Les informés du matin du mercredi 25 janvier 2023

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00:00 Générique
00:02 ...
00:07 -Ravi de vous retrouver.
00:09 On est ensemble jusqu'à 9h30 avec Julie Marie-Lecomte,
00:12 la chef du service politique de France Info.
00:15 Bonjour. -Bonjour.
00:16 -Jérôme Chapuis, à vos côtés, le directeur de la rédaction de La Croix.
00:20 Cette question qui monte, tout d'abord, Renaud Delis,
00:23 au sujet de la réforme des retraites,
00:26 les femmes vont-elles être pénalisées
00:28 par cette réforme ou y aura-t-il aussi des gagnantes ?
00:31 -Le ministre chargé des Relations avec le Parlement,
00:34 Franck Riester, l'avait concédé, je le cite,
00:37 "avec ce projet de réforme, certaines femmes
00:40 "seront un peu pénalisées et verront leur duréeux travail
00:43 "s'allonger davantage que celle des hommes."
00:46 Hier, à l'Assemblée nationale,
00:47 la Première ministre Elisabeth Borne a été interpellée
00:50 sur ce sujet par l'opposition.
00:52 Voici la réponse de la chef du gouvernement.
00:55 -Je ne peux pas laisser dire
00:57 que notre projet ne protégerait pas les femmes.
01:00 Au contraire, nous réduisons les inégalités inacceptables
01:05 entre les femmes et les hommes au moment de la retraite.
01:09 Nous protégeons les femmes qui ont des carrières incomplètes et hâchées,
01:13 les femmes qui ont commencé à travailler tôt,
01:16 les femmes qui ont des petites pensions.
01:19 -En revanche, on le sait, les études d'impact, d'ailleurs,
01:22 sur cette réforme l'ont montré,
01:24 les femmes qui ont obtenu des trimestres
01:27 parce qu'elles ont eu des enfants,
01:29 c'est de l'ordre de 8 trimestres
01:30 quand une femme travaille dans le secteur privé,
01:33 verront leur durée au travail s'allonger davantage
01:36 en moyenne que celle des hommes, de l'ordre de 2 à 4 mois.
01:40 Est-ce que cette réforme est une réforme juste,
01:42 qui réduit les inégalités, comme l'a affirmé Elisabeth Borne,
01:46 ou est-ce qu'elle en accroît certaines,
01:48 notamment sur cet allongement de la durée au travail,
01:52 comme l'avait concédé Franck Riester ?
01:54 -Le gouvernement peut revoir sa copie.
01:56 -Ce qui est intéressant, c'est que dans ce débat-là,
01:59 on aborde la question du travail des femmes
02:02 par le biais des retraites, comme si une réforme des retraites
02:06 était là pour apporter un certain nombre de corrections.
02:09 Une situation qui, en réalité, ne fait que...
02:13 Sinon, amplifier, en tout cas, au moins refléter
02:16 toutes les difficultés que rencontrent les femmes
02:20 dans leur carrière,
02:21 à la fois en termes de progression de carrière
02:25 ou quand elles doivent, effectivement,
02:28 gérer l'arrivée d'un enfant dans une famille,
02:33 tout en continuant à travailler.
02:35 D'ailleurs, à ce titre, ce qui m'a frappée
02:38 dans le débat qu'on a depuis quelques jours,
02:41 c'est qu'on dit que la retraite pénalise les femmes.
02:44 Alors, la retraite pénalise les mères...
02:47 -La réforme. -J'ai dit la retraite.
02:50 -La réforme. -Oui, aussi.
02:52 La réforme pénalise,
02:54 pénalise parmi les femmes, les mères,
02:57 les femmes n'étant pas uniquement des mères,
03:00 faut-il le rappeler,
03:02 et puis, elle pénalise ces salariés de sexe féminin
03:07 qui sont les plus exposés à avoir du temps partiel,
03:11 des métiers pénibles, voilà.
03:13 Donc, oui, pourquoi pas aborder la question
03:16 de ces inégalités au travail au moment de la réforme des retraites,
03:20 qu'elle corrige des difficultés, des inégalités
03:23 auxquelles sont confrontées les femmes
03:25 tout au long de leur vie professionnelle ?
03:28 -Est-ce qu'elle en corrige, je vais poser la question,
03:31 cette réforme des retraites, ou est-ce qu'elle les accentue ?
03:34 -C'est intéressant. Tout le monde a raison.
03:37 C'est terrible, mais ça dépend quand on parle d'amélioration,
03:40 par rapport à quoi on compare.
03:42 Quand le gouvernement dit, par rapport à la situation actuelle,
03:46 le sort des femmes à la retraite va s'améliorer,
03:50 parce qu'on va mieux prendre en compte
03:52 les carrières hachées, les congés par auto,
03:55 j'entendais aussi les petites pensions,
03:57 il a raison par rapport à la situation actuelle.
04:00 Quand les partenaires sociaux disent, par rapport aux hommes,
04:04 les efforts qui vont être demandés aux femmes
04:07 du fait du report de l'âge légal
04:10 seront supérieurs à ceux des hommes,
04:12 ils ont raison aussi.
04:14 On est dans une bataille de communication.
04:16 Il faut le dire, tout est parti, en effet,
04:19 d'une faute de quart du ministre Franck Riester,
04:22 qui a eu le malheur dans cette affaire
04:25 de souligner que sur l'un des deux plans,
04:27 en effet, cette réforme va demander plus d'efforts
04:31 aux femmes qu'aux hommes.
04:32 -7 mois en moyenne.
04:34 Les moyennes, dans le cas des retraites,
04:36 on sait ce qu'elles veulent dire,
04:38 c'est-à-dire pas grand-chose,
04:40 puisqu'on additionne des générations entières.
04:43 C'est 7 mois de travail en plus pour les femmes,
04:46 contre 5 mois de travail en moyenne pour les hommes.
04:49 Pour certaines années,
04:50 pour les femmes nées en 1980,
04:52 cet écart atteindrait 4 mois.
04:54 Elles seraient amenées à travailler 4 mois de plus
04:57 que les hommes à la suite de cette réforme.
04:59 -9h10, le Filinfo.
05:01 On entre dans le vif de cette réforme.
05:03 Dans la suite, des informés.
05:05 Voici Maureen Suynard.
05:06 -Kiev espère que cela pourra aider l'Ukraine
05:09 à vaincre la Russie.
05:10 Des chars de combat allemands bientôt envoyés sur place.
05:14 Le chancelier s'apprête à l'annoncer
05:16 à la mi-journée, selon les médias.
05:18 Les journalistes américains affirment
05:20 que leur pays va faire d'eux-mêmes.
05:23 Le risque d'un blocage du pays existe,
05:25 selon Olivier Marlex,
05:26 le président du groupe Les Républicains
05:29 à l'Assemblée nationale.
05:30 Il estime que les salariés des régimes spéciaux
05:33 ne sont pas les plus mal lotis
05:35 et pas les mieux placés pour manifester.
05:37 En tout cas, Philippe Martinez de la CGT
05:40 souhaite une nouvelle mobilisation d'ampleur.
05:43 Nouvelle journée de grève interprofessionnelle
05:46 contre la réforme des retraites.
05:48 Le CTI annonce aussi 2 nouvelles journées de mobilisation
05:51 les 7 et 8 février prochains.
05:53 Des paquets de riz complet de la marque Toro et Lait
05:56 à ramener en magasin.
05:57 Le lot L2021F contient un pesticide interdit.
06:01 Le produit est vendu depuis un an en grande surface.
06:04 ...
06:07 -France Info.
06:08 ...
06:10 -Les informés.
06:11 Renaud Delis, Marc Fauvel.
06:13 ...
06:15 -Avec Julie Marie Lecomte, de France Info,
06:18 on a entendu de la Croix cette question, Renaud Delis,
06:21 des femmes dans la réforme des retraites.
06:23 S'est-elle posée lors des réformes précédentes ?
06:26 -La question de la prise en compte des trimestres
06:29 liée au fait d'avoir eu un ou plusieurs enfants,
06:32 je n'en ai pas le souvenir.
06:34 J'ai cherché à vérifier.
06:35 Il ne me semble pas que cet effet,
06:37 cet effet pervers, en quelque sorte, de la réforme,
06:40 ait soulevé la même polémique qu'en 2010.
06:43 Il y a eu une réforme des retraites
06:45 qui a déjà contribué, qui a déjà décidé d'allonger la durée,
06:48 de reporter l'âge légal de départ en retraite.
06:51 C'était donc il y a 12 ans, bientôt 13, en 2010,
06:54 la réforme qui avait reporté l'âge légal de 60 à 62 ans.
06:58 Donc pour tous, sans exception, hommes et femmes confondus,
07:01 avec un certain nombre d'aménagements
07:03 sur la pénibilité ou sur les carrières longues,
07:06 dans ce cadre-là, si vous reportez l'âge légal pour tous,
07:10 mécaniquement, l'avantage, entre guillemets,
07:13 des trimestres liés à la maternité,
07:15 diminue proportionnellement, évidemment.
07:17 Il pèse moins, et donc moins en faveur des femmes.
07:21 Donc, a priori, cet effet, même minime, peut-être moins visible,
07:24 a dû forcément exister avec l'impact de la réforme de 2010.
07:28 Et à l'époque, il n'y avait pas eu de débat public sur ce sujet,
07:32 ce qui peut d'ailleurs illustrer le fait que,
07:35 même si Julie-Marie Lecomte avait raison de le rappeler au préalable,
07:39 les handicaps, les pénalités, les injustices
07:42 dont souffrent les femmes tout au long de leur carrière professionnelle,
07:47 il ne suffit pas de se les poser en retraite, évidemment.
07:50 Et même si la situation est toujours injuste et inégale
07:53 entre les carrières des femmes et des hommes,
07:56 peut-être qu'aujourd'hui, la sensibilité dans le débat public
08:00 est plus importante, en tout cas, par rapport à cette préoccupation légitime,
08:04 que c'était le cas en 2010.
08:06 Et à l'époque, cet effet pervers est passé en grande partie sous les reins d'or.
08:10 - En réalité, j'ai retrouvé un rapport sénatorial de 2013,
08:14 déjà sur la question de l'écart de pension entre les hommes et les femmes.
08:18 Il me semble que c'est Laurence Rossignol
08:21 qui était chargée de ce rapport. - Sénatrice socialiste.
08:24 - Et en 2013, ce rapport-là note que toutes les précédentes retraites
08:29 ont renforcé l'écart entre les hommes et les femmes,
08:33 toujours en réalité pour les mêmes raisons,
08:36 puisqu'il y a une corrélation entre le niveau de salaire,
08:40 la durée de cotisation,
08:42 la période de référence qui permet de calculer les pensions,
08:47 et que dans le monde du travail tel qu'il est structuré,
08:51 les femmes, mécaniquement, en sont les premières victimes.
08:54 - Jérôme Chapuis. - Il y a un effet mécanique.
08:57 Ce que disait Julie il y a quelques instants est très important.
09:01 C'est la question des retraites sans poser la question du travail,
09:05 des salaires, de la gestion des carrières,
09:07 des inégalités de carrière.
09:09 C'est vrai que la grande résistance des Français
09:13 à l'égard de ces deux ans supplémentaires...
09:17 Nous, on s'était posé la question à la Croix,
09:19 pourquoi le pays résiste à ce point culturellement
09:22 par rapport à d'autres pays en Europe ?
09:25 C'est notamment parce qu'il y a un énorme sujet du travail,
09:29 et là, c'en est une illustration.
09:31 On parle de la question des femmes,
09:33 demain, peut-être un autre sujet,
09:35 mais à chaque fois, ce que ça met en lumière, en creux,
09:38 ce sont des inégalités par rapport aux carrières, au travail.
09:42 Et puis, un autre point intéressant dans ce débat,
09:45 c'est qu'au fond, là, c'est plus en termes de stratégie, de tactique,
09:49 le gouvernement subit complètement,
09:52 depuis le début de cette séquence des retraites.
09:58 Ce qui s'est passé hier sur la question des femmes,
10:01 c'est une erreur de communication d'un ministre.
10:06 Tout le monde s'engouffre dans le sujet.
10:09 Et le gouvernement ne peut pas faire autrement
10:11 que de prendre chaque revendication catégoriale.
10:14 La question des femmes est essentielle,
10:17 mais il est dans une situation où il subit,
10:19 il est en défense, et il y a peu de marge de manoeuvre.
10:22 Sauf que je crois qu'il y a un angle mort dans la forme,
10:25 et je serai, si je me permets, contraint de le corriger.
10:28 Parce que c'est très différent d'être critiqué, attaqué,
10:32 dénoncé par l'opposition, par certains syndicats,
10:35 par exemple sur le régime spécial.
10:37 Le gouvernement peut tenir un discours,
10:39 je ne dis pas que ce discours est légitime ou pas...
10:42 - Il a derrière lui une partie de l'opinion.
10:45 - Il est audible.
10:46 Il y a des arguments pour dire, dans un sens ou dans l'autre,
10:49 pour le gouvernement,
10:51 un certain nombre de régimes dits spéciaux
10:53 sont obsolètes au regard de l'évolution des carrières,
10:56 du marché du travail.
10:58 Et puis, au nom de l'égalité, il faut les remettre en cause,
11:01 il faut que les nouveaux entrants abandonnent ces régimes spéciaux
11:05 en contrepartie.
11:06 C'est la fameuse clause du grand-père.
11:08 En revanche, la situation des femmes,
11:10 je pense que l'argumentaire déployé hier par Elisabeth Borne
11:14 ne fonctionne pas.
11:15 On ne peut pas dire, d'un côté,
11:16 "Regardez les pensions minimales qui vont augmenter,
11:19 "ça bénéficiera davantage aux femmes
11:22 "et donc, en contrepartie, on leur demandait
11:24 "de travailler des mois supplémentaires
11:26 "par rapport aux hommes."
11:28 Le gouvernement sera amené à revoir cette position.
11:31 - Rentrer dans la question va être très compliqué.
11:33 Rentrer dans la question par la question du genre.
11:36 En réalité, on ne peut rentrer dans cette question-là
11:39 que par la question du profil des salariés
11:42 et du profil de leur carrière,
11:43 ou alors on règle la question des femmes
11:46 en s'intéressant à la question des trimestres validés...
11:49 - Revalorisant les trimestres. - Validés pour maternité.
11:52 - On peut faire un coup de pouce uniquement
11:55 pour celles qui ont eu des enfants en bonifiant les trimestres.
11:58 - On s'intéresse à la question de la pension des femmes,
12:01 mais la question de la pension des femmes,
12:04 elle est quand même d'abord la question de la pension
12:07 de salariés qui ont eu des carrières hachées,
12:10 qui ont fait du temps partiel.
12:12 - Il y a aussi des pays,
12:13 je dis Marie Lecomte, chez nos voisins,
12:15 qui ont mis en place un système différencié
12:18 sur le genre des départs à la retraite.
12:20 Pour les femmes, c'est l'Italie,
12:22 vous avez peut-être en tête.
12:24 - Nous, on rentre par la question de la maternité.
12:27 Pourquoi pas ?
12:28 D'ailleurs, votre invité, Olivier Marlex,
12:30 le soulignait tout à l'heure.
12:32 Ce que j'ai cherché, pour le coup, et que je n'ai pas trouvé,
12:36 c'est comment on justifie
12:39 et comment on met en parallèle
12:43 la maternité et le fait que ça mérite
12:47 la validation de trimestre.
12:50 Vous voyez ce que je veux dire ?
12:52 Ca peut paraître étrange.
12:54 C'est une manière de...
12:55 Qu'est-ce que ça veut dire,
12:57 d'avoir droit à des trimestres pour sa retraite
13:00 parce qu'on a eu un enfant, parce qu'on a éduqué un enfant ?
13:03 D'ailleurs, évolution très récente,
13:06 2010 seulement, le moment où les deux parents
13:08 peuvent se partager une partie des trimestres,
13:11 ce qui déjà est une manière de sortir un petit peu
13:15 de cette structure et de cette vision de la société
13:18 où on décide que c'est la femme
13:21 qui va être, d'une certaine manière...
13:23 -Chargée de l'éducation. -Oui, et puis...
13:25 Rémunérée ou compensée...
13:27 -Il y a quand même une nuance qu'on est obligés...
13:30 -C'est l'enfant.
13:31 Il y a 4 trimestres pour la maternité
13:33 et 4 trimestres pour l'éducation
13:35 qu'on peut se partager avec l'autre parent.
13:39 -Le congé maternité,
13:40 parce qu'on dévie, mais... -C'est pas le congé maternité.
13:44 -C'est les validations de trimestre.
13:46 C'est pas le congé parental non plus.
13:48 C'est le fait d'avoir un enfant ou d'en adopter un.
13:51 -Ce que vous dites, c'est...
13:53 J'essaye de...
13:54 Je me trompe, peut-être.
13:55 Il faut pas uniquement travailler sur celles qui ont des enfants.
13:59 Il faut travailler sur toutes les femmes en général.
14:02 -C'est ce que dit le gouvernement.
14:04 -Peut-être, mais il faut s'intéresser aussi
14:07 à la question des femmes qui travaillent
14:09 et qui ont des enfants.
14:11 Combien de trimestres ? Aujourd'hui, les huit trimestres,
14:14 leur intérêt dans cette réforme-là est en partie perdu.
14:19 Qu'est-ce qu'on fait ?
14:20 Augmente-t-on le nombre de trimestres auxquels les mères,
14:24 non pas les femmes, ont droit ?
14:26 Ou réfléchissons-nous à d'autres mécanismes ?
14:28 C'est compliqué.
14:29 La question, c'est de savoir
14:31 quelle politique de natalité, aussi, on mène.
14:34 Dans ce pays, on essaie de construire 2 000 places de crèche.
14:38 Est-ce que ce type de mesures suffit ?
14:42 On ne peut pas réfléchir uniquement
14:45 par la réforme des retraites.
14:48 -Jérôme Chapuis, Renaud Delis, vous restez avec nous.
14:51 Avec Maureen Suignard.
14:54 -Il dénonce une réforme mortifère et une logique libérale.
14:58 Plusieurs organisations de jeunesse appellent les lycéens
15:02 à la mobilisation contre la réforme des retraites.
15:04 Il demande aux plus jeunes de bloquer les établissements scolaires
15:08 pour la mobilisation nationale.
15:10 Des actions sont aussi possibles dès lundi.
15:13 Sur France Info, le patron de la CGT jure
15:15 que les perturbations toujours en cours,
15:18 gardes l'est à Paris, n'ont rien à voir avec le mouvement syndical.
15:21 La SNCF dénonce un sabotage.
15:23 Des centaines de câbles ont été incendiés.
15:25 C'est une information France Info.
15:27 Le président de la Ligue nationale de handball
15:30 est poursuivi pour corruption de mineurs
15:32 et enregistrement d'images pédopornographiques.
15:35 Bruno Martini, 52 ans,
15:37 a l'ordre de passer deux jours en garde à vue.
15:39 Il est laissé libre pour le moment
15:41 avant la suite de la procédure judiciaire.
15:44 Après EcoWatt pour l'électricité,
15:46 un site Internet et une application poursuivent en direct
15:49 l'état de la sécheresse en France.
15:51 Le ministre de la Transition écologique
15:53 annonce une série de mesures pour réduire la consommation d'eau
15:57 des Français après un été difficile.
15:59 ...
16:01 -France Info.
16:02 ...
16:04 -Les informés.
16:05 Renaud Delis, Marc Fauvel.
16:07 ...
16:08 -On va parler d'un petit serpent de mer, Renaud Delis.
16:11 -Il faut-il légaliser le cannabis ?
16:14 Un nouveau rapport fort intéressant
16:17 du Conseil économique, social et environnemental
16:19 se prononce en faveur d'une légalisation encadrée du cannabis.
16:23 C'est la conclusion de ce rapport de travaux
16:25 qui a été conduit pendant plus d'un an.
16:28 Ce rapport pointe un échec cuisant de la politique de sanction
16:31 qui, aujourd'hui, punit de l'ordre de 100 à 250 euros
16:35 la consommation de cannabis.
16:37 Quelles conséquences aurait cette légalisation encadrée ?
16:40 Quelle forme pourrait-elle prendre ?
16:42 Parmi les conséquences, il y en a une
16:45 pointée par l'un des co-rapporteurs du CESE,
16:47 Elno Herrier.
16:48 C'est que, selon lui, ça permettrait de démanteler,
16:52 en quelque sorte, le trafic, le marché illégal, illicite
16:55 du cannabis.
16:56 -Assécher le marché illégal.
16:58 On ne se fait pas d'illusions.
17:00 On sait que ce n'est pas un nouveau système
17:02 qui va faire disparaître tout marché illicite.
17:05 Assécher, affaiblir le plus possible le marché illégal,
17:09 quand on encadre, quand on prend à bras le corps
17:11 cette problématique, il nous semble que c'est un objectif
17:15 qui est réalisable si on va vers ce nouvel encadrement.
17:19 -Est-ce que cette légalisation encadrée du cannabis
17:22 permettrait de s'attaquer au trafic, au marché illégal ?
17:25 Quelles seraient les conséquences en matière de santé publique ?
17:29 On sait que la communauté médicale se divise.
17:32 Et est-ce que, politiquement, le gouvernement,
17:35 ou un autre, pourrait en venir à prendre ces décisions ?
17:38 -Jérôme Chapuis la croit.
17:39 -Le sujet politique est piégé.
17:41 Ce que je trouve intéressant dans ce rapport du CESE,
17:44 c'est qu'il déplace l'igne.
17:46 Le débat n'était pas bien posé.
17:48 C'était les partisans de l'ordre contre les partisans de la liberté.
17:52 Aujourd'hui, on a plus de recul sur les effets,
17:54 l'impact sanitaire.
17:56 On sait aussi ce qui se passe chez nos voisins
17:59 qui n'ont pas la même législation.
18:01 Une politique s'apprécie à l'aune de principes généraux.
18:04 Est-ce qu'on pense que le cannabis, c'est bon ou pas bon pour la santé ?
18:08 Et puis relativement à des résultats.
18:10 Ce qui est à peu près certain,
18:12 c'est que le système actuel ne produit pas de résultats convenables
18:16 en termes de santé publique et en termes de trafic.
18:19 Après, il y a un bémol à apporter par rapport à ce rapport du CESE.
18:23 Si on regarde ce qui se passe aux Pays-Bas,
18:25 qui a une législation relativement souple,
18:28 même très libérale,
18:29 ça n'a pas fait disparaître le trafic.
18:32 Le trafic de gros est au moins des gangs chez les néerlandais.
18:35 Il y a un certain nombre de critères.
18:37 - C'est l'argument que met en avant Gérald Darmanin.
18:40 Si on arrête le cannabis,
18:42 ils vont ouvrir une épicerie.
18:44 - On doit lui donner raison.
18:46 Quand on regarde ce qui se passe dans les autres pays,
18:49 ça n'a pas disparu d'un coup de baguette magique.
18:52 - Julie Marie Lecomte.
18:53 - Alors, le chiffre, quand même, est frappant, effectivement.
18:57 Donc, prohibition en France
19:00 est 45 % des 15-64 ans
19:04 qui fument du cannabis.
19:05 - Ce n'est pas tout à fait un succès.
19:07 - Alors que moyenne européenne, je crois, d'après le rapport,
19:11 27 %.
19:12 - La France est le pays qui interdit le plus et qui consomme le plus.
19:16 - Voilà. Donc, de fait, en termes de santé publique,
19:19 pas d'intérêt ou pas d'impact.
19:22 Ceci dit, je vois déjà dans vos yeux que vous allez me dire
19:25 "Est-ce qu'en termes de santé publique..."
19:28 - Je ne vois rien dans ses yeux.
19:30 - "...bon ou pas bon ?"
19:31 - Si vous commencez à devancer les questions
19:34 pour y répondre, on ne va pas s'en sortir.
19:37 - Ce qui est intéressant, aussi, dans ce rapport,
19:40 c'est effectivement toute la place qu'il fait
19:43 à la question de la prévention,
19:46 en recommandant notamment de renforcer drastiquement
19:51 la prévention auprès des jeunes et de la financer
19:54 par le biais d'une taxe qui serait prélevée
19:57 sur le commerce légal du cannabis.
20:02 Effectivement, aujourd'hui, on est dans une situation d'impasse.
20:06 J'ai passé sept ans en reportage en banlieue parisienne
20:10 aux contacts de policiers qui ne font que vider la mer
20:13 à la petite cuillère, déplacer des trafics,
20:15 parce que c'est ça, de toute façon.
20:17 Après, si on va aborder la question en termes de sécurité,
20:21 c'est-à-dire qu'on a un point de deal à un endroit,
20:24 si tant est qu'on réussisse à le démanteler,
20:27 on le déplace ailleurs et on n'assèche pas les trafics
20:31 et on se retrouve avec des gosses qui, à 10 ans,
20:34 pour accéder à leur collège, sont obligés de fumer un joint.
20:37 Et là, ça fait des ravages.
20:39 Là, on a des gamins qui ont le cerveau totalement détruit
20:44 parce qu'ils ont fumé trop jeune du cannabis.
20:46 Oui, emparons-nous de cette question.
20:49 J'ajouterais que ce rapport-là, le CESE,
20:52 Institution réformée par Emmanuel Macron,
20:56 précisément pour donner davantage de place
20:59 à la parole de la société civile dite organisée.
21:02 Le CESE préconise d'ailleurs d'organiser un débat.
21:05 Donc, allons-y.
21:07 -Ouvrons-le. -Ouvrons ce débat.
21:11 On verra les suites.
21:12 -Il faut rappeler que ce sont que des avis.
21:15 Le CESE ne formule que des avis.
21:17 Ce qui est clair, c'est, on le disait,
21:19 la politique de répression ne suffit pas,
21:22 ne fonctionne pas.
21:23 Un adulte sur deux a déjà consommé du cannabis.
21:27 Sur ce plateau, nous sommes quatre.
21:29 Il y en a deux qui l'ont déjà fait.
21:31 -Une moyenne. -Je ne les citerai pas
21:33 pour pas dénoncer. Je sais que ça vous arrange.
21:36 Mais au-delà, ce qui est intéressant,
21:38 c'est qu'il pose les bases d'une vraie politique
21:41 de santé publique.
21:42 La question de l'encadrement, de la prévention,
21:45 de l'information, tout ça doit se poser
21:49 parce que c'est une politique de santé publique
21:52 qui peut s'attaquer à ce fléau
21:54 et pas simplement telle ou telle mesure,
21:56 qu'elle soit répressive ou libérale.
21:58 -Merci à Renaud Dely, Julie Marie Lecomte,
22:01 celle qui devine mes questions avant que je les pose,
22:04 et même quand je n'ai pas l'intention de les poser.
22:07 Jérôme Chapuis, de la rédaction de La Croix,
22:10 qui fait ça une ce matin sur les Ehpad,
22:12 en quête de confiance.
22:14 -Un très beau reportage sur un Ehpad,
22:16 sur le chemin de la bienfaisance.
22:18 Il y a des endroits où ça se passe très bien.
22:21 ♪ ♪ ♪

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