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Les débats de l'été avec Laurent Lafon, sénateur UDI à l’initiative de la proposition de loi sur la réforme de l’audiovisuel public et Rémi Cardon, sénateur PS de la Somme

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##INVITE_DU_JOUR-2025-07-23##

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Transcription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:06Une demi-heure pour comprendre cette réforme impossible.
00:08Il y a évidemment un point d'interrogation sur l'audiovisuel public, un texte adopté au Sénat grâce à un vote.
00:14Et on en parlera sans doute dans ce mécanisme-là, bloqué à l'Assemblée Nationale.
00:17C'est une réforme portée par Rachida Dati.
00:20Et ça va venir vous toucher, vous, auditeurs de Sud Radio, parce que ça touche à la télé, ça touche à la radio.
00:25Et c'est évidemment aussi un enjeu politique.
00:27Bonjour Rémi Cardon.
00:30Bonjour.
00:30Vous êtes, on vous entend régulièrement sur cette antenne, vous êtes sénateur PS de la Somme.
00:35Et si je n'abuse, vous êtes opposé à ce projet de loi. Est-ce qu'on est d'accord ?
00:39Farouchement opposé, tout à fait.
00:41Farouchement opposé.
00:41Ça s'est dit.
00:42Laurent Laffont, sénateur UDI, à l'initiative de la proposition de loi sur la réforme de l'audiovisuel public.
00:47Bonjour, monsieur le sénateur.
00:49Bonjour.
00:50C'est à vous que va s'adresser forcément la première question.
00:53À savoir, aujourd'hui, quand on en parle, ce projet de loi est encore un tout petit peu méconnu.
00:57On sait que c'est un objet politique porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
01:02En quoi est-ce que l'audiovisuel public, aujourd'hui, en France, avait un tel besoin d'être réformé ?
01:09Laurent Laffont.
01:09D'abord, ce n'est pas nouveau, cette réforme. Vous savez, ça fait plus de dix ans qu'on en parle.
01:13Il y a eu de nombreuses études, des rapports qui tous faisaient le même diagnostic.
01:17Il faut que l'audiovisuel public se réorganise et prenne en compte le nouveau paysage dans lequel il intervient.
01:23Qu'est-ce que c'est, ce nouveau paysage ?
01:25C'est un paysage où il y a des révolutions technologiques qui induisent des changements d'usages profonds.
01:30Donc, qu'est-ce que je veux dire par là ? C'est que l'arrivée d'Internet, le fait qu'aujourd'hui, on écoute la radio, on regarde la télévision davantage ou de plus en plus sur Internet
01:40qu'en animant son poste de radio, en ouvrant son téléviseur, tout ça, ça en introduit des changements.
01:47Or, notre audiovisuel public est encore organisé en ce qu'on appelle en silo, c'est-à-dire que vous avez Radio France qui fait de la radio,
01:55vous avez France Télévisions qui fait de la télévision et ces entités ne se parlent pas, ne travaillent pas ensemble.
02:00Donc, on a compris l'enjeu, Laurent Lafon, si en une phrase vous deviez donner, on va dire, les motivations que vous avez
02:07et pourquoi il faut absolument, outre, on va dire, le contexte dans lequel s'inscrit cette loi,
02:12les raisons pour lesquelles, selon vous, il est impératif de réformer ce service public ? En une ou deux phrases.
02:18En une ou deux phrases, c'est qu'aujourd'hui, nos principaux concurrents, ce n'est pas les principaux concurrents de l'audiovisuel public,
02:23ce n'est pas TF1, ce n'est pas M6, c'est Google, c'est Yahoo, c'est Netflix, c'est tous ces acteurs américains
02:30qui ont des puissances financières incommensurables par rapport à nos capacités à nous
02:33et il faut s'organiser si on veut résister par rapport à ces puissances.
02:37Très bien. Rémi Cardon, sénateur PS de la Somme, farouchement opposé à ce projet de loi.
02:41On a entendu Laurent Laffont qui vient à l'initiative de la proposition de loi.
02:45Vous, qu'est-ce qu'il fait quand, en tant que sénateur PS, vous vous opposez farouchement à cette loi ?
02:49Parce que quand on entend de prime abord Laurent Laffont, on a envie de dire que c'est du bon sens.
02:54Qu'est-ce qui mérite une opposition farouche, Rémi Cardon ?
02:58Ça mérite déjà de se poser les bonnes questions sur l'avenir de cet audiovisuel public
03:02et cette réforme ne réfléchit pas à bon escient sur cette question.
03:07Elle cherche tout simplement à recréer, centraliser, hiérarchiser, pour créer une espèce d'holding
03:15qui veut tout et rien dire, qui n'est même pas là pour faire des économies,
03:20qui n'est même pas là pour mieux stratégiquement répondre effectivement aux nouvelles technologies,
03:28mais surtout elle va à l'encontre des exigences démocratiques et culturelles
03:32que les Françaises et les Français demandent.
03:35Les Françaises et les Français demandent à la fois de respecter les spécificités locales
03:40et donc là encore, il y a eu beaucoup d'élus qui se sont mobilisés.
03:44Moi, dans la Somme, ça change déjà la donne puisqu'en fait, je ne dis pas que c'est l'holding qui va tout changer,
03:51mais la moitié des journaux de la matinale, de France Bleu Picardie et autres
03:57sont remplacés par des flashs réalisés par Paris.
03:59Donc ça, c'est une première étape, ça commence en fait, on est en train de centraliser,
04:06de mettre une hiérarchie qui ne veut rien dire.
04:09Donc première opposition, Rémi Cardon, pour ceux qui nous écoutent,
04:12pour qu'on essaye de simplifier cela au maximum et de le rendre compréhensible, pédagogique, audible.
04:16Première opposition, le risque en effet d'avoir peut-être une gouvernance beaucoup plus parisienne que prévue,
04:21avec, comme vous le disiez, des remplacements en région qui se font actuellement justement dans les territoires
04:26et qui seraient peut-être gérés depuis Paris.
04:29Ensuite, quels seraient et quels sont pour vous encore les éléments sur lesquels il faut absolument se battre
04:33et qui vous apparaît comme étant impossible que cette loi passe ?
04:40Moi déjà, c'est le fait qu'un président directeur général, cette holding,
04:47va diriger plus de 17 000 salariés.
04:52Je ne parle pas des emplois indirects qui sont au-dessus de 100 000.
04:55Et là, ça me pose un problème.
04:57À deux ans des présidentielles, moins de deux ans des présidentielles,
05:01je suis très inquiet sur la suite.
05:03En fait, je ne comprends pas le sens et le besoin de basculer sur un format holding.
05:08Si on vous entend bien, Rémi Cardon, il y a un risque concernant la dépendance du service public
05:17et l'indépendance plus précisément du service public
05:20et un risque de centralisation à Paris.
05:22Laurent Laffont, même à tous les auditeurs,
05:24nous, on sait que Sud Radio est énormément implantée,
05:27on sait que les Français sont attachés à leur radio locale,
05:29qu'une radio, c'est une identité.
05:31Est-ce que quand vous vous apprêtez à faire cette réforme sur l'audiovisuel public,
05:34est-ce que vous pouvez rassurer ceux qui nous écoutent,
05:36mais également, visiblement, Rémi Cardon,
05:38sur la centralisation, peut-être excessive,
05:41et le risque, précisément, et les doutes sur l'indépendance,
05:45notamment à deux ans d'une élection présidentielle ?
05:48Je ne sais pas si je rassurerai Rémi Cardon,
05:50parce qu'il est dans une logique très politique
05:52et ma proposition de loi n'est pas faite pour ça.
05:54Mais moi, j'entends qu'il faut défendre la centralisation
05:58et avoir une audiovisuelle publique plus proche des régions.
06:03C'est ce qu'on demande depuis une dizaine d'années.
06:05C'est bien pour ça qu'il y a le projet ici qui a essayé d'être mis en place,
06:08parce que jusqu'à présent, vous aurez du mal à me faire croire
06:11que France Télévisions et même Radio France
06:14ont une relation de proximité.
06:17Les mesures d'audience montrent qu'ils ont perdu des auditeurs,
06:21justement, notamment au niveau local.
06:24Oui, mais pourtant, Laurent Laffont, pardon,
06:26on pourrait dire que des radios de services publics
06:30caracolent en tête des audiences,
06:31et qu'on les connaît aussi bien sur la télé et sur la radio.
06:34Exactement, mais il y a en réalité des chaînes,
06:38notamment de télévision.
06:39On peut penser à France 3,
06:40on peut penser à ICI qui a remplacé France Bleu.
06:43Tout ça est un maillage territorial.
06:46Pourquoi avoir absolument besoin de le changer ?
06:48Parce qu'on voit bien qu'ici, ça ne fonctionne pas.
06:50Regardez les dernières mesures d'audience de médiamétrie.
06:53Il y a effectivement de très bonnes écoles
06:54sur France Inter et France Info.
06:57En revanche, elles chutent sur ICI.
06:59C'est bien pour ça qu'il faut arriver,
07:01et notamment pour cet aspect-là,
07:03sur la radio de proximité et la télévision de proximité,
07:06on a au contraire actuellement,
07:08avec les deux structures, Radio France et France Télévisions,
07:11des structures qui sont très parisiennes,
07:13même s'il y a une partie des effectifs qui sont en province.
07:15Regardez le journal de 20h sur France Télévisions
07:17et vous me direz si la province est bien représentée.
07:20Écoutez le 7-9 de France Inter le matin
07:23et vous me direz si la province est bien écoutée.
07:27Non, objectivement, ce n'est pas un argument.
07:28Laurent Laffont, dans ce cas-là,
07:30je me fais aussi l'avocat du diable
07:31et je donnerai ensuite la parole à Rémi Cardon.
07:33Dans ce que vous me dites,
07:34en disant « Regardez comment sont faits les 20h,
07:36regardez comment sont faits les journaux locaux,
07:38si c'est vous qui êtes à l'initiative de la proposition de loi,
07:40on pourrait aussi dire « Ah ben voilà,
07:41ça veut dire que s'il trouve que les 20h sont trop comme ci,
07:44trop comme ça,
07:45et les journaux trop comme ci, trop comme ça,
07:47évidemment qu'il y a potentiellement un risque
07:49sur l'indépendance ensuite du service public. »
07:52Rémi Cardon, est-ce que c'est ça que vous vous touchez du doigt ?
07:55Bien sûr.
07:56Je pense que cette diversité,
07:59ce pluralisme d'opinion est hyper important.
08:03Et c'est là où ça me fait peur,
08:05de rassembler tout sur une holding.
08:07Un président-directeur général m'a décidé de tout,
08:10alors que c'est une offre diverse,
08:13avec différents canaux qui sont entrepêtés,
08:15la radio, la télévision.
08:17Et en l'occurrence, excusez-moi monsieur Laffont,
08:19mais vos chiffres, vous utilisez juste le chiffre de médiatimétrie.
08:23Mais en réalité, tous les chiffres démontrent que,
08:25en fait, que ce soit Radio France ou France Télévisions,
08:29les chiffres sont bons, en fait.
08:30Et c'est là où il y a de la mauvaise foi.
08:32Pardon, Rémi Cardon,
08:33il est hors de question ici pour nos auditeurs,
08:36on rentre dans une bataille de chiffres.
08:38Mais si la radio de service public caracole en tête,
08:40il est à remarquer que, notamment,
08:42les grands rendez-vous d'informations que peuvent être
08:44les 13h et les 20h,
08:45notamment sur ces derniers mois concernant le service public,
08:49sont plutôt mauvais.
08:51Et c'est un euphémisme de que d'observer.
08:53Quand on regarde, notamment,
08:53la dégradation des rendez-vous de 13h et de 20h,
08:55avec des choix,
08:56notamment le rallongement des services d'information du soir,
08:59qui ont clairement peiné les audiences du 20h.
09:02Et dans ce que dit Laurent Laffont,
09:04est-ce que vous entendez quand même la critique,
09:06Rémi Cardon,
09:07qui est,
09:07ben oui d'accord,
09:08mais enfin,
09:08toute la France, en réalité,
09:10n'est pas représentée.
09:11La direction est parisienne,
09:12les journaux sont parisiens,
09:13et surtout quand on écoute parfois les journaux
09:16de la première radio de France,
09:18et ben oui,
09:19bien sûr qu'il y a des sujets
09:20qui ne représentent pas les Français,
09:21c'est même un peu idéologisé.
09:27Alors là,
09:28mes bras m'entombent,
09:29il me semble que,
09:30justement,
09:30à Radio France,
09:31France Télévision,
09:32on invite tous les partis politiques
09:33et on fait des plateaux plutôt équilibrés,
09:36à la différence,
09:37c'est vrai,
09:38de plateaux comme CNews ou autres,
09:40où, effectivement,
09:41on a des plateaux totalement déséquilibrés.
09:43Mais c'est la différence
09:44entre l'argent privé et l'argent public.
09:45Rémi Cardon, pardon,
09:46c'est la différence
09:47entre l'argent privé et l'argent public,
09:49ça,
09:49vous le savez.
09:51Justement,
09:51préservons l'audiovisuel public
09:53pour qu'on ait des plateaux équilibrés,
09:56dignes de ce nom
09:57qui incarne le pluralisme politique,
09:58puisque ce n'est pas le cas
09:59dans l'entrée.
09:59Mais vous n'entendez pas les critiques,
10:00il me semble que Laurent Laffont,
10:01une fois de plus,
10:02le sénateur udé à l'initiative
10:03de la proposition,
10:04n'est pas le seul,
10:04c'est une tendance qui monte
10:06de dire que les médias
10:11et on se souvient
10:11de certaines phrases,
10:12notamment de Delphine Arnaud,
10:13concernant la réalité
10:14qu'elle souhaite montrer
10:16telle qu'elle aimerait l'avoir
10:18et non pas telle qu'elle est.
10:19C'est des phrases
10:20qui ont pu inquiéter,
10:22parfois, justement,
10:22sur la dépendance
10:23ou sur l'idéologie
10:24qui peut exister.
10:25Est-ce que ça,
10:25vous l'entendez ?
10:27En fait, moi,
10:27je vais vous dire,
10:28le contexte,
10:29il est lamentable.
10:31On a Madame Dati
10:32qui est dans une situation compliquée
10:34avec toutes ses affaires.
10:36On a Monsieur Laffont
10:36qui veut faire absolument
10:37une holding.
10:39Madame Dati
10:40était dans la même optique.
10:42Et voilà,
10:42on est à deux ans
10:43de l'élection.
10:44Ça a été fait en catimini
10:45sur les trois derniers jours,
10:47quatre derniers jours
10:48de la session.
10:50Et on fait ça à l'arrache,
10:53sans qu'aux roms,
10:54prennent conscience
10:55des enjeux.
10:57On a fait un vote bloqué.
11:00D'accord ?
11:00Ce n'est pas nous.
11:01C'est Madame Dati
11:02et Monsieur Laffont
11:03qui ont organisé
11:04un vote bloqué.
11:04Un vote bloqué,
11:05c'est quoi ?
11:06C'est juste, en fait,
11:07qu'on décide
11:08de manière antidémocratique.
11:10les amendements
11:11ou les articles
11:11sur lesquels on va voter.
11:13Et on nous a baladé.
11:14Donc tout ça,
11:15ça a été fait
11:15de manière antidémocratique.
11:16Je tiens quand même
11:17à le rappeler,
11:17c'est important
11:18pour que tout le monde
11:19l'ait en tête.
11:20Comment ça a été fait
11:20cette holding ?
11:23Laurent Laffont,
11:23peut-être sur ça
11:24avant qu'on parte en pause
11:25dans quelques secondes,
11:26sur cet aspect
11:27que la loi arriverait
11:28et serait installée
11:29par des méthodes
11:30antidémocratiques.
11:31Qu'est-ce que vous répondez
11:32à Rémi Cardon ?
11:33Mais aussi, sans doute,
11:33à beaucoup de gens
11:34qui nous écoutent,
11:34qui disent
11:35si en plus,
11:36le gouvernement Macron
11:37essaye encore
11:38de faire passer une loi
11:39sans l'accord du Parlement,
11:40ça ne peut pas être jouable.
11:42Écoutez,
11:42je vais juste rappeler
11:43au sénateur Cardon
11:43qu'en France,
11:44quand on respecte
11:45la Constitution,
11:46on n'est pas antidémocratique.
11:47Au contraire,
11:47on est démocratique.
11:48En l'occurrence,
11:49tout ce qui a été fait
11:50respectait parfaitement
11:51la Constitution.
11:52Ce qu'on a constaté,
11:53ce texte de loi,
11:53je l'ai déposé
11:54il y a deux ans.
11:55Il a été voté
11:55en première lecture au Sénat.
11:57Il y avait 100 amendements.
11:58On y en a discuté
11:59en quatre heures.
12:00Deux ans plus tard,
12:00la gauche
12:02et en particulier
12:03le groupe PS
12:03a déposé
12:04près de 300...
12:04Il s'est passé à l'Assemblée.
12:05Trois fois plus.
12:06Tout ça,
12:07pour une raison très simple,
12:08c'est qu'effectivement,
12:09ils sont dans une attitude politique
12:10et on le voit bien
12:11à travers le discours
12:12de Rémi Cardon ce matin.
12:14Ils sont dans une attitude politique
12:15qui vise à empêcher
12:16le vote de ce texte
12:17et là,
12:17ils ont tout fait
12:18pour faire ce qu'on appelle
12:19de l'obstruction parlementaire,
12:20éviter qu'on arrive au vote
12:21parce qu'ils savaient
12:22qu'il y avait une majorité
12:23pour voter ce texte au Sénat.
12:25Ce n'est pas ça
12:25le plus important.
12:26Le plus important,
12:26c'est de réformer
12:28l'audiovisuel public
12:28pour mieux le préserver,
12:30pour faire en sorte
12:31que face à la concurrence
12:32et notamment
12:33des grandes plateformes américaines,
12:34ils puissent être plus costauds,
12:36ils puissent résister davantage.
12:38Messieurs,
12:38Laurent Laffont,
12:39sénateur UD
12:39à l'initiative
12:40de la proposition de loi
12:41sur la réforme
12:42de l'audiovisuel public
12:42et Rémi Cardon,
12:43sénateur PS de la Somme.
12:44Vous restez avec nous précisément
12:46parce qu'on va continuer ce débat
12:47et on voit bien,
12:48au-delà peut-être
12:48des remarques
12:49qui sont beaucoup plus politiques,
12:50l'enjeu qui est autour
12:51de cette loi,
12:53à savoir la préparation
12:54face aux fameux
12:56GAFAM,
12:57le risque de dépendance
12:58ou d'indépendance.
12:59Est-ce qu'il est si dramatique
13:01que ça
13:01d'imaginer un PDG
13:03à la tech
13:03d'une holding
13:04des médias de services publics ?
13:05C'est la question
13:06qu'on va vous poser,
13:06messieurs,
13:07dans un instant.
13:08Je vous propose
13:08d'aiguiser vos arguments
13:10l'un envers l'autre.
13:11On revient dans quelques instants
13:12sur Sud Radio
13:13pour comprendre
13:14pourquoi cette réforme
13:15est peut-être indispensable.
13:16A tout de suite.
13:18Sud Radio,
13:19c'est vous qui donnez le temps.
13:22Sud Radio,
13:23les débats de l'été,
13:2410h-13h,
13:25Maxime Liedot.
13:26Toujours en compagnie
13:27de Laurent Laffont,
13:28sénateur UDI,
13:28à l'initiative
13:29de la proposition de loi
13:30sur la réforme
13:31de l'audiovisuel public
13:32et Rémi Cardon,
13:32sénateur PS de la Somme
13:34qui s'est parfaitement décrit
13:35comme étant farouchement
13:36opposé à cette loi.
13:37On s'est quitté,
13:38Laurent Laffont,
13:38sur un de vos arguments
13:39qui était de construire
13:40peut-être le service public
13:41audiovisuel du futur,
13:43c'est-à-dire ceux
13:43qui doivent absolument
13:44se construire
13:45face aux GAFAM.
13:47Mais je me mets aussi
13:47dans le compte
13:48de Rémi Cardon,
13:49il pourrait vous répondre
13:49mais qu'est-ce qui empêche,
13:50sachant que l'État
13:51a déjà les mains
13:52dans le cambouis
13:53de ce service public,
13:54de le faire
13:54avec le système actuel ?
13:57On a essayé
13:59depuis plusieurs années
14:00à faire travailler
14:01Radio France
14:02et France Télévisions
14:03avec des coopérations.
14:04C'est le projet
14:05notamment TV Info,
14:07c'est le projet
14:08ici,
14:09sur l'audiovisuel local.
14:12Et on constate
14:13que ça ne marche pas,
14:14ça ne fonctionne pas
14:15parce que les organisations
14:16sont encore en silo,
14:17c'est-à-dire que chacun
14:18dans leur logique
14:19et dès qu'il y a
14:20un arbitrage à rendre,
14:21dès qu'il y a
14:22une priorisation à faire,
14:23notamment sur le plan financier,
14:25il n'y a plus personne
14:25pour décider
14:26parce que c'est l'esprit
14:27de Chapelle qui revient
14:28et Radio France
14:29comme France Télévisions
14:30restent sur leur logique
14:32de on défend d'abord
14:33notre boutique
14:33et on n'a pas
14:34un esprit coopératif.
14:36C'est ça qu'il faut arriver
14:37à faire dépasser
14:38et ça,
14:39on pourra le faire dépasser
14:40dans l'intérêt de tous
14:41et notamment des salariés
14:42d'audiovisuel public
14:43qui pourront être
14:45davantage écoutés,
14:46davantage regardés
14:47avec cette opening.
14:48Rémi Cardon,
14:49est-ce que vous entendez
14:50quand même
14:50dans vos différents arguments
14:53le fait que quand même
14:54le service public
14:55a peut-être besoin
14:56de se désenclaver
14:57de la logique
14:58dans laquelle il est
14:58depuis un certain temps,
14:59de se déparisianiser
15:01et de se préparer
15:02frontalement
15:03à ce qui arrive,
15:04c'est-à-dire les médias
15:05du futur,
15:05c'est-à-dire Netflix,
15:06c'est-à-dire Google,
15:07c'est-à-dire Amazon
15:07et c'est quand même factuel ça ?
15:13Ce n'est pas que factuel,
15:14c'est politique
15:15puisque M. Laffont dit
15:16que lui c'est une réforme
15:18qui n'est pas politique
15:18et c'est moi qui fais
15:19de la politique.
15:20Je suis désolé,
15:21je suis sénateur,
15:21oui je fais de la politique
15:22M. Laffont.
15:23Et d'ailleurs,
15:23en l'occurrence,
15:24désolé de vous le dire
15:25aussi comme ça,
15:27je trouve ça assez lamentable
15:29de présenter les choses
15:31comme quoi ça ne fonctionne pas,
15:33c'est désorganisé,
15:34alors que c'est très organisé,
15:35c'est très clair pour les Français
15:36et il y a une certaine efficacité
15:39dans le pluralisme
15:40et l'information qui circule
15:42et aussi sur l'indépendance
15:43de cette information.
15:45Mais moi,
15:45je veux demander à M. Laffont
15:47une question très simple.
15:48Est-ce qu'il est capable
15:49de nous promettre aujourd'hui
15:51qu'il n'y aura aucun fonds privé
15:53ou que ce sera une ordine
15:55purement publique ?
15:57Ma question est très simple.
15:59Laurent Laffont.
15:59Si le sénateur Cardon
16:02a lu la proposition de loi
16:03pour laquelle il a été appelé
16:04à se prononcer
16:04il y a une quinzaine de jours,
16:06il a dû le voir,
16:07c'est marqué noir sur blanc,
16:08que c'est une holding
16:08qui est détenue à 100% par l'État.
16:10Donc la question de...
16:11100% par l'État, oui,
16:13et donc il n'y aura aucun fonds.
16:14Alors du coup,
16:14pourquoi faire une holding ?
16:17Je viens de vous l'expliquer
16:19pour arriver à faire travailler
16:20Radio France
16:22et France Télévisions ensemble
16:23parce qu'aujourd'hui,
16:24une bonne partie de la population
16:26et je pense notamment aux jeunes
16:27ne regardent plus la télévision,
16:30n'écoutent plus la radio.
16:31Ils vont sur le numérique
16:32à travers les réseaux sociaux,
16:34ils vont sur les plateformes
16:35pour s'informer,
16:36pour se divertir.
16:37Et on voit bien
16:37que sur les réseaux sociaux,
16:39il y a un mélange
16:40de l'audio, la radio
16:42et le visuel de la télévision.
16:44Et tout ça,
16:45il faut aussi que le système public
16:46l'intègre à travers
16:48deux formidables outils
16:49que sont Radio France
16:50et France Télévisions
16:51qui sont des très belles machines,
16:52des très beaux médias,
16:54mais il faut qu'ils travaillent ensemble
16:56qui développent des stratégies communes.
16:58Est-ce que vous entendez aussi Laurent ?
16:59Il a dit Rémi Cardon,
17:02vous avez eu la réponse
17:03à votre question normalement.
17:04Est-ce qu'il y aura des fonds privés
17:05au sein de cette holding ?
17:06Non.
17:06Et la holding,
17:07à quoi elle sert ?
17:08C'est en réalité
17:08le seul outil juridique
17:10au niveau de l'entreprise
17:11pour réussir à englober
17:12d'aussi grosses structures
17:13que sont France TV
17:15et Radio France.
17:16Qu'est-ce qui n'est pas saisi
17:18de votre côté ?
17:20Rémi Cardon ?
17:25Moi, je ne comprends pas
17:26en fait l'objectif.
17:28On cherche en fait
17:29à faire une proposition-loi,
17:32même si ça mériterait
17:33quand même un projet de loi,
17:33mais en fait,
17:34c'est beaucoup plus compliqué que ça.
17:35Puis M. Lafon a peut-être
17:36oublié tous les épisodes
17:38à l'Assemblée nationale,
17:39mais ça, c'est pas grave,
17:40c'est encore un autre sujet.
17:41Moi, je ne comprends pas
17:42en quoi ça va changer
17:43de réorganiser de cette manière
17:45en format holding
17:46pour faire avancer
17:47tout le monde
17:48dans le même sens.
17:49L'idée, c'est
17:50que le pluralisme politique,
17:51ça se construit,
17:52ça se construit aussi
17:55en gardant
17:56une certaine indépendance,
17:58en gardant
17:58une certaine spécificité,
18:00spécialisation
18:01dans certains domaines.
18:03La radio, c'est la radio.
18:04L'audiovisuel,
18:05c'est l'audiovisuel.
18:08Avançons un peu
18:09dans le débat,
18:09pardon Rémi Cardon,
18:10parce que je crois
18:11que, et même ceux
18:11qui nous écoutent,
18:12tout le monde sait
18:12ce qu'est une holding,
18:13c'est-à-dire que
18:14c'est un mot peut-être
18:14un peu barbare
18:15pour dire qu'on doit avoir
18:16quelque chose
18:17au-dessus des structures
18:18déjà existantes,
18:19justement pour pouvoir
18:20mieux les faire travailler
18:22ensemble
18:22ou pour créer des passerelles.
18:23Ça, c'est sur la holding.
18:25En revanche,
18:25vous avez soulevé autre chose
18:26qui est l'indépendance.
18:27Et là, j'aimerais aussi
18:28me tourner vers
18:29Laurent Laffont.
18:29Vous savez qu'il y a
18:30dans ce projet de loi
18:32que vous portez
18:33concernant l'audiovisuel
18:33de service public,
18:34la crainte que ce soit
18:36la nomination centralisée
18:37d'un PDG.
18:38Donc, ce serait quoi ?
18:39On imagine,
18:40et vous me dites,
18:41si je me trompe,
18:41mais normalement réalisé
18:42par l'ARCOM,
18:43on voit les soupçons
18:44de politique
18:45et du risque
18:47du fait que l'ARCOM
18:49fasse de la politique
18:50de plus en plus,
18:51est-ce qu'en effet,
18:52vous pouvez répondre
18:52aux inquiétudes
18:53de beaucoup de personnes
18:54qui se disent,
18:55ah ben ok,
18:56donc si l'ARCOM
18:56commence à prendre position
18:58politiquement,
18:58quand ils vont nommer
18:59évidemment le nouveau PDG
19:02d'Essay Reading
19:02pour diriger les médias,
19:04ça va devenir
19:04une version un peu
19:06moderne de l'ORTF ?
19:08Alors, pour répondre
19:09à votre question,
19:10je vais d'abord moi aussi
19:11poser une question
19:11tout en donnant la réponse
19:12et est-ce qu'on considère
19:13qu'actuellement Radio France
19:15et France Télévisions
19:15sont des structures indépendantes
19:17qu'ils ont leur ligne éditoriale
19:18à travers leurs différents
19:19chaînes, leurs différents médias ?
19:21Ma réponse à moi est oui,
19:22ce sont des structures indépendantes
19:23et pourtant Radio France
19:25comme France Télévisions
19:26sont des structures
19:27détenues à 100% par l'État
19:29dont la ressource
19:30est quasiment exclusivement
19:31de la ressource
19:32provenant de l'État,
19:33une dotation provenant
19:34du budget de l'État
19:34et dont les présidents,
19:36les présidents en l'occurrence,
19:37sont nommés par un club.
19:39Ça prouve bien
19:39qu'on peut être indépendant
19:41sur les lignes éditoriales
19:43tout en faisant partie
19:44des structures
19:44de devisées publiques
19:45et c'est tant mieux,
19:46c'est ce que je souhaite
19:46et c'est ce que je souhaite préserver.
19:48Qu'est-ce que c'est la holding ?
19:49Ça sera une structure
19:50détenue à 100% par l'État
19:52et financée à quasiment 100% par l'État.
19:55Ça ne change rien
19:56de ce point de vue-là
19:56par rapport à France Télévisions
19:58et Radio France.
19:58Quelles sont les garanties
19:59d'indépendance en fait ?
20:00Qu'est-ce qui fait
20:01que c'est indépendant ?
20:02C'est le fait que
20:03la capacité d'organiser des émissions,
20:07de produire de la radio
20:09ou de la télévision
20:11reste au niveau des structures
20:13Radio France et France Télévisions.
20:14Ça ne sera pas au niveau de la holding.
20:16La holding n'aura aucun pouvoir éditorial.
20:18C'est très clairement dit
20:19par le Conseil d'État
20:20dans son avis.
20:21Et le procédure de nomination
20:22de l'ARCOM est très important
20:24et vous voyez bien
20:25qu'à travers la procédure
20:27qui existe déjà
20:27pour France Télévisions
20:28et Radio France par l'ARCOM,
20:30on a assuré une indépendance.
20:31Laurent Laffont, Rémi Cardon,
20:33une dernière question
20:33et je vous demande
20:34d'être bref l'un et l'autre.
20:36Est-ce que vous pouvez
20:37notamment Laurent Laffont
20:38certifier qu'il n'y aura
20:39peut-être pas de coupes
20:41dans le budget
20:41parce que c'est aussi
20:42une énorme crainte
20:44de la part des salariés
20:45de coupes dans le budget
20:47qui pourront continuer
20:48à travailler avec
20:48les mêmes effectifs,
20:49les mêmes budgets
20:50et qu'il n'y aura pas
20:50de découpes,
20:51pas de tronçonneuses
20:52dans le service public ?
20:54Moi c'est ce que je souhaite
20:55mais vous savez
20:55ce n'est pas derrière
20:56le contexte budgétaire
20:59il est indépendant
21:00de la holding
21:01et le contexte budgétaire
21:02est très compliqué
21:03depuis plusieurs années
21:04il y a eu des diminutions
21:05d'effectifs ces dernières années
21:07pas toujours sous le gouvernement
21:08depuis 2017
21:10même avant
21:10donc c'est un contexte budgétaire
21:12qui est indépendant
21:13de la holding
21:14la holding au contraire
21:15elle doit aider
21:15l'audiovisuel public
21:16à mieux travailler ensemble.
21:18Rémi Cardon
21:18le mot de la fin
21:19notamment sur ce risque-là
21:21et les points de vigilance
21:21peut-être que vous voulez
21:22soulever sur ce point
21:23précisément.
21:25Déjà dans un premier temps
21:26cette holding
21:27va coûter plus cher
21:28de ce qu'elle rapporte
21:29puisque on veut mutualiser
21:31mais au fur et à mesure
21:32du temps
21:33l'idée quand même
21:34c'est de faire des économies
21:36c'est de supprimer des postes
21:38c'est de supprimer des moyens
21:39c'est d'optimiser
21:40ce sont les termes d'ailleurs
21:42employés
21:43par celles et ceux
21:44qui défendent cette réforme
21:45comme monsieur la font
21:46et donc
21:47en l'occurrence
21:48construire une holding
21:50alors que
21:50je tiens à le rappeler
21:51l'audiovisuel public
21:53depuis 2015
21:54a une augmentation
21:55de son budget
21:56de 3%
21:56alors que l'inflation
21:57est de plus de 20%
21:58depuis 2015
21:59en l'occurrence
22:00ça marchait
22:02c'était
22:02le modèle économique
22:04est viable
22:04mais non
22:05on cherche à tout changer
22:06pour justement
22:07politiser encore plus
22:09ce sujet
22:11qui est hyper important
22:12c'est la concentration
22:13des médias
22:14et en l'occurrence
22:14on cherche
22:15à concentrer
22:16l'audiovisuel public
22:17merci beaucoup
22:18Rémi Cardon
22:19et Laurent Laffont
22:20l'un
22:21et Laurent Laffont
22:21sénateur UD
22:22à l'initiative
22:23de la proposition de loi
22:24sur la réforme
22:24de l'audiovisuel public
22:25et Rémi Cardon
22:26sénateur PS de Laffont
22:27opposant à cette réforme
22:28merci beaucoup
22:29d'avoir été pendant plus
22:30d'une demi-heure
22:30les invités de Sud Radio
22:31pour qu'on puisse justement
22:32se faire une idée
22:33sur les enjeux de cette réforme
22:35et on suivra très attentivement
22:36où est-ce que cette réforme
22:37va t'érir
22:38si elle va réussir
22:39à passer les différentes
22:40étapes démocratiques
22:42et à être votées
22:42comme il se doit
22:43messieurs
22:44c'était une excellente émission
22:45c'était un bonheur
22:46de passer ces trois heures
22:46de direct avec vous
22:47pour vous
22:49comment je pourrais dire ça
22:50non bien sûr
22:51comme ça s'est bien passé
22:52on risque de se retrouver
22:52demain encore à la même heure
22:54entre 10h et 13h
22:55même studio
22:56même heure
22:57et je vous laisse
22:57entre les mains savantes
22:59de Jacques Pessis
22:59qui reçoit
23:00Jean-Marc Généreux
23:01dans les clés d'une vie
23:02très bel après-midi
23:02sur Sud Radio
23:03Sud Radio
23:05Parlons vrai
23:06Parlons vrai
23:07Sud Radio
23:07Parlons vrai

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