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Les Vraies Voix avec Jean-Philippe Feldman, avocat et chercheur à l'IREF.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-07-28##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04L'Europe respire mais garde un goût amer.
00:06Hier soir, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont conclu in extremis,
00:11un accord commercial entre les Etats-Unis et l'Union Européenne.
00:14L'enjeu, éviter une flambée des tensions douanières dès le 1er août.
00:17A la clé, une taxe de 15% sur les exportations européennes vers le marché américain,
00:22bien moins que les 30% initialement brandis par Washington.
00:25Un compromis salué par Bruxelles mais dénoncé comme déséquilibré par Paris et Berlin
00:29puisque les produits américains échappent à toute mesure équivalente,
00:33hormis notamment dans le secteur aéronautique.
00:35En contrepartie, l'UE s'engage à des achats massifs d'énergie américaine
00:39et à injecter des centaines de milliards de dollars dans l'économie des Etats-Unis.
00:43Alors est-ce que c'est un apaisement tactique ou un recul imposé face à un allié devenu imprévisible ?
00:48On se pose la question.
00:49En tout cas, à force de bomber le torse et d'affoler la planète entière avec ses droits de douane,
00:54le négociateur a encore frappé.
00:57La majeure partie des droits de douane à l'exportation pour les entreprises européennes
01:01passe d'environ 5 à 15% quand même.
01:04Évident quand le puissant Donald Trump a osé commencer les enchères à 50.
01:08Inquiétant quand l'autre négociateur, Ursula von der Leyen,
01:11arc-bouté sur ses acquis, panique en imaginant le scut de la guerre commerciale lui tombant sur le nez.
01:17Donnez-nous votre avis sur le compte X de Sud Radio.
01:19Allez-y, votez.
01:20La question est la suivante.
01:22L'Europe est-elle impuissante face aux Etats-Unis ?
01:24Vous êtes, tenez-vous bien, 90%, je dis bien 90%, 90% comme disent les Belges,
01:3090%, 9% et 0%, qui pensent donc que l'Europe est impuissante face aux Etats-Unis.
01:35Avant, elle négociateur !
01:37Elle négociateur !
01:38Allez, pour en parler, on était avec Jean-Philippe Feldman qui est chercheur à l'IREF,
01:42c'est l'Institut de Recherche Économique et Fiscal.
01:45Et puis, avocat.
01:46Alors, je vous ai posé la question, Jean-Philippe.
01:48L'Europe, est-ce qu'elle a cédé à la pression américaine ou est-ce qu'elle a évité le pire ?
01:52Vous m'avez dit les deux, si vous pouviez étayer un petit peu plus.
01:55Allez-y.
01:56Elle a cédé à la pression américaine, c'est une évidence,
01:59puisque Donald Trump a mis beaucoup de pression,
02:02et c'est sa méthode, on la connaît.
02:05Elle a évité le pire parce qu'elle a évité, effectivement, la guerre commerciale,
02:08qui aurait été la plus mauvaise des solutions.
02:10Je voudrais apporter deux précisions,
02:14par rapport, notamment, à ce que vous avez dit tout à l'heure.
02:17Aucun accord n'a été signé.
02:19Il faudra la validation des 27 ?
02:21Oui, mais déjà, même l'accord, on ne sait pas ce qu'il y a véritablement dedans.
02:25On connaît les grandes lignes,
02:26on connaît ce qui est le plus important pour nous,
02:28c'est-à-dire les 15%,
02:28mais sur les détails, on ne connaît rien.
02:31Vous avez, je dirais, un certain nombre d'engagements,
02:36mais il n'y a pas d'accord signé.
02:39J'ajoute, point complémentaire,
02:42qu'on ne sait pas ce qu'il va advenir de cet accord,
02:45car cet accord a été signé du côté américain,
02:47sur la base d'une réglementation
02:49que Donald Trump a utilisée de manière, semble-t-il, assez libre,
02:53comme c'est souvent le cas,
02:55et il se trouve que cette réglementation se trouve devant la Cour suprême.
02:58Si tel est le cas, il n'y a plus d'accord du tout,
03:01même s'il n'y a pas d'accord signé actuellement.
03:03Et puis, la question que je me pose,
03:05et qu'on ne se pose pas,
03:06et qu'on devrait pourtant se poser,
03:08c'est qui a gagné ?
03:09Parce que c'est un petit peu la question
03:11qu'on posait à nos auditeurs, indirectement.
03:14Pour l'instant, tout le monde dit...
03:15Ou qui a perdu, on peut se demander aussi ça.
03:17Oui, voilà, voilà.
03:18Mais le vainqueur serait Donald Trump, a priori, quand même.
03:21C'est du storytelling, ça.
03:22Peut-être que c'est Donald Trump,
03:24je vais vous dire très franchement,
03:26de manière familière,
03:27mais je m'en fiche totalement.
03:29Ce n'est pas le problème.
03:30Parce que, peut-être que Donald Trump a gagné,
03:33parce qu'on connaît sa personnalité,
03:35il va être très content de mettre des droits de douane dans tous les sens.
03:38Mais cette victoire,
03:40si victoire il y a de Donald Trump, est stupide.
03:42On le sait depuis le 18ème siècle.
03:44C'est-à-dire que mettre des droits protecteurs,
03:46c'est absurde.
03:47Et en revanche, je ne sais pas qui a gagné,
03:49mais je sais qui a perdu.
03:50Et qui est-ce qui a perdu ?
03:51Alors qui ?
03:52C'est le consommateur américain.
03:53Ah !
03:54Ah, bah oui, parce qu'il va ajouter plus cher les produits, tout bêtement.
03:56Alors soit...
03:57Qui est aussi électeur,
03:59et qui peut-être peut se retourner contre Trump.
04:01Donc, ce n'est pas sûr qu'il ait gagné.
04:02C'est QFD.
04:03Par surcroît,
04:04si tant est que cet accord soit conclu,
04:06il ne faut pas oublier que Donald Trump
04:08va être en fin de mandat
04:10dans un peu plus de trois ans.
04:11qu'il y a effectivement des élections intermédiaires,
04:14comme vous l'avez dit,
04:15que rien n'indique qu'il remporte les élections intermédiaires.
04:18Et on sait très bien que c'est un lemdog president,
04:20c'est-à-dire un président canard boiteux,
04:22c'est-à-dire celui qui ne peut pas se représenter,
04:24quels que soient ses rhodos montades.
04:26La constitution est claire,
04:27elle ne changera pas,
04:28il ne pourra pas se représenter,
04:29et plus jamais.
04:30Donc, ça veut dire que de toute façon,
04:32dans les derniers mois,
04:32il sera aussi affaibli.
04:33Donc, que va devenir cet accord ?
04:35Je n'en sais rien.
04:36Et qu'est-ce qu'il en sera dans trois ans ?
04:38Encore moins.
04:38D'un point de vue communication, Samuel Bauton,
04:41alors, il est très très fort, ce Donald Trump,
04:44même si, de ce que dit notre invité,
04:47peut-être pas tant que ça.
04:49On est totalement sur du storytelling,
04:50et d'un point de vue com,
04:51c'est une journée qui a été fascinante.
04:52Alors d'abord, il y a la déclaration de l'Union Européenne,
04:55mieux ça qu'une guerre commerciale.
04:57Oui, c'est ça.
04:58La faiblesse est terrible.
04:59C'est terrible, on est d'accord.
04:59C'est-à-dire que vous étiez face à un joueur de poker
05:01qui a bluffé du début à la fin,
05:04et le pire, c'est qu'il ne bluffe même pas avec un carré d'as,
05:07il bluffe avec un 2 et un 7,
05:08et on s'est couché immédiatement.
05:10L'autre partie de poker qu'il avait à jouer,
05:11c'est ce que je disais à Jean tout à l'heure,
05:12c'était face à la Chine.
05:14Et face à la Chine,
05:15parce qu'ils ont su répondre à cette pression,
05:17il s'est incliné.
05:18Donc, l'Europe qui cède à un coup de bluff,
05:20aujourd'hui, moi, quand il me disait,
05:22on va mettre 30% de taxes,
05:24j'aurais été Emmanuel Macron, j'aurais tweeté,
05:26et pourquoi pas 200 ?
05:27Face à l'absurde, qu'est-ce que vous voulez répondre d'autre ?
05:29On répond par l'absurde.
05:30Aujourd'hui, vous êtes face à...
05:31Ouais, enfin...
05:32Non, Judith, je suis désolé.
05:34Mais quand même, juste une petite chose, Samuel,
05:36l'Union Européenne, par exemple,
05:38sur les droits de douane pour l'acier,
05:40pour les exportations d'acier et d'aluminium,
05:42actuellement, on paye 50% de plus de droits de douane,
05:46qui vont donc redescendre à 15% si l'accord passe.
05:49Ça, c'est un point positif, effectivement.
05:51Donc, il y a quand même un point à noter,
05:55c'est-à-dire qu'à un moment donné,
05:56il faut aussi aider les entreprises
05:58qui sont en train d'agoniser dans notre pays
06:00et qui n'arrivent plus à exporter leurs produits.
06:02Oui, mais on enlève une chemise à Paul pour la donner à Jean.
06:05Et au final, il y a toujours quelqu'un
06:06qui sera torse nu et qui va attraper froid.
06:07Donc, c'est plus globalement qu'il fallait revoir ça.
06:10Aujourd'hui, on est peut-être arrivé face aux limites
06:12de l'Union Européenne d'un point de vue commercial.
06:15Et alors, ça, c'est ce que je disais sur la dernière émission.
06:16On a systématiquement pris le mauvais chemin
06:19sur ce que devaient être nos orientations économiques
06:21et industrielles vis-à-vis de l'Europe.
06:23Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
06:24on est peut-être beaucoup moins compétitifs.
06:26Mais sur l'Union Européenne face à Donald Trump,
06:28évidemment qu'il fallait aller à cette guerre commerciale.
06:32Évidemment qu'il fallait jouer le jeu.
06:34On a cédé. Alors après, ce qui peut me rassurer,
06:36c'est-à-dire que ce contrat n'ira pas jusqu'au bout.
06:39Mais dans les faits aujourd'hui, à l'instant T,
06:41on a été broyés en une journée.
06:43Jean Dorido, vous n'échapperez pas à l'idée
06:45que je suis heureux d'avoir votre point de vue de psychologue.
06:47Parce que vous avez vu la poignée de main.
06:49Vous les avez vus, Ursula von der Leyen
06:51et Donald Trump,
06:53sur fond de Green Ecossais.
06:56Ça disait quoi ?
06:57Ça disait que Trump était content, quand même.
07:00Oui, ça disait que Trump était content.
07:01Et puis, moi, je suis assez admiratif
07:03par toutes ces évidences proclamées.
07:07J'entends que Donald Trump a bluffé
07:09avec un 2 et un 7.
07:10Non, mais je respecte le propos.
07:13Les USA, c'est quand même peut-être important
07:15de se souvenir que c'est quand même
07:15la première puissance économique mondiale.
07:19Même si la Chine, bien sûr,
07:21est un acteur important,
07:22ça reste la première puissance économique du monde,
07:25la première puissance militaire du monde.
07:27et on voit bien à quel point,
07:29quand les choses se tendent,
07:30il n'y a en réalité que Trump
07:33pour être audite sur la scène internationale.
07:35Et puis, alors, j'entends que depuis le 18e siècle,
07:37on sait que les droits de douane,
07:38c'est complètement idiot.
07:40Écoutez, première nouvelle.
07:43Donald Trump, il a fait quelque chose d'assez inouï,
07:46qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas,
07:47qu'on soit pour ou contre cette politique.
07:49Quand on dit Jean-Philippe Feldman,
07:50c'est que c'est idiot,
07:50c'est parce que ça dessert ses électeurs.
07:52C'est pour ça qu'il dit ça.
07:53Il a mis un coup de pied dans la fourmilière
07:54de la mondialisation.
07:55C'est-à-dire qu'il a dit,
07:56voilà, maintenant, ça s'arrête.
07:58America first.
07:59Et donc, on va recommencer à produire aux USA.
08:02C'est très compliqué.
08:03Ça prend du temps.
08:05Les USA, aujourd'hui,
08:06sont une économie extrêmement dépendante
08:08de la fabrication,
08:10en dehors de ses frontières, certes.
08:11Pour autant, il utilise,
08:13pour rester dans la psychologie,
08:15un biais cognitif fameux
08:16qu'on appelle le biais d'ancrage.
08:18C'est quoi, ça ?
08:19Si vous voulez emprunter 100 balles à un copain,
08:21vous lui dites, écoute,
08:22il faut absolument que tu me dépannes
08:23de 10 000 euros.
08:24Alors là, vous prenez peur.
08:26Il dit, non, écoute, attends,
08:27je vais m'arranger.
08:27Ça, c'est l'ancrage, d'accord.
08:30Déjà, si tu me files 100 balles,
08:31ça me dé...
08:31Et là, vous êtes content,
08:32vous dites, punaise,
08:33j'ai fait une affaire.
08:35Parce que dans votre tête,
08:36il est là et vous tapez de 10 000.
08:37Et donc, lui, il fait ça.
08:38Et il le fait avec un certain talent.
08:40C'est un fait,
08:41puisqu'il obtient effectivement ce qu'il veut.
08:43Et manifestement,
08:45la population américaine
08:47n'est pas au fond du gouffre
08:48pour le moment.
08:49Alors, les oracles,
08:50on les connaît depuis toujours.
08:51Les oracles, notamment,
08:52les économistes
08:53qui, quand même,
08:54n'ont jamais vu venir
08:54les grosses crises
08:55depuis que l'économie existe.
08:57Donc, c'est quand même...
08:57On n'a pas à tous les coups fait du généralisé.
09:00C'est dangereux de généraliser comme ça.
09:01C'est vrai que vous n'écoutez pas
09:03les bons économistes.
09:04On n'a jamais eu
09:04de prédiction valable
09:07sur les grandes crises.
09:08Donc, bien sûr que j'entends,
09:09et bien sûr que c'est du bon sens,
09:11de dire, oh là là, attention,
09:12ils sont en train de construire
09:13un avenir noir.
09:15Pour le moment,
09:16les USA se portent plutôt bien.
09:18Jean-Philippe Feldman,
09:19quelques chiffres, quand même.
09:21L'Europe va acheter
09:21pour 750 milliards de dollars
09:23sur trois ans
09:23des énergies américaines
09:24pour remplacer
09:26les importations de gaz russe
09:27et éviter de financer, par exemple,
09:28la guerre lancée
09:29par le Kremlin en Ukraine.
09:30Sur le secteur de l'automobile,
09:33ils sont contents
09:33parce qu'ils passent
09:34de 25% de droits de douane
09:36à 15%.
09:36Mais, par exemple,
09:38je sais que dans le secteur
09:39de la beauté et des cosmétiques,
09:40ils avaient 0%
09:41de frais d'importation.
09:44et ils passent à 15%
09:45tout d'un coup.
09:45Donc là, par exemple,
09:46c'est un secteur en souffrance
09:47qui, peut-être,
09:49va perdre plus de 5000 emplois.
09:50C'est ce qu'on entendait
09:51ce matin.
09:52Donc, effectivement,
09:53on est au milieu d'un truc
09:54où on ne sait pas très bien
09:55de quel côté
09:56on doit pencher la balance.
09:57ou comment on doit réfléchir ?
10:00Alors, on ne peut pas se prononcer
10:02sur des droits précis
10:03parce qu'il y a plein de points
10:04à négocier en réalité.
10:07Je vous ferai remarquer
10:07que Donald Trump a négocié
10:08un accord avec le Japon
10:10et dans l'avion de retour,
10:11finalement, les clauses avaient changé
10:13de l'accord qui,
10:13prétendument, avait été conclu.
10:14Donc, encore une fois,
10:16les paroles s'envolent,
10:17les écrits restent.
10:18En tout cas, pour les juristes,
10:19moi, je ne suis pas économiste,
10:20je suis juriste.
10:21Et donc, on verra ça
10:22quand ça sera gravé
10:24dans le marbre
10:24sur un papier.
10:25Donc, j'entends
10:30les réactions françaises
10:31qui sont, en réalité,
10:32des redondes montades
10:33nous disant
10:35on a une brute épaisse
10:37de l'autre côté
10:37de l'Atlantique
10:38et il faut montrer les muscles.
10:41Ce n'est pas
10:41la bonne solution,
10:43en réalité.
10:44Surtout qu'il est
10:44un peu plus fort, non ?
10:45A priori.
10:46Oui, c'est ce que disait Jean.
10:48Mais même, bien sûr,
10:49c'est la première puissance
10:50économique et militaire
10:51du monde, bien entendu.
10:52Il y a des difficultés
10:54économiques aux Etats-Unis
10:55actuellement.
10:55Il y a même
10:57de grosses difficultés
10:57économiques.
10:58Bien entendu, on n'a pas
10:59de 200 à donner
11:00du côté français.
11:02Il n'en demeure pas moins
11:03qu'encore une fois,
11:04quand vous avez une personne
11:06qui fait une erreur,
11:07mieux vaut ne pas faire
11:07la même erreur.
11:08Et encore une fois,
11:09peut-être que le fait
11:10de dire
11:11qu'il n'y aura pas
11:12de guerre commerciale
11:13donc c'est une bonne chose,
11:14c'est un aveu de faiblesse,
11:15tout ce qu'on veut.
11:17Maintenant, le pire,
11:18c'est effectivement
11:19la guerre commerciale.
11:20Alors, je sais bien
11:21que je vais faire
11:21une comparaison un peu osée,
11:23mais on a vécu
11:25ce type de situation
11:25dans les années 1930.
11:27Ça a été la conséquence
11:28de la crise économique
11:29de 1929.
11:30Qu'est-ce qui s'est passé ?
11:31Derrière,
11:32les pays se sont battus,
11:34ont fermé leurs frontières.
11:35Alors, j'entends
11:36le mot mondialisation,
11:37ça veut dire liberté aussi.
11:39Et je ne vais pas revenir
11:40en juriste
11:40sur la notion
11:42de droit de douane,
11:42mais la notion
11:43de droit de douane,
11:44c'est une violation
11:44des droits de l'homme,
11:45tout simplement,
11:45puisque ça vous empêche
11:46de commercer
11:47et d'échanger.
11:48Logiquement,
11:48vous devriez pouvoir
11:49le faire librement.
11:50Il ne faut pas oublier
11:50ces notions.
11:51Sauf qu'il y a un rapport
11:52de force dans le commerce aussi.
11:53On file,
11:55et non pas on file,
11:56on file au 0 826 300 300.
12:00C'est Eric qui est avec nous,
12:01notre auditeur fil rouge.
12:03Eric, sur la question
12:04que nous posions,
12:05alors, bon,
12:06d'une manière générale,
12:07les gens l'ont très
12:08bien résumé
12:10avec ces mots
12:11tout simples
12:11de psychologue.
12:13Il est plus fort que nous,
12:14on le sait,
12:15et ça ne sert à rien
12:16d'essayer de faire
12:17à force égale
12:18avec les Etats-Unis.
12:19Vous voyez ça comme ça ?
12:20Ça va être très très dur.
12:22Moi, je vais parler
12:23avec mon langage à moi.
12:24Trump, il nous l'a mis
12:25à l'envers, profond,
12:26tout simplement.
12:27Il a gagné le combat.
12:28Il n'y a pas photo.
12:29On ne peut rien faire,
12:30de toute façon.
12:31Et en face,
12:31on n'a pas d'argument,
12:32on n'a rien,
12:33on ne se bat pas.
12:33La France ne se bat plus
12:34depuis des années.
12:35On peut changer
12:36tous les gouvernements
12:37qu'on veut.
12:37On n'a personne
12:38qui se bat franchement
12:39et honnêtement à fond
12:40pour la France.
12:41Moi, je suis un retraité
12:42et soignant.
12:43Ce n'est pas avec ma petite retraite
12:44que je vais faire
12:44des grandes choses.
12:45J'aimerais.
12:46Mais vous faites les courses,
12:47vous vous morflez.
12:48Tout ce qu'on veut faire,
12:49on morfe.
12:49J'ai plein de copains
12:50et de collègues
12:51qui sont dans la même galère.
12:52J'ai réussi à partir
12:53une semaine en vacances.
12:55Tout est hors de prix.
12:56Alors, Trump,
12:57il peut s'amuser.
12:58Les Etats-Unis,
12:59j'ai un collègue
12:59qui part aux Etats-Unis
13:01et il me dit,
13:02mais je l'ai eu au téléphone.
13:03Il m'a dit,
13:03mais c'est l'enfer là-bas.
13:04C'est très cher aussi.
13:05C'est pareil.
13:07Après,
13:07il y a deux poids,
13:08deux mesures.
13:08C'est comme tout.
13:09Moi, je ne suis pas politicien,
13:10je ne suis pas économiste.
13:11Je vous donne avec mon petit avis à moi.
13:12Et c'est ça qui est important
13:13et intéressant.
13:14Donc, on vous écoute.
13:15Trump, il a largement gagné.
13:17Il est au-dessus du lot,
13:18tout le monde.
13:19Il a joué au poltière,
13:19il a gagné, c'est tout.
13:20Ça fait des années
13:21qu'il fait ça, Trump.
13:22Qu'est-ce que vous voulez
13:23qu'on s'il fasse ?
13:24Avec son gouvernement,
13:24ils nous ont eu,
13:25puis c'est tout.
13:26Nous, on est là
13:27pour ramasser des miettes
13:27et encore, on gueule.
13:29Il faut des confasses.
13:30Samuel Bouton,
13:31on a notre premier ministre,
13:33François Bayrou,
13:33qui dit qu'il regrette
13:34un jour sombre
13:35où l'Europe se résout
13:36à la soumission.
13:37C'est sa première déclaration
13:38censée depuis sa prise de fonction.
13:42Il rejoint, Éric,
13:43notre auditeur,
13:44c'est-à-dire le constat
13:45et sans appel.
13:45Alors, moi,
13:46sans aller jusqu'à
13:47ce que vous avez dit, Éric,
13:48c'est-à-dire que ce n'est pas seulement
13:49la question de la France.
13:50Il faut le prendre
13:50du point de vue européen
13:51et d'un point de vue global
13:52et le combat qui a été mené.
13:54Aujourd'hui,
13:54juste taper sur notre gouvernement,
13:55ça ne nous mènera pas loin.
13:57Maintenant,
13:57ce qu'il faut aussi remettre
13:58dans le contexte,
13:59c'est que les Américains
14:00et les Français
14:01ont un immense point commun.
14:02C'est le sentiment
14:02de déclassement profond
14:04qui les touche
14:05et c'est pour ça
14:05que Donald Trump
14:06a été élu.
14:07Vous parlez des citoyens.
14:08Je parle des citoyens
14:09et je parle justement
14:10de plein de choses,
14:10de leur pouvoir d'achat,
14:11de tout ce qui peut leur arriver
14:13au quotidien
14:13et ce qui se passe là-bas.
14:14Ça se passe aussi chez nous
14:15dans une autre mesure.
14:16Derrière,
14:17pourquoi Trump
14:18s'en prend à l'Europe ?
14:19Parce que lui,
14:20il a un déficit commercial
14:21qu'il doit combler
14:22et il voit sur l'Europe
14:23et sur d'autres pays
14:24une opportunité là-dessus.
14:26L'autre point
14:27qu'il chagrine,
14:27c'est qu'aujourd'hui,
14:28on peut penser que
14:29le système fiscal
14:30aux Etats-Unis
14:31est excellent
14:31mais ça ne doit pas
14:33nous faire oublier une chose,
14:34c'est qu'énormément
14:35de multinationales
14:36font le choix de l'Europe
14:37pour leur fiscalité
14:38et leur siège social.
14:39Je pense notamment
14:40à l'Irlande,
14:40je pense à la Suisse,
14:41je pense à Monaco
14:42et à bien d'autres.
14:42Le Luxembourg ?
14:43Le Luxembourg,
14:44pourquoi pas ?
14:45Donc forcément,
14:45il doit aussi se battre
14:46contre ça
14:47mais s'il vient chercher
14:47l'Europe aujourd'hui,
14:49c'est parce qu'il a
14:49un trou à combler
14:50et qu'il a trouvé
14:51plus petit que soi
14:51sur Kitapé
14:52et un coup de bluff
14:53parce que je maintiens
14:54que c'est un immense
14:54coup de bluff
14:55qui a fonctionné.
14:56Après,
14:57comme vous disiez,
14:58est-ce qu'on ira
14:58jusqu'à la signature ?
14:59Oui ou non ?
15:00Voilà,
15:01ça c'est un autre problème
15:02et c'est ce qui sonnera
15:02le glas final de cette histoire.
15:04Jean-Philippe Fellman
15:05avant de passer à Jean Dorido.
15:06Juste un petit mot
15:07parce que notre auditeur
15:08disait qu'il se plaignait
15:09des prix
15:10et de l'inflation.
15:12Si vous voulez avoir
15:12plus d'inflation,
15:13par principe,
15:14vous mettez des droits
15:15de douane.
15:16Pourquoi ?
15:17Expliquez-nous.
15:17Oui, expliquez-nous.
15:18C'est intéressant.
15:19Parce que ça rechérit
15:19le prix des produits
15:20si vous voulez.
15:22Donc quand vous mettez
15:23des droits de douane,
15:24il y a plusieurs possibilités.
15:26Vous voulez acheter
15:26une voiture française
15:27aux Etats-Unis.
15:28Donc là,
15:28elle va vous coûter ?
15:29Alors ça,
15:29il y a peu de chance,
15:30je vous le dis tout de suite.
15:32Vous allez vite en besoin,
15:33on ne sait pas.
15:34Mais vous savez qu'en France,
15:35on ne vend quasiment
15:35aucune voiture aux Etats-Unis.
15:37C'est quelques milliers
15:38de voitures dans l'année.
15:39C'est ridicule.
15:39Parce qu'ils n'ont pas essayé
15:39alors je ferme la parenthèse.
15:41Donc alors,
15:42on veut acheter,
15:42vous voulez acheter.
15:43Si on vous met
15:44des droits de douane,
15:45il va bien falloir
15:46que ça soit compensé
15:48quelque part.
15:48Donc généralement,
15:49c'est sur le consommateur
15:50parce qu'on augmente les prix.
15:51Si vous ne pouvez pas
15:51augmenter les prix,
15:52soit vous ne vendez pas
15:53les voitures,
15:54soit vous êtes obligé
15:55vous-même
15:56de faire des économies,
15:57d'essayer de tirer
15:58les prix vers le bas,
15:59sauf que dans certaines limites,
16:00tout n'est pas possible.
16:02Donc je dis,
16:03en définitive,
16:04c'est quand même
16:04le consommateur qui souffre
16:05parce que soit il paye
16:06les produits plus chers,
16:07soit il est obligé
16:08d'avoir d'autres stratégies
16:09quand il est possible
16:11d'acheter d'autres produits
16:12à qualité équivalente.
16:14Dans certains cas,
16:16ce n'est pas possible.
16:17Dans d'autres cas,
16:17c'est possible.
16:18Jean Dorido ?
16:18Il faut quand même rappeler
16:20que le consommateur souffre.
16:21Les droits de douane,
16:22si vous voulez,
16:23c'est une façon
16:23de protéger
16:24l'industrie intérieure.
16:26Donc bien sûr
16:27que je vous rejoins
16:27la liberté,
16:28la libre circulation
16:29des biens des personnes
16:30avec cette espèce
16:31de fantasme
16:32selon lequel,
16:33quand les personnes
16:34font du commerce,
16:35elles vivent en paix
16:35dans la prospérité.
16:37Ça, hélas,
16:38ça n'est pas le cas.
16:39On a libéré
16:40le marché européen
16:41avec les accords
16:42de Schengen
16:42et les accords
16:43précédemment de Maastricht.
16:45Ça fait quand même
16:45plus de 30 ans.
16:46À l'époque,
16:47les pro-Europe
16:48nous promettaient
16:49une prospérité sensationnelle.
16:51Vraiment,
16:51tout le monde
16:51allait s'enrichir.
16:52Ça allait être top.
16:53Moralité,
16:53l'Europe est devenue
16:54le terrain de jeu
16:55des capitalistes
16:56mais les plus mercantiles
16:58et vraiment
16:59les plus orientés.
17:02Et tout le monde
17:02n'a pas les mêmes règles
17:03du jeu non plus.
17:03Ça a fait de la casse.
17:04La mondialisation,
17:05ce sont les riches
17:06des pays pauvres
17:07qui s'enrichissent
17:07aux dépens des pauvres
17:08ou des pays riches.
17:09C'est ça la mondialisation.
17:10Et donc,
17:10on a vu de la casse sociale.
17:11Il y a des accords là.
17:12Plus du dumping social,
17:13effectivement,
17:14avec des pays comme l'Irlande
17:15qui ne mettent pas
17:16justement de droits.
17:17Et donc,
17:17évidemment,
17:18on est...
17:18Bien sûr,
17:19le consommateur français,
17:20si on prend la France,
17:21il est content
17:21d'acheter des baskets
17:22qui sont fabriquées
17:23par des enfants
17:24d'huit ans.
17:24Mais nous,
17:25ça fait plus de 100 ans
17:25qu'on a interdit
17:26le travail des enfants
17:27en France.
17:28Donc,
17:28c'est pour ça
17:28que nos baskets,
17:29elles coûtent plus cher.
17:30Ce n'est pas parce qu'on est
17:31des profiteurs.
17:32Oui,
17:33mais c'est aussi parce que
17:33les salaires comptent double
17:34en France.
17:35Parce qu'on paye justement
17:37de la sécurité sociale
17:38pour que les pauvres gens
17:38aient accès à la santé.
17:39On paye des impôts aussi.
17:40On paye des impôts,
17:41justement,
17:42pour que les plus défavorisés,
17:43ma foi,
17:44puissent vivre
17:44le moins misérable possible.
17:47Et donc,
17:47Trump,
17:48je ne veux pas,
17:48évidemment,
17:49le défendre.
17:50Simplement,
17:50mécaniquement,
17:51j'y suis un peu contraint
17:52dans cet échange.
17:54Il a décidé de protéger
17:55le marché.
17:56Et sur les produits cosmétiques,
17:58bon,
17:58alors,
17:58je ne vais pas pleurer
17:59pour Mme Bettencourt.
18:00Elle est ultra milliardaire.
18:02Non,
18:02mais par contre,
18:03vous pouvez pleurer
18:03pour les dames
18:04qui s'achètent du maquillage.
18:05Mais aux USA,
18:06mais écoutez,
18:07ce sont les hommes.
18:07Ce sont les autres
18:08ou d'ailleurs
18:09les entreprises
18:09qui ne pourront plus
18:10exporter normalement
18:11parce qu'il y a aussi
18:11des petites boîtes
18:12dans le cosmétique,
18:13Jean Dorido.
18:14Il n'y a pas que
18:14des grands groupes
18:15du CAC 40.
18:15On n'est pas à l'abri
18:16que la qualité française,
18:18ma foi,
18:19fasse la différence
18:19et que même
18:20en coûtant plus cher,
18:21on est quand même
18:22associé au luxe
18:22dans le monde entier,
18:23on continue à vendre
18:24malgré les droits de douane.
18:25Jean-Philippe Fellman,
18:26on vous laisse le mot de la fin.
18:28Oui,
18:29simplement pour dire
18:29que jamais le monde
18:31n'a été aussi libre
18:32avec aussi peu
18:34de droits de douane
18:35depuis l'après-deuxième
18:36guerre mondiale.
18:37Jamais,
18:38en proportion,
18:38il n'y a eu aussi
18:39peu de pauvres
18:40dans le monde
18:41et jamais il n'y a eu
18:42autant de liberté.
18:44Donc,
18:44je ne pense pas
18:44que le fait de remettre
18:45des droits de douane,
18:46ce soit la bonne solution.
18:47Ah,
18:47une petite vision positive
18:49pour terminer ce débat.
18:50Vous êtes un peu libéral
18:51et c'est bien
18:52parce qu'on a contrebalancé
18:54avec nos vrais voix.
18:55Merci,
18:56c'était un plaisir,
18:56messieurs.
18:57C'était un superbe débat.
18:58Merci beaucoup,
18:58Jean-Philippe Fellman.
18:59Je rappelle que vous êtes
19:00chercheur à l'Institut
19:01de Recherche Économique
19:01et Fiscale et Avocat.
19:03Merci d'être venu partager
19:04avec nous aujourd'hui.
19:06Et puis vous,
19:06les auditeurs,
19:07les auditrices,
19:07vous restez avec nous
19:08comme notre auditeur Eric,
19:09d'ailleurs,
19:09puisque dans un instant,
19:11on va jouer
19:12ce blind test
19:14concocté
19:15par Frédéric Brumdel.
19:16Je ne dis que cela.
19:17Je perds aujourd'hui.
19:18Sud Radio,
19:20c'est vous qui donnez le temps.
19:22Je vous remercie d'abord
19:23de permettre à des tas de gens
19:24de s'exprimer
19:25et de leur laisser surtout
19:26le temps de développer
19:27leur discours.
19:28Sud Radio,
19:29parlons vrai.

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