- 17/03/2023
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00:00 [Musique]
00:07 49.3, le jour d'après au programme des informés du matin sur France Info.
00:12 Avec vous Renaud Delis, bonjour.
00:13 Bonjour Julien.
00:13 Et nos informés du matin, Adrien Beck, service politique de France Info, bonjour à vous.
00:17 Et Isabelle Raymond, chef du service économique et social à France Info.
00:20 Et oui, 49.3 parce que le gouvernement, souvenez-vous, répétait qu'il n'en voulait pas,
00:26 tout le monde voulait aller au vote.
00:27 Elisabeth Borne elle-même répétait il y a encore quelques jours à l'Assemblée nationale
00:31 "une majorité existe", une majorité existe pour voter donc la réforme des retraites
00:36 présentée par le gouvernement.
00:37 Et puis finalement, après une très longue hésitation, au dernier moment,
00:41 l'exécutif a décidé de déclencher le 49.3 pour essayer de faire adopter cette réforme sans vote.
00:47 Et voici comment Elisabeth Borne justifiait sa décision hier soir sur TF1.
00:52 Nous voulions aller au vote.
00:53 Le président des Républicains, Éric Ciotti, le président du groupe
00:58 à l'Assemblée nationale, Olivier Marlex, voulait voter cette réforme
01:02 après les compromis qui ont été trouvés.
01:05 Mais certains, au sein de ce groupe, ont joué une carte personnelle,
01:10 en contradiction avec ce que portent les Républicains depuis des années,
01:14 et aussi en contradiction pour certains avec ce qu'ils ont même proposé il y a quelques mois.
01:20 Mais est-ce vraiment la faute et la seule faute des députés LR,
01:24 comme semble prétendre l'affirmer, en tout cas Elisabeth Borne, la Première ministre ?
01:28 Est-ce que l'ensemble de la discussion autour de ce texte,
01:31 rejetée par une majorité de l'opinion, n'a pas été mal enclenchée par le gouvernement ?
01:35 Reste que, ce matin, Elisabeth Borne est évidemment extrêmement affaiblie,
01:38 que le fait est que le gouvernement n'a pas de majorité,
01:41 le fait à l'Assemblée nationale, et qu'Elisabeth Borne, cette décision,
01:46 elle a eu des conséquences immédiates, d'ailleurs dès hier soir, dans la rue, dans le pays,
01:52 et puis on sait aussi que l'intersyndical s'est réuni hier soir
01:55 pour poursuivre, prolonger et amplifier le mouvement.
01:57 Oui, parce qu'en fait, c'est presque le scénario le plus simple,
02:02 vraiment je mets des gros guillemets, pour l'intersyndical,
02:05 puisque on voyait bien que du côté des réformistes, à commencer par la CFDT,
02:10 s'il y avait eu vote, dont acte, la mobilisation peut-être se serait poursuivie autrement,
02:15 mais elle n'aurait pas été aussi massive.
02:17 Mais semaine après semaine, et notamment le week-end dernier,
02:20 le leader de la CFDT, Laurent Berger, prévenait "attention,
02:25 si ce texte est adopté par le 49.3, la colère sera immense et on ne pourra pas la contenir".
02:34 Et on a vu effectivement que l'intersyndical s'est réuni
02:37 et a proposé une nouvelle journée de mobilisation pour jeudi prochain,
02:41 en appelant aussi à des mouvements plutôt locaux dès ce week-end,
02:47 mais que les Français, la colère n'a pas attendu la semaine prochaine
02:53 et qu'il y a eu des mouvements plus ou moins spontanés à la Concorde,
02:57 mais aussi dans plein de villes de province, à Rennes, à Saint-Étienne,
03:01 et que maintenant les syndicats ne savent pas s'ils vont pouvoir contenir cette colère.
03:06 Et ils avaient prévenu, semaine après semaine, depuis le 10 janvier,
03:10 les syndicats, l'intersyndical prévenait "attention, la colère risque de déborder
03:14 et on ne risque pas de pouvoir la contenir".
03:16 Une action par exemple en ce moment même sur le périphérique parisien à l'initiative de la CGT,
03:20 Adrien Bec, ça pose la question de la réponse politique de l'exécutif à cette colère ?
03:24 La réponse politique, elle est très difficile à apporter,
03:28 puisque là on a, on va dire, trois jours où les choses vont être un petit peu suspendues.
03:33 Il va ensuite y avoir le débat sur cette motion de censure, on va y revenir.
03:39 Mais la réalité est que ce scénario qu'Isabelle vient d'évoquer,
03:45 c'était un petit peu le scénario que tout le monde craignait dans la majorité.
03:48 Tout le monde savait, ou en tout cas s'interrogeait,
03:51 sur le fait que l'usage du 49.3 puisse conduire à une intensification d'un mouvement
03:58 qui semble-t-il était quand même en train de s'essouffler.
04:01 Donc c'est aussi pour ça que les députés de la majorité voulaient aller au vote,
04:06 accessoirement, aussi parce qu'à l'Assemblée le texte a été mal étudié, a été bloqué,
04:12 il n'a toujours pas été voté.
04:13 Et que les députés veulent voter de toutes les façons.
04:14 Et que les députés veulent voter, et que d'ailleurs ce texte,
04:18 on va dire sur le fond, ne le sera jamais, à l'évidence.
04:21 Et donc voilà, ce scénario du 49.3 était aussi une des craintes dans la majorité, d'un point de vue social.
04:28 Et dans les options sur la table du gouvernement, si on veut être un peu schématique,
04:31 il y a quoi ? La dissolution, le remaniement, ne rien faire ?
04:34 Parce qu'on ne peut pas imaginer un retrait du texte a priori.
04:36 Procédons étape par étape, si vous le voulez bien.
04:39 D'abord, il y a effectivement le vote de ce texte,
04:44 ou plutôt le non-vote, le non-renversement du gouvernement,
04:48 qui conduira à l'adoption du texte.
04:49 Et ensuite, derrière, on va sans doute avoir l'occasion d'y revenir, mais c'est assez flou.
04:53 On ne sait pas ce qui va se passer.
04:55 Juste avant peut-être d'y revenir, il y a quand même un détail qui n'en est pas un,
05:00 c'est qu'Emmanuel Macron comptait sur ce texte pour en faire,
05:03 on va dire, la première pierre de son second quinquennat.
05:07 Quand votre second quinquennat débute par un texte qui risque d'être adopté dans une telle douleur,
05:11 que pouvez-vous faire ensuite ?
05:12 C'est les options que doit maintenant explorer le chef de l'État.
05:16 On va en effet poursuivre cette discussion et parler de ces motions de censure,
05:18 expliquer un peu comment les choses se passent, les conséquences que cela peut avoir.
05:22 Juste après, le Fil info, 9h11, Diane Ferchit.
05:25 Le recours au 49.3 n'est pas un échec,
05:29 c'est ce qu'affirme ce matin le ministre du Travail Olivier Dussopt.
05:32 Il affirme que l'exécutif a recherché un vote jusqu'à la dernière minute sur la réforme des retraites.
05:37 L'utilisation du 49.3 qui a fait descendre dans la rue des milliers de Français hier soir
05:40 quelques échos fourrés à Nantes, à Rennes, à Paris ou encore à Marseille.
05:44 310 interpellations au total.
05:46 Ce matin, blocage du périphérique parisien par la CGT.
05:49 Et toujours dans la capitale, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin l'assure,
05:53 le service de propreté de la ville qui a été réquisitionné
05:55 recommence en ce moment à travailler et à ramasser les déchets.
05:59 10% de hausse de rémunération pour Patrick Pouyanné,
06:03 c'est ce que propose le Conseil d'administration de Total Energy pour son PDG.
06:06 Proposition qui sera faite en mai prochain lors de l'Assemblée Générale des Actionnaires.
06:10 Patrick Pouyanné déjà très critiqué l'an dernier pour son augmentation de plus de 51%.
06:16 Et puis on dort de plus en plus mal.
06:18 Selon une étude de l'IFOP, 7 personnes sur 10 disent souffrir de troubles du sommeil.
06:22 Un nombre qui a fortement augmenté en 5 ans.
06:25 [Musique]
06:36 - Renaud Delis, il y a ce qui se passe à l'Assemblée, il y a ce qui se passe dans la rue aussi.
06:39 - Effectivement.
06:40 Il y a donc ces réactions qu'évoquait Isabelle Rémy à l'instant d'ailleurs dès hier soir.
06:43 Et puis il y a cet appel de l'intersyndicale, notamment à une journée de mobilisation jeudi prochain.
06:49 Et puis au-delà de cette journée d'ailleurs, à un blocage généralisé du pays.
06:54 C'est ce que répétait ce matin sur France Info Laurent Brun, d'ailleurs le secrétaire général de la CGT Cheminot.
07:01 - Comme depuis une dizaine de jours, nous souhaitons que l'économie s'arrête.
07:05 Et que l'ensemble des salariés qui nous écoutent mesurent que aujourd'hui, l'action de grève a été efficace.
07:10 Puisque normalement, ce gouvernement avait 23 députés d'avance.
07:14 On voit bien que les actions qu'on a menées, l'ambiance qu'on a installée par la grève dans le pays,
07:18 a fait qu'on a pu enfin avoir un débat démocratique.
07:21 Et que ce gouvernement a été mis en minorité, en difficulté.
07:24 Donc il faut multiplier les grèves, ça c'est une certitude.
07:27 - Alors juste un point, quand Laurent Brun évoque ces 23 députés d'avance,
07:29 c'est parce qu'il intègre là effectivement ce sur quoi comptait d'ailleurs le gouvernement.
07:33 C'est-à-dire le ralliement du groupe LR à la réforme des retraites.
07:37 Est-ce qu'effectivement le mouvement social, qui dure depuis maintenant plus de deux mois,
07:41 a eu une influence effectivement sur l'ambiance à l'Assemblée nationale et au Parlement en général ?
07:47 Et on voit bien qu'avec la décision déclenchée le 49-3, le risque qu'a pris l'exécutif est considérable.
07:52 Parce qu'il y a d'une part ces mobilisations spontanées,
07:56 qui peuvent parfois se radicaliser, aussi générer de la violence,
07:59 et on l'a vu y compris hier soir, avec donc le spectre aussi d'un retour peu ou prou
08:04 d'un mouvement du type Gilets jaunes d'ailleurs,
08:06 qui pourrait se manifester par des blocages, y compris par de la violence.
08:11 Et puis d'autre part, il y a ce mouvement syndical, massif, puissant et pacifique lui,
08:17 depuis le début du mois de janvier,
08:19 qui évidemment va reprendre de la vigueur dans les jours, dans les heures qui viennent.
08:24 Et donc on voit que le gouvernement a en quelque sorte rallumé la mèche,
08:28 avec deux hypothèses, soit les syndicats continuent à réussir à encadrer,
08:34 à accompagner et voire à amplifier ce mouvement,
08:36 comme ils l'ont fait depuis le début du mois de janvier.
08:39 Soit on peut voir effectivement des débordements, des violences, de la radicalisation,
08:43 sujet d'ailleurs qui pourrait y compris poser un problème à terme à l'intersyndical,
08:48 au Fonds syndical unit, parce qu'on sait que la CFDT aurait sans doute plus de mal,
08:52 plus de réticence à cautionner, elle refuse, quelconque forme de violence.
08:57 Vous avez raison Renaud Delis, c'est effectivement la question qui va se poser
09:00 dans les prochains jours, dans les prochaines semaines.
09:02 Est-ce que l'intersyndical va réussir à se maintenir,
09:07 à maintenir cette voix commune avec un mouvement qui s'intensifie
09:11 et avec une CGT qui se radicalise ?
09:14 On vient d'entendre Laurent Brun.
09:16 On voit que la raffinerie Total Energy de Normandie sera arrêtée dès ce week-end,
09:20 toujours selon la CGT.
09:21 La CGT qui a entamé aussi une action sur le périphérique parisien.
09:27 La CGT qui est en plein renouvellement.
09:29 Il y a le congrès qui se joue à la fin du mois, ce n'est pas anodin.
09:32 Et il y a cette colère diffuse qui effectivement se manifeste
09:38 par voie de cortèges plus ou moins spontanés avec des violences partout.
09:44 Et c'est là le jeu qui va être compliqué à la fois pour l'intersyndical et pour l'exécutif.
09:48 Comment à la fois maintenir ce mouvement tout en évitant les violences ?
09:52 Comment durer ? C'est la question qu'on posait à Laurent Ouin ce matin.
09:56 Il faut espacer les mobilisations, au contraire les rapprocher les unes des autres.
10:01 De toute façon, le 49.3 a forcément redonné du souffle à une intersyndicale.
10:05 On voit que les derniers cortèges étaient moins fournis.
10:07 On voit qu'à la SNCF, il n'y avait que 15% de grévistes
10:11 lors de la dernière journée de mobilisation, la huitième, contre 40% une semaine avant.
10:18 Donc on voit que le mouvement s'est soufflé.
10:19 Le 49.3, il redonne du souffle.
10:21 Mais jusqu'à quand ? On voit que la CFDT commençait quand même à aborder d'autres formes d'action.
10:26 Il y a cette idée qui a été initiée par Laurent Berger d'un référendum d'initiative partagée.
10:33 Il y a également des recours législatifs constitutionnels qui sont évoqués.
10:38 Donc jusqu'à quel point ce mouvement va-t-il pouvoir parler d'une seule voix ?
10:44 C'est effectivement une question qui se pose aujourd'hui.
10:46 Adrien Becq, le gouvernement, évidemment, Emmanuel Macron, regarde ça de très près.
10:49 Il y a quoi ? Il y a cet espoir de l'essoufflement au fil du temps ?
10:51 Alors, il faudra quand même voir.
10:53 Je crois que la prochaine journée d'action est jeudi.
10:55 Jeudi le 23.
10:56 Jeudi 23.
10:57 C'est trois jours après, deux, trois jours après l'adoption du texte, donc par 49.3.
11:02 Toute la question est de savoir si cette marche qui semble être celle qui aurait dû avoir lieu à partir d'hier
11:09 avec l'adoption du texte, cette espèce de marche descendante où une fois que le texte est adopté finalement…
11:13 Si les motions ne sont pas rejetées.
11:14 Je parle d'hier, par le vote, avec la CFDT qui disait d'ores et déjà
11:20 on va respecter le choix démocratique, etc.
11:23 Est-ce qu'à partir de lundi et donc cette adoption par 49.3,
11:27 sauf effectivement adoption des motions de censure et renversement du gouvernement,
11:30 est-ce que ça va être le même schéma ou pas ?
11:32 Donc qui va être très important pour l'exécutif.
11:35 Évidemment de voir d'ores et déjà ce que disait Isabelle,
11:38 quelle est l'ampleur et l'intensité des mouvements sporadiques,
11:42 mais aussi quelle sera l'étendue du mouvement et de la journée de mobilisation de jeudi.
11:48 Vous dites effectivement Adrien, à partir de…
11:50 Enfin quelques jours après lundi, pourquoi ?
11:52 Parce que lundi viendront en débat ou viendra en débat la motion de censure.
11:56 Motion de censure déposée pour essayer de faire chuter le gouvernement
11:59 puisque la motion de censure est la réponse institutionnelle au 49.3.
12:03 Alors on sait qu'à l'origine, la gauche, le Rassemblement National
12:06 et puis aussi un autre groupe, le groupe Liott,
12:09 qui rassemble des élus en particulier centristes et des élus d'outre-mer,
12:13 envisageait de poser plusieurs motions de censure.
12:16 Il est possible finalement qu'à l'arrivée, il n'y en ait qu'une seule,
12:18 une motion de censure transpartisane. Pourquoi ?
12:21 Parce que pour déposer une motion de censure, rappelons qu'il faut au moins 58 députés,
12:24 soit 10% des membres du palais Bourbon.
12:27 Le groupe Liott en question n'en a qu'une vingtaine,
12:29 donc il est obligé de rassembler plus large pour écrire et déposer,
12:33 signer cette motion de censure.
12:34 Et ensuite, ce texte pourrait-il être soutenu par une majorité ?
12:38 Ça, on le verra lundi. En tout cas, ce matin, sur l'antenne de France Info,
12:41 le député centriste Charles de Courson, qui est membre de ce groupe Liott,
12:45 confirmait qu'il y avait des négociations en cours pour aller dans cette direction.
12:50 On l'écoute.
12:51 Les discussions sont en cours.
12:53 C'est parce qu'il faut 58 députés, je précise.
12:55 Ces 58 députés qui seront d'origines diverses.
12:59 Il y aura des signatures allant des républicains, socialistes, écologistes,
13:04 Liott, bien sûr, enfin vous voyez, un rassemblement.
13:07 Car nous sommes tous d'accord sur une chose, c'est qu'il faut défendre la démocratie.
13:11 Alors, Jean-Luc Mélenchon a annoncé ce matin que, de son côté,
13:13 la DUPESS retirerait sa motion de censure.
13:15 Il est possible que le Rassemblement de l'Occident fasse de même dans les heures qui viennent.
13:19 Ce sera débattu en réunion de groupe du RN ce matin.
13:22 À l'arrivée lundi, peut-être, n'y aura-t-il donc une seule motion de censure,
13:26 celle portée par le groupe Liott, même si elle rassemblera plus large.
13:30 Est-ce qu'elle peut réussir à faire chuter le gouvernement ?
13:32 Rappelons qu'il faut aujourd'hui,
13:33 parce qu'il y a des sièges vacants à l'Assemblée, 287 voix pour atteindre la majorité absolue.
13:39 Si mes calculs sont exacts, pour atteindre ce chiffre,
13:41 il faudra que cette motion rassemble d'une part,
13:43 la totalité des oppositions, c'est-à-dire des insoumis au RN, la DUPESS, le RN,
13:49 l'ensemble du groupe Liott, les 5 députés non inscrits et de surcroît, 25 députés LR, 25 députés LR sur 61.
13:55 Ça paraît très difficile, ça paraît peu probable.
13:58 Et en même temps, on le sait depuis quelques heures à fortiori,
14:01 Jules, les députés LR, on ne sait jamais à l'avance vraiment ce qu'ils vont faire.
14:04 Adrien, avec l'équation éposée, on a toutes les données, il y a le signe égal, qu'est-ce qu'on met derrière ?
14:07 Oui ou non ?
14:08 Juste pour me faire plaisir et faire plaisir à Renaud,
14:10 je crois même que c'est 27 députés LR qu'il faudrait pour être tout à fait exact.
14:14 Je reconnais votre sens de la précision.
14:15 Mais deux choses. D'abord, s'il n'y a qu'une seule motion et que tout le monde se range derrière cette motion
14:22 de finalement ce petit groupe de 20 députés que le grand public ne connaît pas forcément,
14:27 déjà, ça peut donner d'un point de vue, on va dire politique et au niveau de l'opinion,
14:32 ça peut donner une certaine force à ce moment.
14:35 Parce qu'on a vu pendant le budget, rappelez-vous, Elisabeth Borne a utilisé 10 fois le 49-3.
14:39 Il y avait une motion RN, une motion insoumis avec, on le savait à chaque fois, l'espoir,
14:43 enfin aucun espoir plutôt que l'une ou l'autre ne soit adoptée.
14:47 Ensuite, effectivement, cette motion pourrait être votée bien au-delà.
14:52 Alors, signée sans doute pas par le RN, mais ça, à la rigueur, c'est pas grave,
14:55 qui la signe, c'est pas vraiment un sujet, mais sans doute être...
14:57 Qui la vote.
14:58 Voilà, ce qui compte, c'est qui la vote.
14:59 Donc, être votée bien au-delà, effectivement, de ce petit groupe.
15:03 Donc, deux LR, alors on évoque à ce stade une dizaine de députés LR qui pourraient la voter,
15:09 mais évidemment l'ensemble des oppositions.
15:11 Ça ne fera sans doute pas, et je parle avec une grande prudence
15:15 parce qu'on ne sait pas ce qui peut se passer dans les deux, trois jours qui arrivent,
15:18 mais ça ne fera sans doute pas tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne,
15:22 mais sans doute qu'elle a faiblissement.
15:25 Si elle conserve son poste et sa place à 10, 15 voix près,
15:31 peut-elle continuer malgré le fait qu'elle n'ait pas été renversée ?
15:34 Ce sera une vraie question.
15:35 Et accessoirement, et c'est pas du tout accessoire d'ailleurs,
15:37 quelle légitimité aussi pour la réforme des retraites ensuite.
15:40 Et les conséquences sur la suite du quinquennat,
15:42 la conduite des différentes réformes, le travail avec le Parlement.
15:44 On va y revenir évidemment dans un très court instant juste après.
15:47 Le fil info, l'essentiel à retenir, Diane Ferchit.
15:49 Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon,
15:53 encourage les mobilisations spontanées dans tout le pays à l'image des manifestations d'hier soir
15:57 dans de nombreuses villes après l'utilisation par le gouvernement de l'article 49.3
16:01 pour faire passer la réforme des retraites.
16:03 Ce matin, la CGT bloque le périphérique parisien.
16:06 La CGT qui annonce la mise à l'arrêt,
16:08 dès ce week-end, de la raffinerie Total Energy de Normandie.
16:11 Des motions de censure sont en préparation à l'Assemblée nationale.
16:14 La France insoumise indique qu'elle soutiendra celle du groupe indépendant Lyott.
16:17 Motion qui se veut transpartisane.
16:19 Sur France Info, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella,
16:22 assure que son groupe rassemblera ses voix sur des motions qui n'émanent pas du RN.
16:28 Le groupe Optical Center, visé par une enquête pour des soupçons de fraude fiscale,
16:32 7 personnes sont placées en garde à vue au lendemain de la perquisition au siège parisien du groupe.
16:37 Les banques européennes sont extrêmement solides.
16:39 Elles ne sont pas dans la situation des banques américaines.
16:42 C'est ce qu'assure ce matin la Banque de France.
16:44 Face à la menace de faillite qui pèse sur une troisième banque américaine,
16:48 la First Republic Bank, 11 gros établissements,
16:50 s'engage à lui verser 30 milliards de dollars de dépôts.
16:54 [Musique]
16:56 France Info
16:58 Les informés
17:00 Renaud Delis
17:02 Jules Dequise
17:04 Et nos informés du matin, Isabelle Raymond, chef du service éco de France Info,
17:08 Adrien Beck, service politique de France Info.
17:11 Isabelle Raymond, on parlait de la suite, les textes qui vont arriver.
17:13 Bon, il y a un texte sur l'immigration, il y a aussi la deuxième jambe, en quelque sorte,
17:17 de la réforme des retraites, volet social sur l'emploi en tout cas,
17:20 sur le travail qui doit arriver avant l'été.
17:23 Est-ce que les discussions vont pouvoir se tenir sereinement ?
17:26 C'est effectivement toute la question et c'est effectivement compliqué.
17:30 Cette loi travail, elle doit arriver assez vite.
17:35 C'est aussi une façon d'apather les organisations syndicales,
17:40 de les remettre autour de la table avec un ministre du Travail, Olivier Dussopt,
17:45 qui est quand même très affaibli, que les syndicats disent ne pas avoir beaucoup vu
17:49 lors de ces dernières discussions sur la réforme des retraites.
17:53 Donc effectivement, est-ce que ça va pouvoir se mettre en place ?
17:56 C'est quand même compliqué.
17:57 Et au-delà de ça, comment mettre en œuvre cette réforme des retraites,
18:01 qui est quand même, si elle est adoptée, si elle arrive à son terme,
18:03 adoptée dans la douleur, où les syndicats, finalement,
18:07 les seules concessions qu'ils avaient obtenues dans le texte
18:10 issu de la sortie de l'Assemblée nationale, à savoir l'index senior notamment,
18:15 il a été réduit à portion congrue seulement à partir de 300 salariés,
18:19 et non plus 50 qui était ce que demandait la CFDT,
18:23 avec une obligation seulement de publication.
18:26 Il y a aussi ce CDI senior.
18:27 Et trouver des accords, pour le CDI senior, trouver des accords de branche avec les syndicats.
18:31 Exactement, le CDI senior, il faut des accords préalables en interpro,
18:36 ou avec des accords de branche, on voit mal, des syndicats qui aujourd'hui
18:38 sont en train de se mobiliser contre cette réforme des retraites,
18:41 se mettre ensuite à discuter de la mise en œuvre de cette même réforme.
18:45 Et d'un mot, est-ce qu'ils commencent déjà à en parler, tout ça,
18:48 ou alors c'est un peu trop loin, et pour l'instant on est vraiment
18:50 dans la mobilisation, la teneur des discussions entre les syndicats ?
18:52 Alors, on a vu qu'Olivier Dussopt a essayé d'en parler,
18:55 il a fait une longue interview aux Parisiens il y a quelques jours
18:58 pour parler justement de cette loi travail, pour dire "voyez les syndicats,
19:02 on va parler de la semaine de 4 jours".
19:04 La lumière au bout du tunnel.
19:05 Et puis voilà, la semaine de 4 jours, certaines revendications
19:09 qui peuvent parler aux syndicats, ils ne sont pas dedans.
19:12 Les syndicats, clairement, ils sont dans la mobilisation
19:14 contre la réforme des retraites, et la méthode qui a été celle du gouvernement
19:21 ne leur a pas plu, il n'y a pas eu de négociation,
19:23 il y a eu à peine des discussions, ils ont écrit en intersyndical
19:26 au président de la République, qui leur a répondu par une fin
19:30 de non recevoir, ce sont leurs mots, ils ont vécu ça comme un bras d'honneur.
19:34 C'est compliqué après de se remettre autour de la table.
19:36 - Et Laurent Berger explique que depuis le début du mouvement social
19:39 au mois de janvier, il y a eu juste deux coups de fil
19:41 d'Elisabeth Borne, la première ministre, et qu'il n'a eu aucun contact
19:44 avec le ministre du Travail.
19:46 Donc ce qui est clair, c'est que, c'est pour ça que ce 49.3
19:48 survient dans un contexte bien particulier.
19:50 Le 49.3, c'est une procédure légale, l'adoption d'un texte sans vote
19:54 sous réserve de l'adoption d'une motion de censure,
19:57 c'est une procédure qui a déjà été utilisée 100 fois,
19:59 100 fois depuis le début de la Ve République.
20:01 Et on le sait, Michel Rocard l'a utilisé 28 fois entre 88 et 91.
20:05 Mais le problème, c'est que là, ce 49.3 survient dans un contexte
20:08 bien particulier, sur une réforme extrêmement importante,
20:12 la réforme des retraites, réforme à laquelle s'oppose à la fois
20:15 l'opinion dans sa majorité, assez nette d'après les sondages,
20:18 un mouvement social puissant, et dans le cadre d'un débat parlementaire
20:21 qui a été extrêmement raccourci, encadré, contrôlé.
20:25 Et de surcroît, le gouvernement n'a pas de majorité absolue,
20:27 ça on le sait depuis le mois de juin dernier à l'Assemblée nationale.
20:30 Donc c'est pour ça que ce 49.3 suscite de telles réactions
20:33 et pose un vrai problème de vice démocratique,
20:36 pour reprendre l'expression de Laurent Berger.
20:38 Et c'est bien pour ça que les conséquences sont extrêmement lourdes,
20:41 en quelque sorte, parce qu'il reste aussi,
20:43 la question me sont, c'est comment gouverner maintenant,
20:46 comment cette majorité peut continuer à gouverner ?
20:49 Il reste plus de 4 ans, 4 ans pour gérer les affaires courantes,
20:52 évidemment ce n'est pas possible.
20:53 4 ans à gouverner à coup de 49.3, ce n'est plus possible non plus,
20:56 déjà d'un point de vue institutionnel, il ne reste plus qu'un,
20:58 mais de toute façon, en quelque sorte, cette décision a un peu flingué,
21:01 c'est moins l'expression du 49.3.
21:02 On ne peut pas imaginer que cette majorité y recourt de nouveau.
21:06 Et donc la question qui se pose, logiquement à terme,
21:10 c'est cette législature ira-t-elle à son terme ?
21:13 Un changement de…
21:14 Un changement de Premier ministre, si j'ose dire,
21:16 oui les jours d'Elisabeth Borne à Matignon sont comptés,
21:18 très clairement, le camouflet à l'échec politique est tellement lourd,
21:21 qu'elle est en sursis, mais ce sursis lui-même,
21:23 combien de temps durera-t-il avant un retour aux urnes,
21:27 probable, avant la fin de cette législature ?
21:29 C'est toute la question.
21:30 Changement de méthode s'impose, Adrien Beck ?
21:32 En tout cas, on nous avait vanté par communication,
21:36 par papier interposé, la méthode Borne sur la concertation, les discussions.
21:43 A l'évidence, ça n'a pas fonctionné.
21:44 Peut-être y a-t-il un manque de politique dans l'équation.
21:49 La question c'est aussi, que peut faire Emmanuel Macron ?
21:51 Que va-t-il faire ? Il devait parler.
21:53 Que peut-il dire aujourd'hui ?
21:55 Est-ce que dans le contexte, une dissolution
21:57 ne serait pas finalement totalement incompréhensible et catastrophique ?
22:02 C'est un certain nombre de questions auxquelles ils vont devoir répondre assez vite.
22:06 Les informés apportent des réponses, mais posent aussi des questions.
22:09 Merci à vous Adrien Beck, service politique de France Info.
22:11 Merci à vous Isabelle Raymond, chef du service éco de France Info.
22:15 Et vous bien sûr, Renaud Delis, les informés.
22:17 Merci aussi à vous, bien sûr, Gilles Dechys.
22:19 Tous les matins sur France Info.
22:21 ♪ ♪ ♪
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