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  • 06/02/2023

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00:00 *Musique*
00:07 Et c'est donc le jour J pour la réforme des retraites examinée la semaine dernière en commission à l'Assemblée Nationale.
00:13 Elle arrive aujourd'hui dans l'hémicycle de l'Assemblée pour deux semaines de débats.
00:17 On va en parler de cette réforme des retraites, parler aussi des concessions faites hier par la Première Ministre Elisabeth Borne.
00:23 J'ai le plaisir d'accueillir ce matin à la table des infos, on est Neila Latrousse du service politique de France Info.
00:28 Bonjour. - Bonjour.
00:29 Et bienvenue Neila et à vos côtés Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express. Bienvenue.
00:33 Bonjour Marc, merci.
00:34 Également la réforme des retraites, Renaud Delis.
00:36 Avec la Première Ministre effectivement en quête d'une majorité puisque le débat commence aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
00:41 Elisabeth Borne a répété ces derniers jours qu'elle ne souhaite pas recourir au 49-3 pour faire adopter ce texte.
00:47 Dès lors, elle doit bâtir une majorité et elle se tourne vers les députés LR, vers la droite.
00:52 Elle a leur intention annoncée une concession, en particulier hier, l'allongement du dispositif carrière longue aux gens qui ont commencé à travailler avant 21 ans,
01:03 de façon à ce qu'ils puissent partir à l'âge de 63 ans, en tout cas pour ceux qui ont 43 annuités.
01:09 Est-ce que cette concession satisfait les députés de droite et pourrait convaincre l'ensemble du groupe LR de voter la réforme ?
01:17 Non, c'était la réponse en tout cas de Pierre-Henri Dumont, député LR, hier sur France Info.
01:23 L'amendement que nous avions tous déposé, l'ensemble du groupe, était de dire que dès lors que nous avions cotisé au moins un trimestre avant l'âge de 21 ans,
01:31 nous pouvions partir dès lors que nous avions l'ensemble de nos annuités.
01:34 L'avancée qui a été présentée par la Première Ministre n'est pas le sens de l'amendement déposé par l'ensemble des députés LR.
01:40 Et donc pour certains députés du groupe, beaucoup de ces députés, le fait que cette porte soit aujourd'hui fermée nous obligera à voter contre.
01:48 Alors cotiser un trimestre avant 21 ans devrait permettre de partir dès l'âge de 63 ans selon ces députés LR.
01:54 Le problème selon l'exécutif, c'est le coût, 10 milliards d'euros selon le gouvernement,
01:59 alors que l'avancée annoncée hier par Elisabeth Borne est chiffrée par la Première Ministre entre 600 millions et 1 milliard d'euros.
02:07 Est-ce que le gouvernement va devoir aller plus loin pour essayer de bâtir une majorité à l'Assemblée nationale ?
02:12 Est-ce qu'il peut finir par rallier avec cette mesure comme avec l'autre, peut-être sur l'emploi des seniors, les députés LR ?
02:18 Et Tengira, on a quand même une forme de dialogue de sourds qui dure depuis quelques jours ou quelques semaines entre le gouvernement et les Républicains.
02:24 C'est même absolument étonnant, puisque là on a le groupe Les Républicains qui est plus à gauche que le gouvernement sur cette question des retraites
02:32 et qui tente de convaincre le gouvernement d'aller un peu plus à sa gaucheté.
02:37 Encore plus étonnant quand on consulte le programme des candidats LR à la présidentielle de 2017 et 2022 qui prévoyait la retraite à 65 ans.
02:46 Autant dire que si on avait eu un président LR, le texte aurait été beaucoup plus dur.
02:50 Maintenant, oui, le point qui est soulevé par le groupe de députés qui ne représente pas la totalité du groupe LR,
02:58 mais dont fait partie Pierre-Henri Dumont, est un point intéressant, puisque c'est vrai que ça instaure une inégalité factuelle
03:05 entre ceux qui auront travaillé avant 21 ans, mais pas avant 20 ans, et les autres.
03:12 Seulement, l'argument du coup est un argument dont peut aussi entendre la cohérence.
03:18 À partir du moment où le projet de loi est présenté pour équilibrer le régime des retraites,
03:24 on peut comprendre que le gouvernement ne souhaite pas aller plus loin.
03:28 C'est-à-dire que si le chiffrage d'Elisabeth Borne est exact, si ça coûte effectivement 10 milliards d'euros de cette mesure pour ceux qui ont commencé avant 21 ans,
03:36 l'efficacité de la réforme d'un point de vue économique, née à la Latrousse, est quasiment nulle,
03:41 puisqu'on rappelle qu'au tout début, avant les différentes concessions accordées par le gouvernement, elle était censée rapporter 18 milliards d'euros, la réforme.
03:47 18 milliards dont un tiers qui sont réinjectés dans des mesures dites "détaquées".
03:51 Donc, à un charlat calculé, 18 milliards moins 6 milliards réintroduits sous forme d'économie, moins 10 milliards sous le chiffrage d'Elisabeth Borne.
03:57 Il reste plus grand-chose.
03:58 Il en reste deux.
03:59 Il reste plus grand-chose.
04:00 Cela dit, il y a tout de même une bataille de chiffrage, puisque les Républicains accusent Elisabeth Borne de ne parler que du coût brut de la mesure.
04:07 C'est-à-dire, grosso modo, qu'est-ce qui se passerait en termes de pension si on accordait à tous ceux qui ont cotisé au moins un trimestre avant 21 ans le fait de pouvoir partir plus tôt.
04:16 Ils disent "oui, mais alors si on prend l'ensemble des coûts aussi et des économies qu'on réalise, c'est-à-dire les pensions d'invalidité par exemple, pour des gens qui ont commencé à travailler tôt,
04:24 qui arrivent abîmés à l'âge de départ à la retraite et qui se retrouvent de fait à devoir toucher une pension d'invalidité,
04:30 ou qui se retrouvent tout simplement plus souvent aussi chez le médecin, parce qu'il y a tout un tas de soins auxquels ils ont droit au titre de la pénibilité de leur métier.
04:39 Quand on parle souvent de carrière longue, on parle assez peu de métier de cadre.
04:41 En général, on parle souvent de métier pénible.
04:43 Et donc les Républicains disent "ben en fait, si on regarde avec les économies, ça ne coûte pas 10 milliards, ça coûte 2 milliards".
04:48 Donc là-dessus, il y a une grande bataille.
04:50 Il y a une différence entre les deux.
04:51 Oui, 2 à 1,5, qui n'est pas le trait de crayon, comme on dit.
04:55 Donc bon, débat technique.
04:57 Cela dit, il semblerait qu'il puisse y avoir une voie de convergence, puisque, et du côté des ministres, on dit "ça peut encore changer dans le débat parlementaire".
05:06 Donc sans aller complètement sur la position de LR, un trimestre avant 21 ans donne droit au fait de partir au bout de 43 ans de cotisation, quel que soit l'âge de départ.
05:15 Donc ça, a priori, le gouvernement n'en veut pas.
05:17 Mais de dire "si on arrive à se mettre d'accord sur ce que c'est qu'une carrière longue, est-ce que c'est 4 trimestres, 5 trimestres, comment on fait pour les apprentis, par exemple, qui ne sont souvent pas au SMIC, qui ne cotisent pas comme quelqu'un qui cotise au SMIC,
05:29 si on arrive à se mettre d'accord là-dessus, banco, on pourrait, au moment de l'article 7, c'est-à-dire l'article sur le report de l'âge, arriver à une espèce de compromis qui ferait qu'un minima des députés s'abstiendraient,
05:39 ne voteraient pas contre, mais s'abstiendraient, ça abaisse le seuil du nombre de voix requises pour arriver à la majorité, et là, il y a une majorité pour Elisabeth Borne, et c'est une bonne nouvelle pour le gouvernement.
05:48 9h11, le Fil info, Marie Maheu, on poursuit juste après.
05:52 La France et l'Italie offrent leur aide à la Turquie après le violent séisme qui a touché le sud du pays cette nuit.
05:58 Des immeubles qui s'effondrent et près de 300 morts dans la Syrie voisine, aussi plus de 350 personnes ont perdu la vie.
06:04 À quelques heures du lancement du débat autour de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, le gouvernement va déposer un amendement pour allonger le budget des hôpitaux.
06:13 Ces 100 millions d'euros en plus, annonce le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, pour soutenir la santé, secteur en grande difficulté.
06:20 7 enfants de 12 à 14 ans meurent avec leur mère dans l'incendie de leur maison.
06:25 Ça s'est passé dans l'Aisne, cette nuit, le père de famille est lui grièvement blessé.
06:29 Selon le procureur, c'est un sèche-linge qui a pris feu au rez-de-chaussée.
06:33 En rugby, victoire d'une courte tête pour les Bleuillères, 29 à 24 face à l'Italie dans le tournoi des 6 nations.
06:39 Le 15 de France défie l'Irlande, numéro 1 mondial, samedi prochain.
06:43 [Musique]
06:54 Toujours avec Néla Latrousse de France Info, Étienne Girard de L'Express et Renaud Dely,
06:58 on parle des tentatives de rapprochement entre le gouvernement et les Républicains sur la réforme des retraites.
07:03 Alors on le voit en tout cas sur l'enjeu des carrières longues, qui est un enjeu crucial, déterminant pour de nombreuses personnes.
07:10 Et depuis le début de ce débat, il y a de lecture extrêmement technique, c'est vrai, y compris en termes d'évaluation du coût ou des économies qui pourraient être faites.
07:20 C'est sûr que c'est un peu au doigt mouillé, notamment du côté de comment calculer dès aujourd'hui les économies,
07:25 comme le font les Républicains, sur les pensions d'invalidité qui ne seraient pas versées,
07:29 puisque les gens n'auraient pas été cassés, brisés, malheureusement, comme c'est le cas pour beaucoup,
07:34 des carrières longues, des travaux difficiles, c'est extrêmement difficile de l'évaluer précisément, en tout cas aussi précisément.
07:40 Ce n'est pas la seule concession faite hier par Elisabeth Borne, ce qui est intéressant, c'est qu'on voit à quel point la Première ministre cherche quand même à éviter de recourir au 49-3.
07:46 Rappelons qu'il lui restera cette ultime carte à la fin, puisqu'il s'agit de surcroît d'un texte budgétaire,
07:52 et donc qu'elle peut en quelque sorte dégainer à blanc, j'allais dire, un 49-3, ce qui n'empêche pas qu'il en restera un autre potentiel pour le reste de l'Législature.
08:00 Il y a aussi la question de l'emploi des seniors, et notamment l'extension du fameux index aux entreprises de plus de 50 salariés, et plus celle de plus de 300 salariés,
08:09 avec d'hypothétiques pénalités aussi, et puis il me semble qu'il y a une autre concession...
08:13 – Et avec, pardon, vous coupez Renaud Delis, un tout petit point d'interrogation sur cette question des pénalités.
08:16 On avait cru comprendre hier, dans les propos d'Elisabeth Borne au journal du dimanche,
08:20 qu'il y aurait des sanctions pour les entreprises qui n'embauchent pas assez de seniors,
08:24 à entendre Aurore Berger, la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée,
08:27 qui était sur ce plateau il y a quelques minutes, elle nous dit non, en tout cas ce ne sera pas dans la loi aujourd'hui,
08:31 mais s'il y a des abus dans les années qui viennent, la majorité votera une autre loi pour pénaliser les entreprises.
08:37 – Là aussi, évidemment, ce sera dans le débat, mais je pense que la principale concession hier,
08:40 dans l'interview d'Elisabeth Borne au journal du dimanche, c'est aucune de ces deux-là.
08:43 C'est ni sur les carrières longues, ni sur l'emploi des seniors.
08:46 C'est sur la clause d'envoyure en 2027.
08:48 Elle ouvre très clairement la porte en disant, rappelons que cette réforme vise à prolonger,
08:53 à reporter l'âge légal du dépens en retraite à 64 ans à l'horizon 2030,
08:57 c'est un allongement progressif, et elle dit très clairement en 2027,
09:00 de toute façon il y a des élections qui de fait apparaissent comme une clause d'envoyure,
09:04 mais elle ne ferme pas la porte même à ce que cette hypothèse soit inscrite à un moment ou à un autre dans le texte.
09:09 Dès lors, on s'oriente vers un report non pas à 64, mais à 63 ans.
09:13 Je pense que cette réforme, la sortie du débat parlementaire,
09:17 s'il y a besoin de trouver une majorité, le gouvernement, me semble-t-il,
09:21 à travers ses propos d'Isabelle de Borde, est en train de s'orienter vers l'hypothèse
09:24 que finalement on sera autour de 63 ans, 63 ans et trois trimestres,
09:28 si jamais la réforme suivait son cours.
09:30 Et trois mois.
09:31 Et trois mois, pardon. 63 ans et trois mois, vous avez raison,
09:33 à la fin, enfin en 2027, on peut imaginer qu'on aboutisse à 63 ans,
09:39 et là ensuite on revoit, notamment en fonction des évaluations financières,
09:42 s'il y a lieu d'aller plus loin.
09:44 Etienne Gérard ?
09:45 Dans tout ça, on fait comme s'il était seulement question de politique économique,
09:49 mais j'ai du mal à ne pas qualifier la situation de plutôt politique tout court,
09:54 voire politicienne, venant des Républicains,
09:57 sachant qu'ils ont toujours soutenu ce qui fait le cœur de la réforme actuelle,
10:02 c'est-à-dire l'équilibre du régime des retraites,
10:05 et je suis très frappé de voir que les députés, les Républicains,
10:08 qui contestent certaines mesures, ce qui peut être légitime et pertinent,
10:13 les contestent non pas en envisageant de s'abstenir,
10:16 mais en envisageant de voter contre, ce qui pour moi signe le fait que ces députés,
10:22 je pense qu'il y a aussi une répartition des rôles au sein du groupe Les Républicains sur cette question,
10:27 les députés cherchent à acculer le gouvernement afin de provoquer le fameux 49-3,
10:32 ce qui ferait qu'ils auraient tout gagné, la réforme passerait,
10:35 et le gouvernement leur est payé cher politiquement,
10:38 et donc serait affaibli pour le reste du quinquennat.
10:41 Et accessoirement, je sais qu'on est encore un peu loin de la prochaine élection présidentielle,
10:44 mais le prochain ou la prochaine candidate des Républicains à la fin du quinquennat,
10:48 qui devra expliquer son programme, sachant qu'on sera donc à 63,
10:52 que le précédent candidat était pour 65, que la droite vote chaque année au Sénat, 64,
10:56 qu'est-ce qu'il y aura dans le programme ?
10:59 Il va falloir cogiter un tout petit peu pendant les réunions du prochain candidat.
11:02 Nahila Latour, je vous parle.
11:03 Il va falloir non seulement cogiter, et puis après expliquer ce que la droite échoue totalement à faire pour l'instant.
11:08 Les députés expliquent, oui, mais alors nous c'était 65,
11:10 mais avec tout un tas de mesures de compensation, y compris sur la natalité,
11:13 c'est totalement inaudible. Le grand public retient 65 ans.
11:16 Cela dit, ce qui explique effectivement, pour rebondir sur ce que disait Étienne,
11:21 sur le côté politicien de l'histoire, c'est que un certain nombre d'élus, les Républicains,
11:26 considèrent qu'en fait ils ont résisté à une vague Macron en 2017, en 2022.
11:31 Qu'ils ont été élus précisément parce qu'ils s'opposaient à Emmanuel Macron.
11:34 Et donc dans leur petit calcul, et dans tout ce qui se joue en ce moment dans leur prise d'opposition,
11:40 c'est aussi de se dire, eh bien s'il y a une dissolution, et que je fais partie de ces députés
11:44 qui ont voté absolument tout ce qu'Emmanuel Macron a proposé depuis le début du quinquennat,
11:47 puisque l'ensemble des textes qui sont passés à l'Assemblée, à l'exception du budget et de la loi sur les énergies renouvelables,
11:53 ont été votés grâce aux voix de la droite.
11:55 Et sur les énergies renouvelables, c'était les voix de la droite au Sénat, pas à l'Assemblée, mais la droite l'a quand même voté.
11:59 Donc ces élus-là se disent, moi j'ai été élu parce que précisément je n'étais pas macroniste,
12:04 donc je ne peux pas accorder aussi ce satisfait-cite à Emmanuel Macron.
12:09 Et ça, ça joue aussi beaucoup dans la psychologie des uns et des autres, dans leur position sur l'ensemble des textes.
12:13 Après, d'un point de vue démocratique, ce marchandage, me semble-t-il, si on prend un petit peu de recul, il l'interroge aussi.
12:19 D'un point de vue démocratique, il est parfaitement légal, il ne s'agit aucunement de le remettre en cause.
12:23 Mais quand on regarde, on s'aperçoit donc, c'est l'objet de nos débats ce matin, comme d'ailleurs depuis plusieurs jours,
12:28 que le sort de la réforme des retraites, hors 49.3, dépendrait donc de l'attitude d'une vingtaine de députés LR.
12:36 Les Républicains, eux-mêmes, étaient réduits à la portion congrue, 60 députés, 62 précisément,
12:41 après que leur propre candidate n'ait obtenu que 4,7% à l'élection présidentielle.
12:46 Donc c'est un parti rikiki, très clairement.
12:50 Et que le sort de la réforme dépend donc de leur attitude, alors que pendant ce temps-là,
12:55 la mobilisation de plus d'un million, un million cent, un million deux cent mille personnes dans les rues de l'ensemble du pays,
13:02 deux reprises, le Front syndical uni, le discours porté par l'ensemble des syndicats,
13:07 CFDT et Laurent Berger compris, lui n'obtiendrait rien de fait,
13:12 n'obtiendrait pas de réponse en tout cas, ou satisfaction sur tel ou tel point,
13:16 peut-être quelques négociations aussi en cours sur l'emploi des seniors, mais de la part du gouvernement.
13:20 Je pense que d'un point de vue démocratique, il y a une bonne partie de l'opinion qui doit s'interroger en observant ça.
13:26 Et c'est un risque qui pèse sur le débat parlementaire,
13:28 c'est que le débat parlementaire soit un peu plus décalé encore,
13:31 comme ça a pu être le cas à plusieurs reprises ces dernières années sur d'autres enjeux,
13:35 de ce qui se passe vraiment dans la société française.
13:38 Après le meilleur allié des Républicains pour, à la rigueur, ne pas avoir à trancher de position dans ce débat,
13:43 c'est la DUPES, 20 000 amendements, 13 000 déposés par la gauche,
13:47 il est possible qu'au 17 février, c'est-à-dire le délai fixé par la loi pour finir les discussions à l'Assemblée nationale,
13:55 il est possible que l'Assemblée ne soit jamais allée au bout, au terme du débat sur ce texte
14:00 et ne soit jamais arrivée jusqu'au vote, auquel cas le texte est transmis au Sénat sans vote de l'Assemblée,
14:05 et les Républicains diront "bah nous on a tous exprimé nos positions"
14:08 et ils n'auront pas à s'engager sur un vote qui derrière leur sera reproché,
14:11 qui a voté contre, qui a voté pour, qui s'est abstenu.
14:13 On est là, la trousse, c'est Yann Gérard, Renaud Delis, vous restez avec nous, le Fil info,
14:16 9h20 avec Marie Maheu et on poursuit juste après, on parlera de la visite de Gérald Darmanin en Corse aujourd'hui.
14:23 "Des images terribles en Turquie et en Syrie", dit Emmanuel Macron sur Twitter,
14:27 après un séisme de magnitude 7,8 cette nuit, le bilan s'alourdit encore,
14:31 plus de 600 personnes ont perdu la vie, la France se tient prête pour aider, assure le chef de l'Etat.
14:37 Lancement des débats dans l'hémicycle autour de la réforme des retraites, ils vont durer 15 jours,
14:42 plus de 20 000 amendements ont été déposés, dans mon groupe, aucune voix ne manquera pour voter ce texte,
14:47 assure sur France Info, Aurore Berger, patronne des députés Renaissance.
14:51 Les Etats-Unis ont gravement affecté et endommagé les relations avec la Chine, dénonce Pékin.
14:56 L'armée américaine a battu le ballon chinois qui survolait son territoire depuis plusieurs jours,
15:01 parlant d'espionnage, ce que dément toujours la Chine.
15:04 Au Grammy Awards, le chanteur britannique Harry Styles remporte le prix du meilleur album de l'année,
15:09 la reine Beyoncé, elle devient l'artiste la plus couronnée de tous les temps, avec 32 récompenses,
15:14 elle en a gagné 4 de plus cette nuit.
15:17 [Musique]
15:19 France Info
15:21 Les informés, Renaud Delis, Marc Fauvel
15:25 C'est une journée particulière en Corse, Renaud Delis.
15:29 Oui, parce qu'il y a 25 ans, le 6 février 1998, le préfet Claude Hérignac a été assassiné par un commando terroriste à Ajaccio,
15:36 l'ensemble des membres de ce commando ont finalement été arrêtés, condamnés, emprisonnés,
15:40 le tireur lui, Ivan Colonna, a été tué d'ailleurs en prison par un détenu radicalisé,
15:46 c'était il y a un peu moins d'un an, c'était au mois de mars l'année dernière.
15:49 On se souvient que sa mort a d'ailleurs suscité plusieurs journées de violence dans l'île,
15:55 et qu'à la suite de ces violences, pour ramener le calme, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
15:59 avait enclenché un processus de négociation avec les élus insulaires,
16:04 processus au début duquel il avait même prononcé le mot d'autonomie,
16:10 envisagé comme une perspective, je le cite, qui n'était pas donc inenvisageable.
16:15 Sauf que neuf mois après, ce processus est aujourd'hui au point mort,
16:19 Gérald Darmanin se rend aujourd'hui à Ajaccio pour rendre hommage au préfet Hérignac,
16:22 il évoquera aussi la reprise des discussions institutionnelles,
16:26 des discussions que souhaite le président autonomiste du Conseil exécutif de la Corse,
16:31 Gilles Simeoni, qui y a fait allusion lorsqu'il présentait ses voeux,
16:35 c'était le 31 décembre dernier, au Corse.
16:38 L'État, par la voix du ministre Gérald Darmanin,
16:42 mandaté par le président de la République, a acté l'ouverture d'un processus
16:47 dont il a affirmé qu'il avait, je cite, "une vocation historique"
16:51 et devait permettre de déboucher sur un statut d'autonomie.
16:55 Neuf mois après, cet engagement peine à se concrétiser,
16:59 la Corse peut soit s'engager sur le chemin de l'espoir,
17:03 soit basculer à nouveau dans la logique de conflit.
17:07 Alors, est-ce que les discussions entre l'État et les élus corse,
17:10 rappelons que ce sont donc les autonomistes qui sont au pouvoir sur l'île,
17:14 vont reprendre ou est-ce que la Corse menace de rebasculer dans la violence ?
17:19 Mais il a la trousse.
17:20 Pour l'instant, c'est compliqué.
17:21 Il y a un indicateur qui ne ment pas, c'est le nombre de visites sur l'île.
17:25 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a été contraint de décaler deux fois,
17:28 c'est le seul ministre régalien...
17:30 Vous voulez dire qu'il y a des visites,
17:31 meilleures sont les relations entre l'île et le continent ?
17:33 Emmanuel Macron, j'allais dire Nicolas Sarkozy, pas du tout.
17:37 Emmanuel Macron est allé en 2018 pour les 20 ans de la mort du préfet Rignac.
17:41 Depuis, à ma connaissance, toutes les visites ont été annulées.
17:44 Aucun Premier ministre depuis Jean Castex,
17:46 Jean Castex n'a jamais mis les pieds en Corse quand il était à Matignon,
17:49 Elisabeth Borne non plus,
17:50 Gérald Darmanin depuis le début du quinquennat, deux fois reporté la visite.
17:54 Donc en fait, il y a une vraie difficulté dans la relation entre l'État et la Corse,
17:59 avec tout un tas de promesses, de non-dits.
18:01 Il y avait eu une fameuse loi qui avait été votée en fin de quinquennat l'an dernier,
18:05 qui s'appelait initialement la loi 3DS, la loi de différenciation.
18:08 Et les élus corses avaient bon espoir que dans le cadre de cette loi,
18:11 qui autorise chaque territoire un peu à s'organiser,
18:14 alors c'est pas de l'autonomie, mais à s'organiser un peu comme il le veut,
18:16 il y ait une avancée sur la question de l'autonomie corse,
18:19 ça n'a jamais été le cas.
18:20 Et depuis, effectivement, toutes les réunions qui étaient programmées
18:24 pour discuter du statut de la Corse,
18:26 il devait y en avoir, je crois, de mémoire toutes les trois ou six semaines,
18:28 il y en a eu une, depuis le mois de septembre.
18:32 Donc de fait, on sent qu'il y a une difficulté,
18:34 le fait que Gérald Darmanin puisse y retourner, c'est déjà une avancée.
18:37 Faut voir ce qu'il dit.
18:38 Cette difficulté, elle est due à quoi aujourd'hui, Étienne Gérard ?
18:41 Le point de blocage, c'est ce mot "autonomie".
18:43 C'est un mot brouillard, un mot valise, on ne sait pas très bien ce qu'il recouvre.
18:47 Et je pense qu'il y a une équivoque entre ce qu'il recouvre pour la France
18:50 et ce qu'il recouvre pour les militants autonomistes corse.
18:54 L'autonomie dans les pays, dans les régions d'outre-mer,
18:58 par exemple en Polynésie française, ça a été l'exemple donné,
19:01 la Corse pourrait devenir une nouvelle Polynésie.
19:04 C'est le principe que la Polynésie prend les lois qu'elle veut,
19:08 hors du domaine régalien, hors de la sécurité, hors de la justice,
19:13 hors de la politique d'immigration, de nationalité et des libertés publiques.
19:17 Or, ce que veulent les Corses, c'est un point en particulier
19:21 qui me semble aller au-delà de cela, c'est le statut de résident corse.
19:26 C'est les Corses d'abord, c'est l'idée que l'on pourrait bénéficier de certains droits,
19:32 et notamment et en premier lieu du droit d'acheter un bien immobilier sur l'île,
19:37 seulement quand on est résident fiscal sur l'île.
19:41 Ce qui cause une discrimination, une différence entre les Corses
19:47 et les personnes, les Français, qui ne viennent pas de l'île.
19:51 Et ça, ce n'est pas permis aujourd'hui par la Constitution,
19:54 et à mon sens, l'autonomie sans ce statut de résident fiscal particulier
20:01 ne pourra pas fonctionner.
20:02 C'est un abcès qu'il faut crever, il faudra dire à un moment
20:05 oui ou non à ce principe-là, sinon on ne pourra pas avancer.
20:09 Ce principe est effectivement revendiqué par une bonne partie des nationalistes
20:13 et des autonomistes, il est au cœur de leurs revendications,
20:16 il est inconstitutionnel comme vous le disiez à l'instant,
20:18 il fait polémique y compris en Corse,
20:19 tous les Corses ne défendent pas évidemment cette revendication-là.
20:22 Mais on voit que l'ensemble des acteurs de ce dossier
20:26 jouent en quelque sorte avec le feu.
20:27 D'un côté, les autonomistes ont joué depuis maintenant de longue date
20:32 le jeu démocratique des élections,
20:34 ils ont été portés de façon parfaitement démocratique au pouvoir,
20:38 ils ont même conservé le contrôle du Conseil exécutif,
20:42 ils ont même fait élire maintenant des députés.
20:44 Donc ils sont soutenus par une frange importante de la population,
20:48 mais le problème en particulier pour Gilles Simon,
20:50 c'est qu'ils sont débordés eux-mêmes par une frange de jeunes militants nationalistes
20:54 beaucoup plus radicaux qu'on a vus dans la rue l'année dernière
20:57 lors des émeutes qui ont suivi la mort d'Ivan Kolhona.
21:00 Et ces jeunes nationalistes-là, qui souvent d'ailleurs n'ont même pas 25 ans,
21:04 c'est-à-dire qu'ils n'étaient même pas nés lors de l'assassinat du préfet Claude Erignac,
21:08 interpellent leurs élus, en tout cas les élus autonomistes,
21:12 en disant "ça fait 7 ans que vous êtes au pouvoir
21:14 et nous en 7 jours de manifestation l'an dernier,
21:16 nous avons obtenu que Gérald Darmanin lâche le mot "autonomie",
21:19 même si c'est un peu mordi les lèvres depuis.
21:21 C'est-à-dire que le gouvernement Gérald Darmanin est sous pression, évidemment,
21:26 mais les élus autonomistes au pouvoir aussi,
21:29 ils ont une exigence de résultat,
21:30 sous peine d'être éventuellement débordés par d'autres plus radicaux
21:34 et de voir l'île sombrer de nouveau dans la violence.
21:38 Je crois que les rendez-vous, celui d'aujourd'hui,
21:40 et puis au-delà, si jamais le processus de discussion reprend,
21:43 les semaines à venir sont extrêmement importantes pour l'avenir de la Corse.
21:47 Renaud Dély, Naila Latrousse, Etienne Gérard,
21:49 merci à tous les trois, la une de votre hebdo.
21:51 Etienne, L'Express, Colère sociale, retraite,
21:53 pourquoi Macron doit se méfier de Le Pen ?
21:56 À lire dans les colonnes de L'Express cette semaine,
21:59 les informes et le retour 20h ce soir d'ici là.
22:01 Très belle journée à tous.
22:03 [Musique]

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