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  • 10/07/2025
Les débats de l'été avec Me Emmanuel Ludot, avocat de la famille

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##FAIT_DU_JOUR-2025-07-10##

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News
Transcription
00:00Dernière ligne droite de ce grand rendez-vous sur l'actualité du jour.
00:06Et l'actualité du jour, c'est une plainte, c'est une plainte contre l'État.
00:09Bonjour Maître Emmanuel Ludo.
00:11Bonjour.
00:12Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
00:15Vous êtes l'avocat de cette famille dont les deux enfants d'une même famille
00:18ont été contaminés par la fameuse bactérie qui fait décidément beaucoup parler d'elle dans l'Aisne
00:23et autour de 50 ans, la bactérie E. coli.
00:26Les enfants ont été hospitalisés, c'est cela ?
00:30Ils ont été hospitalisés une huitaine de jour avec une prise d'antibiotiques de façon massive.
00:35Ils sont sortis, ils vont bien sur le plan physique.
00:39Ils vont nettement mieux, bien sûr.
00:40Le corps a des séquelles psychologiques.
00:42Une appréhension de l'alimentation, bien évidemment,
00:44mais ça va rentrer dans l'ordre, je pense, avec les vacances.
00:47Et oui, on espère évidemment pour eux.
00:50Votre décision, c'est d'attaquer l'État.
00:52Quand on regarde vaguement le dossier,
00:54ou en tout cas on le regarde de ce qu'on en a dans les médias,
00:57on ne devine pas forcément quelle est la logique d'attaquer l'État.
01:01Pouvez-vous nous l'expliquer ?
01:02Pourquoi attaquer l'État dans ce cas-là de contamination de viande dans une boucherie ?
01:06Si vous voulez, la bactérie qui contamine les viandes,
01:11elle n'arrive jamais par hasard.
01:13Si elle arrive, si elle contamine, c'est qu'effectivement en amont,
01:17il y a eu des ratés, il y a eu des négligences.
01:19Et donc il faut s'interroger pour savoir qui sont les responsables de ces négligences.
01:23Alors on a les fournisseurs, évidemment, de la viande.
01:26On a surtout l'État, c'est-à-dire la préfecture, le département,
01:32les autorités sanitaires, pour être plus précis,
01:34qui sont tenues à des contrôles, des inspections inopinées,
01:38à intervalles réguliers, dans chaque magasin,
01:42dans chaque fonds de commerce d'alimentation destiné à la nourriture humaine.
01:46Quand vous parlez d'intervalles réguliers et des contrôles dans ce genre d'établissement,
01:50on pense que c'est le cas ici de la boucherie,
01:52c'est à quel délai ? C'est quoi, tous les deux ans, tous les trois ans ?
01:56Non, non, non, c'est minimum, une fois par an, minimum,
02:00des contrôles qui sont en profondeur,
02:03c'est-à-dire qu'on vérifie bien sûr la qualité de la viande qui est présentée aux consommateurs.
02:07On regarde surtout la qualité des armoires réfrigérées,
02:12parce qu'effectivement, souvent elles sont obsolètes,
02:14les moteurs sont vieux,
02:16ils ne sont plus adaptés aux températures que nous avons connues,
02:20que nous connaissons actuellement.
02:21et ils doivent vérifier également la traçabilité
02:25et surtout si le boucher en question a les capacités pour exercer son métier,
02:30car ce n'est pas un métier qui s'apprend sur le tas.
02:33Il faut un certificat de capacité
02:35et il y a fort à parier que ces bouchers dont on ne connaît pas l'identité,
02:41n'en avaient strictement aucune capacité pour gérer cela,
02:45parce qu'effectivement, il faut connaître...
02:47Ce que vous dites est gravissible, Maître Emmanuel Ludo,
02:50ça signifie que potentiellement, il y a eu une contamination,
02:53et ce qu'on connaît, je rappelle qu'on est à plus de 30 contaminations,
02:56et un mort quand même, c'est un sujet qui est plus que sérieux.
02:59Est-ce qu'on pourrait presque penser qu'il n'y a jamais eu quoi de contrôle dans ces boucheries ?
03:05Alors, si j'en crois le silence de la préfecture,
03:10je pourrais dire qu'il n'y a pas eu de contrôle.
03:12Je les ai interrogés.
03:12Mais depuis combien de temps ?
03:13J'ai demandé au préfet qu'on me donne les contrôles
03:16des trois dernières années sur ces trois boucheries.
03:19J'attends qu'on me dise s'ils contrôlent il y a eu ou pas.
03:22Vous observerez que dans la communication publique et aux médias
03:25de la préfecture de l'Aisne,
03:27il n'a jamais été question de produire,
03:30de publier les contrôles qui ont été faits sur ces boucheries.
03:32Donc vous avez, je vous pose la question franchement,
03:34vous avez un doute sur le fait qu'il ait pu exister des contrôles
03:37sur ces boucheries à l'origine des contaminations ?
03:40Absolument.
03:41Je dis que j'aimais plus qu'un doute
03:43sur le fait qu'il n'y a pas eu de contrôle,
03:46ou s'il y en a eu, ils ont été tellement superficiels
03:48qu'on peut considérer qu'il n'y a pas eu de contrôle du tout.
03:53Regardez, par comparaison,
03:55on est allé analyser la qualité des viandes
03:57dans les supermarchés des environs.
03:59On a trouvé que la situation était parfaitement claire.
04:03Pourquoi ?
04:04Parce que quand une viande arrive dans un supermarché,
04:08il y a la date de son arrivée,
04:09il y a la date de péremption.
04:11Et à la date de péremption,
04:12s'il y a un contrôle et qu'on dépasse d'un jour,
04:14il y a des amendes très lourdes.
04:15Est-ce qu'il y a une date de péremption
04:16dans ces boucheries artisanelles ?
04:18Encore le mot artisanal, je suis très gentil.
04:20Donc non, il y a un essai-aller évident,
04:24il y a un essai-aller évident,
04:25et ça s'ajoute à deux facteurs essentiels.
04:28Le premier, c'est qu'il y a des températures
04:30très élevées qu'on a connues
04:33et la bactérie a pu proliférer
04:35grâce à des 40 degrés
04:37sur des viandes qui sont mal représentées.
04:40Des conditions d'hygiène
04:41qui ne sont de fait vraiment pas là.
04:44Et merci beaucoup d'avoir été avec nous,
04:45Maître Emmanuel Ludo.
04:46Vous êtes l'avocat de la famille intoxiquée
04:48qui a décidé d'attaquer l'État.
04:49Et vous venez justement de préciser ici
04:52à ce micro les doutes que vous aviez
04:55sur des contrôles qui n'auraient peut-être
04:56été jamais faits sur ces boucheries
04:58dans l'Aisne du côté de 50 ans
04:59où je le rappelle, le bilan monte
05:01à plus de 30 contaminations et un mort.
05:03Merci de nous avoir suivis
05:04durant ces trois heures de direct,
05:06auditeurs et amis.
05:08Nous, on se retrouve demain,
05:09même studio, même heure.
05:11Et d'ici là, je vous souhaite évidemment
05:12non seulement un très bel été,
05:13mais surtout une très belle après-midi
05:15sur la meilleure radio,
05:16à savoir Sud Radio.
05:17Sud Radio, Parlons Vrai,
05:20Parlons Vrai, Sud Radio, Parlons Vrai.

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