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00:00 [Musique]
00:06 Bonjour, bienvenue dans les informer de France Info, ils sont déjà en train de débattre.
00:09 Sylvain Courage, bonjour.
00:10 - Bonjour.
00:11 - Rédacteur en chef à l'Obs.
00:12 Et Géraldine Vossner, bonjour.
00:14 - Bonjour.
00:14 - Journaliste au service politique du Point.
00:16 À mes côtés Renaud Dely.
00:17 Renaud, on va commencer par le premier débat qui a déjà commencé hors antenne sur les Ehpad,
00:21 un an après le scandale hors PA, rien n'a changé ?
00:25 - Eh oui, vous animiez il y a un instant donc un débat entre Victor Castanet,
00:29 le journaliste auteur de ce livre choc, ce livre de révélation "Les Fossoyeurs"
00:32 qui avait déclenché il y a un an ce scandale chez le leader européen des Ehpad,
00:37 ce groupe hors PA, et puis le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combes.
00:41 Alors un an après, qu'y a-t-il de changé dans le mode de gestion des Ehpad ?
00:46 Un certain nombre de pratiques ont été changées, ont été modifiées.
00:50 Il n'y a eu seulement que 20% des Ehpad qui ont été contrôlés depuis un an.
00:56 Et puis des problèmes structurels demeurent, notamment celui du manque de personnel.
01:01 Je vous propose d'écouter un extrait du débat qui a eu lieu, pardon, il y a un instant,
01:07 par ordre d'apparition, Victor Castanet d'abord, puis Jean-Christophe Combes.
01:11 - Tant qu'il manquera de soignants, tant qu'il y aura cette crise du lien de confiance
01:17 entre ces groupes, et les familles, et les soignants,
01:21 il y aura nécessairement des dysfonctionnements dans les établissements.
01:25 Donc la réponse maintenant, elle doit être politique.
01:28 - Les moyens, on en met, je l'ai dit, c'est 9 milliards d'euros
01:31 qui vont être investis dans les 5 ans qui viennent.
01:33 Et recruter, c'est notre première priorité.
01:35 C'est 50 000 professionnels de santé qu'il faut qu'on recrute dans les 5 ans qui viennent.
01:41 - Une priorité, dit le ministre Jean-Christophe Combes,
01:44 pour autant, est-ce que c'est vraiment le cas dans les faits ?
01:46 Évidemment pour former, pour recruter, il faut du temps,
01:49 mais aujourd'hui, il faut des besoins, il faut des candidats, il faut donc des vocations aussi.
01:54 Donc comment éveiller ces vocations ?
01:56 Est-ce qu'il n'y a pas là une urgence pour l'exécutif de prendre en compte ce défi-là,
02:01 notamment en revalorisant justement ses métiers,
02:04 et en essayant de susciter donc de nouvelles vocations ?
02:07 - Géraldine Woznier, Le Point.
02:09 - Je ne pense pas vraiment que ce soit une priorité,
02:11 ni du gouvernement, ni non plus de la société,
02:14 puisque les chiffres qu'annonce le ministre sont importants,
02:20 mais ils sont cinq fois moins importants que ce qu'il faudrait.
02:25 En 2019, on avait demandé un rapport à un haut fonctionnaire,
02:28 M.Liebaud, qu'il avait rendu, qui fait autorité sur les besoins du grand âge dans les années qui viennent.
02:35 Il faut savoir, il faut se rappeler quand même que le nombre de plus de 80 ans va tripler,
02:39 tripler d'ici 2050.
02:41 Et alors il avait donné des chiffres, 80 000 recrutements,
02:45 plus de 9 milliards d'euros par an qui seraient nécessaires pour financer cette augmentation
02:52 du nombre de personnes qui vont être en situation de dépendance.
02:55 Et c'est pour cela qu'a été pensée dès 2018 la réforme des retraites.
03:01 Elle devait permettre d'obtenir de l'argent, beaucoup et tout de suite,
03:06 rapidement, pour pouvoir financer le grand âge.
03:09 C'est complètement disparu des discours aujourd'hui publics.
03:13 Il n'est plus question d'utiliser les gains de cette réforme des retraites
03:16 pour financer l'accompagnement du grand âge.
03:19 Et la société ne le souhaite pas.
03:20 On le voit bien d'ailleurs, ce n'est pas du tout dans le scope de ceux qui s'y opposent.
03:24 Résultat, les chiffres qu'annonce le ministre sont importants,
03:27 mais 10 milliards d'euros sur 5 ans, on n'y est pas.
03:31 C'est 5 fois moins que les besoins aujourd'hui.
03:33 Sylvain Courage, De Lops, il y a quand même eu cette petite phrase du ministre Jean-Christophe Comte,
03:39 "Tout se tient, la réforme des retraites et la loi grand âge qui se fait toujours attendre".
03:43 – Oui, il se référait à ça, à l'idée qu'on allait financer le papy,
03:47 ou plutôt le mamie-boom d'ailleurs,
03:49 grâce à un allongement de la durée du travail des salariés,
03:53 et une solidarité en fait entre les actifs et les inactifs.
03:57 Mais ça a disparu aujourd'hui.
03:59 On veut juste sauver le système par répartition
04:01 et on veut aussi améliorer les finances publiques, on ne sait plus trop.
04:05 Et donc cette question censément prioritaire du financement du grand âge
04:09 et de la cinquième branche de la sécu a disparu complètement du débat.
04:12 Et le ministre en charge se trouve avec peu de moyens.
04:17 De toute façon, il y a aussi une autre difficulté,
04:18 c'est que même en déversant des moyens, il faut aussi qu'il y ait des vocations.
04:21 Et on sait que l'emploi est très difficile dans ce secteur.
04:26 Les métiers sont jugés peu attractifs.
04:28 Et aujourd'hui, les gestionnaires d'EHPAD
04:32 ont le plus grand mal à pourvoir les postes, tout simplement.
04:35 – Le grand âge n'est jamais la priorité, déplorait tout à l'heure Victor Castaner,
04:38 justement sur ce plateau.
04:39 On continue de débattre de la situation dans nos maisons de retraite, dans les infos.
04:44 Mais juste après le Fil info à 9h10, c'est avec Maureen Swignard.
04:47 [Musique]
04:48 – Plus de 7000 amendements déposés au total par les députés
04:51 pour modifier le texte réformant les retraites.
04:53 La quasi-totalité vient des élus de la NUP.
04:56 La majorité et la droite font aussi des propositions.
04:59 Les Républicains par exemple veulent une retraite anticipée
05:02 pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans.
05:05 Le système est en déficit, sans la réforme, nous allons dans le mur.
05:09 C'est ce qu'affirme ce matin le ministre du Travail.
05:12 Les militants du Parti Socialiste,
05:14 désemparés avant le début du Congrès à Marseille cet après-midi.
05:18 Le rendez-vous doit normalement confirmer l'élection du Premier secrétaire.
05:22 Mais celle du sortant Olivier Faure est toujours contestée
05:25 par son premier adversaire Nicolas Maillard-Rossignol.
05:28 4 chars de combat de plus, promis par les Occidentaux à l'Ukraine.
05:32 Le Canada annonce en envoyer en Ukraine pour aider le pays à lutter contre les Russes.
05:37 Des frappes massives ont fait 11 morts hier, affirme Kiev.
05:41 C'est un peu la bête noire de l'équipe de France de handball.
05:43 Les Bleus affrontent la Suède ce soir.
05:46 C'est en demi-finale du Mondial.
05:48 Match à suivre à 21h bien sûr sur France Info.
06:01 Est-ce que rien n'a changé un an après le scandale Orpéa ?
06:03 On se pose la question dans les informer ce matin avec Géraldine Vosner-Dupont,
06:07 Sylvain Courage de Lopes et avec Renaud Dely.
06:09 Il me semble que dans la vocation, la mission des publics,
06:13 des gouvernants par rapport à cet enjeu du grand âge,
06:16 il y a deux dimensions qui se croisent en quelque sorte.
06:19 C'était assez transparent il y a quelques minutes dans l'échange entre
06:22 le journaliste Victor Castaner et le ministre Jean-Christophe Comte.
06:24 D'une part, il y a souvent parfois un défaut d'anticipation
06:28 qui peut être reproché aux gouvernants quels qu'ils soient d'ailleurs.
06:31 Effectivement, comme le disait Géraldine Vosner,
06:33 le sujet, le défi du grand âge, c'est quelque chose qu'on a tendance à mettre sous le tapis.
06:38 Alors la société aussi, peut-être que nous aussi,
06:40 ça nous renvoie d'ailleurs à notre propre cécité,
06:42 peut-être notre volonté d'ailleurs de ne pas regarder ce problème
06:45 comme si on voulait se voiler la face aussi d'ailleurs sur notre destin.
06:49 Mais en tout cas, pour ce qui est des gouvernants,
06:51 c'est vrai qu'on attend quelque chose d'abord de ceux qui nous gouvernent.
06:54 C'est la capacité d'anticiper les sujets dont on sait qu'ils arriveront à l'avenir.
07:01 Et il n'y a rien de plus "simple", en tout cas de moins compliqué,
07:05 à anticiper que les évolutions démographiques.
07:07 Ce problème, on a pu le rencontrer par exemple
07:09 lorsque différents gouvernements n'avaient pas anticipé
07:12 le fait que le nombre d'étudiants allait exploser,
07:15 ce qui était lié notamment d'ailleurs au mini baby-boom du début des années 2000-2001.
07:20 Bon voilà, ça c'était quand il y a un défaut de place à l'université.
07:23 Ça renvoie à une cécité de l'exécutif à ce moment-là.
07:26 Là, c'est la même chose.
07:27 On sait très bien, et Sylvain Courage et Jean-Luc Westerner le rappelaient à l'instant,
07:32 que le nombre des personnes dépendantes va tripler dans les décennies à venir.
07:36 Et on peut reprocher effectivement aux différents gouvernements
07:39 qui se sont succédés, y compris celui-ci,
07:41 de ne pas anticiper, comme si on repoussait le problème finalement,
07:45 aux futurs gouvernants parce qu'il y a un défaut des politiques en général
07:49 qui est le court-termisme.
07:51 Le court-termisme contribue souvent à mettre les défis d'avenir sous le tapis
07:56 pour essayer de répondre à des préoccupations électoralistes à plus court terme.
08:00 Et deuxième point, et on l'a aussi entendu très clairement
08:03 lors du débat entre Victor Castaner et Jean-Christophe Combes,
08:05 la question des relations entre le public justement,
08:08 dans cette question de la gestion de la dépendance,
08:11 et le secteur privé.
08:12 Le ministre l'a dit, nous avons besoin du secteur privé, nous en avons besoin.
08:15 Alors effectivement, il y a une question de moyens,
08:16 une question de complémentarité qui sont évidentes.
08:19 Il faut être lucide de ce point de vue-là.
08:20 Sauf que là où il y a un angle mort, me semble-t-il,
08:23 dans l'analyse de Jean-Christophe Combes, le ministre des Solidarités tout à l'heure,
08:27 c'est le refus de tordre le bras, en quelque sorte,
08:30 en tout cas de légiférer, d'imposer un mode de régulation au secteur privé.
08:34 Il renvoie le secteur privé à sa capacité éventuelle de s'auto-réguler.
08:39 Or, Victor Castaner le rappelait, ce secteur est particulièrement lucratif.
08:44 Les profits du privé pour ce qui est de la gestion de la dépendance sont considérables.
08:50 Et Victor Castaner, par exemple, émettait cette idée
08:52 peut-être d'instaurer une forme de redevance sur ces profits.
08:57 Géraldine Vossner, cette redevance, elle n'est pas là d'être mise en place.
09:01 En tout cas, entendre le ministre Jean-Christophe Combes, il n'en est pas question.
09:04 Non, mais c'est vrai que c'est une question à se poser.
09:06 Et on peut comprendre que ce soit parfaitement choquant au regard du public
09:10 de voir des profits, que ces groupes font des profits,
09:14 avec quand même un financement qui est en partie, en large partie, public.
09:19 Et ne pas contribuer à ce système.
09:21 Maintenant, je ne pense pas que ça réglerait tout.
09:23 Il ne faut pas laisser croire que les groupes privés seraient assis sur une montagne d'argent
09:28 qu'il suffirait de prendre pour résoudre le problème.
09:30 Non, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas une activité rentable, très rentable.
09:34 Et le problème est beaucoup plus global.
09:39 La société en elle-même ne veut pas financer le grand âge.
09:46 Et puis, le sujet n'est plus politiquement porté.
09:49 Ça me semble aussi très important.
09:51 C'était une obsession de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
09:54 Quand on la voyait, elle en parlait tout le temps.
09:56 Elle portait la réforme des retraites parce qu'elle voyait venir ce mur de besoins
10:01 et vraiment, réellement, ça l'obsédait.
10:03 Et puis, la crise du Covid est arrivée, a balayé tout cela.
10:07 Agnès Buzyn est partie.
10:09 On a eu besoin de dépenser énormément sur d'autres secteurs très très importants, bien sûr,
10:14 le quoi qu'il en coûte.
10:15 Et aujourd'hui, le sujet n'est simplement politiquement plus porté.
10:18 Mais vous dites que le secteur n'est pas si lucratif, Géraldine Vossner.
10:21 S'il encourage tout de même, Orpea a fait des marges très importantes.
10:24 Il n'y a pas moyen quand même pour...
10:26 Il y a des dettes ?
10:27 Il y a deux choses dans l'affaire Orpea.
10:29 D'abord, Orpea, aujourd'hui, c'est 9 milliards de dettes.
10:31 Et c'est aujourd'hui la Caisse des dépôts et consignations,
10:33 donc le bras financier de l'État, qui va venir probablement
10:36 au secours de ce groupe privé pour le recapitaliser.
10:39 Donc, on voit bien que les profits sont dus au fait que Orpea investit,
10:44 attire des investisseurs et rémunère le risque en distribuant des dividendes.
10:48 Alors, il y a un scandale là-dedans quand même, c'est l'utilisation des fonds publics.
10:51 Et ça, c'est terminé, dit Victor Castaner.
10:54 On s'est rendu compte que tous les fonds publics n'étaient pas utilisés.
10:56 Donc, là, les contrôles ont été renforcés et vont l'être encore.
11:00 C'est évident que sur la gestion des fonds publics,
11:03 il faut que ce soit très, très rigoureux.
11:05 Mais la crainte du ministre, il l'a exprimé,
11:07 si on taxait les profits de ces grands groupes,
11:11 c'est que ces grands groupes élusent la voilure
11:14 et que les équipements ne soient pas au rendez-vous.
11:17 Si on a fait confiance au privé, c'est pour bâtir tous ces EHPAD
11:20 et pour les gérer parce que la puissance publique ne pouvait pas le faire à elle seule.
11:24 Donc, c'est un problème assez complexe.
11:26 C'est vrai qu'il faut surveiller la rentabilité,
11:28 mais il faut surtout surveiller l'emploi des fonds publics.
11:31 – Un an après l'émoi suscité par le livre de Victor Castaner,
11:34 ça veut dire qu'on est dans une forme d'impasse, Renaud Delis ?
11:36 – Une impasse pour ce qui est probablement,
11:38 à la fois de la priorité politique et des moyens déployés.
11:42 Comme le disait Victor Castaner lui-même,
11:44 il y a des pratiques qui ont changé, y compris au sein du groupe Europea,
11:46 notamment ce rapport à la rentabilité,
11:48 cette question des détournements des fonds publics
11:50 qu'évoquait Sylvain Courage à l'instant.
11:52 Mais les problèmes de fonds demeurent.
11:54 Mais de surcroît, je voudrais ajouter que cette question du grand âge,
11:57 ce défi de la gestion des personnes dépendantes
12:01 se pose dans deux espaces, dans deux dimensions.
12:05 Il y a la situation des EHPAD qu'on a évoquée à l'instant
12:09 et qui a explosé au grand jour à l'occasion de la crise du Covid.
12:13 C'est vrai qu'on s'est aperçu avant même la parution de ce livre "Les Fausses Soyeurs"
12:17 que la gestion des EHPAD posait un lourd problème.
12:22 Et les réponses ne sont pas encore là, justement, on disait, pour y répondre.
12:26 Et puis il y a la question du maintien à domicile
12:27 qui a été aussi une leçon qui a été en partie tirée,
12:30 en tout cas dans les discours à la suite de la crise du Covid,
12:33 c'est-à-dire la nécessité pour l'État peut-être d'investir encore plus massivement.
12:36 Et là aussi, on a un manque cruel de personnel, d'aide, justement,
12:40 donc de formation, donc aussi de revalorisation des métiers
12:43 pour maintenir à domicile le plus longtemps possible
12:46 les personnes en situation de dépendance
12:48 pour éviter aussi les problèmes dont on a pris conscience au sein des EHPAD.
12:56 Et là aussi, on n'a pas le sentiment aujourd'hui
12:58 que cette dimension-là soit vraiment prise en compte,
13:01 notamment en termes de moyens.
13:02 Et là aussi, c'est une question d'anticipation
13:04 et non pas de gestion court-termiste.
13:06 Une dernière chose sur cette crise d'évocation qu'on évoquait tout à l'heure,
13:08 il manque 50 000 postes à pourvoir, disons, sur les cinq ans à venir,
13:13 disait le ministre.
13:14 Est-ce que c'est un secteur comme les autres qui est touché par cette crise d'évocation
13:18 ou est-ce qu'il y a espoir qu'il trouve preneur, Géraldine Voster ?
13:22 Pour cela, il l'expliquait très bien, c'est une espèce de cercle vicieux.
13:28 Il y a la question des rémunérations,
13:30 mais il y a aussi la question des conditions de travail.
13:32 Donc, s'orienter vers un secteur où on sait qu'on ne pourra pas faire correctement son métier,
13:39 qu'on va être sous la pression permanente,
13:41 qu'on a là des gens en souffrance, qu'on ne peut pas aider, c'est terrible ça.
13:45 Une souffrance éthique.
13:46 Une souffrance éthique, c'est extrêmement important.
13:49 On a tendance à le négliger.
13:51 Par ailleurs, j'entends 50 000 postes à pourvoir,
13:57 je rappelle qu'il y en a uniquement dans le budget 2023, 3 000 budgétés.
14:03 Donc, de toute façon, même si les candidats…
14:06 L'État lui-même est confronté au problème,
14:08 puisqu'il a eu même employeurs dans ce secteur,
14:10 à travers les établissements qu'il gère et les départements aussi.
14:12 Donc, c'est la moitié du secteur des EHPAD qui est public
14:16 et ils ont la même pénurie, les mêmes difficultés au travail,
14:18 la même souffrance que le privé.
14:20 Bon, l'impasse demeure à ce stade, à vous entendre.
14:24 Il faut faire des choix de société.
14:26 Géraldine Bosner-Dupont, Sylvain Courage de Lobs,
14:28 vous restez avec nous, un parti, cette fois dans une impasse,
14:31 c'est le Parti Socialiste.
14:32 On va y revenir juste après le Fil Info, à 9h20 avec Maureen Suiniard.
14:35 Les comptes de campagne des candidats à la présidentielle 2022,
14:39 validés par la Commission nationale des comptes de campagne,
14:42 ils pourront donc tous être remboursés d'une partie de leurs dépenses,
14:46 quelques sanctions tout de même, notamment pour Éric Zemmour,
14:49 qui doit 200 000 euros pour avoir utilisé son émission sur CNews
14:52 pour sa notoriété avant sa déclaration de candidature.
14:55 Invité de France Info ce matin, le ministre des Solidarités
14:59 affirme que le livre "Les Faussoyeurs, dénonçant les maltraitances dans les Ehpad"
15:03 agit comme un choc de conscience.
15:05 Jean-Christophe Combes promet des mesures concrètes
15:08 pour le grand âge avant la fin de l'année.
15:10 10 millions de Français sont éligibles à cette aide.
15:13 L'indemnité carburant, 100 euros versés aux travailleurs les plus pauvres aujourd'hui.
15:17 Il faut avoir fait une demande sur le site internet des impôts.
15:20 C'est possible de la faire jusqu'à la fin du mois de février.
15:23 Dans 10 minutes, la seconde demi-finale de l'Open d'Australie
15:27 entre Novak Djokovic et Tommy Paul.
15:30 Stefano Stitsipas s'est lui qualifié ce matin pour la finale de ce tournoi de tennis.
15:35 Toujours avec Géraldine Vosner du Point et Sylvain Courage de l'Obs.
15:48 J'ai une question pour vous Renaud Dely.
15:49 Qui dirige le Parti Socialiste ?
15:51 C'est une bonne question alors qu'il est officiellement Olivier Faure
15:54 qui proclame sa victoire, sa réélection depuis une semaine.
15:57 Mais on sait que ce résultat est toujours contesté par son adversaire,
16:00 le maire d'Oroin Nicolas Maillard-Rossignol.
16:02 On s'accuse de tricherie mutuelle.
16:04 Et donc le Parti Socialiste se réunit en congrès ce week-end à Marseille
16:09 pour essayer de régler ce conflit qui ne fait que s'aggraver.
16:12 Rappelons que le PS c'est à peine 24 000 votants la semaine dernière
16:15 lors de ce scrutin interne.
16:17 1,7% à la présidentielle.
16:20 Bref, nous évoquions le grand âge et les problèmes de dépendance.
16:23 Le PS, lui, quasiment au soin palliatif au regard de cette situation politique.
16:28 Comment peut-il en sortir ?
16:30 Voici ce qu'on disait il y a quelques jours sur l'antenne de France Info.
16:33 Le maire d'Oroin Nicolas Maillard-Rossignol.
16:36 Quel que soit le score final, 49, 50, 51,
16:39 ce qu'on voit c'est que le PS aujourd'hui est dans un état lamentable
16:42 et coupé en deux.
16:43 Donc il faut arriver à le rassembler.
16:45 Là le problème qu'on a, c'est qu'on a un grand parti politique
16:47 avec une grande histoire, le parti de Jean Jaurès,
16:49 qui n'est pas fichu pour 24 000 votants quand même, c'est pas rare,
16:52 de sortir un résultat dans les heures qui suivent la fin du scrutin.
16:55 Un grand parti, une grande histoire,
16:57 Jean Jaurès, Nicolas Maillard-Rossignol aurait pu ajouter,
16:59 Léon Blum, François Mitterrand, bref,
17:01 est-ce que c'est encore un parti ou un musée, justement ?
17:03 Et ce parti peut-il s'en sortir par le haut ou va-t-on vers une scission ?
17:08 Question provocatrice de Renaud Delis, réponse Sylvain Courage de L'Obs.
17:11 Il a raison d'évoquer le passé, Renaud,
17:13 parce que c'est vraiment le retour du refoulé,
17:15 cette histoire du PS aujourd'hui.
17:17 Ils ont toujours triché. En 71 déjà…
17:20 C'est grave ce que vous dites.
17:21 Oui, mais ils le disent eux-mêmes.
17:23 Nicolas Maillard-Rossignol l'a dit, il faut rompre avec ses pratiques.
17:26 Ses pratiques, elles datent même du premier congrès de 71,
17:29 à Épinay, François Mitterrand, tous les autres,
17:31 ils avaient tous gonflé leur nombre de délégués.
17:34 Mitterrand revendiquait 10 000 adhérents à son courant
17:39 et il a reconnu plus tard qu'ils étaient 500.
17:41 Donc si vous voulez, ça a démarré sur ces mathématiques folles
17:44 et ça s'est prolongé, mais jusque-là,
17:47 on pouvait se mettre d'accord,
17:49 parce qu'il y avait quand même des postes à distribuer,
17:51 des investitures, un pouvoir à conquérir.
17:53 Aujourd'hui, on ne le peut plus, donc ça met à nu ce système-là.
17:57 Et puis il y a une deuxième triche, à mon avis, qui est plus grave,
17:59 c'est sur l'idéologie.
18:00 C'est-à-dire qu'on voit bien, à nouveau dans la controverse
18:03 Maillard-Rossignol fort, que le PS se déchire sur la doctrine
18:06 entre la social-démocratie assumée
18:08 et un attachement un peu fantasmatique au socialisme, en fait.
18:13 C'est-à-dire à la lutte des classes,
18:15 à une version plus radicale de la gauche.
18:18 Et voilà, ils se rejouent cet affrontement-là,
18:21 et donc ils ne sont pas d'accord.
18:23 Non seulement, ils ne sont pas d'accord sur le décompte,
18:25 mais je pense qu'ils ne sont pas d'accord sur le fond.
18:27 Géraldine Vossner, je ne vais pas vous demander de jouer Madame Irma,
18:29 mais est-ce qu'un risque de scission du parti est réel ?
18:32 Bien sûr qu'il est réel.
18:34 Oui, en fait, c'est pour ça que tout le monde est un peu...
18:37 On regarde le champ de mine et puis on va voir ce qui survit
18:40 après ce congrès.
18:42 Moi, je crains que ce congrès ne règle pas grand-chose,
18:44 parce que, comme le disait Sylvain,
18:46 il y a un problème de fond idéologique et de stratégie.
18:49 Olivier Faure a fait un pari, après la présidentielle,
18:53 celui de sauver un certain nombre de postes locaux
18:57 en se diluant dans la nupe.
19:00 Ça veut dire qu'il abandonne l'idée que le PS est un parti de gouvernement,
19:04 ce que Nicolas Maillol-Rossonière, lui, souhaite.
19:07 Et d'ailleurs, il faut voir qui soutient qui.
19:09 Les soutiens d'Olivier Faure, ce sont les gens
19:12 qui, dans les municipalités, doivent composer avec une...
19:16 Une alliance à gauche.
19:18 Une alliance à gauche, tandis que Maillol-Rossonière,
19:20 il est soutenu par des gens qui avaient encore un ancrage assez solide
19:23 pour pouvoir se passer de cette alliance avec la nupe.
19:27 Et est-ce que le PS sera encore un jour un parti de gouvernement ?
19:33 C'est toute la question, parce qu'il reste...
19:35 Il y a quand même un espace qui reste entre l'extrême-gauche
19:39 et la majorité de centre.
19:43 Cet espace, il existe. Est-ce que quelqu'un peut l'occuper ?
19:46 C'est ce qu'on saura après ce congrès et encore.
19:48 Mais sur la question des clivages idéologiques, il y a toujours eu des grands écarts.
19:52 Il n'y avait pas grand-chose à voir, parfois, entre Dominique Tchotskane
19:54 ou Martine Aubry, par exemple.
19:56 C'est bien pour ça qu'il y a des synthèses au sein du PS.
19:59 Et dans l'histoire du PS, effectivement, le PS a toujours, en quelque sorte,
20:01 organisé cette diversité à travers ce qu'on appelait les courants.
20:05 Des courants qui, justement, se soumettaient au vote, souvent truqués.
20:08 C'est vrai, Sylvain Courage a raison.
20:10 Mais le problème auquel se heurte aujourd'hui le PS,
20:12 c'est non seulement qu'il est dans une dérive groupusculaire, 24 000 votants.
20:16 Ce parti comptait 10 fois plus d'adhérents il y a une quinzaine d'années.
20:20 Mais de surcroît, il n'a aucune perspective de pouvoir devant lui.
20:24 Et ça, c'est effectivement l'ouverture à toutes les dérives possibles,
20:28 notamment des dérives de caractère sectaire, c'est connu.
20:31 Lorsque vous êtes vous replié à huis clos,
20:33 que vous n'avez aucune perspective de sortir de ce huis clos
20:37 pour conquérir le pouvoir, pour gérer le pays,
20:40 les déchirements peuvent aller encore plus loin que lorsque le réalisme
20:43 et la perspective de reprendre le pouvoir
20:45 peuvent vous amener à des compromis, à vous entendre.
20:48 Et donc c'est pour ça que, peut-être que pour la première fois
20:50 depuis très très très longtemps, la perspective d'une scission
20:53 au sein de ce tout tout tout petit parti,
20:56 mais portant à la très longue histoire qu'est le PS, devient crédible.
20:59 Et c'est vrai que c'est... Je pense qu'il ne faut pas l'exclure.
21:02 Parce qu'eux, ils n'ont rien à gagner et plus grand chose à perdre.
21:06 Et puis c'est vrai qu'il y a deux ombres qui planent aussi sur ce congrès.
21:09 Et chacun des deux camps brandit un épouvantail.
21:12 Olivier Faure, on l'a entendu, l'épouvantail c'est François Hollande.
21:15 Le retour de François Hollande, des éléphants, attention,
21:18 c'est eux qui sont à la manœuvre, etc.
21:19 Et puis de l'autre côté, effectivement, Nicolas Meyer-Rossignol
21:21 brandit l'épouvantail de Jean-Luc Mélenchon.
21:24 Mélenchon étant celui qui a en quelque sorte fait une OPA sur le PS
21:27 à travers cet accord de l'ANUP.
21:29 Et c'est vrai qu'on voit que les deux camps jouent de peur respectives,
21:34 s'envoient des noms d'oiseaux, des invectives et des accusations
21:37 extrêmement graves à la figure.
21:38 Mais personne ne semble aujourd'hui tenter de dessiner un avenir
21:43 autonome et un peu crédible pour cette grande formation
21:46 que fut le Parti Socialiste.
21:47 La petite éclaircie, c'est peut-être la validation des comptes de campagne
21:50 qu'on a appris ce matin d'Anne Hidalgo.
21:51 C'est une des quatre seules qui n'a pas subi du tout de sanctions financières
21:55 avec Jean Lassalle, Fabien Roussel, Nathalie Arthaud.
21:58 - Bravo, c'est un début. - Voilà, c'est un début.
22:00 - C'est encourageant. - Merci beaucoup Renaud Delis.
22:02 Merci aux informés ce matin.
22:03 Géraldine Vosner du Point et Sylvain Courage de l'Obs.
22:06 Bonne journée à tous. Les informés reviennent ce soir 20h.