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Les débats de l'été avec Céline Imart, députée européenne et vice-présidente Les Républicains 
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##INVITE_DU_JOUR-2025-07-22##

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Transcription
00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liedot.
00:05Une demi-heure pour parler du fond de sujets qui nous préoccupent et qui nous touchent,
00:09notamment quand ça tombe de ce qu'il y a au-dessus de nous.
00:11Et au-dessus de nous, souvent, il y a l'Union Européenne, le Parlement, la Commission,
00:15avec parfois des normes, parfois des décisions incompréhensibles.
00:18Et dans ce marasme ambiant qui est l'actualité, où le domaine de l'agriculture écrase tout en ce moment,
00:25nous avions besoin d'avoir des éclairages sains et démocratiques.
00:28Bonjour Céline Imard.
00:29Bonjour Maxime Liedot.
00:30Merci beaucoup d'être avec nous sur Sud Radio pendant près d'une demi-heure pour aborder ces sujets de fond.
00:35Vous êtes eurodéputée LR et vous êtes aussi agricultrice, donc vous connaissez tous ces sujets absolument par cœur.
00:41C'est l'actualité qui nous écrase.
00:43Comment regardez-vous ce qui se passe autour de la loi Duplomb ?
00:46On a vu cette pétition qui dépasse le million de signataires.
00:51Et on a vu aussi la pression politique qui se dégage de cette pétition.
00:56Comment vous regardez les choses, vous, avec votre regard d'abord de politique et d'agricultrice ensuite ?
01:01Ce qui se passe, c'est un cas d'école finalement de la désinformation.
01:04C'est assez incroyable parce qu'on a aujourd'hui des personnalités, des personnalités politiques, en fait, qui jouent sur la peur.
01:11Et donc, en jouant sur l'émotionnel par rapport à ce qu'on a dans nos assiettes, elles arrivent à faire peur aux gens.
01:15Et c'est pour ça que les gens signent cette pétition.
01:18On a une loi Duplomb qui a été proposée par ce sénateur, avec un autre sénateur qui a accompli tout un parcours parlementaire.
01:26Laurent Duplomb.
01:26Sénateur LR.
01:27Et qui, en fait, est une loi qui est destinée à lever les entraves au métier d'agriculteur, à faciliter, à simplifier, à débureaucratiser.
01:33Et alors ça, ça ne fait pas rêver les salons parisiens, ça ne fait pas rêver les écologistes, bien évidemment.
01:38Et donc, ils ont décidé de focaliser l'attention médiatique de l'opinion publique sur un seul mot, qui est le mot acétamipride.
01:45Qui est le fameux néonicotinoïde, qui est le produit phytosanitaire sur lequel toute l'attention médiatique, en tout cas, se concentre pour faire peur.
01:53Qui est assimilé à un néonicotinoïde, mais qui n'en est pas nécessairement un.
01:57Et ça a été très, très bien expliqué par l'EFSA, qui est l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire, de Sécurité des Aliments,
02:03qui est assez stricte dans ses évaluations, et qui aujourd'hui a bien décrété qu'elle est autorisée,
02:10et elle ne pose aucun problème sanitaire, et elle est bien autorisée chez tous nos voisins.
02:14C'est-à-dire qu'on est le seul pays, la France, nous, à l'interdire depuis la loi Pompili, 2016, effective en 2018,
02:20et cette molécule n'est pas problématique.
02:22Donc, ce qui se passe aujourd'hui, c'est que vous avez des producteurs de betteraves, des producteurs de noisettes,
02:26qui se retrouvent sans solution pour lutter contre la punaise diabolique, contre le balanin.
02:30Et on a les agriculteurs français qui perdent entre 30 et 50% de leur récolte.
02:35Et donc, ce qui se passe, c'est que pour alimenter les usines de Nutella, pour alimenter les sucreries,
02:39on importe des productions qui viennent d'Allemagne, d'Italie, voire de Turquie,
02:44qui sont bien entendu traitées avec ce produit, qui ne présentent pas de danger.
02:47Et donc, on a des agriculteurs qu'on met sur la paille, parce qu'ils se font prendre des marchés.
02:51Et en réalité, cette désinformation, ce qu'elle produit comme effet,
02:55c'est de donner toujours plus de place à l'importation d'autres produits.
03:00Est-ce que vous croyez que la France va réussir à tenir sur cette loi du plomb ?
03:04On voit la plupart de certains politiques, les écologistes, des personnalités de gauche,
03:08de Sandrine Rousseau à Marine Thondelier, et autres.
03:10D'ailleurs, je vois certains membres du parti Horizon dire que c'est le cancer qu'on apporte aux enfants.
03:15Est-ce que vous avez suffisamment confiance dans les institutions françaises
03:18pour ne pas revenir sur cette loi ? Parce que c'est ce qui est demandé désormais.
03:21Mais c'est extrêmement important, d'abord, de respecter nos institutions démocratiques.
03:25Parce que la loi, c'est le Parlement qui l'a fait, et ce n'est pas la dictature des réseaux sociaux.
03:30Et la deuxième chose, c'est qu'on a aujourd'hui...
03:31Pour vous, c'est ça, c'est la mobilisation, c'est une sorte de dictature des réseaux sociaux ?
03:34Parce qu'on instrumentalise les gens en leur faisant peur.
03:36Et ça, c'est le fonds de commerce électoraliste, qui est mobilisé par les écologistes,
03:39qui, je vous le rappelle, ont frôlé la correctionnelle aux dernières élections européennes,
03:43en frôlant la barre des 5%.
03:44C'est ce qui est mobilisé par la gauche, qui, en fait, constitue une caisse de résonance dans l'opinion publique,
03:49qui joue sur la peur, qui joue sur le mensonge,
03:52et qui vise, en fait, à ramasser des voix.
03:54On est vraiment dans cette visée électoraliste.
03:57À côté de ça, on sacrifie nos producteurs,
04:00qui sont dans une difficulté économique énorme.
04:02Alors, bon, c'est vrai qu'il y en a qui n'en ont rien à péter de leur rentabilité.
04:05Mais quand même...
04:05Non, mais j'allais vous dire ça.
04:06Est-ce que vous entendez, parce que les propos de Sandrine Rousseau ont fait énormément polémique,
04:09ici, sur cette antenne, nous les avons largement commenté, analysé, critiqué.
04:13En revanche, c'est ce qu'elle ne traduit pas, malheureusement.
04:15Une pensée qui est en train de prendre beaucoup de place dans notre pays,
04:18à savoir que les agriculteurs, déjà, les fermes, elles disparaissent,
04:21donc on ne va peut-être pas commencer à s'en inquiéter.
04:23Et puis, surtout, pardon, rien n'a péter de la rentabilité,
04:25parce que derrière, ce sont des vies, ce sont des cancers, ce sont des...
04:29Donc, au bout d'un moment, il faut faire un choix entre l'argent et la bonne santé.
04:31On choisit la bonne santé.
04:33Oui, non, mais il y a un véritable problème.
04:34C'est que les agriculteurs, un, on ne leur fait pas confiance.
04:38Tout ce peuple de la ruralité,
04:40ces gens qu'on dit de la France d'en bas, de la France périphérique,
04:42passent leur temps, et nous passons notre temps,
04:44à recevoir des leçons de Yaka Faucon,
04:47de cette France plus des métropoles,
04:49qui roulent en trottinette,
04:50qui commande du quinoa bio sur des applications,
04:53et qui, finalement, passe son temps
04:54à instrumentaliser le buzz,
04:56à instrumentaliser la peur, pour dire
04:58à cette France qui travaille, à cette France qui se lève tôt,
05:00à cette France, et je vous le rappelle,
05:02un agriculteur sur cinq vit en dessous
05:04du seuil de pauvreté. Je vous rappelle que les agriculteurs...
05:06C'est moins une soupe dans cette difficulté, c'est incroyable.
05:08Les agriculteurs sont ceux qui travaillent le plus
05:10dans ce pays, en termes d'or hebdomadaire,
05:12et en fait, on se fait donner des leçons,
05:14systématiquement, par cette France d'en bas,
05:16qui criminalise les agriculteurs,
05:18qui les traite d'empoisonneurs, en leur disant,
05:20finalement, c'est votre rentabilité
05:22versus notre santé, sauf que c'est absolument faux.
05:24Parce qu'aujourd'hui, l'agriculture française
05:26est la plus vertueuse au monde,
05:28et la plus réglementée au monde, et tout ce qui vise
05:30à l'affaiblir, ne fait en réalité
05:32qu'augmenter les importations venues
05:34de pays tiers, et qui ne respectent pas nos normes,
05:36et tout ce que nous, on s'impose en termes de normes.
05:38Et ça, ce sont des leçons de morale,
05:40et des leçons qu'on ne
05:41veut plus recevoir, et qu'on ne peut plus recevoir
05:44en tant qu'agriculteurs, en tant que ruraux.
05:46La France puissance agricole, vous le disiez,
05:48va-t-elle le rester ? C'est en tout cas une question
05:50qu'on est en droit de se poser. Je pense,
05:52par exemple, au camarade Lionel, agriculteur
05:54qui nous a appelé il y a quelques jours, et qui nous racontait
05:56en effet, ses journées infernales,
05:57bien sûr levées à 5 heures, bien sûr couchées à 23,
06:00sa femme et sa fille qui partent en vacances,
06:02lui non, il reste, parce que c'est du 24-24,
06:04et les agriculteurs en France sont
06:05les bénéficiaires de la PAC. PAC, acronyme
06:08pour dire politique agricole commune,
06:10le budget va changer. Est-ce que vous pouvez
06:12nous expliquer ça, et pourquoi c'est un véritable
06:14risque pour la France, mais pour nos agriculteurs,
06:16c'est-à-dire pour tous ceux qui nous écoutent ?
06:18Alors, c'est un véritable risque, parce que dans le mot
06:20PAC que vous avez si bien expliqué,
06:22politique agricole commune, on fait disparaître
06:24deux lettres. On fait disparaître le P de
06:26politique, parce que là, ce n'est plus une politique,
06:28et on fait disparaître le C de commune. Ce qui
06:30se passe, ça a été annoncé par la
06:32présidente de la commission, von der Leyen, mercredi
06:34dernier, ce qui se passe, c'est qu'on prend
06:3580% de tous les fonds que
06:38constitue le budget européen aujourd'hui, et on
06:40les met dans un fonds unique, avec les fonds de
06:42cohésion, les fonds régionaux, les fonds de la
06:44politique agricole commune. Donc, pas un budget qui soit fléché
06:46directement vers l'agriculture. Exactement. On met tout ça dans
06:48un vaste pot commun, et on le
06:49renationalise avec 27 enveloppes
06:52que géreront les États membres.
06:54C'est une manière, dans le paradigme qui
06:56arrive aujourd'hui au niveau européen, de l'élargissement,
06:58notamment à la Serbie, à la Moldavie, à l'Ukraine,
07:00auquel la majorité des
07:02institutions européennes, ce qui n'est pas notre
07:04cas avec les députés et les républicains, puisque nous y
07:06sommes opposés. Vous vous opposez à l'entrée de l'Ukraine, oui.
07:08Absolument. Dans ce paradigme de l'élargissement,
07:10on se rend bien compte qu'aujourd'hui, l'Europe
07:12a une gouvernance à bout de souffle,
07:14un système de financement à bout de souffle, et donc, c'est
07:16une manière d'anticiper cet élargissement,
07:18et de dire, puisqu'on sait que, de toute façon,
07:20le budget tel qu'il est aujourd'hui ne pourra pas tenir,
07:22on va tout fusionner, et on va redonner
07:24ça aux États. Et là, le gros
07:26danger pour les agriculteurs et pour le monde agricole,
07:28c'est qu'aujourd'hui, la PAC, elle est destinée
07:30initialement 60 ans de PAC.
07:32C'est destiné à quoi ? C'est destiné à assurer
07:34la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire
07:36du continent. C'est destiné à
07:38assurer aux agriculteurs un revenu décent.
07:4077% des aides directes aux agriculteurs,
07:42c'est ce que représente
07:43la PAC, et 85%
07:46des subventions qui
07:47sont reçues par les agriculteurs dépendent de cette PAC.
07:50Absolument, et c'est vrai dans tous les
07:52pays du monde et dans toutes les puissances du monde.
07:54Si vous regardez le soutien aux États-Unis
07:56à travers le Farm Bill qui est fait aux Farmers
07:58américains, si vous regardez le soutien dont
08:00bénéficient les agriculteurs chinois, brésiliens,
08:02indiens... C'est l'état qui met de la motivation de l'essence
08:04dans la machine. Absolument, pourquoi ? Parce que
08:06la production d'alimentation aujourd'hui est un secteur
08:08absolument stratégique. Et l'alimentation est
08:10agitée comme un hochet par toutes les puissances
08:12mondiales. Elles savent très bien que l'alimentation
08:14est une arme. Et qu'aujourd'hui, il faut absolument
08:16avoir cette capacité d'être
08:18souverain sur la production de notre propre
08:20alimentation. Aujourd'hui, c'est une folie
08:22ce qui est en train de se passer. De réduire le soutien
08:24à l'agriculture et aux agriculteurs
08:25et de multiplier les accords de libre-échange,
08:28ça donne quoi ? Ça donne qu'aujourd'hui, on
08:30délègue à une autre partie du monde
08:32ou à d'autres parties du monde le soin de nous
08:34nourrir. C'est déjà ce qui est à l'œuvre...
08:36C'est conscient ou inconscient selon vous ? Je pense que
08:38c'est malheureusement conscient pour certains, inconscient
08:40pour d'autres, mais conscient pour certains. Aujourd'hui,
08:42on ne peut pas continuer à importer. On importe déjà
08:44beaucoup de fruits et légumes, beaucoup de volailles.
08:46Demain, si l'accord avec le Mercosur venait
08:48à être ratifié, on importerait
08:49nos viandes, on importerait de l'éthanol,
08:52on importerait énormément de denrées
08:54qui font notre cœur de gamme en consommation.
08:56On ne peut pas d'un côté baisser le soutien
08:58à nos agriculteurs et dépendre du reste du monde
09:00pour nous nourrir. C'est extrêmement dangereux
09:02parce qu'en cas de pépins géopolitiques,
09:04on peut avoir jusqu'à une rupture
09:06des chaînes d'approvisionnement européennes.
09:08Sans compter évidemment que
09:09ça fait rentrer une nourriture
09:12qui a des normes bien
09:14inférieures à ce qu'on produit
09:16avec des hormones, avec des EGM,
09:18avec des produits interdits depuis 30 ans
09:20chez nous. Et donc ça, ce n'est pas acceptable
09:22en termes de bilan carbone, ce n'est pas acceptable
09:24non plus. Donc tout le monde y perd. Le fait de
09:26baisser le soutien aux agriculteurs,
09:28c'est le citoyen et le consommateur
09:30qui est perdant. On parlait au début de cet entretien
09:32en effet du risque de voir
09:34énormément de désinformations arriver.
09:36Ça sera la deuxième partie de notre entretien
09:38juste après, bien sûr, ce sujet du Mercosur
09:40quand vous évoquez la souveraineté alimentaire qui gagne du terrain
09:42peut-être pas à la une de l'actualité, mais en tout cas
09:44dans les rouages de la Commission européenne
09:46et vous parliez des chiffres, nous importons désormais
09:4860% de notre volaille et nous consommons
09:5050% de nos fruits et légumes également sont importés
09:5280% de notre poisson.
09:54Donc en termes de souveraineté alimentaire, c'est
09:56évidemment un enjeu phare.
09:58Il sera question du Mercosur dans quelques instants
10:00mais aussi du rôle des ONG, notamment
10:02à l'échelle européenne. Vous allez le voir sur
10:04une multitude de sujets et peut-être
10:06que c'est un rôle qui n'est pas
10:08négligeable dans les décisions qui sont prises et dans les budgets
10:10qui sont alloués et je suis sûr que vous
10:12n'en soupçonnez pas la moitié. Vous êtes bien sur
10:14Sud Radio et on se retrouve dans quelques instants avec
10:16Céline Neymar, eurodéputée LR et
10:18ancienne agricultrice, agricultrice même. On dit
10:20ancienne ou toujours agricultrice ? Non, toujours agricultrice.
10:22Toujours agricultrice dont l'expertise est précieuse
10:24dans cette période où l'agricultier surplombe
10:26clairement l'actualité. A tout de suite.
10:29Sud Radio, c'est
10:30votre opinion qui compte. Sud Radio,
10:32les débats de l'été, 10h-13h,
10:35Maxime Liedot.
10:36Nous sommes toujours en compagnie pendant encore un gros
10:38quart d'heure de Céline Neymar, agricultrice,
10:40toujours agricultrice et eurodéputée LR.
10:42Merci beaucoup d'être avec nous. On parle
10:44quand même de sujet de fond, souveraineté alimentaire,
10:46qui dit souveraineté dit puissance. Et dans
10:48tout ce que vous disiez sur le détricotage
10:50actuel de la politique agricole
10:52commune, plus connue sous la chronique Pâques
10:54qui est quand même une fierté française. La France
10:56en est en plus le premier bénéficiaire.
10:58Il y a cette question, bien sûr, de la survie
11:00de nos agriculteurs, mais elle se pose aussi
11:02d'une autre manière, la survie de nos agriculteurs, notamment
11:04parce qu'il se passe avec le Mercosur.
11:06On le sait, cet accord...
11:08On a l'impression que ça a disparu
11:10de l'actualité. On se souvient des grandes manifestations
11:12qu'il y avait eues. Or, derrière,
11:14en coulisses, dites-moi si je me trompe, Céline Neymar,
11:16mais la Commission fait tout pour
11:18essayer d'acter le traité, alors que pourtant
11:20en France, on se souvient de Michel Barnier, Premier ministre,
11:22qui avait organisé un débat. L'Assemblée
11:24s'y était opposée. Est-ce qu'on va réussir
11:26en France à ce que le Mercosur
11:29ne vienne pas écraser nos marchés
11:30agricoles ? C'est difficile parce
11:32qu'Annie Jeannevar essaie de réunir une minorité
11:34de blocage... Ministre de l'Agriculture.
11:36Ministre de l'Agriculture essaye aujourd'hui de réunir une minorité
11:38de blocage au Conseil, qui est difficile à
11:40obtenir, il faut bien le savoir. Et ensuite,
11:42au niveau des parlementaires, nous, nous essayons de
11:44mobiliser. Moi, j'essaye de mobiliser tous les jours
11:46mes collègues pour leur dire qu'il faut voter
11:48contre le Mercosur. Mais quand vous dites que vous mobilisez,
11:50c'est intéressant ce que vous dites, c'est-à-dire que spontanément, ils n'ont
11:52pas le réflexe de se mobiliser contre ?
11:54Et non, et je vais vous dire pourquoi. Parce que quand on leur dit
11:56attention, bœuf aux Orbonnes, EGM, tout ce qui est interdit
11:58chez nous, déforestation, bilan carbone,
12:01ce sont des arguments qui nous paraissent,
12:02en tout cas qui me paraissent être des arguments.
12:04On m'a su parler à un député suédois. Il va me dire
12:06mais attendez, moi j'ai une filière du bois et du meuble.
12:08Donc quand je vais revenir devant mes électeurs en
12:102029, ils vont me dire mais pourquoi tu n'as pas défendu
12:12un accord qui pour nos filières bois et meuble
12:14était quelque chose de bon ?
12:16Quand je parle à un député chypriote ou maltais,
12:18eux, ils dépendent énormément des importations
12:20pour nourrir leur île. Ils ne sont pas autosuffisants.
12:22Ils nous disent, et moi cet accord, il va bénéficier
12:24à mes citoyens. Parce qu'en fait, ça va faire baisser
12:26l'inflation. Quand vous parlez à des députés
12:28de pays qui ont une industrie automobile,
12:30chimique, pharmaceutique, ils vont dire
12:32moi je vais ratifier cet accord parce que
12:34ça correspond aux intérêts de mon pays.
12:36Et puis vous, les Français, vous venez toujours
12:38nous faire la leçon, vous nous demandez de ne pas
12:40ratifier le Mercosur pour protéger votre agriculture.
12:43Mais regardez votre agriculture.
12:44Vous avez le coût de la fiscalité le plus élevé
12:46d'Europe, vous avez les charges sociales les plus élevées
12:48d'Europe, et vous vous amusez à interdire
12:50l'acétamipride alors que chez nous c'est
12:52complètement autorisé. Et en fait, vous vous tirez
12:54une balle dans le pied avec les surtranspositions
12:56dans votre agriculture. Vous êtes
12:58tout à fait capable de la flinguer tout seul
13:00vous comme des grands. Et maintenant, vous nous demandez
13:02Donc vous n'allez pas faire croire que c'est à cause du Mercosur ?
13:03Exactement, qui n'est pas encore entré à vigueur. Et vous n'allez pas nous demander
13:06de voter contre le Mercosur qui, pour
13:08nos industries, pour le tissu économique de notre
13:10pays, est favorable
13:11pour protéger une agriculture que vous avez
13:14déjà flinguée tout seul, sans que le Mercosur
13:16soit déjà entré en vigueur. Donc c'est difficile
13:18aussi de convaincre. On le fait,
13:20on s'y emploie, et en tout cas, moi et
13:22avec la délégation, nous ferons tout
13:24ce que nous pourrons pour empêcher la ratification de cet
13:26accord, parce qu'elle n'est bonne ni pour la planète
13:28ni pour la santé humaine, ni pour les
13:30agriculteurs de notre pays.
13:31Et vous avez d'ailleurs, à ce propos, signé une tribune
13:34dans le Figaro il y a une ou deux semaines
13:36pour signifier, justement, que
13:37si à un moment on avait accepté que l'Europe ne soit
13:40plus l'usine de monde et de délégués, il ne faut surtout
13:42pas que ça arrive avec l'agriculture. C'est-à-dire
13:44que c'est aussi conséquent que ça, le changement que ça
13:46pourrait avoir le Mercosur. C'est-à-dire vraiment,
13:48alors qu'on dit que souvent l'Europe
13:50est la ferme du monde, ça pourrait venir totalement
13:51basculer cette appellation-là.
13:53Disons que les 99 000 tonnes, par exemple, de viande
13:56de bovine, aujourd'hui, quand vous avez
13:58les producteurs de Mercosur, ils les exportent
13:59essentiellement vers la Chine et vers
14:01les Etats-Unis pour faire des burgers, des steaks hachés.
14:03Donc c'est de la viande hachée, c'est de la boulette, c'est pas de la viande
14:05noble. Et on sait que cet accord, ce quota
14:07de 99 000 tonnes, ils vont l'utiliser
14:09sur les morceaux nobles. Et en fait, sur les morceaux
14:11qui vont directement venir concurrencer
14:13la production qualitative de nos agriculteurs.
14:16Et c'est pour ça que nous avons tiré la sonnette
14:18d'alarme avec Thibaut de Montbréal, en disant
14:19aujourd'hui, la Chine
14:22est devenue notre usine, ne laissons pas
14:23les pays du Mercosur devenir notre ferme.
14:26Et sur tous ces
14:27sujets, et vous en êtes
14:29vraiment emparé avec
14:31force, c'est le sujet des ONG. Parce que
14:33vous dites, et vous avez tiré la sonnette d'alarme
14:35et vous continuez à tirer la sonnette d'alarme depuis quelques mois
14:37sur tous ces sujets phares. L'agriculture,
14:40la science, que ce soit
14:41souvent aussi les intérêts industriels,
14:43il y a un problème européen. On se souvient de
14:45ce mauvais lobbying orchestré au sein de la
14:47commission pour faire passer le grid-in. Vous vous dites
14:49il y a un budget européen
14:51monstrueux accordé aux ONG qui en fait
14:53influence avec une désinformation
14:55massive, la plupart de nos votes et la
14:57plupart de nos conversations, de nos décisions.
14:59Il n'y a aucune transparence. Comment
15:01c'est possible quelque chose comme ça ?
15:03Mais écoutez, alors oui, c'est une
15:05petite bombe à retardement. Aujourd'hui,
15:07ne serait-ce que le programme LIFE destiné à faciliter
15:09la transition écologique du continent,
15:11qui est versé essentiellement à des ONG dites
15:13environnementalistes, c'est 7,5
15:15milliards d'euros
15:17sur la période de programmation budgétaire.
15:19Et en fait, là où le bas blesse...
15:21budgétaire, c'est combien de temps ?
15:22C'est 7 ans ?
15:23C'est 8 ans.
15:24C'est 8 ans. Donc 7,5 milliards d'euros sur 8 ans.
15:277,5 milliards d'euros qui sont distribués à des ONG et qui se réclament de la société civile, mais aujourd'hui qui ne sont pas contrôlées. C'est-à-dire qu'on sait qu'aujourd'hui, 40% de ces ONG captent 30% de ces fonds, de ces 7 milliards et demi. Mais on ne sait pas lesquels. On ne sait pas combien exactement parmi tous les appels à projets, parmi tous les financements qui sont distribués, elles captent. Et surtout, pourquoi elles les utilisent. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a des ONG environnementales qui utilisent...
15:51ce genre de fonds pour faire campagne contre l'agriculture, pour faire campagne contre les intérêts industriels. On l'a vu sur le nucléaire. Et aujourd'hui, on a ces ONG qui ont directement cherché à influencer les votes des parlementaires pour défendre l'agenda décroissant de la Commission lors du dernier mandat.
16:08Monsieur, vous nous dites, c'est qu'il y a de l'argent de citoyens français, belges, allemands, peurs, mais aussi de notre argent qui va financer et va désinformer massivement.
16:17Donc quand vous dites qu'ils vont utiliser cet argent, c'est quoi ? C'est la campagne de désinformation sur les réseaux sociaux ? C'est des spots de pub ? C'est quoi payer des influenceurs ?
16:25Absolument, mais ce n'est pas évalué. C'est-à-dire qu'à partir du moment où les ONG, en fait, signent une charte, elles disent qu'elles représentent la société civile, elles mettent des mots aussi à l'échant que diversité, inclusion, écologie, etc.
16:36Elles vont capter des fonds sur des appels à projets et on ne sait pas derrière, on n'a pas de système d'évaluation de savoir qu'est-ce qu'elles font avec et donc comment elles sont contrôlées.
16:46Non seulement on a une opacité totale sur le versement de ces financements qui est attribué par la Commission sur des appels à projets, mais ensuite on n'a pas de contrôle.
16:55On finance un système de clientélisme complètement opaque sans avoir de visibilité sur combien chaque ONG touche, pour quoi faire, comment elles vont essayer d'influencer, par exemple, les votes des parlementaires
17:07et ensuite pour quelles actions elles vont distribuer ou utiliser ces fonds. Et ça, c'est un système qui, aujourd'hui, manque de transparence, manque de contrôle et il faut absolument mettre les pieds dans le plat.
17:19C'est un de mes combats phares au Parlement européen, notamment où je siège en commission des budgets.
17:23Aujourd'hui, on ne peut plus dilapider l'argent des contribuables, des citoyens, l'argent que payent ceux qui travaillent dans un système d'opacité la plus totale
17:31et dans un système, il faut le dire, qui va souvent chercher à saper les fondements de notre société, notamment pour tout ce qui est des gens qui travaillent et qui produisent chez nous.
17:40Céline Maire, je rappelle que vous êtes agricultrice, eurodéputée aussi LR. Il y a dans ce que vous dites aussi quelque chose de déprimant dans le sens où quand vous dites
17:47on essaye vraiment de porter ce combat, je m'y engage. Vous me faites penser à un rapport de l'école de guerre économique sorti il y a quelques semaines
17:55qui explique que le danger aussi, c'est ce qu'on disait tout à l'heure dans nos débats, c'est qu'elles sont extrêmement coordonnées.
18:00Non seulement il y a beaucoup de fonds publics, mais elles sont extrêmement coordonnées, contrairement peut-être aux politiques, aux industriels, aux agriculteurs.
18:07Comment réussir à faire une force peut-être suffisamment puissante, suffisamment coordonnée pour avoir un renversement à un moment du discours
18:14ou du moins qu'ils deviennent un peu équitables ? Est-ce que c'est possible ?
18:17Alors d'abord, on a quand même des alliés.
18:19On sent une frilosité quand même un peu générale.
18:20Oui, absolument. On a quand même des lanceurs d'alerte extrêmement sérieux comme la Cour des comptes européenne
18:24qui, quand elle se penche sur ce système d'opacité construit, parle d'un casse-tête effroyable.
18:29Donc on a la Cour des comptes qui tire la sonnette d'alarme.
18:31Avec quelles conséquences derrière ?
18:32Avec des conséquences que de toute façon, politiquement, la Commission et les décideurs vont être obligés.
18:37de prendre en compte. Parce qu'aujourd'hui, on a une opinion publique aussi qui se réveille sur ces sujets.
18:41Moi, je suis lanceuse d'alerte, on est lanceur d'alerte sur ce sujet.
18:44Mais les gens commencent à prendre conscience qu'on ne peut plus continuer avec ce système.
18:49Donc il y a une pression politique qui est extrêmement forte.
18:52Ensuite, on a des...
18:55Parlier du rapport de l'école de guerre économique.
18:57Aujourd'hui, par exemple, il a mis en évidence, et j'ai invité son patron Christian Arbulot
19:01à faire une conférence à Bruxelles, on se rend compte que, par exemple, des ONG dites de bien-être animal,
19:05comme L214, sont en réalité financées...
19:08Connues par beaucoup de gens qui nous écoutent.
19:09Absolument.
19:10Des ONG dites de bien-être animal, comme L214, se font financer par des entreprises de la Foodtech,
19:16la Silicon Valley, qui investissent des millions et des millions sur la viande de laboratoire,
19:20sur la nourriture cellulaire.
19:22Et donc, ils cherchent à déstabiliser l'élevage européen,
19:25la production traditionnelle qui est faite de qualité par nos agriculteurs,
19:28pour mieux laisser les consciences ouvertes à la consommation de cette fausse viande.
19:33Donc ça, ce sont des cas d'ingérence informationnelle aussi de l'étranger,
19:37de guerre de l'information, de guerre de la désinformation.
19:40Et aujourd'hui, on commence à mettre la lumière pour ce système.
19:43Autre sujet aussi important, mine de rien, sur lequel, et ce sera ma dernière question,
19:48c'est Limar, un sujet qui est beaucoup monté ces derniers temps,
19:51c'est un Coran européen.
19:53Ce serait un projet européen, c'est présenté comme étant un projet dit scientifique,
19:57avec cette description qui est que le Coran doit jouer un rôle important
20:01dans la formation de la diversité et de l'identité religieuse européenne et médiévale.
20:05Là aussi, ça a reçu une enveloppe de 9,8 millions d'euros de subventions.
20:09Vous, vous dites, ça n'est pas possible, un projet comme ça ne doit pas exister.
20:13Ce n'est pas possible, parce qu'on cherche en fait à occuper les consciences.
20:16Et on cherche toujours à être dans cette guerre et dans cette lutte informationnelle.
20:20De manière globale, on a des entités comme la FEMISO, comme Islami Grilif,
20:24donc la FEMISO qui, un peu le costume cravate des frères musulmans,
20:27qui sont très liés à cette association de jeunesse musulmane.
20:31En 2021, la présidente de la FEMISO déclarait que la seule chose que la France exporte le mieux,
20:36c'est le racisme.
20:38200 000 euros derrière dans la caisse, obtenus de l'Europe.
20:41Vous avez des ONG comme Islami Grilif, qui justifient les actions du Hamas,
20:45qui présentent le Hamas comme le plus pur acte de résistance,
20:48qui obtient aujourd'hui des fonds européens.
20:50Et ce fonds pour le Coran européen, ça montre tout simplement aussi
20:53qu'on attribue des fonds au niveau européen à des entités
20:56dont l'agenda politique et l'agenda militant, aujourd'hui,
21:00est contre nos valeurs et les fondements des valeurs de notre société.
21:04Donc effectivement, ce genre d'ONG aussi très militante,
21:08à Pignon-sur-Rue à Bruxelles, et moi je me suis employée dès le budget de l'automne dernier,
21:12et je m'en pleurais encore à le faire,
21:13a déposé un amendement dans la résolution budgétaire
21:16pour que toute entité liée à l'islamisme ou au terrorisme
21:19ne puisse plus être financée par des fonds publics.
21:22C'est le mot de la fin.
21:23Merci beaucoup Céline Imard d'avoir été avec nous sur Sud Radio
21:25pendant plus d'une demi-heure,
21:26et j'encourage tous les auditeurs captivés par ce que vous venez de dire
21:29et sur ces enjeux d'agriculture, de souveraineté,
21:31de suivre vos travaux.
21:32Vous êtes très souvent sur les réseaux sociaux,
21:34justement pour faire la pédagogie de ce que vous essayez de mener
21:36comme combat au niveau européen,
21:38agricultrice, eurodéputée LR.
21:40Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
21:42Demain, on se retrouve 10h, 13h, en direct évidemment sur Sud Radio,
21:46même heure, même studio,
21:47et je vous souhaite une très belle après-midi sur Sud Radio,
21:50notamment en compagnie de Jacques Pessis.
21:52A demain.
21:52Sud Radio.
21:54Sud Radio.
21:54Parlons vrai.
21:55Parlons vrai.
21:56Sud Radio.
21:56Parlons vrai.

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