04:44 - En tant que responsable de l'organisation on est tenu à un devoir d'équité vis-à-vis des 20 équipes qu'on va accueillir.
04:51 C'est vrai que la France est inscrite peut-être pour la première fois et légitime à apparaître dans le clan,
04:57 dans la liste des favoris.
04:59 On verra, le sport c'est toujours la belle incertitude du sport.
05:02 - Mais cette génération, celle des Dupont, des Ntamac, des Ficot,
05:06 est-ce que c'est pour vous l'amoureux du rugby la meilleure de tous les temps ?
05:10 Pour la France évidemment.
05:11 - Bah écoutez c'est vrai que là on a une génération exceptionnelle
05:14 et puis je crois que tout le monde du rugby, toute la famille du rugby,
05:17 que ce soit le monde professionnel, que ce soit le monde amateur,
05:19 la Fédération française du rugby qui a été aller chercher l'organisation de cette Coupe du monde,
05:23 tout le monde du rugby s'est mobilisé pour mettre la France en situation de réussite
05:27 et c'est les résultats qu'on a aujourd'hui.
05:29 Mais encore une fois, que le meilleur gagne.
05:32 - Hier le pilier du 15 de France justement, Mohamed Awass, a été condamné à un an de prison pour violence conjugale.
05:37 Sa pelle a été aménagée, il n'ira pas en prison.
05:39 Est-ce qu'il peut encore porter le maillot de l'équipe de France ?
05:43 - Bah écoutez c'est une responsabilité qui incombe bien sûr à Fabien Galtier,
05:47 l'entraîneur avec la Fédération française du rugby.
05:49 Moi je ne peux qu'adhérer à la prise de parole qui a été faite par la FFR
05:53 sur le fait que ces pratiques sont tout à fait inacceptables
05:55 et ne n'adhèrent pas aux valeurs du rugby.
05:58 Le rugby c'est le respect et en aucun cas on peut tolérer des violences,
06:01 en particulier des violences faites aux femmes.
06:03 - Quand la France s'est portée candidate à l'organisation de cet événement,
06:05 elle espérait dégager un bénéfice de 200 millions d'euros.
06:08 Est-ce que cette Coupe du monde sera rentable ou est-ce que ce n'est pas l'objectif ?
06:11 - Alors l'objectif principal c'est de faire un bel événement réussi,
06:15 mais en plus on veut avoir un événement responsable avec un impact positif,
06:18 et en particulier sur le plan économique.
06:20 Donc oui, la Coupe du monde sera profitable,
06:22 on n'aura pas besoin de soutien financier de l'État ou des impôts des Français.
06:26 - Elle ne coûtera rien aux contribuables ?
06:27 - Ça ne coûtera rien aux contribuables et au contraire,
06:29 le bénéfice de l'opération sera redistribué à l'euro près au rugby français.
06:34 Notre actionnaire c'est le rugby français.
06:36 Et donc le rugby français profitera par des retombées sur les équipements,
06:40 sur la formation, sur le développement du sport,
06:42 de l'organisation qui sera efficace de la Coupe du monde.
06:45 - Les médailles que vont recevoir les joueurs seront un peu particulières,
06:48 vous pouvez nous expliquer pourquoi ?
06:50 - Oui, alors on veut laisser, après le plateau sportif, après la grande fête populaire,
06:55 on veut aussi avoir un impact positif sur la société, en particulier sur l'environnement,
06:59 et d'essayer de faire en sorte que cette Coupe du monde
07:01 contribue également à la protection de l'environnement.
07:03 Ce n'est pas facile, on y travaille, et en particulier sur le recyclage,
07:07 et en particulier sur les médailles.
07:08 Les médailles ont été fabriquées à partir de téléphones recyclés,
07:11 il y a plus de 200 000 téléphones qui ont été recyclés
07:13 pour fabriquer les 1491 médailles qui vont être remises aux sportifs.
07:19 Et on va dévoiler ces médailles dans une heure à la monnaie de Paris,
07:21 parce que c'est à la monnaie de Paris que les médailles ont été frappées.

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