Boualem Sansal : la France doit-elle sortir de la diplomatie avec l’Algérie ?

Sud Radio

Les Vraies Voix avec Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Boualem Sansal, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire  Retrouvez Les Vraies Voix du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a   ##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-07-23##

Transcript

00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-20h, Frédéric Brindel, Judith Bélair.

00:06C'est un moment important, le deuxième grand débat de la soirée.

00:09Nos Vraies Voix sont Emmanuel Abramovitch, bureau de vigilance contre l'antisémitisme.

00:14C'est lui, son secrétaire général, il est aussi le président de l'association Ben Gurion.

00:18Et puis Joseph Touvenel, l'ancien syndicaliste de la CFTC, devenu vice-président du Centre Européen des Travailleurs.

00:24Et c'est le coup de projecteur des Vraies Voix.

00:25Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.

00:29Le 30 juin dernier, le journaliste français Christophe Glez a été condamné en Algérie à 7 ans de prison pour apologie du terrorisme

00:35suite à un entretien avec l'ancien président d'un club de foot devenu un leader du mouvement indépendantiste Kabyle.

00:41C'était pour le magazine SoFoot.

00:43Le lendemain, l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal a été condamné en appel à 5 ans de prison pour atteinte à l'intégrité nationale

00:49car il dit lors d'une interview que l'Algérie, il l'a dit, aurait hérité de territoires marocains à la suite de la colonisation française.

00:55Les relations entre Paris et Alger connaissent une forte dégradation aussi depuis que le président Macron a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental,

01:04un territoire contesté par les indépendantistes du front polisario soutenu par Alger.

01:09La France dénonce une escalade dans la posture algérienne tout en tentant de maintenir un équilibre délicat entre prudence diplomatique et fermeté

01:16dans ses réactions afin de préserver les relations bilatérales.

01:19Notre grand témoin, Arnaud Benedetti, a récemment déclaré

01:23« La stratégie déployée par la France vise à ne rien faire ».

01:28Oui, la libération de Boalem Sansal se fait désespérément attendre.

01:33Un échec pour le gouvernement français impuissant face au pouvoir algérien.

01:37Le cas de l'écrivain s'ajoute à d'autres dossiers qui rendent la relation bilatérale explosive entre les deux pays.

01:42Nous vous posons donc la question sur le compte X de Sud Radio.

01:46La France doit-elle sortir de la diplomatie avec l'Algérie ?

01:51Et pour l'instant, vous dites oui à 88%.

01:55C'est assez clair.

01:56C'est assez clair.

01:57Arnaud Benedetti, je rappelle que vous êtes fondateur du comité de soutien à Boalem Sansal,

02:01rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.

02:03Du coup, on va vraiment parler de Boalem Sansal.

02:05On s'inquiète pour sa santé.

02:07Déjà, est-ce qu'on a des nouvelles de lui ?

02:08Et est-ce qu'on pense qu'il va réussir à sortir de cet enfer ?

02:11Qu'est-ce qu'il faut faire, en fait, pour le sortir de cet enfer ?

02:13Déjà, des nouvelles, on l'a très peu.

02:15Sauf qu'il est aujourd'hui incarcéré à la prison de Coléa.

02:19Que, bon, les dernières informations qu'on a concernant sa santé

02:23montrent qu'il est quand même fatigué,

02:25que c'est un hommagé qui est traité contre un cancer.

02:29qui, néanmoins, fait preuve d'une force de caractère.

02:34Il l'a démontré, d'ailleurs, lors du procès expéditif auquel il a dû faire face.

02:39Dix minutes, je rappelle, le procès en appel.

02:45Pas plus long, d'ailleurs, que le procès en première instance.

02:48En tout cas, il force l'admiration et son courage est intact.

02:52Et c'est ça le plus important, ce qui montre qu'en tout cas,

02:54qu'il a les capacités morales de résistance.

02:56Sur la notion de courage, Arnaud Benedetti, c'est évident.

03:00Et on est impressionné par cet homme de 80 ans,

03:03vous l'avez rappelé, qui est malade.

03:05Mais au moment où il est retourné dans l'un de ces deux pays,

03:08puisqu'il est franco-algérien,

03:10est-ce qu'il savait, il avait conscience du risque qu'il prenait ?

03:16Oui, moi, j'en ai souvent discuté avec lui.

03:19Et souvent, je m'interrogeais sur ces allées et venues

03:21qu'il pouvait faire entre l'Algérie et la France,

03:24entre Paris et sa ville de Beaumerdes, à 40 km d'Alger.

03:28Et il m'expliquait que, de toute façon,

03:30les autorités algériennes ne portaient aucun crédit

03:34et aucun intérêt à ce qu'ils pouvaient écrire

03:36et à ce qu'ils pouvaient raconter.

03:37Même un jour, il me l'avait dit,

03:38de toute façon, ils me prennent pour un vieux fou.

03:40Donc, il considérait que, finalement,

03:41sa parole était totalement indifférente au pouvoir algérien.

03:46Vraisemblablement, n'a-t-il pas vu

03:47que les relations entre la France et l'Algérie

03:49se sont profondément dégradées ?

03:51Elles n'ont jamais été bonnes, d'ailleurs, depuis 1962.

03:53C'est quand même une dominante, il faut le rappeler.

03:56Mais il n'en demeure pas moins que la reconnaissance

03:58par la France de la marocanité du Sahara occidental

04:02a entraîné une escalade supplémentaire

04:06dans la dégradation de nos relations.

04:10Et il est évident que les Algériens

04:13ont arrêté Boilem Sansal.

04:16Ils l'ont arrêté parce que c'était pour eux

04:18la première riposte à ce changement,

04:22j'allais dire, de pied diplomatique de la France.

04:25C'est une réponse vraiment très importante

04:27que vous nous faites, là,

04:28parce qu'il y a trois points qui sont cruciaux.

04:30Et, en tout cas, la situation est devenue très claire.

04:33On peut continuer.

04:33Alors, pour rappel, Emmanuel Abramovitch,

04:36il y a 53 Algériens expulsés

04:37qui ont été renvoyés en France de mars

04:39au 22 juillet dernier,

04:40donc quatre ces derniers jours.

04:43Le but, c'est quand même de contraindre

04:44les autorités à reprendre leurs ressortissants illégaux.

04:49Et ça ne fonctionne pas très bien, tout ça, effectivement.

04:51Non, et c'est intéressant parce que

04:53de quand date la doxa du gouvernement

04:56contre Retailleau ?

04:57À partir du moment où, justement,

05:00lui, avec les prérogatives qui sont les siennes,

05:02il arrive à tordre le bras de l'Algérie.

05:06Donc, je repose ma question.

05:08À qui profite le crime ?

05:09Qui tire ses marrons du feu ?

05:11Cette situation est terrible.

05:13J'avais une discussion avec Ferrat,

05:15M. Ferrat Méheni,

05:16qui est le président des Kabiles de France,

05:20qui est lui-même menacé par le gouvernement algérien

05:22de mort,

05:23qui se déplace avec des gardes du corps,

05:25en France,

05:26qui est interdit de territoire dans son pays

05:28pour ne pas être arrêté,

05:30exécuté par le gouvernement algérien.

05:32Vous voyez, il y a beaucoup de gens

05:32bien au pouvoir en Algérie en ce moment.

05:35Et je lui demandais, justement,

05:36pourquoi Boualem Sansal n'est pas arrêté ?

05:40J'en étais étonné.

05:41Et il m'avait fait cette réponse,

05:43dont je me souviens évidemment très bien,

05:45il ne le touche pas

05:47à cause de sa célébrité.

05:50Et je pense que

05:51le fait

05:53qu'il ait franchi

05:55une espèce de pseudo-rubicon

05:57pour les dictateurs militaires

05:59au pouvoir en Algérie,

06:01consistant à s'exprimer sur le Sahara,

06:03reconnu comme espagnol,

06:05a été

06:05le déclic

06:07qui a permis

06:08à ce gouvernement totalitaire

06:10de enfin

06:11embastiller

06:12Boualem Sansal.

06:13Joseph Touvenel,

06:14impuissance des Français

06:15ou quand même,

06:16attention,

06:17on ne fait pas n'importe quoi

06:18parce qu'il y a beaucoup

06:19d'Algériens en France,

06:20il y a aussi des Français en Algérie ?

06:22Pas impuissance des Français,

06:24impuissance du gouvernement français,

06:25ce n'est pas la même chose.

06:27Une impuissance

06:28voulue,

06:30sans doute par une ignorance,

06:32quand j'ai

06:32à discuter

06:33avec quelqu'un,

06:34quand j'ai à désaccord

06:35avec quelqu'un,

06:36je dois me mettre

06:36dans son état d'esprit.

06:38L'Algérie,

06:39comme d'autres,

06:40ne connaissent que

06:41le rapport de force.

06:43Ce n'est pas,

06:43j'arrive gentiment

06:44en m'aplatissant

06:46en disant

06:47s'il vous plaît,

06:48est-ce que je peux obtenir ?

06:49Ce n'est pas comme ça

06:50qu'il fonctionne.

06:51On est pour,

06:52on est contre,

06:52mais la réalité,

06:53c'est le rapport de force.

06:54Alors,

06:55il faut bâtir

06:55le rapport de force.

06:56Et là,

06:57ce qu'on bâtit,

06:58c'est le rapport

06:59de notre impuissance.

07:00Et du coup,

07:01le monde entier observe,

07:04c'est valable pour l'Algérie,

07:05mais c'est valable

07:05pour tout le reste.

07:06La France,

07:07c'est donc un pays

07:08impuissant.

07:09quand un innocent

07:10est embastillé

07:11par une dictature

07:12qui vit de la corruption.

07:14Et ce n'est pas

07:15nos amis Kabyle

07:16ou nos compatriotes

07:17Harkis

07:17qui vont me démentir.

07:18Alors,

07:19pour rappel,

07:20Arnaud Benedetti,

07:21puisqu'on parlait

07:21de Bruno Retailleau,

07:22il est en train

07:23de restreindre

07:24les conditions

07:25de déplacement en France

07:25d'un certain nombre

07:26de dignitaires algériens

07:27après le refus d'Alger

07:28de reprendre

07:29un 120 ressortissants

07:30qui sont sous OQTF.

07:32Bon,

07:33on rentre dans un endroit

07:35où le dialogue

07:35n'existe plus.

07:36On a l'impression

07:37que l'Algérie répond

07:38justement

07:38à travers ses arrestations,

07:40notamment celle de Boilem Sansal,

07:42justement maintenant

07:42parce qu'il est connu

07:43et que médiatiquement

07:45ça va faire un sacré barouf.

07:46Donc on est vraiment

07:47dans une espèce

07:47de manipulation

07:48des deux côtés

07:49et on a l'impression

07:50qu'on n'en sort pas.

07:51Boilem Sansal est un otage.

07:53Il est un otage

07:54dont les Algériens

07:55connaissent le prix,

07:56clairement,

07:57compte tenu en effet

07:57de sa réputation.

07:59Je rappelle,

07:59c'est quand même

08:00un de nos plus grands

08:00écrivains francophones.

08:02C'est un très grand

08:02écrivain méditerranéen

08:04qui a été récompensé

08:06par de très nombreux

08:07prix extrêmement prestigieux.

08:10Il est traduit

08:10dans de très nombreuses langues.

08:12Donc c'est en effet

08:13une des personnalités

08:14du monde littéraire

08:16et une voix d'opposition

08:17au régime algérien

08:18depuis des décennies.

08:20Il écrit son premier livre

08:21Le serment des barbares

08:22en 1999

08:23pour dénoncer finalement

08:26le récit national algérien

08:28et l'échec d'ailleurs

08:29du régime algérien

08:30et la compromission

08:31du régime hérité du FLN

08:33avec les islamistes.

08:35Donc c'est ce que lui reproche

08:37évidemment les hiérarques algériens.

08:40Ensuite, en effet,

08:41nous,

08:41les dernières déclarations

08:45du ministre de l'Intérieur

08:46vont dans le sens

08:47de ce que nous ne cessons

08:49de prôner

08:50depuis des mois et des mois.

08:52Sans parler des visas

08:53évidemment

08:54qui constituent

08:54un levier extrêmement important.

08:57En effet,

08:57les mesures

08:58qui ciblent particulièrement

08:59un certain nombre

09:00de dignitaires algériens

09:02dans leurs intérêts

09:03familiaux et privés

09:04en France

09:05nous paraissent

09:06absolument essentiels.

09:07On sait que

09:08parmi ces dignitaires,

09:09il y a qu'il y a

09:10des gens qui ont

09:11participé

09:12tout ou partie

09:14à la construction

09:17du dossier

09:17à charge

09:18contre Boilem Sansal.

09:20On les connaît,

09:20on a leur nom.

09:21Donc on peut s'étonner

09:23que depuis finalement

09:24six mois,

09:25on n'ait pas pris

09:26les mesures

09:27qui s'imposaient

09:28en l'occurrence

09:28pour en effet

09:29mettre à mal

09:31ces personnalités.

09:33Ensuite,

09:33Arnaud,

09:35juste une question

09:36par rapport à ça.

09:37Le rôle du président

09:38Abdelmajib Teboum,

09:40est-ce qu'on peut dire

09:41que c'est un président

09:42à la ligne dure,

09:44à la ligne anti-française

09:45ou pas ?

09:46Parce que tout est un peu

09:47tout dit

09:47sur le président algérien.

09:50La réalité,

09:50c'est que si vous voulez,

09:51la ligne anti-française

09:53est une constante

09:54dans l'histoire

09:55des gouvernants algériens

09:57depuis 1962.

10:00Elle l'est encore plus

10:00aujourd'hui

10:01pour une raison simple,

10:02c'est que le pouvoir algérien

10:03est un pouvoir

10:04extrêmement divisé.

10:05C'est un pouvoir

10:06où des factions

10:07ne cessent de lutter

10:08entre elles

10:09et que le seul élément

10:10de cohésion

10:10entre ces factions

10:12qui leur permettent

10:12de maintenir

10:14une sorte d'unité

10:15de façade au pouvoir,

10:16c'est en effet

10:16la ligne anti-française.

10:19Ensuite,

10:19il faut bien comprendre

10:20comme me le disent

10:21beaucoup de mes amis

10:22d'opposition algérien,

10:24c'est que finalement

10:25l'Algérie est une dictature

10:27sans visage.

10:28Bien sûr,

10:28il y a le président Teboum,

10:30mais le président Teboum

10:31n'est qu'une partie

10:32si vous voulez,

10:33du pouvoir en Algérie.

10:35D'abord,

10:35il a été placé

10:36parce que l'élection

10:37du président Teboum

10:39est une élection

10:40dont on pourrait

10:41largement parler

10:42compte tenu

10:43des conditions

10:45dans lesquelles

10:45elle s'est tenue,

10:47mais il a été placé

10:48par les militaires.

10:49Il faut être clair,

10:50ce qui gouverne

10:50en Algérie

10:51depuis 1962,

10:52c'est l'armée,

10:53mais l'armée

10:53est elle-même divisée.

10:55Donc,

10:56il faut bien comprendre

10:57que quand,

10:58par exemple,

10:58Emmanuel Macron

10:59fait le pari

11:00de tout miser

11:00dans sa relation

11:01avec l'Algérie

11:02outre sur une espèce

11:06de repentance

11:07qui n'a vraiment

11:08plus lieu d'être

11:09et qui n'a pas lieu d'être

11:09en tout état de cause,

11:11il fait le pari

11:12uniquement d'avoir

11:13une relation privilégiée

11:14avec le président Teboum.

11:15Ça ne peut pas prendre

11:18parce qu'il n'a pas voulu

11:20finalement comprendre

11:21quelle était la complexité

11:22du régime algérien.

11:23Et la complexité

11:24du régime algérien,

11:25en effet,

11:26ce sont des factions

11:27qui s'affrontent

11:28au sein du pouvoir

11:29et que le président Teboum

11:32n'est qu'un élément

11:33de ce régime.

11:34Donc ça,

11:35je crois que c'est

11:35une difficulté supplémentaire

11:37dans la relation

11:37que l'on peut avoir

11:38en effet

11:39avec le régime algérien.

11:41Après,

11:41je rejoins tout à fait

11:42ce que dit Joseph Tounel,

11:43c'est-à-dire que

11:44les Algériens,

11:45quand vous discutez

11:45avec des opposants algériens

11:47ou des intellectuels algériens,

11:49ils vous le disent,

11:49ne connaissent que

11:50le rapport de force.

11:51Ils ont été forgés

11:52à l'école du soviétisme,

11:54il ne faut jamais l'oublier

11:55et ils ont garde

11:57les méthodes,

11:58les pratiques

11:59et l'esprit.

12:00Et ils ne connaissent

12:01en effet

12:02qu'à un moment donné

12:03un rapport de ce type

12:04et plus nous sommes faibles

12:06avec ce régime,

12:07plus il pousse l'avantage

12:08et il a manifestement

12:10largement poussé l'avantage

12:11depuis l'arrestation

12:13de Boilem Sansal.

12:13Je rappellerai deux éléments.

12:15En novembre.

12:15Alors attendez,

12:16on revient à nous

12:17mais réaction.

12:18Il y a quand même

12:19pendant ce temps-là

12:19Christophe Gleize aussi

12:20dont on a parlé au départ

12:21qui est un journaliste

12:23pour SoFoot

12:24qui a été condamné

12:25à 7 ans de prison

12:26le 29 juin dernier

12:28pour apologie du terrorisme

12:29et puis parce qu'il a réalisé

12:31avec un entretien

12:33avec l'ancien président

12:33d'un club de foot

12:34qui est devenu un leader

12:35du mouvement indépendantiste

12:35qui habile.

12:36Bon, on est dans

12:38l'escalade totale.

12:39Qu'est-ce que doit faire

12:40la France à un moment donné

12:41effectivement ?

12:41Elle doit prendre parti,

12:43elle doit assumer

12:44ce qu'elle est,

12:45c'est-à-dire

12:45une puissance mondiale,

12:49un pays,

12:50une nation

12:50qui a une histoire

12:51très particulière

12:52et qu'on le veuille

12:53ou pas,

12:54qui a participé

12:55à construire

12:56l'Algérie moderne,

12:58que ce soit

12:58dans son administration,

13:00ses infrastructures.

13:01Au risque d'avoir

13:01une population

13:02interne

13:03qui se révolte

13:04puisque la présence

13:05des Algériens...

13:06C'est la preuve

13:06de la bonne volonté française

13:08dès la fin de la guerre

13:09que d'accueillir

13:10autant de personnes

13:11algériennes

13:12et de leur permettre

13:13de faire souche

13:14et de faire venir

13:15les membres de leur famille.

13:16C'est la plus belle preuve

13:17d'amour que l'on pouvait

13:18donner au peuple algérien

13:19et c'est pour ça

13:20que tous les Algériens

13:21ne sont pas à mettre

13:22dans le même sac

13:23que leur gouvernement.

13:24Donc le fait d'être...

13:26On ne peut pas être mis

13:26dans un même sac

13:27suivant sa nationalité déjà,

13:29c'est un principe.

13:29Voilà, absolument.

13:30Mais là, en l'occurrence,

13:31la distinction se fait vraiment

13:32entre le pouvoir

13:33qui s'exerce

13:34et la majorité

13:36des éléments du peuple.

13:37Je voulais,

13:38si vous le voulez bien,

13:39rappeler deux souvenirs.

13:41Le premier,

13:42c'est qu'à ma connaissance,

13:44on n'a jamais vu

13:45un postulant

13:47à la présidence

13:49de la Ve République

13:50faire campagne

13:52dans un pays étranger.

13:54Et c'est ce qu'a fait

13:54Emmanuel Macron

13:55en allant en Algérie.

13:56C'est le premier souvenir.

13:58Et puis, j'espère

13:59que M. Garouti

14:00ne m'en tiendra pas

14:01Rougueur.

14:01Benedetti.

14:02Benedetti, pardon.

14:04Je voudrais rappeler

14:05un nom

14:05que trop de gens

14:06ont oublié.

14:07C'est celui

14:08de Mohamed Boudiaf.

14:10Lui,

14:11il a été élu

14:11président de l'Algérie

14:13et il en est mort.

14:16Peut-être

14:16parce qu'il n'avait pas

14:17les mêmes visions

14:18que les dictateurs

14:19qui sont au pouvoir

14:19aujourd'hui.

14:20Peut-être que si

14:21Mohamed Boudiaf,

14:22dont je voudrais rappeler

14:23le souvenir,

14:24était au pouvoir,

14:25Boualem Sansal

14:26n'aurait jamais été

14:27emprisonné.

14:28Joseph Touvenel,

14:29la France a des moyens

14:30de pression,

14:31c'est évident.

14:31Il y a notamment

14:32les accords de 68,

14:35tout ce qui a suivi

14:36la guerre de 62.

14:37Je vais vous en donner

14:37un seul.

14:38Parce que le peuple algérien,

14:40les accords qui sont

14:41très avantageux,

14:42le peuple algérien

14:44pourrait aussi secouer

14:45ses dirigeants

14:45en disant

14:46on a des avantages,

14:48ne nous les sucrez pas.

14:49Je vais vous en donner

14:49un qui est à la fois

14:50exorbitant

14:51et à la fois injuste.

14:54Un Algérien

14:54qui a plus de 65 ans,

14:57qui n'a jamais travaillé

14:58en France,

14:58jamais cotisé,

14:59il s'installe

15:00sur le territoire national,

15:01il prouve que sa résidence

15:03est là depuis quelques mois.

15:05Il va toucher l'ASPA,

15:06c'est une exception

15:07pour les Algériens,

15:09il va toucher l'ASPA,

15:10c'est-à-dire

15:10ses anciens minimum vieillesses,

15:12il va toucher

15:121034 euros

15:13par mois.

15:15Je vous rappelle

15:15qu'en France,

15:16le SMIC net,

15:17c'est 1426 euros.

15:19C'est-à-dire

15:19qu'un citoyen algérien

15:21qui n'a jamais travaillé

15:22en France,

15:23qui a au-delà

15:23de 65 ans,

15:24qui dit

15:24j'ai pas de revenus

15:25et j'habite la France,

15:27touche.

15:28Sans condition,

15:29on vous suit

15:31parce que moi

15:31j'ai pas l'info

15:32donc on vous suit.

15:33C'est facile,

15:33vous faites ASPA

15:35et vous vous dites

15:36vous êtes Algérien,

15:37vous répondez,

15:38etc.

15:38Vous allez voir

15:38le SMIC,

15:401400 euros,

15:41c'est normal

15:41qu'un Algérien

15:42puisse toucher

15:42sans rien faire

15:43et sans avoir travaillé

15:44en France,

15:451034 euros par mois

15:46et des exemples comme ça,

15:47j'en ai beaucoup.

15:48C'est plus de deux fois

15:49le RSA.

15:50C'est donc à un moment donné,

15:52on a des mesures

15:53de rétorsion

15:54et il y en a d'autres.

15:55Arnaud Bénédétive,

15:56on va vous laisser

15:56le mot de la fin

15:57rapidement s'il vous plaît.

15:59Non mais écoutez,

16:00les leviers,

16:01on les connaît,

16:02ils existent,

16:02ils sont nombreux.

16:04Joseph Tonell,

16:05on a rappelé,

16:06il y a les visas,

16:06il y a les accords de 68,

16:07il y a les consulats aussi.

16:08Je rappelle que le consulat

16:09quand même de Toulouse,

16:11on vient de se rendre compte,

16:12délivre des passeports

16:13à des clandestins algériens

16:15pour que justement,

16:16une fois qu'ils aient

16:17des passeports,

16:18ils soient régularisés

16:19d'une certaine façon.

16:21Il y a plus de 1000 passeports

16:23qui ont été délivrés

16:24dans les derniers mois.

16:26Il y a 20 consulats algériens,

16:28il y a une mesure

16:28très simple à prendre,

16:29on ferme un certain nombre

16:30de consulats,

16:31c'est une possibilité.

16:32aussi également,

16:33je rappelle qu'il n'y a que

16:34deux ou trois consulats

16:35français en Algérie.

16:38Voilà,

16:38donc en effet,

16:39il faut changer aujourd'hui

16:40de registre et de braquet.

16:41Merci beaucoup Arnaud Bédébissi.

16:42Merci à vous Arnaud.

16:43Je rappelle que vous êtes fondateur

16:44du comité de soutien

16:45Boalem Sansa

16:46et rédacteur en chef

16:46de la revue politique

16:48et parlementaire.

16:49Eh bien,

16:50les vraies voix pour aujourd'hui,

16:51c'est terminé.

16:51Ah, ils ont été musclés.

16:52Ouais.

16:53Bravo, Emmanuel Abramovitch.

16:54Oui, rappelle quand même,

16:55voilà, Emmanuel Abramovitch,

16:56secrétaire général

16:57du bureau de vigilance

16:58contre l'antisémitisme

16:59et président de l'association

16:59Berne-Gouréen.

17:00Merci pour cette règle.

17:01Et j'ai le tout venal.

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